Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS Bulletin N° 22

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS
 

Fonction publique.
Salaires : ces augmentations qui aggravent les disparités


unnamed-16.jpgIrrationalité économique
Le gouvernement Sellal vient de décider d’augmenter les salaires des policiers, des pompiers et des douaniers. Cette revalorisation des salaires intervient après la vague d’augmentations des rémunérations de différents corps de la Fonction publique en 2011 et 2012. Ajustements qui ont touché en particulier les salaires des médecins, dentistes, agents paramédicaux, agents communaux et enseignants. La question est de savoir si ces augmentations de salaire vont faire boule de neige.
En tout état de cause, la fronde des policiers rappelle que la hausse des salaires des fonctionnaires obéit beaucoup plus aux rapports de force qu’à la rationalité économique. Elle accroît les disparités à l’intérieur de la Fonction publique, entre Fonction publique et secteur économique. En effet, un agent des corps techniques touche en 2014 quatre fois plus qu’un policier, soit un écart de plus de 400%, le salaire d’un ingénieur débutant dans le secteur économique reste proche d’un simple agent de sécurité.
Faute de politique salariale cohérente, l’Exécutif, depuis plusieurs années, recherche par les augmentations de salaire à calmer le front social. La quête de l’efficacité, de la performance et de la productivité ne constitue pas la principale préoccupation, s’agissant des salaires.
Les disparités dans la Fonction publique sont telles qu’aujourd’hui il devient difficile d’introduire de la cohérence dans la grille des salaires. Résultat des courses, ces écarts risquent d’alimenter la contestation sociale au cours des prochains mois, voire les prochaines années.
En fait, l’Algérie n’a pas encore une politique salariale incitative en direction de l’amélioration de la qualité des services publics, ni dans le sens d’une plus grande compétitivité de l’économie nationale. Loin s’en faut. Pour preuve, l’État n’a exigé ces dernières années, s’agissant de l’administration ou des entreprises publiques économiques, aucune contrepartie en matière d’augmentation de la productivité ou en termes d’amélioration de la qualité des prestations lors de ses décisions de réajustement des rémunérations.
Inversement, les salaires en Algérie demeurent non indexés à la hausse des prix. Du coup, les augmentations de salaire sont vite rattrapées par l’inflation. Tout simplement parce que la hausse des salaires ne correspond pas à une augmentation de la productivité, à une croissance de l’offre locale de produits sur le marché. Les gains des salariés sont donc annulés par ces périodiques flambées des prix des produits de large consommation.
Même si pendant ces dix dernières années, le SNMG, en un mot le salaire minimum garanti, a  été multiplié, les rémunérations restent fort modestes. La grande masse des salariés ainsi que des fonctionnaires touchent moins de 55 000 DA, le revenu de survie pour une famille de cinq personnes.
Comment alors offrir des salaires décents à l’ensemble des salariés ? Quadrature du cercle ? Nullement. Commençons d’abord par une politique salariale dans la Fonction publique et le secteur économique fondée sur la productivité, le mérite et la performance. Elle s’insère dans une politique de ressources humaines focalisée sur le développement de la connaissance, des compétences, la formation continue. Cela devrait être accompagné d’une dynamique économique hors hydrocarbures susceptible d’atteindre un rythme soutenu de création de richesses. On verra en peu de temps ses fruits en termes d’amélioration des revenus.
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Irrationalité économique-Liberté
Le gouvernement Sellal vient de décider d’augmenter les salaires des policiers, des pompiers et des douaniers. Cette revalorisation des salaires intervient après la vague d’augmentations des rémunérations de différents corps de la Fonction publique en 2011 et 2012. