Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS Bulletin N°32

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS Bulletin N°32

Emploi : Commission FCE-ministère du Travail pour élaborer une nouvelle loi

le 30.01.15 : El watan

Une commission mixte FCE-ministère du Travail sera mise en place, dès la semaine prochaine, pour l’élaboration du futur code du travail. C’est ce qui a été décidé hier suite à la rencontre entre le ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, et une délégation du FCE.

Ali Haddad, qui s’est exprimé en marge de la rencontre, a souligné que l’actuel code du travail nécessite «une actualisation pour s’adapter aux évolutions du marché du travail et à l’émergence de nouvelles technologies». De son côté, Mohamed El Ghazi a affirmé que cette commission devra également assurer la concertation continue sur les questions relatives à l’emploi, à la sécurité sociale et à la législation du travail.
Lors de la rencontre, la délégation a fait part au ministre des préoccupations des entreprises, tout en formulant les propositions qui pourraient lever les obstacles qui entravent leur développement. A cet effet, le FCE a suggéré, notamment, la possibilité de la mobilité de la main-d’œuvre, recrutée par le biais de l’Agence nationale de l’emploi, d’une wilaya vers une autre.
Le Forum a également appelé à une permanisation systématique des travailleurs contractuels après leur période d’essai. Par ailleurs, le FCE a réitéré son souhait de contribuer fortement à la création d’emplois et appuyer le ministère du Travail par la formulation de propositions de mesures constructives dans ce domaine.
Autre problème abordé : celui des cotisations de sécurité sociale et «des mauvais payeurs». Selon le ministre, cette situation met en difficulté le système de sécurité sociale et fragilise les caisses. Il a donc également été décidé lors de cette rencontre que le FCE apportera son appui à la campagne de sensibilisation contre «les mauvais payeurs» que conduira le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
Sofia Ouahib


UGTA : Abdelmadjid Sidi-Saïd de plus en plus contesté

Le 27. janvier 2015: Algérie patriotique


Sidi-Saïd accusé de tyrannie par les contestataires. New Press
Les opposants au secrétaire général de l’UGTA réélu lors du 12e congrès de la centrale syndicale reviennent à la charge pour dénoncer «ses agissements et sa mainmise sur l’organisation». Ainsi, la commission de coordination nationale transitoire de l’UGTA réunie le 26 janvier à Alger s’en prend, encore une fois, à Abdelmadjid Sidi-Saïd. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, les membres de cette commission de l’UGTA estiment que l’inamovible secrétaire général de l’UGTA a pris en otage l’organisation des travailleurs et l’a dévié de son parcours démocratique. Les contestataires remettent en cause la légitimité du douzième congrès et du secrétaire général et demandent des réponses à leurs doléances de la part des autorités judiciaires compétentes concernant «les violations et les abus» qui ont été constatés lors de l’organisation du congrès de la centrale syndicale. La commission de coordination nationale transitoire de l’UGTA condamne aussi fermement «les actes arbitraires et les exclusions prononcées illégalement au sein de l’Union générale des travailleurs algériens». Les syndicalistes contestataires rappellent que les actions insensées de Sidi-Saïd «sont devenues non seulement préjudiciable à l’organisation, mais également aux institutions de l’Etat qui ont pris part au simulacre de congrès organisé par le SG de l’UGTA. Les contestataires demandent à tous les cadres de l’organisation et à ses adhérents de se «montrer forts pour remédier à cet autoritarisme et à la tyrannie que le groupe mené par Sidi-Saïd veut imposer à l’UGTA et en faire une tradition dans la conduite des structures de l’organisation», estimant que «les décisions irresponsables» doivent être combattues avec vigueur avant qu’elles ne causent d’autres dégâts, sans cela «tout le monde va porter une responsabilité historique» de la grave situation de l’organisation syndicale.
Meriem Sassi

L’INTERSYNDICALE DÉCIDE D’UN DÉBRAYAGE DE 2 JOURS

L’éducation renoue avec la grève


Le secteur de l’éducation connaîtra une grève de deux jours, les 10 et 11 février prochain, a annoncé dans son communiqué l’Intersyndicale de l’éducation, à l’issue de sa réunion tenue hier, à Alger, au siège de l’Unpef.
Mise sur pied, il y a quelque temps par sept organisations syndicales autonomes à savoir, le Snapest, le Satef, l’Unpef, le Snte, le Snapap, le Cla, et le Snapep, une nouvelle organisation syndicale autonome regroupant les professeurs des écoles primaires, l’Intersyndicale de l’éducation annonce la couleur en lançant un bras de fer avec la tutelle accusée de «non-respect de ses engagements contractuels et de renier certains acquis obtenus par les enseignants», lit-on dans le communiqué de l’intersyndicale de l’éducation dont le mot de grève des 10 et 11 février prochain vient en soutien à une plateforme de revendications en neuf points.
La réouverture du statut particulier (décret exécutif n° 240/08 corrigeant et complétant le décret exécutif n° 315/12), et ce, afin de corriger les disparités en matière salariale, d’avancement, de promotion, d’intégration et les classifications introduites au profit des différents personnels de l’éducation est la principale doléance évoquée par les délégués syndicaux qui demandent la régularisation financière des enseignants intégrés en 2012 avec application de l’effet rétroactif à partir du mois juin 2012.
Il est demandé également la réouverture du dossier de l’enseignement technique, en révisant le statut des professeurs des lycées techniques, PTLT.
La revalorisation du taux de la prime octroyée pour les corps communs de l’éducation et la récupération des ex-ITE, instituts de technologie de l’éducation et leur utilisation pour la formation des nouveaux enseignants figurent par les préoccupations soulevées par l’Intersyndicale de l’éducation.
S. A. M. le soir d’Algérie


L’intersyndicale de l’éducation opte pour la grève

par Abdelkrim Zerzouri le quotidien d’Oran

Epreuve de force inévitable dans le secteur de l’éducation. C’est ce qui ressort de la rencontre organisée jeudi dernier (22 janvier 2015) par l’intersyndicale qui regroupe en son sein sept syndicats autonomes (Unpef, Snte, Snapap, Snapest, Cla, Snapep et Satef).

