Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°82

Retraites : la CNR paye près de 86 milliards de DA chaque mois

Slimane Melouka, DG de la CNR.

Slimane Melouka, DG de la CNR. New Press
Les dépenses mensuelles de la Caisse nationale de retraites (CNR) en matière de pensions et allocations de retraite ont atteint près de 86 milliards DA en 2016, en hausse de près de 18% par rapport à la moyenne mensuelle de 2015, a appris l’APS auprès de la caisse qui prévoit des dépenses de 1 000 milliards DA pour toute l’année en cours. «La dépense mensuelle de la CNR est passée de 73 milliards de dinars en janvier 2015 à près de 85,7 milliards de dinars en mai 2016, en matière de pensions et allocations de retraites», a indiqué la même source, qui révèle que la caisse gère plus de 2,8 millions de dossiers de retraites. Au total 2 880 180 dossiers de pensions et allocations de retraites, sont gérés par la CNR, dont 2 016 817 retraites normales (âge 60 ans), 594 247 retraites proportionnelles, 261 717 retraites sans conditions d’âge, 507 retraites anticipées et 6 892 retraites servies à l’étranger.
Pensions et allocations de retraite
– La dépense mensuelle de la CNR passe de 73 milliards de dinars en janvier 2015 à près de 85,7 milliards de dinars en mai 2016.
– La dépense annuelle de la CNR passe de 797 milliards DA en 2014 à 507 milliards DA uniquement pour le 1er semestre (janvier-juin) de 2016.
Augmentation du nombre de bénéficiaires
La CNR enregistre 130 000 nouveaux dossiers en 2014, 180 000 en 2015, et 100 000 nouveaux dossiers durant le 1er semestre (janvier-juin) 2016. La caisse a enregistré 130 000 nouveaux dossiers en 2014, 180 000 autres en 2015, alors que pour le premier semestre (janvier-juin) 2016 seulement, elle a enregistré 100 000 nouveaux dossiers, selon les responsables de cet organisme qui s’attendent à 200 000 nouveaux dossiers d’ici à la fin de l’année en cours. L’augmentation des dépenses d’une manière «constante» est due à l’augmentation du nombre de bénéficiaires de cet organisme à caractère «hautement social», a-t-on expliqué. S’agissant de la dépense annuelle, la même source a fait savoir que le montant est passé de 797 milliards DA en 2014 à 507 milliards DA uniquement pour le premier semestre (janvier-juin) de 2016, une somme qui va dépasser les 1 000 milliards DA pour toute l’année en cours, soit une augmentation de 200 milliards DA durant cette période de référence (2014-2016).
Revalorisation de 2,5% des pensions de retraite à partir de juillet
Une revalorisation de pensions et allocations de retraite de 2,5% pour l’année 2016 a été mise en application et les retraités percevront cette augmentation à partir du mois de juillet en cours, selon la même source qui précise que l’impact financier de cette revalorisation est évalué 20 milliards DA annuellement, à la charge de la CNR. Pour améliorer la qualité des prestations servies aux retraités, la caisse a entrepris plusieurs actions, notamment, en matière de suivi permanent du traitement et l’allégement lié à la constitution des dossiers de retraite, notamment, en ce qui concerne l’accès au registre national automatisé d’état civil et le suivi des travaux des commissions nationales et locales de recours.
La tenue régulière et périodique (tous les mois au niveau local et tous les trimestres au niveau national) de réunions de travail avec le partenaire social pour le maintien du climat social et la participation aux travaux du comité sectoriel chargé de la simplification et l’amélioration des procédures administrative, notamment, pour le déploiement du guichet polyvalent à travers l’ensemble des agences locales de la CNR, figurent parmi ces actions. La caisse a également procédé au renforcement et à la redynamisation des cellules d’accueil du citoyen, de la communication et de l’écoute sociale, au niveau de l’ensemble des agences locales de la CNR, et ce dans le cadre du travail de proximité, a-t-on affirmé. Pour l’intensification des démarches dans le cadre du dispositif d’aide à domicile, au profit des catégories particulières de retraités et leurs familles, (handicapés, invalides et dépendants), la caisse a procédé à une formation des assistantes sociales en vue d’optimiser et d’améliorer leurs actions sur le terrain. Au plan de la modernisation des méthodes de gestion, la mise en œuvre du plan directeur informatique constitue un outil performant de gestion moderne, intégrant les différentes fonctions liées à la liquidation et au paiement des prestations de retraite, précédemment exécutées soit manuellement, soit au niveau de plusieurs logiciels séparés.
La CNR a également procédé à la diversification des modes de paiement des pensions et allocations de retraite à travers le canal bancaire (BDL) à compter du 1er juillet 2015 et qui touche 43 239 retraités déjà au 30 juin 2016. Le plan de modernisation prévoit aussi le lancement d’une opération de gestion électronique des documents (GED) des dossiers de retraites dont la phase de numérisation qui constitue l’étape la plus importante est en cours de finalisation.
R. N


Les députés souhaitent revoir leur système de retraite

19 juillet 2016 | Par Achira Mammeri tsa

« Injuste » et « arbitraire ». C’est ainsi que les députés qualifient le règlement qui régit leurs retraites. Les élus n’ont pas hésité d’ailleurs à soulever cette question, ce mardi 19 juillet, à l’APN, à l’occasion d’une journée parlementaire consacrée au « rôle de l’institution législative dans le sillage de la nouvelle Constitution ».

Berrabah Zebar, vice président de l’APN chargé de la législation a tenu à rassurer les députés que le dossier est pris en charge par « le bureau de l’APN », avant de rappeler « une vérité » : « L’opinion doit savoir qu’à aucun moment les parlementaires n’ont revendiqué l’augmentation de leurs indemnités ».

Les députés ont en revanche saisi le bureau de l’APN pour revoir « le système de retraite », a-t-il révélé. Ils dénoncent précisément une disposition dans le règlement et le statut du Parlement qui exclut d’emblée les années passées par le parlementaire au sein des sociétés économiques, privées et publiques, ou dans l’activité libérale ou commerciale, dans le calcul de la retraire des élus.

Des rencontres ont été tenues avec des représentants du ministre des Finances, ainsi que celui du travail. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a été saisi de la question et un dossier a été transmis au président de l’APN, Larbi Ould Khelifa. Zebar évoque « un droit clair ».

En attendant, les députés se sont donc penchés sur le rôle que doit jouer le Parlement dans la nouvelle Constitution. Les différents intervenants, essentiellement issus du FLN, se sont contentés de reprendre les dispositions prévues dans la nouvelle loi fondamentale, adoptée en février sans débat.

D’ailleurs un député FLN s’est même interrogé sur l’intérêt d’accorder des droits « à une opposition qui a boycotté les discussion sur la nouvelle Constitution ». Les députés ont omis de parler de l’absentéisme au Parlement. Un phénomène qui a pris de l’ampleur ces derniers temps. Les questions relatives sur le refus du Premier ministre et de certains membre de son gouvernement de venir à l’APN pour répondre aux questions orales des députés ont été esquivées.

La centrale syndicale n’arrive pas à établir la nomenclature des Métiers pénibles
Retraite anticipée :l’Ugta à la peine
Seulement 10% des métiers seraient pénibles, estime le ministère du Travail.


Les fédérations UGTA, confrontées à la difficulté de trancher, ont proposé une autre alternative, celle qui consiste en la suppression de la retraite proportionnelle tout en préservant la retraite sans condition d’âge.

Invitées à transmettre les fiches techniques et les postes de travail concernés par la pénibilité et dont les titulaires pourraient continuer à ouvrir droit au départ à la retraite sans condition d’âge, les fédérations nationales UGTA, qui ont exprimé déjà leur désaccord avec la direction nationale de la Centrale syndicale quant à la suppression de la retraite anticipée, peinent à établir l’inventaire des catégories professionnelles pouvant prétendre à faire exception à la décision de la dernière tripartite de supprimer la retraite anticipée.
Selon nos sources, les responsables des fédérations ont été embarrassés par la directive de la Centrale syndicale qui leur demande de fournir la liste des postes susceptibles de bénéficier de la retraite sans condition d’âge. “Une mission qui risque de créer des tensions au sein des lieux de travail et des entreprises d’autant plus que cette responsabilité relève beaucoup plus des responsables des entreprises que des syndicats”, affirme un syndicaliste de Boumerdès. Hormis des travailleurs qui exercent au sud du pays où la plupart vont certainement bénéficier de cet avantage, les autres secteurs risquent de connaître des tensions lors de l’élaboration de la liste des postes de travail.
C’est pour cette raison d’ailleurs que les fédérations UGTA appréhendant ce risque ont
proposé une autre alternative, celle qui consiste à la suppression de la retraite proportionnelle tout en préservant la retraite sans condition d’âge.
La proposition des fédérations risque de ne pas être acceptée par le gouvernement qui maintient sa décision de supprimer dans son intégralité l’ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 instituant le départ à la retraite proportionnelle et la retraite sans limite d’âge. Selon nos informations, le département du ministère de Travail ne veut pas aller au-delà de 10% des postes de travail concernés par la pénibilité. De leur côté les 16 syndicats autonomes ne lâchent pas prise, ils menacent de durcir leur position lors de la prochaine rentrée sociale si le gouvernement maintient sa décision d’annuler la retraite sans condition d’âge.
Des fédérations de l’UGTA risquent de ne pas suivre l’avis de leur direction, à l’exemple de la Fédération des pétroliers (FNTPGC) qui s’est déjà exprimée par communiqué exigeant “officiellement et solennellement le gel de cette décision”. Ce sont les énormes pressions des travailleurs de Hassi R’mel et Hassi Messaoud qui ont poussé cette fédération à prendre cette position. Ainsi l’idée de prendre en compte le degré de pénibilité lors des calculs du départ à la retraite ne fait pas l’unanimité ni au sein de l’UGTA ni au sein des syndicats autonomes.
De son côté, le Premier ministre Abdelmalek Sellal ne cesse de tirer la sonnette d’alarme, en alertant sur les risques importants qui pèsent sur l’avenir de la Caisse nationale de la retraite au cas où la proposition de la tripartite tarderait à être adoptée.

