Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°90

Ils se réuniront samedi
Les syndicats autonomes déterminés à hausser le ton

Les treize syndicats autonomes, regroupés dans une intersyndicale, menacent de hausser le ton. L’intersyndicale se réunira, samedi prochain, à Alger, pour déterminer les prochaines actions de protestation. L’option d’aller vers une grève illimitée n’est pas écartée.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Les déclarations du ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale écartant vraisemblablement toute possibilité de répondre à la revendication des syndicats autonomes concernant le maintien de la retraite anticipée ou de les associer à l’enrichissement du nouveau projet de loi n’ont pas entamé la détermination de l’intersyndicale.
Cette dernière est décidée à aller au bout de ses revendications. Les treize syndicats autonomes réunis au sein d’une intersyndicale se réuniront samedi pour décider de leur prochaine feuille de route de protestation. Ces derniers sont même déterminés à hausser le ton après des mouvements de grève cyclique qui ont paralysé certains secteurs comme l’éducation et la santé à hauteur de 75%, selon les chiffres des syndicats, contredits par les pouvoirs publics qui minimisent l’impact de la grève des 17, 18, 24 et 25 octobre derniers.
«Vu que les pouvoirs publics font la sourde oreille et affichent du mépris à notre égard, nous sommes contraints d’aller vers d’autres formes de protestation plus radicales», a déclaré Meziane Meriane, coordonnateur du Snapest. Ce dernier n’exclut pas le recours à la grève illimitée accompagnée par des rassemblements ou des marches sur tout le territoire national. Rien n’est encore décidé pour le moment.
Les syndicats devront voter sur place ce samedi pour la prochaine forme de protestation. «La fuite en avant des pouvoirs publics ne va rien régler, nous demandons un débat large pour enrichir l’avant-projet de loi sur la retraite car il y a des mécanismes à mettre en place au lieu de la supprimer», estime Meziane Meriane. Les syndicats autonomes se félicitent de la mobilisation des travailleurs autour de leur mouvement appelé «le mouvement de la dignité» et ce, malgré «les provocations du ministre du travail qui accuse les syndicats autonomes de vouloir politiser ce dossier», ont-ils souligné dans un communiqué.
L’intersyndicale affirme son maintien à sa plateforme de revendications qui tourne autour du maintien de la retraite anticipée, de sa participation à l’élaboration du code du travail et la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs.
S. A. le soir d’Algérie


RETRAITE ANTICIPÉE ET CODE DU TRAVAIL
El-Ghazi accuse les syndicats autonomes
et des partis de «politiser le dossier»



Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale accuse ouvertement les syndicats autonomes et certains partis politiques de «politiser» le dossier du code du travail, «trompant», pour ce faire, l’opinion publique.
Mohamed Kebci – Alger (Le Soir) – Mohamed El Ghazi, qui s’exprimait, hier lundi, dans un point de presse, en marge d’un regroupement national des directeurs d’agence de wilaya de la Casnos (Caisse nationale des assurances sociales des non-salariés), tenu à la nouvelle agence Alger-Ouest, à El-Biar, a regretté, en effet, que l’on «refuse» un projet de loi, celui du travail, alors que le dossier n’est même pas à l’ordre du jour».
«Nous ne l’avons pas encore étudié et quand il le sera, on le présentera aux partenaires sociaux, à la tripartite avant de le présenter au Conseil du gouvernement puis au Conseil des ministres avant d’être envoyé au Parlement», a encore soutenu le ministre.
Une association à l’élaboration de ce projet de loi qui constitue une des revendications de l’Intersyndicale qui a enclenché, hier lundi, sa seconde grève de deux jours après celle observée la semaine écoulée, aux côtés de celle portant maintien de la retraite anticipée et sans condition d’âge que le projet de loi portant régime des retraites prévoit de supprimer.
«Ce qui ne constitue, selon le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, point un acquis social» comme le soutiennent les syndicats autonomes, puisque, a-t-il expliqué, faisant partie de l’arsenal de conditionnalités imposées par le FMI dans le sillage de l’ajustement structurel durant les années 1990.
A propos toujours des acquis sociaux que l’on estime sérieusement remis en cause consécutivement à la crise financière induite par la chute drastique des cours du pétrole, El-Ghazi s’est voulu rassurant, affirmant que ceux-ci ne seront nullement touchés, en voulant pour preuve la part du lion des transferts sociaux dans le projet de loi de finances 2017 avec 35% du budget global pour l’année prochaine. Avec, également, l’implacable lutte menée contre le chômage ramené à 9,9%.
Un recul appréciable de 1,5% quand on sait, a-t-il ajouté, qu’un taux de baisse de 0,5% est fêté comme il se doit ailleurs. Un «ailleurs» appelé encore à la rescousse par El-Ghazi pour «rappeler» que l’âge de départ à la retraite en Allemagne est de 67 ans, de 62 en France et de 63 ans en Italie et en Espagne, estimant «injuste» un départ à la retraite à 45 ans. Pour lui, ceux qui plaident pour le maintien de la retraite anticipée et sans condition d’âge ne nourrissent que des «intérêts personnels, loin de ceux du peuple», s’interrogeant sur «l’intérêt» à partir à la retraite avec la moitié du dernier salaire comme pension si un autre «emploi informel» n’attendait pas l’intéressé. Notamment dans l’enseignement où nombre de bénéficiaires de la retraite anticipée versent aussitôt dans des cours de soutien dans des «garages» ou dans des écoles privées «sans couverture sociale».
Sur le même registre, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a signifié la disponibilité du gouvernement au dialogue avec les partenaires sociaux et ce, selon lui, a «contrario» de ce que « prétendent» les syndicats autonomes.
Précisant que «la Constitution n’oblige nullement le gouvernement à associer les syndicats à l’élaboration des projets de lois», il a rappelé que ses collègues de l’éducation nationale, de la santé, de la population et de la réforme hospitalière ont eu à se concerter avec les syndicats autonomes maintes fois.
Et de préciser avoir accédé au désir de ces syndicats qui ont «exigé de Nouria Benghabrit ma présence avant de décider de bouder ladite rencontre, eux qui espéraient certainement à ce que je ne réponde pas favorablement à cette sollicitation».
M. K.


Rouiba: Sit-in des travailleurs de la SNVI


Le front social s’agite. A Rouiba, le poumon de l’industrie automobile a été secoué, hier, par une manifestation grandiose. Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ont observé un sit-in devant le siège de la direction générale pour dénoncer le blocage que connaît l’entreprise.

«Notre entreprise traverse une période difficile car elle n’arrive pas à atteindre ses objectifs de production», nous dira un membre du syndicat de la division véhicule industriel. «Les pouvoirs publics ont injecté 17 milliards de centimes d’aide afin de relancer la production mais en vain», se plaint notre interlocuteur. «Comment se fait-il que seulement 25% de l’objectif initial de produire plus de 2000 véhicules tracé en début de l’année ont été atteints alors que l’Etat avait décidé de plusieurs plans de sauvetage de l’entreprise», regrette encore notre interlocuteur. Les manifestants qui observent un sit-in pacifique devant la plus grande entreprise de la zone industrielle de Rouiba dénoncent, par la même, la situation chaotique de leur entreprise et le manque de vision dans la concrétisation des partenariats. Des travailleurs se sont interrogés quant à l’avenir de l’entreprise et de leurs emplois qui sont, selon eux, menacés. «Comment expliquer cette situation alors que les plans d’investissement et de sauvetage arrivent pratiquement chaque année, et la production peine à redémarrer normalement ? N’y a-t-il pas un but derrière ça, notamment de saper nos acquis, ce qui est une menace pour la pérennité des emplois ?», s’interroge un syndicaliste. Les 7000 travailleurs de la SNVI ont aussi dénoncé la décision des pouvoirs publics d’annuler le projet de retraite anticipée tout en rappelant les conséquences fâcheuses sur les acquis des travailleurs et la stabilité des emplois.

