Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS N°64

Une initiative de trois syndicats autonomes

Un comité intersyndical pour la lutte contre le licenciement abusif


Le comité intersyndical pour la lutte contre le licenciement abusif vient de voir le jour. Il est créé à l’initiative de trois syndicats autonomes : le Snateg, le Snap et l’Union nationale des agents de la Protection civile affiliée au Snapap. L’annonce a été faite via un communiqué rendu public hier.
Les initiateurs du comité ont expliqué que ce dernier a vu le jour du fait que ces dernières années le mouvement syndical libre subit des attaques farouches. “L’intimidation, la répression et le licenciement abusif comme solution finale, sont les instruments d’une cabale qui vise à anéantir toute forme d’expression syndicale autonome et libre”, a souligné le document.
Selon le communiqué, “ces abus se font au mépris des lois et conventions internationales et sous le silence complice des pouvoirs publics, des syndicalistes de divers horizons ont subi les affres du licenciement arbitraire”. Les membres de l’intersyndicale ont fait savoir que devant cette situation alarmante des syndicalistes victimes de licenciements abusifs se sont réunis à la maison des syndicats pour débattre des voies et moyens à même de mettre un terme à cette injustice qui a toute l’apparence d’une expédition punitive. “À l’issue de la réunion, les participants signataires du présent communiqué ont donné naissance au comité intersyndical pour la lutte contre le licenciement abusif et ont décidé de fédérer leurs efforts pour exiger leur réhabilitation. Et à cet effet, une campagne commune sera menée afin d’interpeller les instances nationales et internationales sur la gravité de la situation des libertés syndicales en général et sur les licenciements abusifs en particulier”, a précisé le document.
Une batterie d’actions a été adoptée et qui sera dévoilée au moment opportun en fonction des évaluations qui seront faites à chaque étape. “Dans cette optique, et dans le but de mettre l’accent auprès des responsables du BIT sur la résolution de la commission des normes (OIT juin 2015) qui a exigé la réintégration de tous les syndicalistes à leur poste et qui est restée lettre morte, il a été décidé d’observer un sit-in devant le siège du Bureau international du travail (BIT) à Alger, comme première action”, a conclu le communiqué.

Liberté Djazia. Safya


Est :

Versement des rappels pour les enseignants:
Forte affluence sur les guichets de la Poste

par Abdelkrim Zerzouri le quotidien d’Oran



Il y avait foule, hier, dans la matinée, aux guichets d’Algérie Poste. «L’affluence des clients, en pareille période (ndlr, les débuts de mois) est habituelle, mais il faut reconnaître qu’on assiste, cette fois-ci, à un rush considérable, à trois ou quatre jours des virements des salaires, de plusieurs secteurs de la fonction publique», nous avoue un guichetier de la Poste centrale. Interrogé sur les raisons de ce rush, il précisera qu’il s’agit «des rappels des enseignants versés, aujourd’hui, (hier ndlr) dans leurs comptes CCP, ce qui a provoqué cette pression sur les guichets». Et encore, il faut compter plus de pression dans l’après-midi, et durant les heures de pause, lorsque que la nouvelle arrive à l’oreille des autres enseignants. C’est que ces rappels touchent plus de 10.000 enseignants, tous paliers confondus. Interrogé à ce sujet, le directeur de l’Education, M. Bouhali, nous a indiqué qu’en application de l’instruction ministérielle n°4, datée du 6 juillet 2014, ses services ont procédé au versement, ce mardi 5 janvier 2015, de la 1re tranche des rappels de 10 mois, des arriérés de salaires des enseignants promus aux grades d’enseignant principal et enseignant formateur. Aussi, ajoute notre notre interlocuteur, «nos services ont assaini la situation des arriérés de salaires des enseignants intégrés, dans ces derniers postes, en 2015 et ceux ayant été intégré sur la liste d’aptitude, dont le versement dans les comptes CCP devrait se faire, aujourd’hui ou demain, avec d’autres catégories de personnels qui ont bénéficié de ces rappels, à l’instar des directeurs d’établissements scolaires primaires, moyens et secondaires, ainsi que les personnels des services d’intendance». «Nous sommes en train de concrétiser tous les engagements du ministère de tutelle», a souligné M. Bouhali, non sans rappeler la précieuse collaboration des services financiers et du Trésor de la wilaya. Ce dernier a relevé dans ce contexte, que même le volet délicat de la médecine du Travail est en voie de matérialisation. «Le siège de ce centre de la médecine du Travail du secteur de l’Education est équipé et il est fin-prêt pour entrer en service, nous n’attendons que l’agrément et l’affectation des médecins qui doivent se faire, par la direction de la Santé», indiquera-t-il à ce propos.


