Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS n° 93

BAISSE DU TAUX DE CHÔMAGE
L’autosatisfecit d’El Ghazi


Le taux de chômage a baissé de 1,3% en une année, passant de 11,2% en septembre 2015 à 9,9% en septembre 2016. En termes de chiffres, cela représente une réduction du nombre de chômeurs de l’ordre de 139 000 en l’espace d’une année.
Abder Bettache – Alger (Le Soir) – L’annonce a été faite hier par le ministre de l’Emploi et de la Sécurité sociale à l’occasion de la rencontre nationale des directeurs de l’emploi de wilaya tenue au siège du département ministériel. A ce propos,
M. Mohamed El Ghazi a déclaré avec satisfaction «que les données récentes issues de l’enquête sur l’emploi et le chômage réalisée par l’Office national des statistiques en avril 2016 font ressortir une amélioration des principaux indicateurs de l’emploi et du chômage».
Selon lui, «cette baisse de 1,3% du taux de chômage constitue une performance remarquable dans le contexte économique mondial actuel, d’une part, et de la conjoncture économique que traverse le pays suite à la réduction de ses ressources financières, d’autre part». Et d’ajouter : «Cela veut dire que dans un contexte difficile, l’économie nationale a pu créer un nombre d’emplois suffisant qui a permis d’absorber la demande additionnelle d’emplois et de puiser dans le stock des chômeurs existants.»
Chiffres à l’appui, le premier responsable de l’emploi et de la protection sociale dira, par ailleurs, que «l’évolution de la structure de l’emploi reflète parfaitement cette dynamique de création d’emplois dans la mesure où l’emploi salarié (permanent et temporaire) a connu une progression de près de 18% durant la période 2010-2016 et sa part dans l’emploi global est passée de 66% en septembre 2010 à 70% en avril 2016».
Lors de son intervention, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a fait savoir que ces chiffres constituent «un indicateur de l’amélioration de la qualité des emplois créés». Ainsi, l’emploi salarié permanent, ajoute la même source, a enregistré une hausse de +39% entre septembre 2010 et avril 2016. Autrement dit, il représentait 41% de l’emploi global en avril 2016 contre 32% de l’emploi global en septembre 2010. «Ce qu’il faut retenir également, c’est l’importante baisse du taux de chômage des jeunes qui est passé de 29,9% en septembre 2015 à 24,7% en avril 2016, soit une baisse de 5,5%. Ceci constitue une illustration de l’impact des dispositifs en direction des jeunes notamment concernant les dispositifs Ansej et Cnac», a expliqué l’orateur. Lors de son intervention, le ministre a rappelé les raisons de la baisse du taux de chômage, à savoir «la poursuite de l’effort de l’investissement, les mesures prises pour encourager l’investissement dans les secteurs hors hydrocarbures et les différentes mesures prises pour améliorer le climat des affaires».
Toutefois, malgré ces résultats enregistrés, M. Mohamed El Ghazi a exhorté les responsables en charge du secteur de l’emploi de «veiller à une plus grande coordination dans la mise en œuvre des programmes sectoriels, d’accorder une attention particulière à la coordination intra et intersectorielle en termes d’échange d’information sur les besoins du marché du travail et d’orientation, de redoubler d’effort en vue de renforcer le rôle de notre secteur dans la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage afin de contribuer au dépassement de la conjoncture difficile que traverse notre pays».
A. B.


Zoom sur les fiches de paie des Algériens
Sonatrach et les banques offrent les meilleurs salaires

par Moncef Wafi le quotidien d’Oran



  Les fiches de paie des travailleurs algériens ont été scannées par l’Office national des statistiques (ONS), qui a indiqué en substance que le secteur public reste le plus attractif en termes de salaire.

Les chiffres issus d’une enquête annuelle sur les salaires menée par l’ONS auprès de 581 entreprises publiques et 252 entreprises privées, de 20 salariés et plus (hors administration et agriculture) montrent que le salaire net moyen mensuel est de 39.200 DA en 2015, en hausse de 3,8% par rapport à 2014 durant laquelle il était de 37.800 DA.

Le secteur public offre 54.700 DA contre 32.100 DA dans le privé, expliqué en partie par le fait de «l’existence de certaines entreprises publiques importantes en termes d’effectifs avec un système de rémunération avantageux». Si le salaire net moyen est à calculer sur la base du salaire brut moins les différentes retenues entre IRG, sécurité sociale et retraite, il représente en moyenne 60% et les primes et indemnités 40% de la rémunération brute totale, précise l’Office. Par secteur, la part des primes et indemnités dans le public dépasse de peu la part du salaire de base (50,8%), en raison de l’influence des secteurs des transports et du commerce où la part des primes est nettement plus importante que celle du salaire de base (plus de 54%), indique l’ONS.