« Le recours au bras de fer entre la tutelle et les syndicats est inévitable à l’ombre d’une absence flagrante de bonne volonté pour régler les préoccupations des travailleurs du secteur. Là-dessus, un accord de principe, partagé à l’unanimité par les syndicalistes, a sanctionné la rencontre de jeudi dernier. Tous les membres de l’intersyndicale sont pour la grève », nous a déclaré, hier, le porte parole de l’Unpef, M. Amraoui. Joint part téléphone, ce dernier nous a précisé que la réunion, tenue jeudi dernier, a été consacrée à l’élaboration de la plateforme commune de revendications. Une plateforme presque impossible à satisfaire dans l’immédiat et par le seul ministère de l’éducation nationale, d’où la prévision d’une brouille inévitable. Dans ses revendications, l’intersyndicale exige des révisions en bloc, « touchant le statut particulier, le régime indemnitaire, les salaires, ainsi que la dynamisation du dossier de la médecine du travail », comme l’a indiqué notre interlocuteur. Ce dernier nous a avoué que « les syndicalistes savent pertinemment que la tutelle ne peut pas régler ces problèmes, qui ne relèvent pas de ses prérogatives, d’ailleurs elle ne fait que les transmettre à sa hiérarchie, et c’est pour cette raison qu’ils se trouvent contraint d’opter pour l’ultime recours, la grève, pour se faire entendre des pouvoirs publics ». Ajoutant dans ce contexte qu’ « il reste seulement à définir la nature de la protestation et sa durée ». Une décision qui sera prise lors d’une rencontre des membres de l’intersyndicale prévue pour le 26 janvier prochain. La couleur est annoncée. Le recours inévitable à l’épreuve de force est un premier test pour Mme Nouria Benghebrit, qui a réussi depuis sa nomination à maintenir un certain équilibre avec les partenaires sociaux. Aussi, cela ne constituerait pas moins un test de vérité pour l’intersyndicale, qui s’engagerait là dans sa première action commune. Pour rappel, malgré plusieurs initiatives menées par le passé pour se regrouper dans un cadre unificateur de différentes tendances syndicales, il n’a jamais été possible de parler d’une seule voix.

En tout cas, la Ministre de l’Education nationale ne veut pas entendre parler de « grève », estimant que tout peut se régler avec le temps. Et, c’est ce qui semble le plus manquer présentement, le temps, car les syndicalistes semble avoir tiré un trait sur la trêve. Sur un autre registre de la contestation, celle des élèves des classes terminales, Mme N. Benghebrit marque le pas sur l’application de la fiche de synthèse dans l’évaluation finale des candidats au baccalauréat. « Nous avons décidé d’instaurer cette fiche de synthèse dans l’intérêt des élèves, car il s’agit d’une récompense aux efforts fournis durant toute l’année scolaire, mais si cela provoque l’angoisse ou la panique chez les élèves, nous sommes prêts à reporter son application », a-t-elle affirmé, jeudi dernier, en réponse à des craintes exprimées par des élèves de 3 ème AS dans un lycée de Lakhdaria. Certains candidats au baccalauréat ont estimé, lors de cette entrevue avec la ministre, en visite sur les lieux, que la fiche de synthèse « hypothéquerait » leurs chances de réussite à cet examen. « Ne vous inquiétez pas. Si cette fiche constitue une source d’angoisse, son application sera reportée. Le ministère œuvre pour réunir toutes les conditions devant permettre votre réussite », a-t-elle assuré. Par contre, la ministre s’est montrée ferme concernant le recours à la limitation du seuil de cours concernés par les épreuves du baccalauréat. « Je ne veux plus entendre ce mot. Vous devez étudier assidûment pour vous préparer comme il se doit à cet examen, a-t-elle répondu à une dizaine d’élèves ayant tenu un sit-in en dehors du lycée pour appeler à la limitation du contenu pédagogique concerné par le baccalauréat. « Le seuil des cours est une mesure prise en 2008, et était dictée par des circonstances particulières. Aujourd’hui, rien ne justifie son adoption puisque les conditions de scolarisation et d’avancement des cours sont normales, et tous les moyens nécessaires sont mis à votre disposition », a expliqué la ministre. Elle a annoncé que des réunions d’évaluation du cycle secondaire seront organisées « incessamment » avec la participation des enseignants, des inspecteurs et des directeurs d’établissement. « Les élèves pourront y faire des propositions, à cet effet, à travers leurs délégués », a-t-elle encore insisté. Parmi les principaux aspects à débattre lors de ces réunions figurent la possibilité d’avancer l’épreuve du baccalauréat pour certaines matières à la 2eme AS, a-t-elle indiqué, expliquant que cette mesure pourrait être adoptée si on juge qu’il y a effectivement, surcharge dans les épreuves du baccalauréat.

Des solutions pour tempérer l’ardeur des élèves existent, mais la grève qui se profile dans le décor peut faire changer les positions sur l’échiquier. En faveur de qui ?


