Société

L’urgence d’un projet de développement souverain pour l’Algérie

L’urgence d’un projet de développement souverain pour faire face aux conséquences dangereuses de la crise mondiale systémique du capitalisme

« L’actuelle crise ce n’est pas une crise financière du capitalisme mais une crise du système. Ce n’est pas une crise en « U ». Dans les crises ordinaires du capitalisme (les crises en « U ») les mêmes logiques qui conduisent à la crise, après une période de restructurations partielles permettent la reprise. Ce sont les crises normales du capitalisme par contre la crise en cour depuis 1970 est une crise en « L » la logique qui a conduit à la crise ne permet pas la reprise. Une crise en « L » signale l’épuisement historique du système ». SAMIR AMIN

Aucun gouvernement de la triade (USA, UE, JAPAN) n’a pu inverser la courbe du chômage ni celle de la baisse de croissance, plusieurs de ces pays sont dans une situation de faillite : Grèce, Portugal, Espagne, Italie mais aussi les USA avec une dette de 19 500 milliards de $
Le FMI vient de communiquer les derniers chiffre de la dette mondiale : elle est de 150 000 milliards de $ soit 255% du PIB de la planète. Une dette impossible à rembourser. Des analystes, des banquiers, des médias d’obédience libérale déclarent que l’éclatement de la crise qui vient sera d’une très grande violence sans commune mesure par rapport à la crise de 2008.
Un autre phénomène n’est pas suffisamment intégré dans l’analyse de la crise du système capitaliste il s’agit de l’augmentation rapide de la composition organique du capital C/V, sous l’effet des progrès spectaculaires de la science et de la technologique. Les robots qui sont du capital constant sont en train de remplacer le travail vivant, après avoir laminé les « cols bleus » voici venu le tour des « cols blancs » avec le développement de l’intelligence artificielle. On parle de « robolution » et avec la révolution numérique beaucoup de métiers vont disparaitre le chômage ira donc en augmentant il n’y a pas de solutions dans le cadre de ce système. D’où l’agressivité de l’impérialisme et la dangerosité de la situation actuelle, les pays de la triade n’accepterons jamais l’effondrement de leur système ils brandissent le spectre de la guerre mondiale, intensifient le pillage des richesses des pays du tiers monde.

L’ALGERIE EST-ELLE PREPAREE A FAIRE FACE A CETTE SITUATION ?

Si l’on croit le premier ministre, les chefs des partis au pouvoir, les ministres des finances et toute la faune de conseillers, l’Algérie n’a rien à craindre «  nous avons de quoi tenir deux à trois ans », car l’Algérie à une réserve de devises qui le lui permet. Savent-ils qu’en ce moment même aussi bien à la FED qu’à la BCE la planche à billets travaille sans relâche, des milliers de milliards de dollars et d’euros sont imprimés pour empêcher l’effondrement de leur économie et qu’à ce train là on s’achemine droit vers une situation genre « république de Weimar », pour nous cela signifie que la valeur des réserves de devises va fondre comme du beurre au soleil, de profondes tensions sociales sont à craindre les seules valeurs sures sont l’or et l’argent (métal) l’Algérie a-t-elle rapatrié son or ? Par ailleurs on oublie que l’Algérie et en guerre. Guerre contre le terrorisme et que notre armée est déployée tout au long de la frontière avec les pays voisins mais aussi à travers tout le pays pour empêcher la création de maquis et que cela nécessite beaucoup de moyens des difficultés financières auront une répercutions sur la sécurité du pays. Pour mettre en échec l’ennemi il faut deux conditions, un front intérieur et un projet de développement souverain. Ces deux conditions sont liées et sont en contradiction avec la politique actuelle favorisant les oligarques les importateurs les bureaucrates en collusion avec les multinationales.
Autre problème : c’est la présence des banques étrangères sur notre territoire, elles pompent nos richesses et n’ont contribué en rien au développement de notre économie,
des les premières faillites de banques systémiques telle la Deutsch Bank tout le système financier international s’effondrera et avec lui les banques étrangères installées chez nous. Je n’ai pas une idée précise de leur poids dans le secteur financier en Algérie, ce qui est sur c’est qu’elles se sont développées on voit qu’elles ont densifié leur réseau d’agences. L’état devrait s’inquiéter et connaitre combien d’entreprises ont leur compte dans ces banques et combien d’entreprises passent par ces banques pour payer leur travailleurs, car quand ces banques feront faillite non seulement les travailleurs ne pourront plus toucher leurs paies, mais les entreprises n’auront plus accès à l’argent, elles risquent de fermer, parmi ces entreprises il y a certainement des entreprises « sensibles » pour la sécurité du pays, supposons que parmi ces dernières il y ai des centrales électriques, sans argent elles ne pourront plus fonctionner. Doit-on prendre ce risque ? L’état devrait prendre une décision toute simple : Interdiction à toute entreprise implantée sur le sol algérien d’avoir son compte dans ces banques étrangères, leur compte doit-être ouvert dans une banque publique. L’état devrait aussi sensibiliser ses citoyens sur le danger que coure leur épargne dans ces banques étrangères. Actuellement Société Générale est en difficulté selon des médias spécialisés…

