Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°49

Abrogation de l’article 87 bis : Le faux cadeau du gouvernement



Ce sont des milliers de travailleurs qui continueront à percevoir des salaires de moins de 18 000 DA.

L’application de la décision relative à l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail fixant le salaire national minimum garanti (SNMG) annoncée pour le mois d’août ne changera pas grand-chose à leur situation de précarité vécue au quotidien. Une grande partie des «corps communs» du secteur de la santé, constitués par les opérateurs professionnels, les travailleurs de l’administration, les femmes de ménage, les ambulanciers et autres travailleurs ne verront aucune incidence sur leurs salaires.
Le syndicat UGTA des corps communs dénonce «la poudre aux yeux» que constitue cette annonce. «L’abrogation de l’article 87 bis n’a en réalité aucune incidence sur la valeur du salaire national minimum garanti. Il s’agit en réalité d’une légère augmentation de l’indemnité forfaitaire compensatrice (IFC) qui oscille entre 690 et 3200 DA», révèle Mounir Bitraoui, secrétaire général de ce syndicat qui explique que 51 000 salariés de la santé publique continueront à toucher moins de 18 000 DA en dépit du décret abrogeant l’article 87 bis.
L’Etat est donc le premier employeur à attribuer des salaires de moins de 18 000 DA. Ils seraient 120 000 salariés de la Fonction publique à être dans cette situation, selon ce syndicaliste qui double d’activités en prévision de la création d’une fédération des travailleurs des corps communs de toute la Fonction publique. Des salaires de 7000, 12 000 DA et 14 000 DA seront légèrement augmenter, mais n’atteindront jamais les 18 000 DA comme supposé avec la redéfinition du SNMG. Ces salaires sont, faut-il le souligner, ceux des travailleurs permanents et ne concernent pas les autres formules de recrutement temporaire ou d’insertion professionnelle non concernées par cette disposition.
Le secteur de l’administration connaît la même situation. Les travailleurs communaux dénoncent une «trahison». Après plusieurs années de négociations, les corps communs du secteur des communes n’ont pas eu droit aux augmentations salariales promises. «L’IFC revalorisée est obsolète face aux salaires de misère que nous percevons», lâche Djamel Bouariche, du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap). Selon ce syndicat, 65% des travailleurs des communes touchent des salaires de moins de 18 000 DA et bénéficieront de la hausse de l’IFC allant de 690 à 3200 DA. «Le décret en question ne stipule aucune augmentation pour les salaires de moins de 18 000 DA. Il redéfinit uniquement le SNMG», explique le même syndicaliste.
Dans le secteur de l’éducation, les agents de sécurité et les employés de l’administration ne se font aucune illusion. L’amélioration des salaires ne se fera pas à travers la revalorisation du SNMG, «mais avec la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation qui est très injuste envers les corps communs du secteur», explique Messaoud Amraoui de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation.
690 DA d’augmentation pour un salaire de 4000 DA
«Il est inadmissible que les travailleurs du secteur public continuent à toucher des salaires de misère. Nous n’allons pas nous taire. Nous allons reprendre la protestation dès la rentrée», menace M. Bitraoui. Des discussions sont actuellement en cours pour la création d’une fédération afin de permettre à cette couche, représentant la couche défavorisée, de se battre pour un vrai SNMG à 18 000 DA. «Détrompez-vous, il y a toujours des salaires de 4000 DA pour des employés de l’APC qui occupent des postes permanents», révèle M. Bouariche, qui dénonce également les manœuvres d’intimidation visant les syndicalistes luttant pour les droits de ces travailleurs.
Le nouveau décret visant le réaménagement du SNMG sera exécutoire avec effet rétroactif depuis janvier 2015.
Selon M. Kacimi, ancien directeur des ressources humaines à la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), le décret redéfinit le SNMG comme comprenant le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature, à l’exclusion de celles se rapportant aux remboursements de frais engagés par le travailleur, à l’expérience professionnelle ou toute indemnité rémunérant l’ancienneté. Pour cet ancien DRH, le décret ne définit pas la valeur du SNMG comme étant égale à 18 000 DA. «Il faut attendre les directives données aux DRH et autres responsables chargés de verser les salaires pour savoir ce qu’il en est réellement», explique-t-il.

