Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs Bulletin N°11.

Polémiques entre syndicats : Air Algérie dans une zone de fortes turbulences

par Yazid Alilat

Décidément, la compagnie aérienne nationale traverse de grosses turbulences. Air Algérie semble toujours être ‘’à terre » après le crash, le 24 juillet dernier, du vol 5017 Ouagadougou-Alger, accumulant les retards, provoquant la colère de ses clients, alors qu’en interne, une profonde crise qui couvait depuis un certain temps menace d’exploser. Le directeur général d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, qui a annoncé jeudi la mutation de trois directeurs centraux auparavant affectés à des postes sensibles, a également annoncé le renforcement prochainement (fin 20104, début 2015) de la flotte de la compagnie pour améliorer la gestion des vols et la prise en charge des passagers dont la réduction des retards des vols. En fait, le pavillon national est mal dans sa peau depuis le crash de l’avion de la compagnie de leasing espagnole Swiftair, car la perte de cet appareil a mis à nu les carences de gestion des vols à Air Algérie. Car, depuis cet accident qui a coûté la vie à 116 personnes, la compagnie n’a pu pratiquement plus respecter son programme, à tel point que le vol de 21 heures du vendredi 8 août n’a décollé, après de vives protestations des passagers qui ont passé la nuit à l’aéroport, que le lendemain vers 9 heures du matin.

Et encore, il a fallu, selon les témoignages, que les passagers bloquent le guichet du vol Alger-Annaba de 7 heures pour que ‘’la compagnie affecte un avion pour le vol d’Adrar ». Le patron d’Air Algérie, sur la sellette depuis le crash du vol 5017 Ouagadougou-Alger et la pagaille qui règne dans les aéroports algériens, est revenu sur le principal problème de la compagnie jeudi dans un entretien à Ennahar TV. S’il a reconnu qu’il y a actuellement beaucoup de problèmes au sein de la compagnie, dont celui des gros retards des vols domestiques et internationaux, il a relativisé ces faits en rappelant qu’une amélioration a été constatée depuis 2010. Il a indiqué que durant cette année, «nous étions à 50% du respect des horaires, en 2012 à 60% et durant l’année en cours, nous sommes arrivés à 65% du respect des horaires».

Problèmes techniques, sécurité des appareils, programme de vols des tours de contrôle et surtout l’insuffisance de la flotte expliquent, selon lui, les retards des vols en périodes de pointe, notamment en été avec des programmes chargés, qui obligent souvent la compagnie à recourir à l’affrètement pour exécuter son programme estival. «Quand il y a ce genre de problèmes, on serait dans l’obligation de faire des retards.

Ce genre de perturbations peut arriver à n’importe quelle compagnie, sauf que Air Algérie est sous les feux de la rampe», explique-t-il. Revenant sur la question de l’affrètement des avions en périodes de pointe, notamment en été ou pour exécuter le programme Hadj ou Omra, il a rappelé que cette opération se fait selon la méthode classique de l’appel d’offres sur la base d’un cahier des charges pour les soumissionnaires.

Ensuite, ce sera à la commission des marchés d’évaluer les offres. Boultif a indiqué que le coût des affrètements dépendent des capacités techniques et le nombre de sièges de l’avion, et ‘’peut atteindre 4.500 dollars par heure de vol, alors que l’acquisition d’un appareil neuf peut coûter entre 30 et 75 millions dollars». Il expliquera en outre qu’avec «l’acquisition prochaine de 16 appareils (Air Algérie) va dépasser cette crise. La réception se fera entre décembre 2014 et décembre 2016 ». Sur le crash du McDonnell Douglas de Swiftair, il a surtout expliqué que les familles des victimes peuvent ‘’percevoir jusqu’à 180.000 dollars au titre des indemnisations, conformément à la convention de Montréal. Mais nous devons tout d’abord verser en urgence aux familles 16.000 euros/victime », avant de faire remarquer que ‘’la priorité pour nous, c’est de déterminer l’identité des corps pour les rendre aux familles et après, on aura le temps pour trouver les rasions du crash ». Il annoncera, sinon il a confirmé ce qui était dans l’air : la fin de fonction des directeurs des opérations, de la maintenance et du centre de contrôle opérationnel. ‘’Ils sont appelés à d’autres missions au sien d’Air Algérie », a-t-il ajouté. ‘’Dans la gestion, il y a des conjonctures. Et dans le domaine opérationnel, les choses évoluent. Je refuse le terme de limogeage. Ce sont des cadres de la compagnie qui sont appelés à d’autres fonctions », a-t-il déclaré dans cet entretien, ajoutant avoir remarqué «un manque de coordination entre ces trois responsables malgré la discussion qu’il avait eue avec eux, trois mois auparavant». Air Algérie, à l’image des Algériens, «a une dimension humaine», a-t-il encore précisé.

