Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°95

La suppression de la retraite avant 60 ans votée
A partir du 1er janvier 2017, plus de retraite proportionnelle ni de retraite sans condition d’âge pour les moins de 57 ans

Malgré les fortes contestations des syndicats autonomes, les députés ont voté majoritairement pour la suppression de la retraite avant 60 ans, donc plus de retraite proportionnelle à partir du 1er janvier prochain et plus de retraite sans condition d’âge pour les salariés de moins de 57 ans. Retour sur les travaux de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Le projet de loi modifiant et complétant la loi 12-83 du 2 juillet 1983 relatif à la retraite a été adopté mercredi 30 novembre 2016 par la majorité des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN). Au même moment, les syndicats autonomes manifestaient au centre d’Alger, à hauteur de la Grande-Poste, sous très haute surveillance policière, manifestants qui furent rejoints par des députés de l’opposition. Nombre de manifestants ont fait l’objet de violences policières et nombre d’entre eux furent même ramassés et acheminés de force vers les commissariats. Très tôt le matin, le siège de l’Assemblée nationale était quadrillé par un important dispositif policier afin d’en empêcher l’accès aux représentants des syndicats autonomes. Le vote du texte de loi a eu lieu dans un contexte très particulier de forte opposition, marqué par une mobilisation sans pareille des syndicats autonomes.
A l’issue de l’adoption de la loi, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a réaffirmé l’importance de ce texte législatif qui se propose de renforcer le principe de solidarité intergénérationnelle. «Le régime de retraite en vigueur en Algérie compte parmi les meilleurs en ce sens qu’il garantit les droits des travailleurs et des générations montantes», a soutenu le ministre qui a salué le sens nationaliste dont les députés ont fait preuve lors du vote. Il a appelé «toutes les composantes de la société à composer de manière positive avec la conjoncture actuelle». Que signifie à ses yeux la formule «composer de manière positive» ? On ne le saura pas.

Contre l’avis des députés de l’opposition et des syndicats autonomes
Il convient de signaler que les députés du groupe parlementaire du parti des travailleurs (PT) et du Front pour la justice et le développement (FJD) ont rejeté cette loi tandis que les représentants du Front des forces socialistes (FFS) ont boycotté la séance de vote.
Le président du groupe parlementaire FFS a indiqué dans une déclaration à la presse que son parti refusait ce projet de loi car, a-t-il expliqué, «son contenu n’a pas été examiné par la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle». En outre, a-t-il ajouté, «les syndicats autonomes n’ont pas été associés au débat au sein de la commission».

Et l’amendement du chef de l’Etat fut !
Juste avant de passer au vote de la loi, surprise : le ministre en charge de la Sécurité sociale demande la parole. Il dépose un «amendement oral», puis le texte de loi a été adopté après l’introduction de cet amendement prévoyant une période transitoire de deux années pour accorder le droit de bénéficier de la pension de retraite aux travailleurs âgés de 58 ans et plus en 2017 et de 59 ans en 2018 et ayant totalisé au moins 32 années de service effectif.
L’amendement, introduit selon le ministre «sur orientation du président de la République», stipule que «sans préjudice des dispositions de la loi, il est possible d’attribuer pendant deux années la pension de retraite, avec jouissance immédiate au profit des travailleurs salariés, âgés de 58 ans en 2017 et 59 ans en 2018 et qui ont totalisé 32 années au moins de service effectif ayant donné lieu au versement de cotisations».
Le droit à la pension de retraite est concédé, dans ces cas précis, à «la demande exclusive du travailleur salarié», prévoit encore l’amendement. C’est une légère et insignifiante concession du gouvernement car ne pourront en bénéficier qu’un nombre très limité de salariés. En définitive, à partir du 1er janvier 2017, il n’y aura plus de retraite proportionnelle. Quant à la retraite sans condition d’âge, un «sursis» est accordé pour ceux qui auront cumulé 32 années d’activité et de cotisation retraite, avec une «condition d’âge» : pour ceux qui auront au moins 58 ans en 2017 et ceux qui auront au moins 59 ans en 2018. C’est-à-dire qu’à partir du 1er janvier 2019, il n’y aura plus du tout de retraite sans condition d’âge.
Que décideront les syndicats autonomes ?
Les syndicats autonomes ont déclaré fermement qu’ils ne s’avouaient pas vaincus pour autant : ils sont déterminés à continuer de s’opposer à cette loi. Leur coordination avait prévu de faire un point de situation hier lundi 5 décembre 2016 (au moment où nous mettons sous presse) et d’arrêter les actions à mener.
Dans les pages d’actualité d’aujourd’hui, les lecteurs du Soir d’Algérie prendront connaissance des conclusions de cette réunion.
Djilali Hadjadj le soir


Les ministres ont réduit leurs salaires de 10% : Insignifiant !


