Politique

Cuba si ! Par Nazim Rochd

Cuba si !

On en est venu à comparer l’incomparable, quand la barbarie se fait juge de l’humanité. Qui de Fidel Castro ou du président français devrait être fustigé d’avoir rencontré l’autre ? Cette question, les dictateurs de la machine médiatique ne l’ont pas posée. Ils ont passé à la moulinette l’élu parjure qui a trompé son peuple en se faisant le militant de la grande finance et le commis zélé de l’Alliance atlantique. Il aurait fait «une faute morale», rien que ça, en rendant visite à Castro. Ceux qui s’en offusquent ne voient aucun mal à ce que leur président se confonde en courbettes devant les assassins d’enfants et de civils désarmés, devant Netanyahu et ses pairs, toujours reçus en grande pompe. Alors, il faut plutôt conclure que c’est surtout «un geste de Fidel Castro à l’égard de François Hollande», comme le dit une Française (citée par Libération) installée à La Havane depuis des années. Elle sait donc de quoi elle parle la demoiselle ou la dame, sur laquelle la propagande perfide des grands médias ne peut avoir aucune prise. Elle sait qu’entre les deux hommes il y a un océan, quand il s’agit de mesurer l’humanisme. Elle sait que la «dictature» a résisté à l’encerclement de la plus formidable puissance que le monde ait connu. Elle sait que des centaines de tentatives d’assassinat, par les terribles services étatsuniens, de Fidel n’ont pu aboutir ou ont été déjouées et que pour un dictateur, «détesté de son peuple» comme il est dit, il devait être particulièrement chanceux. Elle sait que, malgré l’embargo criminel exercé par Washington, depuis 53 ans, Cuba la rebelle a réalisé ce que de rares pays ont pu faire. Un embargo pointilleux qui visait à l’effondrement du pays, qui a vu en 2011, le Bureau des actifs étrangers du département du Trésor étatsunien bloquer 4,2 millions de dollars, attribués à Cuba par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. En vain, comme pour les autres dénis. Un indicateur qui se suffit à lui-même le démontre magistralement. L’espérance de vie à la naissance, en 2012, est de 80 ans. Elle est de 78 ans aux Etats-Unis. Sur d’autres plans les performances sont tout aussi parlantes. Le taux d’alphabétisme est de 99,9%, deuxième mondial, supérieur à celui de tous les pays dits «démocratiques» et développés. En 1998, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décerné de la «Médaille d’or de la Santé pour Tous» à Fidel Castro. Cela n’est pas dû au hasard. Quelques années plus tard, des taux vont la conforter. La mortalité infantile est passée de 80,6 pour mille naissances vivantes en 1950-1955, avant la révolution, à 5,3 % en 2010. En 2011, une étude de l’ONG «Save the Children» (organisation internationale américaine de droits des enfants) révèle que Cuba se place au 8e rang mondial, devançant, notamment, la France (12e) et les États-Unis (15e). Et, pied-de-nez de la «dictature» castriste à la Maison-Blanche et à ses ennemis, 40 000 médecins cubains sont «exportés» dans plus de quarante pays et génèrent environ 6 milliards de dollars de recettes en devises, tandis que de plus en plus de malades étrangers, y compris d’Amérique du Nord, viennent se faire soigner sur l’île. Force est de reconnaître (Barak Obama vient de s’y résoudre) que les Cubains sont dignes de respect.
Nazim Rochd le jour d’Algérie

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