Économie

NOUREDDINE BOUDERBA A PROPOS DES DEPENSES DE SANTE EN ALGERIE

D’accord avec le sociologue Safar Zitoun et son propos sur le système de santé algérien, sauf lorsqu’il affirme « …c’est devenu un gouffre pour les finances publiques.».
9.9 % des dépenses publiques consacrés, en 2015-2016 à la santé ne constituent nullement un gouffre. Comparativement à la même période cette part a été de 14.8 % pour la Jordanie, 13.7 % pour la Tunisie, 11.7 % pour les Cap vert, 13.1 % pour le Lesotho, 13.3 % pour la Thailande, 17.5 % pour l’Iran, 18 % pour Cuba et 26.59 % pour les Maldives. Pour les 34 pays de l’OCDE la moyenne a été de 17.83 %. Pour les pays africains la moyenne était un supérieure à 10 %.
Les ressources affectées par l’état à la santé sur les 25 dernières années ne sont pas à la hauteur du potentiel ni au même niveau que celles pays comparables comme la Tunisie ou l’Iran. Les dépenses nationales de santé qui représentaient 5 % du PIB en 1987 ont connu une chute drastique en 1994 du fait du programme d’ajustement structurel imposé par le FMI. En 1995 elles s’élevaient à peine à 3.7 % du PIB. Entre 1995 et 2007 ce rapport a oscillé entre 3.2 % et 3.8 %. En 2007 la banque mondiale, dans un rapport (ALGERIA.PER.french.volumeI°), reconnaissait que je cite « Dans l’ensemble, les ressources consacrées à la santé se situent à un niveau relativement faible. Les dépenses de santé sont passées de 106 milliards de dinars en 1998 à 192 milliards de dinars en 2002, soit un accroissement de 81 % (Tableau 8.1). L’importance de cet accroissement doit toutefois être replacée dans son contexte : en proportion du PIB, ces dépenses n’ont augmenté que de 3,8 % à 4,3 % au cours de cette période (de 4,9 à 6,3% par rapport au PIB hors hydrocarbures). Le niveau de dépenses totales de santé est donc relativement faible par rapport à celui d’autres pays ayant des niveaux de revenu comparables. » (Nb: pourcentage de 2002 avait été ramené à 3.7 % dans les rapports ultérieurs de la BM). Ce n’est qu’à partir de 2008 que ce taux a commencé à évoluer (4.2 en 2008, 5.1 % en 2010, 6.1 % en 2012 et 7.2 depuis 2014) en précisant qu’une très grande partie s’explique par l’augmentation des frais du personnel et les prix incontrôlés des médicaments et des prestations du secteur privé. Les destructions des années du terrorisme sont une réalité mais c’est justement à cause de ça que l’Algérie auraient du et doit maintenant consacrer d’avantage de ressources à la santé. Aussi bien le nombre de lits par habitants que le nombre de médecins par habitants sont inférieurs en Algérie par rapport à la Tunisie ou la Jordanie par exemple sans omettre les discriminations financières et géographiques en matière d’Accès aux soins chez nous.

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