RELIZANE – oeuvres sociales de l’Education :
enfin le déblocage

par Mahi Ahmed le quotidien d’Oran

Enfin, après plusieurs mois d’attente, les travailleurs du secteur de l’Education peuvent exprimer leur joie dans la perspective de percevoir des aides financières grâce à la mobilisation des membres de la commission de wilaya des œuvres sociales (CWOS) après le déblocage des montants nécessaires par la commission nationale. Ainsi, après la réunion tenue la semaine dernière, la commission a épluché les différents dossiers des postulants et a commencé par verser les différentes primes aux intéressés. Dans ce sens, 342 primes de l’ordre de 25 millions de centimes seront attribuées à partir du 11 du mois en cours aux travailleurs ayant quitté le secteur de l’Education après tant d’années de loyaux services et qui jouissent de la retraite. La CWOS a décidé aussi de verser la prime de 2 millions de cts à 250 veuves des travailleurs de l’Education ayant quitté ce monde, 1,5 million de cts pour l’handicap à 160 personnes et 1 200 primes variant entre 2 000 et 3 000 DA constituant les primes des fêtes religieuses et de scolarité. Toutes ces aides rentreront dans les comptes de leurs destinataires à partir de lundi prochain, nous indique-t-on.


Education nationale:
Les adjoints maintiennent leur agenda protestataire


Les adjoints d’éducation maintiennent leur agenda protestataire et exigent du ministère un calendrier précis pour mettre à exécution les engagements conclus entre eux.
Ainsi, les actions de protestation annoncées, dont le sit-in national du 25 du mois en cours devant le siège du ministère et les rassemblements cycliques prévus chaque lundi, sont maintenus, et ce, en dépit des promesses qui leur ont été données par le ministère. Mohamed Ouadah, président de la Coordination des adjoints d’éducation (Cnae), explique : «La prise de cette décision émane de notre conviction que l’ouverture des portes du dialogue ne suffisent pas.» Pour lui, le ministère doit accompagner ses promesse par «un calendrier précis et concis». Joint hier par téléphone, le syndicaliste se dit contraint de recourir encore une fois à «des mesures de force» pour faire valoir les droits des adjoints qu’il qualifie de «légitimes». Cela avant de revenir sur la tenue, avant-hier, de leur conseil national à l’issue duquel cette décision a été prise. «Après un débat long et sérieux et la consultation des résultats des questionnaires distribués, nous avons opté pour cette décision», a précisé notre interlocuteur. Et d’ajouter pour affirmer que la tendance est à la reprise de la protesta : «Les avis étaient les mêmes chez nos militants.» En effet, les représentants de cette instance syndicale ont décidé, lors de leur rencontre la semaine dernière avec les responsables du ministère, de consulter la base afin de faire le point sur leurs négociations avec le ministère. En dépit de «l’absence de réponses concrètes», le syndicat a tout de même salué l’initiative du ministère qui a affiché sa disposition à écouter leurs doléances. D’ailleurs, c’est ce qui a été exprimé dans un communiqué diffusé hier et dans lequel l’accent est mis sur la concrétisation, dans les plus brefs délais, des points soulevés. «D’où l’importance d’établir un calendrier précis de la part du ministère afin de faire avancer les questions qui restent toujours à la traîne», selon les signataires du document. L’équité est aussi exigée par ces derniers qui demandent au ministère d’assurer la transparence dans le traitement de leur dossier, notamment les questions d’intégration et de promotion. «Nous demandons une transparence qui valorise notre parcours professionnel», insiste-t-on. Représentant 55 000 fonctionnaires de l’ensemble de l’effectif du secteur, les adjoints d’éducation ont, faut-il le rappeler, demandé l’organisation d’une session de rattrapage concernant les examens professionnels relatifs à leur promotion dans des grades supérieurs. Il s’agit du poste de superviseur éducatif principal (catégorie 11) pour tout adjoint ayant comptabilisé 10 ans d’expérience et la création du poste de superviseur éducatif formateur (catégorie 12) qui sera attribué à ceux qui accumulent 20 ans d’expérience.
Le temps d’Algérie K. A.

