Société

Réponse à Belkacem Ahcene-Djaballah journaliste au Quotidien d’Oran.

Réponse à Belkacem Ahcene-Djaballah journaliste au Quotidien d’Oran.

Les gens voudraient qu’un imam se lève
Et prenne la parole devant une foule muette.
Illusion trompeuse – il n’est d’imam que la raison
Notre guide de jour comme de nuit.
Abu Al ala AlMaari(973-1057 ajc).

A lire votre commentaire sur le livre que vous n’avez pas lu d’Ahmed Bensaada : Kamel Daoud: Cologne contre enquête ; plusieurs questions interpellent le lecteur. Pourquoi critiquer un livre qu’on a pas encore lu ? Quel lien si fort lie-t-il Dadoud et vous ? Copinage ou solidarité de la corporation de journalistes du même quotidien? Possible aussi, une Solidarité « Clanique »  ?

Reprenons, un à un, vos arguments contre l’écrivain Bensaada pour déterminer vos motivations.

Vous banalisez l’article de Daoud paru dans le journal français le Monde sur ce qui s’est passé à Cologne. Sans attendre les résultats de l’enquête, votre ami a versé dans l’invective et la stigmatisation de la communauté musulmane émigrée en Allemagne en leur portant le chapeau des événements. Pense-t-il réellement ce qu’il a écrit ou lui avait-on fait une commande ? Ses fréquentations à Paris laisse penser qu’il joue bien le rôle dont il a été chargé !
Partagiez-vous entièrement son analyse sur son écrit ? Partagiez-vous avec votre ami sa désolidarisation de la lutte du peuple palestinien ? Si vous répondez oui à ces questions, le lecteur comprendra pourquoi vous soutenez kamel Daoud aussi aveuglement. Si votre réponse est non, alors vous avez fait une faute professionnelle grave : Vous trompez vos lecteurs ; c’est indigne d’un journaliste.

Dans votre deuxième argument vous semblez reprocher à Ahmed Bensaada de se référer à Albert Memmi pour analyser les écrits de Daoud. . Bensaada a eu le mérite d’éclairer son lecteur que l’analyse des écrits de Daoud n’est pas une vision pure de l’esprit. Par souci de rigueur, l’œuvre « Portrait du colonisé » d’Albert Memmi lui offre un outil pour définir l’objet de son étude. Qu’avez-vous contre ceci ? Qu’est ce qui vous gène s’il montre, preuve à l’appui, à ces lecteurs que l’écrivain qui est «plein de ressentiment et de dégoût envers ses propres cultures et ses semblables» est un écrivain néo-colonisé. Qu’il s’agisse de Daoud ou d’un autre. Il permet à ses lecteurs de sortir des sentiers battus et se faire leur propre opinion. Vous voulez cacher aux lecteurs que le contenu d’un livre reflète une opinion de son auteur et qu’il peut y avoir d’autres opinions contraires. Vous devez plutôt conseiller à vos lecteurs, si vous étiez un vrai professionnel, de lire Daoud et aussi de lire Bensaada et les laisser se faire leur propre opinion.

Vous semblez ne pas appréciez la gauche. A la manière dont vous en parlez on devine que vous avez un vieux compte à régler ou qu’aujourd’hui, vous voulez plaire à certains car le vent a tourné et il faut bien gagner sa croûte ! Votre passé, d’ailleurs, éclaire sur vos positions. Vous avez occupé souvent des fonctions de haut niveau dans les hautes sphères étatiques de l’information et qu’il vous arrive de dire des contre-vérités pour la bonne cause comme l’affirmation honteuse et fausse de la fameuse fusion le peuple-Alger républicain pour donner naissance au journal « el moudjahid » .Vous aviez été pris la main dans le sac par des militants communistes et journalistes du fameux journal pas comme les autres lors du colloque consacré à Alger républicain par l’association des amis de Abdelhamid Benzine ». Ce n’est pas donc une manière élégante d’exprimer ses choix. Assumez vous et écrivez clairement ce que vous reprochez à cette « gauche-couscous »et que vos lecteurs en jugent. Et arrêtez de lancer vos « fettwas »

On arrive maintenant à votre argument le plus stupide. Daoud vit en Algérie et n’a pas de doctorat en physique et «  Il en a vu de toutes les couleurs et il est passé par pas mal d’épreuve ». Vous voulez certainement, Mr. Belkacem Ahcene-Djaballah attendrir vos lecteurs sur le sort de votre ami et lui acquérir la sympathie de ceux qui vous lisent et vous souligniez aussi que s’il est arrivé là c’est qu’il est très intelligent. Daoud a des capacités c’est évident. Ce n’est pas sa personne ou son intelligence qui est attaquée dans le livre de Bensaada mais seulement ses opinions. Avec méthode, digne du scientifique qu’il est, Ahmed Bensaada a mis à nu ce qui se cache derrière les écrits de Kamel Daoud. Est ce que vous pouvez comprendre cela ou bien ça vous dépasse ?

Pour finir, vous faites , par inculture ou par malhonnêteté intellectuelle, l’amalgame entre les écrivains comme Boudjedra, Kateb yacine, Sansal et Khedra. Ceux qui apprécient les œuvres de Boujedra ou de kateb Yacine réprouveront certainement les écrits de Sansal pour ne citer que celui là. C’est noyer le poisson dans l’eau que d’essayer de faire passer l’argument que tous les écrivains algériens ont été calomnié et c’est la même chose qui arrive aujourd’hui à Daoud. C’est une insulte à l’intelligence des lecteurs de votre journal.

Ma conclusion, au vu de vos arguments construits sans avoir lu le livre « Kamel Daoud : Cologne contre enquête » est que vous êtes laissé emporter par le mouvement comme le font les opportunistes. Tous le Monde de là-bas trouve génial les écrits de votre ami, alors vous vous êtes dit qu’aucun autre algérien n’a le droit de douter de sa valeur. Des grands philosophes, des ministres d’outre mer le vénèrent et il a même été presque primé au « prestigieux » Goncourt, cet écrivain là ne peut être que jalousé. Vous êtes à côté de la raison. Vous voilez la vérité comme le font les intégristes qui exploitent les sentiments religieux de la majorité des algériens pour faire passer leurs massacres dans tous les domaine de la vie. Ils sont aussi allergiques aux critiques, à la lumière tout court. Jusqu’à quand laisserons nous guider par les sentiments et non par la raison ?

M.Mezghiche
le 12/07/2016

lire l’article de actualite2_54925_.jpg BELKACEM AHCENE DJABELLAH sur:http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5231003

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