Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°81

Saïdi Bachir, Coordinateur national des enseignants contractuels
“Benghabrit nous a poignardés dans le dos”



Le Coordinateur national des enseignants contractuels, Saïdi Bachir, n’a pas caché sa déception, voire son amertume, à la proclamation, jeudi soir, des résultats du concours de l’éducation. “Tout était programmé et joué d’avance”, a-t-il assené d’emblée.
Pour cet enseignant contractuel depuis 4 ans qui, au passage, a échoué au concours malgré une moyenne de 13/20, “les dés étaient pipés” et la ministre de l’Éducation nationale, ainsi que le Premier ministre ont “renié leurs engagements” d’avril dernier. “Où sont les points du capital expérience ? On ne les voit pas (…) Tout a été concocté dans l’absolue opacité”, tranchera-t-il, avant d’ajouter “nous avons placé notre confiance en Benghabrit, et cette dernière nous a poignardés dans le dos”. Interrogé à propos du mode de correction mis en place par le département de Benghabrit, Saïdi Bachir l’estimera comme étant “flou” et “injuste”. “Où est la clarté et la transparence quand un candidat ne peut voir sa copie, quand il ne peut même pas connaître le barème des notes et, pis encore, n’a pas le droit d’introduire un recours ? C’est une aberration et une injustice sans nom”, s’emportera-t-il. D’après notre vis-à-vis, toutes les déclarations faites par Mme Benghabrit étaient un “leurre” visant à “tromper l’opinion publique”. “Nous avons été dupés et trahis par notre ministre. Les résultats de jeudi ne font que conforter ce sentiment. D’ailleurs, notre coordination remet en cause le chiffre avancé par les autorités faisant état de 45% des enseignants contractuels admis. C’est archifaux”. Le représentant des enseignants contractuels et vacataires a confirmé, en outre, le retour à la protesta à partir de dimanche. En effet, des sit-in à travers les diverses Directions de l’éducation du pays sont programmés demain dimanche, suivis d’un rassemblement national devant le siège du ministère de l’Éducation, prévu le 13 juillet. “Nous n’allons pas nous taire face à l’injustice. On est en permanente concertation avec la base et nous prévoyons de réinvestir la rue dès dimanche”. Ces actions, faut-il le rappeler, ont été adoptées le 30 juin dernier, lors d’une réunion des coordinateurs régionaux des enseignants contractuels. Enfin, celui qui a été la figure de proue de “la marche pour la dignité” de mars dernier indiquera que lui et ses camarades contractuels sont plus que jamais déterminés à “arracher leur droit” consistant essentiellement en l’intégration “immédiate” dans leurs postes, ainsi que l’assainissement de la situation matérielle, notamment le volet relatif au versement des arriérés de salaires. Sur ce volet, M. Saïdi précisera que la commission mixte (Éducation et Fonction publique), mise en place en avril dernier et ayant pour objectif la valorisation de l’expérience professionnelle, est “au point mort”. Il est utile de rappeler que le dossier des contractuels avait nécessité l’intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s’était solennellement engagé à le solutionner. Benghabrit n’est donc pas seule à assumer la responsabilité de cet échec.

RAMDANE B.



Résultats du concours des enseignants
Quel recours pour les contractuels ?