Grève du Cnes: La main tendue du ministère


Le conflit opposant le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) au ministère du secteur va-t-il enfin trouver une issue ? Tout porte à le croire puisque les deux protagonistes sont parvenus enfin à dialoguer.
Hier, au premier jour de la grève nationale de trois jours, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a invité le syndicat protestataire à la table des négociations en lui promettant d’ouvrir les dossiers qui restent en suspens. «Le secrétaire général du ministère m’a contacté juste après l’entame de notre grève pour une rencontre avec le ministère», nous a affirmé, hier, Abdelmalek Rahmani, secrétaire général du Cnes. Saluant la démarche du ministre, notre interlocuteur s’est dit optimiste quant à cette réaction qui confirme sa bonne volonté de trouver un terrain d’entente. «Le ministre a montré même sa disponibilité à rencontrer les membres du conseil national», a ajouté Rahmani. Selon ce dernier, cette rencontre sera une opportunité pour déterminer les points de divergence notamment ceux relatifs aux nombreuses préoccupations soulevées par les enseignants. Néanmoins, l’initiative du ministère n’a pas mis fin à la grève à laquelle a appelé le Cnes.
«La grève se poursuivra car il s’agit d’une décision souveraine prise par le conseil national», soutient le représentant des enseignants universitaires. Et d’ajouter que la suite à donner à ce mouvement sera décidée vendredi, lors de la réunion de leur conseil national. A la question sur le taux de participation à ce mouvement, notre interlocuteur s’est contenté de dire qu’«il est difficile d’avancer des chiffre alors que la majorité des universités sont en période d’examens».
Il est utile de rappeler que l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants par le recours notamment à la révision de leur statut était le motif avancé pour expliquer les multiples actions de protestation enclenchées. Sur ce volet, le ministère compte revoir le document. C’est ce qu’a promis le premier responsable du secteur, Tahar Hadjar, aux représentants des syndicats lors du dernier round de négociations qui ont eu lieu le 28 décembre 2015. Ses promesses ont été d’ailleurs rapportées dans un communiqué rendu public lundi par le Syndicat national des enseignants du supérieur (Snes) qui a fait part de la décision ministérielle.
«Le ministère a instruit les instances concernées de procéder à la révision du statut particulier de l’enseignant chercheur et ce, par l’activation du travail de la commission interministérielle», est-t-il précisé dans le communiqué. Le ministère s’est engagé aussi, lors du même conclave, à apporter des solutions au dossier du logement en leur affirmant qu’il veillera personnellement au suivi de l’avancement des travaux des quelque 3500 unités actuellement en phase d’étude technique. Le projet des 650 logements prévus dans la capitale sera mis en chantier incessamment, a-t-on encore promis aux enseignants.
le quotidien d’Oran Karima Adjemout


A l’appel du Cnes :

