Société

8 Mars journée internationale de la femme

ALGÉRIE: quand le patriotisme se conjugue au féminin
Le patriotisme algérien ne se limite pas à un simple sentiment ; il s’incarne dans une vision politique anti-impérialiste et engagée. Depuis l’indépendance, la construction nationale a connu des avancées notables, malgré les turbulences. Les décennies 1960 et 1970 ont posé les bases d’une économie prometteuse, d’infrastructures éducatives, médicales et culturelles solides, contribuant à l’émancipation du peuple algérien, libéré progressivement de la misère, de l’indigence et de l’analphabétisme hérités de la colonisation française.
Aujourd’hui, malgré une guerre hybride d’ingérence néocoloniale, le processus d’édification nationale post-hirak se poursuit, soutenu par la mobilisation des forces vives du pays. Parmi elles, les femmes, notamment celles issues des milieux populaires, jouent un rôle important. Elles investissent massivement l’école, l’université, le monde du travail, la culture et le sport, devenant des actrices incontournables de la reconstruction nationale et bousculant les résistances patriarcales et conservatrices encore ancrées dans la société.
Le sport : Un levier d’émancipation et de patriotisme
Le sport, c’est notre propos aujourd’hui, occupe une place particulière dans ce renouveau patriotique. Par son audience massive, notamment lors des grandes compétitions internationales, il touche directement les larges masses populaires en Algérie et à l’étranger. Les exploits des sportives algériennes ne se réduisent pas à de simples performances athlétiques ; ils incarnent un combat émancipateur contre les structures patriarcales et les résistances idéologiques rétrogrades. Chaque médaille et chaque titre sont des gains à verser à leurs luttes quotidiennes mais aussi des symboles de fierté et de dignité nationales et de résilience face aux défis politiques et sociaux.
Des victoires symboliques : De Hassiba Boulmerka à Imane Khelif
L’histoire retiendra la médaille d’or de Hassiba Boulmerka aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, alors que l’Algérie était plongée dans une décennie noire marquée par le terrorisme. Face aux attaques des groupes armés financés et soutenus depuis l’étranger (de France plus particulièrement), cette victoire a incarné un acte de résistance indéniable. Alors que la propagande occidentale officielle s’indignait de l’interruption électorale et relayait la question fallacieuse du “Qui tue qui ?”, Hassiba a prouvé au monde que l’Algérie ( même meurtrie) restait debout, fidèle au serment des martyrs du 1er Novembre 1954.
Plus récemment, Imane Khelif s’est retrouvée au cœur d’une odieuse campagne de diffamation qui, attentant directement à sa dignité de femme, visait à l’exclure des Jeux Olympiques de Paris 2024. Derrière cette attaque immonde, se cachait une volonté stratégique : empêcher l’Algérie de voir son drapeau (symbole d’anti-imperialisme, de paix et de soutien indéfectible à la lutte des Palestiniens et des causes justes à travers le monde) flotter sur le sol français, où prospèrent une nostalgie colonialiste et un agenda pro-sioniste génocidaire des Palestiniens. Pourtant, à l’image de Jamila Bouhired ou Hassiba Benbouali, Imane Khelif n’a pas cédé. Par sa détermination et son courage, elle a fait de son combat un symbole national.
Son triomphe, au-delà de sa propre personne, a réveillé un patriotisme parfois somnolent, renforçant l’unité d’un peuple post-Hirak face aux bouleversements géopolitiques. Elle a démontré que la résistance n’est pas l’apanage des hommes, mais aussi des femmes prêtes à défendre leur honneur et celui de leur nation.
Une génération de championnes au service de la nation
À travers Hassiba Boulmerka, Imane Khelif, Nouria Mérah-Benida, Sakina Boutamine, Salima Souakri, Roumaïssa Boualem, Hadjila Khelif, Naïma Laouadi, Baya Rahouli, Chirine Abdellaoui, Amel Melih, Kaylia Nemour, et tant d’autres, les sportives algériennes ont porté haut les couleurs de l’Algérie. Leurs exploits transcendent les performances sportives pour devenir des symboles de résistance et de dignité nationale. En effet, dans un monde où les acquis des femmes sont remis en question notamment par la montée du fascisme en Occident – doublée d’une économie de guerre et d’une guerre commerciale entre l’UE et les USA – , leurs victoires s’inscrivent dans une lutte plus large contre les injustices sociales et économiques. Elles participent à l’effort d’émancipation aux côtés des ouvrières, des techniciennes, des ingénieures, des agricultrices, des chercheuses, des médecins et des infirmières, des enseignantes, des artisanes, des pilotes, des scientifiques, des politiciennes, des artistes, des étudiantes… et des mères (piliers) de famille, toutes engagées dans l’édification d’un pays souverain et anti-impérialiste.
Les sportives, catalyseurs d’un renouveau patriotique
C’est en ce sens que les performances des athlètes féminines algériennes ne se limitent pas à la reconnaissance individuelle ; elles servent une cause collective. Contrairement aux décennies mafieuses où une minorité de femmes bénéficiaient d’avantages matériels et de promotions liés à leur statut social mais sans droit nouveau, aujourd’hui, les sportives visibilisent la femme et ses revendications spécifiques. Elles participent, par leurs performances, à la lutte pour de nouveaux droits et de conquis supplémentaires (*voir annexe) certes encore insuffisants au regard du retard accumulé depuis l’indépendance.
Dans une Algérie post-hirak en reconstruction, elles sont des figures de proue d’un patriotisme réinventé, où femmes et hommes contribuent ensemble à un développement économique et social souverain.
Leurs exploits rappellent au monde, aux algérophobes de tous acabits et aux imposteurs comme Daoud et Sansal, que l’Algérie, malgré les attaques et les calomnies, reste debout, digne, souveraine et internationaliste. Ils illustrent, factuellement, une dynamique de redressement et de progrès, où le rôle des femmes est central, non seulement dans le sport, mais dans tous les secteurs clés de la nation.
L’Histoire l’a prouvé : lorsque les femmes travailleuses avancent, c’est tout un peuple qui se lève.
Alger, le 8 mars 2025Collectif « ÉCHOS DE LA VIE ICI-BAS »

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