Société

Fuite en avant en perspective ?

Fuite en avant en perspective ?

Après les assurances des uns sur nos capacités financières susceptibles de nous éviter l’endettement et les leçons d’économie internationale des autres nous rappelant que c’était juste un moyen habituel d’aide au développement, c’est officiel, le pas vient d’être franchi : l’Algérie emprunte un milliard de dollars auprès de la banque africaine de développement pour soutenir le ‘’ programme d’appui à la compétitivité industrielle et énergétique ‘’ dont on vient de prendre connaissance par ailleurs…
Ce n’est nullement un acte de gestion anodin mais un geste économique et politique avéré aux conséquences néfastes qui nous rappellent avec frayeur les années 90 ou l’on était obligés à encore emprunter pour faire face à des échéances de remboursement !
Le défi du développement demeure la réponse à la crise multiple du capitalisme mondial qui touche notre pays notamment à travers la baisse des revenus de la rente pétrolière.
Beaucoup en conviennent.
La question qui pourtant s’impose, nonobstant les conditionnalités et structure du prêt en question dont on ignore le contenu, est celle des moyens de remboursement de celui-ci avec des perspectives pour le moins pessimistes de la croissance mondiale et donc de la continuation de la descente des prix du pétrole sur une période qui ne peut qu’être supérieure à la durée de règlement de cette dette.
Quels moyens concrets pour respecter des engagements dans une telle situation sinon s’enfoncer dans la spirale de la fuite en avant en contractant de nouveaux prêts ?
Nos réserves de change qui sont supérieures à 120 milliards de dollars (fin septembre 2016)doivent rester la seule source de financement de toutes les actions de développement sur la base d’approches de lucidité, de pragmatisme, de transparence et de débat démocratique au seul service de l’Algérie et de son peuple.
Recourir au recouvrement de nos dépôts au niveau du fond monétaire international s’inscrit dans cette logique d’indépendance.

Djamal El Djazairi

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