Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°89

Grève les 24 et 25 octobre:
L’intersyndicale autonome menace d’une «escalade»

par M. M. le quotidien d’Oran

Réunie jeudi dernier pour évaluer la grève des 17 et 18 octobre derniers, l’intersyndicale autonome (éducation, santé et fonction publique) a réitéré la « plateforme de revendications » et sa volonté de reprendre le débrayage, comme prévu, les 24 et 25 du même mois. Dans un communiqué, les treize syndicats de la fonction publique, réunis au siège du SNPSP, « ont affirmé le maintien de la plateforme de revendications concernant les dossiers de la retraite, du Code du travail, et du pouvoir d’achat ». S’agissant des conditions de déroulement des deux journées de grève, les organisations « dénoncent les atteintes aux libertés syndicales à travers les menaces et les restrictions imposées aux délégués syndicaux et aux grévistes via des réquisitions illégales, en particulier à l’encontre des représentants du SNPSP traduits en justice et ceux de la SNATEG licenciés injustement ».

Le communiqué appelle « la base et les travailleurs » des secteurs de l’éducation, de la santé et de la fonction publique, à « se mobiliser, renforcer leurs rangs et continuer la lutte pour obtenir leurs revendications et protéger leurs acquis ».

Les syndicats autonomes de la fonction publique en appellent aux « politiques et aux représentants du peuple, d’assumer leurs responsabilité en rejetant les projets de lois » en voie d’être présentés et « dont la finalité est d’instaurer le recul de l’Etat Social au profit des forces libérales sauvages ».

Le communiqué « met en garde » contre la politique de « fuite en avant » par la « fermeture des portes du dialogue et la négociation autour des revendications » et « assure » que les syndicats sont « totalement disposés » à « l’escalade dans le mouvement de protestation » en recourant à « toutes les actions légalement autorisées ».

Le Gouvernement refuse de dialoguer avec les syndicats autonomes
Les risques d’une posture entêtée


Le gouvernement, fruit d’une cooptation autoritaire du chef de l’État, ne peut accepter des dialogues politiquement engageants du seul fait que cela pourrait le contraindre à des concessions démocratiques.

L’intersyndicale autonome de la Fonction publique vient de réussir le pari de mobiliser les fonctionnaires pendant deux jours pour protester contre la réforme du système de retraite, plus précisément contre le projet de suppression de la retraite sans condition d’âge, dite retraite anticipée. Un régime spécifique institué, faut-il le rappeler, au milieu des années 90, dans le sillage des recommandations du FMI, après le rééchelonnement de la dette extérieure algérienne.
La mobilisation des lundi et mardi, forte notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, preuve tangible de la représentativité, ne semble, cependant, pas inspirer au gouvernement une autre attitude que celle qu’il a toujours eue à l’égard des syndicats autonomes : poursuivre à leur dénier la qualité de partenaires sociaux éligibles au dialogue et à la consultation. Mardi, au second jour de la grève, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, tranchait, un brin provocateur, que la réforme de la retraite est maintenue et qu’elle le sera dans les termes que le gouvernement a choisis et dans les délais qu’il a fixés, c’est-à-dire dès l’entame de l’année 2017. Le même jour, des syndicats autonomes, au nombre de quatre, subissaient l’irrévérence de la commission santé de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui les avait conviés, dans un premier temps, à des auditions autour du projet de réforme de la retraite pour ensuite se rétracter.
Cette façon de faire des responsables de la commission santé de l’APN ne traduit pas une volonté de dépassement d’une situation de conflit qui risque de s’enliser davantage à l’avenir. Bien au contraire, elle ajoute au sentiment de marginalisation que les syndicats autonomes ressentent, exclus qu’ils sont des réunions tripartites que le gouvernement organise plus ou moins régulièrement pour faire avaliser ses options économiques et ses politiques sociales par les partenaires sociaux qu’il se donne et non ceux que le terrain devrait normalement lui imposer.
Ce n’est pas un signe d’apaisement lorsque la ministre de l’Éducation, Nouria Benghabrit, malgré toute sa disponibilité au dialogue avec les syndicats du secteur, se laisse aller à dire, depuis la wilaya de Blida où elle s’est rendue, hier, que les syndicats grévistes prennent en otage les écoliers.
Les syndicats de l’éducation, qui n’étaient pas réfractaires au dialogue avec la tutelle, lorsqu’il s’agissait d’élaborer et de s’engager autour d’une charte de l’éthique, se sentent, aujourd’hui, lâchés par la ministre à laquelle ils répondent d’ailleurs en lui rappelant que la satisfaction de la revendication qui leur a dicté d’entreprendre un débrayage cyclique dépasse sa prérogative. La réponse, soulignent justement les syndicats, appartient au gouvernement en tant qu’institution. Il n’y a rien de plus vrai.
Or, il se trouve que le gouvernement, et les syndicats l’ont certainement compris, n’entend pas changer de comportement vis-à-vis des forces agissantes dans le monde du travail. Il affiche clairement sa volonté de traiter les syndicats autonomes de la même façon que les partis politiques de l’opposition, c’est-à-dire faire sans eux, voire malgré eux, y compris en ces moments où la crise invite à des processus de sortie négociés.
Mais faut-il s’en étonner ? Pas vraiment, lorsque l’on sait que le gouvernement, fruit d’une cooptation autoritaire du chef de l’État, ne peut accepter des dialogues politiquement engageants du seul fait que cela pourrait le contraindre à des concessions démocratiques. Une perspective pour laquelle il n’est pas mûr. Mais pourrait-il le faire encore plus longtemps avec le semblant de consultation qu’il mène, de temps à autre, avec l’UGTA, le FCE et autres organisations-clientèles ? Rien n’est moins sûr.