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SYNDICATS DES PILOTES DE LIGNE : TIRS CROISES


La sortie de Boultif, dans la soirée de jeudi, intervient en fait comme une réaction à chaud à un sulfureux communiqué du syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA, autonome), qui a alerté l’opinion publique et la direction d’Air Algérie ‘’sur l’imminence d’un accident grave au sein de notre compagnie (…). Aujourd’hui, après un crash très récent, le comportement de certains responsables et le climat de travail qui règne au sein de la compagnie nous font craindre le pire. En effet, la mauvaise gestion et le non-respect du régime de travail des pilotes mettent en danger immédiat la sécurité des passagers. Cette gestion nous a amenés à la situation actuelle catastrophique, jamais connue de mémoire de pilote». Le SPLA ajoute: «Les pilotes d’Air Algérie sont fatigués; en effet, les refus de congé ont atteint des summums (14 mois de reliquat de congé pour certains) avec un total de plus de 132 années de reliquats pour l’ensemble des pilotes. Cette situation dure depuis plusieurs années, ce qui oblige les pilotes à tricher pour avoir quelques jours de repos».

La décision de mettre fin aux fonctions de trois directeurs centraux est ainsi commentée par le SPLA: «Le problème de notre compagnie est plus profond; faire sauter quelques fusibles n’apportera rien du tout, d’autant qu’il s’agit d’un remaniement de quelques directeurs, passant d’un poste à un autre, forts de leur incompétence avérée et leur appartenance régionale ». ‘’Les responsables d’Air Algérie peuvent soit travailler de manière professionnelle et être éjectés aussitôt, soit accepter les compromis en portant atteinte à la sécurité des vols en travaillant dans l’anarchie », indique encore le SPLA qui appelle à ‘’la vigilance l’ensemble des professionnels de l’aviation au sein d’Air Algérie afin d’éviter un drame de plus ». Ce communiqué, publié jeudi par la presse nationale, a provoqué un tollé chez l’autre syndicat des pilotes de la compagnie, affilié celui-là à la centrale syndicale UGTA, le syndicat des pilotes de ligne algériens (Personnel naviguant technique, PNT), qui a désavoué le SPLA et l’accuse d »’attaques injustifiées », et dire des ‘’mensonges ». »Ces attaques injustes et injustifiées sont jalonnées de mensonges et de déclarations insidieuses visant le discrédit de la compagnie, dont l’origine renvoie à des cercles biens connus et identifiés», indique le PNT-UGTA d’Air Algérie, qui s’interroge sur le «timing» de cette sortie médiatique du SPLA. «Bien que certains problèmes socioprofessionnels des pilotes, ne datant pas d’aujourd’hui, subsistent encore, nous sommes étonnés quant au choix du timing et de la conjoncture précise pour les faire resurgir. Ces problèmes trouveront leur solution à l’intérieur de la compagnie». Air Algérie compte une flotte de 43 appareils dont 31 pour les vols internationaux avec un programme de 80 vols/quotidiens du 22 juin au 20 septembre 2014.

«Notre compagnie n’a jamais disposé d’un avion de réserve, tous ses avions sont dans les airs ou en maintenance, ce qui fait que lorsqu’un appareil présente des problèmes techniques, même minimes, il est acheminé pour maintenance sans être remplacé. Ce qui chamboule le programme des vols de la journée», indique un mécanicien d’Air Algérie, cité par Maghrebemrgent.info.


Polémique Air Algérie : PNT-UGTA accuse des pilotes en âge de partir à la retraite



« La tentative d’exclusion des pilotes self-sponsor vise des intérêts restreints et mesquins de certains, qui veulent éloigner l’échéance de leur départ à la retraite et ainsi créer une situation de sous-effectif et de blocage de la compagnie ».