Une réduction de 10% dans le salaire d’un ministre ne représente pas grand-chose. Il est vrai que tout est dans la symbolique. Mais cela ne représente que 30 000 à 70 000 DA selon le poste du membre du gouvernement.

Dans la foulée de la crise financière qui frappe le pays et acculés par les critiques de l’opposition, les membres du gouvernement ont annoncé la «réduction» de 10% de leurs salaires. Le président de l’APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, troisième personnage de l’Etat sur le plan protocolaire, a fait part lui aussi d’une décision similaire.

Ces «économies» vont être versées au Trésor public, ont-ils justifié. L’annonce de ces hauts cadres se veut donc une réponse aux appels des partis politiques de l’opposition à plus d’efforts dans la gestion des affaires publiques.

Mais ces réductions ont-elles un sens ? Elles représentent quelle valeur ? Dans les faits, une réduction de 10% dans le salaire d’un ministre ne représente pas grand-chose. Il est vrai que tout est dans la symbolique. Mais cela ne représente que 30 000 à 70 000 DA selon le poste du membre du gouvernement. Un salaire de ministre varie, en effet, de 300 000 DA pour un secrétaire d’Etat à 450 000 DA pour un ministre d’Etat. Le président de l’APN perçoit des émoluments qui avoisinent les 700 000 DA.

Le compte est donc vite fait et force est de constater que cela ne représente pas plus d’un million de dinars d’économie pour le Trésor public. Ces efforts – dérisoires –peuvent paraître symboliques aux yeux de l’opinion publique. Mais la réalité est qu’un ministre coûte beaucoup plus qu’un salaire au contribuable.

En plus de la solde, qui s’apparente à de «l’argent de poche», un ministre a droit à un logement (souvent un chalet ou une villa), des voitures, une suite d’employés de maison pour lui et sa famille (femmes de ménage, jardiniers, cuisiniers, serveurs…) et des frais de mission de divers genres. Pis, un cadre supérieur de l’Etat à la retraite raconte qu’un membre du gouvernement actuel dispose de 6 voitures de service, dont 2 se trouvent à l’extérieur de la capitale. «Elles sont utilisées par des membres de la famille», précise notre interlocuteur. Souvent, ces voitures sont pourvues de chauffeur et, bien sûr, de carburant. Et quand elles tombent en panne, c’est l’administration du ministère qui prend en charge leur réparation.

L’arbre qui cache la forêt

Ces avantages matériels sont visibles. D’autres attributs liés au poste sont vraiment cachés et constituent une véritable «gabegie», comme le souligne un ancien magistrat. Car, en plus de leur salaire, les ministres ont droit à une «prime de repas» plafonnée à 10 000 DA par jour. Cela donne 300 000 DA par mois, rien que pour des caprices de ministre ! La somme est tellement importante – plus de la moitié d’un SNMG – que des membres du gouvernement s’abonnent, à l’année, dans des hôtels de luxe de la capitale (El Djazaïr ou El Aurassi). Un ministre a même eu l’audace de demander au contrôleur financier de «toucher cette prime en monnaie», raconte un habitué des couloirs ministériels.

Les déplacements des ministres, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, sont également un moment de fortes dépenses. Le membre du gouvernement voyage avec sa suite (gardes du corps et chauffeurs) en plus de la mobilisation d’autres moyens de l’Etat. La cagnotte se chiffre à des millions de dinars. Parce qu’en plus des accompagnateurs du ministre, il faut compter les notables locaux et les services de sécurité qui se déplacent en force.

Comme cela ne suffit pas, d’autres membres du gouvernement se permettent même d’utiliser le matériel de leur département pour des besoins personnels. C’est le cas de ce ministre qui a pris un home cinéma, un écran géant plasma et tous ses accessoires pour les utiliser chez lui. Et quand le secrétaire général a fait remarquer à son chef qu’il venait de s’emparer de biens de l’Etat, il a perdu son poste !

