Société

Clôture des travaux du 5e congrès du FFS : Une instance collégiale pour diriger le parti

PUBLIE LE : 26-05-2013 PAR LE QUOTIDIEN EL MOUDJAHID

Après trois jours d’intenses travaux, les congressistes réunis dans l’enceinte de l’hôtel Mazafran ont clôturé hier les travaux de leur 5e congrès en favorisant l’option d’une instance présidentielle collégiale.
Composée de cinq membres pour une durée de quatre années : Mohand Amokrane Cherifi, conseiller économique et ancien ministre de Commerce, préside la commission d’éthique du parti, Ali Laskri, premier secrétaire sortant du parti, Rachid Hallet, député, est membre de cette commission, Aziz Bahloul, député, est secrétaire national chargé des relations internationales du parti, et Saïda Ichlamène, députée, est membre de la commission d’éthique du parti composent cette structure.
Cette décision d’élire une instance présidentielle (collégiale) a été prise « pour plus de cohésion au sein du parti », mais aussi en raison de la difficulté à remplacer le leader charismatique Aït Ahmed de par son poids politique et la qualité de son parcours. Sur la confection de la liste élue pour le présidium, M. Rachid Hallet a souligné que cela ne «relève pas d’un souhait de M. Hocine Aït Ahmed», et que «s’il le voulait le faire, il l’aurait fait déjà en toute responsabilité», ajoutant que le présidium va procéder à la création d’un conseil national qui se composera de 159 membres, tandis que la désignation du premier secrétaire du parti se fera par l’instance élue et dont la date n’est pas encore fixée. «Un processus de décision se fera démocratiquement au sein du conseil.» Dans cette phase de transition, c’est quand même une garantie d’une décision que prendra le conseil contre toute pression. «On est bien conscient que c’est une étape très difficile. Cependant, la concertation et le décision collégiale constituent la moins mauvaise des solutions». Par ailleurs, les congressistes ont voté, à une large majorité, le principe de la liste fermée pour l’élection de l’instance présidentielle. Deux commissions de validation des mandats ont été votées, l’une composée de 10 membres et l’autre de 15. Leurs membres n’auront pas le droit de se porter candidats à la présidence collégiale.
Ces commissions étaient chargées hier de recueillir, les candidatures et de superviser les élections. Les candidatures ont été faites par liste de cinq noms, et la liste majoritaire pour présider le parti pour les quatre années à venir. Dans le cas de la démission de plus de deux membres de l’instance présidentielle, il est prévu la convocation d’un congrès extraordinaire. Toutefois, il y a lieu de souligner que les différentes crises internes qui ont secoué le parti n’auront pas pesé sur cette rencontre.
Des retouches ont été apportées aux statuts pour un fonctionnement plus démocratique des instances du parti. Enfin, il est à noter qu’une conférence de presse sera organisée aujourd’hui par le présidium au sein du siège du parti et qui portera sur le déroulement de ce congrès, ainsi que sur l’élection du présidium.
Kafia Ait Allouache

Aït Ahmed élu président d’honneur
Le président du premier parti de l’opposition en Algérie, qui avait renoncé en décembre 2012, à la présidence du FFS, a été proclamé à l’unanimité président d’honneur du parti.
K. A. A.

Hawassine Ahcene, membre de l’association des condamnés à mort :
“Les nouveaux élus doivent assurer la continuité”
M. Hawassine Ahcene, représentant de l’Association des condamnés à mort, a fait part du respect que porte son association au premier parti de l’opposition en Algérie créé en 1963. «Le FFS a toujours une stratégie démocratique pour l’avenir de l’Algérie», souligne-t-il, en précisant que le parti compte d’anciens militants qui ont participé à la guerre de Libération. «J’ai un respect particulier pour la personne d’Aït Ahmed, notamment à cause de son engagement militant en faveur de notre mouvement de libération national. Bien qu’il soit effectivement difficile de succéder à un leader de sa trempe, il est tout à fait normal que cela devienne un passage obligatoire pour le FFS. Hocine Aït Ahmed a fait ce qu’il fallait durant 70 ans de militantisme. Aujourd’hui, il a déposé sa démission, mais il sera toujours le père spirituel du parti. Il a constaté de lui-même que cette génération a besoin d’une nouvelle ère qui s’adapte aux besoins de l’époque actuelle. C’est ce qui l’a poussé à laisser l’opportunité à ces jeunes de porter le flambeau et d’assurer la continuité du combat politique du FFS. On souhaite que les successeurs de M. Aït Ahmed soient honnêtes et dignes de sa confiance et de celle des militants du parti, ainsi que de tous les Algériens», souligne-t-il, tout en affirmant que «le devoir de tous les partis algériens est de travailler pour l’Algérie».
K. A. A.