La polémique autour de la sécurité des avions d’Air Algérie, née dans le sillage du crash du vol AH5017, n’est pas près d’atteindre son épilogue. Le syndicat du personnel naviguant technique PNT affilié à l’UGTA a réagi, via un communiqué rendu public ce jeudi, à l’alerte lancée par le [

Le secteur de l’éducation nationale enregistre, ces dernières années, des perturbations dès l’entame de l’année scolaire. Une situation qui n’est pas pour améliorer le cursus de l’élève ni son niveau, qui connaît une régression vertigineuse. La paralysie des écoles irrite aussi les parents d’élèves qui restent impuissants devant le chamboulement du programme scolaire de leurs enfants. Pour pallier à cette éventualité et éviter tout faux pas à la prochaine rentrée scolaire, la nouvelle ministre de l’Education nationale a décidé de prendre le problème à bras-le-corps.
Nouria Benghebrit promet de réunir toutes les conditions nécessaires pour éviter l’anarchie dans nos écoles. Pour atteindre cet objectif, la ministre a opté pour des rencontres bilatérales avec les syndicats du secteur. En ouvrant ses portes au partenaire social, Mme Benghebrit implique celui-ci dans les prises de décision et la gestion du secteur.
La première réunion a eu lieu, hier, avec le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) présidé par Méziane Meriane. «La ministre recevra tous les syndicats du secteur ; elle commencera par ceux ayant un procès-verbal cosigné avec la Fonction publique. En février dernier, M. Ghazi, ancien membre du gouvernement, nous avait invités à mettre fin à notre grève en contrepartie de la prise en charge de nos préoccupations.
Un PV a été signé dans ce sens», note M. Meriane, regrettant qu’aujourd’hui, la plupart des revendications des enseignants affiliés au Snapest n’ont pas été prises en charge. Au cours de la réunion, le président du syndicat a mis sur le tapis l’ensemble des préoccupations des enseignants. Entre autres, le problème crucial de la classification du professeur de l’enseignement secondaire : le syndicat maintient la classification dans la catégorie 14.
Autre problème en suspens, celui relatif aux professeurs des lycées techniques. «Les lycées techniques sont en voie d’extinction selon les pouvoirs publics. Les enseignants de ce corps ont été orientés vers d’autres filières, mais le problème qui se pose est la non-prise en charge de leur ancienneté. Ce n’est pas normal. Non seulement ces enseignants sont déstabilisés, mais privés de plusieurs années de travail. Il faut réparer cette bévue», dénonce M. Mériane.
Ce dernier a également exposé à la ministre la problématique des primes et indemnités pour les enseignants du Sud. Faut-il rappeler que le chef de l’Exécutif, Abdelmalek Sellal, a exprimé un niet catégorique quant à l’octroi de cette prime, arguant que cela risquerait de nuire à l’équilibre budgétaire. Les propos du Premier ministre n’ont pas été du goût des syndicats, qui ne comprennent pas l’attitude du pouvoir qui émet des réserves lorsqu’il s’agit des petites bourses et débloque de l’argent pour certaines catégories qui sont pourtant bien rémunérées.
Les dossiers de la médecine du travail, des œuvres sociales et des concours des enseignants ont été également évoqués par les deux parties. Les préoccupations soulevées par le président du Snapest ne sont pas propres aux enseignants de ce syndicat, mais à l’ensemble du secteur. La ministre, selon M. Meriane, était à l’écoute et a promis d’étudier toutes les questions posées avant de donner les conclusions de son travail entre le 25 et le 30 août. «La meilleure façon d’avoir une année simple, c’est de résoudre les problèmes posés.
Nous avons proposé l’élaboration d’un calendrier précis d’application de toutes les promesses faites par la ministre, c’est-à-dire de toutes les questions résolues», souligne M. Mériane. Par ailleurs, le département de Mme Benghebrit organisera une formation pour les futurs enseignants du 15 au 28 août, axée sur la gestion de la classe, la psychologie de l’enfant et la psychopédagogie, la législation scolaire et la didactique de la discipline.
Nabila Amir


Syndicats-ministère de l’Education : Nouveau round de négociations

par Mokhtaria Bensaâd



Retour à la case départ pour les syndicats de l’Education. Des réunions sont organisées depuis hier 11 août entre le ministère de l’Education et les différents partenaires sociaux avec pour ordre du jour les revendications restées en instance et le plan d’action de la prochaine rentrée scolaire qui s’annonce déjà chaude.