Marche des enseignants universitaires à Tizi Ouzou


Des dizaines d’enseignants de l’Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, affiliés au Conseil national de l’enseignement supérieur (Cnes), ont marché hier dans les artères de la ville des Genêts. Une marche au cours de laquelle les protestataires, qui observent depuis mardi une grève de trois jours, ont dénoncé la non tenue des promesses du recteur et les lenteurs administratives des autorités locales pour répondre à leur plateforme de revendications.
Il était 11h lorsque s’est ébranlée la marche des enseignants du campus universitaire Hasnaoua pour rejoindre le siège de la wilaya. Les protestataires dénoncent «les pratiques d’atteinte à la liberté syndicale imposées par la direction générale de l’Ummto, qui refuse de dialoguer avec les partenaires sociaux». Selon le coordinateur de wilaya du Cnes, Samy Hassani Ould Ouali, «les résultats des protocoles d’accord signés l’année écoulée entre les deux parties, à savoir les enseignants et la direction de l’université, sont vains». Il pointe du doigt le nouveau recteur qui a refusé, précise-t-il, de «reconnaître le contenu de ce protocole d’accord», qui a abouti au gel de leur mouvement de protestation déclenché l’année dernière durant plus de trois mois. Le coordinateur accuse «la direction générale de Hasnaoua d’être à l’origine du verrouillage du dialogue avec le partenaire social et son refus de trouver une solution idoine à leur plateforme de revendications». Les contestataires ont tenu un sit-in devant le siège de la wilaya au cours duquel ils ont remis une demande d’audience au wali.
Des slogans ont été brandis par les manifestants : «Nous exigeons une meilleure prise en charge de l’enseignant universitaire», ou encore «Un logement digne pour l’enseignant». A ce propos, Ould Ouali a dénoncé la non tenue de la promesse d’octroyer des logements aux enseignants universitaires. D’après lui, la livraison des 272 logements à Tamda est renvoyée aux calendes grecques. Mais c’est le gel du projet de 220 logements dans la même localité au profit de cette catégorie qui a créé cette tension. «Nous rejetons cette décision car le projet a été retenu dans le plan quinquennal du président de la République. C’est une attitude méprisante à notre égard», lance Ould Ouali, qui indiquera qu’une assemblée générale du conseil national du Cnes aura lieu prochainement pour déterminer «les différentes formes de nos éventuelles protestations», conclut-il.
le temps d’Algérie Z. C. Hamri

Université de Bouira:
La grève du Cnes suivie à 85%


L’appel à un mouvement de grève de trois jours lancé par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a été suivi hier à hauteur de 85% à l’Université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, selon les représentants locaux de ce syndicat.
A l’exception du département de biologie où le taux de suivi n’a pas été important, selon les syndicalistes, toutes les facultés de l’université ont répondu favorablement à l’appel du Cnes. Les enseignants du supérieur réclament l’amélioration de leurs conditions professionnelles qui ne cessent de se dégrader.
La question du salaire compte parmi les principales revendications. Face à la situation économique que connaît le pays et la cherté de la vie, les universitaires réclament une augmentation de salaire qui leur permettra de vivre décemment. Les grévistes ont soulevé également le droit au logement. D’autres revendications qui concernent l’avenir de l’université algérienne ont été exprimées par les membres du Cnes. Une assemblée générale est prévue pour aujourd’hui à Bouira pour une évaluation de la situation générale et surtout le renouvellement du bureau de wilaya, selon des membres du syndicat.
le temps d’Algérie A. C.

Est :

Recrutement: Les retraités de la Cnas dénoncent

par A. El Abci le quotidien d’Oran



Les retraités de la CNAS sont dans tous leurs états et ne décolèrent pas contre la «hogra» dont ils se sentent victimes dans la wilaya de Constantine. En effet, selon le secrétaire général de la section syndicale des retraités de cette caisse de sécurité sociale, M. Antri, ses affiliés se sentent marginalisés quant à certains avantages pourtant consignés dans la convention collective, particulièrement pour ce qui est du recrutement de leurs enfants par ladite caisse.

