Société

Le collectif de la fac centrale d’Alger revient sur le pôle muséal : “Il nous faut un projet pensé”


Le collectif de sauvegarde du patrimoine scientifique de la Faculté centrale d’Alger, plus connu sous le nom de Jamiaât Jazaïr, fait de nouveau parler de lui.
Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction, il revient sur sa “première bataille”, qui a abouti au “classement d’office”, par le ministère de la Culture de l’université d’Alger comme “monument historique” appartenant au patrimoine national. “Quand on a vu les murs et les collections tomber en poussière ; quand on a vu défiler des personnes projetant d’installer des bureaux à usage administratif, là où évoluaient des chercheurs confirmés ; quand on a vu ces mêmes chercheurs poussés à déserter ces lieux désormais insalubres ; quand on a vu les collections déménagées pour des destinations à ce jour inconnues ; quand on a vu un jardin botanique désormais désert, chargé d’ordures… on ne peut que se réjouir de cette mesure visant à arrêter l’infernale machine de la dégradation”, révèle le document.
Aujourd’hui, le collectif Jamiaât Jazaïr, fort des nombreuses signatures, dépassant la barre des 500, qui lui sont parvenues et confirmant le soutien à sa démarche, mais aussi encouragé par l’adhésion, voire la décision des pouvoirs publics, relance son projet de “pôle muséal”.
En effet, il souhaite voir naître, à côté de la Bibliothèque universitaire “rénovée et enrichie”, une institution où “la biodiversité et la géodiversité de l’Algérie sont à la fois objets de recherche et thèmes d’exposition et de vulgarisation”. Dans le cadre des propositions relatives à l’élaboration de ce projet, le collectif insiste sur la mise en place du “programme de protection et de sauvegarde du patrimoine”. L’accent est ainsi mis sur le “foncier” pour protéger, cadastrer et restaurer, selon le relevé des plans d’architecture, le “bâti” et les “contenus matériels (inventaire numérisé des ouvrages, collections géologiques, paléontologiques, herbier, collections d’anatomie humaine, de géophysique et autres matériels de laboratoire…)”, ainsi que les “espaces verts”, dont le jardin botanique qui exigerait reconstitution et entretien.
Le groupe d’enseignants suggère, en outre, la mise sur pied d’un “plan de réhabilitation et de redéploiement du site” de la Faculté centrale d’Alger, en tant que “pôle muséal majeur”, qui sera alors dédié à sa vocation de recherche scientifique, d’exposition et de documentation.
Enfin, la dernière revendication porte sur le nécessaire “statut spécifique et privilégié” qui conviendrait le mieux à l’envergure d’un tel projet, à son histoire et à sa position urbanistique. “Il ne s’agit donc pas de repeupler ce site par touches successives, il nous faut un projet pensé, pour être à la hauteur de ce qu’une capitale comme Alger mérite”, explicite à ce propos le communiqué du collectif Jamiaât Jazaïr.
Et, conscient qu’un “établissement digne de porter ce patrimoine matériel” est indissociable du patrimoine humain, celui-ci rappelle que la mise à contribution de ses membres dans les opérations de sauvegarde de cette entité et de la création en son sein du pôle muséal, en tant qu’institution nouvelle, essentiellement dans “la conservation des collections, la recherche avancée, la vulgarisation et l’éducation à la culture scientifique”.

Hafida.Ameyar Liberté.

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