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Débat : L’université algérienne, quel bilan?

Aujourd’hui, la société s’interroge sur les missions dévolues à cette institution. Joue-t-elle son rôle de formation des cadres de demain ou est-elle complètement paralysée par la bureaucratie et coupée des attentes de notre pays en matière de transfert technologique et du progrès social?
Quelles sont ses problèmes? Quelles sont ses perspectives?
La réforme LMD appliquée depuis 2004 apporte-t-elle les solutions à ses problèmes et répond-t-elle à ses questions?
Raina ouvre un débat sur l’état de l’université algérienne. Raina invite tous ses lecteurs à y participer.

Nous publions ci-dessous les réflexions d’un enseignant sur la réforme LMD.

Le bilan de la réforme LMD : Une réforme pour quels objectifs ?

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A l’instar des réformes de 1972 et celle de 1985 de l’enseignement supérieur, ni le contenu et ni l’objectif de la réforme LMD n’ont été débattus et discutés par la communauté universitaires (enseignants, responsables et étudiants). Le paquet LMD a été ficelé et empaqueté à Bologne et importé en Algérie avec ses avantages mais aussi avec ses multiples inconvénients. Son application par touches successives n’a pas fait apparaître dès le début les difficultés et les in- cohérences de son application à l’université algérienne. Dès le début de son application en 2004 dans les trois université pilotes Boumerdès, Blida et Bé- jaia, des réserves ont été émises par certains enseignants sur son applicabilité et aussi sur le manque de clarté de ses objectifs pour notre université. Mais, les défenseurs de ce projet, qu’ils soient enseignants ou responsables dans les insti- tutions de la tutelle, mettaient en avant ses avantages et aussi les solutions qu’il est susceptible d’apporter aux problèmes dans lesquels pataugeait l’université algérienne. Leurs arguments s’appuyaient sur les points suivants :
1. Le système qui prévalait avant l’introduction du système LMD (l’ancien système) était, de la l’avis de tous les pédagogues, devenu obsolète. Les contenus des programmes des différents cursus marquaient un grand déca- lage avec l’état de développement permanent de la science et leur mise à jour obéissait à une très lourde procédure. Le système d’évaluation, com- posant fondamental du système d’enseignement, avait perdu totalement son sens. Les multiples accommodations apportés par les responsables de la tutelle pour augmenter les taux de réussite chez les étudiants avaient complètement faussé le sens des examens. Il suffisait, par exemple, à un étudiant de travailler très peu pour réussir dans son module. Le contrôle des connaissances des étudiants était devenu sans pertinence. L’ancien sys- tème croulait devant cette incohérence et les diplôme délivrés perdaient de leurs valeurs. Le réformer devenait nécessaire. Le système d’évaluation du LMD devrait intégrer une grande part du travail personnel de l’étudiant qui sera responsabilisé dans son activité d’apprentissage. Ceci est supposé à améliorer le niveau de la formation et revoir la conception classique de l’activité pédagogique.

Pour lire la suite : bilan-lmd.pdf

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