Luttes des travailleurs

Front Populaire – Tunisie – Coordination Ile de France : Déclaration du 1er mai 2014

[rouge]Front Populaire – Tunisie – Coordination Ile de France
Déclaration du 1er mai 2014
A BAS LE GOUVERNEMENT JOMAA ![/rouge]

Quinze mois après l’assassinat de notre camarade Chokri Belaïd, neuf mois après celui de notre camarade Mohamed Brahmi, la vérité se fait toujours attendre sans aucune avancée tangible. Tout semble être fait pour enterrer définitivement ce dossier.
La libération des criminels et tortionnaires notoires du régime Ben Ali, acquittés ou innocenté lors du procès-mascarade de l’affaire des martyrs et blessés de la révolution, vient nous rappeler que les caciques de l’ancien régime sont de retour en force. D’ailleurs, les gouvernements provisoires successifs, depuis le 14/01/2011, poursuivent la politique néolibérale menée depuis le gouvernement Hédi Nouira (1971) et accentuée durant les 23 ans de pouvoir de Ben Ali.
Cette politique néolibérale, qui a provoqué la révolte de 2010-2011, a conduit à une crise économique et sociale qui a touché les travailleurs et les couches populaires. Elle a, dans le même temps, permis d’enrichir une minorité devenue puissante grâce à la corruption et à la spéculation financière. Selon le rapport «Wealth X 2012-2013», il y a en Tunisie 70 milliardaires, possédant environ 15 milliards DT (9 milliards USD), alors que le budget de l’Etat s’élève à 28 milliards DT. Parallèlement, selon l’OMS, 1,287 millions de tunisiens sont sous alimentés (sur une population totale de 11 millions), près de 2 millions de personnes ne mangent pas à leur faim et 45% des salariés de la fonction publique sont pauvres.
Le gouvernement de Mehdi Jomâa, imposé par le FMI, la Banque mondiale et les puissances colonialistes, applique les mêmes schémas socio-économiques qui ont conduit à un désastre social en Grèce (privatisations, hausse des prix, diminution des subventions publiques, accroissement du chômage..). Il prépare un plan de «réformes», conforme aux conditions de ces institutions financières, qui concerne en particulier, le code du travail, la sécurité sociale, la retraite et la suppression des subventions publiques des produits de premières nécessités. Il a d’ores et déjà échoué à résoudre les problèmes économiques et sociaux du pays du fait de ses choix néfastes.
Les forces vives du Front Populaire, constituées d’un très grand nombre de militants indépendants et de partis politiques, ont refusé de se jeter dans les bras des ultra-libéraux de Nidaa Tounés dans le cadre de l’alliance contre nature du Front du Salut National (FSN). Elles se sont également opposées au fameux et fumeux « dialogue national » plus connu sous l’appellation ironique de « himar watani » et qui s’est tenu sous l’égide des puissances impérialistes, en collaboration avec le mouvement Enahdha, principal responsable du désastre national depuis le 23/11/2011 et de l’organisation patronale l’UTICA. Ce dialogue n’a servi, en définitive, que la réaction : renforcement du mouvement Enahdha et de Nidaa Tounés, retour en force des anciens du RCD sur la scène politique qui entendent reprendre le pouvoir au plus vite. Ces forces réactionnaires tentent de réhabiliter l’ancien système et cherchent à en finir avec ce qui reste du processus révolutionnaire.
Aujourd’hui, nous assistons à une offensive organisée de criminalisation des acteurs du mouvement social et des révolutionnaires. Des dizaines de jeunes ont été arrêtés et risquent d’être condamnés lourdement, leur seul «crime» étant d’avoir participé à la grande révolte de 2010-2011 ou à des mobilisations pacifiques pour l’emploi, la justice sociale et la dignité.
Mais la résistance populaire ne faiblit pas, les grèves et les mouvements de protestation n’ont jamais été aussi importants : enseignement primaire et supérieur, secteur du textile, agents du ministère du commerce, secteur des banques, etc.

La Coordination Ile de France du Front Populaire de Tunisie considère que seule la poursuite de la lutte permettra la réalisation de tous les objectifs de la Révolution et l’instauration du pouvoir du peuple.

En ce 1er mai, journée de solidarité internationale des travailleurs, la Coordination Ile de France du Front Populaire de Tunisie apporte son soutien et sa solidarité à toutes celles et tous ceux qui luttent, en Tunisie et à travers le monde, pour la justice sociale et l’égalité des droits, contre l’oppression, l’exploitation, le racisme, la xénophobie et les discriminations.
Elle exprime son soutien inconditionnel et sa solidarité avec les familles des martyrs et des blessés de la révolution en grève de la faim, qui luttent pour un procès juste et une réhabilitation de leurs droits légitimes.
La Coordination Ile de France du Front Populaire de Tunisie affirme sa solidarité avec le peuple palestinien dans sa lutte pour sa libération de la colonisation sioniste de la terre de Palestine. Elle condamne toute ingérence dans les affaires des peuples.
Elle dénonce la montée de l’extrême droite en France et en Europe, résultat des politiques anti-ouvrières des gouvernements de droite et de «gauche», qui, pour les faire accepter, détournent la colère contre les immigrés et les habitants des quartiers populaires.

Vive le 1er Mai ! Gloire aux martyrs de la Révolution ! Vive la lutte du peuple tunisien !

La Coordination Ile de France du Front Populaire de Tunisie tient un «point fixe» sur le parcours de la manifestation au 118 rue du Faubourg St Antoine, près du square Armand Trousseau (M° Ledru Rollin, ligne 8).

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