Fatima Arab el watan


Salaires : « la suppression de l’article 87 bis, concernera près de 2 millions de travailleurs »


La suppression de l’Article 87 bis, profitera à 2 millions de travailleurs. « La suppression de l’article 87 bis, entré en vigueur le 1er août, concernera près de 2 millions de travailleurs dont 1,4 millions de travailleurs de la fonction publique et 500 000 autres du secteur économique », a déclaré ce lundi 3 août, Mohamed El Ghazi ministre du Travail, lors d’une visite effectuée à Tizi Ouzou.

Selon le ministre, la suppression de cet article ne concernera en aucun cas les travailleurs du pré-emploi qui ne sont pas considérés, dit-il, comme des fonctionnaires. Le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) emploie quelques 200 000 personnes au niveau national, a précisé le ministre.

Aide à la création d’entreprises

S’agissant de l’aide à la création d’entreprises, le ministre, a souligné que 350 000 entreprises ont été créées au niveau national dans le cadre des différents dispositifs et que 90 000 autres seront créées d’ici 2016.

Au sujet des difficultés dans lesquelles pataugent les jeunes créateurs d’entreprises dans le cadre du micro-crédit, le ministre a expliqué que le taux de réussite en la matière est de 90% et que le taux de remboursement est de 70%. Il a toutefois promis que l’État accompagnera les jeunes en difficulté de rembourser leurs crédits mais aussi de sanctionner les tricheurs

Imene Brahimi TSA


ILS RISQUENT DE GROSSES AMENDES POUR CHAQUE EMPLOYÉ NON DÉCLARÉ

L’Etat fait la guerre aux employeurs indélicats

Par Walid AÏT SAÏD – l’expression 05 Aout 2015


La LFC 2015 promet de bannir les injustices
Des peines de prison qui vont de 2 à 24 mois sont également prévues. Les employeurs ont 60 jours pour rectifier cet «oubli».

Les employeurs qui ne déclarent pas leurs employés à la sécurité sociale sont dans le viseur des autorités!
En effet, la loi de finances complémentaire (LFC 2015) a renforcé les sanctions contre les employeurs indélicats. Alors que les dispositions de la loi actuelle prévoient des petites sanctions financières de 10.000 et 20.000 dinars, les contrevenants risquent des amendes jusqu’à 50 millions de centimes pour chaque travailleur non déclaré et des peines de prison qui peuvent atteindre les 24 mois. Ainsi, les nouvelles dispositions de la loi stipulent que pour chaque employé non déclaré il est prévu une amende qui va de 100.000 à 200.000 DA, ainsi qu’une peine de prison de 2 à 6 mois, ou l’une de ces deux sanctions.
Les récidivistes, eux risquent des amendes de 200.000 à 500.000 DA, ainsi qu’une peine de prison de 2 à 24 mois, ou l’une de ces deux sanctions. L’Etat aura donc la main lourde contre ces esclavagistes des temps modernes. Néanmoins, les autorités ont donné aux employeurs qui pratiquent encore ce genre de statut une dernière chance. Ils ont 60 jours pour rectifier cet «oubli», sans risquer de payer des indemnités de retard et autres sanctions. Mais après ce délai, ce sera tolérance zéro! Car comme avec l’argent de l’informel, nos responsables ont enfin ouvert les yeux sur ce phénomène qui ronge le monde de l’emploi. Ils veulent donc emmener en douceur les employeurs vers la régularité.
Les «résistants» auront droit à la «matraque»…Il faut dire que la non-déclaration des employés auprès de la sécurité sociale a un impact social et économique.
En plus de ces employés non déclarés qui ne bénéficient d’aucune couverture sociale, ni retraite, cela frappe aussi indirectement ceux qui sont déclarés. Les pertes financières accusées par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas) et la Caisse nationale de la sécurité sociale des non-salariés (Casnos), sont très lourdes à supporter, surtout en ces temps de crise. Ce qui réduit le champ de manoeuvre de ces deux organismes, et de facto, les prestations sociales. Une déclaration massive des milliers d’employés sans couverture sociale est une entrée d’argent inespérée pour ces deux caisses, ce qui leur permettra de faire face aux jours sombres qui s’annoncent. Cela évitera aussi que les employés non déclarés en cas de grave accident ou de grave maladie soient des «fardeaux» pour l’Etat, comme c’est le cas actuellement. Aussi, pour les spécialistes cela permettra d’avoir les vrais chiffres de l’emploi en Algérie, une donnée précieuse pour les économistes qui préparent le plan anti-crise. Cela évitera aussi les dépassements en termes de salaires avec des employés, sous-payés, qui ne touchent même pas le Snmg. Les employés qui rentreront dans le circuit officiel auront également droit à tous les transferts sociaux tels que l’aide au logement mais aussi au crédit à la consommation pour le produit national, qui doit être lancé en septembre. Ce qui se répercutera sur leur pouvoir d’achat qui augmentera tout comme la consommation.
Une bonne nouvelle pour la relance de notre industrie, avec cette mesure que le moins que l’on puisse dire est économique et sociale…