liberté Sofiane Aït Iflis

Plusieurs secteurs paralysés par une grève aujourd’hui et demain:
Le gouvernement retient son souffle


Une quinzaine de syndicats autonomes paralyseront, aujourd’hui et demain, leurs secteurs tels que l’éducation, la santé, la formation professionnelle, l’administration publique et l’enseignement supérieur, pour contester le projet de loi du gouvernement portant suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge.

Après les tentatives échouées des autorités à convaincre les syndicats initiateurs de la grève de ces deux jours, renouvelable les 24 et 25 octobre, à faire marche arrière, l’Exécutif retient son souffle quant aux conséquences du débrayage qui touchera des secteurs sensibles. Du côté des syndicats, on annonce d’ores et déjà une grande mobilisation des travailleurs «indignés» par la démarche du gouvernement à fixer l’âge de départ à la retraite à 60 ans. D’ailleurs, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a exposé hier l’avant-projet de loi devant la commission des Affaires sociales de l’APN. Signe de la détermination du gouvernement d’Abdelmalek Sellal à aller jusqu’au bout de sa démarche, arguant «les difficultés financières de la CNR» dans une conjoncture économique de crise et d’épuisement des finances du pays.
Mais les travailleurs eux estiment que ce n’est pas dans leurs poches qu’on doit puiser. Les syndicats autonomes qui, depuis des années, dénoncent leur «exclusion» des réunions tripartites où toutes les décisions qui impliquent l’avenir du monde du travail sont prises, disent avoir des solutions alternatives aux raisons avancées par le gouvernement. Déterminés à défendre «un acquis» des travailleurs qu’est la retraite anticipée, ils ne demandent qu’à être reçus par le Premier ministre pour exposer leurs arguments. Bras de fer. Dialogue de sourds. Impasse ! La relation entre le gouvernement et les partenaires sociaux est tellement complexe que chacun campe sur sa position. Un syndicaliste interrogé sur le refus jusqu’à présent de Sellal à les recevoir, n’y va pas par quatre chemins pour pointer du doigt la centrale syndicale UGTA. C’est le syndicat d’Abdelmadjid Sidi Saïd qui «s’oppose à notre rencontre», nous dit-il.
La grève d’aujourd’hui s’avère être un test de vérité pour le gouvernement et les syndicats. Au moment où le premier semble avoir épuisé ses cartes, avec les deux rencontres initiées par Nouria Benghebrit, dont l’une en présence de Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, le second devra prouver sa crédibilité pour pouvoir peser dans cette «bataille».
Il faut dire qu’il n’est pas exclu de voir le mouvement de grève atteindre le secteur économique, d’autant que «la liste des métiers pénibles», dont une commission en charge de son élaboration est installée en association avec l’UGTA, divise largement. Dans une conjoncture économique difficile, une telle pression n’est sans doute pas dans l’intérêt du gouvernement. D’où la nécessité d’un vrai dialogue avec «les détenteurs du pouvoir de décision», comme l’ont précisé les six syndicats de l’éducation qui ont boycotté, samedi, la «mini-tripartite» avec Benghebrit et El Ghazi. En attendant, les victimes collatérales de ce débrayage national dont les élèves, les étudiants, les malades entre autres, restent en dehors du débat.