Cette «facette» peu glorieuse de train de vie de l’Etat semble faire oublier à certains le bon sens. C’est le cas de la ministre de la Solidarité, Mounia Meslem Si-Amer, qui a proposé, récemment, à ce que les femmes cadres cèdent leur salaire parce que «leurs maris subviennent à leurs besoins»…

Plus que le coût de revient, des ministres font perdre plus d’argent à l’Etat dans la mauvaise gestion de leurs secteurs. «La mauvaise gestion et la réévaluation des coûts des projets publics coûtent énormément d’argent à l’Etat. Le chantier de l’autoroute Est-Ouest n’est qu’un exemple», se désole Mme Zoubida Assoul, ancienne magistrate et présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP). Pour elle, le vrai changement est dans le système.

«Au moment où l’on parle de politique d’austérité, des responsables attribuent toujours des marchés publics par téléphone !» s’indigne-t-elle. Autant dire qu’une baisse de salaire de 10% ne comblera pas le déficit abyssal de 30 milliards de dollars du Trésor public. Un déficit dans lequel les membres du gouvernement coûtent beaucoup plus cher que les maigres économies que généreront leur «baisse» de salaire !

Ali Boukhlef el watan

La démonstration de force prévue pour hier annulée
Sidi-Saïd appuie les revendications des travailleurs de la SNVI

La démonstration de force à laquelle ont appelé les syndicalistes du groupe SNVI n’a pas eu lieu. Elle a été reportée suite à l’intervention du secrétaire général de l’UGTA, qui a reçu hier une délégation des cadres syndicaux du groupe SNVI.
Abder Bettache -Alger (Le Soir) – Etaient également présents à cette rencontre les secrétaires généraux des fédérations des travailleurs de l’industrie et de l’Union locale de Rouiba.
Selon des indiscrétions, Abdelmadjid Sidi-Saïd aurait exprimé son soutien aux doléances exprimées par les représentants des travailleurs. Il leur a même indiqué que des mesures d’urgence seront prises avant la fin de l’année par les pouvoirs publics. D’ailleurs, on apprend que le ministre de l’Industrie compte prendre, dans les prochains jours, des mesures portant changement à la tête du groupe SNVI.
Pour rappel, le syndicat du groupe SNVI avait rendu public avant-hier un communiqué dans lequel il est porté à la connaissance de «l’ensemble des travailleuses et travailleurs que les pouvoirs publics et les instances syndicales se sont engagés pour la prise en charge du conflit que traverse le groupe SNVI et que le dénouement interviendra dans le courant du mois de décembre 2016».
Et pour appuyer cette revendication qui date depuis des mois et qui avait fait l’objet de deux démonstrations de force les 23 octobre et 2 novembre derniers, le syndicat du groupe SNVI, ajoute la même source, a lancé un «appel à l’ensemble des syndicalistes des filiales et unités du centre pour observer un sit-in de protestation le mercredi 30 novembre (hier, ndlr) devant la direction générale du groupe SNVI pour exprimer leur détermination à faire aboutir les engagements pris avec les travailleurs».
Cette décision a été prise à l’issue de la réunion extraordinaire du syndicat du groupe en présence des syndicalistes des filiales et des unités du centre.
Dans le dernier communiqué du groupe SNVI, «les syndicalistes demandent encore une fois aux pouvoirs publics de désigner à tous les niveaux de nouveaux managers compétents et dynamiques en mesure de relancer l’activité».
Le syndicat fait allusion au P-dg du groupe et aux directeurs des filiales, dont il exige le remplacement pour avoir failli à l’application des plans d’investissement financés par l’Etat.
«Nous demandons le départ de tous les dirigeants et nous exigeons leur remplacement par des gens compétents qui sont en mesure de redresser l’entreprise et nous donner du travail», lit-on encore.
A. B.


Intersyndicale :
Reprise de la contestation le 7 janvier 2017


L’intersyndicale ne compte pas renoncer à son combat contre la réforme de la retraite. Elle a l’intention de continuer à mettre la pression sur le gouvernement et peser de tout son poids pour avoir gain de cause.

Contacté hier par El Watan, Meriane Meziane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), a annoncé «la reprise de la protestation le 7 janvier 2017. Cette décision a été prise en prenant en considération les vacances scolaires. On a été rejoints par les syndicats autonomes des P et T et des imams, ce qui porte le nombre des syndicats protestataires à 14».

De son côté, Achour Idir, secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (Cla), abonde dans le même sens : «Nous allons reprendre la protestation le 7 janvier prochain pour exprimer le refus des dernières décisions prises dans le cadre du projet de loi de la retraite avec une réunion de travail pour définir si nous allons rester au stade des grèves cycliques ou radicaliser notre mouvement en passant à une autre forme de protestation.» Pour lui, la période qui sépare de la reprise des contestations sera mise à profit pour «sensibiliser les syndicats et organiser des congrès nationaux».-

K. B . el watan


intersyndicale: Une confédération en gestation


Ayant prouvé par l’action de terrain, leur ancrage et capacité à peser devant les décisions des pouvoirs publics, les syndicats autonomes opposés à la réforme de la retraite veulent, désormais, avoir un cadre légal : une Confédération syndicale autonome (CSA).

C’est du moins l’une des principales résolutions du 7e congrès du Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp), qui s’est déroulé du 30 novembre au 1er décembre à Zéralda et que partagent l’ensemble des membres de l’intersyndicale. «Il est temps d’aller au-delà de l’union dans l’action et d’avoir un ancrage légal», a estimé, hier, Dr Lyès Merabet, président du Snpsp, lors d’une conférence de presse organisée à Alger. Pour lui, la démonstration de force des 13 syndicats autonomes de différents secteurs de la Fonction publique ne doit pas être gâchée, mais bien au contraire, consolidée et préservée, pour pouvoir défendre au mieux les intérêts des travailleurs. «Le monde du travail va de plus en plus vers l’union des patrons, les travailleurs doivent suivre le même chemin», a-t-il soutenu, rappelant la loi 90-14 régissant l’exercice syndical, et qui «permet la création d’une confédération lorsqu’il s’agit de plusieurs secteurs».
Dans son document de 11 résolutions, le Snpsp affirme qu’il continuera sur la voie du renforcement et de la consolidation de l’unité d’action dans le cadre de l’intersyndicale «dont l’objectif majeur reste la création d’une Confédération syndicale autonome». Dr Merabet, insistant sur l’urgence d’aller vers «des assises nationales», s’est permis quelques fléchettes contre le syndicat du pouvoir, l’Ugta. «Le paysage syndical a changé. Les responsables au sein des institutions de l’Etat doivent le comprendre», déclare-t-il, ajoutant que «dans la Fonction publique, l’Ugta n’a aucune représentativité». L’amendement oral introduit sur le projet de loi portant réforme de la retraite, le 30 novembre dernier à l’APN, «prouve que la lutte paye et qu’il y a possibilité d’arriver à un dialogue», explique le conférencier. L’intersyndicale se réunira d’ailleurs demain pour décider des suites à donner à son mouvement.
A ce propos, le président du Snpsp réélu pour un autre mandat, a, tout «en prenant acte de l’intervention» du chef de l’Etat, qualifiée de «poudre dans les yeux» cette nouvelle disposition qui prolonge de deux ans la retraite sans condition d’âge. «Nous ne sommes pas sortis du tunnel car l’amendement ne va rien changer». Appelant à l’ouverture d’un dialogue officiel avec les syndicats autonomes, M. Merabet demande au président de la République «de geler le projet», tant qu’il est encore temps.
Par ailleurs, le syndicat a dénoncé dans son document final «l’immense retard accusé par le ministère de la Santé dans la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des praticiens de santé publique».
Le Snpsp a, à l’occasion, procédé à l’enrichissement de sa plate-forme de revendications. Outre la révision du statut particulier, les praticiens réclament «l’amélioration des conditions de travail, l’implication effective de toutes les instances concernées par la protection des professionnels contre toutes formes de violence, le droit de bénéficier d’un logement d’astreinte ou de fonction et l’indemnisation lors des examens scolaires et des élections». «Le règlement définitif du dossier du doctorat en médecine dentaire et en pharmacie, aussi bien pour l’alignement que pour la classification sur la grille de salaires des fonctionnaires », figure aussi parmi les résolutions.
Aïssa Moussi le temps d’Algérie


LE SECTEUR DE L’EDUCATION EST LE PLUS CONCERNÉ
300 000 demandes de départ à la retraite



Trois cent mille dossiers de départ en retraite, au 31 décembre prochain, ont été enregistrés à la Caisse nationale des retraites (CNR), a-t-on appris de source sûre. Pour la seule wilaya d’Alger, il a été enregistré 100 000 dossiers, dont une grande partie est issue du secteur de l’éducation.
Abder Bettache – Alger (Le Soir) – Le nouveau projet de loi de retraite approuvé la semaine passée, par les parlementaires de la Chambre basse a créé un véritable cafouillage, au niveau des différentes agences relevant de la caisse de retraite. Selon des sources sûres, le nombre de dossiers à l’échelle nationale de départ à la retraite, jusque-là enregistré, a atteint le nombre de trois cent mille dossiers, dont le tiers a été enregistré dans la capitale. On indique, par ailleurs, que les secteurs de l’éducation, de la santé, des nouvelles technologies (Algérie Télécom, Poste et Mobilis), Sonelgaz, la SNVI sont les plus touchés par le nombre de départ à la retraite. Il reste à savoir si l’amendement introduit dans le projet de loi sur la retraite, sur instruction du Président de la République Abdelaziz Bouteflika, freinera cette «hémorragie». Intervenant sur les ondes de la radio nationale, le directeur général de la Sécurité sociale, M. Djaouad Bourkaïb, «cette décision consolidera les acquis des travailleurs». Qualifiant cet amendement de «très important» car il répond, selon lui «aux préoccupations de certaines catégories de travailleurs». L’amendement prévoit notamment l’attribution pendant deux années de la pension de retraite, avec jouissance immédiate au profit des travailleurs salariés, âgés de 58 ans en 2017 et 59 ans en 2018 et qui ont totalisé 32 années au moins de service effectif ayant donné lieu au versement de cotisations.
Réagissant aux mouvements de protestation menés par plusieurs syndicats avant l’adoption de ce projet de loi sur la retraite, M. Bourkaïb a indiqué que c’est «une fausse polémique car il s’agit d’une mesure d’intérêt général visant à sauver le système des retraites pour les générations actuelle et future». «C’est une loi qui va servir le pays malgré certaines incompréhensions d’autant plus que les acquis des travailleurs seront bien préservés», a-t-il dit. Dans ce sillage,
M. Bourkaïb a rappelé tout ce qui a été entrepris, sur instruction du Président Bouteflika, citant l’ordonnance qui a mis en place des indemnités complémentaires pour les petites pensions et allocations. Il a également rappelé que depuis 2006, il y a eu plusieurs revalorisations des pensions et allocations de retraite.
A une question sur la proposition du patronat sur le départ à la retraite à l’âge de 65 ans,
M. Bourkaïb a précisé que la nouvelle loi offre le droit au travailleur de choisir de rester après l’âge de 60 ans, surtout pour ceux qui sont hautement qualifiés ou ceux des métiers déficitaires.
A. B.


Des maires dénoncent la retenue sur salaire à des travailleurs grévistes


Le RCD dénonce «des procédés de pression indignes d’un Etat de droit».

Dans une déclaration rendue publique ce vendredi, les présidents d’APC RCD de la wilaya de Tizi Ouzou dénoncent l’ordre donné par l’administration de la wilaya à certains maires de procéder d’autorité et immédiatement à la retenue sur le salaire du mois de novembre des journées de grève observées par les travailleurs communaux. Ces élus, qui qualifient cette décision d’«autoritarisme», s’élèvent énergiquement contre «des procédés de pression et d’intimidation indignes d’un Etat de droit exercés sur des travailleurs revendiquant des droits légitimes liés à leur retraite», soutiennent les signataires du document. Ils rejettent, par la même occasion, «toute immixtion dans des affaires qui relèvent des seules prérogatives du président d’APC, à plus forte raison quand elle s’exerce sous le seul argument de l’autoritarisme de la tutelle».

Pour rappel, le bureau régional RCD de Tizi Ouzou avait, dans un communiqué diffusé mardi dernier, accusé l’administration locale d’inscrire «frauduleusement» les membres des corps constitués sur les listes électorales. Mettant le wali et l’administration devant leurs responsabilités, cette principale structure régionale du parti de Mohcine Belabbas rappelle qu’il a fallu «la mobilisation et la détermination citoyennes» lors des élections locales précédentes pour empêcher, dans plusieurs communes de la région, ce «réservoir électoral administratif» de peser, d’orienter et de fausser l’expression de la volonté populaire.