Par contre, le salaire de base dans le privé représente 66% du salaire brut avec une prédominance dans les activités de l’hôtellerie et restauration (91%) et celles des finances (78%). Pour les meilleurs salaires, il ne faut pas chercher loin, selon l’enquête de l’ONS, puisque la Sonatrach et les banques viennent en tête des contrats les plus avantageux. En effet, cette étude confirme que les activités dans les «industries extractives» (production et services d’hydrocarbures essentiellement) et les «activités financières» (banques et assurances) offrent respectivement un salaire net moyen de 100.500 DA/mois et 59.200 DA/mois. Une configuration salariale expliquée par l’ONS par la nature même des employés de ces deux branches d’activité recrutés parmi les diplômés et par le fait que ces entreprises ont plus de facilité que d’autres pour payer leur personnel (système de rémunération spécifique). En bas de l’échelle, on retrouve les salariés de l’immobilier qui touchent en moyenne 29.900 DA par mois. Une fiche de paie intimement liée au grade du personnel de ces entreprises en majorité composé d’agents d’exécution, ce qui tire vers le bas le salaire moyen de ce secteur. Pourtant, et même parmi ces agents d’exécution, les écarts dans les salaires sont assez notables pour être signalés. Des écarts conditionnés par la qualification et les secteurs d’activité. Ainsi, et à titre illustratif, les agents d’exécution dans les activités liées aux hydrocarbures touchent presque trois fois plus que leurs collègues de la santé qui émargent en moyenne à 23.400 DA. Parmi les éléments les plus discriminants du niveau des salaires, l’ONS révèle la qualification du salarié, le secteur juridique, la taille de l’entreprise ainsi que les spécificités de rémunération sectorielles des entreprises de certains secteurs. Quant au privé, la même source d’information rapporte que c’est le secteur financier qui offre les meilleures opportunités salariales avec 73.200 DA, soit 2,3 fois le salaire net moyen mensuel global du privé national, la présence de banques privées étrangères expliquant cela. Par contre, il ne fait pas bon de travailler dans la filière «Mines et carrières» et l’activité «Immobilier et services aux entreprises» où les salaires sont de 25.700 DA et 27.500 DA.

Le pouvoir d’achat mis à rude épreuve
Les salaires érodés par la crise


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Une enquête de l’Office national des statistiques (ONS) fait ressortir les différents niveaux de salaires des Algériens dans les deux secteurs, public et privé.

Au-delà de ces niveaux de revenus, il y a lieu de souligner toute la difficulté des ménages à faire face à une crise synonyme d’une augmentation des prix généralisée et de la dépréciation du dinar.

Comparativement à l’année 2014, les salariés algériens ont été mieux rémunérés en 2015. C’est, du moins, le résultat d’une enquête menée par l’Office national des statistiques (ONS) sur le salaire net moyen mensuel que perçoivent les salariés de 581 entreprises publiques et de 252 entreprises privées.

D’après les résultats de cette enquête, le salaire net mensuel moyen des travailleurs algériens est évalué à 39 200 DA en 2015, enregistrant un taux d’évolution de 3,8% par rapport à l’année précédente. Sur ce chiffre, le secteur public prend le dessus en offrant en moyenne un salaire de 54 700 DA à ses salariés contre 32 100 DA seulement chez le privé.

Selon l’étude annuelle de l’ons, les secteurs des hydrocarbures et des finances offrent les meilleurs salaires en Algérie, dont les revenus mensuels nets sont respectivement de 100 500 DA/mois et 59 200 DA/mois. Dans une tentative d’expliquer cette bonne rémunération par rapport aux autres secteurs, l’ONS évoque le fait que ces deux secteurs emploient majoritairement des diplômés et bénéficient, grâce à leur système de rémunération spécifique, d’une meilleure liberté de salaire.

Au bas de l’échelle, on trouve, comme attendu, le secteur de la construction qui n’offre que 29 900 DA de salaire. Même si l’ONS explique ce bas revenu par le fait que ce secteur n’emploie que des agent d’exécution, il fait tout de même, à titre comparatif, état du grand écart entre le salaire que touchent les agents exécutifs dans les différents secteurs. S’il est de 68 700 DA pour un simple agent d’exécution dans le secteur des hydrocarbures, il ne dépasse pas les 23 400 DA pour ceux du secteur de la santé, soit quelque 5000 DA de plus seulement sur le SNMG.

Dans le privé, le secteur des finances place la barre très haut en offrant à ses salariés 73 200 DA par mois contre seulement 25 700 DA et 27 500 DA pour respectivement le secteur des mines et carrières et celui de l’immobilier et services. Il est à signaler que cette enquête ne concerne nullement les administrations et le secteur de l’agriculture. L’intégration de ces deux secteurs aurait certainement fait basculer la donne, étant donné que sont exclus de cette étude les secteurs qui octroient le salaire parmi les plus bas, à savoir l’agriculture, aux revenus instables et la Fonction publique, qui connaît toujours des mouvements de protestation motivés par la baisse des salaires.

Une question se pose : être mieux payé est-ce synonyme de vivre mieux ? La réponse est majoritairement négative. Pour Rachid Malaoui, président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), les Algériens n’ont pas encore atteint le salaire qui leur permettrait de vivre dans les normes de la décence. Ils sont encore nettement plus loin de la vie de luxe.

«D’après notre étude annuelle sur le pouvoir d’achat de 2015, il faudrait au moins 60 000 DA de salaire mensuel net pour faire survivre une famille de 5 personnes. Survivre veut dire que sont exclues du quotidien de cette famille toutes les possibilités d’aller vers des achats de moindre nécessité ou de plaisir, à savoir les bonbons ou jouets pour les enfants, et n’avoir droit qu’à un seul et unique kilo de viande par mois. Sur ce salaire considéré comme le minimum vital pour une famille ordinaire, sont également exclues les idées d’économies ou de vacances», explique notre interlocuteur.

D’après ses prévisions, issues de la conjoncture économique actuelle et des différentes déclarations officielles, notamment celle du Premier ministre, qui annonce une année 2017 difficile, le pouvoir d’achat des familles algériennes n’est pas sorti de l’auberge. Avec la hausse de la TVA, qui signifie la hausse des prix de tous les produits, ainsi que l’hypothèse de révision du taux de l’IRG, ultime solution devant l’Etat, les temps ne seront pas seulement durs mais catastrophiques pour les années à venir.