Le Premier secrétaire sera désigné parmi les membres du conseil national
Le nouveau premier secrétaire du Front des Forces socialistes (FFS) sera désigné parmi les membres du Conseil national issu du 5e congrès du parti, a-t-on appris auprès du porte-parole du congrès, Chafaâ Bouaiche. L’instance présidentielle élue par les congressistes désignera, dans les prochains jours, le nouveau premier secrétaire du parti parmi les membres du conseil national.
Le premier secrétaire désignera, à son tour, les membres du secrétariat national en concertation avec la présidence collégiale, a précisé à l’APS, M. Bouaiche. Depuis la création du poste du premier secrétaire, le président du parti, Hocine Aït Ahmed, désignait lui-même le premier secrétaire parmi les cadres du parti.

Mohamed Bennour, porte-parole du parti Tunisien Takatoul :
“Vers un consensus national en Tunisie”
Rencontré en marge de la tenue du 5e congrès du FFS, M. Mohamed Bennour, porte-parole du parti tunisien Takatoul et membre du bureau politique, nous a dressé un état des lieux sur la situation qui prévaut en Tunisie, ainsi que la relation qu’entretient son parti avec le FFS. M. Bennour a fait savoir que la Tunisie vit actuellement une ère très riche post-révolutionnaire. Il a déclaré : «Nous nous trouvons dans une phase transitoire, et nous sommes en train de rédiger une constitution qui garantit les libertés, l’État civil, la transparence et la séparation des pouvoirs. L’opposition et les instances du pouvoir se sont dernièrement rencontrées sous l’égide de l’EGTT et la présidence de la République. Elles ont résolu plusieurs différends. Actuellement, on s’oriente vers un consensus national pour adopter la constitution dans une première lecture.» Il a en outre précisé que «la montée des islamistes est un phénomène qui existe maintenant dans un bon nombre de pays arabes pas seulement en Tunisie, mais la société civile, les partis qui défendent les valeurs démocratiques universelles des droits de l’homme militent toujours pour dire que nous sommes contre l’établissement d’un régime islamiste et nous sommes pour un État civil, un régime civil. L’islamisme ne peut pas imposer un régime théocratique en Tunisie. Le président du parti Takatoul, M. Mustapha Ben Djaâfar, veille au grain pour que cette constitution puisse être la fierté de tous les Tunisiens pour les unir et les rassembler». Par ailleurs, et pour ce qui est de sa présence au congrès du FFS, et sa relation avec ce parti, il a souligné que «les deux partis, Takatoul et FFS, ont toujours milité ensemble pour les mêmes valeurs. M. Aït Ahmed et M. Ahmed Mestiri, qui est le père de notre famille politique, et M. Mustapha Ben Djaâfar ont toujours eu des consultations, des points de vue concordants sur la nécessité d’établir dans les pays du Maghreb des régimes démocratiques où il y a séparation des pouvoirs et une garantie des libertés individuelles, de tous les membres de la société, à travers une marche vers plus de liberté, vers une convergence de plus en plus avérée avec les valeurs de la communauté internationale». «Notre parti et le FFS vont avoir un long chemin à accomplir ensemble, même si l’absence de son responsable historique, Hocine Aït Ahmed, se fera certainement très ressentir», conclut-il.
K. A. A.

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