Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°72

Les enseignants contractuels délogés par la police : plusieurs blessés

lundi 18 avril 2016 | Par Mallak Ayache et Rafik Aiouaz | tsa


Les enseignants contractuels rassemblés à Boudouaou depuis deux semaines ont été évacués par la force ce lundi à trois heures du matin. « Ils n’ont pas respecté la procédure réglementaire. Ils n’ont pas attendu le résultat de la médiation pour nous déloger. L’État vient de démontrer qu’il ne respecte pas ses propres lois », affirme à TSA, Idir Achour, membre du syndicat CLA.

« Ils nous ont fait monter dans des bus par la force pour emmener une partie des manifestants à Béjaïa et une autre à Ain Defla. On déplore lors de cette évacuation pas moins de cinq blessés dont une personne dans un état grave. Les blessés sont encore à l’hôpital ce lundi matin », ajoute Idir Achour qui assure que les manifestants comptent poursuivre leurs action jusqu’à obtenir gain de cause. « Le mouvement continue jusqu’à l’aboutissement des revendications », assure-t-il.

Selon le représentant syndical, les enseignants contractuels pourraient prochainement lancer une nouvelle marche au départ de Béjaia en direction d’Alger, identique à la « marche de la dignité » stoppée à Boudouaou. Les syndicats qui soutiennent le mouvement des enseignants contractuels, à savoir le CLA et le Cnapest, « comptent organiser leur conseils nationaux et reprendre la grève », selon la même source. tsa


La police évacue par la force le sit-in des enseignants contractuels protestataires à Boudouaou


C’était prévisible. Les enseignants contractuels qui observaient un sit-in dans la localité de Boudouaou, à l’est d’Alger, ont fini par être évacués de force par les forces de l’ordre, ce lundi matin. La position intransigeante de la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, suivie par les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur, puis celle, avant-hier, du Premier ministre, préludait à une intervention musclée contre les enseignants contractuels qui refusent de participer au concours national pour leur recrutement définitif. Ces enseignants qui demandent leur intégration depuis plusieurs années avaient entamé une marche depuis Béjaïa jusqu’à Alger, avant d’être stoppés par les forces de l’ordre à Boudouaou, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger, où ils observaient un sit-in depuis plusieurs jours. Les contractuels avaient alors entamé une grève de la faim, avant d’en être dissuadés par des représentants des syndicats de l’éducation qui ont décidé de servir de relais entre eux et la tutelle pour mener des négociations. Mais c’était peine perdue. La ministre de l’Education ayant refusé tout compromis, exigeant que ces enseignants qui ont été recrutés par ses services mais ne bénéficient pas du statut de permanents passent le concours national au même titre que les nouveaux diplômés, dans le cadre de la création de 38 000 postes d’emploi dans le secteur de l’éducation. Nouria Benghebrit a été jusqu’à accuser ces contractuels d’avoir été «employés par piston». De son côté, le ministre de l’Intérieur avait mis en garde les enseignants protestataires que l’Etat allait devoir recourir à la force publique s’ils ne se dispersaient pas et persistaient à occuper la rue. A partir de Constantine, Abdelmalek Sellal a porté l’estocade en soutenant sa ministre contre ces enseignants qui arguent de leur droit à être maintenus et confirmés dans leur fonction, vu les années d’expérience acquise dans le métier. Le Premier ministre a opposé un niet catégorique à la revendication de ces contractuels. Ce matin, le gouvernement a mis ses menaces à exécution, après plusieurs jours de tergiversation. La réaction des syndicats ne s’est pas fait attendre, puisqu’ils dénoncent en chœur ce passage à l’acte après avoir organisé une journée de grève en solidarité avec leurs collègues. Vont-ils compromettre les examens de fin d’année en annonçant une grève générale suite à ce qu’ils considèrent comme une atteinte à l’honneur de la corporation ? Nous le saurons très bientôt.
Karim Bouali Algérie patriotique


Abdelmak Sellal : «Il n’y aura pas de recrutement direct des enseignants contractuels»



Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, soutient sa ministre de l’Education dans la gestion du dossier des enseignants contractuels. Répondant à des questions de journalistes, Abdelmalek Sellal a affirmé qu’il ne peut y avoir de recrutement sans concours. «Il n’y aura pas de recrutement direct des enseignants contractuels. Ils doivent passer le concours», a-t-il assuré en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Constantine. Le Premier ministre a assuré qu’il était impératif de «respecter les lois», rappelant que «les textes régissant la Fonction publique exigent de passer par un concours de recrutement dans le but d’assurer l’égalité des chances pour tous». M. Sellal a réaffirmé la volonté du gouvernement à «donner la priorité à ces enseignants». Le Premier ministre a appelé à éviter toute politisation de la grogne des enseignants, estimant que «de par leur expérience, ces enseignants ont toutes les compétences et les chances de réussir à l’examen de recrutement». La réaction du Premier ministre intervient après plusieurs jours de sit-in observé par ces enseignants qui ont marché de Bejaïa jusqu’à Boudouaou pour réclamer leur recrutement d’office. Le refus de ces enseignants protestataires de rentrer chez-eux pour préparer le concours de recrutement prévu pour le 30 avril a fait réagir aussi le ministre de l’Intérieur, Norreddine Bedoui, qui a menacé, jeudi dernier, de recourir à la force pour évacuer les lieux du rassemblement. «Des mesures seront prises dans le cadre de la préservation de l’ordre public en cas de persistance du mouvement de protestation des enseignants contractuels à Boudouaou», avait-il affirmé en marge d’une séance plénière au Parlement. La ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, a, elle aussi, appelé les enseignants contractuels à mettre fin à leur action de protestation et à regagner leur poste de travail en attendant le concours de recrutement. Elle a invité ces enseignants à la sagesse pour leur bien et celui de l’école. Mais cela n’a pas mis fin à la protestation de ces enseignants qui sont toujours en sit-in à Boudouaou, ceinturé d’un important dispositif de sécurité composé de gendarmes et de policiers.
Sonia Baker Algérie patriotique


Déclarations de Benghebrit sur les contractuels:
Des propos qui attisent les tensions



Les réactions n’ont pas manqué d’affluer suite aux déclarations prononcées par la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, à l’encontre des enseignants contractuels.

Ces propos ont irrité les concernés et ont fait bouger leurs collègues qui ont manifesté contre l’attitude de la ministre qui était catégorique et ferme. Elle a réaffirmé l’impossibilité d’une intégration directe des concernés et soutenu que la majorité d’entre eux a été recrutée «par voie de piston et de connaissance». Pour le porte-parole des protestataires qui continuent leur mouvement, pour la troisième semaine, ces déclarations ne font qu’accentuer leur détermination à aller jusqu’au bout de leur action. «Nous n’allons pas baisser les bras et nous allons poursuivre notre mouvement.
C’est ainsi qu’a répliqué Bachir Saïdi, joint hier par nos soins. Ceci, avant de se féliciter du soutien apporté par leurs collègues dans plusieurs wilayas qui se sont rassemblés, hier, devant les différentes directions de l’éducation pour exprimer leur solidarité indéfectible avec leur cause. «Il y a même des étudiants de l’université de Boumerdès qui se sont déplacés pour nous soutenir», fait-il savoir.
Il a toutefois jugé humiliant «le fait d’envoyer des psychologues pour la prise en charge des contestataires. «Nous ne sommes pas des fous, nous exerçons un droit à la protestation conféré par la loi», rappelle Saïdi. Même son de cloche chez Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) pour qui les déclarations de la ministre reflètent bel et bien son échec quant au dénouement de cette crise. «De cette manière, la ministre déclare officiellement son échec et la solution maintenant est entre les mains du président de la République et du Premier ministre», critique le responsable syndical, accompagnant le mouvement des contractuels.
Idir Achour reproche à la ministre le fait qu’elle ait adopté une démarche qui divise au lieu d’unir. «Leur intention est de discréditer le mouvement», reproche-t-il.
Cette impasse qui perdure tourne à la démonstration de force, estime notre interlocuteur qui met en garde contre les répercussions de cette situation sur le troisième trimestre qui risque d’être en péril.
Il confirmera par ailleurs le maintien de la grève commune avec le Cnapeste, prévue pour aujourd’hui dans tous les établissements scolaires pour porter la responsabilité de cet agissement aux pouvoirs publics qui sont à l’origine du pourrissement de la situation, estime-t-on.

El Ghazi appuie la ministre
Se prononçant sur la question de la revendication principale des contractuels, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi a, de son côté, mis l’accent sur la nécessité de passer par un concours en respectant la réglementation en vigueur. «La participation au concours pour bénéficier d’une intégration concerne toutes les catégories, une mesure appliquée dans tous le secteur», a précisé, hier, le ministre en marge d’une conférence nationale destinée aux directeurs locaux des Caisses nationales des retraites (CNR).
El Ghazi, qui soutient la position de la ministre de l’Education dans sa façon de gérer ce dossier, a estimé que cette dernière «a traité la question avec sagesse en optant pour la voie du dialogue».

le temps d’Algérie K. A.


ELLE EST L’UN DES LEADERS DU MOUVEMENT DES ENSEIGNANTS CONTRACTUELS GREVISTES
Hanane, une gréviste pas comme les autres



L’Algérie ne sera jamais orpheline de femmes battantes. Celles-ci ont toujours pris des rôles de grande importance dans les combats que le pays a menés. L’Histoire de notre pays en est témoin. De génération en génération, la relève a toujours été assurée. Justement, Hanane est le nom que porte l’une de ces femmes. Traduit de l’arabe, ce nom est synonyme de douceur et de compassion.
Infatigable, inusable, le sourire toujours aux lèvres, la Hanane qui nous intéresse est l’une des leaders du Mouvement de protestation des enseignants contractuels. En Kabylie, on l’aurait appelée «ajgouallemass» (le pilier central) de ce mouvement pacifique. Nous l’avons vue pour la première fois à Ammal, lors de l’entrée du cortège des marcheurs qui venait de Béjaïa, dans le territoire de la wilaya de Boumerdès.
On nous l’a présentée comme le porte-parole. Alors qu’elle venait de participer à une étape d’une quarantaine de kilomètres, elle n’avait pas omis de sourire pour nous donner les premières explications et les motivations de cette marche unique dans l’histoire de la lutte citoyenne en Algérie. Et pourtant, Dieu seul sait combien elle et ses camarades ont enduré depuis leur départ de Béjaïa.
La fatigue jusqu’à l’extrême. La faim, le froid et le stress n’ont rien entamé de leur enthousiasme. Aucune animosité n’est palpable chez ces grévistes. Ils gardent toujours le respect des institutions du pays. Hanane, de son vrai nom Rahmani Oum El Kheir, y veille scrupuleusement. Les manifestants lui témoignent un grand respect.
A 25 ans, cette native d’Alger qui est établie à Haouch El Makhfi, à l’ouest de la wilaya de Boumerdès, s’est jetée dans la lutte syndicale pour défendre la dignité des enseignants contractuels et leurs droits, il y a trois mois.
«Ce sont les enseignants contractuels de Boumerdès qui m’ont choisie comme coordinatrice de cette wilaya. Nous nous rencontrions dans le local du Cnapeste de la wilaya de Boumerdès.» Elle accomplit son rôle admirablement. Avec quelques autres enseignantes, elle veille sur la cohésion et la solidarité du groupe.
L’horizon bouché des enseignants contractuels l’a obligée à entrer dans l’arène et des hommes comptent sur elle pour défendre leurs intérêts. Licenciée dans le système classique, elle a été ballotée pendant 4 ans entre plusieurs établissements scolaires de la région. Elle enseignait durant l’année 2015-2016 au lycée de la montagneuse Kherrouba, au pied du massif de Bouzegza. «Je prends 3 bus et je marche pendant une demi-heure pour rejoindre le lycée de Kherrouba.
Le soir, je refais le même trajet.» C’est peut-être le gage de son envie de dispenser le savoir et d’enseigner, mais le secteur ne lui offre pas la sécurité de l’emploi. Cette instabilité et le manque de considération ont fini par la jeter, elle et ses compagnons de combat, sur le trajet d’une longue marche depuis Béjaïa.
En fait pourquoi le choix de
Béjaïa ? «A Béjaïa, la population est cultivée et, avec tout mon respect pour les autres wilayas du pays, la mentalité de la population est différente de celle des populations des autres villes du pays. Je suis née à Alger et j’habite la wilaya de Boumerdès mais effectivement, à Béjaïa il y a une autre mentalité. Imaginez-vous, nous fermons la route pour protester et tenter de nous faire entendre et les automobilistes qui étaient coincés dans leurs véhicules et auxquels nous créons des désagréments descendaient de leurs automobiles pour nous encourager et nous disaient ‘‘allez-y les enfants, bon courage, nous sommes avec vous’’. Si c’était à Alger, nous aurions entendu autre chose. Les gens de Béjaïa nous ont bien reçus et encouragés, ils nous ont ouvert leurs cœurs.
Lorsque nous avons quitté Béjaïa, nous avons pleuré parce que nous savions que nous allions vers des difficultés, non pas de la part des populations qui nous ont aidés à Bouira et Boumerdès, mais de la part des responsables du secteur de l’éducation.» Elle se rappellera toujours de la charge violente de la police à Alger. Ce n’est pas le cas à Boumerdès, Bouira ou Béjaïa.
Comment se fait-il qu’une femme occupe un poste important au sein d’un collectif qui est dans une dynamique et un processus de combat, pacifique bien entendu ? «Ce sont les enseignants qui ont placé leur confiance en moi. Ils me disent si nous ne te voyons pas au premier rang nous ne pourrons plus avancer.»Elle et ses compagnons mènent un combat qu’ils peuvent gagner comme ils peuvent le perdre.
Quel bilan fait-elle de cette expérience. «Nous, nous ne perdons rien. Nous avons gagné une famille. Nous avons gagné des frères et des sœurs que même nos parents ne peuvent nous donner. Nous avons partagé la faim, des souffrances et l’espoir. Cette marche nous a appris des choses que toute une vie ne nous apprendra jamais.»
Dimanche, Hanane s’est effondrée, sous nos yeux, complètement épuisée. Elle a été évacuée vers un centre de santé. Rapidement, elle s’est relevée pour continuer son combat.
Abachi L le soir d’Algérie


Rassemblement des cadres syndicaux du SETE (UGTA) à Béjaïa


Le mouvement de solidarité ne cesse de s’élargir à Béjaïa avec les enseignants contractuels qui luttent pour arracher leur intégration «sans conditions ni concours», dans le secteur de l’éducation.
En grève de la faim depuis plusieurs jours, les enseignants contractuels bloqués à Boudouaou (Boumerdès) par les forces de l’ordre dans leur marche de la dignité sur Alger pour se faire entendre par la tutelle, ont enregistré, hier lundi, le soutien des cadres syndicaux du SETE, affilié à l’UGTA. Plusieurs dizaines de syndicalistes ont observé un rassemblement devant le siège de la Direction de l’éducation de Béjaïa à l’appel du SETE pour apporter leur soutien «indéfectible» aux enseignants contractuels grévistes de la faim dans leur combat. Les cadres syndicaux du SETE dénoncent avec «force la position tranchante de la tutelle, qui reste catégorique ,quant au dénouement de ce problème, à savoir l’intégration sans condition des enseignants contractuels», écrit dans une déclaration le SETE qui déplore cette situation, aussi «bien alarmante qu’inhumaine», des contractuels.
Le SETE rappelle au département de Benghebrit que des intégrations d’enseignants contractuels qui se trouvaient dans la même situation ont été déjà observées dans les années 1992,1998 , 2002 et 2011. «Personne n’a crié gare à l’époque pour une quelconque violation des textes réglementaires et des lois de la République», réplique le SETE à l’argumentaire de la loi de recrutement mis en avant par la ministre de l’Education. Aussi, les cadres syndicaux du SETE ont appelé à une conférence de wilaya dans l’après midi d’hier au terme de leur rassemblement pour «décider des actions à mener à l’avenir», a-t-on fait savoir. Par ailleurs, la coordination de wilaya du Snapap a appelé de son côté l’ensemble de ses adhérents (éducation, santé, administration) à une marche de soutien aux enseignants contractuels pour aujourd’hui à Béjaïa.
A. Kersani le soir d’Algérie


Oran :

Les conseillers d’éducation et les censeurs se mobilisent:
Quand les corps spécifiques désavouent leur statut



par Houari Barti le quotidien d’Oran
L’heure est à la mobilisation parmi les fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’éducation nationale. Le coordinateur national des censeurs, M. Boulmaache Fahim, affilié au Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), a procédé hier à l’installation officielle de la coordination des censeurs de la wilaya d’Oran. Une cérémonie d’installation qui s’est déroulée en présence du coordinateur chargé du secrétariat général, M. Derradji Mustapha, et du secrétaire général de la SNTE-Oran, M. Zoubir Houari. La cérémonie a été également marquée par la présence de M. Tewfik Benallou, coordinateur national des conseillers de l’éducation (anciennement appelés surveillants généraux), organe également affilié à la SNTE. Selon M. Boulmaache, Oran est la 17e wilaya du pays à se doter d’une coordination des censeurs, dans le cadre d’une tournée initiée il y a près d’un mois visant à structurer les coordinations de wilaya. Une démarche visant également à se rapprocher de la base et ouvrir le débat sur un certain nombre de revendications exprimées par la coordination nationale, notamment celle ayant trait à « la révision totale du décret exécutif n°12-240 du 29 mai 2012 modifiant et complétant le décret exécutif n°08-315 du 11 octobre 2008 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’éducation nationale ». « Une loi qui a lésé des postes pédagogiques clés comme les conseillers de l’éducation et les censeurs », a affirmé, pour sa part, le coordinateur national des conseillers de l’éducation, M. Tewfik Benallou. « Notre action tend donc vers la revalorisation des fonctions de conseillers de l’éducation et de censeurs », a-t-il souligné. Selon des correspondances transmises au ministère de l’Education nationale, les conseillers d’éducation demandent la promotion de leur corps de la catégorie 14 vers la catégorie 15 alors que les censeurs demandent à bénéficier de la catégorie 17 au lieu de la 16. Parmi les autres revendications, celle concernant la prime de bonification de 145 points calculée selon un point indiciaire de 45, soit 8.775 dinars que les fonctionnaires des corps spécifiques de l’éducation nationale ne touchent plus depuis 2010. »Les censeurs et les conseillers d’éducation, a-t-on estimé, sont victimes de la même discrimination. Alors que les postes qu’ils occupent sont censés être des promotions, ils sont classés à des catégories inférieures ou égales à celles de certains professeurs qu’ils ont eux même supervisés «. Une situation qui traduit au grand jour un manque d’équité dans le système des valeurs régissant ces corps. Il est à noter enfin que des rassemblements de protestation et de soutien aux enseignants contractuels sont programmés par les deux coordinations demain, devant les directions de l’éducation de l’ensemble du territoire national


Chlef: Sit-in de fonctionnaires de l’éducation



par Abbad Miloud le quotidien d’Oran
Des fonctionnaires des économats du secteur de l’éducation nationale ont observé, ce mardi, un sit-in devant la porte de l’entrée principale du siège de la direction de l’éducation nationale. Les revendications professionnelles, au nombre de douze, sont mentionnées dans une lettre datée du 12 du mois courant, signée par le président du bureau de wilaya de l’U.N.P.E.F., adressée à Mme la ministre de l’Education nationale sous couvert de M. le directeur de l’éducation de la wilaya de Chlef et dont une copie a été remise à notre journal.

Cinq revendications sont relatives à diverses primes (encadrement, gestion des cantines scolaires etc…). Nous pouvons lire encore : «les agents et agents principaux doivent être promus au grade d’adjoint économe au même titre que leurs collègues du secteur», «la prime de gestion financière doit avoir un effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008», «modification de la décision ministérielle n°829 se rapportant aux missions des fonctionnaires des services chargés de la gestion financière des établissements scolaires», «application effective des points contenus dans les procès verbaux suite à la grève qui a eu lieu le quatrième trimestre 2014».

Débrayage cyclique:
Grève des praticiens de la santé publique

par Mohamed Mehdi le quotidien d’Oran

Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) entame aujourd’hui la première journée d’une grève cyclique pour protester contre la non prise en charge de ses revendications consignées, pourtant, dans un accord datant de près d’une année.

Le président et le secrétaire général national du SNPSP, Dr. Lyès Merabet et N. Chibane, ont animé hier un point de presse pour exposer dans le détail les principales raisons de ce débrayage et, surtout, pour expliquer les raisons du retrait de la délégation du syndicat lors de la réunion de conciliation, prévue le 12 avril dernier, avec des représentants du ministère de la Santé (MSPRH), en présence de représentants du ministère du Travail.

Concernant cette réunion, le SNPSP précise, comme il l’a également expliqué dans une lettre adressée au ministre, que son retrait était motivé par le fait que «les représentants du MSPRH sont également membres de la commission mixte centrale qui n’a pas respecté la fréquence des réunions de cette commission et dont certains éléments ont commis de graves dépassements à l’encontre des syndicalistes du SNPSP au niveau national», indique Dr. Merabet.

Il est rappelé que les «engagements pris lors de la réunion de conciliation de mais 2015 n’ont toujours pas été respectés», d’où l’exigence de «la présence de Monsieur le Ministre ou du Secrétaire général du ministère» pour garantir une «application» des décisions. Le président du SNPSP estime que des membres de la commission mixte centrale, représentant le MSPRH, «font traîner» les discussions et «ne respectent pas les décisions».

