Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS Bulletin N° 19

Code du travail : Le Snapap tire sur la copie du gouvernement

Source E -l watan du 30.09.14


Le secrétaire national, chargé de l’organique du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), Belmili Ayachi, a tiré, hier, à boulets rouges sur l’avant-projet du code du travail.
A partir de Constantine, où il a animé une conférence de presse au siège de wilaya du syndicat, Belmili Ayachi a critiqué le texte de l’avant-projet portant code du travail, l’accusant de restreindre le droit des travailleurs notamment certains articles relatifs au droit à la grève, à l’âge légal des enfants ramené à 16 ans et au harcèlement sexuel sur les lieux de travail.
Pour le secrétaire national chargé de l’organique du Snapap, cet avant-projet de loi est une «tentative du gouvernement de mettre des obstacles et des balises aux syndicats autonomes», évoquant à titre d’exemple les articles 338 et 339 qu’il a considérés comme les «plus dangereux, car ils portent atteinte au droit à la grève des travailleurs».
Toujours critique, Belmili Ayachi a abordé «l’incongruité» des articles 504 et 505 relatifs aux fédérations et aux confédérations, les qualifiant de «graves». Selon le syndicaliste, ces articles stipulent qu’une fédération doit, désormais, regrouper 3 syndicats, de même qu’il est obligatoire de réunir 5 fédérations pour créer une confédération. Au demeurant, il ne faut pas moins de 15 syndicats pour générer une confédération. «C’est impossible de réunir autant de syndicat,s sachant les divergences de secteurs», dénonce Belmili qui estime, à ce titre, que l’avant-projet de loi portant code du travail est fait de «contradictions et d’amalgame».
Pour lui, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a «mixé» plusieurs lois existantes, sans plus, d’où les carences et les incohérences. Cela étant, le syndicaliste a également fustigé l’article 130 de l’avant-projet portant code du travail, requérant la nécessité de «redéfinir le mot salaire en Algérie», car, selon lui, «il y a une différence entre salaire et paie», se disant surpris par le fait que cet article n’ait pas été abrogé. L’article 166, relatif aux comités de participation, n’a pas trouvé, lui aussi, grâce à ses yeux, puisqu’il l’a tout simplement qualifié de «catastrophe», le reléguant dans la liste noire des articles indésirables, litigieux ou imprécis.
Le cas notamment du harcèlement sexuel au travail, au sujet duquel le syndicaliste réclame plus de précisions : «Il faut  des mécanismes clairs pour mettre en évidence le harcèlement afin de protéger la victime, de plus la loi doit également prendre en considération le harcèlement moral et les violences verbales», a-t-il affirmé, à cet effet. Enfin, pour éviter les mouvements de protestation nés au lendemain de la promulgation de nouvelles lois au contenu contesté, le Snapap demande à être associé à cet avant-projet et propose la tenue d’une conférence nationale qui regrouperait tous les acteurs sociaux ainsi que le patronat pour en débattre.
 
Lydia Rahmani

Article 87 bis : le Comité de réappropriation de l’UGTA lance de débat

Source : 10. octobre 2014 – Algérie patriotique



Le sociologue Nacer Djabi sera parmi les animateurs de cette conférence-débat. D. R.
Après avoir dénoncé la gestion de la Centrale syndicale, le Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l’UGTA (CNRS) décide de lancer le débat sur le nouveau code du travail et l’abrogation de l’article 87 bis annoncé en grande pompe. Ainsi, il tiendra demain, samedi 11 octobre, une conférence-débat à Alger pour tenter d’analyser cet avant-projet du code du travail qui a déjà soulevé la colère de nombreux syndicalistes et apprécier à sa juste valeur l’impact réel de l’abrogation du 87 bis. Les animateurs de cette conférence-débat sont le juriste Nasredine Koreïchi, le sociologue Nacer Djabi et le syndicaliste Abdelmadjid Azzi. Le débat portera également sur l’avenir du syndicalisme dans notre pays, fortement remis en cause dans l’avant-projet du code du travail qui renforce le pouvoir des patrons au détriment des droits des travailleurs et qui met des embuches dans l’exercice de l’activité syndicale. Dans un précédent appel, le Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l’UGTA (CNRS-UGTA) avait dénoncé les «fossoyeurs et menteurs» au sein de cette centrale syndicale et avait exhorté le pouvoir à lâcher la direction actuelle à sa tête Abdelmadjid Sidi Saïd au motif qu’elle ne sera pas capable d’apaiser le front social en cas de déflagration. L’alternative, selon le CNRS-UGTA, est «l’existence d’un syndicat crédible, unitaire, rassembleur et réellement démocratique, capable d’apporter les solutions les plus justes aux problèmes socioprofessionnels du monde du travail, et compétent pour faire les propositions, les meilleures, sur le plan économique». C’est à cette seule condition, avait souligné le CNRS, que l’UGTA pourra «jouer un rôle pour apporter la paix sociale dont notre pays a besoin, surtout dans ces moments difficiles, caractérisés par des dangers intérieurs et extérieurs, par l’inquiétude sans cesse grandissante et le désespoir de larges couches de la société». Ce mouvement de «redressement» de l’UGTA cherche ainsi à investir le terrain pour convaincre à la fois les syndicalistes et le pouvoir du «bon sens» de sa démarche.
Rafik Meddour
 


HAUSSE DE LA MASSE SALARIALE
La mise en garde du FMI



L’Algérie doit maîtriser sa masse salariale, ses dépenses de fonctionnement. Sinon, la position financière notamment extérieure du pays risque de se dégrader d’ici 20 ans. C’est l’une des recommandations, l’un des avertissements que le FMI adresse au gouvernement algérien en l’invitant à fixer une règle budgétaire.
Chérif Bennaceur – Alger (Le Soir)
«Nous avons pris acte de la décision des autorités algériennes d’abroger l’article (87 bis) du code du travail», déclarait hier le chef d’une mission du Fonds monétaire international (FMI), Zeine Zeidane. Il intervenait lors d’une conférence de presse, tenue au terme d’une mission de deux semaines en Algérie et qui s’inscrit dans le cadre des consultations annuelles au titre de l’article 4 des statuts du FMI.
Certes, Zeine Zeidane n’a pas exprimé d’opposition frontale à cette mesure que la loi de finances pour 2015 prévoit et dont le mode opératoire n’est pas encore défini. Néanmoins, le représentant du FMI note «une croissance modérée» des dépenses courantes (de fonctionnement) dans le projet de loi de finances. Or, dans la mesure où la masse salariale, notamment dans la Fonction publique est «très élevée» en Algérie, le problème de la taille se posant au-delà des salaires, Zeine Zeidane invitera clairement le gouvernement algérien à «maîtriser cette masse salariale».

Faites attention à la croissance des dépenses

Ce que le représentant du FMI motive par le fait que 50% des dépenses courantes sont financées par les revenus pétroliers et dans la mesure où la quête de l’amélioration de la compétitivité reste de mise. Ce faisant, le FMI estime que le maintien d’un niveau élevé de dépenses courantes risque d’être non soutenable à terme, d’où la nécessité de «faire attention à la croissance des dépenses», de «continuer à maîtriser les dépenses courantes».
Auparavant, Zeine Zeidane avait constaté que l’activité économique s’est «raffermie» en 2014 et la croissance du PIB (Produit intérieur brut) réel devrait s’élever à 4% contre 2,8% en 2013.
Pour la première fois en huit ans, le secteur des hydrocarbures devrait connaître une expansion, et dans les autres secteurs la croissance demeure porteuse, notamment dans le BTP et les services, note-t-on. De même, l’on relève le «net repli» de l’inflation (estimée en août 2014 à 1,4% en moyenne annuelle) grâce notamment au resserrement de la politique monétaire. Toutefois, le FMI invite au «suivi rapproché de l’inflation, compte tenu du risque de nouvelles tensions inflationnistes».