ARCELORMITTAL FERME L’ACCÈS DU COMPLEXE AUX SALARIÉS D’AMPTA

Radicalisation à El-Hadjar


Alors que le délai émis par le syndicat de ArcelorMittal Pipes & Tubes Algeria (AMPTA) devrait expirer dans quarante-huit heures (selon la déclaration faite ce dernier mercredi par le SG du syndicat Lotfi Farah), l’employeur est passé à la vitesse supérieure.
Au-delà de la mesure de licenciement qu’il a prononcée à l’encontre de ce dernier et du président du comité de participation, la DG a décidé d’interdire l’accès du complexe sidérurgique ArcelorMittal El Hadjar (lieu d’implantation d’AMPTA) aux 350 salariés de cette filiale. «Depuis dimanche matin, des agents de la société de gardiennage en faction devant les portails principaux d’accès interdisent à quiconque des salariés AMPTA de rejoindre le siège de leur filiale où la grève entamée le 29 avril dernier se poursuit toujours», la déclaration est du SG du syndicat. Cette radicalisation de la position de l’employeur a été interprétée par les observateurs comme étant une véritable déclaration de guerre faite aux travailleurs. Ce qui démontre que, contrairement à ce qu’affirme la DG d’ArcelorMittal Algérie (AMA), les syndicalistes AMPTA sont soutenus par la totalité des 350 salariés. Et que ceuxci sont déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Au-delà des ornières que l’on cherche à mettre devant les yeux des représentants de la presse à travers une opération de désinformation, il y a d’autres aspects que la DG AMA tente de voiler. Parmi ces derniers : les difficultés financières auxquelles est confrontée la filiale AMPTA, l’accusation portant sur un groupuscule d’une cinquantaine de travailleurs comme étant les seuls meneurs de la grève, la fermeture des portails d’accès la semaine écoulée et le licenciement des deux syndicalistes. La correspondance adressée à celle-ci par le secrétaire général de la Centrale syndicale UGTA le 22 juillet dernier implique que la situation est tout ce qu’il y a d’anormal. D’autant que le syndicat AMA qui, normalement, chapeaute les syndicalistes de toutes les filiales du moins en termes de communication et de coordination des activités, n’a pas réagi ; il aurait dû le faire pour au moins appeler au dialogue, à la concertation et à la vigilance comme de tradition. Pourquoi donc cette sortie de Sidi Saïd à partir d’Alger alors qu’il aurait pu demander à son représentant à Annaba et non moins secrétaire chargé de l’organique à la Centrale UGTA, d’intervenir pour calmer le jeu ? Cette question amène beaucoup d’autres. Telle que celle portant sur un travail de coulisses qui s’opère en vue d’amener la fermeture définitive de AMPTA. Les conséquences seraient similaires à celles ayant concouru à la mise au rebut de la cokerie et le HF n° 1. Au titre de finalité, imposer à Sonatrach et Sonelgaz d’importer leurs besoins en pipes et en tubes avec tout ce que cela sous-entend en termes de dépenses en devises. C’est ce qui devrait arriver quand on sait qu’à l’échéance du délai, prévu pour demain mercredi, qu’il y est interdiction d’accès ou pas, les 350 salariés AMPTA prendront position au niveau du HF n°2 pour arrêter la production de l’acier liquide. C’est en tout cas la démarche à laquelle le SG AMPTA envisage recourir si les salariés qu’il représente n’obtiennent pas satisfaction. D’autres observateurs estiment qu’en sollicitant les professionnels du gardiennage pour empêcher l’accès au complexe des salariés AMPTA, l’employeur ferme toute possibilité de dialogue avec son partenaire social. Ce dernier est du reste inexistant puisque ses deux principaux représentants ont été… licenciés.
A. Bouacha le soir d’Algérie


El Hadjar : Les travailleurs de l’AMPTA reprennent leur grève
par Abdelkrim Zerzouri le quotidien d’Oran

