il est acquis que le hirak 1 a été salutaire pour le pays. Il a mis en lumière les contradictions au sein des classes possédantes, l’ampleur du pillage auquel elles se sont livrées depuis le début des années 80… et la mise au fer de plusieurs personnalités influentes du clan Bouteflika.
Le hirak 1 a libéré les Algériens du mépris et de la culture du fatalisme qui leur a été transmise notamment par le biais de l’irrationnel religieux.
Mais le hirak 2 a libéré les convoitises des forces marginalisées par le clan Bouteflika et, sans doute, aiguisé les contradictions inter-impérialistes dans la région.
Il a également mis en évidence l’inorganisation des travailleurs et des couches populaires qui constituent l’écrasante majorité de la population de ce pays.
Parce qu’elles n’ont conscience de leur capacité en tant que force collective organisée, les masses populaires se placent, à leur corps défendant, à la remorque des courants anonymes qui dirigent le hirak 2 dont les intérêts sont aux antipodes des leurs… et où les courants extrémistes (islamistes et berbéristes) tentent de se frayer un chemin tout en utilisant le mouvement comme un terrain d’entraînement et de recrutement.
Force est de constater que le contexte actuel ne permet pas aux travailleurs et aux masses populaires d’exprimer leurs aspirations démocratiques et leurs revendications socio-économiques.
Force est de constater aussi que le débat « élection contre transition » divise dangereusement les Algériens et met le pays face à un risque aventuriste qui mettrait en péril l’État national et les acquis de l’indépendance…
L’élection du 12 décembre n’est donc pas une fin en soi pour en faire un motif d’affrontement et de recours à l’intimidation et à la violence . Elle ne doit pas servir de prétexte pour diviser la population laborieuse du pays qui est face à des défis autrement plus graves… Le plus dure est à venir, hélas.
Ali Ben Dris