Luttes des travailleurs

Manifestation « ouvrière » de soutien au patron de Cevital

Suite au débat suscité par la manifestation « ouvrières » de soutien au patron de Cevital, qui s’est déroulée hier à Béjaia, et les interrogations de certains ami(e)s à ce sujet, il m’a semblé utile de rappeler quelques principes de base pour enrichir le débat et approfondir la réflexion.
Se battre contre le chômage et pour la défense de l’emploi, raison avancée par certains pour justifier leur attitude, est un combat classique, voir élémentaire et « primitif », de la classe ouvrière depuis la révolution industrielle et l’émergence du système capitaliste au 18éme siècle. Mais, ce combat ne saurait être confondu avec « la guerre des clans » et des factions au pouvoir. Les intérêts de Rabrab, de Haddad et de tous les autres patrons privés, ainsi que ceux imposés par le pouvoir politique au profit des nouveaux « oligarques » et des multinationales, ne sont pas les intérêts des travailleurs. Au contraire, plus que jamais, nous avons besoin de clarifier ces enjeux historiques, de faire progresser la conscience ouvrière, de promouvoir l’indépendance politique de classe et de participer à faire émerger les organisations politiques et syndicales démocratiques et unitaires propres à la classe ouvrière.
Autrement dit, au lieu de soutenir Rabrab ou Haddad au nom de « la défense de l’emploi », pourquoi ne pas exiger du pouvoir une politique économique qui industrialise le pays et génère du travail pour tous ? Pourquoi ne pas se mobiliser contre une politique économique néo libérale qui a fermé nos entreprises et nos usines et réduit des millions de travailleurs et de jeunes au chômage ? Pourquoi ne pas se battre contre une politique qui a érigé les importations comme « mode de production national » ? Pourquoi ne pas se mobiliser, dans un large front, contre une politique qui a généré la corruption, la dilapidation, le détournement, la surfacturation,etc., au vu et au su de tous ? Pourquoi accepter que les travailleurs et les jeunes de notre pays soient à la merci de Rabrab, Haddad, etc., pour trouver un travail ?
Ce sont, entre autres, ces quelques questions qui doivent alimenter ce débat à mon sens.
Mahmoud Rechidi

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