Comme on le soulignait dans notre édition d’hier, la persistance d’un climat social tendu n’était pas propice à un retour au calme au niveau de l’unité ArcelorMittal Pipes and Tubes (AMPTA), ex-unité de Tuberie sans soudure (TSS) qui se trouve sur le site du complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba). Après avoir libéré, avant-hier, les quatre accès du complexe sidérurgique, suite à une intervention des éléments de la Gendarmerie Nationale, les travailleurs ont décidé, hier, de poursuivre le mouvement de grève qu’ils mènent depuis plus de trois mois, a-t-on appris de sources syndicales. Ces travailleurs réclament la réintégration de deux syndicalistes dernièrement licenciés, la reprise du dialogue sur l’augmentation des primes et allocations et le paiement des salaires de la période de grève, a-t-on indiqué.

Pour rappel, une soixantaine de grévistes avaient usé de moyens d’intimidations, parfois violents, en bloquant au début de cette semaine les accès du complexe sidérurgique qui compte plusieurs unités et filières, dans une vaine tentative de faire pression pour la satisfaction de leurs demandes. Leur action a paralysé le complexe pendant plus de 48 heures avant de le rouvrir suite à une décision de justice ordonnant la libération des lieux et le déplacement de la gendarmerie vers le complexe. Les instances judiciaires à Annaba avaient également tranché par l’illégalité de la grève engagée par les 350 travailleurs de l’AMPTA. Ce conflit social au sein de l’AMPTA, qui ne concerne pas les autres travailleurs du complexe d’El Hadjar, plus de 5 000 travailleurs au total, a provoqué de sérieuses inquiétudes au sein des responsables d’ArcelorMittal Algérie, car «les installations industrielles se trouvaient sérieusement exposées au danger» du fait de la longue paralysie de l’usine. Et, alors qu’on poussait à peine un ouf de soulagement, croyant à un dénouement de ce long conflit après l’évacuation des accès du complexe par les gendarmes, revoilà la protesta qui s’installe sur les lieux. Un véritable casse-tête pour les gérants de cette unité, déjà en proie à des difficultés sur le plan de charge ou de passes de commandes.

Les travailleurs de l’AMPTA reprennent le travail

ANNABA – Les travailleurs de l’unité ArcelorMittal Pipes and Tubes (AMPTA), ex unité de Tuberie sans soudure (TSS), ont repris mardi le travail après avoir fermé depuis dimanche les accès du complexe sidérurgique d’El Hadjar provoquant la paralysie totale des unités et filières du site industriel, a-t-on constaté.
La soixantaine de travailleurs ont libéré les accès du complexe et repris le travail avec l’arrivée de la force publique représentée par la gendarmerie nationale qui leur avait ordonné de libérer les lieux en application d’une décision de justice.
L’AMPTA emploie 350 travailleurs. Son capital est détenu à 70% par ArcelorMittal et 30% par Sider. Depuis plusieurs mois, l’unité enregistre un recul de sa production faute de satisfaire aux normes compétitives, est-il noté. APS

