Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°91

Les travailleurs de la SNVI poursuivent leur grève et exigent la venue du ministre de l’Industrie

Par Hadjer Guenanfa |



Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) poursuivaient, ce mercredi 2 novembre, leur grève malgré le versement de leurs salaires, a-t-on appris de sources syndicales. « Les salaires ont été versés avant-hier soir. Mais les travailleurs disent qu’ils ne vont pas sortir chaque mois. Ils veulent une solution définitive », précise un syndicaliste.

« Les travailleurs pensent aujourd’hui à l’avenir de l’entreprise. L’État a donné de l’argent à la SNVI mais il n’y a pas d’investissements. Il n’y a pas d’activité. Les travailleurs se retrouvent à ne rien faire », explique-t-il. Selon lui, le problème lié au retard dans le versement des salaires n’était « qu’une goutte qui a fait déborder le vase ».


Les travailleurs de la SNVI Rouiba en grève

Les employés de la SNVI ont voulu rencontrer le premier responsable de l’entreprise, sans succès. « Il ne veut pas voir les travailleurs qui sont maintenant déterminés à poursuivre la grève jusqu’à ce qu’ils obtiennent un résultat. Ils demandent également à ce que le ministre de l’Industrie vienne », assure notre interlocuteur.

Rouiba
Les travailleurs de la Snvi observent une journée de protestation

Les milliers de travailleurs de toutes les unités de la SNVI (Société nationale des véhicules industriels) ont organisé hier durant toute la journée une protestation en désertant leurs ateliers.
Cette énième protestation risque de durcir à la reprise du travail c’est-à-dire mercredi. Les protestataires ont formulé trois revendications. L’une d’elles est conjoncturelle. Elle concerne le retard mis pour le virement, d’une partie du personnel payé par le biais des CCP, des émoluments du mois d’octobre. Par contre leurs autres revendications sont des dossiers lourds et l’un d’eux a une portée nationale. Il s’agit du rejet du projet de loi de la réforme des retraites.
Ce n’est pas la première fois que les travailleurs de la SNVI élèvent la voix pour dénoncer le projet du gouvernement. La troisième revendication est plutôt la crainte quant à l’avenir de cette entreprise pour laquelle l’Etat a déversé des centaines de milliards de dinars pour son redressement économique et financier.
Les travailleurs n’y voient rien venir et ils le font savoir. Pour plus d’explications les protestataires exigent la présence du P-dg du Groupe SNVI pour plus d’éclaircissements.
A. L. le soir d’Algérie



SYNDICATS

Sidi Saïd dénonce les grèves



Ce jeudi, le secrétaire général de l’UGTA a abordé la question de la grève, considérant que son organisation syndicale est experte en la matière mais favorise le dialogue.
«Quand nous, nous faisions des grèves, les gens dormaient, ils n’étaient pas encore nés. Nous, nous avons un doctorat dans les mouvements de grève depuis longtemps, mais aujourd’hui nous avons un doctorat dans la concertation et la communication.»
Tout en affirmant que là est la clé de la paix et de l’épanouissement et de la stabilité sociale et économique, Sidi Saïd se dit convaincu qu’à travers un débat mené avec sagesse, on trouve des facilités à solutionner les problèmes. Et de dire «l’anarchie n’apporte rien, à la fin de la grève qu’as-tu apporté pour les travailleurs ?».
Venu présider une réunion des membres du secrétariat national et des secrétaires généraux des unions de wilayas de son organisation, en présence du ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjemaâ Talaï, en qualité de représentant du Premier ministre, ce jeudi le SG de l’UGTA a tenu à rappeler deux décisions historiques prises par le président de la République. La réconciliation nationale et le paiement par anticipation de la dette algérienne.
Cette dernière décision prise par le président de la République a permis, dira Sidi Saïd, d’éviter le licenciement de milliers de travailleurs. «Cette intelligence de décisions importantes permet aujourd’hui de traverser une étape difficile en toute sérénité. Et je considère que notre mobilisation aujourd’hui a un rôle important ; créer la confusion, verser dans l’insulte, c’est facile.»
Pour le SG de l’UGTA, l’authenticité des convictions protège tout un chacun, «lorsqu’on participe en tant qu’acteur pour construire le pays, quelles que soient nos divergences, gardons en considération la stabilité du pays. Personne n’a le droit de casser cette stabilité et cette paix, c’est une ligne rouge pour nous tous parce qu’en cas de déstabilisation on paiera tous».
A. B. le soir d’Algérie

RÉUNION DE L’INTERSYNDICALE, HIER, À ALGER
La grève reconduite à l’unanimité

Par Abdellah BOURIM – Dimanche 30 Octobre 2016 L’expression

Le mouvement se radicalise

La date et les modalités des actions à venir de l’intersyndicale seront arrêtées, samedi prochain.

