Luttes des travailleurs

ECHO DES LUTTES DES TRAVAILLEURS

Grève annoncée à Fertial
par Mokhtaria Bensaâd
Le bras de fer se durcit entre la direction de la société des fertilisants d’Algérie, Fertial, et le syndicat. Un ultimatum de huit jours, à partir du 21 mai, a été donné par le partenaire social à la direction avant le dépôt de préavis de grève.

Les travailleurs, réunis en assemblées générales les 19 et 21 mai à Annaba et Arzew en présence des représentants de l’union locale et de l’union de wilaya, ont opté pour la grève « face au refus de la direction d’augmenter les salaires de 25% » tel que demandé dans la plate-forme de revendications soumise à négociation entre les deux parties aux mois de février et avril.

Une plateforme comportant 15 points, dont la révision de la prime de panier, la révision des catégories pour éviter l’entassement des salaires, l’application d’un nouvel organigramme et la révision de la prime d’intéressement et de l’indemnité de fin de carrière.

Le secrétaire général du bureau national du syndicat d’entreprise, M. Zadi, contacté hier, a confirmé que les travailleurs au niveau des deux pôles ont rejeté fermement la proposition de la direction concernant l’augmentation de salaire. Cette dernière avait, lors des négociations, proposé un taux de 4,25%. « Les 80% de l’effectif présent à ces AG ont rejeté cette offre et insisté sur le maintien des 25% demandés par le syndicat », a expliqué le secrétaire général du bureau national du syndicat d’entreprise. Pour M. Zadi, les offres de la direction ont été soumises à débat lors de ces assemblées et les travailleurs ont décidé de recourir à la grève si la direction campe sur ses positions après les huit jours fixés avant le dépôt de préavis de grève.

Pour rappel, le renouvellement de la convention collective intervient suite à l’expiration du pacte de trois ans arrêté initialement. La révision de certains articles est devenue nécessaire afin d’instaurer une justice entre les différents travailleurs. Lors des négociations tenues les 9 et 10 février, les 8 et 9 avril et les 28 et 29 avril avec la direction, le partenaire social a, en effet, rejeté en bloc les propositions de la direction concernant le taux d’augmentation de salaire. Dans sa plateforme de revendications, le syndicat a demandé une révision à la hausse du salaire de 25% mais au cours des trois rounds entre les deux parties, la direction a proposé 0% pour l’année 2014, puis au 2ème round, elle a proposé un taux de 3,25% puis 4,25%…

Une offre qui n’a pas emballé le syndicat et conduit à la suspension des négociations pour appeler ensuite à des assemblées générales. Une lettre a été transmise par le partenaire social à la direction générale de Fertial, conformément au règlement intérieur de l’entreprise et de l’article 38 de la loi 90/14.

Lors de ces assemblées générales, les travailleurs ont aussi exprimé leur mécontentement de la gestion de la société, issue d’un partenariat signé en août 2005 entre le Groupe algérien Asmidal, détenant 34% des actions, et le Groupe espagnol Grup Villar Mir, détenant 66%. La société a une capacité annuelle de production d’un million de tonnes d’ammoniac.

Par Mokhtaria Bensaâd
QUOTIDIEN D’ORAN (24 /05/2014

Les anesthésistes se mobilisent
par A. Mallem
Les anesthésistes se mobilisent et crient à l’injustice et à la hogra. «Cette hogra dure depuis environ 30 ans, c’est-à-dire depuis l’entrée en vigueur du code de la santé en 1985», nous ont expliqué jeudi dernier les anesthésistes de 7 wilayas de l’Est qui se sont rencontrés à la maison des syndicats Abdelhak Benhamouda de Constantine sous l’égide de leur syndicat national structuré au sein de la Fédération de la santé de l’UGTA. Pour, ont-ils dit, unifier leurs rangs, débattre de leurs problèmes et débattre du projet de la loi sanitaire en préparation dans le secteur de la santé publique et dont les assises nationales vont se dérouler les 15 et 16 juin prochain à Alger. MM. Abdallah Sekkil et Mahfoud Zeggari, respectivement secrétaire général et responsable de l’information au sein du syndical national des anesthésistes et réanimation, nous ont expliqué que les principales revendications de la corporation résident dans cinq points essentiels: la couverture juridique de l’anesthésiste, son inscription dans la nouvelle loi sanitaire, l’intégration de l’anesthésiste à l’échelle 13 et 14, la création d’un institut supérieur pour la formation initiale des anesthésistes et enfin la révision du statut particulier et du régime indemnitaire. Les concernés se sont beaucoup attardés sur le premier point concernant la protection de la corporation en s’insurgeant sur le fait que leurs collègues soient condamnés assez souvent par la justice sur des bases arbitraires pour des fautes qu’ils commettent, intentionnellement ou non, dans l’exercice de leur profession. «C’est la nature de notre métier qui nous expose à ces risques», disent-ils avec un certain fatalisme, en relevant la précarité de leur condition. Sans avancer un quelconque chiffre des agents condamnés, un participant avouera néanmoins que «des anesthésistes sont condamnés à tout bout de champ». Ainsi, proteste-t-il encore, «si au regard de la loi, nous sommes considérés comme des auxiliaires médicaux, la justice nous fait porter, elle, la responsabilité de praticiens spécialisés et nous juge selon ce critère lorsqu’il y a un accident. N’est-ce pas de la hogra ?». Aussi, ajoutent-ils, «nous voulons arracher un nouveau statut dans la future loi de la santé en demandant d’être inscrits par notre nom d’anesthésistes et non comme de simples aides car nous nous considérons comme des professionnels à part entière». Et un autre participant de conclure sur ce point en disant qu’il est temps que cela change. «Nous allons demander cette couverture légale dans le nouveau projet de loi sur la santé en préparation.