Le responsable syndical en question, dans une conférence de presse organisée hier au siège de l’union de wilaya UGTA de Constantine, en présence du responsable des conflits de cette instance, M. Bilami, a précisé que même s’il ne s’agit pas là d’un droit, il reste néanmoins une faveur à laquelle tiennent beaucoup les retraités de la sécurité sociale, particulièrement en ces temps de crise et de chômage. Et que les retraités de la Cnas sont écartés du bénéfice des œuvres sociales et de la prime de scolarité pour les enfants en bas âge, pourtant prévus dans la convention collective. «C’est dire la marginalisation et l’injustice qu’ils vivent. Quoi qu’il en soit, dira-t-il, l’actuel directeur de la Cnas avec qui nous avons pris contact pour le point des recrutements, nous a bien reçus, en se montrant compréhensif quant à nos préoccupations, nous demandant de lui fournir juste les CV des candidats et les bulletins de recherche rapide de l’Agence nationale de l’emploi (Anem) les concernant. C’est ce qui a été fait avec, en plus, l’établissement d’une liste accompagnée d’un bordereau en plus d’indications de niveau de scolarité (universitaire, niveau CFPA et sans diplôme)», dira encore le syndicaliste. Ainsi, près de 70 dossiers ont été remis à la direction de la caisse entre avril et octobre derniers, contre accusés de réception, affirme-t-il. «Malheureusement, nous avons appris, par la suite que la Cnas a effectué près de 30 recrutements sur la soixantaine qu’elle projette de faire, mais sans aucun enfant de retraité. Le tapis rouge et les promesses du début des audiences avec le directeur de la Cnas sont passés carrément à la trappe. Pire que cela, dira-t-il encore, parmi les nouvelles recrues figurent des enfants de directeurs d’entreprises, de responsables etc., et même des autres wilayas».

Le conférencier déplore que «c’est désormais le piston et le copinage qui priment dans les recrutements et dans cette situation les retraités de la caisse s’estiment profondément lésés».

Pour sa part, le responsable des conflits a confirmé et dénoncé le fait que les postes offerts par la Cnas profitent aux enfants de familles aisées de la ville et non des retraités, alors que plusieurs centres médicaux manquent cruellement de personnel, à l’instar de celui de Bouchama et de K. Boumedous, dont 50% sont partis en retraite et ne sont toujours pas remplacés».


Chlef : Des travailleurs sans salaire depuis plusieurs mois


De nombreux travailleurs du secteur public vivent dans l’incertitude quant à leur avenir et celui de leur entreprise en difficulté. Leur inquiétude est d’autant plus justifiée que certains d’entre eux ne perçoivent pas de salaire depuis des mois.

Parmi les entreprises dont les travailleurs sont sans salaire depuis deux mois, nous citerons, selon une source syndicale, la verrerie industrielle spécialisée dans la production de flacons pour produits pharmaceutiques, cosmétiques et agroalimentaires (Nover) ainsi que l’Entreprise nationale d’intervention et de rénovation (ENIR) qui a, à son actif, une série de réalisations d’équipements publics au niveau national.
D’ailleurs, d’après les échos qui nous sont parvenus hier, les travailleurs de cette dernière entreprise observent, depuis une semaine, une grève illimitée pour protester contre la dégradation de la situation de leur outil de réalisation. Le flou entretenu sur le sujet ne fait qu’ajouter du désarroi aux centaines d’employés qui ne savent pas ce que le silence des pouvoirs publics leur réserve, surtout que la loi de finances de 2016 prévoit l’ouverture du capital des entreprises publiques.
Lesquelles ? On n’en sait toujours rien. Il faudra certainement attendre le décret d’application de la LF, notamment son article 66, pour connaître leur sort. Toujours est-il que d’anciennes entreprises du bâtiment, de plasturgie et de verrerie qui jouissaient d’un savoir-faire remarquable sont à l’agonie, car elles sont étouffées financièrement. C’est le cas aussi pour une ferme-pilote agrumicole, l’unité ayant remplacé l’ex- Onama et l’Emifor.
Selon une source de l’UGTA, cette situation s’explique par l’absence de plan de redressement financier et structurel de ce potentiel énorme de production et de réalisation dans les secteurs de l’industrie, du BTPH et de l’agriculture. Elle déplore aussi le «goulot d’étranglement» que représente la centralisation des pouvoirs de décision en matière de financement et d’investissement. Les collectifs des quatre unités de plasturgie, par exemple, attendent toujours leur regroupement au sein de l’entreprise mère, en l’occurrence Sonatrach.
Ahmed Yechkour el watan


