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Appel pour une transition démocratique; par des citoyens de Boumerdès

Appel pour une transition démocratique

Notre pays traverse une période historique nécessitant sagesse et responsabilité. Les événements en cours nous interpellent pour prendre des décisions courageuses qui doivent préserver les acquis enregistrés depuis le lancement de notre glorieuse révolution, et depuis l’avènement de la République Algérienne, démocratique et populaire.
La construction de nos institutions et la préservation de son caractère républicain se sont souvent déroulées dans la douleur. Mais la plus grande réalisation de notre pays a été constaté lors des manifestations des 22 Février, 01 Mars et du 08 Mars 2019.
La maturité et le niveau de conscience politique de notre peuple, l’unité nationale et l’intérêt public se sont retrouvés dans les revendications des millions d’algériens représentant toutes les franges de la société, sur tout le territoire national du Sud au Nord, et de l’Est à l’Ouest de notre beau pays. Ces revendications se retrouvent être portées par la jeunesse algérienne, par ses médecins, par ses avocats, ses travailleurs, ses retraités, ses magistrats, son université (étudiants et enseignants), par ses moudjahidines et par toutes les franges de sa population. Ces revendications traduisent l’existence de la Nation Algérienne et sa volonté d’exister en tant que nation souveraine riche de sa diversité, de son histoire, de son passé révolutionnaire et de son capital humain, et aspirant à rejoindre les grandes nations de ce monde à travers la mise en place d‘institutions nouvelles et adaptées aux enjeux du monde d’aujourd’hui. Les institutions existantes ont fait leur temps et il est nécessaire de bâtir l’Algérie de demain.
A l’heure actuelle l’Algérie dispose :

  • d’une Armée capable d’assurer sa sécurité et de la protéger de toute agression extérieure,
  • de Services de Sécurité en mesure d’assurer sa sécurité intérieure et de protéger sa population,
  • d’une Administration organisée et d’un système d’éducation couvrant tout le territoire,
  • d’un Système de Santé et d’un Système Judiciaire offrant une prise en charge appréciable des besoins de la population dans ces domaines,
  • d’une Économie qui arrive à subvenir aux besoins de sa population.

Même si des insuffisances existent dans tous ces secteurs, beaucoup de pays nous les envient et nous devons les préserver et veiller à leur amélioration pour qu’ils soient plus performants et qu’ils répondent aux aspirations de notre peuple. Les enjeux actuels sont :

  • Dans la préservation de ce que notre pays a pu construire depuis son indépendance,
  • Dans la mise en place d’un système politique tel que les textes fondateurs de notre pays et de notre nation, l’appel du 1er Novembre 1954 et la Plateforme de la Soummam les ont prévus.
  • La manière d’assurer le passage de la situation politique actuelle à la mise en place d’un système politique qui prenne en charge les aspirations énoncées lors des manifestations en évitant le vide institutionnel pouvant occasionner une situation incontrôlable.

Le président de la République ne pouvant assumer ses missions, la vacance de pouvoir ne peut plus continuer au risque de permettre la déstabilisation de notre pays. L’Algérie se retrouve dans une situation analogue à celle du premier novembre 1954, et les responsables actuels, quel que soit leurs degrés de responsabilité dans la situation actuelle ne doivent pas rater ce rendez-vous avec l’Histoire. Ils doivent se mettre en phase avec les aspirations du peuple Algérien afin de contribuer à la réussite du processus d’édification de la nouvelle Algérie.
Ils doivent permettre une pacifique transition par une contribution effective, chacun dans sa fonction. Afin d’éviter le risque de déstabilisation, il est nécessaire au conseil constitutionnel de valider cette vacance, en vue de permettre le lancement du processus de transition pacifique vers une deuxième république. La constitution stipule clairement que le peuple est seul souverain ; cette souveraineté a été confirmée lors des manifestations historiques des 22 février, le 01 mars et le 08 mars.
Ce processus sera basé sur :
1. La convocation, en urgence, par le président du sénat, d’une session extraordinaire des deux chambres réunies
2. L’arrêt du processus électoral en cours pour permettre l’apaisement du climat politique bouillonnant
3. La remise du pouvoir par les deux chambres (vote d’une motion) à un comité des sages disposant d’une légitimité reconnue par tous (représentation à travers la constitution, l’histoire, la sécurité et la compétence). Les membres de ce comité s’engageront à assumer les missions de la transition politique sans étiquette politique et sans aucune ambition personnelle.
4. La dissolution de l’Assemblée Populaire Nationale et du Sénat,
5. La mise en place d’un gouvernement d’union nationale,
6. L’élection d’une assemblée constituante,
7. Élection d’un président de la république.
Les missions du comité des sages prendront fin de facto après la mise en place des institutions de la nouvelle république dans un délai de 3 à 6 mois.

Le 10/03/2019
Des citoyens de Boumerdès.

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