Société

La fin d’une époque historique

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Dans sa dernière Chronique, le philosophe et ami MOHAMED BOUHAMIDI écrivait en substance que nous sommes alors à  » la fin d’une époque historique, l’épuisement de toutes les possibilités offertes et ouvertes par le 1er Novembre, d’une unité interclasses possible du peuple algérien pour son indépendance. »
La fin de la fraternité,meme si elle se drape de différents habits religieux ou culturels, de plus en plus les intérêts s’entrechoquent et menacent l’édifice construit jusque la et qui a donné ce qu’il pouvait donner en terme de libération sociale, de liberté ,et développement
La lutte des classes en fait n’a jamais cessé, elle était la ! ,drapée de l’emblème taché du sang des martyrs ! ,le sacré faisait consensus et avait permis aux libérateurs en majorité des paysans , chômeurs , travailleurs et petits bourgeois des villes de prendre le pouvoir après le colon !
le « sacré wahabiste » a tenté par la suite dans un bain de sang, d’achever l’etat national et désintégrer la nation ,permettant des enrichissements jamais connus ,ou révélés auparavant !
cette pègre arrivée au pouvoir ou à sa lisière aujourd’hui ,tente le forcing meme s’il le faut sur le cadavre de la nation, car telle que configurée elle est comme une chaussure qui lui serre les pieds ,qui ont poussé dans les fanges de la rapine et de la prédation !
oui ! une nouvelle réalité est là , une nouvelle lecture est nécessaire , de nouveaux outils de lutte sont à réinventer et plus que jamais me viennent à la tète ces vers de Maikowski »,toute ma force de poète je te la donne classe à l’attaque » où es tu ma classe? pour que mon pays ne se suicide comme le poète, car tu es la seule en fin de compte à avoir intérêt à me défendre, à le défendre !
Fateh Agrane


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Par Mohamed Bouhamidi.

Quels facteurs et quelles raisons, ou encore quel projet, ont uni, hier, Tewfik et Bouteflika?

Qu’est-ce qui les sépare aujourd’hui et qui est si grave que cela prend cet aspect de guerre publique?

Malgré un besoin manifeste d’explications neuves sur le fait, nous retrouvons exprimées les vieilles explications qui enferment toute la vie politique de notre pays, dans l’image d’un pouvoir soudé comme peut l’être un clan- on l’appelle alors système- ou totalement divisé en …plusieurs clans.

A travers l’acharnement politique qui tente de maintenir en vie ces vieilles explications, essayent de se maintenir en vie les groupes, sectes ou partis qui ont abusé de ce simplisme de luttes de clans alternatives à une omnipotence du «système».

Quand elles ne disent pas la vérité du terrain social et économique, les paroles des hommes n’avouent que la vérité de leurs locuteurs.

La survie de ces vieilles explications tient désormais à leur nouveau rôle de bouée de sauvetage de leurs inventeurs et de leurs usagers.

Elles leur rendent en retour d’éminents services, comme le prestige social porteur de beaucoup d’avantages et de privilèges, la possibilité de combinaisons d’affaires et d’ascension sociale, la porte ouverte d’élections à une assemblée quelconque toujours profitable socialement.

La remise en cause de ces analyses par les «clans», le «système» est une remise en cause, une contestation et un déclassement de ceux qui les portent. Et donc, ceux qui les portent ont intérêt à défendre leurs anciennes positions théoriques pour maintenir leurs anciennes positions dans le monde matériel.

La compréhension de la séquence politique majeure qui est en train de se dérouler sous nos yeux, se heurte et se heurtera d’abord.

Les idées neuves capables de porter la lumière sur les extraordinaires transformations qui ont amené notre pays là où il est, ne gagneront pas avant le déclin des fausses.

Il faudra hâter leur mort d’abord, par le recours à un nouvel effort théorique pensant la politique à travers les actions de forces économiques, d’intérêts de classes et de groupes d’influence impérieuse, la loi du profit indifférente à toute morale, d’interaction internationale dans le cadre d’un système mondial plus soumis que jamais à la domination des ex-puissances coloniales, plus que jamais hostile à toute naissance d’un capitalisme périphérique et plus que jamais poussé par ses crises à élargir un monde du chaos qui tape désormais à nos portes dans la pleine inconscience.

Cela ne suffira pas. Car, comme les idées fausses, les idées justes ont besoin d’un substrat social pour exister, de «porteurs de paroles», de réseaux, d’affichages médiatiques, de redistribution des forces sociales non selon les idées et les clivages culturels absurdes qui divisent actuellement notre société et notre peuple, mais selon leurs intérêts fondamentaux réels face à un ordre mondial et ses relais locaux qui sont en train de vider de tout contenu notre indépendance nationale.

Le départ de Tewfik n’est pas un nouvel épisode dans l’ancienne séquence historique, une phase supplémentaire dans cette baliverne de «luttes de clans», mais la fin d’une époque historique, l’épuisement de toutes les possibilités offertes et ouvertes par le 1er Novembre, d’une unité interclasses possible du peuple algérien pour son indépendance.

Et dont la seule question politiquement viable sera celle de savoir comment poursuivre, dans les nouvelles conditions, la tâche de libération nationale, forcément heurtée et forcément soumise à des reculs et des avancées.

M.B.

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