Est :

SOREST SANS PLAN DE CHARGE

par A. El Abci Le quotidien d’Oran



Les travailleurs de la «Sorest» Constantine, qui a changé de nom devenant «Construct Est» (construction et urbanisme), et qui ont repris le travail après une grève qui a duré plus de deux mois (du 13 septembre au 17 novembre 2015), butent à présent sur l’obstacle de la fermeture toujours en cours des chantiers des projets de 850 logements, situés à la nouvelle ville de Ali Mendjeli et ce, pour un problème entre l’OPGI et l’administration, dont ils réclament le règlement. C’est que nous a déclaré le secrétaire général de l’ex-Sorest, que nous avons rencontré avant-hier au siège de l’UGTA Constantine, venu remettre à qui de droit le PV d’installation du bureau du syndicat régional de l’entreprise mère, «Construct Est, Annaba», dont ils sont désormais une des filiales. Selon notre interlocuteur, «la grève est finie mais pas les difficultés», les deux chantiers de la nouvelle ville, le projet de 350 logements de type social à l’unité de voisinage (UV) no 18, pour le 1er, et de 500 autres logements de même type à l’UV 20, demeurent toujours fermés. Alors que la grève est terminée depuis novembre dernier, suite à la médiation du wali et la réunion des représentants des travailleurs, du directeur régional de la maison mère de Annaba avec son DRH, «nous n’avons aucune idée sur la non relance des chantiers, et il semble que leur arrêt soit lié à des problèmes entre l’OPGI et l’administration. En parallèle nous sommes obligés de désigner des équipes pour aller renforcer les chantiers des 600 logements à Mila, qui dépendent de notre unité, en sus du travail de gardiennage que nous assurons et de quelques autres bricoles que nous apportons aux logements de Ali Mendjeli».

Et de poursuivre que «les 800 travailleurs de l’unité de la ville des ponts ne comprennent pas grand-chose à cette situation de gel de projets et réclament en plus de la reprise de ce dernier, l’attribution d’autres projets car nous sommes prêts pour nous mettre à l’œuvre et pourquoi pas relever les défis». Et notre vis-à-vis de rappeler que pour ce qui a trait au départ du directeur de l’unité de Constantine, «principal point de revendication à l’origine des deux mois de débrayage, les choses n’ont toujours pas changé, il continue à gérer l’unité. Le seul gain apporté par le mouvement de protestation, c’est que dorénavant les actions des employés seront encadrées par une représentation syndicale légale, pour la défense de leurs intérêts et éviter les grèves sauvages et fournir à la direction un partenaire social, qui sera un interlocuteur crédible», conclura-t-il.


Est :

Tension à la Recette principale d’Algérie-Poste

par A. Mallem Le quotidien d’Oran

Le fonctionnement de la Recette principale d’Algérie-Poste a été perturbé, hier matin, aussitôt après son ouverture, à 8h, par un arrêt de travail inopiné auquel a appelé le syndicat, à l’effet de protester contre la suspension, prononcée par le directeur, contre deux de ses membres.

De ce fait, les portes de la recette ont été fermées, devant les usagers. Ce qui a poussé le directeur de l’unité postale de la wilaya (DUPW) et le receveur à requérir l’intervention des forces de l’ordre pour rouvrir les portes de la recette et inviter les travailleurs à reprendre le travail. Et de saisir la justice par un dépôt de plainte pour arrêt de travail illégal et pour obstruction, au droit de travail.