Gare !

Cela étant, le FMI maintient ses appels à la prudence notamment budgétaire, à la préservation de la stabilité macroéconomique et de la position financière extérieure. Ce que l’on motive par le fait que «pour la première fois en 20 ans, le solde des transactions courantes devrait devenir déficitaire. Le recul de la production d’hydrocarbures, la forte consommation intérieure et la baisse des cours du pétrole pèsent sur les exportations, tandis que les importations continuent d’augmenter». A moins d’«investir davantage dans le secteur des hydrocarbures, accroître les prix intérieurs des produits énergétiques, disposer d’un taux de change plus compétitif et accroître et diversifier sensiblement les exportations hors hydrocarbures», la capacité de l’Algérie à maintenir sa «situation enviable» actuelle s’avérera incertaine. «S’il n’y a pas de changement de politique, l’Algérie risque d’ici vingt ou vingt-cinq ans de se retrouver avec une position financière extérieure négative», assure Zeine Zeidane. Voire, le retour à l’endettement et à la dégradation des finances publiques n’est pas écarté tacitement. Or, le FMI constate que la démarche de consolidation budgétaire suivie en 2013 n’a pas été poursuivie cette année, les dépenses d’investissements et de fonctionnement étant élevées, dans le contexte d’une fiscalité ordinaire baissière, de contraction des volumes d’exportation. Ainsi, le déficit budgétaire devrait se creuser à plus de 6% en 2014, et le solde du Fonds de régulation des recettes (FRR) demeure considérable «mais il devrait accuser un repli pour la deuxième année consécutive».

Pour une règle, une discipline budgétaire

En ce sens, l’institution financière internationale réitère son appel à la fixation d’une «règle budgétaire pour aider à gérer les recettes provenant des hydrocarbures et imposer une discipline en matière de dépenses». Au-delà de maintenir ou non l’actuel prix de référence fiscal (37 dollars le baril) ou de fixer un prix «structurel» pour le pétrole, soit la moyenne des cours pendant les dix dernières années comme le propose le FMI, il s’agit surtout de fixer un seuil ou une limite à ne pas dépasser en termes de déficits et de dépenses. Soit offrir davantage de visibilité, œuvrer à épargner la richesse des hydrocarbures pour les générations futures, d’une manière davantage efficiente. Comme il s’agit d’agir en termes de «croissance plus rapide, plus inclusive afin de créer suffisamment d’emplois» pour les jeunes et les femmes ». En ce sens, le représentant du FMI note une légère contraction de l’emploi, avec un taux de chômage stable.

Simplifier l’environnement de l’investissement

De même, l’opportunité s’offre de développer l’accès au financement pour les Pme et les ménages, mener des réformes structurelles «propices à l’épanouissement du secteur privé».
Dans cet ordre d’idées, il ne s’agit pas de poursuivre la distribution de la rente au privé, laisse entendre le représentant du FMI, qui prônera également la mise en place d’instruments fiscaux alternatifs à la taxe sur l’activité professionnelle (TAP). Comme il appellera à améliorer le climat des affaires, à lever les contraintes à l’investissement étranger, notamment la règle 49/51 qui pourrait être limitée à certains secteurs.
Evoquant les «bonnes pratiques» à l’échelle mondiale, le représentant du FMI estimera opportun de continuer à améliorer l’environnement des investissements directs étrangers, permettre la réalisation rapide et facilitée des projets en cours, simplifier les procédures, assurer davantage de flexibilité.
Autre recommandation, la réduction des «rigidités» du marché du travail selon Zeine, Zeidane qui appellera à «réfléchir» sur la réforme de l’assurance-chômage.
C. B.

Une délégation du FMI reçue par le ministre de l’Emploi

Mohammed El Ghazi, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Anis/New Press


Une délégation d’experts du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Zein Ould Zeidan, a été reçue ce matin au ministère de l’Habitat par Mohammed El Ghazi, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Cette réunion s’inscrit, selon un communiqué du ministère, dans le cadre de l’évaluation annuelle de l’économie algérienne faite par le Fonds monétaire international au titre de l’article IV en vue de passer en revue les indicateurs macro-économiques de base. Les discussions qui ont eu lieu ce matin entre le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale et le chef de la mission du FMI en Algérie, Zeine Zeidane, ont porté sur la situation du secteur de l’emploi en Algérie, en particulier ceux liés à l’évolution de l’aide aux chômeurs et les systèmes d’exploitation et l’encouragement de la création de microentreprises et plus généralement de la politique nationale de protection sociale et le droit du travail. A cet égard, les deux responsables ont passé en revue les efforts déployés par les pouvoirs publics dans le cadre du programme du gouvernement pour mettre à jour le fonctionnement et la lutte contre le chômage et les différents mécanismes et organismes publics à exécuter, ainsi que l’élaboration des programmes et le renforcement du système national de sécurité sociale et les mesures qui sont introduites afin d’améliorer les performances de ces mécanismes. Il a été noté dans ce cadre l’enregistrement d’indicateurs de développement «remarquables», selon le communiqué, dans le secteur de l’emploi et, en particulier, en ce qui concerne «la diminution progressive et continue du chômage». D’autre part, les discussions ont porté sur les politiques et les mesures qui peuvent être introduites afin d’améliorer la compétitivité de l’économie algérienne, notamment dans le domaine de la législation du travail et de poursuivre les efforts pour parvenir à une plus grande harmonisation entre la formation et l’éducation et les besoins du marché du travail.