Amar Ouali le temps d’Algérie


UGTA
Sidi Saïd réunit son état-major à Oran


L’UGTA «délocalise» ses réunions. Cette fois-ci, elle a choisi la capitale de l’ouest du pays pour réunir durant deux jours son état-major.
Abder Bettache – Alger (Le Soir) – Mieux, la réunion des membres de la commission exécutive nationale (CEN) sera élargie aux secrétaires généraux des Fédérations et des Unions de wilayas, dont la réunion se tiendra à l’hôtel Le Méridien d’Oran.
Selon des sources syndicales, la réunion de l’état-major de l’UGTA traitera de plusieurs points relatifs au monde du travail.
Les questions à l’ordre du jour d’un large débat au sein de la société occuperont l’essentiel des débats de la Direction nationale de l’UGTA.
La montée au créneau des syndicats autonomes et la colère de sa base syndicale sur des questions qui occupent depuis quelques temps les devants de la scène nationale n’ont pas laissé indifférente la Direction nationale de l’UGTA. Cette dernière se voit plus que jamais interpellée par les questions d’actualités, notamment la problématique de la révision du système de retraite ou encore le nouveau code du travail. Ce dernier, de l’avis de tous les spécialistes de la question sociale, aura des conséquences «négatives» sur le monde du travail, «s’il venait à être validé dans sa mouture initiale».
La réunion de la direction de la Centrale syndicale intervient également dans un contexte particulier où des voix se sont élevées pour dire que l’UGTA est sur le point de «perdre le terrain de la contestation sociale». A ce sujet, il est important de noter que l’Intersyndicale qui vient de sortir d’une démonstration de force de deux jours dans le secteur de la Fonction publique a appelé à l’organisation d’une manifestation la veille de la célébration de l’anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération.
Il est à noter que cette réunion organique de l’UGTA est intervenue après l’autre montée au créneau des syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba, qui ont demandé à leurs représentants syndicaux de la centrale de se positionner sur les questions de l’heure.
A. B. le soir d’Algérie


Projet de loi sur la retraite
L’UGTA avance ses pions



La réaction de la base syndicale de l’UGTA, par la voix des cadres syndicaux de la zone industrielle de Rouiba, au projet de loi sur la retraite, reflète-t-elle la nouvelle position de la centrale syndicale vis-à-vis de cet épineux problème ? A quelques jours du débat sur la question au niveau de l’APN, l’UGTA décide de se replacer, pour ne pas laisser la contestation seulement aux syndicats autonomes.
Abder Bettache – Alger (Le Soir) -Les cadres syndicaux de la zone industrielle de Rouiba, réunis jeudi passé en session extraordinaire, ont menacé de recourir à toute action qu’ils jugent appropriée pour défendre les acquis des travailleurs, notamment la préservation de la retraite anticipée.
Pour le secrétaire général de l’union locale de Rouiba, «la base syndicale est déterminée à aller au bout de ses revendications, car elle estime que les erreurs commises par les autres ne doivent pas être payées par les travailleurs».
S’adressant aux députés, le secrétaire général de l’union locale, Messaoudi Mokdad, a mis en garde «tous les responsables concernés» en cas d’adoption de la nouvelle loi sur la retraite qui a déjà «vidé les entreprises et les administrations de leurs meilleurs cadres avant même sa promulgation».
Joint hier, il a réitéré la position des cadres syndicaux en déclarant que «nous rejetons les arguments infondés avancés par le gouvernement pour justifier la suppression d’un droit fondamental car le déséquilibre de la Caisse des retraites n’est nullement lié à la structure démographique ni au nombre des retraités, mais les vraies raisons se trouvent du côté du faible emploi, de l’évasion fiscale et des fausses déclarations à la Cnas».
Le poids de la direction nationale de l’UGTA sur la question a été déterminé par la présence à ladite réunion du secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile et cuir et un des proches du secrétaire général, M. Abdelmadjid Sidi-Saïd.
La présence de M. Amar Takjout est révélatrice de ce repositionnement de la centrale syndicale sur le dossier de retraite. La bataille rude sur le dossier de retraite est réellement annoncée.
A. B.

Retraite : l’intersyndicale paralyse l’école
24 Oct, 2016


L’appel à deux nouvelles journées de protestation dans la fonction publique, lancé par l’intersyndicale des syndicats autonomes a été particulièrement suivi dans le secteur de l’éducation nationale. Comme lors du premier cycle de la grève, les syndicats autonomes, au nombre de 17, ont réussi leur pari en paralysant la majorité des établissements scolaires à travers le pays. A Alger, on parle d’un taux de suivi dépassant les 80%. La plupart des établissements scolaires n’ont dispensé aucun cours. Le mot d’ordre de grève a été diversement suivi dans les autres secteurs, comme la santé, l’administration et la formation professionnelle. Le débrayage a été globalement suivi dans les grandes villes. A Oran, le taux de suivi de la grève est de 60%, selon le coordinateur régional ouest de l’Unpef, Mohamed Madani. De son côté, le coordinateur de wilaya du Conseil syndical des enseignants des lycées d’Algérie (CLA), Abdelatif Medina, avance un taux de 89% dans les établissements du secondaire uniquement.