M. T.


Djezzy propose une nouvelle offre de départ volontaire à ses salariés


L’opérateur de la téléphonie mobile Djezzy vient de lancer une offre de départ volontaire à l’ensemble de ses salariés ayant au moins une année d’exercice au sein de l’entreprise.
Les employés de Djezzy ont été destinataires mardi soir d’un email leur proposant de quitter l’entreprise volontairement en contre-partie d’une prime variant selon certains critères, dont la durée d’expérience et le nombre d’enfants à charge, apprend elwatan.com auprès d’un cadre de l’entreprise.
La prime jugée « conséquente » par l’entreprise est considérée comme « médiocre » par les employés, comparée à ce qu’ils auraient pu obtenir dans d’autres sociétés. Le délai de soumission des candidatures est fixée au 25 juillet et le comité de direction est chargé de les étudier.
Pour M.Salim Tamani, responsable des relations publiques et médias de Djezzy, cette décision répond à un plan de transformation de l’entreprise qui consiste à faire de Djezzy un fournisseur de services numériques de référence. Il ne s’agit donc pas d’une réduction d’effectif, selon notre source mais plutôt d’un « réajustement du modèle opérationnel pour être plus agile ». D’ailleurs, précise-t-il, Djezzy compte recruter de nouveaux profils universitaires, notamment des informaticiens et des ingénieurs qui peuvent mieux accompagner cette démarche.
Pour un autre cadre, cette réduction d’effectif est un choix logique pour l’entreprise qui doit répondre à certaines contraintes économique. «L’entreprise fonctionne avec plus de 4000 employés alors qu’elle peut le faire avec seulement 2000. Donc il est tout à fait normal de vouloir réduire la masse salariale », nous explique-t-il.
Sur les réseaux sociaux, des bruits courent sur la mauvaise santé financière de Djezzy qui expliquerait le recours à cette offre pour la seconde année consécutive. Djezzy a lancé en août 2015 une offre de départ volontaire pour ses cadres.
Des employés de Djezzy appréhendent, sur les réseaux sociaux, de subir des pressions s’ils n’exprimaient pas la volonté de quitter l’entreprise. La loi les protège-t-elle ? En tout cas à l’issue de la première offre en 2015 le ministre du Travail a assuré les employés de son soutien.
Mina Adel el watan

Enseignants contractuels: Un sit-in empêché


Le rassemblement national qui devait regrouper hier les enseignants contractuels devant l’annexe du ministère de l’Education nationale, à Alger, a été annulé. Une centaine de contractuels ont été empêchés de protester et dénoncer les résultats du concours de recrutement des 28 000 enseignants.

En effet, les forces de l’ordre ont dispersé les protestataires, tôt le matin, sans heurts. Contacté par nos soins, Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), affirme que «trente minutes après, le rassemblement a été dispersé.
Cependant, le ministère a réagi en envoyant le directeur du personnel sur les lieux.
Ce dernier, sous prétexte d’être trop occupé par les résultats du baccalauréat, leur a promis un rendez-vous très proche, afin d’étudier leur situation».
Notre interlocuteur a ajouté : «Pour nous, la solution doit voir le jour, le ministère est appelé à tenir ses promesses, et si notre problème persiste, nous allons jusqu’au bout de nos actions de protestation, marches et sit-in». Idem pour Bachir Saïdi, coordinateur national des enseignants contractuels qui nous a déclaré :
«Notre première réaction, c’est que juste après l’annulation du rassemblement, on a tenu une réunion au niveau du siège du CLA en présence des représentants de plusieurs wilayas, il a été décidé que prochainement nous allons organiser des actions de protestation devant chaque direction de wilaya, à l’échelle nationale».
Saïdi a ajouté que la coordination qu’il représente a adressé, dernièrement, une demande d’audience au ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, et qu’elle n’a pas encore répondu. Il est à rappeler ici que la ministre s’est exprimée déjà sur le sujet des contractuels non retenus et affirmé à maintes reprises que l’examen s’est déroulé dans la «transparence» et que l’expérience professionnelle des enseignants contractuels a été prise en considération, avant de justifier le non-affichage des notes de l’examen écrit par souci de veiller à la crédibilité de l’examen oral.