Meriem Sassi   Algérie patriotique

Etude sur le revenu mensuel des ménages
55 000 DA, le minimum vital…


Un salaire minimum de 55 000 DA est «nécessaire» pour subvenir aux besoins d’une famille composée de cinq membres. Tel est le résultat d’une enquête rendue publique par le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap, aile Malaoui).
L’étude traite de plusieurs volets : la nutrition, le logement, l’énergie, l’habillement, la santé, la scolarité et la communication. Cette consommation «minimale» s’étale sur une période d’un mois. Pour le volet «nutrition», l’étude fixe une consommation moyenne de viande à 1400 DA et celle de poulet à 700 DA (soit un kilo de viande et deux petits poulets par mois). Pour l’achat de 5 baguettes de pain par jour, le tarif mensuel est estimé à 1500 DA. Dans le détail, le Snapap évalue l’achat de 4 litres d’huile de table à 480 DA, 2 kg de tomates en conserve à 310 DA, 30 œufs à 335DA, 8 paquets de pâtes à 400 DA, des féculents à 700 DA, un sac de semoule de 25 kg à 1050 DA, 2 sachets de lait par jour à 1500 DA, un kilo de café à 580 DA, un kilo de thé à 120 DA, trois kilos de sucre à 270 DA, des produits laitiers à 540 DA, de l’eau et des sodas à 1000 DA.La part belle des dépenses est consacrée aux légumes, qui absorbent 6000 DA mensuellement.
En ce qui concerne le logement, l’étude table sur une moyenne de 15 000 DA le loyer par mois, et ce, pour un F3. C’est une moyenne nationale. Cependant, il est utile de préciser que dans les grandes villes, telles qu’Alger, Oran et Constantine, le loyer dépasse les 25 000 DA. Dans la capitale, il peut atteindre les 40 000 DA, toujours pour un F3. Pour l’électricité et le gaz, la moyenne fixée est de 1500 DA par mois. Relevons que l’étude n’a pas inséré les dépenses de carburant. S’agissant de l’habillement, le prix d’une tenue par personne, mais cette fois-ci par an, est fixé à 1166 DA, et pour les enfants entre 6000 et 10 000 DA. L’étude s’étale sur le volet santé/soins. Elle évalue trois visites chez le médecin, par personne et par an, de 50 à 1000 DA, du secteur public au privé. Une visite chez le dentiste est estimée à 250 DA.
Le prix des médicaments dépasse les 1250 DA et les produits d’hygiène 1500 DA. Quant à la scolarité, l’achat des fournitures est évalué à 1000 DA. Là aussi, c’est un référent national. Les frais de transports sont estimés à 3000 DA, la communication (téléphone de domicile et portable) à 2000 DA. En tout, l’Algérien devrait percevoir au minimum un salaire de 55 415 DA pour pouvoir répondre aux besoins élémentaires de la famille. Notons également que les auteurs de l’étude n’ont pas abordé le volet «loisirs».
Abroger le décret n°65-75 du 23 mars 1965
Le Snapap soutient que «si le calcul semble exagéré, puisque rares sont ceux qui bénéficient de cette entrée d’argent, c’est parce que les besoins théoriquement incompressibles sont réduits au strict minimum, alors que d’autres besoins ne sont pas pris en compte vu la difficulté, sinon l’impossibilité de les satisfaire (logement), sans parler du fait que les loisirs deviennent presque inabordables». Le syndicat estime que «devant ces éléments d’informations, nous devons interpeller l’opinion publique, la société civile et le pouvoir sur le décalage entre les besoins et la réponse fournie par ce système économique».
Le Snapap appelle, par ailleurs, à l’abrogation du décret exécutif n°65-75 du 23 mars 1965 relatif aux indemnités à caractère familial. «Ce texte n’est plus d’actualité», soutient Fatmi Abdelkader, membre du conseil national du syndicat. Le décret stipule dans son article 1 que «le taux annuel de la majoration de l’indemnité familiale et résidentielle, pour les enfants âgés de plus de 10 ans, est fixé conformément à 135 DA par enfant. Cette majoration ne peut s’appliquer au-delà de trois enfants. Le troisième point indique que le taux annuel de l’indemnité pour situation de famille est fixé à 66 DA».  Enfin, le Snapap est convaincu que «ces problèmes sociaux doivent être quotidiennement rappelés».
Et de conclure : «Nous devons répéter que les problèmes sont d’ordre politique. Parallèlement à cette situation désastreuse qui touche la majorité, une minorité s’accapare de toutes les richesses dans l’ombre de la corruption financière. Si la dynamique syndicale a pu arracher des acquis, elle devra maintenant arracher des réponses qui permettent aux Algériens de sortir de ce cycle infernal en s’appuyant sur cette dynamique syndicale et en s’investissant personnellement pour construire une autre alternative économique.»
Le sondage a été opéré auprès de salariés. «Chaque responsable syndicaliste a livré un questionnaire aux travailleurs, employés dans divers secteurs d’activité. L’échantillon concerne plus de 600 personnes. Les prix sont ceux affichés par les commerçants», explique M. Fatmi, l’un des auteurs de l’enquête.
Bsikri Mehdi

Le P-DG de la SNTF attendu aujourd’hui à Constantine

Les cheminots menacent d’une grève illimitée
Par : Betina Souheila LIBERTE



Un mouvement de protestation a été observé, hier, par les agents de la direction de train auprès de la direction régionale de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF), à Constantine. Plus de 60 travailleurs se sont rassemblés, dès 8h, pour bloquer l’accès principal du siège de la direction régionale, située au niveau de Bab El-Kantra.
Les protestataires contestent la décision du directeur général concernant l’installation d’un nouveau directeur régional de l’Est. “Le nouveau directeur, installé lundi dernier, est incapable de gérer une direction régionale, puisqu’il n’a ni l’expérience ni les compétences requises pour assumer ce genre de responsabilité”, nous ont déclaré des représentants syndicaux de l’entreprise. “Il était chef de section à Souk-Ahras, et pour arriver à ce poste de directeur, il faut passer par plusieurs étapes”, précisent nos interlocuteurs. Aussi, les travailleurs comptent aller jusqu’au bout de leur revendication, même s’ils doivent recourir à une grève illimitée.
Aussi, et afin de mettre fin au conflit avant que la situation ne se dégrade, nous apprendrons, selon les mêmes sources, que le P-DG de la SNTF est attendu aujourd’hui à Constantine, pour se réunir avec les représentants des travailleurs et résoudre le problème. Le directeur des ressources humaines (DRH), de la direction générale de la SNTF, est venu hier d’Alger pour se réunir avec des représentants des protestataires et trouver un terrain d’entente, mais rien n’a été fait dans ce sens.
Notons que la direction régionale Est de la SNTF a fait l’objet de plusieurs enquêtes concernant la mauvaise gestion, l’abus de pouvoir et la prononciation de sanctions arbitraires du staff dirigeant de la région, lesquels ont été dénoncés par la section syndicale de la société.

Sit-in des syndicalistes de la SNTF

par A. Mallem Lz Quotidien d’Oran


Mécontents et protestant contre la désignation, par la direction générale de l’entreprise, d’un directeur étranger à leur région, les représentants des sections syndicales de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF), de la région de Constantine ont tenu, hier, de 8h à midi, à la gare centrale, un sit-in de protestation. Contactés, hier, sur les lieux, ces syndicalistes ont tenu, tout d’abord, à signaler que l’activité des trains est normale et qu’elle n’a pas été interrompue par leur mouvement. Ensuite, ils se sont mis à exposer les raisons qui les ont amenés à protester. «Nous avons tellement de compétences, dans notre région, qualifiées pour gérer la DRTF (direction régionale de transport ferroviaire)». Et d’estimer incompréhensible, voire injuste, le changement de leur directeur, M. Mekroubi. «Nous travaillions, en parfaite symbiose, avec ce directeur qui est issu de nos rangs. Et nous avons été, fortement, surpris d’apprendre que ce dernier a été relevé de ses fonctions, avant-hier, mardi, par le directeur général de l’Entreprise. Aussi, nous estimons que nous sommes en droit de savoir s’il s’agit d’une sanction ou s’il a été appelé à occuper d’autres fonctions plus importantes», s’est demandé M. Kenioua Sami, un responsable à la section des train
Quoiqu’il en soit, les syndicalistes, qui n’ont pas caché leur colère, devant la décision de changer ce responsable, prise par le directeur général de l’entreprise, nous ont demandé de souligner que le directeur régional qui vient d’être relevé de ses fonctions possède des compétences avérées et a réalisé, durant l’été passé, des performances inégalées, dans la gestion du réseau, en plaçant la région de Constantine, en tête de toutes celles du pays. Le tonnage en transport réalisé, ont ajouté nos interlocuteurs, a atteint 193% des objectifs et, suite à cela, leur région a reçu les félicitations de la direction générale. Et les protestataires de se demander si le changement qui vient d’être opéré, à la tête de la région, était-il opportun et servirait-il les intérêts de l’entreprise ? «Nous ne sommes pas contre le principe du changement, mais contre le fait d’avoir désigné, à sa place, un cadre venant d’une autre région ferroviaire qui plus, ne possède, tout juste, que le niveau de chef de section. Nous avons, dans notre région, de nombreuses compétences, masculines et féminines qui sont en mesure de gérer la région. Pourquoi continue-t-on de les marginaliser ?». C’est pourquoi, ont-ils affirmé, ils ont organisé ce sit-in de protestation, dans le but avoué d’empêcher l’installation du nouveau directeur de la région ferroviaire qui allait être faite, hier, par le directeur des Ressources humaines de la SNTF délégué par la direction générale.

A la fin de notre entretien avec les syndicalistes, vers 11h, hier, ces derniers maintenaient, encore, leur mouvement de protestation, en attendant l’arrivée du cadre de la direction générale. Rappelés en début d’après midi, aucun des syndicalistes n’a pu nous renseigner, parce qu’ils avaient éteint leurs portables. Nous avons, donc, conclu qu’ils étaient, probablement, en discussion avec le représentant de la DG.


