Société

Le général en retraite A. Medjahed à propos de la mise à la retraite du général Toufik

“C’est une continuité historique”

La mise à la retraite du général Toufik, patron du DRS, est dans la logique naturelle des choses. Et la nomination du général Tartag à sa place est “une relève dans la continuité”, a estimé le général à la retraite, Abdelaziz Medjahed.
Son analyse se situe loin des lectures à travers le paradigme politique. Pour lui, le général Toufik, à la tête du DRS, dont il est l’artisan de toutes les structures, représente une phase, certes, la plus longue (25 ans) dans l’évolution du renseignement algérien, allant de Boussouf à Tartag en passant par Kasdi Merbah, qui ont défendu l’Algérie. Le général à la retraite a d’ailleurs tenu à lui rendre hommage pour ces années passées à la tête du département, qui est très sensible, et à une période de graves troubles dans le pays, où il a participé à la protection et la défense de l’État. Un produit de l’ALN, a-t-il précisé, en rappelant qu’il avait arrêté ses études pour rejoindre l’Armée de Libération faisant le parallèle avec son successeur, un produit de l’ANP, qui a fait partie des étudiants qui ont participé à l’édification nationale. Deux parcours superposés, selon M. Medjahed, qui rappelle, au passage, qu’ils ont, tous les deux, eu à occuper les mêmes postes durant leurs carrières.
Refusant d’adhérer à la thèse de conflit au sommet de l’État, le général à la retraite va relever que depuis la restauration de l’État national, “la culture de la retraite n’est pas encore rentrée dans nos têtes”. Et d’avancer d’autres facteurs qui auraient pu également peser dans la décision de mise à la retraite, comme la conjoncture ou le facteur santé. En effet, a-t-il encore rappelé, le général Toufik s’est sacrifié pour la sécurité du pays au détriment de sa santé. “Et qui dit qu’il n’a pas lui-même sollicité le Président pour lui accorder le temps de s’occuper de sa santé ?”, s’est-il demandé.
Étant l’artisan des structures du département, M. Medjahed considère qu’il a accompli sa mission en faisant un autre parallèle avec le président Zeroual qui a accepté d’être à la tête de l’État dans une période de vide institutionnel. Il a mis en place des institutions, créé le sénat, nommé Boumaza à sa tête, avant de se retirer. Et le général Toufik fait de même aujourd’hui, d’autant plus que, a souligné M. Medjahed, le potentiel humain existe.
Et de conclure avec cette sentence : “Un patriote se doit de déployer tous ses efforts pour le renforcement de cette institution. Parce qu’il s’agit de la sécurité de l’État.”

Djilali Benyoub Liberté

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