Parmi ces représentants du ministère, un «chargé des relations avec les partenaires sociaux» qui «a tout fait dans le mauvais sens» depuis «deux ans», affirme Lyès Merabet. Selon le président du SNPSP, ce cadre (dont il ne cite pas le nom) est «concerné par certains de nos conflits». «Il était médecin à l’EPSP des Ouacifs (wilaya de Tizi Ouzou) avant d’être détaché au ministère au titre de médecin inspecteur», explique Lyès Merabet. «Il a des intérêts à préserver. Et il bénéficie du soutien de la FNTS, affiliée à l’UGTA», ajoute Merabet qui explique aussi que ledit cadre, «perçoit une indemnité de risque de contagion, alors qu’il n’ouvre pas droit».

En outre, le SNPSP dénonce les «propos graves» de la «présidente de la commission centrale» tenus le 12 avril dernier dans lesquels elle déclare, «devant les représentants du ministère du Travail», que la grève du SNPSP «est motivée par des considérations non professionnelles». «Nous l’avons invitée à retirer ses propos, elle a refusé», indique le président du SNPSP.

Alerte à la violence

Concernant les revendications du syndicat, les responsables du SNPSP insistent sur les «graves risques» qu’encourent les professionnels de la santé en raison du «phénomène de violence» qui prend de l’ampleur dans les structures de santé. «Nous ne voulons pas commencer à comptabiliser nos morts, après les blessés», alerte Dr. Merabet qui rappelle les «promesses non tenues» par la tutelle d’installer des «caméras de surveillance» et de «coordonner avec les services de sécurité» pour instaurer une surveillance «ne serait-ce que dans les zones à risque», dit-il.

Concernant les «entraves au libre exercice de l’activité syndicale», il cite «un échantillon» de plusieurs cas dans différentes régions du pays. «Dans certaines wilayas c’est la jungle», affirme Merabet citant le cas des représentants du SNPSP dans un établissement de santé publique à Oum El Bouaghi qui, «pour obtenir l’accusé réception d’une demande pour organiser une assemblée générale, ont dû recourir à un huissier de justice», pour qu’à la fin, le directeur de la structure en question «leur refuse le droit de tenir cette AG». Il cite également le cas de ce «médecin légiste» (à Tipasa) qui a été sanctionné pour avoir «fait état des mauvaises conditions de travail» lors d’une émission radio.

Cette première journée de grève entamée aujourd’hui sera suivie par deux autres journées prévues les 25 et 26 avril qui seront ponctuées par un « sit-in national devant le ministère de la Santé le 26 avril à 11h». En cas de non prise en charge des revendications, le mouvement se poursuivra par « trois autres journées de grève prévues les 2, 3 et 4 mai 2016».

Lyès Merabet rappelle que le SNPSP est représentatif à «près de 70%», soit «12.300 adhérents sur environ 18.000 praticiens de la santé publique» et que la grève concerne les structures qui comptent des adhérents du syndicat à l’exclusion des CHU.


Oran :
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Ils revendiquent la révision du statut particulier:
Sit-in des auxiliaires en anesthésie et réanimation de santé publique

par S. M. le quotidien d’Oran

Les auxiliaires médicaux en anesthésie réanimation (AMAR) exerçant dans les structures sanitaires publiques, dans la wilaya d’Oran, ont observé, hier matin, un rassemblement de protestation devant la direction de la Santé et de la Population pour exiger la révision du statut particulier de la corporation, avec amendement des articles relatifs à la formation et à la promotion de ce décret exécutif n°11-235 du Aouel Chaâbane 1432 correspondant au 3 juillet 2011, jugés «incohérents» par les concernés. Des dizaines d’auxiliaires médicaux en anesthésie réanimation de santé publique, de la wilaya d’Oran ont commencé à affluer vers la direction de la Santé, dès 10h, pour répondre à l’appel de leur syndicat national SNAMARSP/UGTA qui a programmé d’autres sit-in devant les autres DDS, à travers le territoire national.

Les délégués des AMAR que nous avons interrogés sont unanimes : «il est urgent de réviser le statut particulier de notre corporation». Ils ajoutent : «Nous réclamons un glissement des AMAR dans les catégories 13 et 14 avec validation des acquis et expériences professionnelles. Nous demandons, également, de suspendre le mode de formation initial interne et préserver celui du circuit externe (projet en cours est encadré par le statut particulier 11-121 qui viole l’ordonnance 06-03 du statut général de la Fonction publique). Nous voulons que la formation à ce métier soit faite en 5 ans (bac+5) à l’exemple de celle des sages-femmes au lieu de bac+3, actuellement. Les infirmiers font, aujourd’hui, des études durant 3 ans, suivies de 3 autres années de pratique, puis un concours pour accéder à 2 ans d’études et être considérés, finalement, comme des aides anesthésistes.