A en croire ces propos, l’Algérie est sur une véritable poudrière.
Asma Bersali el watan

Intersyndicale de la fonction publique:
Suivi mitigé au deuxième jour de la grève

par Synthèse R. N. le quotidien d’Oran


  L’appel à la grève lancé par l’intersyndicale -qui regroupe des syndicats de l’Education et de la Santé- pour le 21, 22 et 23 novembre courant, notamment pour revendiquer la révision de la décision d’annulation de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge, a enregistré à son 2ème jour un taux de suivi modeste dans les wilayas du centre du pays, ont constaté mardi les journalistes de l’APS.

Ainsi, contrairement aux appels à la grève qui ont reçu des échos plus ou moins favorables à Tipasa précédemment, le présent appel de l’intersyndicale a enregistré un taux de suivi de pas plus de 3% dans le secteur de la santé et de 17% dans celui de l’éducation, selon les chargés de ces deux secteurs. Certains estiment que ce «faible taux de suivi est dû aux rumeurs avancées par la presse, selon lesquelles les secteurs de l’éducation et de la santé seront introduits dans la liste des métiers pénibles, non concernés par le nouveau projet de loi sur la retraite en débat à l’APN». D’autre l’expliquent, par contre, par la faiblesse de la représentation syndicale à Tipasa, citant pour preuve que seuls trois syndicats sur les 15 concernés ont pris part hier au sit-in de protestation tenu dans la wilaya.

A Blida, la directrice de l’éducation de la wilaya, Ghenima Aït Brahim, a fait part, au deuxième jour de cette grève, d’un taux de suivi de pas plus de 4,60% dans le cycle moyen et secondaire, contre 0% dans le primaire et le corps administratif. Ce taux était de 5,13% dans les trois cycles éducatifs au premier jour de la grève, a-t-elle rappelé signalant que des jours de réception ont été fixés par sa direction aux enseignants afin de «recueillir leurs doléances et œuvrer à leur règlement dans un cadre légal».

Un «très faible» taux de suivi, estimé à 1,56%, contre 1,99% lundi, a été enregistré à Djelfa, selon la direction de l’éducation.

Les représentants syndicaux locaux ont assuré la «poursuite de la grève, à son 2ème jour, avec un large suivi». Le secrétaire national chargé de l’organisation et de la coordination auprès du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) à Djelfa, Yahiaoui Kouider, a avancé à cet effet un taux de suivi de 54% pour ce mardi chez les employés de l’éducation, contre 51% lundi. Selon le coordinateur local du Syndicat national autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, Merzouk Haddid, le taux de suivi de la grève à Tizi-Ouzou est de 70%.

Dans la wilaya d’Ouargla, l’action de protestation s’est quelque peu étendue avec un taux de suivi qui est passé de 21,07% lundi à 23% ce mardi, avec 1.880 enseignants ayant débrayé parmi un effectif de 8.173 enseignants des trois paliers, selon la direction du secteur. Le taux de suivi a été de 28,3% dans le primaire, 21,3% dans le secondaire et de 17% dans le moyen, a-t-on précisé. Pour ce qui concerne les corps communs, le taux de suivi est resté stable par rapport au premier jour, soit 0,5%, avec un nombre de personnel de l’administration gréviste de 22 travailleurs sur un effectif global de 3.944.

Dans la wilaya d’Adrar, les représentants de certains syndicats autonomes ayant appelé à ce débrayage font état de 30 et 65%, contre des taux de 11,6% pour le personnel enseignant et 0,2% pour les corps communs avancés par la direction de l’éducation.

Pour ce qui est de la wilaya de Naâma, un taux de 26,4% du corps enseignant est avancé par la direction du secteur qui cite des taux de 26,4% dans le moyen, 42,8% dans le secondaire et 4,1% dans le primaire. Dans le même cadre, un rassemblement pacifique a été organisé devant le siège de la wilaya.

Dans la wilaya d’Illizi, on fait part à la direction de l’éducation d’un taux de suivi ne dépassant pas les 6,7%, dont 5,2% dans le primaire et 3,4% dans le moyen, le reste dans le secondaire.

L’intersyndicale évoque un taux de suivi de 37%, a indiqué à l’APS le président de la section locale de l’Union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation, Cheikh Benmabrouk.

Dans la wilaya de Tindouf, 25 parmi les 1.020 enseignants affiliés au secteur de l’éducation ont répondu à l’appel à la grève lancé par l’intersyndicale, soit un taux de près de 3,8%, contre un taux de 10% avancé par les syndicats autonomes. Les fonctionnaires des corps communs n’ont pas observé de grève.

Concernant les autres secteurs, dont la Santé, l’appel de l’intersyndicale n’a pas été suivi dans les wilayas du Sud, à l’instar de Ouargla, Tindouf et Naâma, selon les directions de wilayas du secteur de la Santé et de la Population.

A Oran, le taux de suivi de la grève n’a pas dépassé le seuil de 6,86%, a indiqué la chargée de communication à la direction de l’éducation de la wilaya, Assia Saker, ajoutant qu’il est de 0,06% seulement pour le personnel administratif. Les représentants locaux des syndicats autonomes de l’éducation parlent de taux de suivi satisfait oscillant entre 50 et 60%. Le CLA, dont le nombre d’adhérents dans la wilaya ne dépasse pas 900, estime à 65% le taux de suivi, selon son coordinateur local, Medina Abdelatif.