Pour le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), cette rencontre est prévue le 13 août et le syndicat est décidé de mettre sur table tous les points restés en suspens et qui n’ont pas trouvé solution jusqu’à maintenant. Le coordinateur régional de l’Ouest, M.Aous, estime que tout est à revoir avec le ministère étant donné que ce qui a été conclu et porté auparavant sur des PV n’a pas été concrétisé sur le terrain. Sur ce plan, le représentant du SNAPEST citera la question des postes de professeurs formateurs et principaux qui devaient être réservés comme postes de promotion après le départ en retraite de cette catégorie d’employés.

Or, explique notre interlocuteur, le ministère a conditionné l’accès à ces postes vacants par un concours, fermant ainsi les voies de la promotion.

Concernant les postes en voie de disparition, à savoir les postes de professeurs techniques, le SNAPEST a proposé de les maintenir sans l’obligation d’une formation.

A propos du concours de recrutement des enseignants, sujet polémique ces derniers jours, le Snapest insiste pour que les dossiers soient étudiés par la commission paritaire en présence des représentants de la Fonction publique pour éviter que le même scénario déjà vécu en 2011 ne se répète.

Durant cette année, les candidats reçus au concours de recrutement ont vu leurs noms rayés de la liste après le contrôle fait par la Fonction publique. Un cauchemar qu’ont vécu plusieurs enseignants candidats et qui a créé une polémique dans le secteur. L’affaire a trouvé son dénouement après que certains enseignants lésés ont obtenu gain de cause par voie de justice. C’est cette situation qu’appréhende le SNAPEST.

Lors de cette rencontre avec le ministère, le syndicat compte également exposer le problème du concours interne de surveillants généraux et censeurs programmé en été, période où tout le monde est en vacances et, par conséquent, les concernés ne seront pas informés de ce concours dans les délais. Ajouter à ces problèmes, les décisions de retraite non signées et qui risquent de fausser le nombre réels des postes vacants.

L’autre point de discorde entre les différents syndicats de l’Education est la gestion des œuvres sociales. Si certains partenaires sociaux dénoncent des détournements d’argent, le Snapest demande à ce que le budget des œuvres sociales soit dévoilé et la gestion des marchés clarifiée afin de pouvoir évaluer l’argent consommé.



Une grève générale illimitée a été déclenchée, lundi 21 juillet, par les employées de l’Entreprise publique économique (EPE) dénommée Chemiserie du Centre, basée à Larbaâ Nath Irathen, à 25 km au sud-est de Tizi Ouzou, a-t-on appris de la section syndicale de cette unité.

Au premier jour de la grève, les dizaines de femmes protestataires, appuyées par une quinzaine d’employés hommes – l’EPE compte 190 travailleuses dont la majorité est dans des situations sociales précaires – ont suivi l’appel à la grève. Ce mouvement a été décidé «à la suite des suspensions allant jusqu’à 2 mois pour certaines d’entre nous, abus de pouvoir contre des employées dont des mères de familles vivant dans la précarité et comptant des années, voire des décennies d’expérience, des retenues sur salaires, des décisions intempestives de fin de contrat, etc.», nous diront des syndicalistes UGTA de cette EPE.

Pour rappel, le conflit entre la direction de l’unité Chemiserie du centre et ses employées remonte au début de l’année en cours, lorsque les femmes syndicalistes ont présenté une plateforme de revendications en 13 points. Elles demandaient notamment leur droit à la rémunération des journées travaillées pendant les week-ends, et ce, depuis 2003 jusqu’à août 2009, date à laquelle le nouveau week-end (vendredi / samedi) a été instauré.