LE NEO LIBERALISME UNE DOCTRINE DE REGRESSION ET DE SOUMISSION AUX INTERETS ETRANGERS

En réalité c’est une doctrine portée par la bourgeoisie bureaucratique et son engeance la bourgeoisie compradore l’intérêt de cette dernière est qu’il n’y ai pas de production nationale de sorte à pouvoir importer et écouler le maximum de marchandises. Pour y arriver il suffisait de promulguer un décret comportant des procédures bureaucratiques rendant l’investissement productif quasiment impossible. Il s’agit des décrets sur les installations classées n°98339 du 3 novembre 1998 signé par monsieur Ouyahia et du décret n°06-98 du 31 mai 2006 signé par monsieur Belkhadem. Nous avons là deux chef d’œuvres sans égal à l’échelle planétaire. Voici en résumé le parcours du combattant imposé à tout investisseur dans le domaine de la production même pour une toute petite entreprise :
-Décret n° 98339 du 3 novembre 1998 : dans le dossier du registre de commerce il est demandé une pièce qu’on appelle « autorisation d’exploitation » et le parcours du combattant consiste à l’obtenir, pour cela il est demandé : d’avoir un local ( acte de propriété ou contrat de location), établir un plan du local par un architecte, expertiser le local, produire un devis estimatif du local, recourir à un bureau d’étude agrée par le ministère de l’environnement pour produire une étude d’impact et de risque, de décrire avec précision les process, de fournir une série de cartes à l’échelle (de la ville, du quartier, et du local dans le quartier), et cerise sur le gâteau il est demandé de remettre ses secrets de fabrication à des fonctionnaires corrompus (article 6 du 4ieme paragraphe du décret en question), cette demande est aussi reprise dans le décret de monsieur Belkhadem. Le dossier doit être remis en douze (12) exemplaires à l’APC qui transmettra à la daïra qui les dispatchera au niveau de douze directions de wilaya, chacune d’elles doit donner un avis, il suffit qu’une seule direction émette un avis défavorable pour que le projet soit rejeté, souvent le projet est repris par d’autres personnes, la procédure peu prendre entre une année et trois ans sans être sur d’obtenir la fameuse autorisation.
-Décret n°06-98 du 31 mai 2006 de monsieur Belkhadem : Procédure d’avantage plombée l’autorisation devient double il faudra désormais une autorisation de création qu’il faut tenter d’obtenir en satisfaisant à toute la procédure cité dans le décret Ouyahia et après l’avoir obtenue et réalisé l’investissement, il faudra demander une autorisation d’exploitation, un deuxième parcours du combattant pour l’investisseur mais aussi une épée de Damoclès sur sa tête. Il faudra l’accord de dix-huit (18) directions de wilaya (y compris police et gendarmerie), ensuite c’est la direction de wilaya de l’environnement qui doit centraliser les avis et convoquer la commission pour une visite sur le terrain si aucune réserve n’est faite un projet d’autorisation sera élaboré et transmis au wali. Ici j’ai essayé de résumer, mais sur le terrain il ya d’autres embuches. Ces décrets sataniques sont sur
internet, mais à l’époque il fallait se déplacer à Alger à l’imprimerie du journal officiel ou il fallait déposer sa carte nationale d’identité contre l’unique exemplaire du JORA pour aller en faire une photocopie. Il est évident que cette aberration bureaucratique était destinée à bloquer l’investissement productif. Pas un parti qu’il soit de ceux au pouvoir ou de ceux dans l’opposition n’a dénoncé ces décrets, il en est de même du FCE resté muet sur cette question, idem concernant les éminences grises du libéralisme grands économistes, consultants etc. Peut-on faire confiance à ces gens là et surtout quand ils osent parler d’investissement, de front intérieur etc.

L’ALGERIE A BESOIN D’UN PROJET DE DEVELOPPEMENT SOUVERAIN

A l’indépendance il n’y avait qu’une poignée de bacheliers et d’universitaires. Une puissante conscience nationale qui a fait que les travailleurs s’étaient cotisés pour faire fonctionner les exploitations abandonnées par les colons, les femmes avaient offert leur or à l’état et après la nationalisation des hydrocarbures quand les sociétés étrangères avaient retirées leur personnel ce sont les travailleurs et cadres algériens qui avaient fait fonctionner toutes les installations, aujourd’hui on à décrété que les algériens ne savent rien faire et confié la gestion à des étrangers, dont des bédouins qui n’ont en plus aucune expérience industrielle. En une décennie (celle des années 70) l’Algérie s’était dotée d’une base industrielle dont la production atteignait 25% du PIB. L’Algérie avait une stratégie de développement économique souverain. Pour ramener la part de la production industrielle à 25% du PIB il faudrait plus d’une décennie et avec un état entrepreneur et investisseur. Les prochaines années ne seront pas faciles.

QUE FAIRE POUR DEFENDRE NOTRE SOUVERAINETE ?

L’état doit étendre sa souveraineté sur tous les secteurs stratégiques : L’eau, l’électricité, toutes les matières premières, la terre, le secteur financier. La stratégie de l’état devrait être de ne plus exporter de matières premières mais de les transformer. Dans tout projet mixte opter pour des algériens plutôt que pour des étrangers Bellara est un très mauvais exemple. L’état doit redevenir entrepreneur et investisseur tout en favorisant l’investissement privé productif, le piège de la dernière révision constitutionnelle consistait à effacer ce rôle au profit de celui de « régulateur » c’est-à-dire rien , cela signifie remettre la gestion de l’Algérie à une poignée d’oligarques qui la gèreront selon leurs intérêts, cela abouti aussi à des aberrations qui font que dans le projet de loi des finance 2017 ( comme dans les précédentes lois des finance ) le budget des anciens moudjahidines est de cinquante fois supérieur à celui de l’industrie, il dépasse celui du travail et de la sécurité sociale, c’est une honte. Les anciens moudjahidines, les vrais, devraient se démarquer, renoncer aux privilèges, « secouer le cocotier », prendre parti avec leur peuple, une telle initiative serait salutaire pour eux dans l’histoire et pour notre pays.

MARADJ ABED
LE 25 -10-2016

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