A Tissemsilt, la grève a été faiblement suivie par l’intersyndicale qui n’a pu mobiliser, à travers le CNAPEST, l’UNPEF et le SNAPAP, qu’un nombre réduit de grévistes ne dépassant pas 310 personnes sur un ensemble de 7.339 fonctionnaires entre administratifs et de pédagogie, soit un taux de 4,19%. Le taux de suivi de la grève a été, lundi, de 4,20%, a-t-on rappelé.

A Relizane, le mouvement de protestation a atteint au deuxième jour un taux de suivi de 64,54%, selon l’intersyndicale formée localement par cinq syndicats (SNAPEST, CNAPEST, CLA, l’UNPEF et SNTE).

A Mostaganem, le secteur a été peu touché par le mouvement de protestation avec un taux de suivi de 5%, selon les services de la wilaya, alors que les syndicats autonomes avancent un taux de suivi de 40%.

Des rassemblements au premier jour de la grève:

L’intersyndicale réussit la mobilisation

Les syndicats autonomes engagés contre la réforme du système de retraite ont repris, hier, le chemin de la grève, paralysant plusieurs secteurs de la Fonction publique. Comme attendu, l’éducation et la Santé ont été les plus touchées, malgré que les taux de suivi aient légèrement baissé, comparativement au début du mouvement à la mi-octobre dernier.

Au premier jour du débrayage qui se poursuivra aujourd’hui et demain, les travailleurs ont largement adhéré aux rassemblements organisés à travers les wilayas, en signe d’attachement à la plate-forme de revendications levée par l’intersyndicale, laquelle réclame la révision de la décision portant suppression de la retraite anticipée, la participation à l’élaboration du projet de code du travail et la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs. «Des sit-in qui se sont déroulés dans le calme et sans incidents», assure Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste. Joint par nos soins, le syndicaliste estime que les taux de participation au niveau national, exprime «le rejet de la base ouvrière» au projet du gouvernement et reflète «l’attachement» au combat. Réputés pour leur tradition syndicale, les deux secteurs de l’éducation et de la santé ont, respectivement, enregistré 62,73% et 60,43% au niveau national. Malgré le retrait des paramédicaux, les praticiens de la santé ont assuré la mobilisation.
Quant aux autres secteurs, l’intersyndicale fait état, dans un communiqué, d’un taux de suivi national de 55% dans la formation professionnelle, 21% à l’enseignement supérieur et 64% chez les fonctionnaires des APC. Le syndicat des vétérinaires, connu pour sa large mobilisation, a, pour sa part, été «exempté» de faire grève et même des actions de protestations prévues «suite à la réapparition de cas de grippe aviaire» dans certaines wilayas du pays, explique-t-on dans le même communiqué. L’intersyndicale dit avoir pris cette décision «par devoir de responsabilité pour la santé du citoyen et vu le rôle que jouent les vétérinaires pour faire face à la grippe». Cette grève cyclique est encore une fois «un cri face à l’injustice imposée par le gouvernement, au musèlement et aux menaces qui accentuent sa fuite en avant», dénoncent les syndicats. Tout en réitérant leur «détermination» à continuer le combat jusqu’à satisfaction des revendications, les douze syndicats auxquels s’ajoutent désormais les fonctionnaires du secteur du commerce affiliés au Safap, comptent maintenir la pression, malgré «les menaces et les pratiques illégales» de certains responsables qui visent à démobiliser les travailleurs grévistes.
C’est d’ailleurs ce que pointent du doigt les syndicats de la Santé et de l’éducation, notamment, où l’on a enregistré une légère baisse de la mobilisation, «à cause des menaces de licenciement, des ponctions sur salaires, des poursuites judiciaires et des mises en demeure». «Pour un père de famille qui voit son salaire amputé à chaque fois, il est parfois facile de céder à la pression, et au sein des syndicats on comprend parfaitement cette situation», explique Messaoud Boudiba. Notre interlocuteur accuse «le ministère de tutelle de vouloir casser la grève par des moyens de pression illégaux». Quoi qu’il en soit, du côté du gouvernement, mis à part les propos du ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, samedi, où il appelait les syndicats «à la raison», la grève n’a pas fait bouger le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

le tems d’Algérie Aïssa Moussi

Grève dans la fonction publique dans les wilayas de l’Ouest
Les travailleurs de l’éducation montent au créneau


Des dizaines d’adhérents de l’intersyndicale de l’enseignement ont observé, hier, un sit-in, à travers bon nombre de wilayas de l’ouest du pays, notamment à Aïn Témouchent, Mostaganem et Saïda.

A Aïn Témouchent, les travailleurs sont sortis dans la rue pour contester la suppression de la retraite anticipée. Les banderoles affichaient deux slogans : «La retraite anticipée est un acquis sur lequel nous ne céderons pas» et «Nous refusons les décisions unilatérales». Quant au communiqué de presse, il affirme qu’une grève de trois jours est entamée à partir de lundi jusqu’à mercredi. La protestation ne s’arrête pas là puisque la grève sera reconduite dimanche prochain jusqu’à complète satisfaction des revendications. Même son de cloche à Mostaganem, où les grévistes ont observé, dans la matinée d’hier, un sit-in devant la direction de l´éducation. Quelque 300 affiliés du Cnapest et de l´Unpef ont répondu à l´appel de leurs directions nationales.