le temps d’Algérie Smail Mimouni


Oran :
Ils demandent le départ du SG de la direction de l’Education:
Trois syndicats protestent devant l’Académie

par Houari Barti le quotidien d’Oran

Trois syndicats de l’Education, à savoir : la SNTE, le CLA et l’UNPEF se sont mobilisés, hier, pour la tenue d’un rassemblement de protestation devant la direction de l’Education d’Oran. Principal objet de ce mouvement, exiger le départ du secrétaire général de la direction de l’Education de la wilaya d’Oran, M. Heddadj Abdelkader. Quelques dizaines de protestataires, principalement les membres des bureaux de wilaya des trois syndicats sus-mentionnés mais aussi des instituteurs et professeurs qui ont tenu à prendre part au rassemblement, se sont ainsi déplacés, hier, devant le siège de la direction de l’Education de la wilaya d’Oran pour faire entendre leurs voix, au premier responsable du secteur dans la wilaya et dénoncer ainsi ce qu’ils nomment «les agissements» du secrétaire général de la direction de l’Education. Il faut dire que le directeur de l’Education de la wilaya d’Oran est déjà au courant, depuis assez longtemps, du problème qui oppose les trois syndicats au SG de la D.E, affirment les protestataires. Une lettre signée par les responsables locaux de ces trois syndicats a même été adressée à la ministre de l’Education nationale, où il est fait mention de ses agissements. Dans cette missive, dont une copie nous a été adressée, les syndicats accusent le secrétaire général de la direction de l’Education de la wilaya d’Oran, d’agissements «irresponsables» dans l’exercice de ses fonctions. On y dépeint un personnage qui utiliserait «la menace à l’encontre de l’ensemble des employés du secteur», en justifiant ce comportement par «sa prétendue connaissance personnelle avec Mme la ministre». On l’accuse également d’être responsable des «blocages» constatés dans la gestion des affaires courantes de la direction à travers ce qui est qualifié de «ses ingérences continues et inopportunes dans l’ensemble des services». Le secrétaire général de la direction de l’Education est aussi accusé de ne «pas réagir aux préoccupations exprimées par les employés» ni «de donner suite aux dossiers qui lui sont soumis par les syndicats du secteur», ce qui a donné lieu, selon les rédacteurs de la lettre «à une situation d’impasse entre l’Administration et les partenaires sociaux». Il est à noter, enfin, que le secrétaire général de la direction de l’Education que nous avons sollicité pour répondre à ces accusations, s’est abstenu de tout commentaire, déclinant notre invitation.

Bechar
Sit-in des employés de la DSA


Excédés par des promesses non tenues qui se prolongent indéfiniment, le personnel administratif et technique de la direction des services agricoles (DSA) s’est rassemblé devant le nouveau siège flambant neuf pour élever de vives protestations.
Dans la matinée de mardi, ils étaient environ 70 agents encadrés par la section syndicale de l’UGTA à laquelle ils sont affiliés, pour protester contre leurs conditions de travail insupportables, affirment-ils. Le représentant de la section syndicale a énuméré les griefs pour lesquels les travailleurs agissent ainsi, en indiquant que ces derniers sont d’abord dépourvus de mobilier de bureau. «Les agents ne disposent ni de téléphone ni d’autres moyens de communication (Internet par exemple) ni d’équipements tels les appareils de climatisation indispensables en cette période de forte canicule (45°C) et pas même de chaises !»
La liste des griefs ne s’arrête pas là, ajoute le syndicaliste, qui a fait état de «blocage des promotions au choix depuis plusieurs années des agents méritants pour les grades supérieurs». A noter que les services agricoles fonctionnent depuis 2013 avec un responsable intérimaire et attendent toujours la nomination d’un directeur.
La nouvelle bâtisse qui abrite l’administration, inaugurée il y a quelques jours seulement, se caractérise par des malfaçons (au niveau du plafond, maçonnerie, crépissage, etc.) et défauts de symétrie à l’intérieur visibles en plusieurs endroits, conséquence du manque de suivi rigoureux du bureau d’études en charge du projet, soulignent des cadres de cette administration.
M. Nadjah el watan