Rencontrés, hier, sur les lieux, au cours de l’après-midi d’hier, les représentants du syndicat et ceux de la direction nous ont fait entendre deux sons de cloche différents. Pour le syndicat qui était représenté par M. Lebsir Mohamed El-Hadi, chargé de l’organique au syndicat de wilaya et représentant de la Recette principale (RP), l’un des deux travailleurs suspendus, a expliqué qu’il s’agit d’une journée de protestation, avec arrêt de travail qui a tourné court à cause de l’intervention, à 10h, des forces de sécurité qui sont entrées dans la salle et ont obligé les travailleurs à regagner leur poste. Malgré cela, a-t-il affirmé, 6 agents, seulement, ont repris alors que 70 travailleurs ont continué à observer l’arrêt de travail. «Et vous allez voir, ajoute notre interlocuteur, avant la fin de l’après-midi, les travailleurs d’autres bureaux de poste de la ville (Daksi, Sidi Mabrouk, Mansourah, Boussouf, Coudiat) vont se solidariser avec nous, en arrêtant le travail. Ensuite, demain dimanche, le mouvement s’étendra à tous les bureaux de poste de la wilaya», a-t-il promis.

La guerre déclarée entre le syndicat et la direction de wilaya a été déclenchée, à cause de décisions de mutations d’office qui ont touché deux membres du syndicat, dont Lebsir. «Nous considérons que ces décisions sont arbitraires», a déclaré ce dernier, ajoutant qu’à cause de «ses méthodes de travail et son hostilité, envers les travailleurs, ces derniers demandent, maintenant, son départ immédiat».

Le directeur étant absent, c’est sont adjoint M. Abdelmadjid Latrèche, entouré de tout le staff dirigeant, qui nous a reçus, en nous déclarant tout de suite, que «l’arrêt de travail forcé enclenché par le syndicat, le matin, est tout à fait illégal, ceci du fait que les membres du syndicat ont utilisé la force pour empêcher les agents de travailler. Ensuite, il est, tout à fait, faux de dire que seuls quelques travailleurs n’ont pas suivi l’appel du syndicat. Il faut inverser les chiffres et dire que sur 80 agents, seule une petite minorité a suivi le mot d’ordre de grève et a arrêté de travailler». Le directeur adjoint a ajouté que les membres du syndicat ont procédé, de force, à la fermeture des portes de la RP devant les citoyens. «Nous avons voulu les convaincre par le dialogue de revenir sur leur décision d’imposer, de force, cet arrêt de travail, mais ils n’ont pas voulu nous entendre. Et tous les travailleurs des guichets étaient restés à leurs postes, attendant de servir les clients. La porte est demeurée fermée pendant, environ, 40 minutes. Et nous avons eu recours à la porte d’entrée réservée aux handicapés pour faire rentrer les usagers. «La suspension temporaire qui a touché les deux agents en question, découle du fait que les intéressés n’ont pas accepté les décisions d’affectation, établies il y a quelques jours, par l’administration, à l’effet de remplacer, pendant une période de 60 jours, des agents admis à la retraite, dans d’autres bureaux de poste. Aussi, jeudi, lorsque le directeur de wilaya est sorti de son bureau, ces agents et tous leurs collègues du syndicat l’ont intercepté, dans la cour de la RP, en exerçant sur lui des pressions pour annuler ses décisions et en le menaçant même de «renvoi» de son poste. Ces décisions ont été prises après consultation du directeur général d’Algérie-Poste», indique le même responsable.

Se déclarant «outré et franchement lassé» par le comportement à leur égard des membres du syndicat qui, «depuis plusieurs années, ont réussi à faire partir tout directeur qui ne se pliait pas à leur volonté d’hégémonie, à leurs injonctions», l’encadrement de la DUPW de Constantine a signé, le 7 janvier dernier, une «lettre de soutien» à l’actuel directeur de wilaya, M. Hadj Benadda Ahmed, dont nous détenons une copie, qu’ils ont adressée au directeur général d’Algérie- Poste, en faisant part de leur satisfaction, quant à la manière de travailler, de celui-ci. Attestant, encore, que «depuis son installation, dans notre wilaya, une nette amélioration a été constatée dans tous les compartiments». Ensuite, quelques-uns d’entre eux nous ont déclaré que si d’aventure ce directeur vienne à partir, pour un motif ou un autre, ils remettront, tout de suite leur «démission collective».

Les commentaires sont clos.