Une bonne partie des primaires, des CEM et des lycées de Sétif, de Constantine, d’Annaba, de Tizi Ouzou, de Bouira, de Béjaïa, de Blida et de bien d’autres wilayas ont été paralysés. A Relizane, le mouvement de protestation a atteint un taux de 71,92%, alors que les services de l’éducation avancent un taux de suivi de 29,20%. A Mostaganem, le taux de suivi de ce débrayage, observé dans certains établissements scolaires, n’a pas dépassé les 12,86%, selon l’administration, alors que les syndicalistes avancent un taux de suivi de 60%. La grève est faiblement suivie au sud du pays. A Ouargla, il y a eu un taux de suivi de 46,2%.

Le plus grand taux de suivi de cet appel à la grève de deux jours a été relevé dans le palier primaire avec 53,3%, le cycle moyen avec 52,7% et le secondaire avec un taux de 32,3%. L’appel à la grève vise à faire pression sur le gouvernement pour revenir sur sa décision de supprimer la retraite sans condition d’âge. L’intersyndicale va poursuivre son débrayage demain. Elle risque d’appeler à d’autres actions de protestation si le gouvernement continue d’ignorer sa revendication d’annuler le projet de loi relatif à la retraite et leur association à l’élaboration du nouveau code du travail.

Hani Abdi Algérie patriotique

Fonction publique:
Nouvelle grève de l’intersyndicale

par Moncef Wafi le quotidien d’Oran

La mobilisation syndicale sera, de nouveau, confrontée à la réalité du terrain, à partir d’aujourd’hui, dans sa deuxième salve de grève cyclique entamée le 17 octobre dernier.

Pour deux jours, les 24 et 25 octobre, l’intersyndicale autonome de la Fonction publique persiste et signe dans son bras de fer avec le gouvernement jusqu’à satisfaction totale de ses revendications. Ces prochaines 48 heures seront, certainement, cruciales dans la vie de l’intersyndicale qui compte sur la poursuite de la mobilisation des fonctionnaires dans l’Education, la Santé, la Formation professionnelle et l’Administration publique escomptant faire mieux que les chiffres enregistrés, lors de la première phase des débrayages.

Selon les chiffres communiqués par les représentants syndicaux, le taux national du suivi de cette grève a atteint 70% dans les communes, 40% dans l’administration de l’Enseignement supérieur, 76,30% dans les différents corps de l’Education, 75% dans la Santé, 79% dans la corporation des vétérinaires et 48% dans les structures de la Formation professionnelle.

De son côté, le gouvernement a donné d’autres pourcentages de la mobilisation, les réduisant à leur plus simple expression, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, avançant un taux de suivi de 9,24%.

Dans sa première évaluation, l’intersyndicale autonome de la Fonction publique, réunie jeudi dernier, au siège national du SNPSP, a réitéré son attachement à la plate-forme de revendications contenue dans le préavis de grève, concernant les dossiers de la retraite, du code du travail et du pouvoir d’achat. En prévision de l’arrêt de travail d’aujourd’hui, les 13 syndicats ont appelé «la base et les travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique à se mobiliser et à unifier leurs rangs et poursuivre la lutte syndicale afin de protéger leurs acquis et faire valoir leurs doléances» face à ce qu’ils qualifient d’«atteintes aux libertés syndicales» dénoncées dans un communiqué rendu public. L’intersyndicale rapporte «les menaces et les répressions» subies par les délégués syndicaux et les travailleurs grévistes «via des réquisitions illégales», citant en exemple le cas «des représentants du SNPSP, traduits en justice et ceux de la SNATEG licenciés illégalement». Le Dr Merabet, président du SNPSP avait indiqué qu’«en plus de l’interdiction d’affichage et l’empêchement des syndicalistes de tenir des assemblées générales, deux délégués du SNPSP ont été convoqués, en référé, par le tribunal de Sidi M’hamed, pour un motif lié à la manifestation qui a eu lieu, il y a plusieurs mois. Il est clair que l’objectif des responsables du secteur n’est autre que d’entraver notre action». Le bloc syndical de la Fonction publique, dénonçant également le mutisme du gouvernement et sa fuite en avant, a appelé les politiques et les représentants du peuple, «à assumer leurs responsabilités en rejetant les projets de loi en voie d’être présentés». L’intersyndicale, et en absence de propositions concrètes du gouvernement, promet de durcir le mouvement dans la durée.