Des banderoles rappelant les principales revendications ont été accrochées à l´entrée de la direction. Ces revendications ont trait notamment à «l’amélioration du pouvoir d’achat» des fonctionnaires. A Saïda aussi, les travailleurs de l’éducation affiliés aux syndicats Unpef et Cnapest ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya pour afficher leur mécontentement quant à leurs problèmes socio-professionnels. Tout en s’opposant à la suppression de la retraite anticipée et proportionnelle, ils ont revendiqué que le statut des travailleurs soit revu, sans oublier d’évoquer les autres problèmes liés à l’exercice de leurs fonctions.

M. K., L. H. et S. A. el watan

INTERSYNDICALE
Retour à la protestation dès lundi



Les syndicats autonomes vont renouer avec la protestation avec trois jours de grève cyclique à partir de ce lundi. Les membres de l’Intersyndicale animeront une conférence de presse aujourd’hui pour éclairer l’opinion publique et expliquer leur démarche.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – C’est au siège de l’Unpef (Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation), à Alger, que les douze syndicats autonomes vont se réunir aujourd’hui avec la presse nationale. L’Intersyndicale veut expliquer sa démarche à l’opinion publique avant d’entamer son mouvement de grève ce lundi. L’organisation syndicale, qui regroupe les secteurs de la santé (médecins généralistes), les vétérinaires, le secteur de l’éducation, l’administration des établissements de l’enseignement supérieur et des collectivités locales et le personnel de l’enseignement professionnel, a décidé d’une grève les 21, 22, 23, 26, 27 et le 29 novembre prochains accompagné de rassemblements régionaux et d’un rassemblement national le 27 novembre prochain devant l’Assemblée populaire nationale.
Dans un communiqué rendu public, l’Intersyndicale réitère sa plateforme de revendications qui tournent autour du maintien de la retraite anticipée et sans condition d’âge, la participation des syndicats autonomes dans l’élaboration du nouveau code du travail et la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs et dénonce la «fuite en avant des pouvoirs publics». «Toutes nos tentatives, depuis cinq mois, d’ouvrir un dialogue sérieux avec les pouvoirs publics sur le dossier de la retraite pour dépasser la crise et trouver des solutions ont échoué», regrette l’Intersyndicale qui dénonce l’exclusion des syndicats autonomes, «représentants légitimes des travailleurs», de l’élaboration du nouveau code de travail.
Le secteur de l’éducation, avec six syndicats qui appellent à la grève, est, cependant, le secteur qui risque de connaître une grande perturbation notamment avec l’approche des examens du premier trimestre.
La ministre de l’Education a tenté de trouver une solution provisoire en appelant les directeurs des établissements à organiser des activités culturelles pendant ces jours d’examens pour garder les élèves en classe. Cependant, reconnaît-elle, si le mouvement est appelé à durer, il risquera de «perturber l’année scolaire». L’Intersyndicale a décidé d’aller crescendo dans son mouvement. La prochaine étape du mouvement, menace les protestataires, sera une grève illimitée. La liste des métiers pénibles qui seront touchés par la retraite anticipée et sans condition d’âge n’est pas encore finalisée. En attendant, le bras de fer entre les pouvoirs publics et les syndicats autonomes se poursuit.
S. A.

samedi, 19 novembre 2016

Education nationale : Situation des conseillers à l’orientation scolaire, Benghebrit promet une régularisation

Écrit par FARID MELLAL reporters


La situation professionnelle des conseillers à l’orientation scolaire sera régularisée, a promis, jeudi à Alger, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit. Elle admet, néanmoins, que certaines catégories de son secteur sont défavorisées par rapport aux autres catégories.

La ministre, qui répondait à une question orale d’un député de l’APN, a reconnu «l’existence de certains dysfonctionnements dans le statut particulier des travailleurs de l’Education nationale». «Les négociations menées ces dernières années au niveau de la commission mixte avec le partenaire social a démontré que ledit statut accordait une importance particulière à une catégorie au détriment d’une autre», a ajouté Mme Benghebrit. La catégorie des conseillers de l’orientation, qui s’occupe de la mission de suivi des élèves présentant des troubles psychologiques et pédagogiques, n’a pas bénéficié des mesures prévues par ces statuts alors que «tout un chapitre» lui est consacré, a-t-elle enchaîné également. Les statuts des travailleurs de l’éducation définissent les missions des huit corps de l’Education et quarante-six grades. Il s’agit du corps de l’enseignement et du personnel de l’éducation, outre les fonctionnaires de l’orientation et de la guidance éducative et professionnelle, les laborantins, le personnel des cantines scolaires, les intendants, le personnel administratif des établissements éducatifs et les inspecteurs. Les conseillers d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle (COGS) peuvent, à l’instar des autres fonctionnaires, être promus, a dit la ministre. Enumérant les grades de conseiller principal d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle, d’inspecteur d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle, puis d’inspecteur d’éducation nationale d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle. Un total de 10 000 postes budgétaires dans différents grades ayant trait à la catégorie d’inspecteur d’éducation nationale d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle a été dégagé entre 2014 et 2016, selon les chiffres communiqués par la ministre, citant à l’appui de son argumentaire l’ouverture d’un concours et des examens professionnels de recrutement et de promotion professionnelle au profit de 1 415 fonctionnaires, tous grades confondus qui concernent cette catégorie. La promotion a concerné durant cette même période «55 inspecteurs d’éducation nationale d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle, 26 inspecteurs d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle, 98 conseillers principaux d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle et 236 conseillers d’orientation scolaire et professionnelle», a conclu Mme Benghebrit.


