Société

Affaire opposant Saadani au site français Mondafrique : le tribunal de Paris ouvre le procès en l’absence du patron du FLN

Le procès de l’affaire opposant le Secrétaire général du FLN, Amar Saadani, au journal électronique français, Mondafrique, s’est ouvert jeudi à Paris. Le tribunal parisien a examiné, en effet, la plainte portée par le patron de l’ex-parti unique contre le site dirigé par le journaliste d’investigation, Nicolas Beau.
Mais l’ouverture de ce procès a eu lieu, apprend-on de témoins présents sur les lieux, en l’absence d’Amar Saadani qui devra, pourtant, s’expliquer sur son appartement de Neuilly, dont il a reconnu l’existence, et sur cette étrange carte de résidence VIP qui lui a été attribuée en 2012 par l’ancien président Français, Nicolas Sarkozy.

En tout cas, ce procès, très attendu en Algérie et même en France, devra tirer au clair toutes ces révélations concernant les biens du chef actuel du FLN en France. Une révélation reconnue à moitié par Amar Saadani, qui, dans une déclaration à la presse faite il y a quelques semaines de cela, avait affirmé « qu’il a acheté un appartement à Paris pour héberger sa fille, qui se signait à Paris ». « J’ai remis un dossier concernant cet appartement au général Toufik », avait-il fini par avouer, après avoir nié les faits dans ces précédentes déclarations.

Seulement, Amar Saadani ne s’est pas expliqué sur l’origine de l’argent avec lequel il acheté cet appartement. A l’occasion de l’ouverture de ce procès, Mondafrique rajoute une couche, en parlant de la carte de résidence VIP de Saadani. Président jusqu’en 2007 de l’Assemblée populaire nationale (APN), l’actuel secrétaire général du FLN n’a jamais eu aucun problème de visa pour se rendre en France, « où il disposait, selon le site, de biens immobiliers et où certains de ses enfants font leurs études. Sans doute même était-il en possession d’un passeport diplomatique qui lui facilitait ses voyages parisiens ».

Le journal électronique, citant trois sources au ministère de l’Intérieur français, affirme aussi que le patron du FLN est inscrit au Fichier National des Etrangers, au numéro 9203214603, comme un immigré quelconque. « La demande a été introduite à la Préfecture de Nanterre le 12 avril 2011. Le dossier porte le numéro 9210000000. Une telle série de chiffres comportant sept zéros indique que la demande de papiers est « signalée » et que le demandeur est un personnage protégé. Ce qui est bien le moins quand on a été, comme monsieur Saadani, le troisième personnage de l’Etat algérien », note Mondafrique.

Le 16 octobre 2012, ajoute la même source, la carte de résident de dix ans est attribuée à Amar Saadani. « Le document indique qu’il est né à Oum Arais, une commune située en Tunisie pas très loin de la frontière algérienne. Sur les statuts de la SCI « l’Olivier » qu’il possède comme on l’a vu, un autre nom de commune, « Moulares », indique le lieu de naissance d’Amar Saadani. En fait, « Moulares » est l’appellation ancienne de ce village durant l’occupation française, alors qu’ « Oum Arais » est le nom arabe actuel. Une façon de brouiller les pistes ? », s’interroge encore la même source.

La Préfecture de Nanterre a domicilié Amar Saadani au 13-15 boulevard Victor Hugo, où il possède un confortable appartement. Le nom de la SCI « l’Olivier » apparaît également sur ses papiers.

el goual Boualem Rabah
11 septembre 2015

Les commentaires sont clos.