Grève à l’Education : Les réponses de Benghabrit

par Abdelkrim Zerzouri le quotidien d’Oran

Deux dossiers importants, les œuvres sociales et l’évaluation de la réforme dans le palier du secondaire, devaient être examinés, hier, lors d’une rencontre qui a regroupé les responsables du ministère de l’Education nationale et les syndicalistes de différentes chapelles, selon une déclaration du porte-parole de l’Unpef, M. Amraoui. Pas trace jusque-là de contestation. Pourtant, en trame de fond, la protesta se profile à l’horizon, surtout si l’on se réfère à la réunion de plusieurs syndicats, annoncée pour demain (jeudi 22 janvier 2015), «pour discuter justement des mécanismes à adopter pour déclencher une grève commune», comme le précisera notre interlocuteur. Ce dernier rappelle que lors d’une récente rencontre de six syndicats du secteur, «il a été question beaucoup plus de questions d’ordre organisationnel, avant de passer lors de la prochaine étape aux discussions sur la manière ou les voies et moyens pour satisfaire nos revendications socioprofessionnelles». Pour précision, le Cnapest, selon ce qui nous a été affirmé par son porte-parole, M. Messaoud Boudiba, «ne fait pas partie intégrante de l’intersyndicale» créée entre six autres syndicats du secteur (Unpef, Snapest, Cla, Snte, Satef, Snapap). «Pour nous, le mécanisme de décision pour aller vers une grève doit provenir de la base, et l’on ne peut s’engager ou engager notre avis sans cette concertation préalable avec la base», nous a indiqué le porte-parole du Cnapest. Dans ce climat d’incertitude qui pèse sur le bon déroulement de ce deuxième trimestre, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, affiche ses regrets, non sans rappeler hier dans une déclaration que malgré la «disponibilité et la volonté réelles» de la tutelle de résoudre les difficultés des ressources humaines du secteur, les syndicats «n’ont comme réponse que la grève». Réagissant à la tendance de l’intersyndicale du secteur de l’Education qui regroupe la quasi-totalité des syndicats, hormis le Cnapest, qui veut déclencher les hostilités dans les prochains jours, la ministre a réaffirmé que l’essentiel des problèmes abordés par chacun des syndicats «a fait l’objet d’une prise en charge». Elle a dans ce contexte reconnu que le règlement des situations soulevées «prend du temps car cela suppose des démarches, des mesures et des enquêtes à diligenter, parfois». L’intersyndicale a annoncé récemment sa décision d’organiser une journée de protestation, dont la journée ou la durée restent à définir, en réaction à ce qu’elle qualifie de «négligence» de la ministre au sujet des procès-verbaux des réunions bilatérales et surtout la «non application» des accords conclus. Une série de rencontres bilatérales avec chacun des syndicats agréés du secteur a été organisée, et ces rencontres ont été sanctionnées par des procès-verbaux que «nous nous engageons à prendre en charge», a insisté Mme Benghabrit. Elle a, dans ce sens, fait savoir que le temps pris dans le traitement des revendications «ne peut pas être considéré comme une négligence mais, au contraire, une prise en compte sérieuse car les problèmes posés par les syndicats ne sont pas toujours immédiatement solutionnés». La ministre de l’Education a, dans le même sillage, souligné que la situation socioprofessionnelle des fonctionnaires de l’Education nationale «s’est nettement améliorée après 2008, contrairement à ce que les partenaires sociaux ont indiqué considérant les augmentations obtenues ces dernières années comme «dépassées par la cherté de la vie». «Cette amélioration a induit des aspirations et des exigences nouvelles qui imposent un traitement selon la dimension prioritaire», a-t-elle soutenu. Pour la ministre, les fonctionnaires de l’Education nationale se positionnent aujourd’hui «bien» par rapport aux fonctionnaires des autres secteurs de la Fonction publique. «Cela étant dit, l’amélioration des conditions de travail fait partie des priorités du secteur, car nous sommes persuadés que cela permettra d’assurer un engagement encore plus grand pour que la qualité de la formation puisse être à la mesure des attentes de la société», a encore affirmé Mme Benghabrit. Au passage, elle a reconnu que le statut de 2008, révisé dans l’urgence en 2012, «a quelque peu créé des dysfonctionnements non seulement en termes d’équilibres mais aussi au regard des missions stratégiques des différents corps. Ce sont des dysfonctionnements qui nous préoccupent autant qu’ils préoccupent les catégories concernées», a-t-elle encore indiqué. Sur une question liée au recrutement dans l’Education nationale, Mme Benghabrit a affirmé que les recrutements dans le secteur «ont lieu de manière régulière, en fonction des besoins du secteur, de ceux induits par la réception de nouvelles infrastructures scolaires et des départs à la retraite». A ce titre, elle a rappelé que l’Education nationale «est le plus grand secteur public pourvoyeur d’emplois avec plus de 25.000 postes en juillet 2014, soulignant par la même occasion qu’une opération de recrutement va être lancée au mois de mars. La ministre a relevé également que l’Education nationale qui est un secteur de service public «par excellence», «bénéficie de dispositions particulières qui lui permettent de recourir à la contractualisation et la suppléance en cas d’absence conjoncturelle d’un enseignant suite à une maladie, un accident…». «Nos enfants ne peuvent être privés d’enseignement pour quelque raison que ce soit», a précisé la même responsable. Hélas, de sombres nuages planent à l’horizon.

La coordination s’alarme des compressions d’effectifs

La Coordination nationale des enseignants contractuels et vacataires (CNCV) invite à une large mobilisation pour faire face à ces temps incertains.

«La Fonction publique semble connaître des difficultés, à en croire les récentes déclarations des responsables de ce secteur, qui envisagent de procéder à des compressions de postes d’emploi, et tout particulièrement dans l’éducation et l’enseignement, sans pour autant que soit régularisée la situation des 15 000 contractuels et vacataires», s’alarme, dans un communiqué, la CNCV, récemment créée au sein du Conseil des lycées d’Algérie (CLA).
Mais la situation financière ne doit pas décourager les revendications syndicales, insiste le nouveau-né syndical, qui réitère ses revendications. Parmi les exigences de la CNCV, l’intégration de l’ensemble des enseignants contractuels, et ce, sans passer par des concours et sans que la tutelle «cherche de nouveaux fonctionnaires, car l’enseignement est un métier de terrain et d’expérience, ce qui donne la priorité à ces contractuels», est-il affirmé dans le document.
De même, il est demandé le paiement des arriérés de salaire, mensuellement précise-t-on, en tenant pour «responsable la tutelle de la protection de cette corporation des entraves bureaucratiques, des dépassements et des marginalisations», et ce, en sus de l’amélioration des conditions socio-pédagogiques auxquelles ces enseignants sont confrontés.


TLEMCEN: Les enseignants formateurs observent un sit-in

par Khaled Boumediene le quotidien d’Oran

Mardi dernier, pour réclamer la régularisation de leur situation financière, les enseignants formateurs de l’enseignement moyen ont organisé un sit-in de protestation devant la direction de l’éducation de la wilaya de Tlemcen.

