Société

AU FIL DES JOURS

Au fil des jours
La rubrique « au fil des jours », qui paraissait régulièrement, depuis plusieurs années, en page 2 d’Alger républicain, n’a plus paru depuis fin 2010.
En janvier 2011, alors que le pays était en pleine ébullition, la rubrique a été préparée et envoyée à temps, mais ni elle ni le No de janvier d’Alger républicain n’ont paru. Aucune explication n’a été donnée à ce jour, malgré plusieurs demandes adressées au directeur du journal.
Au fil des jours ne pouvait pas rester si longtemps silencieux.
Il « émigre » naturellement vers RaÏna, la voix des femmes et hommes de progrès.
D. M.

Les hold-up publicitaires !

Il n’y a pas de plus croustillant que de voir le « pouvoir réel », le « système », «  les décideurs » sortir des fois de l’ombre et commencer à régler leurs comptes.
Mais attention, quand les coups partent dans tous les sens, ce sont souvent des passants, les gens du peuple qui prennent les coups, des fois mortels, les pauvres victimes collatérales. Les hyènes, elles, se montrent les dents mais ne s’entretuent pas, elles se battent pour « comment » se partager les dépouilles !
Ainsi la maladie du président, aux trois mandats, a faussé toutes les donnes : les voies du Seigneur sont impénétrables ! La côte d’un quatrième mandat chez les parieurs a bien chuté. Le carnet de rendez-vous des chouafates affiche « complet » Il n’y aura pas de quatrième mandat ; sinon nous serons « dirigés » non pas à partir d’un fauteuil roulant mais à partir d’une civière !
Si ça continue ainsi, bientôt il y aura un scandale, un gros, révélé chaque jour.
Le dernier nous informe que le général à qui  «  on fait faire » des misères en Suisse, vous savez celui qui est rentré dans les barbus, sans pitié, et qui essaye d’arrêter de fumer là bas, au lieu d’essayer l’acupuncture chinoise à Bouhnifia, a un journal électronique « Algérie patriotique » (je jure que je ne le savais pas !) Ce journal révèle que des milliards ont été octroyés par l’ANEP, agence d’Etat, à des journaux bidon, invisibles proches Des patrons du RND, de l’alliance présidentielle. Rappelons nous que Le chef du gouvernement et chef du RND a ordonné que toute la publicité des organismes dépendant de l’Etat devait être confiée à l’ANEP, devenue caisse noire du pouvoir.
Je me rappelle avoir fait partie d’une délégation des « amis d’Alger républicain » qui a accompagné le directeur du journal, au siège de l’ANEP, pour protester contre le boycott d’Alger rép. Le patron de la manne publicitaire a reçu le seul directeur pour lui dire «  il faut changer un peu », donc choisir une brosse à reluire .Il n’a parlé ni de nombre d’exemplaire tiré, ni de nombre de pages, ni de diffusion !
Mon dieu, comment « changer un peu » alors que le journal était en lutte ouverte contre la liquidation du secteur d’Etat le plus performant et la mise au chômage de centaines de milliers de travailleurs, menée par le chef du gouvernement et chef du RND et la lutte frontale menées contre le projet Khellil pour la dénationalisation des hydrocarbures.
Par contre le RND, parti né avec une moustache blanche, est comme un oiseau parasite, le coucou qui dépose ses œufs dans le nid des autres, le siège qu’il occupe aujourd’hui devrait revenir à Alger républicain, si une vrai justice existait.

A chaque titre son officier traitant !

Autre information croustillante : un certain colonel Faouzi, de la sécurité militaire, (comme continuent à la dénommer certains) qui « s’occupait » de la presse a été limogé, de son poste de faiseurs et défaiseurs de journaux privés « indépendants » comme on dit chez nous. Tout y passait : création de journaux, autorisation, agrément, publicité à gogo, imprimeries de l’Etat ne réclamant pas les impayés, suggestions d’articles, fourniture d’infos et de scoops ; en somme derrière beaucoup de directeurs de journaux « indépendants » il y avait le vrai patron ! Cette « révélation » sur l’instrumentalisation de la presse aurait dû faire l’effet d’une bombe H « médiatique », déclencher une grande protestation, une grève ordonnée par le syndicat des journalistes, faire ordonner une enquête policière et une instruction judiciaire, pousser le ministre de l’information à démissionner (il n’y a pas de place pour deux ministres) au moins une commission d’enquête de l’APN et du Sénat. Rien de tout çà n’arrive, tout le monde savait et tout le monde couvrait ou faisait semblant de ne rien voir. Un camarade de la Moubadara du 24 février me raconte que lors de la tournée des journaux pour publication de leur appel à l’action unie à la base des femmes et hommes de progrès, en janvier 2011, un directeur de journal a clairement reconnu qu’il allait consulter ses protecteurs pour un éventuel feu vert, qui n’est pas venu d’ailleurs ! Ainsi on apprend que chaque service de sécurité a sa presse, ses journaux. Les gros ministères ont les bras longs : imaginez les tentacules que représente la publicité des collectivités locales, en plus de l’agrément et la subvention des milliers d’associations et l’autorisation des nouveaux partis !
Ce qui est valable pour les journaux l’est aussi pour les partis politiques, mais d’une autre façon ! Nous avons ainsi une petite vue de la démocratie made in dictature depuis cinquante années dans notre pays.
Tous ses développements montrent les efforts colossaux que doivent faire le peuple et ses forces de progrès pour mettre hors jeu les différentes mailles de la toile d’araignée, du système et de la corruption qui gangrènent l’Algérie depuis des décennies.