R. Mahmoudi Algérie^patriotique

Oran :

Non-déclaration à la caisse de sécurité sociale:
Une soixantaine d’entreprises mises en demeure

par J. Boukraa



Une rencontre régionale d’évaluation de l’activité du contrôle d’affiliation à la caisse nationale de sécurité sociale s’est tenue hier à Oran, a-t-on appris de M. Bendib, inspecteur régional du travail. La journée qui regroupera les représentants des inspections de travail de 6 wilayas (Oran, Mascara, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Aïn Temouchent et Mostaganem), CNAS, CASNOS et la CNR sera aussi une occasion pour aborder les mesures exceptionnelles introduites dans la loi de finances complémentaire pour 2015. Selon notre interlocuteur, depuis le début de l’année, les inspecteurs du travail ont contrôlé à Oran 209 entreprises, dont une soixantaine ont fait l’objet de mise en demeure, pour non-déclaration de travailleurs. Ces entités comptent 181 travailleurs non déclarés, sur un effectif global de 341 employés. Pour la région ( Mascara, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Aïn Temouchent et Mostaganem ), les inspecteurs de travail ont contrôlé 925 entités, dont près de 300 emploient près de 500 travailleurs non déclarés à la CNAS. Ces opérations se sont soldées par 181 poursuites judicaires. De leur côté, les brigades mixtes (CNAS/inspection) ont traduit 77 entreprises en justice. Ces dernières emploient 204 travailleurs non déclarés. M. Bendib a ajouté que dans le cadre de l’application des mesures exceptionnelles introduites dans la loi de finances complémentaire pour 2015, des campagnes de sensibilisation ont été menées à travers les entreprises. Près de 2.573 entreprises implantées au niveau des wilayas d’Oran, Mascara, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Aïn Temouchent et Mostaganem, ont été sensibilisées. «Ces entités employaient 5.031 travailleurs non déclarés. Lors du deuxième contrôle, nos inspecteurs ont constaté que 10 % de ces travailleurs ont été déclarés, les autres sont en cours». La majorité des employeurs ne se bousculent pas pour déclarer leurs agents. Pire, certains usent de toutes les ruses pour échapper au contrôle. Selon M. Bendib «certaines entreprises recrutent deux équipes de travailleurs. Une équipe composée de travailleurs déclarés à la caisse de sécurité sociale (assurés) qui exercent durant la journée (8 à 16h) et un autre groupe qui travaille au noir en fin d’après-midi jusqu’au soir, pour ne pas être épinglé par les inspecteurs de travail ». Pour lutter contre ce genre de pratiques et d’infractions, des brigades de contrôle ont été mobilisées pour le contrôle entre 16h et 19h. Le même responsable a saisi cette occasion pour réitérer son appel aux employeurs pour régler leur situation vis-à-vis de la caisse ; dans le cadre de l’application des dispositions portant LFC 2015, et ce avant le 31 décembre pour bénéficier des mesures d’allègement et d’un échéancier de paiement des cotisations, en particulier l’annulation de la taxe pour paiement tardif des contributions. Les employeurs n’ayant pas respecté les délais réglementaires de déclaration des salariés seront sévèrement sanctionnés, puisqu’ils devront payer une amende de 200.000 DA à 500.000 DA par travailleur non affilié et risquent aussi une peine d’emprisonnement de 02 à 24 mois.
le quotidien d’Oran


Recrutement et placement de main-d’œuvre
Les rappels à l’ordre du ministère du travail



