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DÉCLARATION DE LA MOUBADARA DU 24 FÉVRIER

DÉCLARATION DE LA MOUBADARA DU 24 FÉVRIER

Les manifestations populaires du 22 février 2019 à travers le pays contre le cinquième mandat de Bouteflika s’interprètent à première vue comme le refus de la politique sociale et économique appliquée ces vingt dernières années et le verrouillage de toute expression démocratique.

Cette politique s’est caractérisée par:

-L’encouragement de l’importation au détriment du développement du secteur productif national favorisant ainsi le clientélisme, la corruption et le gaspillage des deniers publics.
-L’accaparement de pans entiers de l’économie nationale par une classe de prédateurs qui a investi les institutions politiques à coups de milliards et dont la conséquence a été l’isolement des forces saines du pays.
-Par l’entreprise d’un véritable plan de démantèlement du secteur de la santé où l’acte de se soigner est devenu impossible pour la majorité de la population.
-Le domaine de l’éducation complètement déconnecté de la réalité d’aujourd’hui et continuant d’être un instrument politique aux mains du pouvoir en place
-Absence d’une politique réelle pour la promotion de la jeunesse où le seul choix qui leur est offert est l’exode sous d’autres cieux et souvent au péril de leur vie.
-La répression de toute revendication des travailleurs et le démantèlement du secteur public, leur outil de travail .
-Aucune forme d’organisation démocratique, de débat constructif en dehors de ce qu’il contrôle n’est tolérée.

Les jeunes crient aujourd’hui haut et fort leur rejet de cette politique d’exclusion. Ils veulent un avenir meilleur.
En l’absence d’organisations démocratiques et représentatives des forces vives de la nation les réseaux sociaux ont été le seul relais de leur mobilisation.
Les partis au pouvoir et ceux de l’opposition, coupés du peuple, n’ont pas anticipé ce mouvement populaire et revendicatif. Dans leur majorité ils partagent le même programme économique et politique que celui du pouvoir qui se résume à un libéralisme de la prédation, souscrivant aux injonctions dictées par les multinationales, la banque mondiale et le FMI. S’appuyant sur une minorité de nouveaux riches dont les intérêts convergent avec ceux du capital étranger, cette nouvelle oligarchie a tissé ses ramifications dans les institutions de l’État ne se souciant ni des intérêts du peuple ni de la souveraineté du pays.

La Moubadara 24 février

– considère que la tâche des forces patriotiques et de progrès aujourd’hui est de soutenir ce mouvement pacifique revendicatif contre le 5ème mandat d’un Président malade. Comme elle estime qu’il est illusoire d’envisager une sortie de cette crise sans une politique patriotique et de progrès orientée vers le développement du pays et la justice sociale au profit des larges masses populaires .
-Apelle à la vigilance pour ne pas voir l’immense mobilisation populaire détournée au profit de manœuvres occultes de repartage du pouvoir entre les différentes fractions rivales du libéralisme prédateur.
La riche expérience de l’Algérie révolutionnaire anti-impérialiste est toujours enfouie dans l’esprit des algériens et de la jeunesse, elle reste un acquis inestimable et un catalyseur pour les luttes. Le danger impérialiste est omniprésent à nos frontières et dans notre économie. La vigilance nous exige aujourd’hui plus que jamais de forger patiemment les instruments d’une organisation indépendante qui défend les intérêts des travailleurs et des masses populaires pour lui faire face.

Alger le 27-02-2019

La Moubadara du 24 février

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