Monde : Tchad
Grève contre les salaires impayés à l’approche de l’investiture de Deby


La crispation sociale est montée d’un cran mercredi au Tchad avec une grève dans le secteur public, s’ajoutant à la tension politique maintenue depuis avril par l’opposition qui conteste la réélection du président Deby.
L’Union des syndicats tchadiens (UST) a lancé «un arrêt de travail dès mardi dans tout le secteur public avec un service minimum dans les hôpitaux» pour cause de salaires de juin impayés, alors que l’Etat subit la chute des cours du pétrole.
«Si rien n’est fait, l’UST tiendra pour responsable le gouvernement de tout ce qui adviendra», avertit le syndicat dans un communiqué, exigeant «le paiement immédiat et sans condition» des salaires. La grève est «illimitée», a indiqué à l’AFP un responsable de l’UST.
A l’hôpital général de N’Djamena, les services tournaient au ralenti en dehors des urgences, a constaté un journaliste de l’AFP. Cette grève intervient alors que l’opposition politique a appelé dimanche les Tchadiens «à répondre aux mots d’ordre qu’elle va lancer» d’ici la nouvelle investiture du président Idriss Deby Itno le 8 août.
Au pouvoir depuis 1990, le président Deby, 64 ans, a été réélu en avril au premier tour pour un cinquième mandat avec 61,56% des voix. L’opposition dénonce «un hold up électoral», demande un nouveau scrutin et exhorte la communauté internationale à reconnaître «la nature dictatoriale» du régime. Le Tchad est un allié de la France et des Occidentaux dans la lutte contre les groupes djihadistes dans la région. La capitale N’Djamena accueille le QG de l’opération militaire française Barkhane.
Le Tchad, pays pétrolier de 12 millions d’habitants, subit une chute de ses recettes liée à l’effondrement des cours du brut. «En 2016, le PIB réel devrait connaître une décélération accentuée», selon le FMI.

le soir d’Algérie


Régions Est Skikda

Conditions de travail des éboueurs à Skikda
Risques et ingratitude

Ne bénéficiant pas d’équipements de protection, ces agents ramassent les ordures à mains nues, s’exposant à des blessures ou à des morsures des rats.
Un de nos collègues a été mordu par un rat. Il a été hospitalisé et il est actuellement en convalescence. Ce grave accident s’est produit il y a moins d’un mois à la cité Merj Eddib. On a beau faire attention pour éviter ces rongeurs, mais on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise», témoigne un membre d’une équipe d’éboueurs de Merj Eddib, la plus grande cité-dortoir de la ville de Skikda. Mais, il y a pire que les rats, racontent ces éboueurs. «Les gens ne se gênent pas pour jeter les bris de verre et autres objets tranchants avec leurs déchets ménagers.
Ils ne prennent même pas le soin de les mettre à côté pour qu’on puisse les voir et éviter ainsi d’éventuels accidents», ajoutent-ils.
Composée de quelques éléments, l’équipe s’attelait, vers 20h, à vider les bacs débordant de déchets et infestés de rats. Certains éboueurs portaient des gants, mais d’autres n’en avaient pas. Ils ramassaient à main nue des sacs d’ordures en enfonçant leurs mains dans le tas. «On s’est habitués. Il nous arrive de nous blesser des fois, mais que faire, on n’a pas le choix», témoigne un éboueur.
Le chef d’équipe ne tarde pas à intervenir : «On leur a donné des gants de protection, mais ils préfèrent ne pas s’en servir. On ne peut tout de même pas les obliger à les porter. Nos éboueurs sont bien équipés, on leur donne aussi des casques munis d’une lampe frontale pour qu’ils puissent distinguer le contenu des bennes et éviter tout déchet dangereux», lance-t-il, sans conviction aucune, car sur les 6 éboueurs, seuls trois portent des gants usés et un seul dispose du fameux casque.
Les seules choses que partagent ces éboueurs sont les risques et les banals gilets portant le logo de l’entreprise communale chargée de la collecte des déchets dans cette immense cité de la zone basse de la ville. Ils ne sont désormais qu’un faire-valoir dont usent certains élus qui vont jusqu’à fructifier la misère des autres pour «monnayer» leurs bulletins puisque la campagne électorale des prochaines législatives bat déjà son plein à Skikda.

Khider Ouahab

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