le temps d’Algérie Aïssa Moussi


Échec de la médiation de Nouria Benghebrit
Les syndicats autonomes maintiennent leur grève


En dépit des efforts de médiation tentés par le ministère de l’Education nationale, en vue de désamorcer le conflit autour de la suppression de la retraite anticipée, les syndicats autonomes maintiennent leur mot d’ordre pour une grève cyclique nationale les 17, 18, 24 et 25 octobre.

Quatorze d’entre eux se mobilisent dans le cadre de l’intersyndicale autonome, depuis l’annonce de la révision du code du travail contre des clauses jugées réductrices de libertés syndicales et annonciatrices d’un recul évident sur plusieurs acquis sociaux des travailleurs algériens, dont la suppression de la retraite anticipée. Huit syndicats sur les dix ayant rejoint ce mouvement de protestation sont issus du secteur de l’éducation. Les établissements scolaires risquent ainsi d’être paralysés.

La réunion organisée par le département de Nouria Benghebrit, regroupant les responsables de la Caisse nationale de la retraite (CNR) et les représentants des syndicats du secteur, n’a pas réussi à convaincre ces syndicats de surseoir à leur mouvement de protestation. Tous les arguments présentés par les responsables de la CNR ont été réfutés en bloc par les représentants des travailleurs qui rejettent les explications financières avancées par le gouvernement concernant les équilibres financiers de la Caisse.

«La retraite proportionnelle entraînera un sérieux préjudice pour les équilibres financiers de la CNR, d’autant plus que plus de 52% du nombre total de pensions de retraites directes sont servies aux retraités avant l’âge de 60 ans, soit une charge financière annuelle de plus de 405 milliards de dinars», selon la direction de la CNR qui insiste sur le contexte particulier dans lequel a été instauré ce dispositif. «La retraite proportionnelle et sans condition d’âge a été instituée en 1997 dans les circonstances particulières du programme d’ajustement structurel élaboré par le gouvernement suite à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).»

Les syndicats de l’éducation estiment que «ce n’est pas aux fonctionnaires du secteur de payer les factures de la mauvaise gestion de l’argent public». Boualem Amoura, du Satef, affirme que «le gouvernement doit trouver d’autres mécanismes pour le maintien de l’équilibre financier de la Caisse». D’autres syndicats concernés par cette grève pensent que «l’Etat gagnerait à chercher à faire entrer l’argent de l’informel dans les caisses et non pas en supprimant un acquis social».

Les syndicats de l’éducation rappellent dans le même contexte que ce conflit ne concerne pas un secteur précis. «Nous nous mobilisons pour la protection des droits des travailleurs de tous les secteurs. Notre démarche est en consensus avec d’autres formations conscientes des enjeux qui entourent l’emploi et les droits des travailleurs et nous n’abandonnerons pas avant d’arracher une rectification de cette aberration», explique M. Amoura. La ministre de l’Education s’est en outre engagée à organiser en novembre une tripartite (syndicats- CNR-MEN) autour de la même problématique en vue de désamorcer ce conflit.

Fatima Arab el watan

ILS RÉPONDENT AU MINISTRE DU TRAVAIL ET METTENT EN GARDE LES DÉPUTÉS
Retraite : les syndicalistes de Rouiba s’impliquent
La grogne gagne les rangs des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba.


Les syndicalistes ont battu en brèche les arguments présentés par le gouvernement, comme ils ont dénoncé les déclarations du ministre du Travail qui a “supprimé” la loi sur la retraite avant même qu’elle ne soit soumise au vote à l’APN.

Les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba, réunis hier en session extraordinaire, ont menacé de recourir à toute action qu’ils jugent appropriée pour défendre les acquis des travailleurs, notamment la préservation de la retraite anticipée.
Lors de cette réunion houleuse élargie aux membres de la commission exécutive de l’Union locale, les syndicalistes ont battu en brèche, chiffres à l’appui, les arguments présentés par le gouvernement, comme ils ont dénoncé les déclarations du ministre du Travail qui a “supprimé” la loi sur la retraite avant même qu’elle ne soit soumise au vote à l’APN.
Les atteintes au droit syndical dans le secteur privé ont été largement abordées par les syndicalistes lors de ce conclave où ils ont décidé d’organiser des sit-in devant chaque siège d’entreprise qui a recours à des décisions arbitraires contre des travailleurs et leurs représentants dans ce secteur jugé hors la loi.
S’adressant aux députés, le secrétaire général de l’Union locale, Messaoudi Mokdad, a mis en garde “tous les responsables concernés” en cas d’adoption de la nouvelle loi sur la retraite qui a déjà vidé les entreprises et les administrations de leurs meilleures cadres avant même sa promulgation. “Nous rejetons les arguments infondés avancés par le gouvernement pour justifier la suppression d’un droit fondamental car le déséquilibre de la caisse des retraites n’est nullement lié à la structure
démographique ni au nombre des
retraités, mais les vraies raisons se trouvent du côté du faible emploi, de l’évasion fiscale et des fausses déclarations à la Cnas”, affirme M. Messaoudi, chiffres de l’ONS à l’appui. “Sur 7,6 millions de travailleurs recensés, 2,5 millions ne sont pas déclarés à la Cnas alors que dans le secteur privé, seuls 2 travailleurs sur 10 sont déclarés et la plupart des entreprises privées font de fausses déclarations comme cette entreprise qui a sous-déclaré à la Cnas tous les travailleurs, y compris le P-DG, un salaire unique de 18 000 DA”, a-t-il précisé. Et d’ajouter : “En plus, il existe des dépenses indues comme la prise en charge par la Cnas et la CNR de dépenses ayant un caractère de solidarité qui ne sont remboursées que partiellement par l’État ou encore l’imputation à la Cnac de subventions des salaires et de formation ainsi que les exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises privées ou encore la prise en charge par l’État des allocations familiales à la place des entreprises, parmi elles des entreprises étrangères.” Messaoudi précise que “depuis 2001 à 2015, la Cnas, qui disposait de plus de 180 milliards de dinars de cotisations des travailleurs, a dépensé uniquement 9 milliards de dinars, l’on s’interroge où sont partis les 179 milliards restants”.
Répondant au ministre du Travail qui avait affirmé que les retraités travaillent ailleurs après avoir quitté leur emploi, le secrétaire général de la fédération mécanique, M. Benmouloud, et le SG de l’Union locale affirment que “ce cas de figure est largement répandu chez les cadres dirigeants que ses services doivent contrôler comme nous l’avions toujours demandé”. Sur le sujet de la “haute pénibilité”, les syndicalistes s’étonnent que cette disposition énoncée dans l’article 7 de la loi 83/12 du 2/07/19983 n’ait pas été encadrée par un décret comme le stipule cet article. “33 ans après la promulgation de cette loi, le décret prévu pour les cas de nuisance et de pénibilité n’a pas vu le jour”, s’interroge M. Benmouloud.
De son côté, Amar Takdjout, président de la Fédération du textile et membre de la commission exécutive de l’UGTA, présent à cette rencontre, a appuyé les revendications des syndicalistes de Rouiba, affirmant que le maintien de la retraite anticipée à 32 ans de travail est un droit fondamental pour les travailleurs. “Il est regrettable que les syndicalistes ne soient pas entendus pour leur permettre de donner des
explications convaincantes”, dit-il, précisant que “les députés doivent
réfléchir avant de se prononcer car la suppression de la retraite anticipée sera considérée comme étant un déni de droit”.
Les syndicalistes ont voté, à l’issue de cette réunion, une déclaration dans laquelle ils n’écartent pas de recourir à “des actions qu’ils jugent appropriées pour défendre les acquis des travailleurs, parmi eux la retraite après 32 ans de travail”.

liberté M. T.

Retraite :
Nouria Benghebrit rencontre les partenaires sociaux


La ministre de l’Education nationale Nouria Benghebrit a tenu lundi à Alger une rencontre de concertation avec les partenaires sociaux du secteur (syndicats et associations de parents d’élèves) sur le dossier de la retraite.

Ont également pris part à cette rencontre des cadres du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale et de la Caisse nationale des retraites (CNR).

Dans son allocution d’ouverture de la rencontre tenue à huis-clos, la ministre a démenti l’information circulant dans les milieux éducatifs selon laquelle la pension de retraite sera calculée sur la base des dix dernières années de travail, affirmant qu’il s’agit « de rumeurs infondées visant à perturber les enseignants ».

Elle a également démenti l’information selon laquelle la prime de rendement ne sera pas comptabilisée dans la retraite indiquant que les cadres du ministère du travail présents à cette rencontre peuvent apporter des clarifications sur ce sujet.

Dans ce cadre, le directeur général de la CNR, Slimane Melouka, a indiqué que le calcul de la pension de la retraite se fait sur la base des cinq meilleures années de travail ajoutant que la prime de rendement est comptabilisée dans la retraite.

Il a en outre indiqué que le maintien de la retraite proportionnelle entraînera un sérieux préjudice pour les équilibres financiers de la CNR d’autant plus que, a-t-il dit, plus de 52% du nombre total de pensions de retraites directes sont servies aux retraités avant l’âge de 60 ans soit une charge financière annuelle de plus de 405 milliards de dinars.

Le dispositif de retraite proportionnelle et sans conditions d’âge a été institué en 1997 par l’ordonnance n°97-13 dans les circonstances particulières du programme d’ajustement structurel élaboré par le gouvernement suite à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), avait-t-il précisé dans une déclaration à l’APS.

Le nombre de demandes de départ à la retraite dans ce secteur a atteint son summum durant l’année en cours, selon une étude réalisée par le ministère de l’éducation nationale qui prévoit que cette tendance haussière se poursuivra jusqu’à 2020 et 2021.

L’étude révèle également une hausse des demandes de départ à la retraite parmi les enseignants du cycle primaire notamment ceux de la langue arabe.

S’agissant de l’enseignement moyen et secondaire, l’étude prévoit une hausse des départs à la retraite en 2017 pour tous les enseignants.

APS


Sidi Bel Abbés : Le Cnapest organise un rassemblement



Le bureau local du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) compte observer, aujourd’hui à partir de 10h, un rassemblement devant la direction de l’éducation de la wilaya de Sidi Bel Abbès pour protester contre l’agression de l’enseignant Khalil Zakaria, indique un communiqué du Conseil.

Selon Bedjaoui Mohamed Fouad, coordinateur local du Cnapest, l’enseignant en question a «été agressé par le directeur du lycée Okbi Ali, lequel n’a toujours pas fait l’objet de sanctions de la part de la direction de l’éducation». L’affaire, qui remonte à plusieurs semaines, a provoqué l’indignation du corps enseignant. Les rédacteurs du communiqué appellent à la suspension du directeur du lycée en s’appuyant sur l’article 181 de la Fonction publique du 15 juillet 2016. Ils dénoncent, en outre, «l’inaction de la direction de l’éducation qui, en plus de faire la sourde oreille à nos différentes revendications, n’a toujours pas pris de mesure quant à cette affaire».

Le sit-in devrait également permettre d’amorcer la campagne de sensibilisation en perspective de la grève nationale fixée les 17, 18, 24 et 25 octobre et à laquelle appelle le Cnapest. Pour M. Bedjaoui, le Cnapest tient particulièrement à l’adhésion de tous les enseignants pour défendre leurs acquis et à la préservation du pouvoir d’achat qui, ajoute-t-il, risque de se détériorer encore plus au vu des nouvelles dispositions contenues dans la loi de finances 2017.

Mammeri Abdelkrim el watan


APRÈS LES RÉCENTES SORTIES DE GLD ET D’EX-MILITAIRES
Les mises au point du ministère de la Défense



Les toutes dernières (re)montées au créneau d’éléments ayant appartenu aux Groupes de légitime défense (GLD) et aux Patriotes, ainsi que d’anciens militaires, ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Le ministère de la Défense a, en effet, répliqué par le biais d’un communiqué officiel, mardi en fin de journée.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette réponse n’est pas faite pour plaire aux protestataires qui, rappelons-le, se sont mis depuis plusieurs mois à réclamer que soit reconnu leur statut d’ayant droit aux avantages sociaux, retraite et autres avantages attachés à leur qualité d’auxiliaires des forces combinées des services de sécurité ayant participé à la lutte anti-terroriste. Dans son communiqué, le MDN dit vouloir surtout apporter des éclaircissements aux citoyens appartenant aux Groupes de légitime défense (GLD) et aux militaires rayés des rangs de l’Armée par mesures disciplinaires. Ainsi, pour les GLD, le MDN affirme que depuis la réunion de travail tenue le 1er juin dernier avec des représentants des citoyens volontaires (Patriotes) ayant participé aux opérations de lutte contre le terrorisme, au côté des éléments de l’Armée nationale populaire, les services sociaux du ministère de la Défense nationale, de concert avec ceux du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, s’attellent à l’étude et la régularisation, au cas par cas, des dossiers relatifs à leurs pensions de retraite proportionnelle exceptionnelle, par le biais de la Caisse nationale de retraite. L’opération demeure toujours en cours jusqu’à la régularisation de tous les dossiers concernés, assure le ministère de la Défense. Quant aux citoyens appartenant aux Groupes de légitime défense (GLD), mais ne font pas partie de la catégorie des citoyens volontaires (Patriotes), pour l’ANP : «Les textes réglementaires régissant l’activité de cette catégorie de citoyens, qui ont été armés dans le but d’assurer la défense de leurs familles et leurs biens, ne leur permettent pas de prétendre au bénéfice d’aucune forme d’indemnisation ou de pension.» Pour les militaires ayant fait l’objet de mesures disciplinaires puis rayés des rangs de l’armée, le MDN le dit on ne peut plus clairement : «Ils n’ouvrent pas droit au bénéfice d’une pension, conformément aux dispositions du code des pensions militaires». Pas sûr, bien entendu, que cette mise au point calme les ardeurs des protestataires. Quoi qu’il en soit, le MDN se dit demeurer «attentif, à travers ses services compétents, aux doléances des citoyens ayant servi dans les rangs de l’Armée nationale populaire et ceux volontaires (Patriotes) ayant participé aux opérations de lutte contre le terrorisme, et continuera à œuvrer jusqu’à la régularisation de tous les dossiers».
M. Azedine le soir d’Algérie


ALORS QUE LA GRÈVE DU TRAMWAY D’ALGER SE POURSUIT TOUJOURS
L’employeur ouvre des négociations avec les travailleurs


La grève du tramway d’Alger s’est poursuivie hier pour la seconde journée consécutive. Hier, la Direction générale de Setram a tenu une réunion à huis clos avec les représentants des travailleurs du tramway, en vue de mettre un terme à leur grève.
Abder Bettache Alger – (Le Soir) – Les négociations entre les deux parties se poursuivent et aucune information n’a filtré quant à l’issue de cette rencontre. Selon des sources, la rencontre entre les deux parties a eu lieu après l’intervention du département des transports auprès de la direction de la Setram pour engager un «dialogue avec les représentants des travailleurs». Pendant ce temps, les travailleurs à l’origine de ce débrayage campent sur leur position, pour dénoncer selon leurs dires «la hogra et le manque de considération qu’on a subis quotidiennement de la part de nos responsables au niveau de l’unité d’Alger et au niveau de la Direction générale». La Direction générale de la Setram s’est «excusée» auprès des usagers pour «cet arrêt de travail survenu inopinément et sans revendications», en dénonçant «mouvement anarchique qui pénalise» les usagers du tramway. Pour la Direction générale de la Setram «le dialogue social et la discipline de travail constituent une ligne de conduite constante et non négociable et restera donc intransigeante face à tout mouvement anarchique qui pénalise directement ses usagers». Or, du côté des travailleurs, on signe et on persiste, arguant que ce «recours à la grève est resté le seul moyen pour faire valoir nos droits». Dans un communiqué largement diffusé par le collectif des travailleurs, ces derniers énumèrent les griefs retenus contre l’employeur. Ainsi, on parle de «licenciements abusifs, recrutements et promotions de connivence, traitements de faveurs, absence de gestion de carrière digne de ce nom, non-respect de la loi de travail, absence d’une convention collective et d’une grille de salaire, absence de syndicat, ou d’une organisation digne d’une grande entreprise comme la Setram sans parler des conditions de travail difficiles et éreintantes pour les employés». En somme, les travailleurs parlent de «climat instable» et de «désordre qui nous empêchent de travailler normalement ». «Nous sommes constamment confrontés au harcèlement moral de la part de certains cadres dirigeants et responsables qui pensent que cette société est un bien personnel et non une entreprise algérienne de droits algériens qui est censée obéir à une réglementation et à une éthique, allant même jusqu’à recruter des membres de leurs familles et amis à des postes sensibles de hautes responsabilités», lit-on dans le communiqué.
A. B. le soir d’Algérie


