Histoire

REPERES – AOUT 1946 : La voix de l’Algérie coloniale

REPERES – AOUT 1946

La voix de l’Algérie coloniale

Pour sa première sortie à l’étranger, l’Union de la jeunesse démocratique algérienne (UJDA), fraîchement constituée à Alger au mois de février 1946, porta la voix de l’Algérie coloniale, à Paris, au congrès de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) où elle était invitée. C’était au mois d’août 1946.
« Nos interventions, devant les délégués français et leurs invités, ont porté sur la situation des jeunes en Algérie, sans pain et sans travail, voués à toutes les conséquences du colonialisme dont les plus importantes sont l’ignorance et la famine », rapportent Omar Khemissi, Loucif Bensaïd et Djillali Hachi, à leur retour à Alger, ajoutant que le congrès de l’UJRF « a manifesté son désir de voir une Algérie libre et indépendante ».
Avant de quitter la capitale française, ils avaient, en compagnie d’Ahmed Akkache et d’Henri Alleg, dirigeants nationaux de l’UJDA, rendu visite à Messali Hadj, leader du Parti du Peuple Algérien (PPA), qui venait d’être libéré.
« Vous êtes la jeunesse des hommes de demain qui feront de l’Algérie un pays de justice et de liberté pour tous, sans distinction. Je vous adresse mes félicitations pour votre mission qui est d’exposer à la jeunesse de tous les pays la véritable situation de la jeunesse algérienne et la volonté de libération du pays. Unir avec vous les éléments du peuple algérien qu’on essaye de diviser est aussi votre tâche », leur a –t- il dit (1)
« En nous quittant, Messali Hadj a manifesté son espoir de voir, un jour, une République algérienne guidée et gouvernée par la jeunesse actuelle », ont souligné les représentants de l’UJDA.

Mohamed Rebah

Notes :
L’UJDA et l’UJRF étaient toute – deux membres de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD), fondée le 7 novembre 1945, à Londres (Grande-Bretagne). A son congrès constitutif, les délégués, venus de 63 pays différents, représentaient 30 millions de jeunes.
La FMJD était « une organisation de jeunesse unie dans sa détermination de travailler pour la patrie, la liberté, la démocratie, l’indépendance et l’égalité partout dans le monde ».
Les Scouts musulmans algériens (SMA) et l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord (AEMAN) adhérèrent quelques temps après à la FMJD.
(1) Liberté, organe central du Parti communiste algérien (PCA), août 1946

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