Grandes écoles : La décision revient aux enseignants

le 09.08.14



La décision des enseignants de quatre instituts de l’université d’Alger de rejoindre le nouveau pôle universitaire de Koléa leur revient, a affirmé, vendredi à Tipasa, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, qui intervenait en marge de sa visite d’inspection.
Visant à s’enquérir des conditions d’hébergement des étudiants de l’université d’El Oued, le ministre a indiqué qu’«il lui était impossible de requérir la force publique pour obliger ces enseignants à opter pour l’université de Koléa», faisant part de sa conviction quant au choix final pour lequel opteront les enseignants, «lequel privilégiera l’intérêt général». Le ministre a mis en exergue le fait que «la responsabilité des enseignants résidait dans la gestion de l’université et non pas de l’administration ou du ministère de tutelle», relevant que les conditions de travail au sein du pôle universitaire de Koléa «sont nettement meilleures» que celles prévalant à Alger.
Dans ce contexte, il a indiqué que «chaque enseignant bénéficiera d’un bureau personnel, de moyens de transport et des conditions sécuritaires à même de lui permettre de s’acquitter de sa mission dans les meilleures conditions possibles», relevant, en outre, l’existence de structures culturelles et sportives au niveau de ce pôle.  Le ministre a, par ailleurs, nié que les étudiants aient refusé de rejoindre le pôle universitaire de Koléa car «ils se trouvent en vacances», insistant sur le fait que «nul ne peut s’exprimer en leur nom».
R. S.


Bouira
: Les travailleurs d’un gisement de plâtre à El-Adjiba en grève depuis jeudi



Une vingtaine de travailleurs, pour la plupart des chauffeurs de camion, employés dans un gisement de plâtre situé dans la commune d’El-Adjiba et géré en sous-traitance par une entreprise privée pour le compte de l’usine algéro-française, COLPA d’El-Adjiba, ont entamé une grève depuis jeudi pour réclamer la réintégration de deux de leurs collègues auxquels l’employeur venait de mettre fin à leurs contrats. 
D’après certains employés contactés par téléphone, les contrats établis par cette entreprise privée pour l’ensemble des travailleurs faisaient état de contrats de trois ans avec des périodes d’essai allant de 1 à 6 mois. Jeudi dernier, deux des chauffeurs dont la période d’essai court toujours, ont été informés de la résiliation de leurs contrats sous prétexte que leur période d’essai n’était pas concluante. 
Or, selon ces travailleurs entrés en grève par solidarité pour leurs deux collègues, la raison essentielle de cette résiliation est due à l’activité syndicale de leurs collègues qui sont très actifs au sein de la section syndicale créée par les travailleurs de cette entreprise pour défendre leurs droits. 
Des droits résumés dans une plateforme de revendications de dix points mais que le responsable de cette entreprise n’a jamais pris au sérieux. 
Ce samedi, après trois jours de grève, le directeur de cette entreprise privée s’est enfin manifesté et les représentants des grévistes ont pu discuter avec lui en abordant la question des deux licenciés mais également la plateforme de revendications qu’il n’a jamais reçue. 
A l’issue de cette rencontre, et toujours selon nos interlocuteurs, le directeur a promis de répondre à ces travailleurs dans deux jours. Aussi, après cette rencontre et en attendant la réponse de leur directeur, les travailleurs ont décidé de suspendre leur grève mais avec la ferme intention de la reprendre au cas où la plateforme de revendications, dont certains points évoquent la prime de nuisance, le payement des week-ends, etc., ainsi que la réintégration des deux licenciés, n’est pas satisfaite. 
Y. Y.


Régions : Step de Aïn-sefra
Protestation des travailleurs après la suspension de cinq cadres