09 Octobre 2014 LIBERTE

TIZI OUZOU
L’Unpef dresse un constat alarmant sur la rentrée scolaire

Par : Ghilès O.


Le langage du syndicat est tranchant : “Cette rentrée scolaire est préparée avec beaucoup d’amateurisme et de manque de sérieux.”

im2.pngComme à l’accoutumée, le bureau de l’Unpef (Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation), lors de sa dernière réunion d’évaluation de la rentrée scolaire, a dressé un tableau des plus sombres au sujet de la nouvelle année scolaire. Toute une kyrielle de carences plus ou moins graves a été rapportée par les représentants de ce syndicat autonome, qui relève notamment que “des écoles primaires sont dans un état lamentable, car sans eau, sans un minimum d’hygiène dans les cantines”, tout en ajoutant que “la plupart des établissements des cycles moyen et secondaire attendus pour cette rentrée scolaire n’ont pas ouvert leurs portes”, et que “les travaux de réfection et d’extension engagés dans les trois paliers sont toujours en chantier, et les classes sont de plus en plus surchargées avec des effectifs de plus de 40 élèves par division pédagogique au lieu de 24 comme l’exige la nouvelle réforme”.
Par ailleurs, l’Unpef estime que l’ouverture des  classes du préscolaire engendre ainsi la double vacation dans certaines écoles primaires, tout en regrettant aussi le mauvais fonctionnement des services par manque d’effectifs, le manque d’encadrement administratif et de personnel enseignant engendré par la lenteur de la prise en charge des affectations, sans oublier le retard chronique dans la prise en charge des nouvelles situations financières des fonctionnaires.
De tels griefs contre l’administration ont été consignés dans ledit document présenté sous forme de plateforme de revendications à propos de cette rentrée scolaire préparée, selon l’Unpef, avec beaucoup d’amateurisme et de manque de sérieux. Le syndicat autonome de l’éducation ira même jusqu’à affirmer que, par incompétence ou par volonté de nuire à l’institution, une grande anarchie a régné depuis la fin de l’année scolaire 2013/ 2014 et règne à présent quant à l’affectation des enseignants aux postes vacants.
Des enseignants nouvellement admis ou anciens ont vécu le calvaire des va-et-vient incessants et des chaînes interminables pour obtenir, finalement, un poste très loin de leur résidence et sur lequel un, voire même deux enseignants ont été affectés en même temps, pour revenir ensuite à la case départ. Et aux syndicalistes du Satef de s’interroger : “Combien d’affectations ont été établies ? Et combien d’autres ont été annulées ? Avec quel état moral et psychologique les enseignants entameront-ils l’année scolaire ? Qui mesurera leurs résultats et les conséquences qui en découleraient ?” Le bureau présidé par Larbi Aït Gherbi a relevé que l’affectation des vacataires n’est pas encore entamée, et que les élèves sont sans enseignant depuis le 7 septembre dernier.
“Notre direction de l’éducation fait de l’aléatoire et du bricolage les atouts de sa gestion”, diront encore les syndicalistes de l’Unpef de Tizi Ouzou. En conclusion, les rédacteurs du communiqué trouvent que la situation est très préoccupante, ce qui les amène à interpeller les responsables du secteur et de la wilaya de Tizi Ouzou pour intervenir et mettre fin à cette situation déplorable qui peut empirer et engendrer inexorablement des conséquences fâcheuses pour les enfants scolarisés.

En grève depuis près de cinq semaines : Les intendants ne désarment pas

par S. E. K. Lz Quoyidien d’Oean


Les intendants, en grève depuis la rentrée scolaire (2014-2015) iront, probablement, vers leur 5ème semaine de ce mouvement, a indiqué le chargé de la communication de l’Union nationale des personnels de l’Education et de la Formation (UNPEF), Messaoud Amraoui. Les intendants, en grève, entendent tenir des réunions dans leurs établissements, à travers toutes les wilayas et se prononcer sur les suites à donner à leur débrayage. Pour le moment rien n’indique que les intendants reprendront leur travail de sitôt, du moment que la tutelle «ne daigne pas s’occuper du dossier de leurs revendications» a estimé ce porte-parole.

Ces derniers ont, comme principale revendication, l’octroi de la prime «pédagogique» que seuls les économes ne perçoivent pas, créant, ainsi, des différences entre leur salaire et ceux des surveillants généraux et des enseignants (de la même catégorie) allant jusqu’à 14.000 DA. D’autres revendications sont mises en avant, telles la mise à jour du décret 829/91 relatif à la mission de l’intendant, la révision des dysfonctionnements du statut particulier pour la réhabilitation des intendants, dans leur droit, et l’attribution d’une prime d’encadrement.

Selon l’UNPEF, «les tentatives de la tutelle qui avance la fin de cette grève, ne sont, en fait, qu’une fuite en avant et sans voir la réalité des choses». Des syndicalistes de l’UNPEF affirment que le seul interlocuteur et seul représentant des grévistes est la Commission nationale des intendants, activant sous l’égide de l’UNPEF, ont-ils tenu à préciser. Selon ce syndicat «la tutelle ne s’est pas, encore, réunie avec les vrais représentants des grévistes, mais le fait avec d’autres qui ne représentent qu’eux-mêmes». Si, ajoute-t-on, il existe des intendants n’ayant pas choisi d’aller à la grève, cela les concerne, mais c’est la majorité qui a opté pour ce débrayage et c’est avec ces derniers qu’il faut compter». Le communiqué, émanant du syndicat UNPEF, fait état de seulement 4 à 5 wilayas où la grève n’a pas été suivie ou l’a été que faiblement, estimant que l’appel à la grève, lancé dès la rentrée scolaire est, jusqu’à maintenant, largement suivi.

Les conséquences qui découlent de cette grève sont, pour le moins, graves dès lors que les élèves ne peuvent prétendre à une assurance, en cas d’accident ou d’intoxication et ils ne sont pas, officiellement, inscrits dans leurs établissements. Le communiqué souligne que la gestion des stocks des produits alimentaires et l’utilisation des finances de l’établissement sont du seul ressort de l’intendant.

SECTEUR DE L’ÉDUCATION À BÉJAÏA : Colère des gestionnaires des lycées  et collèges



Les gestionnaires des lycées et collèges (CEM) de la wilaya de Béjaïa sont en colère. En effet, les intendants et les sous-intendants mènent depuis la rentrée scolaire un mouvement de protestation, qui a, en partie, paralysé certains établissements ; ils ont même entamé une grève illimitée, ce qui risque de perturber la scolarité des élèves, qui ont, une fois n’est pas coutume, intégré les lycées et collèges très tôt en dépit de la persistance de la chaleur estivale. Leur mouvement a été ponctué, hier, par un rassemblement devant le siège de la direction de l’Education de Béjaïa. Ils exigent la perception de l’indemnité de performance pédagogique (IPP). La raison ? Ils considèrent qu’ils participent, au même titre que les enseignants, aux performances pédagogiques de l’élève, ce qui leur est contesté par la tutelle, la ministre de l’Education nationale ayant été catégorique à ce propos : niet. Même les cadres du secteur indiquent, interrogés à ce sujet, estiment que le travail d’administration et d’intendance est loin de la pédagogie. C’est sans doute pour cette raison que leur syndicat a maintenu son forcing et initié, hier, son rassemblement à travers tout le territoire national. Il menace même de durcir davantage son mouvement si la tutelle continue à faire la sourde d’oreille étant convaincu que sa principale revendication professionnelle est légitime. Pour rappel, les 8, 9 et 10 septembre, cette catégorie de travailleurs de l’éducation a observé, toujours a l’appel du syndicat, une grève de trois jours. Quatre jours après ce débrayage, les intendants et les sous-intendants sont entrés en grève illimitée conséquemment au silence de leur tutelle face à leur revendication, qu’ils considèrent “légitime”. Le bras de fer entre la tutelle et le syndicat des gestionnaires des lycées et CEM s’inscrit visiblement dans la durée. En effet, en sus de leur grève illimitée, ces derniers ont décidé de l’organisation de rassemblements tous les mardis devant le siège de la direction de l’Education de wilaya. Les grévistes mettent en avant le fait que les enseignants, qui sont classés à la même catégorie qu’eux perçoivent cette prime. Pourquoi pas eux? C’est en tous les cas l’argument mis en avant par le syndicat.
On a bien évidement essayé de joindre la direction de l’Education de Béjaïa pour la faire réagir sur ce mouvement, qui risque de perturber la scolarité des élèves, les responsables étaient alors en réunion. On a rappelé un peu plus tard mais en vain.
M. Ouyougoute et L. Oubira LIBERTE