Leur conseil national a tranché hier
Les paramédicaux se retirent de l’Intersyndicale


L’Intersyndicale perd l’un de ses adhérents. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé de se retirer du groupe des syndicats autonomes qui protestent contre la suppression de la retraite anticipée et sans condition d’âge. Le conseil national du syndicat qui s’est réuni hier a décidé du gel de la grève.
Le ministre de la Santé qui a rencontré le syndicat lundi dernier a pris l’engagement de prendre en charge les doléances soulevées par les paramédicaux. Ces derniers ont eu l’engagement de participer aux travaux de la commission nationale chargée de l’application de la nouvelle loi sur la retraite. Ils vont tenter ainsi de classer leur fonction parmi les métiers à haute pénibilité leur permettant de toujours bénéficier de la retraite anticipée.
«Le paramédical ne peut plus exercer efficacement son métier à un certain âge et devient ainsi un danger pour le patient. Nous n’avons pas les mêmes réflexes à 60 ans qu’à 50 ans ni la même vue pour pouvoir prodiguer des soins», justifie M. Messaouden, membre du bureau du SAP.
S. A. le soir


lundi, 24 octobre 2016
Education nationale / Réforme des retraites : Benghebrit défend le projet et rappelle que les grévistes seront «ponctionnés»

Écrit par FARID MELLAL Reporters

La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a longuement évoqué, hier à Alger, le problématique dossier des retraites et le mouvement de grève qui en a découlé.

«La question de la retraite n’est pas restreinte au seul secteur de l’Education nationale. C’est une question nationale», a d’abord dit Mme Benghebrit, tout en assurant du bien-fondé de la démarche entreprise par le gouvernement Sellal relative à la suppression de la retraite anticipée.
«L’annulation du régime de la retraite anticipée ne constitue nullement un bouleversement. Ce n’est pas un changement en profondeur, puisque les départs à la retraite sont toujours fixés à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. Bien au contraire, c’est un retour à la norme », a défendu la ministre. Cette décision a été prise en raison des répercussions du déficit de la Caisse nationale des retraites, a expliqué la ministre. Plus encore, a-t-elle martelé, la courbe ascendante des départs à la retraite anticipée coûte cher au secteur de l’Education nationale, plus grand pourvoyeur d’emplois dans la Fonction publique.
Elle cause un déficit important de l’encadrement pédagogique, d’enseignants, s’entend. Se voulant conciliante, la ministre a rappelé que des ateliers sur « la retraite » ont été organisés avec les partenaires sociaux pour essayer de les convaincre d’adhérer à la démarche du gouvernement Sellal. Aussi, hier à Alger, la ministre a affirmé que les enseignants grévistes subiront des ponctions de salaires, tout en estimant que cette mesure est « normale et légale », car « les lois de la République doivent être appliquées dans tous les cas ».
Elle a même fait part de son souhait de voir les élèves, faute de cours, bénéficier d’activités ludiques et culturelles tels des conférences, des visites de musée et autres. Sur ce chapitre, elle a déclaré qu’un protocole existe. La ministre a, de même, assuré les parents d’élèves, que même privés de cours, leurs enfants seront gardés au sein des établissements scolaires.
Pour le seul secteur de l’éducation, le
nombre de départs à la retraite des enseignants a atteint, au 31 août 2016,
30 584 dont 28 465 (93%) en retraite
anticipée et le reste, 2 119 départs (7%), ont atteint l’âge réglementaire de la retraite.
La tutelle entend pallier ces départs massifs en puisant dans la liste de réserve composée de quelque 148 683 enseignants. Le dernier concours de recrutement dans le secteur de l’Education nationale, le 30 avril 2016, a drainé environ un million de candidats. Sur ce chiffre, 692 019 ont déposé effectivement leurs dossiers et concouru aux épreuves écrites et orales. 120 175 candidats ont été admis. Les postes vacants ont été pourvus à hauteur de 63 000 nouveaux recrutements dont 4 498 contractuels.
Le ministère de l’Education nationale a organisé, hier à son siège à Alger, une journée portant sur la présentation du site Web Tawdif.education.gov.dz, une plateforme nationale de recrutement d’enseignants des trois paliers. Des représentants des ministères de l’Intérieur, de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, et les responsables de la Fonction publique ont également été conviés. Les deux associations de parents d’élèves, l’ANPE et la FNPA, ont délégué leurs représentants. Le Snapest et le SNCCOPEN n’ont pas boudé la rencontre. Un séminaire national d’évaluation avant la fin de l’année en cours suivra, a-t-on annoncé.