« Si nous sommes là ce n’est pas de gaieté de cœur ! On est bien obligé de défendre nos droits ! Ils nous ont promis de nous régulariser avant le mois de décembre 2014 la situation financière de 32 mois, des postes d’enseignants formateurs que nous occupions depuis juin 2012?! Aujourd’hui, cette promesse n’a pas été tenue, et l’échéance 2015 commence ?! Maintenant, tout ce que nous voulons, c’est le règlement pur et simple de notre situation financière. Maintenant, tout ce que nous voulons, c’est le règlement pur et simple de notre situation financière. Pourtant, les enseignants formateurs d’autres wilayas ont tous été régularisés, sauf nous bien sûr ?!», se lamentent ces cadres qui assurent en même temps l’enseignement des élèves et la formation initiale des enseignements dans différentes matières (arabe, français, anglais, physique, histoire, géographie …). Et d’ajouter : »Qu’on le précise bien, nous nous sommes affiliés à aucun syndicat ! Nous n’avons aucune casquette syndicale ! ». La direction de l’éducation a très vite réagi à ce rassemblement, en engageant des négociations avec les enseignants formateurs des CEM. Et c’est justement le directeur de l’éducation en personne, qui a engagé des négociations avec deux représentants. Suite donc à ces négociations, la direction de l’éducation, a promis, que tous les 120 enseignants formateurs bénéficieront de leur nouveau traitement dès le mois de février prochain. Pour les rappels des nouveaux salaires, le premier responsable de l’éducation de Tlemcen, a fixé le mois de juin prochain comme dernier délai pour régulariser cette situation. ‘’Le directeur de l’éducation nous a écoutés attentivement. Nous allons reprendre notre travail, mais nous espérons bien qu’il tiendra ses promesses », affirme un enseignant formateur du CEM ‘’deux frères Khaled » de Hennaya, qui se dit satisfait de l’entrevue qui s’est déroulée avec le directeur de l’éducation.

Plus de 3.000 enseignants universitaires seront recrutés

par R.N. Le quotidien d’Oran



Plus de 3.000 enseignants universitaires seront recrutés dans différentes spécialités dans le cadre de l’exercice 2015, a annoncé jeudi le chef de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Ahmed Saifi Benziane. « Dans le cadre de l’exercice 2015, plus de 3.000 enseignants universitaires seront recrutés dans les différentes spécialités scientifiques et techniques ainsi que plus de 3.000 nouveaux fonctionnaires entre techniciens et administratifs, a déclaré M. Saifi à l’APS.

Invité de l’émission Hiwar Esaâ de la Télévision algérienne, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait annoncé mercredi que le gouvernement continuera à soutenir et aider les jeunes à créer des emplois avec le même rythme en dépit de la chute des prix du pétrole sur le marché mondial, ajoutant que les secteurs comme la santé, l’éducation et l’enseignement supérieur « ne sont pas concernés » par le gel des recrutements.
Ghania Lassal el watan

Port d’Alger : La Justice ordonne aux grévistes de reprendre le travail

par Yazid Alilat le quotidien d’Oran



Confusion, hier, au port d’Alger, à la suite du débrayage, entamé dimanche, de quelque 150 capitaines de remorqueurs, ce qui a paralysé, globalement, les activités portuaires. Traduits devant le tribunal de Sidi M’hamed en référé, les grévistes ont été condamnés à reprendre le travail, et cesser leur mouvement de protestation. L’entreprise portuaire d’Alger (EPAL), était injoignable, en début d’après-midi, pour avoir de plus amples détails.

Selon le SG de la section syndicale de l’EPAL, Bourouba Derradji, les grévistes ont été jugés (hier) et condamnés à reprendre, immédiatement, le travail. Leur mouvement de protestation a été déclenché pour destituer un des deux délégués syndicaux représentant cette corporation. «La grève a été déclenchée, dimanche, mais le service minimum a été assuré», affirme M. Bourouba Derradji, qui a précisé que des pétroliers ont été assistés, ainsi que le car-ferry ‘Tarek Ibn Ziad’. Les capitaines de remorqueurs ont retiré leur confiance à un des deux délégués de la corporation, mais «on ignore, exactement, leurs motifs, assure t-il.

Pourtant, cette grève «n’a pas respecté la réglementation» , notamment l’article 85 du règlement intérieur de l’UGTA, qui stipule qu’il faut organiser une assemblée générale et un vote, à bulletin secret, pour le retrait de confiance à un représentant syndical.

Le délégué syndical des capitaines de remorqueurs, à l’origine de cette tension, au port d’Alger, a «démissionné de son poste et affiché sa démission pour ne pas gêner le travail de l’entreprise», explique le SG de la section syndicale de l’EPAL, qui a précisé que cette démission «a été acceptée et entérinée par le syndicat».

Pour autant, «la direction de l’EPAL a demandé une signature, dûment confirmée de l’Union locale UGTA, ce qui a été fait», relève, encore, M. Bourouba Derradji. Le travail n’avait pas encore repris, en milieu d’après-midi, les grévistes attendant de plus amples informations. Le trafic portuaire était, passablement, perturbé hier, alors que les quais étaient déserts. Qualifiée «d’illégale» par l’EPAL, cette grève «pénalise l’entreprise, prise de fait, en otage».

Selon le chargé de communication de l’entreprise Abderahmane Timizar, «les entrées et sorties de navires sont bloquées» au port d’Alger, et «l’entreprise et ses 3.000 travailleurs sont pris en otages», par cette grève. En vertu des règlements, en vigueur, l’EPAL avait annoncé, lundi, avoir engagé une action en justice pour faire cesser cette grève. L’entreprise, selon son chargé de communication, a engagé une action en justice pour «grève illégale» contre les capitaines de remorqueurs en grève, et pour «traduire les grévistes devant le référé, d’heure en heure, pour mettre fin à la grève». Une seconde action en justice contre les capitaines de remorqueurs a été, également, engagée par l’EPAL, qui va les poursuivre devant le tribunal pénal pour «grève illégale ayant donné lieu à la prise d’otages de bateaux, en entrée et sortie».