Les membres de l’intersyndicale qui se sont réunis, hier, à Alger, pour décider des modalités de leurs actions de protestation ont reporté leur rencontre à samedi prochain faute de la tenue des assemblées générales des syndicats composant le front hors la loi sur la réforme de la retraite et le nouveau projet du Code du travail, tout en maintenant le recours à la grève à l’unanimité.
Contacté, hier, le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie, Idir Achour, a affirmé que «la décision de recours à la grève est prise à l’unanimité par les membres de l’intersyndicale dont la date et les modalités de cette action de protestation seront fixées lors de la rencontre de samedi prochain», avant d’ajouter, «la question doit être soumise au débat au niveau des assemblées générales des syndicats, avant de soumettre les proposition de la base à l’intersyndicale pour prendre les mesures nécessaires», sans écarter dans le passage la possibilité de la radicalisation de leur mouvement de contestation.
L’intersyndicale a choisi de «démontrer ses muscles» et n’écarte pas le recours à une grève automatiquement reconductible, une décision une fois prise pénalisera la majorité des secteurs d’activité. «pour que le gouvernement nous entende, il faut qu’on gèle tout, c’est la seule solution pour le mettre devant le fait accompli», indique l’intersyndicale. Selon cette dernière «les travailleurs ont besoin d’être écoutés plutôt que de choisir la force et rester fermes». Face à l’intransigeance du gouvernement, qui a exprimé son refus catégorique de céder face à la pression, l’intersyndicale a choisi la confrontation: Depuis plusieurs jours, on assiste à la manoeuvre des blocages de plusieurs secteurs d’activité dont celui de l’Education nationale, la santé, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et l’administration publique. Cette fois-ci, cette instance revient avec une nouvelle méthode de pression, une stratégie qui explique sa détermination à contrer «la loi sur la réforme de la retraite que le gouvernement compte faire passer au Parlement».
Pour les syndicats protestataires un long cheminement parlementaire attend encore la loi du travail et celle de la retraite qui ne devraient pas être promulguées avant la fin de l’année en cours, en raison des débats à l’Assemblée populaire nationale «sur la loi de finances qui vont sûrement prendre plus de temps nécessaire et également la mobilisation de certains députés qui ont exprimé leur sympathie au mouvement des travailleurs», une occasion pour le gouvernement de rejouer la carte de la stabilité au lieu de lancer des déclarations incendiaires qui enflamment le front social.
En effet, la mobilisation de 13 syndicats de différents secteurs n’a pas suffi à enterrer la décision du gouvernement sur la retraite proportionnelle. Il est encore difficile d’affirmer que le mouvement s’essouffle, tant les chiffres de la participation à la grève précédente sont importants. Les syndicats grévistes évoquent un pic de mobilisation, durant les deux derniers jours de grève des travailleurs organisés les 24 et 25 octobre derniers, avec un taux de participation de 75%, un chiffre démenti par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale qui avance quant à lui un taux de 24%.
Lors de la réunion d’hier, les membres de l’intersyndicale insistent sur la nécessité de la mobilisation des travailleurs pour réussir un grand coup contre le gouvernement qui persiste dans sa politique de fuite en avant, et annoncent l’adhésion de cinq nouvelles formations syndicales à leur mouvement dont les dénominations n’ont pas été révélées.


