Contributions, Luttes des travailleurs, Société

Le capitalisme du XIXème siècle, l’effondrement vers le vide

Auteur : Raúl Antonio Capote | internacional@granma.cu                4

janvier 2022

La grande fabrique du « divertissement », l’industrie du divertissement frivole qui reproduit des stars et des célébrités sans essence, sans âme, est la matrice de l’esclave assumé, qui pullule dans les villes surpeuplées et de plus en plus violentes du capitalisme.

L’industrie culturelle américaine joue un rôle substantiel dans la reproduction symbolique du capitalisme et, par conséquent, dans son maintien en tant que système, garantissant le triomphe des stéréotypes, des formes supérieures de l’idéologie.

La grande usine « du divertissement », l’industrie du divertissement frivole qui reproduit des stars et des célébrités sans essence, sans âme, est la matrice de l’esclave assumé, qui pullule dans les villes surpeuplées et de plus en plus violentes du capitalisme.

Le produit culturel américain et ses substituts scientifiquement élaborés nous procurent du plaisir, nous divertissent et complexifient les processus de pensée et d’analyse de la réalité.

Les produits télévisuels créés en laboratoire, les potins, les talk-shows psychologiques, envahissent nos maisons, l’espace familial, et ces êtres irréels, idiots, frivoles partagent nos vies.

La distance est de plus en plus courte. Les téléviseurs sont plus grands et occupent un plus grand espace, ils conquièrent chaque pièce, chaque mur et d’eux ils nous parlent, ils nous disent, ils nous divertissent.

C’est la « famille » souriante qui remplace le voisin, les dominos, les échecs, le jeu de balle, le long après-dîner en famille nourri de café et les expériences de la journée.

Une armée glamour, amicale et banale s’empare des esprits, des comportements et des émotions, des téléviseurs, des ordinateurs et des smartphones, des artefacts qui fusionnent rapidement.

La volonté est reprise par des forces d’occupation nouvelles et invisibles, sans que personne ne se doute de quoi que ce soit. Les balles de cette guerre ne visent plus le corps, mais les émotions, les contradictions et les vulnérabilités.

La saturation d’informations indésirables, fabriquées dans les laboratoires des groupes et des groupes de travail des centres de guerre culturelle et psychologique, agit sur l’esprit des individus qui sont l’objet de ce bombardement, les surchargeant d’images et de préjugés, capables de créer des concepts sur la politique et la vie quotidienne.

Mensonges, manipulations et tromperies mobilisent le colonisé culturellement, dont la plus haute ambition est de vivre dans les grands centres de consommation de l’empire, celui qui renie son drapeau et son histoire, habile à faire semblant et à mimer, incapable du moindre sacrifice.

Le capitalisme du XXIe siècle se caractérise par un mépris absolu de la vérité. L’homme postmoderne est devenu un homme détaché de presque tout ce qui l’entoure, à l’exception de son Smartphone et d’une dizaine de produits qu’il consomme avec voracité.

Immergé dans sa bulle, esclave des gadgets, entouré de capteurs et de logiciels qui en savent plus sur sa vie que sur sa famille. Autrement dit, un individu réduit à la catégorie de chose.

Il ne vit que pour lui-même, pensant au plaisir sans restriction, trivial et éphémère. Encyclopédiste du savoir inutile, qui vit au milieu d’une avalanche d’informations qui le déculture et le désinforme.

Il s’agit d’annihiler tout ce qui contredit, ce qui interpelle, ce qui est inconfortable, ce qui est difficile, ce qui est profond et ce qui est social.

Face à ce scénario, il ne reste plus qu’à défendre les valeurs essentielles d’humanité, les valeurs de socialisme, de solidarité ; et s’opposer à cet homme coupable et banal, l’homme nouveau dont le Ché a rêvé et représenté.

Nous devons superposer la foi en l’être humain, la foi en l’avenir, la croyance absolue en la possibilité d’un monde meilleur, à la culture autodestructrice du rejet néolibéral.

Il s’agit de défendre la culture révolutionnaire, de laisser place aux « lumières socialistes », au débat universel d’idées qui nous sauve de nulle part, de la chute dans le vide que nous offre le capitalisme du XIXe siècle.

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