Huit navires sont, actuellement à quai, au port d’Alger en train d’être déchargés, alors que plusieurs autres, en rade, sont en attente de rentrer au port. Pour la direction de l’EPAL, la poursuite de ce débrayage pourrait entraîner l’arrêt de toutes les activités liées aux chargement et déchargement des navires, soit une mise au chômage forcée de quelque 3.000 travailleurs, recensés au port d’Alger. «La peur des grévistes, qui veulent reprendre le travail, est qu’ils soient poursuivis pénalement», estime une source syndicale, contactée par ‘Le Quotidien d’Oran’, en vertu de la plainte de l’EPAL, contre eux, pour «grève illégale ayant donné lieu à la prise d’otages de bateaux en entrée et sortie».


Les contractuels de l’APC d’Oran reviennent à la charge :
Sit-in de protestation devant le siège de l’UGTA

par S. C. le quotidien d’Oran



Ils étaient des dizaines d’agents communaux contractuels, saisonniers ou attendant les arrêtés de leur promotion à avoir participé à un sit-in organisé hier après-midi devant le siège de l’union de wilaya de l’UGTA.

Le choix du siège local de la centrale syndicale par les protestataires a été décidé pour amener les responsables de cette instance pour la prise en charge de l’une des revendications centrales du personnel concerné à savoir la titularisation des contractuels et des saisonniers, dont de nombreux souffrent de cette précarité depuis 20 ans, nous explique un représentant des travailleurs en colère. Il est de même pour les fonctionnaires qui ont bénéficié d’une promotion et qui attendent toujours son officialisation à travers un arrêté. Le même représentant estime que les membres du conseil syndical ne sont pas représentatifs et ne sont pas parvenus à concrétiser cette revendication qui touche des milliers d’agents et qui date de plusieurs années. Cette catégorie de personnel n’est pas à sa première action de protestation étant donné qu’au mois d’octobre dernier, une délégation de contractuels et de saisonniers de la commune d’Oran représentant quelque 4 000 agents a campé devant le siège de l’APC (Bd de la Soummam) pour attirer l’attention des responsables de l’inspection de la Fonction publique pour statuer sur leur situation professionnelle. Ils dénoncent à chaque fois le fait que l’administration les ait «abandonnés». En plus du rassemblement devant l’UW/UGTA, les protestataires ont remis une lettre au responsable local pour lui exposer les véritables raisons de leur démarche. Ils mettent l’accent sur les promesses non tenues annoncées à l’issue du gel de la grève qui devait avoir lieu en novembre dernier notamment après l’implication du wali d’Oran qui a rapproché le syndicat et l’administration en vue de trouver avant la fin de décembre 2014 des solutions fiables à tous les problèmes que rencontrent les communaux et notamment la titularisation des contractuels et des saisonniers.

Est :Les syndicats de la santé en conclave

par A.El Abci le quotidien d’Oran

En préparation à la conférence nationale attendue pour le mois de février prochain, une rencontre régionale des travailleurs de la santé de l’est du pays a été organisée, hier, à la maison du syndicat, Abdelhak Benhamouda, à Constantine, avec la participation des syndicats de la santé de 15 wilayas de l’Est, en présence du secrétaire général de la Fédération nationale du secteur de la santé, Aït Taleb Rédha. L’ordre du jour de cette rencontre, selon ce responsable syndical, porte sur plusieurs points, à savoir la restructuration de la fédération, la formation syndicale des sections syndicales des travailleurs et différents sujets d’ordre social et professionnel des travailleurs de la santé. Il s’agit, ainsi, poursuivra-t-il, de constitution de syndicats nationaux des différents corps, médecins, sages-femmes, anesthésistes, paramédicaux, corps communs, gestionnaires et les syndicats du secteur économique (Endimed et PCH), avec le projet de création d’un nouveau syndicat, à savoir celui des biologistes. La formation syndicale consistera en la sensibilisation des travailleurs des hôpitaux aux aspects législatifs du travail, aux droits et devoirs, etc.

Selon le SG de la Fédération nationale des travailleurs de la santé, cette rencontre à Constantine est la deuxième du genre et fait suite à celle qui a eu lieu avant-hier dimanche à Aïn Témouchent et ce, en attendant celle de Djelfa qui aura lieu jeudi prochain et qui regroupera les wilayas du Sud. Alors que celle de la région centre est prévue ultérieurement à Boumerdès, cycle de rencontres qui sera couronné donc par la conférence nationale du mois de février 2015. Et concernant la plateforme de revendications que la Fédération des travailleurs de la santé a soumise à la tutelle depuis près de six mois, notre interlocuteur parlera de la révision de quelques points du statut particulier, dont notamment celui afférent à la projection de carrières, l’institution de conseils de l’ordre pour les paramédicaux, les sages-femmes, les anesthésistes, à l’instar des médecins qui sont les seuls actuellement à en avoir. Il ajoutera, également, les revendications ayant trait à l’élargissement des primes à tous les personnels de la santé et particulièrement la prime de contagion. Et de faire remarquer, avec regret, que certains travailleurs professionnels et agents administratifs n’en bénéficient toujours pas, malgré les réclamations répétées de plusieurs organisations syndicales. « Pour ce qui nous concerne, en tant que fédération et précisément sur cette question, nous revendiquons aussi bien son élargissement à tous les personnels de la santé que la révision à la hausse de son taux».