ARCELORMITTAL PIPES & TUBES ALGERIA
Les salariés radicalisent leur grève



La radicalisation du mouvement de grève des travailleurs de la filiale ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie (AMPTA) ex-Tuberie sans soudure (TSS), une des plus importantes filiales algériennes du groupe géant mondial de l’acier et unique producteur de tubes sans soudure en Afrique du Nord, devrait être entamée dès aujourd’hui dimanche. C’est ce qu’annoncent les syndicalistes de cette filiale de production des tubes destinés, entre autres, à Sonatrach.
Le communiqué qu’ils ont émis ce dernier mercredi ne prête à aucune ambiguïté. Estimant que leur employeur tente d’imposer par tous les moyens sa loi, y compris par le retard du paiement des salaires et la mise en congé d’office des salariés grévistes, ces derniers estiment ne plus être en mesure de limiter leur mouvement à une démarche strictement de revendications socioprofessionnelles. Les travailleurs et leurs représentants AMPTA justifient la radicalisation de leur mouvement par la dénonciation de certains faits économiques graves. Telle l’importation de divers produits sidérurgiques auprès de filiales ArcelorMittal de l’étranger. «En fait, notre filiale n’est rien d’autre qu’un faire-valoir pour permettre à ArcelorMittal de bénéficier d’importants avantages fiscaux et autres. En parallèle, ils maintiennent en activité notre filiale pour justifier l’importation en devises et la commercialisation en Algérie de produits issus d’autres filiales à travers le monde», lit-on dans le document. Le secrétaire général de la section syndicale, Lotfi Farah, et son homologue du Comité de participation, sont suspendus de leurs fonctions. «Ils ont osé s’attaquer légitimement à l’employeur qui a réagi avec la complicité de certains cadres dirigeants. En suspendant de leurs fonctions nos deux syndicalistes. Ces mêmes cadres ne s’attendaient pas à la solidarité des salariés avec leurs représentants. Ils se sont trompés», répètent en chœur les 350 salariés qui ont tous adhéré à la grève. Pire, dès aujourd’hui, le mouvement va se radicaliser avec la fermeture des accès aux installations de production de l’ensemble des filiales dont celle incontournable de l’acier liquide. Bien avant de prendre cette décision, les grévistes de AMPTA ont fait appel à la solidarité de leurs collègues en poste dans les unités. Apparemment, ces derniers ont donné leur aval quant à la mise off-circuit de tout élément de production de l’acier et des tubes sans soudure. Même la menace de résilier le contrat de fourniture d’une importante quantité de tubes exprimée par Sonatrach n’a pas dissuadé les grévistes à revenir à de meilleurs sentiments. Et pourtant, leurs revendications sont tout ce qu’il y a de légitimes. La volonté d’apaisement du conflit socioprofessionnel par les 350 salariés est réelle. Elle s’était caractérisée par la réduction de leurs revendications. Des 22 initialement mentionnées sur la plateforme il n’en reste plus que deux à savoir l’augmentation de l’indemnité de panier de 350 à 500 dinars et celle de la femme au foyer de 1 500 à 3 000 dinars. Elles sont totalement ignorées par l’employeur. A travers les mesures sévères comme la suspension de leurs fonctions du SG du syndicat et du président du Comité de participation, le non-paiement des salaires des mois de juin et juillet, la transformation des jours de grève de juin en congé payé d’office des salariés, le refus catégorique de réintégrer à leurs postes de travail les 2 syndicalistes suspendus, la Direction générale ArcelorMittal veut imposer son diktat. On en est arrivé au «c’est comme ça, et ça ne sera pas autrement». C’est en tout cas ce que les salariés ont souligné dans leur communiqué de ce dernier mercredi. Ils ont, en effet, précisé : «Nous avons dénoncé cette situation au lendemain de notre première journée de grève le 29 avril dernier. Les autorités locales dont la wilaya, le chef de daïra El Hadjar, la Gendarmerie nationale ont été saisis. Malheureusement, il n’y a pas eu de suite aux promesses faites à ces derniers par la direction. Celle-ci semble être encouragée dans son refus de reconnaître la légitimité de notre mouvement. Forts de la solidarité de nos collègues de toutes les filiales ArcelorMittal, nous avons décidé de procéder à partir de ce 2 août à la fermeture de tous les accès au complexe sidérurgique d’El Hadjar». Ce nouveau rebondissement dans le dossier AMPTA et l’intransigeance de l’employeur à rejeter une quelconque forme de solution aux problèmes socioprofessionnels posés par les salariés impliquent que l’on n’est pas prêt de voir les tubes AMPTA prendre la route du Sud. Mais il y a pire avec cette menace de paralysie de tout le Complexe sidérurgique ArcelorMittal qui emploie plus de 5 000 salariés. En tout état de cause, si paralysie il y a, la perte sèche évaluée par les experts est de 1 million de dollars pour chaque jour de grève.
A. Bouacha le soir d’Algérie


ÉDUCATION:
Des syndicalistes soutiennent Benghebrit

Nouria Benghebrit ne s’attendait certainement pas à devoir autant se justifier, en annonçant, fin juillet dernier, les recommandations issues de la Conférence nationale sur l’évaluation de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif. Dans cet entretien, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) et le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) reviennent sur la polémique. Les deux syndicats appellent à laisser l’école loin de la politique et de l’idéologie pour la confier aux spécialistes et aux pédagogues.


