Luttes des travailleurs

Des dockers français et italiens bloquent des livraisons d’armes à l’Arabie saoudite

Des dockers français et italiens refusent de charger des armes à bord de cargos saoudiens. Ces armes sont utilisées dans la guerre au Yémen. Selon les Nations unies, cette guerre est la plus grande catastrophe humanitaire de notre temps.

L’Arabie saoudite affame également délibérément la population du Yémen. Pour mener sa guerre, l’Arabie saoudite dépend des livraisons d’armes de l’Occident. Le PTB plaide pour un embargo européen sur les armes.

Le jeudi 9 mai, dans le port français du Havre, des dockers et des activistes des droits humains ont bloqué une livraison d’armes françaises à l’Arabie saoudite. Le 20 mai, le même cargo a été bloqué dans le port de Gênes par des syndicalistes italiens qui ont refusé de charger des générateurs d’électricité à bord du navire. Le 10 mai, le même cargo saoudien, le Bahri Yanbu, avait été amarré dans le port d’Anvers où, là, une cargaison d’armes belges avait bel et bien été embarquée. Le 28 mai, un autre cargo saoudien de la même entreprise a accosté dans le port de Marseille, où les dockers ont une nouvelle fois refusé de charger une cargaison d’armes à bord.

Les Saoudiens et leurs alliés ont fait de la faim une arme de guerre

Depuis le début du conflit en 2016, la guerre au Yémen a déjà fait 70 000 morts. Les Saoudiens et leurs alliés ont fait de la faim une arme de guerre. Les bombardements aériens bloquent les routes d’approvisionnement alimentaire, dans un pays où, déjà avant la guerre, les denrées alimentaires dépendaient à 90 % de l’importation. Au Yémen, un enfant meurt de malnutrition toutes les 10 minutes, conséquence directe du blocus imposé par la coalition saoudienne. Quelque 22 millions de Yéménites dépendent de l’aide humanitaire. Les Nations unies qualifient les quatre années de guerre ininterrompue menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen de plus grande catastrophe humanitaire aujourd’hui dans le monde. D’ici la fin de l’année, le nombre de personnes tuées pourrait s’élever à 230 000.

Les dockers refusent d’être complices de crimes de guerre

L’action dans le port du Havre s’est déroulée suite aux informations publiées par Disclose, un site français de journalisme d’investigation. Celui-ci a mis en lumière le fait que la France vendait des armes – dont des tanks et des systèmes de missiles dirigés par laser – à l’Arabie saoudite. Ces armes sont ensuite utilisées au Yémen contre le population civile. Une enquête de la VRT, de Knack et du Soir avait déjà révélé que des armes belges étaient également utilisées dans la guerre brutale menée au Yémen.

Fournir des armes à un autre pays en sachant que ces armes peuvent servir à commettre des crimes de guerre est une violation des droits humains

Deux organisations françaises de défense des droits humains, ACAT et ASER, ont déposé une plainte auprès de la justice française. Les organisations constatent que la France enfreint le droit international et se réfèrent pour cela au Traité des Nations unies sur le commerce des armes. L’avocat et porte-parole d’ACAT Joseph Breham a précisé à Reuters : « L’article stipule qu’aucun État ne peut fournir des armes à un autre pays s’il a connaissance que ces armes peuvent servir à commettre des crimes de guerre. »

L’action au Havre était soutenue par le Parti communiste français (PCF) et des militants du syndicat CGT. Le député PCF Jean-Paul Lecoq, présent lors de l’action, a déclaré : « Cet événement embarrasse les autorités. Elles peuvent essayer de transporter le chargement vers un autre port français ou étranger. » Selon le journal italien La Repubblica, c’est exactement ce qui s’est passé. Les huit tanks ont été transportés par train au port de La Spezia, où ils ont été embarqués à bord du cargo saoudien.

Des militants du syndicat italien FILT-CGIL et FIT-CISL ont toutefois empêché que plusieurs générateurs d’électricité militaires soient chargés à bord dans le port de Gênes. Dans un communiqué, les syndicats ont déclaré qu’ils ne voulaient pas être complices de crimes de guerre au Yémen. Une semaine plus tard, à Marseille, des dockers français ont à nouveau empêché un chargement destiné à un navire saoudien. Selon Laurent Pastor, le secrétaire général de la CGT, cette livraison avait été présentée comme étant composée de générateurs électriques, alors qu’il s’agirait en fait de munitions de canons Caesar, des camions militaires français équipés de système d’artillerie.
À quand un embargo européen ?

Source: https://www.solidaire.org/articles/des-dockers-francais-et-italiens-bloquent-des-livraisons-d-armes-l-arabie-saoudite?fbclid=IwAR0-ekttp0QcwsmiSoLKGWlzWMk0jxXr6EG1TMfne-olgF-vCoNrzS1jDj0#.XPD1fPnprjY.facebook

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