Les enseignants du lycée Yadjouri en grève ouverte

par Sofiane M. Le quotidien d’Oran 


Après avoir lancé un ultimatum, la mi-septembre, à l’académie pour exiger des «solutions concrètes au sureffectif des élèves, au déficit en encadrement administratif et au manque de salles de cours», le personnel enseignant du lycée Yadjouri Abdelkader est passé lundi à l’action. Les enseignants ont en effet entamé une grève ouverte pour exiger la prise en charge réelle de leurs revendications. Ils promettent d’ores et déjà de poursuivre cette action jusqu’au bout. Un délégué des grévistes, contacté hier matin, soutient que cette grève a été largement suivie par les profs. «Nous avons un taux d’adhésion de 90%. L’ensemble du personnel enseignant permanent a déserté les salles de cours», soutient ce délégué. Le sureffectif des élèves ne concerne pas en fait uniquement ce lycée, mais une bonne partie des établissements secondaires de la ville et de sa périphérie, en particulier dans la zone orientale, souffrent de surcharge des classes en raison de la double cohorte et du relogement de milliers de familles à Oran-Est et dans les localités de Gdyel, Oued Tlélat et Hassi Bounif. Si la nouvelle direction de l’académie continue à faire la sourde oreille aux revendications des enseignants, ce mouvement de contestation risque de faire tache d’huile dans le cycle secondaire et même dans les autres paliers. Le personnel enseignant d’un autre lycée à Oran-Est a menacé, de son côté, d’emboîter le pas à leurs collègues du lycée Yadjouri. Il faut préciser, à ce propos, que la fronde couve dans les établissements scolaires. La cause est les dernières décisions de la ministre de l’Education nationale qui ont provoqué le courroux des syndicats autonomes. Les organisations syndicales affûtent leurs armes et promettent que l’année scolaire sera longue.

Pour rappel, à l’issue d’une AG tenue au lendemain de la rentrée des classes, les enseignants ont décidé à l’unanimité d’observer une grève ouverte pour exiger une «prise en charge réelle des difficultés rencontrées quotidiennement dans cet établissement secondaire». Le délégué des concernés avait été catégorique : «La grève ouverte est inévitable vu que l’académie n’a rien fait pour trouver des solutions concrètes. Au contraire, les responsables de cette administration n’ont rien trouvé de mieux que de muter le censeur du lycée vers un autre établissement. Le lycée fonctionne désormais sans surveillant général ni censeur». Et d’ajouter : «Nous avons 1.300 élèves répartis sur une trentaine de divisions dont 18 de terminale, 10 de deuxième année et 9 de première année. Il existe cinq classes roulantes, c’est-à-dire sans salles de cours». Ce problème de surcharge des classes n’est pas un phénomène nouveau dans ce lycée qui souffre depuis plusieurs années d’un sureffectif des élèves. Le problème s’est toutefois aggravé ces dernières années après que l’académie a déclassé en 2011 le nouveau lycée de la cité 937 logements Cosider en un collège. L’académie avait été contrainte de déclasser ce lycée pour faire face au flux des élèves admis à la première année du cycle moyen suite au taux de réussite exceptionnel enregistré en 2011 dans l’examen du Certificat de l’enseignement primaire. Le lycée Yadjouri qui a une capacité maximale de 700 élèves accueille actuellement près du double. Les élèves de quatre collèges de la zone orientale de la ville sont systématiquement orientés vers ce lycée. Une école primaire avait été annexée pour prendre en charge les classes de terminale, cependant, le problème de la surcharge des classes se pose toujours avec acuité. Ce sureffectif des élèves s’est répercuté négativement sur l’aménagement des emplois du temps du personnel enseignant.

Mouvement de protestation au CFPA de Melbou

Le torchon brûle entre la direction du CFPA de Melbou et les enseignants affiliés au syndicat UGTA. En effet, dans une déclaration rendue publique par la section syndicale de ce CFPA, le staff formateur accuse la directrice «d’abuser de son autorité pour imposer son diktat au détriment des enseignants». Cette levée de boucliers des enseignants-formateurs, qui ont décidé d’observer un débrayage cyclique chaque mardi, est une réplique à la décision de la directrice qui a sanctionné deux fonctionnaires et qui refuse la réintégration d’un enseignant. Pour sa part, Mme Benmouhoub, la directrice de cet établissement de formation professionnelle, en poste depuis mars 2012, se défend de tout «autoritarisme» et affirme avoir appliqué, tout simplement, le règlement en vigueur. «En ce qui me concerne, je n’ai fait de tort à personne.

 J’ai uniquement appliqué les mesures disciplinaires qui s’imposaient». Concernant l’enseignant qui réclame sa réintégration, «il faut savoir qu’il a démissionné de son propre gré, malgré nos tentatives, à maintes reprises, de le convaincre d’y renoncer. Personne ne l’a poussé à le faire. Donc sa démission est définitive.

Quant aux deux fonctionnaires sanctionnés, ils l’ont été à cause de leur refus d’exécuter un travail. C’est donc suite à leur désobéissance et insolence.  D’ailleurs, par clémence, ils ont juste reçu des avertissements écrits et non pas des mises à pied», a-t-elle expliqué.
Riad Madi, le temps d’Algérie.
 

