Des luttes durant le mois de janvier 2022
- Décès de 4 ouvriers et un blessé dans un état critique suite à la rupture d’un monte-charge électrique dans un chantier privé de construction d’un immeuble (13 étages) au centre-ville d’Oran.
- Imran East Annaba (Construb-est) : fin janvier, les ouvriers (représentant 600 familles) ont organisé des rassemblements et enregistré des vidéos pour réclamer l’intervention immédiate des autorités : leurs salaires sont bloqués depuis 8 mois.
- ALRECC (entreprise de construction): protestation des ouvriers, devant le siège de l’UGTA, contre le retard de paiement des salaires (8 mois) et des congés annuels (6 mois).
Le silence accompagnera-t-il ces morts du travail parce que ce sont ouvriers ? Aucune information (publique) sur la suite donnée à cet accident mortel : enquête sur les conditions de travail, sur la sécurité prévue par le patron, sur l’indemnisation des familles des travailleurs ?
- Education nationale : la coordination nationale des enseignants contractuels (elle réclame 16.000 adhérents) a organisé une journée de grève nationale, le 16 janvier, pour réclamer leur permanisation dans les postes de travail qu’ils occupent. Une revendication que le ministère de tutelle s’était engagé à satisfaire.
A Oran, après le sit-in devant la direction de Wilaya de l’Education Nationale, les délégués des 1225 contractuels de la Wilaya ont été reçus par le chef de service lequel a promis de payer les arriérés de salaire (depuis la rentrée de septembre 2021), mais sans s’engager sur la principale revendication de permanisation.
- SONACOM SNVI (construction de véhicules industriels) : 4ième semaine consécutive de grève ouverte des travailleurs réclamant leurs primes de rendement (PRIndividuelle et PRCollective).
- Finances Administration des Impôts (24 000 fonctionnaires à l’échelle nationale) : le 19 janvier, le SAFI (Syndicat Autonome des Fonctionnaires des Impôts) a appelé à une grève nationale pour une durée de 3 jours. L’administration avait déjà donné son accord (depuis fin 2020) pour satisfaire les revendications d’augmentation des salaires, de révision du régime indemnitaire et du statut particulier, ainsi que l’amélioration des conditions de travail.
Rien d’étonnant que les informations sur les luttes syndicales soient bien minces. C’est le reflet de la faiblesse du mouvement syndical (voir Echos des Luttes de Janvier). C’est aussi le reflet du très grand recul du mouvement communiste, et plus largement du mouvement progressiste.
Une raison supplémentaire de populariser celles qui arrivent à briser le mur du silence, de donner la plus grande visibilité aux producteurs de richesse, de contribuer au partage et à l’échange des expériences, échange bien nécessaire et utile durant cette période d’accumulation des énergies militantes.
Ce sont les premiers pas vers la reconstruction d’un syndicalisme de masse et de classe.
Il va sans dire que reconstruction syndicale et relance du mouvement communiste sont inséparables.
KB.