Education:

Protestation annoncée des corps communs

par S. M. le quotidien d’Oran

  Le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l’Education nationale (SNCCOPEN) renoue avec la contestation. Il annonce des rassemblements locaux et régionaux les 6 et 20 décembre prochains devant les wilayas et un sit-in national le 27 du même mois devant le siège de la commission nationale des œuvres sociales de l’Education nationale. La décision a été prise par le conseil national de cette organisation au début de cette semaine, lors d’une AG extraordinaire au lycée Allal Sidi Mohamed à Oran, pour dénoncer l’exclusion des corps communs de la commission nationale des œuvres sociales. Des sit-in seront ainsi tenus le 6 décembre prochain devant les sièges des wilayas par les corps communs pour exiger l’annulation de l’article 9 du décret 01/12 qui stipule que les neuf membres de la commission nationale des œuvres sociales doivent être élus dans les trois cycles parmi le personnel pédagogique. Il est à rappeler que les revendications de cette organisation syndicale tournent autour de six points. Elle réclame notamment l’obtention du titre de «travailleurs de l’éducation» conformément au décret exécutif 315/08. Les autres revendications du syndicat autonome tournent autour de la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires, l’augmentation de la prime de rendement à 40%, le droit à la formation continue, la révision des horaires, le droit à la retraite après 25 ans de service et une stricte délimitation des missions des ouvriers professionnels.

Les corps communs veulent aussi la libération de la nouvelle grille des salaires, le versement par les œuvres sociales d’un mois de salaire de réserve, l’organisation d’un mouvement de personnel entre les établissements scolaires, l’indemnisation des travailleurs réquisitionnés durant les examens, l’application de la note de titularisation et l’ouverture de nouveaux postes budgétaires.

Tiaret
Quel dénouement pour les grèves de l’école Hamdani-Malika ?


«Que se passe-t-il vraiment à l’école Hamdani-Malika de Tiaret ?», telle est la question que posent les parents d’élèves depuis que leurs enfants ont commencé à rebrousser chemin en raison d’un mouvement de grève observé par les enseignants et le personnel de l’administration.
Renseignement pris, l’on saura que l’établissement a effectivement connu en l’espace d’une semaine deux actions de protestation par le biais desquelles l’encadrement a revendiqué le départ de la directrice installée par la tutelle au titre de la dernière rentrée scolaire. Les enseignants fortement renforcés par les agents de l’administration ont en effet suspendu leur travail, un acte non sans déboucher sur le renvoi des élèves comme ce fut le cas avant-hier, à la stupéfaction de leurs parents.
Selon les informations recueillies, les protestataires reprochent à la directrice le non-respect envers le personnel, l’absence de communication ponctuée diront-ils, par la prise de décision sans la moindre concertation avec le collectif et, enfin, le laisser-aller voire la dégradation de l’image de l’école, laquelle s’est répercutée, sur les résultats pédagogiques, ont-ils estimé à l’unanimité.
La situation avait alors nécessité la semaine passée le déplacement sur place du secrétaire général suivi de la directrice de l’éducation, laquelle a promis d’y dépêcher une commission, mais vainement. Depuis, la situation s’est envenimée davantage, puisque les plaignants sont revenus à la charge pour exiger tout bonnement le départ de la responsable de l’établissement.
Contacté par nos soins, un responsable à la direction de l’éducation devait nous confirmer que des décisions sont sur le point d’être dégagées au plus tard aujourd’hui mardi. Cela dit, la directrice de wilaya de l’éducation est appelée à intervenir pour dénouer l’imbroglio avec des solutions idoines, d’autant que cela coïncide avec le mouvement de débrayage qui affecte déjà le secteur au niveau national et fait de l’élève une victime de prédilection.
M. B. le soir d’Algérie

Devant le silence de la tutelle:

Les travailleurs des finances rebondissent


Le secteur des finances risque d’être perturbé de nouveau. Ce mouvement se veut une opportunité pour dénoncer l’attitude passive du département de Hadji Baba Ammi à l’égard de leur plate-forme de revendications qui lui avait été soumise en mars dernier.

Après six mois de trêve, les travailleurs du secteur des finances reviennent à la charge en comptant organiser, le 30 du mois en cours, un rassemblement devant le siège du ministère des Finances. «Nous sommes contraints de retourner à la protestation ; la tutelle ne nous a pas laissé le choix» a affirmé hier Nacer Laslaa, président de la Fédération représentant cette corporation (Fntf) relevant du Syndicat national du personnel de l’administration publique (Snapap), ajoutant que «le ministère nous a tourné le dos et poursuit sa politique de fuite en avant». Néanmoins, notre interlocuteur n’écarte pas d’autres actions de protestation, comme le recours à une nouvelle grève, si la tutelle campe sur sa position. M. Laslaa a précisé que la décision de renouer avec la protestation a été prise jeudi dernier à l’unanimité lors de la réunion de sa formation syndicale après avoir reçu le feu vert de la part du Snapap. «Nous avons lancé un préavis pour prévenir la tutelle que nous sommes outrés quant à la situation qui prévaut dans le secteur». La porte du dialogue entre les deux protagonistes semble fermée. «Il (ministère), nous a promis, juste après notre grève de trois jours, observée les 22, 23 et 24 mai dernier, de nous convoquer pour examiner nos doléances, sans suite», fustige le président du Fntf dont les adhérents font partie de plusieurs services, entre autres les Impôts, Domaines, Cadastre, contrôle et budget, ex-Dpat. Les 45 000 employés que comprend la corporation réclament, entre autres, la révision de certaines dispositions de leur statut particulier et le système indemnitaire, leur droit à l’évolution de carrière ainsi que l’octroi de gratifications dont les primes de rendement et de souveraineté, en sus de l’application de la note du Premier ministre portant sur le départ à la retraite pour tout employé atteignant les 60 ans. Les concernés insistent aussi sur l’exonération de l’impôt pour les travailleurs ayant un salaire équivalent ou inférieur au Snmg, qui est fixé à 18 000 DA. Mais il reste que la revendication prioritaire, selon M. Laslaa, qui est la mise en place de la commission mixte dont la mission, est d’examiner leur plate-forme.