Actualités : Secteur des finances
Les travailleurs menacent de protester


La Fédération nationale du secteur des finances, affiliée au Snapap, monte au créneau pour exiger de la tutelle l’ouverture d’un dialogue autour des revendications des travailleurs. Dans le cas contraire, la Fédération convoquera son conseil national le mois de février prochain pour décider d’une action.
La Fédération du secteur des finances lance un appel au dialogue au ministère des Finances. Le conseil national de la Fédération, réuni les 16 et 17 janvier derniers, déplore le mutisme de la tutelle et l’absence de volonté à engager de véritables négociations autour de la plateforme des revendications des travailleurs. Le syndicat a décidé d’attirer une dernière fois l’attention de la tutelle sur cette situation à travers un courrier avant de recourir à la protestation. «Nous lançons un appel au dialogue pour la prise en charge de nos revendications mais si la tutelle poursuit sa politique de mutisme nous allons tenir un conseil national en février prochain pour décider d’une action de protestation» a déclaré la Fédération dans un communiqué. Cette dernière exige l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires à travers des augmentations de salaires, des primes et des indemnités. La Fédération nationale du secteur des finances, qui annonce son soutien aux mouvements de protestations soulevés dans le Sud contre le gaz de schiste et qui compte tenir un rassemblement pour dénoncer le nouveau code de travail, revendique aussi la révision du statut particulier des trésoriers communaux. Elle demande également la titularisation des contractuels, en bénéficiant d’un effet rétroactif depuis leur période de stage. Selon Mohamed Belabassi, président de la Fédération, une commission a été installée en vue de préparer le congrès de la Fédération nationale du secteur des finances prévu pour le mois de février prochain.
M. Belabassi précise que les différents appels de la Fédération au dialogue sont restés lettre morte jusque-là.
S. A. le soir d’Algérie

Régions : Bouira Les travailleurs de l’Orac d’Aïn Laloui en grève


Les travailleurs de l’unité avicole Orac de Aïn Laloui, commune située à 18 kilomètres au sud-ouest de Bouira sur la RN18, sont entrés une nouvelle fois en grève, après celle de deux jours observée en octobre dernier, et ce, pour réclamer le départ de l’actuel directeur de l’unité, responsable, selon les grévistes rencontrés hier devant le siège de la Direction générale à Bouira, de tous les maux que rencontrent les travailleurs.
Ainsi, selon les représentants syndicaux que nous avons rencontrés sur les lieux, la grève est venue après la fermeture de toutes les portes du dialogue de la part du directeur de l’unité qui, non seulement ne reconnaît plus le partenaire social ni le concerte dans les questions engageant l’avenir de cette unité, mais va jusqu’à intimider et sanctionner les membres de la section syndicale. Des sanctions qui vont des ponctions sur salaire, aux mises à pied comme il vient de le faire après la grève entamée avant-hier au niveau de cette unité et dont une quinzaine de grévistes viennent de recevoir des mises à pied signées par ce directeur.
Aussi, les travailleurs grévistes qui se sont déplacés hier au siège social de la Direction générale de l’Avib (filiale avicole de Bouira), qui regroupe, outre l’unité avicole de Aïn Laloui, les abattoirs de Bouira ainsi qu’un complexe avicole spécialisé dans le poulet de chair à Bir-Ouled Khlif à Khemis Miliana, espéraient-ils rencontrer le P-dg du groupe pour lui expliquer leurs problèmes dans l’espoir que ce responsable, nouvellement installé, les écoute et réponde à leurs attentes, dont la plus importante a trait à l’envoi d’une commission d’enquête sur la gestion de l’ancien P-dg, ainsi que de l’actuel directeur de l’unité de Aïn Laloui. Cela, outre la prise en charge de leur plateforme de revendications qui évoque, entre autres, le versement de la prime de rendement bloquée depuis 2012, le payement des heures supplémentaires tel que stipulé dans l’accord signé entre la section syndicale et l’ancien directeur de l’unité, le payement des salaires dans les délais arrêtés de commun accord, etc. Notons que les grévistes, une soixantaine sur les 120 travailleurs que compte cette unité, qui se sont rassemblés devant le siège de la filiale Avib de Bouira, n’ont pas pu rencontrer le P-dg. Pour notre part, lors de notre déplacement vers ce siège, l’agent que nous avons rencontré à l’entrée nous dira que le P-dg est absent, et les autres responsables présents sont en réunion.
Y. Y. le soir d’Algérie


Perturbation des vols d’Air Algérie à cause d’une courte grève des pilotes

le 26.01.15:el watan



Les vols en partance de l’aéroport d’Alger ont été fortement perturbés durant la matinée de lundi à cause d’une courte grève déclenchée par les pilotes d’Air Algérie, a constaté une journaliste de l’APS.

Une source proche de la compagnie a indiqué à l’APS qu’il s’agissait d’une grève  »sauvage » observée  »sans préavis », précisant que des négociations entre la direction générale et le syndicat des pilotes « sont en cours actuellement » pour trouver une solution à cette situation.
Rencontrés dans le hall des départs des vols domestiques et à l’international, des passagers, pris de court, se sont montrés désemparés devant le manque d’information sur les retards enregistrés pour certains vols.
Les mauvaises conditions météorologiques dans certaines régions du pays ont été également à l’origine du retard de certains vols, a-t-on expliqué.
APS

A fonds perdus
Jusqu’où iront les inégalités ?

Par Ammar Belhimer
ammarbelhimer@hotmail.fr le soir d’Algérie



L’actualité économique de la semaine apporte une bonne et une mauvaise nouvelles.
La (relativement) bonne nouvelle : le nombre de personnes dans le monde vivant sous le seuil d’extrême pauvreté (1,25 dollar par jour et par personne) s’est réduit pratiquement de moitié, passant de 1,9 à 1 milliard entre 1981 et 2011, alors que, dans le même temps, la population mondiale est passée de 4,5 à 7 milliards d’individus. Conséquence : le taux d’extrême pauvreté a été divisé par trois.
Néanmoins, si l’extrême pauvreté a reculé dans toutes les régions du monde au cours des trente dernières années (ce recul est spectaculaire en Asie de l’Est et Pacifique, notamment sous l’impulsion de la Chine), le constat pour l’Afrique subsaharienne est moins positif. La part de la population concernée par l’extrême pauvreté n’a reculé que de six points en 30 ans (46,8 % en 2011 contre 52,8 % en 1981). C’est le seul continent où le nombre de personnes extrêmement pauvres a augmenté. Ce chiffre a même doublé : de 210 millions en 1981 à 415 millions en 2011.
La mauvaise nouvelle est donnée par l’étude de l’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam, intitulée «Insatiable richesse», réalisée à partir des statistiques publiées chaque année par le Crédit Suisse et par le magazine Forbes, et rendue publique mardi dernier (*). L’étude indique que si les tendances récentes se poursuivent, «l’an prochain, le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde dépassera celui des autres 99 % de la population. Cela donne la proportion suivante : les 80 personnes les plus riches du monde détiendront autant de patrimoine que 3,5 milliards d’autres personnes réunies qui représentent «les 50% les moins bien loties de la population mondiale».
Du jamais vu dans l’histoire des inégalités et des injustices socioéconomiques. La «petite élite de fortunés» ou de «richissimes individus» ne cesse de rétrécir : ils étaient 85 l’an dernier, 388 en 2010.
Parmi les dix milliardaires les plus riches, figurent cinq Américains (Warren Buffet avec 58,2 milliards de dollars, Michael Blomberg 33, Carl Icahn 24,5-, George Soros, Abigail Johnson 17,3-), deux Russes (Mikhail Prokhorov, Alexey Mordashov), un Brésilien (Joseph Safra) un Colombien (Luis Carlos Sarmiento) et un Saoudien – il en fallait bien un ! – le prince Alwaleed Bin Talal Alsaud, quatrième fortune mondiale avec 20,4 milliards de dollars provenant de différents investissements.
L’étude montre que les inégalités sont vertigineuses et elles s’accroîssent à grande vitesse. Ainsi, la part du patrimoine mondial détenue par les 1 % les plus riches est passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépassera les 50 % en 2016. En 2010, la fortune nette des 80 personnes les plus riches au monde s’élevait à 1.300 milliards de dollars. En 2014, le montant atteignait 1.900 milliards, soit une augmentation de 50 % en l’espace de 4 ans.
Ces fortunes ont été bâties et ont prospéré principalement dans les secteurs des assurances et de la finance, d’une part, de l’industrie pharmaceutique et des soins de santé d’autre part.
«L’ampleur des inégalités mondiales est tout simplement vertigineuse et, malgré les questions brûlantes qui font l’actualité, le fossé entre les grandes fortunes et le reste de la population se creuse rapidement », souligne Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam.
«Au cours des douze derniers mois, les dirigeants du monde ont, à l’instar du président Barack Obama et de Christine Lagarde (NDLR : directrice générale du FMI), de plus en plus évoqué le besoin de réduire les inégalités extrêmes. Mais pour beaucoup, nous attendons encore qu’ils joignent le geste à la parole. Il est temps que nos dirigeants s’attaquent aux intérêts particuliers des poids lourds qui font obstacle à un monde plus juste et plus prospère».
Oxfam appelle donc les États à adopter un plan en sept points pour lutter contre ces inégalités. En particulier, il faut mettre un frein à l’évasion fiscale des entreprises et des grandes fortunes, notamment en organisant cette année un sommet mondial sur la fiscalité. L’étude dénonce par ailleurs que les activités de lobbying les plus prolifiques se concentrent sur les questions fiscales et budgétaires.
«C’est le secteur de la finance qui a apporté la plus grande contribution aux partis et aux candidats fédéraux» américains, alors que les secteurs pharmaceutiques et des soins de santé ont dépensé plus de 487 millions de dollars dans des activités de lobbying dans ce même pays.
De Bruxelles, la Confédération syndicale internationale dénonce «un système économique mondial qui ne fonctionne plus pour six milliards de personnes».
«Il faut un nouveau modèle économique pour les travailleurs et leurs familles afin que cesse la désintégration des démocraties et des économies. Le monde a besoin d’investissements et d’emplois», a expliqué Sharan Burrow, la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI).
«Le chômage de masse, la défiance envers les institutions, la hausse des inégalités et des extrémismes sont des risques auxquels sont confrontés les travailleurs, les employeurs et les dirigeants du monde entier», écrit la CSI.
La CSI a effectué un sondage d’opinion dans 14 pays ; il établit que seul un individu sur deux pense que la génération à venir trouvera un emploi décent ; 78 % des habitants estiment que le système économique favorise les riches plutôt que d’être équitable pour la plupart des personnes ; et 2 % de la population mondiale désire que le pouvoir des entreprises soit maîtrisé.
«Un aspect essentiel d’une “croissance universelle” doit être la réduction des inégalités de revenus et l’inversion de la diminution de la part des salaires dans la production et les revenus», a déclaré John Evans, le secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE, qui est également le chef économiste de la CSI. Son propos est étayé par le fait que depuis les années 1980, les salaires réels n’ont pas augmenté au même rythme que la productivité, expliquant la diminution drastique de la part des revenus. Ainsi, au niveau mondial, la part des salaires a chuté de 62 à 54 %.
Les dirigeants syndicaux ont conçu un plan qu’ils jugent « favorable aux investissements et aux emplois, aux salaires et à la protection sociale» et qui prévoit, entre autres mesures phares, «un changement de politique, impliquant des investissements dans la création d’emplois de qualité» et «un salaire minimum vital, la négociation collective, l’imposition progressive et la protection sociale».
A. B.

(*) Rapport thématique d’Oxfam, «Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout», janvier 2015. www.oxfam.org


Les cause structurelles du chômage et les remèdes

le 19.01.15 : el watan


On peut qualifier le chômage de mal endémique le plus important de notre société. Aucun problème ne cause autant de dégâts aux familles algériennes que l’absence d’un emploi, pour la vaste majorité des citoyens. Les fléaux du chômage sont connus : mal-vivre, violences, drogues, pertes de production et gonflement des importations pour le pays, etc.