Seuls l’Anem (agence nationale de l’emploi) et les organismes privés agréés par le ministère chargé de l’emploi sont autorisés à «assurer le rôle principal du rapprochement des offres et des demandes d’emplois conformément à la loi
n°04 -19 du 25 décembre 2014. Il s’agit d’un extrait d’une note relative à la diffusion des offres d’emplois adressée aux structures concernées, après constatation «des pratiques non réglementaires par certains organismes publics et privés, ainsi que des organismes employeurs qui procèdent directement au recrutement et au placement de la main-d’œuvre par voie publicitaire dans les médias publics et privés (presse, radio, télévision, affichage et internet…)».
Selon la note dont le soir d’Algérie a obtenu une copie, il a été indiqué que «les dispositions de la loi n°04-19 interdisent à toute personne physique ou morale de droit public ou privé, n’ayant pas été préalablement agréée ou autorisée de recourir aux opérations d’intermédiation en procédant aux opérations d’enregistrement de sélection et de présentation de travailleurs à un organisme employeur en vue de leur placement ou toutes autres actions de prospection de recueil, de collecte et de diffusion des offres d’emploi».
Face à cette situation, la structure centrale du département du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale en charge de la question de l’emploi a rappelé aux «responsables gestionnaires de s’attacher à l’application des règles, à savoir ne pas accepter une publication anonyme d’une annonce d’emploi, une offre d’emploi pour un placement en dehors du territoire national, sauf lorsqu’il s’agit d’une offre émanant de l’agence nationale de l’emploi (Anem), d’obliger toute société privée de placement à l’origine de l’annonce de présenter obligatoirement une copie de l’agrément valable, délivrée par le ministre chargé de l’emploi, l’autorisant à exercer l’activité intermédiation sur le marché du travail, ou encore obliger tout employeur public ou privé souhaitant publier une annonce d’emploi pour un recrutement direct de travailleurs de présenter la notification de l’organisme du service de placement habilité l’y autorisant».
A. B le soir

Périscoop :
L’indemnisation du chômage lié à la canicule élargie aux Hauts-Plateaux



L’indemnisation du chômage lié à la canicule, introduite par la Caisse nationale des congés payés et du chômage-intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (Cacobatph), en juin dernier, dans le régime du chômage-intempéries dans les régions du Sud, une première mondiale, pourrait être élargie pour la faire bénéficier aux entreprises du BTPH activant dans les Hauts-Plateaux, à partir de l’été prochain, avons-nous appris de source proche de la Caisse

le soir


Union générale des travailleurs du Sahara Occidental:
Un 8e congrès plein d’espoir


Les travaux du huitième congrès de l’Union générale des travailleurs du Sahara Occidental (Ugtso), Ibrahim Saiki, ont débuté dans la matinée d’hier dans le Camp de réfugiés Boudjeddour à Tindouf.

Dans un discours d’ouverture du président de l’Autorité sahraouie, Ibrahim Ghali, lu en son nom par le Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar, tire la sonnette d’alarme sur la menace que fait peser la volonté du Maroc dans sa demande d’adhérer à l’Union africaine. «Le Maroc n’a pas de foi et manque de transparence dans sa demande d’adhésion à l’Union africaine. Il cherche à semer la zizanie et la division au sein de l’Union. Mais les Africains ne sont pas dupes, et ont vite mis les points sur les i» dit-il.

«Les Marocains doivent bien comprendre, à présent, que les Africains ne sont pas des sujets du roi et l’Union africaine n’est pas un organisme qui peut dépendre du Makhzen» ajoute-t-il encore.
Ibrahim Ghali a, dans son discours, rendu un vibrant hommage à tous «les travailleurs et travailleuses sahraouis qui ont inscrit en lettres d’or la lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement de son indépendance. Ils y ont adhéré sans réserve dans les rangs du Front populaire pour la libération de Sakia El hamra et oued Ed’heb», dit-il. M. Ghali salue également le courage des travailleurs sahraouis dans les territoires occupés et au sud du Maroc, qui font face aux plus abjects des traitements par le colonisateur marocain, entre torture, enlèvements et atteintes récurrentes à la dignité humaine.
À l’occasion, il tient à rendre hommage à tous les martyrs de la cause sahraouie, particulièrement le défunt ex-président Mohamed Abdelaziz.
Dans le même sillage, un hommage est rendu à feu Fidel Castro et au peuple cubain qui s’est engagé auprès des Sahraouis «politiquement, diplomatiquement et financièrement». Ce huitième congrès est marqué par une grande présence de délégations et représentants de syndicats de pays étrangers, entre autres l’Algérie, la France, l’Espagne, l’Argentine, le Brésil, Cuba, le Nigeria…
Arezki Mezhoud, représentant du syndicat des travailleurs de l’Union africaine, déclare que «l’Ugta n’est pas seulement un ami ou un allié du syndicat de l’union africaine, mais c’est un des principaux membres le plus actif. C’est un membre à part entière et très respectable de l’Organisation».
Celui-ci confirme le soutien de tous les travailleurs africains pour le peuple et les travailleurs sahraouis. «Il n’y a pas pire que de laisser un peuple dans l’oubli» dit-il.
«Les travailleurs africains vont continuer la lutte jusqu’à la libération du dernier lopin de terre colonisé en Afrique », rassure Arezki Mezhoud. De son côté, le représentant de l’Ugta, Ahmed Mezhoud, a exprimé tout le soutien de l’organisation qu’il représente.
Celui-ci a remis des trophées symboliques et des médailles pour les autorités sahraouies présentes lors de cette cérémonie. Les congressistes on voté à l’unanimité pour les membres de la commission chargée de piloter les travaux de ce huitième congrès de l’Ugtso.