ArcelorMittal Algérie : Deux grèves et sept « meneurs » suspendus

Source : El Watan du 10.10.14


Depuis avant-hier, les travailleurs d’ArcelorMittal Algérie (AMA) affectés à l’atelier de laminage rond à béton (LRB) et au port, les deux seules zones en activité, sont en grève, avons-nous constaté sur place.
Les premiers réclament le départ immédiat de leur directeur et les seconds exigent l’augmentation des salaires, apprend-on des concernés. La direction générale d’AMA n’a pas tardé à sévir contre les sidérurgistes de l’atelier LRB. En effet, elle a saisi, hier, en référé le tribunal d’El Hadjar. Selon des sources judiciaires, le président de la section civile a prononcé, hier après-midi, une ordonnance appelant les grévistes à regagner leur poste, libérer les lieux et cesser toute entrave au travail en attendant le jugement de l’affaire dans le fond. Les mis en cause ont été immédiatement notifiés par huissier de justice.
Au port de Annaba, quatre manutentionnaires de la même entreprise ont été suspendus pour avoir entraîné tous les travailleurs à abandonner le déchargement d’un navire de produits sidérurgiques. Trois autres, exerçant dans l’atelier LRB, ont subi le même sort. «Devant cette situation illégale, la société a pris les mesures nécessaires et entend appliquer la réglementation dans toute sa rigueur. Nous ne pouvons pas permettre ce genre de comportement devant les défis qui nous attendent. La société a respecté tous ses engagements contenus dans le pacte de stabilité sociale pour l’investissement et défendra ses intérêts dans un cadre légal», a estimé la direction générale.
Condamnations
Ces deux grèves interviennent, faut-il le souligner, dans un contexte très difficile, sachant que l’entreprise traverse une crise financière aigue. Pis encore, la source principale d’approvisionnement en acier, le haut fourneau n°2, est à l’arrêt depuis plus de trois mois, ce qui a poussé l’entreprise à recourir à l’importation. Liée avec Sonatrach TRC (transport par canalisation) par contrat pour la fourniture de 420 kilomètres de tubes en acier sans soudure de diamètre 10’, sa filiale ArcelorMittal pipes & tubes Algeria risque de ne pas être au rendez-vous. Cette commande est destinée à un projet gouvernemental de grande envergure : l’alimentation en gaz naturel des villes d’Illizi et Djanet via gazoduc.
Ce qui amené le syndicat d’entreprise à se désolidariser de cette grève, qu’il qualifie d’«hostile» à l’égard des intérêts de l’entreprise. Une position similaire est adoptée par le comité de participation du même partenaire social. Même son de cloches au niveau de la direction générale d’AMA, qui indique : «Le groupe Sider et la société ArcelorMittal Algérie désapprouvent et condamnent avec fermeté ces actions qui se déclarent en marge du processus de concertation et de règlement des différends.»
L’Etat algérien s’est repositionné, en 2013, dans le capital du complexe sidérurgique d’El Hadjar en devenant majoritaire avec 51% des actifs (soit 46% au groupe Sider et 5% au Fonds national d’investissement) contre 49% au groupe ArcelorMittal. Selon le plan de développement 2014/2017 du complexe, l’usine d’El Hadjar sera en pleine capacité de production à l’horizon 2017 avec 2,2 millions de tonnes d’acier. Les problèmes sociaux qui affectent intempestivement le complexe d’El Hadjar, sous l’impulsion des importateurs de rond à béton et autres syndicalistes sans envergure, risquent de bloquer longtemps l’usine d’El Hadjar, au grand dam de ses travailleurs.
Gaidi Mohamed Faouzi

SKIKDA : La cantine de la raffinerie boudée

par A. Boudrouma Le Quotidien d’Oran


Des centaines de travailleurs de la raffinerie de Skikda se sont rassemblés, hier, devant l’entrée de la cantine, boudant le repas de la mi-journée, pour marquer leur refus de poursuivre la prise des repas, dans cette cantine. Ce mouvement intervient à l’issue des analyses de laboratoire effectuées sur le plat témoin, prélevé sur les repas servis, la semaine écoulée, dans le cadre des investigations entreprises pour déterminer l’origine de l’intoxication qui a touché des dizaines de travailleurs et dont les résultats n’ont pas été divulgués, bien que certains travailleurs affirment que les analyses effectuées se sont avérées positives. Le secrétaire de l’union de wilaya UGTA, joint par téléphone, a soutenu pour sa part «que seules les personnes ayant pris le plat comportant de la mayonnaise ont été intoxiquées, ce qui permet de penser qu’elle est la cause de l’intoxication, quant aux analyses, il faut savoir qu’on n’a remis, au laboratoire, que des ustensiles, seulement, et non le plat témoin, en lui-même ce qui n’a pas permis de connaître avec précision, l’origine de l’intoxication…».

Auprès du syndicat de la raffinerie que nous avons contacté, M. Foued Souames, responsable syndical campe sur une position de «no comment». Il assène : «nous avons communiqué notre position à nos responsables!». Cette attitude illustre, quelque peu, la situation de quiproquo, concernant une partie des syndicalistes qui se sont joints, à quelques autres travailleurs, pour aller prendre leur repas. Le gros des effectifs a maintenu, cependant, le boycott de la cantine malgré l’intervention d’un responsable de la raffinerie qui a tenté, vainement, de les raisonner.

 

Bras de fer entre l’UGTA et l’Etusa sur le dossier des grévistes

Source : | El Watan du 10.10.14
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Mohamed Kherroubi et ses compagnons grévistes au siège de…