Les résultats du concours de recrutement de plus de 28 000 enseignants des trois paliers sont enfin connus. Les candidats ont pu consulter jeudi soir leurs résultats sur le site web de l’Office national des examens et concours (Onec) qui a organisé les différentes étapes de ce concours. Seulement près de la moitié des contractuels ont été reçus à l’examen. Des réactions de mécontentement sont signalées.
Les résultats du concours de recrutement de 28 000 enseignants des trois paliers sont enfin connus. Les candidats ont pu consulter, jeudi soir, leurs résultats sur le site web de l’Office national des examens et concours (Onec) qui a organisé les différentes étape de cet examen. Ceux qui sont reçus doivent retirer leur affectation pour la formation avant l’installation. La formation commencera le 15 juillet, selon une source du ministère de l’Education nationale.
Les chiffres communiqués récemment par le ministère indiquent la participation de 148 689 candidats aux épreuves de l’oral qui se sont déroulée au début de ce mois, après leur réussite à celles de l’écrit tenues le 30 avril dernier. Plus de 677 000 candidats ont postulé à ce concours. Il faut savoir que, selon les détails fournis récemment par Mme Benghebrit, 45% des reçus à l’épreuve écrite du concours de recrutement de l’éducation nationale sont des contractuels.
«Les contractuels représentent 45% des reçus à l’épreuve écrite du concours, soit plus de 145 000 enseignants», a indiqué Mme Benghebrit en marge d’une cérémonie tenue à Tipasa en l’honneur des lauréats aux examens de fin de cycle primaire et du Brevet d’enseignement moyen (BEM). La ministre a estimé que «le facteur expérience professionnelle, ajouté aux dossiers des enseignants contractuels candidats à ce concours, a été pour beaucoup dans ce résultat».
Ce taux de réussite des contractuels est loin de mettre fin au conflit qui a opposé des mois durant le comité des contractuels au ministère de tutelle. Le comité des enseignants contractuels a déterré sa plateforme de revendications concernant l’intégration de ces enseignants n’ayant pas réussi au concours. L’intégration sans condition dans des postes permanents a été la revendication principale portée par ce comité, qui a organisé un sit-in de plusieurs semaines à Boudouaou (Boumerdès), après avoir été empêché d’organiser la même action de protestation dans la capitale.
Dans une déclaration faite hier à El Watan, un délégué de ce comité, Youcef Hamici, a fait part du maintien du calendrier des protestations annoncées auparavant, comprenant notamment un rassemblement devant le ministère le 13 juillet. «Notre objectif est de rappeler au ministère de l’Education nationale les engagements pris à la veille de l’organisation de ce concours, concernant notamment la prise en compte de l’expérience et la priorité dans le renouvellement des contrats», souligne M. Hamici. «Les résultats du concours reflètent peu de paramètres de transparence.
Nous avons relevé plusieurs irrégularités dans la confection des listes des candidats reçus. Nous exigeons des explications sur les paramètres pris en compte, car nous avons des exemples de candidats évalués différemment alors que leurs notes sont identiques», explique le même délégué, s’interrogeant sur le sort des enseignants contractuels. Dans un communiqué, le comité des contractuels réclame la possibilité d’introduire des recours et exige la régularisation de la situation financière de tous les contractuels.
Fatima Arab le soir d’Algérie

Concours de recrutement d’enseignants

148 000 admis pour l’épreuve orale


148 689 candidats sur 677 856 postulants ont réussi l’épreuve écrite du concours de recrutement des enseignants. Les lauréats vont passer les épreuves orales les 2 et 3 juillet prochain pour arracher un poste d’enseignant parmi les 28 000 postes proposés.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Fin de la première étape du concours de recrutement des enseignants. Les résultats de l’épreuve écrite ont été annoncés lundi soir sur le site de l’Onec et 148 689 candidats (24,95%) sont admis à la prochaine épreuve de l’oral.
Près d’un million de candidats ont été inscrits sur le site de l’Onec mais seuls 677 856 ont confirmé leurs inscriptions et passé le concours. Parmi les candidats sans aucune expérience 112 396 (21,75%) sont admis et parmi ceux ayant une expérience professionnelle, 36 293 (45,84%) ont réussi.
Les candidats admis vont concourir pour 28 000 postes dans l’enseignement à partir de la semaine prochaine. Mohamed Chaïb Draâ Ettani, conseiller au ministère de l’Education qui s’exprimait hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, a expliqué que les candidats à l’oral seront soumis à des questions relatives à l’analyse, la synthèse, la communication et leurs attitudes vis-à-vis de la profession d’enseignant.
L’invité de la radio a souligné que seuls les meilleurs ont été admis dans cet examen. La prochaine étape est un concours où les mieux classés seront admis dans le système éducatif à partir de la rentrée prochaine comme des enseignants.
Auparavant, ils vont devoir suivre une formation dans les instituts supérieurs de formation pour apprendre les premiers gestes pédagogiques d’un enseignant. A ce sujet, le ministère de l’Education, dit-il, prévoit la réalisation d’un institut de formation par wilaya pour éviter les recrutements sur concours à l’avenir. Actuellement le département de l’éducation a réussi à récupérer une vingtaine d’instituts. En moyenne, le secteur de l’éducation exprime un besoin annuel entre 15 000 à 20 000 postes. Selon M. Chaïb Draâ, un diplôme ne suffit pas pour être enseignant. Pour occuper ce poste, dit-il, on doit au préalable passer par un concours et une formation spécialisée. Pour rappel, les résultats du concours de recrutement seront annoncés le 7 juillet. Par ailleurs, l’invité de la radio a indiqué que la ministre de l’Education annoncera d’ici fin juillet les changements qui seront introduits dans l’examen du bac. La commission chargée de la refonte du bac s’est, d’ailleurs, réunie hier pour les dernières retouches.