De notre envoyé spécial au camp de réfugiés sahraouis de Boudjedour à Tindouf

Arezki Ibersiene. le temps d’Algérie


Manifestations de rue et grèves dans plusieurs secteurs

La Tunisie dans le tourbillon de la contestation social


Pressé par les syndicats, d’un côté, et les exigences du Fonds monétaire international (FMI) pour l’obtention d’un prêt de 2,8 milliards de dollars, de l’autre, le gouvernement tunisien ne dispose quasiment d’aucune solution pour dégonfler le ballon de la contestation sociale.

La Tunisie est traversée depuis quelques jours par une vague de grèves qui touchent plusieurs secteurs d’activité dans le public et le privé, alors que les discussions entre le gouvernement et la puissante centrale syndicale, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), autour des augmentations salariales, sont toujours dans l’impasse. La rencontre de samedi entre le secrétaire général de l’UGTT, Hocine Abassi, et le président Béji Caïd Essebsi n’a donné aucun résultat, le gouvernement refusant de revoir sa copie concernant la loi de finances 2017 qui ne prévoit aucune augmentation des salaires, encore moins le versement des primes promises dans le cadre d’un accord conclu en 2015, dans lequel l’ancien exécutif de Habib Essid s’était engagé par écrit en faveur d’une révision des salaires et certaines primes. Hier matin, Hocine Abassi est revenu à la charge pour rappeler que la grève prévue pour le 8 décembre est toujours maintenue, en l’absence d’un accord avec le gouvernement. Profitant de la commémoration de l’assassinat le 5 décembre 1952 de Farhat Chahed, une des figures du syndicalisme tunisien à l’époque coloniale, les travailleurs ont rappelé leur détermination à aller jusqu’au bout de leurs revendications et à user de tous les moyens légaux pour faire reculer un gouvernement aux abois et en manque de solutions. “Le peuple veut la justice sociale”, “le peuple veut la justice fiscale”, ce sont entre autres les slogans scandés par les adhérents de l’UGTT, dont des collègues sont en grève ouverte depuis samedi au niveau du ministère du Commerce, lit-on sur la page officielle de la centrale syndicale. Les fonctionnaires et les cadres supérieurs tiennent aussi un rassemblement devant le siège de ce ministère et au niveau des antennes locales du secteur du commerce, pour exiger une revalorisation de leurs salaires. Aussi, dans le secteur industriel, les travailleurs de l’une des plus importantes cimenteries du pays à Kairouan sont en grève depuis le 1er décembre pour cinq jours. Il s’agit de leur troisième grève en deux mois, en raison de l’échec des négociations sur l’amélioration des conditions de travail et sur les rémunérations qu’ils jugent dérisoires. Dans le secteur privé, la colère monte chez le syndicat des pharmaciens qui ont voté le principe d’une grève, en raison d’une augmentation de 6% des taxes sur les médicaments importés. De leur côté, les avocats tunisiens entameront une grève générale ouverte dans tous les tribunaux à partir d’aujourd’hui pour protester contre la loi de finances 2017 dans son volet dédié à la fiscalité du barreau, a annoncé le conseil de l’Ordre national des avocats (Onat). Une marche nationale vers la Casbah sera également organisée mardi, a indiqué Lotfi Arbi, président de la section de l’Onat de Tunis, cité par l’agence TAP. Cette vague de protestation intervient quelques jours seulement après la tenue d’une rencontre internationale sur l’investissement “Tunisie 2020”, durant laquelle de nombreux pays, comme le Qatar et la France ont promis des aides conséquentes pour la relance de l’économie tunisienne.

Lyès Menacer

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