Il existe, en fait, 112 auxiliaires médicaux en anesthésie réanimation, activant dans les établissements sanitaires de la wilaya, alors que leur nombre est estimé à 5.000, au niveau national. Il est à noter que, selon les délégués syndicaux des AMARSP, cette action de protestation n’a causé aucune entrave à l’activité hospitalière. «Aucune opération programmée n’a été annulée ou reportée, aujourd’hui, dans l’ensemble des structures sanitaires de la wilaya. Nous avons assuré le service minimum, dans tous les services», précise ce syndicaliste.


Constantine: Les cheminots en grève ouverte


Les représentants de la section syndicale de la SNTF de Constantine ont entamé une grève ouverte jusqu’à l’intervention du directeur général de la SNTF. Plus de 60 travailleurs se sont rassemblés le matin pour bloquer l’accès à la gare située à Bab El Kantra et celle de Sidi Mabrouk. Aucun train n’a quitté la station hier. Les travailleurs des chemins de fer de la région de l’Est ont répondu favorablement à l’appel de leur syndicat qui avait décidé d’entamer une grève illimitée qui a paralysé tous les services. «Aucun train ne sortira du dépôt situé dans la banlieue de Sidi Mabrouk si nos revendications ne sont pas satisfaites», ont affirmé les grévistes. Selon leur représentant, Belmokhi Laïd, «nos problèmes sont un cumul de points soulevés depuis plusieurs années et non résolus jusqu’à présent». Il s’agit des conditions difficiles dans lesquelles exercent les cheminots en plus de la mauvaise gestion prônée par le directeur régional et les responsables locaux notamment ceux du service clientèle. Les cheminots exigent l’intervention du directeur général de la SNTF pour «mettre fin aux agissements irresponsables des responsables locaux». En plus, les grévistes entre chefs de train et contrôleurs revendiquent la régularisation de leur statut et une rémunération selon le statut déterminé dans leurs contrats, signés il y a plus de quatre ans avec la tutelle. «Nous avons été recrutés en tant que chefs de train et contrôleurs mais les salaires que nous touchons ne correspondent pas à ces fonctions», clament-ils. Un suivi à 100% a été affiché hier avec des regroupements des cheminots pour débattre de la situation et dénoncer l’attitude de la direction régionale concernant la non-prise en charge de leurs doléances. Le SG de la section syndicale a affirmé que les travailleurs se battent depuis quatre ans pour remettre les «choses» sur les rails. Mais le responsable régional est venu chambouler la donne et paralyser la démarche des travailleurs qui exercent dans des conditions difficiles. «Il faut voir dans quelles conditions travaillent les agents de train», affirment les cheminots décidés à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Notons qu’une première action de protestation a été observée la semaine dernière par un arrêt de travail de trois heures.

I. T. le temps d’Algérie


Les travailleurs de Sogral-Béjaïa en colère


Les employés de la gare routière de Béjaïa, annexe de la Société de gestion de la gare d’Alger (Sogral), sont en grève depuis deux jours.
Ils revendiquent la revalorisation de la prime PVR à 45%, à l’image de leurs collègues d’Alger au lieu de 2%, le paiement d’une prime annuelle équivalant à un mois de salaire et la rémunération des heures supplémentaires qui s’étalent de 21h à 5h du matin. Les travailleurs exigent également de l’administration de fixer une seule date de versement des salaires et de définir un nouvel organigramme et des tenues de travail. Notons que cet arrêt de travail n’a pas affecté le déplacement des voyageurs, mais il porte un sérieux préjudice financier aux caisses de la société.
N. D. el watan


Ferdjioua: Le ton se durcit à la SONARIC

par B. Bousselah le quotidien d’Oran

Les travailleurs de l’unité Sonaric de Ferdjioua spécialisée dans les appareils de chauffage et climatiseurs, qui étaient en grève à leur deuxième mois (arrêt des ateliers), ont cadenassé hier le portail de l’usine pour paralyser, cette fois-ci, l’activité commerciale, empêchant le personnel administratif d’y accéder mis à part le directeur de l’unité. Cette grève a été relatée dans notre précédente édition. A l’entrée de l’usine, on lisait sur une banderole accrochée sur le portail : « le PDG de l’entreprise doit partir »; les grévistes reprochent à celui-ci « sa persistance à poursuivre en justice les représentants des travailleurs pour avoir enclenché cette grève illégale ». Pour ces derniers, leur section syndicale a été aussitôt dissoute par l’Union locale de l’UGTA. Un bras de fer qui monte d’un cran en dépit des tentatives de médiation du PDG et des directeurs centraux ainsi que les différents élus de la nation effectuées sur site, selon le directeur de l’unité. Le même responsable ajoute que les pertes évaluées jusque-là par l’audit s’élèvent à vingt milliards de centimes.


