Contributions

LA DERNIERE NOTE DE RAINA : « GLOBALEMENT POSITIF » OU LA REVELATION D’UNE RANCUNE CERTAINE D’ENTAN

Raina a récupéré avec retard cette contribution remarquable qui embrasse l’actualité avec l’éclairage des luttes passées et aussi des luttes et aspirations pour l’avenir. Nous la livrons avec plaisir à nos lecteurs

LA DERNIERE NOTE DE RAINA :
« GLOBALEMENT POSITIF » OU LA REVELATION D’UNE RANCUNE CERTAINE D’ENTAN


La dernière note de Raina(du 12 décembre 2016 NDLR) nous interpelle à plus d’un titre et exige de nous une certaine clarification, en étant certain de ne pas l’appréhender sans tenir compte des autres notes précédentes et même celle dernière en date( contribution de Noureddine Abdelmoumène ndlr). Son caractère de circonstance ne peut en effet annihiler les positions de Raina comme certains esprits mal intentionnés tentent de le faire admettre. Pardi, on ne peut en faire un « bilan » et encore moins « globalement positif » concernant la politique du pays, distillant ainsi et prêtant des intentions négatives en se plaçant comme juge de conscience. Somme toute, il n’est de leçon à recevoir de gens qui sont par ailleurs animés d’un esprit de kermesse et qui fondent leur stratégie dans l’élan de la spontanéité des luttes et sur la façon précipitée d’apprécier et d’envisager de manière systématique le chaos alors que toute l’expérience nationale des luttes et de son encadrement est à refaire en grande partie dans les divers domaines. A contrario, le courant politique que représentent ces gens JOUE à l’inverse du sens de la construction future, leur syndrome les incitent à vous coller à la roue et d’espérer par devant vous d’élargir leurs cercles … C’est l’ombre d’un coucou qui cerne un nid pourtant dépouillé ? Ou est-ce l’attente de vautours hagards qui cernent patiemment une future dépouille ? Il faudra commencer par nous enterrer !!
Selon notre conception que nous allons développer sur certains points, la révolution n’est pas pour nous un joujou obstiné produit de notre volontarisme à vouloir façonner le monde comme nous le voulons. Il faudra le construire patiemment avec les masses populaires et œuvrer à mener la situation à maturité.
La gravité et la complexité de la situation politique du pays et de l’état des forces politiques nous incitent aujourd’hui d’être inquiets non seulement pour l’immédiat mais surtout pour le futur. L’axe patriotique demeure et demeurera stratégique dans notre conception de la construction des luttes présentes et futures, en tenant compte des rapports de force internationaux et internes. Cette vision patriotique n’a rien à voir avec celle nationaliste étroite, ni avec celle de l’internationalisme débridé, ni avec celle de la bourgeoisie nationale et encore moins avec celle des libéraux qui sont prêts à brader les intérêts du pays. Nous n’accepterons donc jamais de mettre en jeu ces derniers qui demeurent pour nous en relation étroites avec les intérêts des travailleurs. C’est là toute notre différence . Cela dit, chacun est libre, à loisir, de penser selon sa façon. Il convient en retour d’accepter la nôtre. Dès lors, la « promiscuité »politique et la confusion entretenue ne peuvent être de mise. Avons-nous réagit après votre position sur la Syrie et votre soutien aux agressions conjugués des forces impérialistes et des intégristes contre le peuple Syrien ? Pourtant cela aurait mérité d’être levé ! Nous ne pouvons être d’accord avec cette position teintée, à notre avis, d’opportunisme effarant bien sûr. Mais c’est votre affaire pas la nôtre. Nous ne pouvons que regretter ce grand écart effectué sur la question syrienne eu égard au principe de solidarité internationale, sans plus.
M’adressant maintenant à mes camarades (profitant du présent écrit), rappelons que notre approche sur la situation nationale doit constamment nous arrimer à nos positions de classe et à nos fondamentaux, c’est partie fait.
Relevons que la situation en tout point de vue est d’une telle gravité qu’il faut la prendre au sérieux. Les menaces externes sont constantes depuis 1962. Ce n’est pas nouveau et ce, malgré des moments de connivence, les actions exercées (directes et indirectes) ont été sans répit. Il convient aussi de reconnaître que le pays est sorti encore plus renforcé après la dure épreuve face au terrorisme. Mais, paradoxalement, jamais le pays n’a connu une situation si grave et menaçante à la fois, notamment par le manque dû à l’affaiblissement de la mobilisation des forces populaires, de leur organisation réduite à néant, des déceptions accumulées des conditions de vie déplorables accentuant la fracture sociale dont le pouvoir en est en grande partie responsable.
Pour l’instant immédiat, le pays ne pourra céder aux pressions qu’une fois totalement affaibli et ce, malgré la persistance des menaces. Néanmoins, il s’agit d’éviter de glisser dans la naïveté, comme certains et aller jusqu’à sous-estimer le pouvoir ainsi que ces menaces d’ordre externe, de ne pas tenir compte des capacités d’adaptation de ce dernier, de ses manœuvres d’instrumentation des dogmes, de la peur (à la veille d’une convocation électorale),de sa capacité de résilience à toute épreuve et de ne pas être appâté, par exemple, par certaines pitreries exprimées par certains responsables, d’éviter de glisser dans le sens de certains politiques et d’une certaines presse dite indépendante qui s’attaquent à l’intégrité morale, à travers la mise en exergue d’handicaps, l’évocation de passé, de l’âge avancé de certains responsables. En bref, éviter le déplacement des problèmes, voire l’égarement et le glissement vers la basse critique.
Sur un autre volet, il convient de reconnaître que le pouvoir arrive à maintenir le cap de défense de la souveraineté nationale, et ce, malgré les diverses pressions et des tentatives de déstabilisation, chantages et l’exercice de diverses tentations exercés pour l’obtention de plus de concessions par les multinationales, les organismes internationaux et régionaux les officines au service du libéralisme, des O.N.G… Il reste que, malheureusement, le choix de l’option libérale est concret dans notre pays. Le libéralisme ne pourra aucunement se satisfaire de l’existence d’une classe réellement porteuse à la longue, et même dans l’immédiat, elle tente de se révéler et d’exercer son hégémonisme.
A nous de dégager des axes de luttes pour la relance d’un cadre organisationnel qui s’inscrira dans la tradition des combats menés depuis 1936 ; des axes de luttes qui tiennent compte de façon inséparable de l’intérêt national, des intérêts et des luttes des travailleurs face au fatalisme de la globalisation , des combats contre les méfaits de la politique libérale, du combat pour la démocratie que nous avons si longuement entamée dans le passé et que certains s’arrogent sans vergogne aujourd’hui le mérite (notamment les partis d’obédience libérale et même islamistes). A nous d’œuvrer dans la perspective socialiste, de rappeler et par la même d’impulser la solidarité avec les peuples en lutte, en tout lieu et en toute circonstance que nous avons pleinement exercée et que notre pays a jadis manifesté face aux agressions impérialistes et des multinationales dans le monde.
S.A ALLILOU
Janvier 2017

Les commentaires sont clos.