Le personnel d’encadrement de la STEP (Station d’épuration des eaux usées) de la ville de Aïn-Séfra, proteste contre le directeur du projet M. Benhadid Aïssam, qui vient de mettre à la porte quatre cadres (deux administrateurs et deux architectes), et un chauffeur, pour avoir refusé de se soumettre à ses obligations purement personnelles, en usant de son pouvoir d’autorité. 
Certains agents ont été priés de quitter les lieux avant terme du contrat, apprend-on. 
Ces derniers viennent d’adresser une requête au directeur général de l’ONA (Office national de l’assainissement), dont une copie est parvenue à notre rédaction, avec copies adressées à M. le ministre de tutelle, le wali, l’UGTA, l’inspection du travail, bref à qui de droit, par laquelle, ces agents sollicitent l’intervention en urgence auprès du directeur du projet, afin de mettre un terme à un abus de pouvoir et d’autorité qui n’a que trop duré. 
Nous résumons ci-après les faits contenus dans la correspondance : «… Ayant rempli les conditions requises pour des postes proposés par la société coréenne Hyosung Ebera, ENG.CO.LTD, chargée de la réalisation du projet STEP, nous avons été recrutés dans le respect des dispositions prévues par la loi et la législation de travail, à savoir : inscription au bureau de main-d’œuvre, test d’évaluation, contrat, suivant un organigramme de l’entreprise, dont certains ont exercé depuis le lancement du projet (4 ans). II a été mis fin à nos fonctions d’une façon arbitraire, sans aucun motif réglementaire et valable, ni préavis, ni respect des procédures prévues par la réglementation en vigueur (suspension, ou cessation de la relation de travail), pour les motifs suivants : refus de faire des emplettes personnelles au directeur, négligence des travailleuses d’être au service de “Mme le directeur” (invitation, visites)…
Certains agents ont été priés de quitter les lieux avant terme du contrat… Le Coréen chargé du projet est resté abasourdi devant cet état de fait, il a reconnu le dévouement des travailleurs, au moment où cette entreprise avait des problèmes financiers, «nous, agents, avons versé la totalité de nos salaires et nos économies pour surmonter le défi et mettre sur pied cette station.» Aujourd’hui, alors, nous sommes confrontés à un responsable capricieux, un soi-disant directeur de l’ONA, qui n’a ni foi ni âme, il n’y a que son intérêt personnel qui compte… De ce fait, nous vous prions de mettre toute la lumière sur cette situation déplorable dans laquelle nous nous sommes retrouvés. Nous avons l’espoir de croire à votre justice». Fin de citation. Signé 5 requérants et 5 agents solidaires. 
Les protestataires ne comptent pas baisser les bras devant un tel responsable, ils espèrent tout de même que justice soit faite, avant que les choses ne prennent une autre tournure. 
B. Henine


LES SYNDICATS DE L’EDUCATION SERONT REÇUS PAR LA TUTELLE

Benghebrit prend ses précautions
Par Djouher FERRAG
– Dimanche 10 Aout 2014 –

Pour éviter tout faux pas à la prochaine année scolaire, la ministre de l’Education vise à gagner la confiance des syndicats.
Comme cela avait été promis, la ministre tiendra des réunions bilatérales avec les syndicats de l’éducation à partir du 12 août. Lors de la rencontre nationale du secteur de l’éducation en juillet dernier, la ministre avait déclaré avoir pris des engagements pour la programmation des réunions bilatérales de concertation avec les syndicats avant la rentrée scolaire prochaine, comme elle s’est engagée à étudier le suivi de toutes les questions et préoccupations soulevées par les syndicats.
C’est pourquoi, ces réunions ont pour objectif d’informer les représentants des travailleurs de l’éducation de l’état d’avancement de la tutelle des revendications formulées au niveau du ministère, il y a plusieurs semaines. Pour éviter tout faux pas dans la préparation de l’année scolaire prochaine, la ministre vise à gagner la confiance des syndicats. Seulement, ces derniers ne sont pas les seuls qui peuvent perturber et menacer la rentrée scolaire prochaine.
L’affichage des résultats du concours de l’enseignement qui s’est déroulé le 19 juillet dernier a suscité le mécontentement de nombreux candidats qui ont carrément accusé la crédibilité de ce dernier. «Comment peut-on rater un concours oral où les seules questions sont, ‘comment tu t’appelles, tu es de quelle région et pourquoi tu as choisi l’enseignement? »», a témoigné un candidat en colère. «Un concours sans évaluation réelle du niveau des candidats, un concours simplement oral», a encore fulminé le candidat. Il est à rappeler que le secteur a ouvert 23.931 postes d’emploi répartis sur les trois paliers de l’enseignement.
Du côté des syndicats, le porte-parole de l’Unpef, Messaoud Amraoui, contacté, hier, par nos soins, s’est indigné de l’absence d’une coordination entre la tutelle, le cabinet du ministère de l’Education et les directeurs des établissements scolaires. «Avant quatre jours de l’affichage des résultats, le chef de cabinet du ministère de l’Education nationale avait donné comme consigne de prendre en considération tout le cursus universitaire des jeunes diplômés, Or, dans certaines wilayas qui ont affiché les résultats avant la réception de cette consigne, il n’a été pris en considération que la dernière année universitaire», a indiqué M.Amraoui tout en s’interrogeant sur la manière dont les responsables vont gérer cette situation. Interrogé sur la rencontre bilatérale avec la tutelle, le porte-parole a fait savoir que celle-ci aura lieu le 26 août prochain. Cet entretien avec la ministre avait été programmé lors de notre premier tête-à-tête avec la ministre afin de nous répondre sur la liste des revendications qu’on lui a remise», a précisé le syndicaliste.
Abordant le sujet d’une menace de grève à la prochaine rentrée scolaire, M.Amraoui a indiqué que «c’est un peu tôt pour en parler, on doit d’abord voir ce que donnera la rencontre et ensuite on organisera le conseil national du syndicat pour prendre la décision d’une éventuelle grève ou pas». Ce n’est qu’à la rentrée scolaire que la ministre pourra faire ses preuves. Pourra-t-elle ou non gérer les maux dont souffre le secteur de l’éducation? Il faut attendre le 7 septembre prochain, date fixée pour la rentrée, pour pouvoir répondre à la question.