SON CONSEIL NATIONAL L’A DÉCIDÉ HIER
Le Cnapeste opte pour la grève illimitée


«A la forte majorité des délégués venus de 44 wilayas, le Conseil national a opté pour la grève illimitée. Cependant, cette option de grève illimitée reste tributaire de l’accord de l’Intersyndicale qui se réunira le 5 novembre prochain.» C’est ce que nous a déclaré Messaoud Boudiba, chargé de l’information et membre de la direction nationale du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation, Cnapeste.
Cette déclaration nous a été faite, hier matin, au lycée Franz-Fanon de Boumerdès où se déroulaient encore les travaux de cette instance délibérante de ce syndicat. Comme le Cnapeste pèse lourdement au sein de l’Intersyndicale, il est certain que ce choix de grève illimitée sera entériné par le conclave de samedi prochain. Il est entendu que la principale revendication du Cnapeste reste l’exigence de l’abandon du projet de loi gouvernemental sur la réforme du système des retraites en cours en Algérie. Mais Boudiba et ses pairs ont également introduit d’autres dossiers lourds qui touchent les travailleurs de tous les secteurs.
Dans la liste des revendications le Cnapeste inclut l’avant-projet de réforme du code de travail. «Ce projet est l’objet de tractations dans des cercles opaques et les partenaires sociaux sont exclus de la concertation», constate amèrement Boudiba. Le pouvoir d’achat qui ne cesse de dégringoler de manière ahurissante, chute qui est accélérée par la dépréciation du dinar et l’augmentation des taxes, inquiète au plus haut point les syndicalistes du Cnapeste.
Le chargé de l’information du syndicat autonome dira à ce propos : «Tous les travailleurs sont touchés par la baisse effarante de leur pouvoir d’achat. C’est pour cette raison que nous appelons les travailleurs de tous les secteurs, publics et privés, à appuyer notre démarche et à contribuer à interrompre ce sinistre processus de décisions gouvernementales contre les acquis socioéconomiques des travailleurs et stopper le capitalisme sauvage qui écrase les travailleurs. Nous incluons par ailleurs dans nos revendications l’exigence du respect par les pouvoirs publics de toutes libertés en général et des libertés syndicales en particulier.»
L’Ugta a signé en 2002 et en 2014 le pacte social mais le front social est en ébullition.
Dans sa déclaration exclusive au Soir d’Algérie, Boudiba n’a pas manqué de saluer la base de l’Ugta qui fait abstraction de la position de leur centrale pour rejeter massivement la réforme des retraites. En clair, à en croire notre interlocuteur, l’éloignement entre la masse des travailleurs du secteur économique et la direction de l’Ugta ne cesse de s’élargir. Et il assénera pour enfoncer le clou, «ce qui nous chagrine en tant que syndicalistes, ce n’est pas l’Ugta qui est tout de même une institution respectable ni la base de ce syndicat, mais c’est le comportement de ses hauts responsables et leurs décisions pour le moins controversées et qui vont à l’encontre des intérêts des travailleurs.» Et d’ajouter «L’Ugta a signé le pacte social en 2002 et surtout en 2014. Or, le front social est présentement en ébullition. Sur le terrain, l’incapacité de mobilisation de l’Ugta s’est révélée au grand jour, elle a par conséquent démontré qu’elle n’est pas la voix représentative des travailleurs.»
Pour Boudiba les travailleurs ne sont point représentés au sein de la tripartite où se prennent d’importantes décisions qui touchent directement les travailleurs.
En résumé, les syndicats autonomes revendiquent le droit de concertation et, pourquoi pas, le droit à la négociation.
Les propos de Sellal sont provocants et choquants, la tripartite véritable parlement
Boudiba n’a pas manqué de critiquer sévèrement les propos du Premier ministre Abdelmalek Sellal jugés choquants et provocants. Sellal a, rappelons-le, déclaré que le dispositif de retraite sera appliqué dès 2017.
Cette déclaration a été faite avant l’entame du débat sur le dossier au sein de l’APN. Notre interlocuteur estime que le Premier ministre a manqué de tact et de respect envers les institutions élues : «Il n’a même pas respecté les élus du peuple des deux Chambres qui doivent en théorie amender ou avaliser la future loi. Il est maintenant permis de penser que la tripartite, où l’Ugta n’a qu’un rôle de figuration, est devenue le véritable parlement algérien.»
Abachi L. le soir d’Algérie


