DE L’EVEIL DE LA NATURE…
Depuis bien avant le MOUWACHAH: QOM TAR BARA3IM ELLOUZ (Apprêtes toi,
et observes les boutons d’amandiers),à QOM YA MAHBOUBI NETNAWLOU
ELKISSEN,ERRABI3 EQBEL FASL IYAM LINNCHIRAH (Apprêtes toi mon ami à
partager nos coupes, le printemps saison de l’épanouissement est là..)
de CHEIKH KADDOUR EZZERHOUNI, en passant par QOM WENHADH TESTENCHEQ
TTIB KOUL NOUAR (éveilles toi et humes les différentes senteurs) de
CHEIKH IBN EDHEBBAH, d’innombrables poètes ont constituer depuis des
siècles un répertoire appelé « ERRABI3IYATE » (Les Printanières).
Ce qui nous est resté des littératures andalouses : printanières ;
sérénades ; aubades; les élans vers les replis ignorés de l’âme, vers
la sensation de l’Idéal dans le Beau, qui font écouter la voix du cœur
et goûter les délices des tourmentes sentimentales. A la manière du
romantisme occidental mais, d’un lyrisme qui peut aisément prétendre
au mérite de l’originalité et de l’aînesse. Une sensibilité imagée par
le verbe. Enfantée au sein d’une brillante civilisation. Bercée par
une terre bénie que fut l’Andalousie quelque peut avant le 10ème
siècle, et qu’elle a orné des plus belles fleures. Preuve irréfutable
du caractère extrêmement hédoniste, sensible et imaginatif du
conquérant Arabo-musulman.
Dans ces printanières, les moments les plus courts de la journée (aube
et couché du soleil) ont été décrits;-les fleurs ont pris leur
couleurs et leur senteurs; les oiseaux ont fait écouter leur chants;
les cours et les rus ont fait entendre leur murmures; les vents
fertilisants ont fait parler les arbres secoués; les perles de rosée
ont aspergé les bourgeons. Tout en pénétrant intimement la Nature qui
parait muette, mais qui a une voie à qui sait l’ouïr.
Qu’en est-il dans la poésie maghrébine d’expression populaire? En
parcourant les Qasida nous pouvons aisément établir un lexique
exhaustif de la flore et la faune de nos contrées…Admirer les
couleurs de nos aurores…et accéder grâce aux poètes à la méditation
sur la nature ,et son Créateur…Aussi ,à travers les âges et d’après
les différents écrits nous découvrons une autre facette cachée des
enjeux des printanières maghrébines! Nos chouyoukh se sont évertués à
traiter le sujet « PRINTEMPS » pour la raison essentielle suivante:
l’assimilation la notion PRINTEMPS=EVEIL DE LA NATURE à la notion
MOHAMMED(QSSSL)=EVEIL DE L’HUMANITE….CHEIKH IBN EDHEBEH a dit à la
fin de son récit: YEKFINI MA CHRAHT OU NERDJA3 LELMEKSSOUD,WEN BIYEN
ELLI AALIH RANI NQOL FI KLAMI (il me suffit tout ce que j’ai explicité
dans ma narration, et laissez moi vous dévoiler le véritable sujet de
mon discours).Il signe alors la fin du Q’sid par un superbe
panégyrique dédié au prophète Mohammed QSSSL.
Un autre sujet qui mérite de l’attention et toute une conception à
développer…C’est dans les printanières qu’apparait ce concept si pur
de ce qu’on appelle MAKARIMOU ETTABI3A WA MAKIRIMOU EL AKHLAQ
(Générosités de la Nature et Références Educatives)…
Reda DOUMAZ….