Aïn Tarek:
La colère des travailleurs communaux

par Mahi Ahmed le quotidien d’Oran


Des dizaines de communaux ont observé, mardi dernier, un sit-in devant le siège de la mairie pour exprimer leur vive colère à la suite du retard jugé excessif dans le versement de leurs salaires mensuels. En effet, cela fait trois mois que les travailleurs communaux de cette localité située à l’extrême sud-est de la wilaya de Relizane n’ont pas perçu le moindre sou. Cette situation s’est répercutée négativement sur leur pouvoir d’achat surtout que les prix des denrées alimentaires, des fruits et légumes ne cessent d’augmenter sans compter les autres charges domestiques (factures de l’électricité et du gaz, de l’eau et du téléphone) qui alourdissent incontestablement le fardeau des dépenses familiales. Certaines familles sont restées sans sacrifice du mouton de l’Aïd El Adha et ont trouvé des difficultés énormes pour faire face aux charges de la rentrée scolaire.

Les protestataires réclament haut et fort leurs droits et appellent aux responsables concernés de se pencher sur le règlement de leurs salaires dans les plus brefs délais. Ayant reçu des promesses de leur part des autorités locales, les travailleurs se sont dispersés dans le calme en attendant la réception de leur argent dans leurs comptes respectifs.


Tlemcen: Tension à l’UGTA

par Khaled Boumediene le quotidien d’Oran

La tension et les dissensions qui couvaient au sein de l’Union générale des travailleurs algériens de Tlemcen ont éclaté au grand jour.

Hier matin, c’est une sortie spectaculaire pour des cadres syndicaux, des responsables des sections syndicales et des dizaines de travailleurs de plusieurs secteurs, affiliés à ce syndicat, qui se sont rassemblés dans l’enceinte du siège de l’union de wilaya de l’UGTA (sis place du 1er Mai de Tlemcen). « Ce mouvement de protestation syndical est une réaction pour exiger le départ de la secrétaire de wilaya et dénoncer de la manière la plus forte les dépassements enregistrés et les comportements irresponsables par cette responsable, qui a semé depuis son arrivée que division et zizanie au sein des syndicalistes de Tlemcen.

Si nous nous sommes rassemblés aujourd’hui, c’est que nous sommes à bout à cause des décisions arbitraires et illogiques prises par cette secrétaire, qui a délibérément entravé le règlement intérieur et le statut de l’UGTA. Dès son installation en 2013, cette responsable a commencé à geler et suspendre des sections syndicales et unions locales de wilaya, afin d’écarter les vrais syndicalistes connus pour leur militantisme et leur dévouement en faveur des travailleurs. Aujourd’hui, nous sommes venus pour interpeller le secrétaire général de l’UGTA et surtout pour lui dire on en a marre des décisions personnelles irréfléchies prises par l’actuelle secrétaire de wilaya, sans le consentement des membres de l’union de wilaya ! », a expliqué à notre journal un adhérent à cette puissante organisation depuis plus de vingt ans. Des syndicalistes d’Algérie Télécom, Naftal, SNVI, Mantal, ADE, Centre d’enfouissement technique (CET), Cacobatp, Casnos, Cnr, Cnas, Emaco ont tous crié haut et fort aux « agissements et méthodes contraires à l’éthique et aux règles du syndicalisme, employés par la secrétaire », et réitèrent leur appel à la centrale syndicale quant au rétablissement des droits de tous les syndicalistes exclus de façon arbitraire des rangs de l’UGTA. « Nous demandons en notre qualité de membres de cette organisation de l’UGTA, du secrétariat de la centrale syndicale d’intervenir dans les meilleurs délais possibles pour mettre un terme à toute cette mascarade et de rétablir la situation en application du statut particulier et du règlement intérieur de l’union. Nous sommes de véritables éléments de l’UGTA, parmi nous, il existe des personnes qui ont plus de 30 ans de militantisme au sein de cette organisation syndicale. Aujourd’hui, la base revendique des changements et des actions pour réhabiliter tous les marginalisés et réunir les rangs de l’UGTA de Tlemcen », ont souligné ces syndicalistes qui se sont dispersés dans le calme, sous le regard attentif des forces de l’ordre, après la lecture d’un communiqué aux gens de la presse écrite et télévisée.

Le gouvernement Chahed décrète le blocage des salaires
Tension sociale en Tunisie


Les syndicats réclament les augmentations signées par Habib Essid.