Départs massifs à l’éducation nationale
29 000 demandes en 2016


Plus de 28 000 demandes de départ à la retraite ont été déposées par les enseignants en 2016, a indiqué dimanche 30 octobre 2016 à Alger la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit.
Lors de la présentation d’un exposé sur son secteur devant la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des affaires religieuses à l’Assemblée populaire nationale (APN), Mme Benghebrit a précisé que «28 720 demandes de départ à la retraite ont été jusqu’à présent déposées par les enseignants en 2016». Plus de 7 000 enseignants ont bénéficié d’un départ à la retraite en 2015, a rappelé la ministre, indiquant que le secteur a enregistré «une augmentation constante du nombre des bénéficiaires de la retraite proportionnelle, notamment depuis 2013, soit après l’entrée en vigueur du nouveau système d’indemnisation des fonctionnaires».
Dans ce cadre, Mme Benghebrit a mis l’accent sur l’engagement de tous pour «relever le défi de la qualité au regard des efforts consentis par l’Etat dans le secteur de l’éducation».
Des rencontres ont été organisées avec les partenaires sociaux et le ministère du Travail pour expliquer «les mesures contenues dans le projet de loi relatif à la retraite et présenter les statistiques de la retraite proportionnelle depuis 1998».
Ces rencontres ont permis, selon la ministre, de «démentir les rumeurs qui circulent sur le dossier de la retraite, dont celles relatives au nombre d’années référentielles pour le calcul de la prime de retraite qui est de 5 ans et non de 10», ou «la non-introduction des primes de rendement et d’amélioration de la performance éducative lors du calcul de la prime de retraite».
Par ailleurs, le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, a estimé que c’est tout à fait «normal» de voir les autorités concernées proposer un projet de loi sur la retraite, rappelant que durant les années 1990, il y avait une demande pressante du FMI pour réduire les années de travail pour la création de nouveaux postes d’emploi, mais aujourd’hui la situation a changé d’autant que la Caisse nationale des retraites accuse un déficit pour la troisième année consécutive et elle bénéficie d’une aide à chaque fois. «Il est impossible de continuer dans cette optique», a précisé M. Sellal dans une déclaration à la presse en marge de l’ouverture du Salon international du livre d’Alger (Sila). le Premier ministre a insisté sur l’importance de préserver l’équilibre de la CNR, relevant que «les chiffres liés aux transferts sociaux en Algérie sont parmi les plus importants dans le monde».
A une question sur «le message» qu’il veut transmettre aux syndicats concernant le dossier de la retraite, M. Sellal dira : «Nous n’avons aucun problème avec les syndicats.»
Et d’ajouter : «Il est impossible de discuter avec tous les syndicats, mais uniquement avec les plus représentatifs.» «En cas d’adoption du projet de loi relatif à la retraite, il y aura un débat dans chaque secteur entre le ministère et les syndicats sur les modalités de son application d’autant qu’il existe des métiers pénibles où on ne peut pas demander au travailleur d’aller jusqu’à 60 ans.» «Les portes du dialogue restent ouvertes», a-t-il conclu.
LSR le soir d’Algérie

Convention entre la Setram et les travailleurs:
8000 DA d’augmentation de salaire


Après des mois de négociations, les représentants des travailleurs et la direction générale de la Société d’exploitation des tramways sont parvenus, à la signature d’une convention collective fixant les droits des travailleurs et leur grille de salaire, a annoncé jeudi SETRAM dans un communiqué.

«La convention collective, qui balise le statut du travailleur, ses droits et ses obligations, sa grille de salaire et sa carrière, entrera en vigueur dès la signature», a souligné la même source.
Le directeur de Setram d’Alger, Eric Boulland avait rassuré le 14 octobre dernier que la grille des salaires qui avait fait l’objet de négociations entre l’entreprise et les travailleurs permettra de revaloriser les salaires de l’ensemble des travailleurs de la société à 8000 DA dans la wilaya d’Alger à hauteur de 10% et de 16% pour les conducteurs sous réserve de l’augmentation de leurs heures de travail pour les porter à 5 heures 45 minutes contre moins de 5 heures actuellement. Le texte de cette convention qui se compose de 107 articles vient «parachever le processus engagé depuis plusieurs années pour améliorer régulièrement les conditions socioprofessionnelles des employés de Setram et leur fournir le cadre adéquat d’un emploi stable, sécurisé et d’une évolution de carrière des plus enrichissants tant pour l’employé que pour son entreprise», a ajouté le communiqué. Les travailleurs du réseau d’exploitation de la Setram avaient entamé à la mi-octobre un arrêt de travail collectif sur toute la ligne reliant les stations de Dergana-centre jusqu’à les Annassers.

