Société

« Une précision au western »

Raina publie ci-dessous une lettre d’un lecteur dans laquelle il apporte certains commentaires sur le livre de Fernand Gallinari intitulé « 1962 – 1980 :L’industrialisation en construction dans l’Algérie indépendante »
Contacté par Raina, ce dernier a bien voulu répondre à Mr. Kouidri. Nous publions dans ce qui suit les commentaires de Mr. Kouidri et la réponse de Mr. Gallinari.



Une précision au western
Par Kouidri Saadeddine

Dans son témoignage Fernand Philippe G. ex-directeur de l’Unité
Engineering S.N Métal à Hussein-Dey intitulé « 1962 – 1980 :
L’industrialisation en construction dans l’Algérie indépendante »
que je viens de lire, et qui a été publié en 2011, manque d’une
précision que je tiens à rappeler. Une précision, que je lui avais
communiquée en son temps. Quand il écrit « Notre grande affaire,
c’est la réalisation de la préparation du minerai du complexe
sidérurgique d’El Hadjar. Notre intervention dans cette affaire, qui
nous a été confiée sans appel d’offres par la Société Nationale de
Sidérurgie». Non, pas tout à fait. Les archives stockées dans
l’arrière boutique de son bureau nous révélaient que le projet devait
revenir aux soviétiques aux dépends de firmes américaines,
françaises….Un appel d’offre avait été lancé et qui a été en
faveur des soviétiques. Pour leur soustraire ce projet le ministre
Belaïd Abdeslam « le père du produit en main » et non de l’industrie
industrialisante, comme le présentent nos deux chers sociologues,
n’avait pas trouvé mieux que de faire valoir, dans ce cas précis, la
priorité de moyen national.
Au sujet de l’Engineering, F.P.G écrit, comme il parlait il
y a trente ans, il y a trente ans on l’écoutait et on partageait son
point de vue. Aujourd’hui, cette expérience est racontée comme un
western qui, en plagiant un scénariste d’Hollywood aurait pour titre «
un coup de massue dans le complexe sidérurgique de Annaba » avec ce
happy end : notre ami Azzi l’ingénieur armé d’une masse, qui au
risque de sa vie « assène un coup bien placé » et sauve le projet. Il
reste intéressant de revenir sur cette riche expérience ou du moins sur
la partie S.N. Métal, Société Nationale de Métallurgie dont le PDG
était Mokhtar Meherzi qui devient ministre de l’industrie et des mines
en octobre 1992 et qui s’est fait remarqué à l’opinion publique
alors qu’il était ministre par une attitude des plus dignes lors de
l’incendie par les terroristes de l’usine de l’ENIE : Entreprise
Nationale des Industries Electroniques de Sidi Bel Abbès et sa
solidarité avec les travailleurs, pour mentionner jusqu’à comment Mr
F.P.G, lors de l’exposition de la Foire Internationale d’Alger de 1979,
a préféré un badigeonnage au chalumeau de son ami Pierre C. à mon
diaporama sur l’Entreprise !
Kouidri Saâdeddine


[rouge]Réponse de Fernand GALLINARI[/rouge]

Je réponds un peu vite, mais je crois que la problématique est claire:il y a deux paragraphes dans le texte de Saadeddine

Le premier m’intéresse; il est vrai que le projet qui est arrivé (avant moi) à SN Métal devait initialement revenir aux Soviétiques. Il ne s’agit pas là d’une révélation de Kouidri. En tant que photographe de l’Unité, il n’avait rien à faire dans les archives. Ceci dit, le fait de confier ce projet à SN Métal était une initiative intéressante: une première pour un engineering national. Si la suite des évènements (mort de Boumediene et arrivée de Chadli, arrêt du processus d’industrialisation) n’a pas été à la hauteur de nos espérances, ce n’est pas notre faute.

Le second (plagiat, western,…) ne m’intéresse pas. La hargne de Saadeddine s’explique peut-être par le regret qu’il a pu ressentir quand son diaporama n’a pas été retenu (je le dis sans volonté de me défausser, mais, je ne me souviens pas avoir tranché:Il est clair que je l’aurais fait si cela avait relevé de ma responsabilité je rappelle que les décisions relatives au stand étaient prises au niveau du Conseil de Direction de SN Métal et qu’il ne s’agissait pas du stand de l’engineering. Je rappelle également que je n’ai pas embauché Pierre Cots, qui m’est, c’est vrai, un ami très cher. Par contre, c’est moi qui ai embauché Saadeddine qui a fait pour l’unité un excellent travail de photographe).. Je regrette quant à moi qu’un débat entre démocrates débouche sur de telles violences verbales.

Je finirai quand même sur l’accusation de « western »: pour moi, effectivement, les représentants de l’engineering sur le chantier ont souvent eu une attitude héroïque, alors que des forces tentaient de les marginaliser, y compris à un niveau très élevé de décision du Ministère. Les anciens dirigeants d’El Hadjar peuvent en témoigner.

Fernand GALLINARI

Les commentaires sont clos.