Tlemcen : Les employés de l’ex-Enajuc dans la rue


Boussand Khellaf, désormais ex-directeur gérant de la Sarl Techni Food, nous explique: «Le 9 mars 2016, un huissier de justice, accompagnd’un escadron de la Gendarmerie nationale et de responsables de l’Enajuc, ont fait irruption dans l’enceinte de l’unité pour nous chasser comme de vulgaires intrus, ceci au moment où les ouvriers s’apprêtaient à démarrer une production de pulpe de pomme.» Cette situation concerne l’exécution d’un jugement rendu en 2004 pour le montant restant de la location (15 millions de dinars). «Devant cette procédure rocambolesque, nous crions haut et fort notre indignation et amertume au vu de nos sacrifices consentis pour maintenir en l’état le patrimoine, et ce, depuis 1997», s’insurge-t-il encore.
L’unité Safsaf a été reprise sous forme de cession au profit des travailleurs, et ce, dans le cadre de la cession des actifs des entreprises publiques aux salariés en 1997.
Concernant les mesures d’accompagnement promises par l’Enajuc et le holding agroalimentaire divers, le président du directoire a transmis une note d’orientation datée du 3 mars 1997, informant les travailleurs des dispositions qu’ils ont prises en leur faveur, à savoir : constitution par les travailleurs d’une société, dont le capital sera constitué par une partie des indemnités de départ volontaire (60% par candidat), signature d’un contrat de location-gérance, en attendant la cession définitive, signature par le holding d’un engagement d’appui à la confection d’un plan de charge (rachat d’une partie de la production réalisée, vente des produits Enajuc…), abattement de 15% sur le prix de cession, paiement à tempérament sur une période de 20 ans, période de grâce de 5 ans, etc.
«Malgré les difficultés liées à cette reprise, après 18 ans, nous, travailleurs, en tant qu’entité juridique, avons capitalisé une longue expérience en matière de transformation des fruits et légumes et jouissons d’une notoriété régionale et nationale caractérisée par le versement pour l’entreprise Enajuc de 9 millions de dinars et l’acquisition de deux chaînes pour l’absorption des excédents des matières agricoles de la région, entre autres», précise M. Khellaf.
En dépit de tous ces efforts, et des circonstances économiques des entreprises algériennes actuellement, pour une histoire de créances facilement honorables, l’entreprise mère a carrément coupé l’herbe sous les pieds des travailleurs de Safsaf pour les déloger et les jeter à la rue. Les hautes autorités de l’Etat sont interpellées sur le sort de cette unité productrice. el watan

Régions : Bouira
Des agents de sécurité en grève illimitée



Des dizaines d’agents de sécurité chargés de la sécurisation des abattoirs de volaille d’Aïn Laloui et Sidi Ziane à la sortie ouest de Bouira, sont en grève depuis le samedi dernier pour protester contre les conditions lamentables dans lesquelles ils travaillent.
Selon une requête transmise à différents responsables de la wilaya et dont nous détenons une copie, les agents de sécurité reprochent à la société de gardiennage qui les emploie un certain nombre de points comme leur non déclaration à la sécurité sociale, la non régularisation des salaires mensuels et les congés annuels, le refus de la société employeuse de leur délivrer les ATS, ni le versement des allocations familiales, les ponctions sur salaire récurrentes et enfin, la non-conformité des fiches de paie. En somme autant de problèmes soulevés à maintes reprises aux responsables de cette société de gardiennage d’abord directement, ensuite par l’intermédiaire de l’inspection du travail qui avait essayé en présence du responsable de la dite société, une réunion de conciliation mais sans résultat.
Aussi, les agents de sécurité espèrent-ils avec ce mouvement de grève illimité, attirer l’attention des responsables en haut lieu, dont ceux du ministère du Travail et de la sécurité sociale sur leur situation surtout que, selon eux, même le salaire mensuel net qu’ils perçoivent est inférieur au SNMG, avec 17 500 dinars, quand il est perçu en entier alors que la majorité du temps, ce salaire est revu à la baisse pour cause de ponctions souvent injustifiées.
Y. Y.

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