Smail Mimouni le temps d’Algérie


Constantine – Ils revendiquent le paiement de plusieurs indemnités:
Grogne des travailleurs de l’hôpital Bencharif

par Abdelkrim Zerzouri le quotidien d’Oran



Mines dépitées, petits cartons jaunes accrochés sur les poches des blouses blanches, où l’on pouvait lire «nous sommes engagés dans un mouvement de protestation, les travailleurs de l’hôpital ‘Abdelkader Bencharif’, nouvelle ville Ali Mendjeli, ont observé, jeudi 27 octobre de 10h à 12h, un sit-in devant les blocs pour exprimer leur mécontentement face à «l’attitude impertinente, voire injuste, des responsables du secteur qui n’accordent aucune importance à la prise en charge de leurs revendications légitimes et fondées». Des revendications qui portent sur cinq points, selon les organisateurs de cette protesta (SNAPAP, SNSPS et UGTA), à savoir la prime de rendement de l’année 2016, les primes de garde, les indemnités de passage de grade, les indemnités de promotion et les primes de scolarité des années 2015 et 2016. «C’est inadmissible, les travailleurs d’autres hôpitaux au niveau de la wilaya ont été payés jusqu’au dernier centime, alors que le personnel de l’hôpital Abdelkader Bencharif n’a rien obtenu», dénoncent des travailleurs en colère.

D’autres syndicalistes interviennent dans le débat pour nous dire qu’«ils ont trop patienté devant ces écarts de l’administration qui fait dans la ségrégation, accordant à certains tous les avantages et privant d’autres des nécessités élémentaires». Pourtant, soutiennent nos interlocuteurs, l’hôpital Abdelkader Bencharif subit une charge à nulle part ailleurs égale. «Nous travaillons comme des forcenés dans cet hôpital qui couvre une population dépassant les 500 000 âmes, et au bout du compte on se retrouve écartés en matière de bénéfice des primes de rendement et de garde, ainsi que les indemnités de passage de grade (concernant les personnels admis aux concours), les indemnités de promotions (échelons) et les primes de scolarité des années 2015 et 2016», nous diront des représentants des travailleurs. Cette marginalisation des travailleurs de l’hôpital A. Bencharif froisse sérieusement les sensibilités. «Pourquoi d’autres hôpitaux ne souffrent pas de ce problème budgétaire, parce qu’on parle d’un budget très limité octroyé à l’hôpital A. Bencharif qui permet à peine de clore l’année en matière de salaires ?», s’interroge-t-on. «Mieux encore, je peux vous affirmer que d’autres hôpitaux ont tout réglé sur le plan des indemnités des personnels et il leur reste encore de l’argent en surplus, ou ce qu’on appelle des sommes «faute d’emploi»», affirme-t-on mordicus.

On apprend dans ce sens que la DSP va, justement, tenter de collecter cet argent «faute d’emploi», resté dans les caisses des autres hôpitaux, pour régler un tant soit peu les défaillances dans le paiement du personnel. En attendant, les travailleurs de l’hôpital A. Bencharif, qui ont organisé, jeudi dernier, une marche dans l’enceinte de l’établissement avant de se disperser et regagner leurs postes de travail, envisagent sérieusement de durcir leur mouvement de protestation dans les prochains jours. Ce dimanche 30 octobre, les trois syndicats tiennent une réunion pour décider des suites à donner à leur mouvement de contestation.