le temps d’Algérie Karima Adjemout


Faculté des hydrocarbures de Boumerdès
Plus de 1800 étudiants marchent pour exiger de l’emploi


Malgré une formation de qualité reconnue par tous, les étudiants de la faculté des hydrocarbures peinent à trouver un emploi dans le secteur.

Les étudiants de la faculté des hydrocarbures et de la chimie de l’université M’hamed Bougara de Boumerdès s’inquiètent de plus en plus pour leur avenir. Hier, ils étaient plus de 1800 à participer à une marche organisée au centre-ville pour dénoncer la politique de recrutement jugée «discriminatoire» à leur égard.

La marche s’est ébranlée à partir de l’ex-INH. Escortés par quelques véhicules de police, les étudiants ont arpenté le boulevard de l’Indépendance et la rue attenante au siège de la wilaya en brandissant des banderoles et en scandant des slogans réclamant «la révision des conditions de recrutement dans les wilayas du Sud». «La quasi-totalité de nos camarades qui ont obtenu leurs diplômes ces deux dernières années sont au chômage.

Les entreprises qui exercent dans les wilayas du Sud exigent de nous une résidence et une carte bleue pour nous embaucher. Elles ne recrutent que les étudiants qui ont suivi des études à la faculté des hydrocarbures de Ouargla», dénonce Houcine, étudiant en 2e année mastère. Natif de Skikda, il se dit très sceptique quant à ses chances de trouver un emploi à la fin de ses études. «Notre faculté forme annuellement une moyenne de 400 étudiants.

S’ils ne sont pas recrutés par Sonatrach ou les firmes pétrolières, où iront-ils travailler», se demande-t-il. Comme ses camarades, Houcine revendique le renouvellement de la convention de recrutement signée entre l’ex-INH et le ministère de l’Energie, gelée en 1998 pour des raisons inconnues. Ils demandent également que l’accès à l’IAP soit réservé aux étudiants des hydrocarbures et non à ceux des filiales techniques ayant réussi les deux premières années d’université.

Les étudiants affirment que leur faculté est très connue pour la qualité des formations prodiguées dans le domaine des hydrocarbures. «Ici, 15 spécialités sont enseignées. On exige 15/20 au bac pour y accéder alors qu’au niveau de la faculté de Ouargla, on ne dispense que trois spécialités. Cependant, quand il s’agit de recrutement, ce sont eux qui sont favorisés», déplore un étudiant en 1re année mastère. «A quoi sert de laisser une faculté former 400 étudiants par an dans un domaine aussi sensible pour le pays que les hydrocarbures si les diplômés ne trouvent pas d’emploi après ?

Je pense qu’on ferait mieux de la fermer», soutient-il avec amertume. Selon lui, ce problème s’est posé juste après le mouvement de révolte qui a soufflé en 2013 sur certaines wilayas du Sud. Un mouvement qui a incité, pour rappel, le gouvernement à réviser les modalités de recrutement dans la région pour calmer les populations locales. Après la fin de la marche, les étudiants se sont rassemblés devant l’Institut national des hydrocarbures (IAP). Ils se disent décidés à ne plus reprendre les cours jusqu’à la signature d’une convention garantissant leur recrutement à l’avenir. –

el watan Kebbabi Ramdane


Maternité Hamdane Bakhta de Saïda
Le personnel médical dénonce les conditions de travail lamentables


Devant son exiguité, l’unique hôpital (Ahmed Medeghri) de Saïda, a procédé, en 1992, à l’affectation du service maternité dans une bâtisse toute neuve certes, mais qui ne répondait guère aux normes d’un établissement hospitalier, car il s’agissait tout simplement d’une administration légèrement réaménagée.

Depuis, le provisoire a duré. Une seule maternité pour toute la wilaya, pourvue certes de spécialistes, mais ne pouvant satisfaire les besoins. Il arrive même que des femmes malades occupent les couloirs ou dorment, faute de lits, à même le sol.

Lors de la session de l’APW du 27 octobre dernier, la commission de la santé, de l’hygiène et la protection de l’environnement a évoqué le cas de la maternité Hamdane Bakhta «avec ses 182 lits et un personnel médical composé de 14 médecins généralistes, 15 spécialistes gynécologues et pédiatres, dont 8 Algériens. Il existe deux bureaux conçus pour les consultations, si celui des médecins généralistes est ouvert, celui des urgences est toujours fermé. Derrière les services hospitaliers, des eaux stagnantes règnent sur les lieux et dégagent des odeurs nauséabondes. Le service des archives est dans un état lamentable, vu le nombre de dossiers non rangés».