IDIR ACHOUR, PRÉSIDENT DU CONSEIL DES LYCÉES D’ALGÉRIE (CLA) :
«Ce sont des défenseurs de l’échec»



Le Soir d’Algérie : Que pensez-vous de la polémique autour de l’introduction des langues maternelles dans le cycle primaire ?
Idir Achour : Nous considérons que la polémique autour de cette question relève de l’idéologie et non de la pédagogie. L’approche actuelle n’a pas donné les résultats souhaités et c’est un constat d’échec. Comment défendre un constat d’échec ? Ce sont les ennemis du nationalisme et de la langue arabe elle-même qui veulent maintenir le système actuel. Pourquoi faire de la manipulation pour maintenir un système qui a prouvé son échec. L’expérience actuelle a donné de mauvais résultats, le débat doit être orienté dans ce sens. Plus grave encore, actuellement, sur le terrain, les enseignants du primaire et du moyen enseignent avec l’arabe classique, arrivé au lycée, l’élève reçoit un enseignement en arabe dialectal car ni l’élève, ni l’enseignant ne maîtrisent l’arabe académique de l’école notamment pour enseigner les mathématiques et la physique, alors que c’est l’inverse qui doit se faire. Les recommandations de la Conférence nationale ne sont pas des expériences à expérimenter mais elles sont issues des expériences réelles et rationnelles qui peuvent amener le changement.
Alors vous soutenez cette recommandation ?
Nous sommes avec la position des spécialistes et des chercheurs dans le domaine qui ont démontré que l’adaptation de l’élève se fait pendant la 2e et la 3e année primaire à l’environnement scolaire et l’accessibilité à une langue académique devient plus facile lorsqu’on communique avec l’enfant par sa langue maternelle. Cette approche est utilisée dans le monde entier et de ce point de vue, le CLA est d’accord pour l’utilisation de la langue maternelle dans les classes d’apprentissage.
Quelles sont les recommandations issues de la Conférence nationale de l’évaluation de mise à niveau de la réforme que vous souhaitez voir se concrétiser dans l’immédiat ?
Au-delà des recommandations pour l’enseignement obligatoire, les recommandations pour l’enseignement secondaire que nous souhaitons voir se concrétiser est la mise en place d’un processus de réforme de l’enseignement secondaire par l’allongement de sa durée de trois ans à quatre ans en utilisant la première année secondaire comme tronc commun de remise à niveau et d’adaptation des élèves pour une préspécialisation à l’enseignement secondaire. Car au niveau du cycle primaire et secondaire, on incite l’élève à apprendre par cœur sans lui inculquer le principe de réflexion. C’est pourquoi l’orientation des élèves vaut mieux qu’elle se fasse en première année secondaire vers l’enseignement général, technique ou professionnel. L’élève passe actuellement au secondaire sans aucune passerelle et sans qu’on puisse détecter ses compétences pour savoir dans quelle filière il peut réussir. Nous sommes aussi en faveur de l’introduction de la fiche de synthèse qui permettrait une évaluation continue de l’élève.
Et pour un examen de bac en deux sessions ?
Un examen de baccalauréat en deux sessions tel que présenté actuellement nécessite un débat. Deux sessions signifie qu’on devrait passer un examen en juin et un rattrapage en septembre pour les recalés. Or, un examen en deux parties veut dire que l’élève passe les matières dites non essentielles en deuxième année secondaire, et en troisième année, il sera évalué sur les matières essentielles. Ainsi, on va réduire des jours d’examen étalés actuellement sur cinq jours et c’est très long. Nous sommes favorables pour un bac en deux sessions mais l’argumentation du bac en deux parties pour réduire les jours d’examen est tout aussi intéressante. Nous devons approfondir le débat pour trouver la meilleure formule.
Pourquoi un cursus de quatre années au moyen ?
Parce que nous perdons actuellement une année de scolarité. Auparavant, l’élève suivait un cursus de six ans au primaire, quatre ans au moyen et trois ans au secondaire mais avec la suppression de la 6e année au primaire, on se retrouve avec 12 années de scolarisation au lieu de 13. Alors, ou on introduit une année de plus au secondaire ou on revient à l’ancien système de 6 ans au primaire pour être aux normes. La quantité des connaissances est doublée depuis toutes ces années alors que la durée de scolarisation a diminué, ce n’est pas normal. Cela répond beaucoup plus à une logique de limitation des dépenses qu’aux conditions pédagogiques et au niveau de l’élève.
Un mot sur la ministre de l’Education ?
Nous avons une ministre qui a osé et qui affronte les problèmes et les polémiques publiquement, ce qui est une qualité importante. On peut ne pas partager ses idées mais le débat doit être constructif.
S. A.

MEZIANE MERIANE, PORTE-PAROLE DU SYNDICAT NATIONAL DES PROFESSEURS AUTONOMES DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ET TECHNIQUE (SNAPEST) :
«C’est un problème idéologique et politique»



Le Soir d’Algérie : Que pensez-vous de l’introduction des langues maternelles à l’école ?


