Histoire

Contre l’oubli: MOHAMED ACHOUR UN BOUCLIER DE LA RÉPUBLIQUE

MOHAMED ACHOUR UN BOUCLIER DE LA RÉPUBLIQUE

« Akhda3touni…vous m’avez trahi !!! »

…..Furent tes derniers mots Mohamed en ce jour du vingt février de l’année mille neuf cent quatre vingt treize à dix huit heures devant le siège de l’assemblée populaire communale de KHMIS-EL-KHECHNA, commune de la wilaya de Boumerdès(Algérie) ou tu exerçais les fonctions de président de la délégation exécutive communale (D.E.C) du 05/05/1992 au 20/02/1993.

Vous m’avez trahi !!!!akhda3touni, tapant de ton poing à trois reprises sur la voiture !

Tu avais lancé ces mots à la face de ceux qui avaient tenté de t’enlever de force mais face à ta résistance avaient fini par renoncer, te tirant dessus en s’enfuyant te laissant pour mort !

Ils t’avaient attendu, te voyant se diriger vers la voiture, ils t’avaient appelé de ton prénom pour te faire l’accolade, et tirer sur toi, trois balles t’atteignant aux poumons.

Encore conscient et ne trouvant personne pour t’emmener à l’hôpital, tu avais tenté de démarrer ta voiture, mais tu n’avais pas pu, pour tomber sur le volant quelques minutes après.

Tout le monde avait fui la place, le pharmacien d’en face avait baissé le rideau, la rue était devenue déserte ! (une évacuation d’urgence s’imposait, le cœur n’était pas atteint il fallait vite arrêter l’hémorragie) Seuls un brave homme du nom de Nadir R. (qui courageusement t’avait alors pris en voiture avec l’aide de deux autres personnes qui travaillaient avec toi A et O, l’aidant alors à te porter secours, entre temps tu avais perdu beaucoup de sang, rendant l’âme en cours de route, le massage cardiaque au niveau de l’hôpital de ROUIBA n’a pas suffit pour te rendre à la vie.

Oui ! C’est par traitrise qu’ils t’ont atteint ! C’est par traitrise qu’ils projetaient d’abattre la république dont tu étais l’interface vis-à-vis de la population locale!

Et on ne dit « vous m’avez trahi « Akhda3touni » qu’a ceux qu’on connait, on ne donne l’accolade qu’a ceux qui nous sont proches ! tu devais certainement les connaitre Mohamed.
Tu avais cinquante ans, né un 8 mars de l’an 1943, une journée symbole ou à travers le monde, la femme luttait pour sa libération sociale, la femme ALGERIENNE était sous le joug du colonialisme et était enceinte à l’époque d’une guerre de libération, ou elle a joué un rôle décisif pour s’affranchir de la nuit coloniale !et elle a vaincu ce système inhumain ! Venu au monde à FONDOUK actuelle Khemis El khechna ville qui t’a vu naitre, d’un père combattant décoré, lors de la première guerre mondiale ! Ville où tu as fait tes premières classes à l’école primaire, puis à Belfort El-Harrach où tu as résidé après, pour ensuite fréquenter le lycée des garçons de Maison carrée, actuellement Abbane Ramdane ou tu as réussi brillamment ton baccalauréat une année après l’indépendance (bac 1963-Science et philosophie), pour t’inscrire en 1963 à la faculté de médecine d’Alger. En 1965 tu as été contraint d’abandonner les études de médecine pour des raisons familiales, de 1965 à 1980 tu avais occupé plusieurs postes de cadre et responsable dans différents secteurs d’activité. En 1973 mu par ta quête perpétuelle d’apprendre constamment tu t’es inscris pour des études de science politique et de droit à l’université de Paris I-Panthéon-Sorbonne et en 1980 tu avais achevé tes études à la faculté de droit d’Alger Pour exercer en 1991 en tant qu’avocat dans un cabinet au boulevard Med V à Alger.