En l’absence du directeur de la maternité, le chef de service dira : «l’EHS mère-enfant a, au moins, le mérite d’assurer 10 000 naissances annuellement et chaque médecin consulte en moyenne 120 malades par jour. Nous procédons jusqu’à 300 césariennes par mois.» Le malaise est manifeste et profond chez les médecins généralistes qui ont adressé une lettre ouverte au ministre de la Santé.

Les protestataires ne ménagent pas du tout la gestion de l’administration et tire à boulets rouges sur elle. «Nous dénonçons avec regret l’état critique dans lequel se trouve l’unité des urgences pédiatriques de notre établissement. Un dysfonctionnement grave s’est installé, gangrenant l’organisation générale du service, ce qui se répercute gravement sur la qualité de prise en charge de nos malades», dénoncent-ils.
Parmi les principaux points sensibles, les médecins citent l’absence de sécurité durant l’exercice de leurs fonctions. «Nous travaillons dans des conditions de sécurité déplorables, encourant des agressions physiques et des insultes. L’absence d’accueil, le tri des malades qui se trouvent livrés à leur propre sort». Et d’ajouter : «Compte tenu du manque flagrant de médecins généralistes, le nombre de malades atteint 180 à 200 par jour pour 2 médecins, parfois un seul».

Ils reprochent aussi à l’administration son indifférence totale et le refus de communication et de dialogue : «Plusieurs demandes de réunion avec le directeur sont demeurées vaines».
el watan Sid Ahmed


Batna : Le travail des enfants, un phénomène qui prend de l’ampleur

Écrit par JUBA RACHID reporters

Batna : Le travail des enfants, un phénomène qui prend de l’ampleur

Le travail des mineurs et l’exploitation des enfants est toujours là ! L’échec scolaire, la désintégration de la cellule familiale ou encore la recherche de revenus supplémentaires pour subvenir aux besoins de la famille ou de l’enfant lui-même, les exposent très tôt à tous les dangers, dont celui de l’exploitation et ses multiples facettes.

Le travail des enfants ne se fait plus clandestinement à l’abri des regards par crainte des inspecteurs et agents de la Direction du travail ou encore ceux de la Direction de l’action sociale, qui ont pour mission entre autres de repérer les enfants en situation difficiles pour leur prise en charge. A Batna, les petits travailleurs sont partout et ne se cachent pas. Ils sont souvent employés dans les cafés, où ils commencent vers 06H, dès l’ouverture du commerce et se termine tard en fin de journée. On leur demande de faire le nettoyage, la plonge et autres menues tâches. Une vraie exploitation, proche de l’esclavage. Dans les différents débits de boissons que nous avons visités, les patrons n’aiment pas qu’on discute avec les enfants employés. Ils disent que «ça ne regarde personne», et à la limite, ils «leur rendent service puisqu’ils sont payés à la fin du mois». Impossible de savoir combien sont rémunérés ces chérubins, mais selon des clients, ils touchent entre 4 000 et 4 500 DA mensuel et ne bénéficient d’aucun droit ni couverture. Une vraie arnaque, nous dit-on. En plein centre-ville de la capitale des Aurès, avenue de la République, des enfants hauts comme trois pommes proposent aux passants des épingles. Ils choisissent leurs clients, souvent des clientes, qu’ils harcèlent et qui finissent par prendre la modeste marchandise et se débarrasser de la nuée d’enfants. Farès, à peine 12 ans, semble être le chef de la bande. Il détient le record de vente des épingles avec «plus de 40 par jour». Il ne va plus à l’école depuis bientôt deux ans. Cela ne l’intéresse plus et ce qu’il rapporte est largement suffisant pour lui et pour son petit frère qui l’aide. Ils ne sont pas les seuls à passer la journée dehors à longueur d’année, d’autres enfants exercent d’autres tâches plus au moins pénibles dans le silence et la clandestinité. Certains collectent du pain sec, du plastique, du caoutchouc… qu’ils revendent à des ateliers qui récupèrent ces matières à des prix dérisoires par rapport à l’effort fourni par ces enfants qui sillonnent la ville du matin au soir à la recherche de cette matière et dans les lieux les plus malsains, poubelles, décharges, terrains vagues…
Il n’y a pas l’ombre d’un doute, les enfants issus de familles en difficultés sont les plus exposés et les plus fragiles. «Ils constituent une proie facile pour les nouveaux esclavagistes», nous dit un ancien employé de l’Action sociale à la retraite. Il ne cache pas son désarroi quant à la situation des enfants exploités qui ne cesse de se dégrader. Et d’ajouter : «Il y a beaucoup plus inquiétant. L’exploitation prend plusieurs formes. Bien sûr, il nous vient à l’esprit le travail clandestin, sans rémunération consistante, sans couverture sociale, sans respect de l’hygiène ni des conditions du travail lui-même, puisque souvent les lieux de travail sont abominables. Mais il y a un fait nouveau, l’exploitation sexuelle aussi bien des filles que des garçons. Le silence et la peur des enfants arrangent ce genre de pratique qui ne cesse de prendre hélas de l’ampleur.»
Le phénomène du travail des enfants et de leur exploitation ne se limite pas aux grandes villes et métropoles, puisque même à l’intérieur du pays, dans les villages qu’on a cru à l’abri de ce genre de pratiques, le phénomène fait son apparition. La protection de la cellule familiale reste l’un des moyens les mieux encouragent pour protéger les enfants, nous disent les différents acteurs de la vie sociale et des institutions chargées de la protection des enfants.


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