Les autres problèmes sociaux lui sont reliés : une personne bien payée a besoin de moins de soins, elle peut soumissionner pour un crédit et régler elle-même son problème de logement. Il faut donc le considérer comme l’ennemi numéro un du pays et orienter les politiques économiques pour l’éradiquer. Ce faisant, par ricochet, on règle beaucoup d’autres problèmes. Puisque partout dans le pays des milliers de jeunes s’élèvent contre ce fléau, il faut beaucoup plus croire la réalité plutôt que les chiffres produits.
Une analyse détaillée de l’économie nationale permet d’affirmer que tous les autres problèmes sont reliés directement ou indirectement au chômage. Le logement, la santé, la qualité de l’éducation, l’importation, la croissance économique et l’urbanisme sont d’une manière ou d’une autre, en partie, des dégâts collatéraux du chômage. Les transferts sociaux représentent une lourde charge pour le budget national. On peut les réduire considérablement lorsque l’on se rapproche du plein-emploi. Les chiffres officiels donnent un taux d’un peu plus de 10% et de plus de 24% pour les jeunes.
On ne peut pas approfondir la question des statistiques dans ce contexte. Elle nécessite de longs développements. De surcroît la plupart des emplois sont précaires (chantiers, CDD). L’avenir demeure incertain dans ce domaine d’autant plus que le taux de participation est faible et que de plus en plus de femmes vont convoiter des postes d’emploi.
Les facteurs responsables, par ordre de Priorité
Globalement, il y a trois causes principales liées à la problématique du chômage. On peut imaginer plusieurs autres facteurs, mais de moindre importance. Nous choisissons ici les raisons fondamentales, celles qui expliquent plus de 80% des cas. La première et la plus importante concerne la taille du secteur productif.
L’Algérie possède un tissu de PME/PMI de 700 000 unités. Nous avons environ 500 grandes entreprises. Un pays comme le nôtre devrait disposer d’au moins 1 500 000 PME/PMI et 5000 grandes entreprises pour pouvoir peser efficacement sur le marché de l’emploi. L’absence d’entreprises en nombre et en qualité induit des importations massives, une saignée de devises et un chômage important pour nos citoyens. On produit peu et on importe beaucoup.
Depuis plus de quarante ans, à tous les échelons de l’Etat, on ne jure que par l’économie hors hydrocarbures. Mais cette dernière peine à se dessiner. Plus on en parle et moins on en fait. L’investissement productif demeure insuffisant, mal canalisé et peu performant pour de nombreuses raisons. La plus importante demeure l’erreur d’avoir privilégié les infrastructures au détriment de l’économie productive. Il ne fallait pas faire des plans tout infrastructures et négliger la matière grise, la science et l’économie productive.
Le second facteur concerne l’adéquation formation/emploi. L’appareil de formation a subi de nombreuses transformations au cours de son évolution. Il a fait l’objet de mutations internes autonomes qui ont peu de liens avec l’appareil économique et le marché du travail. Ainsi, alors que l’on veut réindustrialiser le pays, les effectifs qui fréquentent les facultés hard (sciences) constituent moins de 15% du total. On a gonflé certaines disciplines des sciences humaines alors que le marché leur tourne le dos.
On forme en fonction des facultés et des professeurs disponibles au lieu de l’évolution des besoins du marché. Le phénomène se duplique à tous les niveaux : les métiers techniques manuels connaissent des évolutions insuffisantes. Ce n’est que récemment que la formation professionnelle a entrepris des réformes profondes en ce sens. En attendant, on importe de la main- d’œuvre qualifiée dans un pays où le taux de chômage des jeunes est alarmant. Le troisième facteur est culturel.
Les métiers manuels sont désertés par nos jeunes (agriculture, maçonnerie). Dès que quelqu’un accède à un niveau de formation de lycée, il répugne les métiers manuels et ne rêve que d’emplois administratifs. Les parents et la société tout entière valorisent les emplois des cols blancs alors que la demande se situe surtout au niveau des cols bleus. Et même les personnes sans formation aucune n’aspirent qu’à des postes de gardiennage parce que moins pénibles.
Après le diagnostic, quoi faire ?
Quand on s’attaque au seul problème de l’emploi, on commet la même erreur de conception des politiques économiques que celle commise par de nombreuses instances nationales. On prend un seul problème et on croit pouvoir le résoudre d’une manière isolée. Notre pays souffre de l’absence d’une stratégie globale, cohérente et ouverte. On ne peut régler ce problème isolément. Ceci dit, on est obligés de fournir des pistes de recommandations sans disposer de stratégie globale.
En quelque sorte, ce seraient les dispositions qu’il faille inclure dans un hypothétique plan stratégique. Le plus dur serait de faire travailler en harmonie différentes institutions pour le règlement du problème. Nous avons besoin de créer un million d’entreprises dans les dix prochaines années. Il nous faut créer des pépinières et des incubateurs par centaines. Nous aurons donc besoin de créer des institutions de formation de formateurs.
L’université serait interpellée, les banques également, de même que la question du foncier et tous les paramètres du climat des affaires. Il faut donc une réingénierie globale des mécanismes et des institutions liés à la création d’entreprises. Ce n’est pas une mince affaire. Ceci demeure possible mais avec beaucoup de remodelages profonds des politiques économiques et des structures des institutions actuelles.
Le second point a trait à la cohérence entre le système de formation et les besoins du marché. Comme tout autre aspect, il ne peut se régler qu’avec une démarche collective et consensuelle. Ici on pose le problème de l’Observatoire de l’évolution des emplois. Cet outil, comme tant d’autres, n’est pas opérationnel. Une économie a besoin de vision et d’adaptabilité.
Le second point aurait trait à la flexibilité du système de formation. Comment l’adapter le plus rapidement possible en termes de formation et de recyclage aux besoins du marché ? La démarche de certains pays asiatiques est à méditer : le patronat et les employeurs publics participent à l’élaboration des programmes de formation au niveau de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur. Le dernier point a trait au rejet du travail manuel.
Il requiert tout un effort de communication, un programme où on valorise l’effort physique par des mesures aussi bien concrètes que symboliques. Il s’agit de rehausser l’image des métiers manuels. Ceci est possible à moyen et long termes, mais dépend de plusieurs autres actions.
Un gouvernement doit avoir une stratégie de communication. Plusieurs de ses facettes seraient orientés pour rehausser le prestige des emplois manuels. Il nous faut un plan d’ensemble. Vaincre le chômage est possible mais avec une vision, une stratégie et des politiques économiques rénovées.
Abdelhak Lamiri

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