Société

Grève des étudiants de la Faculté des Hydrocarbures et de la Chimie de Boumerdès

Grève des étudiants de FHC de Boumerdès: l’impasse?

Depuis plus de trois semaines que les étudiants de la faculté des hydrocarbures (FHC) de Boumerdès font grève. Ils organisent presque quotidiennement meetings, marche et sit-in dans les artères et places principales de la ville pour alerter l’opinion publique sur ce qu’ils jugent une atteinte à leur droit fondamental : le droit à l’emploi. Les autorités ne semblent pas pouvoir répondre à leur doléances sans se désavouer semble-t-il !
Tout le problème, pensent expliquer les étudiants, a commencé par les revendications des chômeurs de la région de Ouargla en Avril-mai 2014. Ils dénonçaient la discrimination des agences pour l’emploi pour le recrutement au compte des entreprises opérant dans le sud algérien. Les natifs de cette région se révoltaient contre le recrutement d’un chauffeur, de cuisinier ou d’un gardien n’habitant pas la région alors que les entreprises pouvaient bien trouver localement pour ces métiers des prétendants à l’emploi.
Suite à ces colères, longtemps refoulées, les chômeurs de la région de Ouargla avaient fait parler d’eux dans tout le territoire national. Les responsables du gouvernement avaient, pour apaiser les esprits et aussi « réparer » une injustice , donné instruction à l’Anem d’exiger pour les demandeurs d’emploi un certificat de résidence de la région. Les étudiants semblent dire qu’ils comprennent que cette mesure encourage le recrutement des demandeurs d’emploi habitant la région. Mais ils la rejettent car elle règle un problème mais crée d’autres et c’est ce que leur grève essaye de mettre en exergue !
Les grévistes expliquent qu’ils font des études dans le domaine des hydrocarbures (forage, transport, ect …) et ils ne peuvent travailler que dans le secteur du pétrole qui se trouve dans le sud et nulle part ailleurs en Algérie. Que faire alors si pour être recruté exige d’être habitant des wilaya du Sud? Les étudiants de la FHC recrutés avec des bon bac obtenus avec des moyennes de plus de 15/20 , ne comprennent pas que d’un côté on forme des ingénieurs pour leur dire ensuite qu’ils ne peuvent pas faire leurs métiers là où il est possible de l’exercer. A leur yeux, les autorités doivent surseoir à la décision d’exiger un certificat de résidence pour les diplômés dans les secteurs des hydrocarbures. Le recrutement, pour eux, doit se faire sur la base de compétences.
La solution ne semble pas compliquée mais le dilemme des autorités est qu’ils n’ont pas beaucoup de choix sauf celui « déshabiller Paul pour habiller Jacques » ! Parmi les étudiants en hydrocarbures, il y a aussi ceux de l’université de Ouargla. Contenter les uns c’est aussi mécontenter les autres. Le gouvernement est aujourd’hui devant les conséquences de sa politique de fuite en avant conjuguée à celles de la baisse des prix du pétrole. Les étudiants, en attendant ses décisions, refusent de reprendre le chemin des Amphis.

Mohamed Ben Brahim.

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