Meziane Meriane : L’introduction des langues maternelles est une orientation de l’Unesco et jusque-là toutes les recommandations de cette organisation ont été respectées par nos responsables. Il n’y a pas lieu de soulever une polémique puisque actuellement certains enseignants de matière de physique ou mathématiques expliquent aux élèves les cours avec la langue qu’ils utilisent quotidiennement. La langue parlée de l’enfant lui permettra d’acquérir des notions scientifiques et des notions d’enseignement en général. Lorsque l’enfant étudie une langue étrangère, le français ou l’anglais, on utilise l’arabe et on interdit à l’enseignant l’utilisation de l’arabe dialectal pour enseigner l’arabe et permettre à l’enfant d’acquérir des notions par sa langue maternelle.


Quelle recommandation vous voulez voir se concrétiser en urgence ?


Le plus urgent, c’est de lever cette interdiction faite aux enseignants de ne pas parler l’arabe dialectal et nous appelons aussi à la refonte du bac, certaines matières doivent disparaître ou examinées en deuxième année secondaire car cinq jours d’examen, c’est trop long pour l’élève. Il faut aussi revoir le coefficient des matières essentielles à la hausse. Il y a beaucoup de matières, ce qui permet à l’élève d’avoir son bac sans qu’il soit vraiment fort dans les matières essentielles. Un scientifique, par exemple, peut avoir son bac sans être fort en sciences car il récompense avec les autres matières.
Votre point de vue sur la ministre de tutelle…
Je trouve qu’elle a pris des décisions courageuses loin de toute pression politique. Jusque-là, il y avait une mainmise sur l’école algérienne et lorsqu’on touche à leurs visions, nous avons ce genre de réactions. Il faut laisser l’école algérienne loin de toute bataille politique et idéologique et redonner la parole aux spécialistes de l’éducation pour que l’on puisse remettre l’école algérienne sur les rails.


Pensez-vous qu’elle arrivera au bout de ses projets pour révolutionner l’école ?


Il faudra qu’il y ait une politique d’accompagnement de cette vision mais surtout il ne faut pas casser cette dynamique pour sauver ce qui reste de l’école algérienne. C’est une réalité, tout le monde se plaint du niveau bas des élèves et que nos enfants ne maîtrisent pas les langues car dès le départ, il y a un rejet. Pour ce qui est d’une révolution, il ne s’agit pas d’une révolution, ce n’est que la réforme de Benzaghou.
S. A. le soir d’Algérie

Le chantier de la mégacentrale électrique paralysé par une grève



Le chantier de la mégacentrale de production d’électricité de Cap Djinet, confié à l’entreprise sud-coréenne Daewoo, est paralysé depuis plus d’une semaine par une grève illimitée des travailleurs. Ces derniers, au nombre de 700, pour la plupart des ouvriers algériens, exigent l’établissement d’une convention collective ainsi que la revalorisation de leurs salaires et indemnités. Selon nos informations, les travailleurs, qui ne disposent pas encore de section syndicale, ont présenté à leur employeur, en avril dernier, une plateforme de revendications de plusieurs points. Outre les deux points précités, les ouvriers exigent une prime de fin de chantier, un préavis de fin de contrat, la prime de risque et l’application des nouvelles dispositions liées au 87 bis. Les négociations entamées à l’inspection de Travail n’ont rien donné et le dossier a été soumis au tribunal administratif qui aurait débouté l’entreprise en déclarant sa plainte pour grève illégale et “non fondée”. Les travailleurs, qui ont désigné deux avocats pour défendre leur cause, se disent victimes d’une véritable hogra de la part de cette entreprise. Celle-ci aurait tenté, ces derniers jours, de faire remplacer certains travailleurs algériens par des travailleurs philippins, affirment les protestataires. “Pourtant, nous n’avons fait que réclamer nos droits légitimes”, ajoutent-ils. Mais cette grève pourrait servir de prétexte à l’entreprise sud-coréenne pour justifier les retards des travaux de ce chantier censé prendre fin au début de l’année de 2016, nous confie un des animateurs de cette protestation.

Liberté M. T.