Le maintien de la retraite anticipée n’est pas à l’ordre du jour
Contrairement à ce qui a été rapporté, le ministère de l’Education nationale n’a jamais annoncé le maintien de la retraite anticipée.
Au contraire selon le conseiller du ministère de l’Education, les départs à la retraite anticipée portent préjudice au secteur. Selon lui, «il n’y a jamais eu de décision pour permettre ce genre de retraite». Le secteur enregistre annuellement près de 20 000 départs à la retraite.
S. A. le soir ‘Algérie


LES ENSEIGNANTS CONTRACTUELS DÉNONCENT LES RÉSULTATS DU CONCOURS
Ils s’estiment lésés par la tutelle

Par Abdellah BOURIM – Samedi 02 Juillet l’expression


De nouvelles actions de contestation sont programmées
De nouvelles actions de contestation sont programmées

Un sit-in le 10 juillet devant les directions de l’éducation, suivi d’un rassemblement devant le ministère le 13 du même mois.
Pour dénoncer les résultats du concours de recrutement des enseignants dans le secteur de l’éducation, le comité des enseignants contractuels, dans un communiqué rendu public, a appelé ses adhérents à la mobilisation autour de leurs représentants, en vue de nouvelles actions de contestations programmées la semaine prochaine, pour faire valoir leur plate- forme de revendications. En effet, le comité des enseignants contractuels a annoncé deux actions de protestations; la première est un rassemblement, le 10 juillet prochain, devant les sièges des directions de l’éducation à travers le pays, une action qui sera suivie d’un sit-in devant l’annexe du ministère de l’Education à Ruisseau le 13 juillet prochain.
Ce dernier crie à l’injustice et appelle le ministère de l’Education nationale à respecter ses engagements envers les enseignants contractuels lors des rounds de négociation qui ont eu lieu entre les deux parties le mois d’avril dernier. Parmi les points soulevés par les protestataires, l’exigence de la publication des résultats complets des candidats au concours de recrutement des enseignants, et le respect de l’engagement du gouvernement portant sur la prise en considération de l’expérience acquise par les candidats lors du traitement des dossiers de candidature chose qui «n’a pas été faite», par la tutelle.
Selon ce dernier les propos du ministère de l’Education portant sur la réussite de l’écrasante majorité des enseignants contractuels au concours de recrutement «n’a aucun fondement». Face à cette situation qu’ils qualifient d’«injuste», et estiment que la «disqualification» des enseignants contractuels ayant cumulé plusieurs années d’expérience est «inexplicable».
Pourtant le ministère de tutelle et le Premier ministre ont déjà promis aux enseignants contractuels la prise en charge de leurs doléances dont le calcul des années d’expérience acquise dans le traitement et l’étude de leurs dossiers de candidature.
Il réclame «la publication du bulletin de notes obtenues par les concurrents, l’ouverture de la voie du recours, et enfin le renouvellement automatique des contrats d’enseignants contractuels qui n’ont pas été admis au concours du recrutement des enseignants» lit-on dans le communiqué du syndicat non agréé. «La non- publication des résultats du concours nous renseigne que le favoritisme est le seul critère de sélection qui est appliqué par les responsables concernés», ajoute la même source. Les contestataires s’interrogent sur les modalités adoptées par la tutelle lors de la correction des copies d’examens et appelle le ministère de la tutelle d’assurer la transparence dans la gestion de ce dossier.
Le ministère de l’Education nationale avait réussi dans le passé à atténuer la colère des enseignants contractuels, en les convaincant à s’inscrire au concours de recrutement des enseignants organisé le 30 avril dernier, que fera le ministère de la tutelle cette fois-ci? il faut attendre les prochains jours pour avoir une réponse à cette question.