La triche dès la maternelle

La fraude, la triche au Bac, a eut la vedette en cette fin d’année scolaire. Elle a largement été médiatisée. La fraude au Bac n’est pas une nouveauté et chaque année apporte sa nouveauté. 2013 c’est le cru de la triche en bandes organisées dans ? dit-on ?8 wilayas. On n’aurait pas plus triché que d’habitude, moins de 1% des candidats, mais on a plus triché qu’au Maroc voisin ! Alors où est le problème ?
Le problème No un est qu’on n’a jamais pris les décisions fermes et courageuses pour protéger cet examen d’accès à l’Université contre tous les fraudeurs et d’abord les grossistes des fuites des sujets qui se vendent , certaines années, devant tous les lycées, comme la drogue !
Il est impardonnable qu’un ministre de la République, ministre d’Etat, puisse, à travers sa barbe, reconnaitre que son fils a été aidé à obtenir le bac. Aucune réaction, aucune sanction. On ne touche pas à un membre de l’alliance présidentielle.
Cette année la nouveauté est venu du chef du gouvernement qui aurait suggéré que les fraudeurs soient pardonnés et puissent refaire l’année scolaire !
C’est inouï les fraudeurs vont refaire l’année, alors que les non fraudeurs qui ont échoué et n’ont pas la moyenne suffisante ne pourront pas le faire.
Les syndicats des enseignants ont unanimement, surtout les syndicats autonomes, condamné la fraude et l’absence de sanctions contre les fraudeurs et ceux qui les ont aidés. Il faut que les cas soient étudiés un par un pour éviter les erreurs et l’arbitraire. Le chef du gouvernement a-t-il paniqué contre la sortie dans la rue des fraudeurs et aussi de ceux qui veulent une deuxième session, accompagnés de certains parents ?
Pourtant le ministre de l’Education nationale avait pris les mesures nécessaires pour essayer de tout tirer au clair, alors pourquoi lui tirer dans les pieds ?
La fraude, la triche, est une maladie qui mine l’Algérie.
Le plus gros tricheur est d’abord le pouvoir qui a manipulé toutes les élections, les chiffres, les statistiques sur le chômage, la pauvreté.
Aujourd’hui la fraude est un sport national, qui commence à la maternelle et s’épanouit à l’Université.
Un enseignant raconte comment les étudiants ont pris l’habitude de changer les copies à la fin de l’examen et les notes données par les enseignants après les corrections.
Un des plus gros responsables de la recherche de notre pays a été pris la main dans le sac pour plagiat, il a simplement piqué le travail d’une administration française. A ma connaissance le quidam qui avait annoncé qu’il allait démissionner serait toujours en place !
Au-delà la fraude au Bac, c’est l’Ecole algérienne qu’il faut sauver.

La route de l’essence

Le gouvernement vient-il seulement de prendre conscience de la fuite organisée des hydrocarbures à travers nos frontières. Il me semblait que Belkhadem, chef du gouvernement à l’époque, était parfaitement au courant puisqu’il passait ses vacances à Port Say (Marset Ben Mhidi) à quelques pas de la frontière marocaine, dans une résidence de la Wilaya. Les touristes parcouraient des dizaines de Km pour faire le plein et les halaba faisaient la loi.
Cette juste dénonciation de la fuite de l’essence vers les pays voisins sonne faux pourtant, surtout quand on lit certains titres de presse de l’argent ( ihamiou el bendir). Ce sont les subventions qui sont dénoncées. Ce que l’on veut faire disparaitre ce sont les subventions ou la protection de la production intérieure. Ils ne font, ni plus ni moins, qu’emboiter le pas aux demandes répétées du FMI, de la Banque mondiale, de l’Organisation mondiale du Commerce de l’Union européenne qui réclament avec insistance l’alignement des prix des hydrocarbures, surtout le gaz, sur le marché mondial. Donc supprimer un atout de l’économie algérienne, si on savait en profiter.
Aligner les prix de l’essence sur le marché mondial n’empêcherait nullement les gens nantis de faire le plein dix fois par jour s’il le faut en ayant cinq ou six voitures de grosses cylindrées. Par contre ces mesures de classe auraient un impact désastreux sur l’économie nationale et sur les petites bourses.
La lutte contre la contrebande à nos frontières est possible si on est décidé et si on y met les moyens à commencer par des peines impitoyables contre les ripous dans les services de sécurité. Car il n’y a pas que l’essence qui part, il a aussi des tonnes et des tonnes de drogues qui rentrent pour asservir notre jeunesse, c’est une grave agression contre l’Algérie. Enfin les évènements qui se sont passés récemment autour de l’Algérie, en Libye, au Mali, en Tunisie ne nous laissent pas le choix. Nous devons protéger notre pays contre l’entrée des armes et des terroristes.

Alger le 29 juillet 2013
Djamel Mouheb

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