Le déséquilibre des caisses de l’Etat a obligé Youssef Chahed à décréter le blocage des salaires. Les syndicats revendiquent par contre l’application des accords biennaux signés avec Habib Essid. De la brouille est annoncée dans l’environnement social en Tunisie. Le gouvernement Chahed est l’émanation de l’accord de Carthage, signé le 13 juillet dernier par neuf partis politiques réunissant plus de 80 % des voix du Parlement et les trois organisations nationales dignes de ce nom.

La puissante centrale syndicale, l’UGTT, est signataire de cet accord et l’a défendu. Le rétablissement de l’équilibre des finances publiques constitue l’un des principaux objectifs de cet accord. Les ministres des Affaires sociales et de la Fonction publique et de la Gouvernance sont d’éminents syndicalistes.

Pourtant, trois mois après la signature de cet accord, annonçant pourtant des réformes douloureuses pour sortir la Tunisie de sa crise, le torchon commence à brûler entre le gouvernement et la centrale syndicale à propos du projet de loi de finances 2017, associée à la loi de finances complémentaire 2016.

L’UGTT accuse le gouvernement de dérailler par rapport aux principes de l’accord de Carthage. Le gouvernement Chahed appelle l’UGTT à la table de négociations. «Nous avons deux mois pour discuter et trouver les meilleures formules possibles pour rééquilibrer, au mieux, les caisses de l’Etat», répond Chahed dans une lettre adressée à l’UGTT.

Grogne de l’UGTT

Aussitôt le projet de loi de finances 2017 validé par le gouvernement et transmis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le bureau exécutif de l’UGTT s’est réuni et a rendu public, avant-hier, un communiqué exprimant son «rejet total» de toutes les mesures prises par le gouvernement dans le cadre du projet de loi des finances 2017, notamment le gel de l’accord des augmentations de salaires dans le secteur public, publié pourtant au Journal officiel.

L’UGTT accuse le gouvernement de soumission aux diktats étrangers dont les conditions injustes portent atteinte à la souveraineté nationale. La centrale syndicale regrette l’absence de la moindre volonté chez le gouvernement pour «lutter contre la corruption et l’évasion fiscale, récupérer ses créances auprès des entreprises». Le communiqué a, en outre, souligné qu’«il tient le gouvernement pour responsable des conséquences qui pourraient découler de ces décisions sur la stabilité sociale». Il a également réitéré sa demande de hâter l’ouverture des négociations salariales dans le secteur privé.

Par ailleurs, le bureau exécutif de la centrale syndicale a appelé les travailleurs de tous les secteurs à se mobiliser pour la défense de leurs droits et pour le respect des engagements pris. De même, il a appelé ses structures syndicales à se mobiliser et à se tenir prêtes pour «défendre les droits des travailleurs par tous les moyens légitimes». L’UGTT reproche surtout au gouvernement de lui avoir promis de lui remettre une copie de son projet pour apporter son avis avant sa remise à l’ARP. Mais il n’a pas tenu cet engagement puisque les documents ont été remis à l’ARP en même temps qu’à l’UGTT.

Âpres Négociations

Les négociations entre les deux parties s’annoncent âpres. Youssef Chahed assure que tout reste possible puisque la loi de finances ne sera adoptée que le 15 décembre prochain. Son ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, le syndicaliste Abid Briki, dit à l’adresse de ses «camarades» de l’UGTT que «ceux qui ont reporté des grèves en 2013 pour préserver la stabilité de la Tunisie, en proie à des attentats, pourraient réagir positivement à des propositions pour sauver le pays qui traverse aujourd’hui une phase aussi cruciale que celle de 2013».

Le secrétaire général de la centrale syndicale, Hassine Abbassi, souffle le chaud et le froid dans ses discours. Il se dit prêt au dialogue et assure que les employés sauraient continuer à se sacrifier pour l’intérêt national. Mais il exige que les dossiers de la corruption et de l’équité fiscale soient ouverts pour que les Tunisiens sentent un vent d’équité souffler sur leur pays. Abbassi rappelle que «le taux de grèves a baissé de manière significative pour aider à stabiliser le pays». Mais il souligne que «cela ne veut nullement dire que l’UGTT a abdiqué par rapport à ses revendications sociales». Un automne difficile attend le gouvernement Chahed.

Sellami Mourad el watan

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