Ils ont tiré sur le savoir Mohamed , sur la pensée sur la droiture et la rectitude faite homme Ils ont tiré sur l’espoir d’une Algérie de progrès et de liberté, ils ont peut être atteint ton corps ! Mais jamais tes fragrances, tes rayons couvés par un soleil de femme d’honneur la tienne ! Moncef ou Spartacus comme tu aimais l’appeler et que tu as laissé à l’âge de 12ans a réussi dans ses études travaille et combat l’intégrisme à sa manière en exploitant son temps libre a faire de la vulgarisation scientifique (astronomique) au sein du doyen des clubs d’astronomie en ALGERIE.
Celle que tu aimais appeler « mon sucre d’orge » ou mon « chat botté » quand tu la voyais emmitouflée par sa mère dans ses habits d’hiver !!!!
Oui !! Ta WISSEM a terminé avec succès aussi ses études supérieures, travaille dans un institut d’état, et se prépare à convoler en justes noces ! Oui ! Wissem ta prunelle te fait vivre un amour, te fera vivre toujours ! Et ton petit poucet Anis que tu avais laissé à l’âge de deux ans et demi il est à l’université en première année Master (Neuro-Biologie) Tes trois étoiles scintillent En belles lueurs Qu’un bonheur habille Tressées dans douleurs D’une dignité de vie Leur mère, ta reine d’honneur Mohamed en un laps de temps très court tu avais donné l’espoir à une population ravagée par le terrorisme, tu étais dans la gueule du loup, écartant ses mâchoires pour ne pas laisser le terrain à la bête immonde ! Tu savais que tu étais menacé de mort, tu avais déjà fait l’objet d’un attentat manqué l’arme du terroriste n’avait pas fonctionné, voyant certaines personnes alors fuir tu avais dis selon un témoin, en ne comprenant pas ce qui venait de se passer et avec un sourire naïf « c’est quoi ce pays de cowboy » continuant inexorablement ton chemin ! Les tiens étaient inquiets, combien de barrages traversés pour rejoindre votre domicile à (l’ex : pointe pescade, Rais Hamidou Alger), des voyages ou à chaque fois ils pensaient que c’était le dernier, Avec Anis bébé sur les genoux d’une maman que la peur tenaillait ! Tu te savais menacé Et malgré tout tu fonçais ! Comme Icare Que le soleil éblouissait Sous ta présidence l’IBKEK l’équipe de foot de la ville avait pour la première fois depuis sa création, accédé en première division, les quartiers les plus démunis ont commencé à recevoir de l’eau potable(et cela se voyait dans la vie de tous les jours , aidant et donnant encore plus de ton être aux autres) l’espoir revenait mais…..l’intégrisme islamiste maffieux ne voulait de tout cela, il fallait pour eux assassiner l’état national pour le remplacer par le kalifat, assassiner la lumière et le progrès pour installer les ténèbres !
Ta politique a toi C’était de rendre la vie des gens meilleure. Mohamed tu n’as pris durant ton exercice aucun privilège des deniers de l’état, ni terrain ni local commercial ni rien !

Chiche o ! Prédateurs de l’Algérie Vous qui en ces temps la étiez planqués ou complices! Venez faire les comptes ! Vous qui avez amassé des fortunes dans le racket et la prédation pendant cette période et après pour les blanchir aujourd’hui et devenir les nouveaux rois du conteneur du commerce de bazar et de l’économie de la nuit!
Venez voir si Mohamed s’était servi ! Non il a plutôt servi de sa vie, son peuple et son idéal ! Tu es parti comme tu es venu propre et sans taches ! C’est aussi pour cela que tu as été abattu, les hommes honnêtes et braves ont lourdement payés, Mohamed Boudiaf ta référence a été assassiné également comme toi ! Et comme toi il fut honneur Il a donné à sa patrie Mais n’a rien pris ! Il était d’elle épris.

Ta mère voulait qu’une rue soit baptisée en ton nom, mais l’APC est restée sourde à sa doléance, ton fils avait proposé qu’une bibliothèque de la ville porte ton nom car tu symbolisais l’abnégation, la rigueur, le savoir et le développement et la aussi aucun écho n’est parvenu à ce jour des autorités locales.

Que dire de plus de toi, que le peuple des humbles de KHMIS- EL-KHECHNA ne sait ? Car il se souvient très bien, du météore de lumière et d’humanisme que tu fus ! Tes amis et tous les républicains progressistes d’EL-Harrach et d’ALGERIE qui te connaissent se souviennent et savent de quelle texture de courage et de dignité tu étais modelé !
« Tu as reçu tellement de lettre de menaces, que la dernière t’étais parvenue trois jours après ta mort le 23 février 1993, mais cette fois en s’adressant à ton fils aîné, mais ta bravoure est une chose tellement évidente quelle a été transmise à tes enfants. Ceux qui ont menacé ton fils, où sont-ils maintenant? Ton fils leur répond, une fois n’est pas coutume. »

Ils savent cela ! Ils savent que les gens entiers ne plient ni cassent, ils se dissolvent tout entiers dans leurs idéaux et les tiens furent humanisme, science, droiture, honneur, courage et résistance Gloire à toi en ce jour, du vingt et unième anniversaire de ton assassinat Gloire à nos martyrs d’hier et d’aujourd’hui Et pour paraphraser un chahid de la guerre d’indépendance de l’Algérie, TALEB Abderrahmane en l’occurrence le « chimiste » de la Bataille d’Alger (guillotiné par le colonialisme français le 24 avril 1958 à la prison de Barberousse (Alger).

« L’Algérie sera libre envers et contre tout » C’est toujours d’actualité qu’on se le dise tous Témoignez, témoignez, témoignez !

Contribution écrite et propos recueillis De : MONCEF WALID ACHOUR Fils ainé de Mohamed Achour

Rédigés et mis en page par : Fateh Agrane
Pour le compte du collectif MANENSAWCHE

Les commentaires sont clos.