Mohamed Kherroubi et ses compagnons grévistes au siège de l’UGTA.
Ils en sont à leur troisième grève de la faim. Les salariés de l’Etusa licenciés en 1998 continuent à revendiquer leurs indemnités. L’entreprise affirme avoir pris les dispositions nécessaires, jugées «insuffisantes» par les grévistes, qui sont soutenus par l’UGTA. Le conflit persiste.
«Le dossier des grévistes de l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) est pris en charge par le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd en personne», a déclaré Achour Telli, secrétaire national chargé des conflits sociaux à l’UGTA, aux grévistes qui occupent l’esplanade du siège national du syndicat, à Alger. Dans une lettre exposée aux protestataires, qui ne quittent pas le siège du syndicat, il est mentionné que M. Sidi Saïd a saisi, mardi dernier, le ministre des Transports, Amar Ghoul, lui suggérant d’intervenir afin de prendre en charge le dossier des grévistes.
Le conflit entre l’Etusa et ses travailleurs perdure depuis plus de 15 ans. 269 salariés de cet établissement public de transport ont été licenciés en septembre 1998 pour des raisons économiques. Pour qu’ils soient indemnisés par la Caisse nationale d’assurance-chômage (CNAC), l’Etusa devait verser à cette dernière une somme sous forme de contributions d’ouverture des droits (COD), condition préalable pour que la CNAC prenne en charge les indemnités des licenciés pendant une durée de 36 mois. Les travailleurs concernés dénoncent que 124 d’entre eux n’en ont pas bénéficié.
Pour manifester leur colère, six ex-employés de l’Etusa ont entamé une grève de la faim le 24 août dernier (soit 42 jours) après celles observées en 2006 et en 2011. Ils revendiquent «leurs indemnités à compter de leur licenciement en 1998 à la date de leur réintégration en 2006, le rachat de leurs cotisations au niveau de la Caisse nationale de retraites (CNR) et l’application des dispositions prises lors de la réunion tenue entre le syndicat UGTA et les responsables de l’Etusa en octobre 2011» où avait été conclu, comme solution au conflit, que «les ex-salariés vont bénéficier d’une à deux catégories avec effet rétroactif pour un ou deux ans avec engagement de départ à la retraite», lit-on sur le procès-verbal qui a sanctionné ladite réunion.
«L’Etusa déclare que la plupart des salariés radiés en 1998 ont déjà pris leurs contributions d’ouverture des droits (COD), alors qu’elles ne représentent même pas 50% de leur dû», affirme Achour Telli. Ahmed Bouraï, 42 ans, syndicaliste licencié en 2010 et jamais réintégré, explique la procédure : «Dans ce genre de situation, les ex-salariés des entreprises déficitaires ouvrent droit à des indemnités payées par la Caisse nationale d’assurance-chômage pour une durée de 3 ans à condition que l’employeur couvre les contributions d’ouverture des droits (COD) de chacun. Puis la CNAC fournit des notifications (feuilles de pointage) qui doivent être remises par l’entreprise à ses ex-employés qu’ils déposeront auprès de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM). Ils ne percevront leurs indemnités qu’après avoir justifié leur pointage à la fin de chaque mois», explique-t-il.
Indemnités
Sur les 269 dossiers déposés par l’Etusa auprès de la CNAC, 234 seulement ont été retenus. «Les 35 rejetés ne satisfont pas aux conditions d’admission à l’assurance-chômage», lit-on dans une correspondance envoyée en septembre 2006 par le directeur régional de la CNAC au président de la commission de préparation du congrès de la Fédération nationale des travailleurs des transports (FNTT). «Huit ans et demi sans indemnités et sans couverture sociale. Nous n’avons pas été indemnisés car l’entreprise n’a pas régularisé notre situation auprès de la CNAC. L’Etusa n’a pas payé nos contributions d’ouverture des droits», dénonce Mohamed Kherroubi, 60 ans, retraité et ex-receveur de l’Etusa, porte-parole des grévistes.
Autre problème soulevé : sur les 234 dossiers admis, 89 n’ont pas touché leurs indemnités pour défaut de pointage. «D’abord, nos dossiers n’ont pas été déposés à temps. De plus, les feuilles de pointage fournies à l’entreprise par la CNAC ne nous ont pas été remises. Raison pour laquelle, comme le stipule la loi, nous avons perdu nos droits 12 mois après le début de la procédure», s’emporte Abdelkader Mandi, 56 ans, mécanicien. L’Etusa se défend et nie toutes les accusations des protestataires. «Les 89 cas ont refusé la procédure de pointage. Ils ont préféré s’en référer à la justice pour contester la décision de leur licenciement. Il faut savoir que nombre d’entre eux ont déjà conclu des accords d’indemnisation avec l’entreprise.
Tous ceux qui ont eu gain de cause via la justice ont été indemnisés», répond Abid Boutebba, ex-syndicaliste et actuel assistant du directeur technique à l’Etusa. Sauf que la CNAC, dans une correspondance envoyée en septembre 2006 à la FNTT, donne une autre version des faits. Dans ce document, la CNAC affirme que «les notifications d’admission aux prestations d’assurance ont été remises à l’Etusa afin qu’elle les distribue à ses salariés contre un accusé de réception pour éviter toute contestation éventuelle dans le futur».
Règlement de comptes
Les grévistes, eux, responsabilisent l’employeur qu’ils qualifient de «non professionnel». «C’est un mensonge, nous n’avons pas reçu de notification. Il est vrai que certains d’entre nous ont touché les COD, mais elles ne représentent rien devant les indemnités que nous devrions recevoir de la CNAC», insiste Amar Belakhdar, 49 ans, chef de département. Pour l’Etusa, le problème qu’a engendré le licenciement des travailleurs en 1998 n’est plus d’actualité, puisqu’un accord a été conclu avec l’UGTA récemment. «Le problème évoqué date de plus de 15 ans. S’il y a bien une erreur, il faudrait dans ce cas demander des explications à l’ancien staff qui a dirigé l’entreprise. Nous concernant, nous avons réglé le problème.
Les COD ont été versées aux employés licenciés en 1998. Quant aux indemnités, elles relèvent de la responsabilité de la CNAC et non de l’Etusa», affirme la directrice des ressources humaines et directrice générale par intérim (le directeur général, Krim Yacine, est en congé, ndlr), rencontrée au siège de l’Etusa, à Alger. «Nous nous référons à l’accord trouvé avec l’UGTA. Celui qui veut en bénéficier n’a qu’à se manifester auprès de nos services concernés.» Les travailleurs, de leur côté, persistent et déclarent «ne pas être satisfaits». Ils dénoncent un «règlement de comptes». «Nous avons été licenciés en 1998 car nous avions décrété la grève générale du 14 mars 1998 pour revendiquer le maintien de notre ancien directeur général, Belkacem Ziani, limogé à l’époque. Nous avions aussi demandé l’intervention de la Cour des comptes pour enquêter sur les affaires de détournement qui gangrenaient l’entreprise publique. Aujourd’hui, c’est la même histoire qui se répète», explique Mohamed Kherroubi.
Au final, 145 ex-salariés ont touché leurs indemnités. 89 autres ont pu avoir leurs COD récupérées par l’Etusa auprès de la CNAC en 2006, soit 9,5 millions de dinars reversés. L’Etusa avoue que les cas des 35 ex-salariés restants sont en instance d’étude. «Ils ne sont que 32 en réalité car trois d’entre eux ont déjà signé un arrangement avec l’entreprise sous forme de prime de licenciement. Le dossiers des autres sont à l’étude, au cas par cas, au niveau de nos services», assure la directrice des ressources humaines. Hocine Djemaâ, 59 ans, ex-chef de ventilation ayant pris sa retraite anticipée en 2010, déclare avoir tenté bénéficier dudit accord, en vain. «Ils m’ont refusé l’offre alors que j’y ouvre droit», dénonce-t-il.
Pour les employés licenciés ayant exprimé leur volonté de reprendre leur fonction, la DRH assure qu’«ils peuvent déposer leur recours auprès de la commission concernée qui étudiera leur cas». Ahmed Bouraï, licencié en 2010, dément : «Je ne cesse de déposer des recours pour lesquels je n’ai jamais eu de réponse à ce jour.»  L’UGTA appelle l’établissement public de transport à se ressaisir et voir la réalité en face. L’Etusa, de son côté, reconnaît certaines erreurs. «Une erreur technique a été constatée lors de l’opération de compression de notre personnel qui a laissé 36% d’entre eux sans couverture sociale», lit-on dans une correspondance envoyée en 2007 par l’entreprise au directeur général de la CNAC.
La directrice des ressources humaines assure que l’entreprise affiche la volonté de prendre sérieusement en charge, aux termes de la loi, les doléances des grévistes. Pour Achour Telli, l’entreprise manque de volonté : «L’Etusa doit assumer ses responsabilités envers ses employés et régler ce problème de manière définitive.»

Meziane Abane,28-09-2014 le temps d’Algérie

Des milliers de fonctionnaires de la santé publique promus

Gain de cause pour les professionnels du secteur


La revendication des professionnels de la santé publique portant sur l’évolution de carrière vient d’être satisfaite par le gouvernement. Ainsi et en vertu d’une décision émanant du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, des milliers de personnes exerçant dans le secteur de la santé seront promus aux grades supérieurs. La prise de cette décision est un gain de cause, selon Khaled Keddad, président du Syndicat national des psychologues algériens (Snapsy) qui a souligné : «Par cette décision, nous avons arraché un droit dont on a été privés depuis des années».

Cette promotion qui figurait parmi les points réclamés par les professionnels de la santé publique concerne les praticiens, les  praticiens spécialistes de la santé publique, les paramédicaux et les psychologues ayant accumulé une dizaine d’années de service. Pour la mise en application  de cette note, des instructions ont été données aux directions de la santé et aux établissements sanitaires et hospitaliers.

 Le délai butoir concernant l’entame des démarches et les mesures d’application de cette décision s’étendra jusqu’au début de l’année prochaine, précisément au mois de janvier 2015. 50 000 fonctionnaires remplissant les conditions requises seront promus dans le paramédical. Les concernés passeront de l’échelle 11 à l’échelle 12 et de l’échelle 12 à l’échelon 13, comme il est stipulé dans le statut particulier approprié à ce corps.

Il est à souligner que des discussions avaient eu lieu en janvier dernier entre le Syndicat national des paramédicaux (SAP) et la commission chargée du suivi des dossiers des partenaires sociaux où le SAP a plaidé pour la mise en application de la note mentionnée dans un PV signé le 23 mai 2013, et portant sur la promotion de quelque 16 000 infirmiers.

 Le syndicat avait insisté également sur la promotion au grade de paramédicaux majeurs ou chefs de service pour les paramédicaux comptabilisant une dizaine d’années d’expérience. Pour les psychologues qui s’estiment privés de toute promotion et ce depuis 2008, 75%  des fonctionnaires seront promus suite à l’application de cette directive dont l’exécution est confiée à la direction publique en coordination avec le ministère de la  Santé.

Il est aussi question de prolonger le délai des dispositions transitoires fixées au 31 décembre 2012, afin de faire bénéficier les fonctionnaires qui n’étaient pas promus à cette date. Une instruction a été donnée dans ce sens par le Premier ministère, a précisé le ministère de tutelle dans un communiqué rendu hier public.