Bouira
Sit-in des travailleurs de la DJS affiliés au Snapap


Plusieurs dizaines de fonctionnaires et cadres de la DJS de Bouira ont observé, hier matin, un sit-in de protestation de deux heures pour dénoncer le laxisme de la direction face à un ensemble de problèmes que les syndicalistes affirment avoir à maintes fois exposés au directeur et demandé des audiences aux fins de trouver des solutions ensemble mais en vain.
Hier, alors que le DJS et quelques cadres de sa direction étaient à M’chédallah en train d’honorer les athlètes de la wilaya qui ont brillé durant la saison sportive 2015-2016 dans différentes disciplines, à l’occasion des festivités du 1er Novembre, en présence du wali, des cadres de la direction et plusieurs autres fonctionnaires affiliés au Snapap ont observé une grève de deux heures, de 10h à midi pour exiger des autorités de la wilaya, spécialement le nouveau wali ainsi que la tutelle, de dépêcher une commission d’enquête.
D’après certains cadres que nous avons rencontrés sur les lieux, le problème des œuvres sociales traîne depuis plusieurs années. En effet, le non-renouvellement des membres de la commission des œuvres sociales durant les délais impartis a eu pour conséquence le gel des subventions durant l’exercice 2015. Cela étant, même la gestion antérieure des œuvres sociales prête à confusion puisque, selon les protestataires, plusieurs dépenses sont jugées exagérées quand elles ne sont pas du tout justifiées avec des exemples cités dans un document remis au directeur de la DJS en date du 16 mai 2016 mais resté sans suite.
Depuis, plusieurs demandes d’audience ont été envoyées au DJS pour éclaircir la situation des œuvres sociales mais également, discuter des autres problèmes liés directement à la gestion de la direction par certains chefs de service, mais là aussi, aucune suite n’a été donnée. Des retards dans les payements et des erreurs dans les fiches de paye, les indemnités et autres primes des fonctionnaires, la bureaucratie dans l’établissement des documents administratifs, la mauvaise gestion concernant le suivi de la carrière professionnelle des fonctionnaires, leurs nominations, leurs mutations et leurs promotions, qui se font sans jamais tenir compte de l’avis de la commission paritaire, sont autant de problèmes rencontrés par les fonctionnaires de la Direction de la jeunesse et des sports dans leur travail quotidien.
Aussi et pour toutes ces raisons, les fonctionnaires et cadres affiliés au Snapap ont voulu, par cette action, interpeller directement le nouveau wali pour lui exposer tous ces problèmes en détail, alors qu’un appel du pied est également lancé au ministre de la jeunesse et des sports, El Hadi Ould-Ali, pour dépêcher une commission afin d’enquêter sur la gestion de la DJS de Bouira dans tous les domaines, depuis les œuvres sociales en passant par les recrutements et les promotions.
Les protestataires, qui étaient hier des dizaines devant le siège de la DJS, se disent prêts à fournir tous les détails aux enquêteurs.
Y. Y. le soir d’Algérie

Elle organise un rassemblement suivi d’une marche
La Fédération nationale des travailleurs communaux (Snapap) mobilise ses troupes àTizi-Ouzou



Suite à son mot d’ordre de grève nationale des 25, 26 et 27 octobre derniers, la Fédération nationale des travailleurs communaux affiliée au Snapap, a organisé dans la journée d’hier, un rassemblement suivi d’une marche à Tizi-Ouzou.
En plus des travailleurs représentant des sections communales affiliées au Snapap des wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaïa appuyés par les délégués des coordinations Snapap de dix-sept wilayas ont pris part à cette action de Tizi-Ouzou et que l’on souhaite, dans les rangs des organisateurs, être l’amorce d’une grande mobilisation à travers l’ensemble du territoire national.
Une mobilisation que l’on veut à la hauteur des défis auxquels font face les travailleurs comme l’ont expliqué les délégués de wilayas qui se sont relayés devant le parterre de travailleurs communaux rassemblés sur l’esplanade M’Barek-Aït-Menguellet de Tizi-Ouzou qui tous ont dénoncé les mesures anti-sociales prises par le gouvernement et qui constituent, selon eux, une menace sur les acquis et les droits sociaux des travailleurs.
Très décrié par les syndicalistes du Snapap, le code du travail en cours de révision est annonciateur «de régression pour les acquis sociaux des travailleurs qui seront réduits à l’état de khemmas», s’alarmera une syndicaliste, fustigeant l’UGTA qui soutient les pouvoirs publics dans ses projets porteurs d’injustice pour les salariés, considérant, au passage que la révision en cours du code du travail, la suppression de la retraite anticipée ainsi que la mouture de la loi de finances 2017 sont dictées par le FMI.
Le même discours musclé et fustigeant le pouvoir a été tenu par Rachid Malaoui, membre fondateur et ex-secrétaire général du Snapap et actuel SG de la CGATA, Confédération générale algérienne des travailleurs autonomes.
La révision du code du travail ouvre la porte à l’exploitation de l’homme par l’homme, selon le syndicaliste qui prédit un retour inévitable vers la situation économique et sociale vécue par les Algériens pour cause des conditions drastiques édictées par le FMI durant les années 1990, craignant un surcroît de chômage et une paupérisation accrue des travailleurs et un affaiblissement du pouvoir d’achat de ces derniers. «Les augmentations salariales concédées ces dernières années aux travailleurs sont rognées par une inflation galopante».
Même tonalité et même colère dans la bouche de tous les délégués des coordinations du Snapap qui ont été invités à prendre la parole. Suite à quoi une marche a été organisée, dans le calme, en direction du siège de la wilaya.
Signalons que l’action de protestation initiée par la Fédération nationale des travailleurs communaux (Snapap) est venue en soutien à une plateforme comportant une quinzaine de revendications, portant notamment sur la refonte du statut général de la fonction publique et des statuts particuliers de tous les corps des communes, défense des droits des travailleuses et travailleurs, particulièrement le droit à une vie décente à travers le pouvoir d’achat, la défense du libre exercice du droit syndical, l’application de l’indemnité des agents de l’état civil avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008 comme le stipule l’article 85 du décret exécutif n° 11/334 du 20/09/2011. Abrogation de l’article 87bis officiellement. Mais le rejet du nouveau code de travail et l’annulation de la décision annulant le départ à la retraite avant soixante ans sont les points qui ont le plus soulevé la colère des protestataires.
S. A. M. le soir d’Algérie

