Histoire

Cette pieuvre intégriste islamiste terroriste : ce n’est pas nouveau !

Non à l’oubli et à la trahison

Cette pieuvre intégriste islamiste terroriste : ce n’est pas nouveau !

Le 19 mai 1981, étudiants à l’époque nous avons vécu l’horreur de
l’intégrisme islamiste prôné par les frères Musulmans
Ces derniers avaient choisi cette date historique pour neutraliser les
forces démocratiques à l’Université de Constantine ou je poursuivais
mes études
L’UNJA (union Nationale de la Jeunesse Algérienne) en coordination
avec les C.P (comités pédagogiques) au niveau de chaque institut de
l’université de Constantine, avaient préparé avec soin la célébration
de la journée du 19 Mai, date historique où les étudiants et élèves
avaient rejoint les maquis massivement en 1956 , pour combattre le
colonialisme avec leur célèbre phrase « Avec nos diplômes nous ne
ferons pas de meilleurs cadavres »
Dans le programme des festivités, il y’avait des: expositions,
conférences à l’auditorium, projection de films et bien sûr un bal ou
après midi de concert et chants.
Cette année là, la majorité des étudiants volontaires qui encadraient
avaient terminé leurs études, nous préparions cette journée
sereinement donc et personne de nous ne se doutait que les Frères
Musulmans, se préparaient en parallèle à s’opposer par la force à ces
manifestations, ces derniers avaient établi une liste d’étudiants qu’ils avaient
condamnés à mort, avaient choisi le salle pour dresser leur tribunal,
avaient introduit des armes blanches qu’ils avaient caché derrière les
radiateurs, désigné leurs bourreaux et délimité les points
stratégiques pour encercler l’enceinte universitaire
ils avaient fait venir leurs renforts de plusieurs Wilaya, vu les
immatriculions des voitures stationnées sur les lieux ce jour là

Comme je le faisais chaque jour, j’avais pris le bus pour regagner la
faculté, pleine d’enthousiasme pour célébrer cette glorieuse journée,
A notre descente et sur le chemin de nos instituts, en entamant la
pente y menant, nous avons constaté des voitures stationnées aux
abords, venues de plusieurs villes du pays et des barbus plantés tout
au long du chemin
la peur nous gagna ,on se posait des questions sur ce qui se passe ,
comment les autorités avaient ils permis la violation de la franchise
universitaire par des étrangers à cette dernière ,je ne pouvais faire
demi-tour comme tous les autres étant déléguée d’étudiants ,c’est une
fois arrivée au bloc, que j’avais compris que nous étions pris en
otage et faisions l’objet d’un attentat terroriste.
La porte du bloc était gardée par des barbus horribles, je
découvrais stupéfiée, la liste des condamnés à mort où figurait mon
nom, car je faisais Sociologie ,et j’étudiais, Marx, Engels, Lénine et
autres , moi et mes camarades de la promotion francophones nous étions
désignés par les nouveaux maitres des lieux comme « kouffars »
mécréants qu’ils fallait exécuter
Y figuraient les noms de tous les organisateurs de cette commémoration
de l’institut des langues et bien d’autres, ce fut une journée d’horreur qui restera gravée à jamais en moi.
Dans une salle de l’institut de langues, qui était mitoyenne à la
notre fut dressé un tribunal pour nous juger, deux de mes amies ont
etés séquestrées et ils se preparaient à les fouetter en public puis les
exécuter, on entendait des hurlements inhumains : « adjelideha cent
djelda el kafira, donne lui cent coups de fouets à cette mécréante »
Désemparés, pris de panique nous avions rejoint notre salle d’études
(Nous étions un nombre réduit par rapport aux autres spécialités) nous
trouverons alors sur place entreposés, des armes blanches qui devaient
servir pour notre massacre : NOUS LES KOUFFARS D’APRES LEUR SENTANCE!!
Malgré cela nous nous sommes ressaisis pour organiser la riposte
nous demandant comment le rectorat avait permis cela, ou n’arrive t-
il pas à maîtriser la situation, décision à été prise alors de
s’enfuir, vu l’impuissance du rectorat et l’horreur de ces monstres
barbus qui avaient encerclé les lieux
On décida alors de s’enfuir en groupe de deux à trois à la fois, , on
était faciles à repérer, avec une camarade de promotion, on avait pris
le chemin que nous avons estimé le moins surveillé, ne sachant pas
que tout était quadrillé
Presque arrivées à la porte de la sortie nous fumes arrêtées par un
étudiant juriste que je surnommais « l’homme primitif » , une horreur
de violence , j’avais failli m’évanouir ,quand à ma camarade elle
hurlait pour se faire entendre et vaincre sa peur, on se débattait
pour qu’il nous lâchent, la haine de la femme jaillissait de leurs
yeux, il ne s’arrêtaient de répéter la sentence : « cent coups de
fouets pour les mécréantes » Deux étudiantes ont pu prendre la fuite? ce qui a créer une mêlée,et il leur fallait du renfort, nous avons profité alors pour
nous échapper !
Je me rappellerai toujours de la barre de fer que tenait « l’homme
primitif » avec laquelle il voulait nous fondre le crane, nous nous
sommes enfuies en courant, un professeur coopérant Français nous fera
monter dans sa voiture et nous conduira chez nous , ou on a enfin
soufflé

Dans cette foule d’événements horribles, l’état et le rectorat
étaient absents, les étudiants luttaient seuls, contre cette horde
terroriste, les mains nues, la nouvelle s’est vite propagée à
Constantine et nos familles prises de panique affluaient en voitures
pour nous chercher.
Des deux camarades séquestrées, l’une avait pris la fuite et sortira
indemne quand à l’autre, tabassée et affreusement torturée, avait
passé plusieurs jours à l’hôpital
Ce qui m’a frappé dans cet événement : LA HAINE DES ISLAMISTES POUR
LES FEMMES, LES ÉTUDIANTES ÉTAIENT PLUS VISÉES QUE LES GARÇONS
Etudiants
La fête a donc été annulée, les anciens étudiants ont alors repris
contact avec nous, on avait déduit que la relève à l’université n’a
pas été faite convenablement, contrairement au mouvement intégriste
qui s’était renforcé avec beaucoup de complicités comme les années qui
suivirent nous l’ont prouvé, Quand à moi j’ ai été malade pendant une
semaine …. Je me rappelle toujours du visage haineux du barbu qui
m’a attrapée une barre de fer à la main, mon frère me raconta la
suite des événements, entre autre la prise en Otage de Bouguerra
soltani par les étudiants et que cette fois-ci le rectorat a bel et
bien réagi pour le proteger
Et des années plus tard il deviendra ministre d’état de la république
Algérienne démocratique et populaire
Pleure o ! Pays bien aimé, sèche tes larmes et ne t’avoue jamais vaincu

Amal Cirta

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