Luttes des travailleurs

Peugeot Algerie, l’arbitraire à l’encontre des travailleurs

Les membres de la section syndicale de Peugeot Algérie sont privés d’exercer normalement leur activité syndicale. Dans leurs correspondances, ils soutiennent qu’un des salariés, un certain H. Z, « mandaté par le collectif des travailleurs » pour la création de la section syndicale, a fait les frais du parti-pris de la direction, plus disposée à participer à la création d’un Comité de participation (CP), puisqu’il a été « abusivement licencié ». Selon eux, cette « entrave à l’exercice syndical » n’est pas sans conséquence sur « le climat d’intimidation et de terreur » qui y règne actuellement. Cette situation est qualifiée de déni de droit, violant la législation nationale en matière de relations de travail et de droit syndical, notamment les lois 90-11 et 90-14. La filiale algérienne de Peugeot, créée depuis plusieurs années, emploie quelque 200 salariés. Outre le siège de la DG, elle dispose également d’une succursale à Oued Smar et d’un dépôt central à El Hamiz. Les documents en notre possession indiquent qu’en janvier dernier, une collecte de signatures a été engagée par des travailleurs, à leur tête H. Z, pour créer une section syndicale à Peugeot Algérie. Devant le refus de la direction de donner suite à deux demandes, introduites par l’Union territoriale de l’UGTA, pour la tenue d’une assemblée générale des travailleurs, les travailleurs ont alors tenu leur AG, en mars 2015, en dehors de Peugeot, en présence des responsables locaux de l’UGTA. Le PV d’installation du bureau syndical date du 14 mars dernier, soit la veille de l’élection d’un CP. Le Comité de participation remplace-t-il le syndicat ? La loi en vigueur est très claire, quant au respect du droit syndical et des missions spécifiques des syndicats. Les responsables de la filiale Peugeot en Algérie, contactés par nos soins depuis le 11 juin dernier, c’est-à-dire avant la visite-éclair du président français à Alger, pour donner leur son de cloche et s’expliquer, n’ont pas daigné nous répondre… à ce jour !!?? Aujourd’hui, les travailleurs, appuyés par leurs syndicalistes, se voient contraints de passer à une vitesse supérieure, pour se faire entendre et se protéger contre « les intimidations et le chantage » : si la direction continue de fouler la législation nationale et leur droit syndical, ils iront vers la grève à partir de dimanche prochain.
Hafida Ameyar

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