Luttes des travailleurs

Échos des luttes des travailleurs

Les travailleurs (y compris les privés d’emploi), du secteur public comme du secteur privé, luttent et résistent pour défendre leurs droits. Ces luttes, qui ne sont pas peu nombreuses, ne bénéficient pas toujours d’une bonne visibilité malgré leur légitimité et leur légalité. Même quand la presse en relate certaines de ces luttes, elle se réfère souvent aux réseaux sociaux militants.

Des luttes durant le mois de décembre 2021 :

Dans le secteur public :

  • SNVI (Véhicules Industriels) Reghaïa-Rouiba : grève dans plusieurs unités de production contre la suppression des primes (de rendement individuelle PRI, de rendement collective et autres primes mensuelles), et les retards de salaires
  • ENAD (Détergents) unités de Sour El Ghozlane et Bouira : grèves et marches pour paiement des salaires
  • TONIC (Papiers, Emballages et Arts Graphiques) : grève pour paiement salaires bloqués et refus de mise en chômage technique de 800 travailleurs
  • PROTECTION CIVILE : plus de 200 agents licenciés à la suite de manifestations successives pour de meilleures conditions de travail

Dans le secteur privé :

  • ETRHB (Travaux Routiers Hydrauliques et Bâtiments) : arrêts de travail et manifestations pour paiement salaires bloqués
  • Marche revendicative commune à Bejaia des travailleurs dont ceux de NUMILOG-CEVITAL (Logistique et Transport) et ceux du PORT

Il est remarquable que la question du retard de paiement des salaires soit posée dans plusieurs entreprises. Ainsi, ces luttes ont un caractère foncièrement défensif : les travailleurs ne font que défendent des droits déjà acquis. Si l’on tient compte de l’état de grande faiblesse du mouvement syndical, notamment au plan organisationnel, il y a là un indice probant d’une combativité certaine des travailleurs.

Cette disponibilité à la lutte contraste grandement avec la léthargie de certains syndicats, en particulier de l’UGTA.

L’exemple de la marche commune de travailleurs de plusieurs entreprises montre aussi que cette disponibilité est en décalage avec l’orientation corporatiste d’autres syndicats, les syndicats dits « autonomes » notamment.

En réalité, ce corporatisme, bien que dynamique, voire victorieux dans certains secteurs comme la fonction publique, reflète deux dimensions de l’état actuel du syndicalisme :

  1. L’absence d’une centrale syndicale nationale (ou, à défaut, un mouvement syndical unitaire national) capable de porter les revendications de base et communes aux différents métiers, favorise l’idée de repli sur son métier, son entreprise, sa région, … et l’espoir de plus grandes chances de succès dans la lutte
  2. La très forte influence du réformisme au sein du syndicalisme, et ce, depuis plusieurs décennies, l’éloigne du syndicalisme qui mobilise et unit les travailleurs sur la base de l’exploitation du travail salarié quelque soit leurs lieux de travail et leurs secteurs d’activité.

Dans l’immédiat, une donnée majeure est à considérer : une grande majorité de travailleurs est en dehors des syndicats : il est donc urgent de déployer en grand un travail de syndicalisation. Comme il, est important de veiller à ce que le projet de loi du gouvernement sur l’exercice du droit syndical (en cours d’examen) ne marginalise pas les travailleurs non syndiqués ou non déclarés (du fait de leurs patrons-employeurs), dont beaucoup de femmes.

Dans l’immédiat aussi, une direction majeure du travail des progressistes, communistes, des syndicalistes, est de populariser ces luttes et de contribuer à un renouveau syndical sur des bases de masse et de classe, actif dans la lutte pour la liberté d’expression et d’organisation, actif contre les menaces impérialo-sionistes.

Kamel B. le 12 janvier 2022

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