EHS d’Il-Maten Fenaïa (Béjaïa)
Grève cyclique de deux jours du personnel


L’Établissement hospitalier spécialisé en rééducation fonctionnelle (EHS) d’Il-Maten, dans la wilaya de Béjaïa, fait face, depuis mercredi dernier, à une grève cyclique de deux jours de son personnel. Une protestation du personnel dudit établissement initiée par les deux syndicats : le Snapap et le Snapsy, et le collectif des travailleurs pour contester la réintégration de l’ancien directeur, déjà démis de ses fonctions en avril 2014, suite à sa gestion “catastrophique”.
Les deux syndicats et le collectif des travailleurs ont décidé de recourir à ce débrayage de deux jours par semaine après leur préavis de grève, déposé le 20 octobre dernier, resté sans réponse de la part de leur tutelle ministérielle. “La section syndicale Snapap et le collectif des travailleurs de l’EHS d’Il-Maten lancent un préavis de grève suite au retour inattendu de l’ex-directeur, Sid Mohand-Arezki, par décision du ministre de la Santé”, lit-on dans le préavis de grève commun du Snapap et du collectif des travailleurs de l’établissement en question. Une action de protestation à laquelle a fini par adhérer la section syndicale du Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) de l’établissement. “Suite au préavis de grève lancé par le Snapap, le Snapsy et le collectif des travailleurs de l’EHS d’Il-Maten, l’ensemble des travailleurs a suivi les deux jours de grève (mercredi et jeudi derniers) où le taux de suivi a été de 95%”, selon le communiqué commun des organisateurs de ce débrayage. “Le collectif des travailleurs et les syndicats vont suivre le mot d’ordre de grève de deux jours par semaine pour un délai d’un mois, et à partir de cette échéance, et s’il n’y a pas de réponse à notre revendication, nous entamerons une grève illimitée”, menacent les initiateurs de ce mouvement. Dans une requête adressée au ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière par le collectif des travailleurs de l’EHS d’Il-Maten en date du 18 octobre dernier, soit avant le recours à la grève, celui-ci rappelle au ministre “le caractère récidivant de ce directeur déjà démis de ses fonctions de directeur à plusieurs reprises, à Tizi Ouzou, ensuite dans notre établissement et à l’établissement de toxicologie où il a été détaché entre-temps”.
C’est donc devant “la sourde d’oreille” de sa tutelle ministérielle que le personnel de l’établissement a décidé de passer la vitesse supérieure en déclenchant un mouvement de grève cyclique de deux jours par semaine avant celui d’une grève illimitée. Le collectif des travailleurs menace même, dans sa requête, de démission collective du personnel si jamais leur revendication n’est pas satisfaite.
Affaire à suivre.

liberté

L. OUBIRA

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