Arzew
: Le conflit perdure au niveau de la société indienne Shapoorji Pallonji Construction





Le conflit persiste au niveau de la société multinationale Shapoorji Engineering Pallonji Construction, chargée de la construction des 1300 logements sociaux au niveau de la localité d’El Mohgoun. En effet, la direction de cette entreprise a mis ses menaces à exécution en rapatriant, en Inde, 16 ouvriers considérés comme les meneurs du mouvement de protestation engagé la semaine dernière. Le responsable palestinien, directeur des relations de travail de cette entreprise internationale de construction avait dressé, dans un premier temps, une liste de 22 travailleurs qui devaient être reconduits vers leur pays, avant de se raviser et décider du rapatriement de 16 ouvriers considérés comme perturbateurs et source de problèmes au sein des différents chantiers de construction. 

Ainsi, escortés par un détachement de la gendarmerie du groupement d’Arzew, les 16 travailleurs indiens ont été conduits directement à l’aéroport Houari Boumediene à Alger pour prendre l’avion en partance vers leur pays, l’Inde. Malgré cette mesure disciplinaire, le conflit persiste toujours et les chantiers restent toujours bloqués, ce qui pourrait être à l’origine d’un grand retard dans la livraison des chantiers confiés à l’entreprise.

 La mise à exécution des menaces de la direction n’a pas été du goût du reste des travailleurs et n’a fait que durcir le ton en les renforçant davantage dans leur mouvement de grève. Ces derniers exigent l’annulation de la décision de reconduction vers l’Inde. Actuellement, c’est un dialogue de sourds qui est engagé et chacune des deux parties campe sur ses positions. Ainsi, tous les efforts de réconciliation pour une reprise des travaux ainsi que les tractations engagées par le chef de la daïra intérimaire de Béthioua, n’ont abouti à rien.

 Il faut mettre en exergue que le chantier des 1300 logements d’El Mohgoun est toujours à l’état embryonnaire puisqu’il est encore à l’étape de creusement des fondations, très loin en matière d’avance des travaux par rapport au chantier voisin pris en charge par une société chinoise et dont les travaux sont au stade de la finition. Sur un autre plan, des sources ont indiqué que l’entreprise indienne, ballottée par ses conflits internes qu’elle n’arrive pas à gérer, pense réellement mettre fin au contrat la liant au bureau de recrutement indien qui lui fournissait de la main-d’œuvre pour travailler en Algérie. 

Des travailleurs hindous qui affirmaient ne percevoir que 5000 dollars pour un contrat de deux ans, avaient dénoncé les conditions de travail et d’hébergement dans la base vie. Poussés à bout, comme ils le soutiennent, ils ont débrayé tout en mettant sur pied une plateforme de revendications qui comprend, entre autres, le paiement des heures supplémentaires travaillées, des congés annuels, des jours fériés, l’amélioration des conditions de vie au sein des campements et la restitution de leurs passeports et surtout l’annulation de la décision de rapatriement des 22 travailleurs en Inde. 

Par ailleurs, nous avons appris que sous peine de résiliation du contrat, une mise en demeure officielle a été adressée par les pouvoirs publics à cette multinationale indienne pour reprendre immédiatement les travaux et rattraper le retard enregistré et respecter les clauses du cahier de charges.
F. B.
 

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