ENTMV : les travailleurs accusent le PDG de «népotisme»


unnamed-42.jpgDans un courrier adressé au ministre des Transports, les travailleurs de l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) dénoncent la gestion de cette entreprise publique de transport maritime et accusent clairement son PDG d’«abus de pouvoir» et de «délit de favoritisme». «Nous vous avions alerté sur la grave décision de ce prétendu gestionnaire d’affecter en France son fils et celui du secrétaire général du syndicat. Non content d’avoir violé une première fois les règles d’éthique et de bonne gestion en recrutant son propre fils au mépris de toute morale, il s’est permis de l’affecter en France en compagnie du fils de son complice, le SG du syndicat, avec des indemnités mensuelles de l’ordre de 3 000 euros et le maintien du salaire en dinars», dénonce le collectif des travailleurs qui considère que «le recrutement de ces deux enfants au même moment et leur affectation « concomitante » à l’étranger démontrent, si besoin est, la complicité malsaine qui existe entre ces deux responsables». Dans la même lettre, le collectif des travailleurs précise qu’après avoir dénoncé «ces faits qui auraient dû être sévèrement sanctionnés», le PDG de l’ENTMV a déclaré à la presse que «son fils et celui du SG du syndicat n’étaient pas des privilégiés, mais juste des employés comme les autres, en précisant que leur affectation à Marseille n’était qu’une courte mission d’inspection qui prendrait fin rapidement». Le collectif affirme qu’il ne s’agissait pas d’une simple mission d’inspection délimitée dans le temps, mais bel et bien d’une affectation. Car, arguent ces travailleurs, «après avoir été rappelés à Alger pour un mois, ces deux employés ont été renvoyés en France où ils sont actuellement». Dans leur lettre de doléances adressée au ministre des Transports, les travailleurs de l’ENTMV mettent ainsi au défi le PDG de l’entreprise de dire à «quelle offre d’emploi son fils et celui du SG du syndicat ont-ils répondu ? Quand et sur quel support de presse cette offre a été publiée et quels étaient les critères d’évaluation et de sélection des candidats potentiels ? Combien de candidats ont été recrutés à cette occasion ?» Aussi, ces travailleurs soulignent que «l’ouverture de nouvelles agences à l’étranger est intervenue sans respect des dispositions légales en vigueur». «L’accord de principe donné par le CPE que le PDG met en avant pour justifier son action illégale ne le dispensait pas de requérir l’accord formel du Conseil de la monnaie et du crédit tel qu’exigé par les règlements de la Banque d’Algérie en matière d’investissements à l’étranger», soulignent ces travailleurs qui estiment que, comme le recrutement de son fils, le PDG n’avait pas dit la vérité sur les véritables raisons du blocage du navire de la compagnie le car-ferry affrété Elyros.
Fahim Amraoui



Constantine : Des retraités de l’ANP empêchés de se rassembler


Un imposant dispositif constitué des brigades antiémeute de la police et de la gendarmerie a été mis en place dès les premières heures de la matinée d’hier par les services de sécurité de la wilaya de Constantine aux abords du siège de la 5e Région militaire, à Stah El Mansourah.

La police a procédé à un véritable quadrillage de la zone. Des barrages filtrants – avec fouille systématique et vérification d’identité des passagers des véhicules immatriculés hors de la wilaya de Constantine – ont été installés au niveau des principaux accès à la 5e Région militaire, notamment à proximité du lycée Ahmed Bey et à l’entrée de la cité des Castors. Un branle-bas de combat qui avait pour objectif d’empêcher des retraités et des démobilisés de l’ANP et de la garde communale d’y tenir un rassemblement.
Les contestataires qui revendiquent la revalorisation de leurs pensions de retraite et l’amélioration de leur situation socioéconomique sont restés jusque vers midi à proximité du siège de la Région militaire avant de se disperser. «Après 25 ans de bons et loyaux services, je me retrouve avec une retraite de 22 000 DA. Comment peut-on vivre décemment avec une telle somme quand on a une famille à charge ? Après tous nos sacrifices, l’on nous traite comme des malpropres.
Personne ne veut nous recevoir. Ils ont envoyé les brigades antiémeute pour nous chasser alors que nous sommes venus revendiquer tout simplement notre droit à vivre dans la dignité», nous dit l’un d’eux. Un autre justifie ce mouvement de protestation par les promesses non tenues par le ministère de la Défense qui avait pourtant annoncé, il y a plus d’une année dans un communiqué, une revalorisation substantielle des pensions de retraite et d’invalidité pour les différentes catégories des personnels militaires de carrière et contractuels, appelés du service national, rappelés et personnels civils et assimilés. «Une mesure qui n’a toujours pas été appliquée», affirme notre
interlocuteur, bien que le décret y afférent ait été approuvé par l’APN et le Sénat et publié au Journal officiel.
F. Raoui el watan

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