Ensuite, nous revendiquerons la mise sur pied d’un conseil de l’ordre qui s’occupera de l’organisation de la profession et de la défense de ses intérêts». Les anesthésistes ne sont pas nombreux en Algérie, signale un autre. Il y a à peine 4.000 sur tout le territoire national, et ce nombre est très infime par rapport au développement de la santé en Algérie. En outre, le travail de ces agents est sous-évalué et ils sont considérés comme des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation (amar), un statut inférieur à celui d’infirmier. «Le salaire mensuel d’un «amar», comme ils disent communément, ne dépasse pas 32.000 dinars alors que celui d’un infirmier peut aller jusqu’à 50.000 dinars», disent-ils pour montrer l’indigence de leur métier dans le secteur public.

Et de finir sur une note d’optimisme en disant que leur syndicat national est maintenant structuré, qu’ils ont pleinement confiance dans les autorités actuelles de la santé publique en Algérie qui, affirment-ils, leur ont fait entrevoir une possibilité de changement de leur situation avec, notamment, la reconnaissance de leur corporation par la nouvelle loi sur la santé et la possibilité pour eux d’élire un conseil de l’ordre qui prendra en charge la profession dans l’avenir.
( le quotidien d’Oran du 25/05/2014)
par A. Mallem

24-05-2014
EXIGEANT LA SATISFACTION DE SES REVENDICATIONS
L’Unpef menace de protester après les examens

L’appel de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, en direction des syndicats pour la sérénité du secteur ne semble pas avoir un écho favorable. La ministre qui avait sollicité les partenaires sociaux à «cesser de mettre de l’huile sur le feu» sera contrainte de faire face à la contestation. Ainsi, l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) compte reprendre sa protestation en annonçant une série de rassemblements, le 15 juin devant les directions de l’éducation de wilaya. Une action similaire est prévue dans la capitale, selon le même syndicat, qui explique ce choix par le souci de ne pas perturber les examens de fin d’année.

Le syndicat motive son recours à la protestation de rue par la lenteur remarquée dans la satisfaction des revendications en suspens par les autorités publiques. L’Unpef qui a tenu hier une réunion en son siège à Alger a mis en avant l’application à la lettre des contenus des PV signés en février entre la tutelle et la Fonction publique.

Dans le cas contraire, le syndicat qui veut prendre à témoin l’opinion publique et les associations de parents d’élèves, endosse la responsabilité aux pouvoirs publics s’il venait à perturber la rentrée scolaire avec des sit-in ou d’autres actions de protestation. Toutefois, le syndicat se dit mobilisé pour le bon déroulement des examens de fin d’année dans les trois paliers, qui auront lieu dans quelques jours.

Dans cette optique, la corporation qui veut se montrer soucieuse de l’avenir des élèves, notamment les futurs bacheliers, n’a pas hésité de prendre le rôle de conseiller en les appelant à bien réviser leurs leçons et à bien se préparer psychologiquement. Pour mieux les rassurer, il a évoqué l’utilité du «seuil» des programmes à même de leur faciliter la révision des cours. Comme il les a appelés à ne pas prêter attention aux rumeurs portant sur la fuite des sujets. «Cela est devenu un rituel à l’approche des examens officiels», a-t-il annoncé dans un communiqué rendu public hier.

Avant de passer à l’évocation des points non satisfaits, l’Unpef a profité de cette rencontre pour féliciter la nouvelle ministre. Il s’est montré prêt à coopérer avec elle pour le bien et l’intérêt du secteur. «Nous lui tendons la main afin d’œuvrer ensemble pour l’intérêt du secteur», a-t-il dit.
K. A.

( le temps d’Algérie du 25/05/2014)

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