Karima Adjemout
 

Ouargla : des chômeurs ferment une route

le 2 octobre 2014 – Lilia Oufella. tsa


Une vingtaine de chômeurs ont fermé la route depuis hier, avec un camion chargé de bouteilles de gaz dans la commune de Rouissat, située à 5km du chef-lieu de la wilaya d’Ouargla. « Les chômeurs ont fermé la route du stade à l’entrée de la commune depuis hier. Ils ont même passé la nuit là-bas », indique à TSA, ce jeudi 2 octobre, Farès Benkassir, membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC).
« Le chef de daïra de Ouargla est parti négocier avec eux mais ils ont refusé de lui parler. Ils exigent des contrats de travail», précise M. Bankassir. Ce dernier affirme que les jeunes chômeurs refusent de se laisser arnaquer une autre fois par les promesses des responsables. « A chaque fois, ils leur promettent des postes mais aucune suite n’est donnée à leurs promesses », dénonce-t-il.

MOUVEMENT NATIONAL DES GARDES COMMUNAUX LIBRES

Projet de congrès national à Ifri

Le mouvement national des gardes communaux libres qui accuse les pouvoirs publics de «détourner», voire de dévoyer» le combat de cette corporation qui a grandement contribué à la sauvegarde de la République, menacée qu’elle était par l’hydre islamiste, dit se préparer à une riposte à la hauteur de cette «trahison».
M. Kebci – Alger (Le Soir)
Et pour cause, cette organisation fait de la mémoire et de la noblesse de son combat ses mots d’ordre, au-delà des autres considérations matérielles et sociales. Une ligne directrice en déphasage d’avec celle de la Coordination nationale des gardes communaux. D’où, d’ailleurs, le clash entre le coordinateur national Hakim Chouaïb et son chargé de la communication, Aliouet Lahlou.
Ce dernier, qui a donc mis sur pied le Mngcl, affirme préparer un grand congrès national qui aura lieu à Ifri Ouzellaguène, là où s’est tenu l’historique Congrès de la Soummam le 20 août 1956. Pour ce faire, notre interlocuteur parle d’intenses préparatifs pour ce qu’il qualifie «d’événement politique majeur» qui verra la participation, selon lui, de toute cette «famille qui avance», qui a sauvé la République du péril islamiste et qui se retrouve, summum du comble, en «marge» au nom de la «politique de réconciliation nationale». Quant à la date de ce congrès, le porte-parole du Mngcl, qui était hier mercredi en réunion de préparation à Azazga, dans la wilaya de Tizi-ouzou, dira que cette dernière sera arrêtée lors d’une prochaine réunion prévue à Bouira.
Cela dit, Aliouet Lahlou n’a pas manqué l’occasion de «répliquer» à son ancien camarade de lutte, Hakim Chouaïb qui, la semaine écoulée, s’est dit incarner l’unique «représentant et légitime» des agents de la Garde communale, dans la lutte pour la satisfaction de revendications à caractère purement «social et professionnel», désavouant ainsi, «tous ceux qui sont motivés par des étrangers au corps de la Garde communale amenant des revendications à caractère politique pour que la confusion et le désordre prévalent par l’appel aux manifestations de rue et n’ayant pour seul objectif que celui de mettre en péril le processus de dialogue mené avec le ministère de l’Intérieur».
Ce qui a fait sortir Aliouet de sa réserve en lui répliquant sèchement, regrettant de prime abord que ce coordinateur ait fait de cette catégorie un simple personnel d’une entreprise du fait de leur chômage, au lieu de développer ses idées pour recouvrer à cette catégorie tous ses sacrifices de même que tous ses droits professionnels».
Et de l’accuser tout simplement d’avoir perverti le combat de la corporation», de devenir un «instrument entre les mains de l’administration pour faire passer sa démarche» et «d’étroitesse d’esprit».
Ce qui fait que, poursuit notre interlocuteur, «il colle à ses camarades, qui ont opté pour une autre démarche revendicative, une étiquette politique alors qu’ils n’ont fait qu’affiner leur mouvement, faisant de la coordination un royaume et une propriété privée pour des appétits purement personnels, lui et ses pairs».
Poursuivant son réquisitoire, le porte-parole du mouvement national des gardes communaux accuse Chouaïb de s’être fourgué dans «un dialogue à blanc puisque sans issue», estimant que les revendications des gardes communaux étaient «telles qu’elles ont été formulées».
Et de parler de 50 000 agents atteints de maladies chroniques, dont 95% traînent des maladies mentales, 10 000 agents ayant rejoint les rangs de l’ANP sans avantages et sans prise en charge particulière, 18 000 autres sont répartis à travers les collectivités locales sans bénéficier de promotion, 65 000 agents qui ont bénéficié d’une pension exceptionnelle avec une augmentation dérisoire oscillant entre 200 et 800 DA. Ou encore les 35 000 éléments «injustement» radiés entre 1994 et 2006, en l’absence de toute réglementation.
A cette «vraie» arithmétique, notre interlocuteur ajoutera les 4 686 gardes communaux morts au maquis ou assassinés, pour certains d’entre eux sauvagement, laissant derrière eux veuves et orphelins.
M. K. 28 Septembre 2014


Le militant syndicaliste Hadj Moussa Aïssa n’est plus

Par : Mourad Fenzi liberté


Le militant syndicaliste Hadj Moussa Aïssa est mort hier, à l’hôpital Mustapha-Pacha, des suites d’une longue maladie. “Militant infatigable des  luttes ouvrières et du combat syndical à Sider El-Hadjar puis à la SNVI de Rouiba (…), défenseur d’un syndicalisme combatif et démocratique au service de la classe des travailleurs et partisan du combat de la gauche anticapitaliste algérienne”, ont fait part, hier, ses amis et camarades.
“Je l’avais rencontré, en 1978 à Annaba, pour son recrutement au GCR, et je l’ai revu dans les réunions clandestines avec ses camarades du complexe sidérurgique d’El-Hadjar où il était psychotechnicien. Plus tard, il rejoindra le complexe Sonacome de Rouiba où il fut l’acteur et le témoin des divers évènements de la lutte des classes. Il était au GCR, puis à l’ORT, il fait partie de ceux qui tentent un parti ouvrier large en 1989”, a tenu à témoigner, hier, Salhi Chawki, porte-parole de l’UTS.
Pour Mahmoud Rechidi, porte-parole du PST, “Hadj est une figure incontournable de la classe ouvrière algérienne et de son avant-garde. C’est un être agréable, digne, humain et d’une grande sensibilité. Il connaissait mon frère Mhamed et ils avaient mené ensemble des campagnes d’alphabétisation dans les bidons-ville de Annaba dans les années 1970. Il a tout le temps été disponible, malgré son drame personnel, et était a tous les rendez-vous du combat ouvrier et démocratique”.
Pour Adel Abderezak, membre fondateur du Cnes, “Hadj Moussa Aïssa a été pour nous, dans la période difficile du militantisme politique clandestin des années 1980 à Annaba puis à Alger, celui qui symbolisait le combat d’une classe ouvrière éveillée, politisée et syndiquée qui a construit le chemin d’une conscience de classe à El-Hadjar (…) et à Rouiba. (…)
Nos RDV discrets un vendredi matin chaque semaine participaient à semer l’utopie révolutionnaire au moment où tout le monde était dans l’illusion du boumédiennisme socialiste. Nos chemins se sont éloignés, la vie quotidienne nous a enveloppés dans les soucis de l’existentiel, mais les convictions et cet humanisme profond sont toujours là.” “Nous irons une nuit au-delà des interdits et des connivences tacites tracer un chemin pour que nos petites douleurs à répétition trouvent un arbre distributeur d’ombre et de sérénité…”, écrivait-il le 11 août dernier sur sa page facebook. C’était l’un de ces derniers messages.
Repose en paix l’ami, le frère, le camarade.

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