Les inspecteurs de la qualité ont tenu hier leur sit-in : La menace d’une grève illimitée se précise


Plus de 85% des inspecteurs de la qualité et de la répression des fraudes et les inspecteurs des pratiques commerciales et de la concurrence ont observé hier un sit-in de deux heures à travers le pays pour réclamer, principalement, la révision du statut particulier.

Les inspecteurs ont répondu à l’appel de leur syndicat, présidé actuellement par un secrétaire général par intérim, en attendant l’élection d’un nouveau bureau national dans les prochaines semaines. A Alger, les sit-in ont été, ainsi, tenus à travers les directions de commerce, les inspections, le port d’Alger et les ports secs, ont indiqué des représentants syndicaux. Le suivi de ce rassemblement de deux heures a été jugé élevé et avoisine les 90%, ont affirmé des syndicalistes rencontrés à la direction du commerce de la wilaya d’Alger. Dans cette direction, les inspecteurs étaient nombreux à répondre à l’appel de leur section syndicale. «Notre mouvement est légitime. Nous réclamons nos droits», ont tenu à affirmer des syndicalistes qui n’écartent pas d’aller vers une grève nationale illimitée dans les prochaines semaines. Mais, auparavant, une réunion nationale de l’ensemble des sections syndicales de wilayas sera tenue en juillet prochain pour élire un nouveau secrétaire général du syndicat. Les revendications de ce corps sont liées à la révision du décret exécutif n° 09-415 relatif au statut particulier du secteur du commerce, le régime indemnitaire qui comprend notamment l’indemnité de rendement forfaitaire collective (IRFC) (attribuée chaque 6 mois). Celle-ci a été révisée à la baisse cette année et est fixée à 5700 DA, alors qu’elle était de 12 000 DA en 2015. La baisse de cette indemnité n’est pas justifiée, selon les syndicalistes, car les revenus réalisés par les services de contrôle sont en hausse au cours du 1er semestre 2016. Les inspecteurs réclament, à ce titre, l’ouverture d’une enquête concernant la destination de ces revenus.
Concernant le statut particulier, Ahmed Allali, secrétaire général de la section de la direction du commerce d’Alger, a indiqué que le projet est au niveau du ministre du secteur. «Ce projet nécessite encore quelques révisions pour le finaliser», a-t-il mentionné. Parmi les autres revendications des inspecteurs, figurent la révision du régime indemnitaire, la hausse de la prime de risque et l’attribution d’une prime spéciale liée au service obligatoire effectué pendant les week-ends, les jours fériés et de fêtes et hors heures de travail réglementaire.
Les syndicalistes disent ne pas comprendre les lenteurs observées par le ministère du Commerce pour répondre à leurs revendications qui datent d’au moins trois ans, malgré les échos favorables émanant du ministère pour répondre positivement à leur requête. «Les inspecteurs doivent rester mobilisés et solidaires pour arracher leurs droits», a insisté Ahmed Allal, à l’adresse des dizaines d’inspecteurs rassemblés à la direction du commerce.

Le temps d’Algérie Karima Sebai

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