Skikda: Des travailleurs de l’Education protestent

par A. Boudrouma le quotidien d’Oran



Un groupe d’une cinquantaine de travailleurs affiliés à l’Union nationale du personnel de l’Education et de la Formation professionnelle (UNPEF), tous faisant partie des personnels de l’économat, ont observé dans la journée d’avant-hier un sit-in devant le siège de la direction de l’éducation situé au pôle administratif de la cité Aissa Boukerma.

Par cette action, les travailleurs entendaient protester contre la mesure de la direction de l’éducation de suspension à titre conservatoire de deux adjoints économes en attendant leur traduction devant la commission de discipline. C’est à la suite du refus des deux adjoints économes de se conformer à une réquisition de la direction de l’éducation pour la prise en charge d’autres établissements pour pallier un manque d’effectifs. Du côté de l’UNPEF on estime que les deux travailleurs sanctionnés sont dans leur droit de refuser d’appliquer la réquisition. Cependant, ils n’ont pas le statut d’économe pour prendre en charge d’autres établissements sauf s’ils désirent de leur propre gré faire une faveur. Selon les syndicalistes, il a été convenu pourtant avec le directeur de l’éducation de ne pas recourir aux sanctions. Du côté de la direction de l’éducation on a soutenu que l’on s’est conformé à la réglementation pour suspendre les deux employés et qu’il appartient à la commission de discipline de statuer sur leur cas, jugeant que l’appel de l’UNPEF n’a été suivi que par une faible partie des travailleurs. L’objectif de la réquisition des personnels de l’économat obéissait à une nécessité de service ; elle visait à combler le manque d’effectif constaté dans certains établissements et éviter la perturbation du service.


Bouira : Tension à l’ENAD de Sour El Ghozlane


Travailleurs et cadres de l’entreprise se sont opposés à toute idée de délocaliser le siège social de l’entreprise vers Alger.

Le personnel administratif du groupe industriel Enad, sis au chef-lieu de commune de Sour El Ghozlane, au sud de Bouira, ont entamé, dimanche, un mouvement de grève illimité pour protester contre la décision prise par le groupe Algeria Chemical Specialites (ACS) du transfert du siège social de l’ENAD. Les fonctionnaires se sont opposés à «cette mesure décidée à la hâte et sans consulter les travailleurs», dénoncent-ils.

Dans une correspondance adressée au ministre de l’Industrie et des Mines, les cadres de l’entreprise, appuyés par les syndicalistes de l’entreprise, demandent du ministre de procéder à l’annulation de cette décision relative au transfert du siège social de l’ENAD vers Alger. Ils réclame par ailleurs «la présence quotidienne du directeur général par intérim de l’entreprise et de renoncer à toute idée de transférer le siège social vers Alger, qui est basé à Sour El Ghozlane depuis 1985».

L’entreprise nationale de fabrication de détergents et autres produits d’entretien traverse depuis des années une crise financière. Des centaines de travailleurs — plus de 380 — notamment ceux recrutés à titre de contractuels, ont été remerciés ces trois dernières années.

Des investissements décidés par l’Etat n’ont pas été concrétisés sur le terrain, ont par ailleurs déploré des cadres de l’entreprise. Résultat : l’usine ENAD, qui était l’une des plus importantes à l’échelle nationale de par sa capacité de production et surtout pourvoyeuse d’emplois dans la région, est à l’arrêt depuis des mois. Contacté par téléphone, le directeur général par intérim de l’ENAD n’a pas souhaité nous répondre. –
Amar Fedjkhi el watan

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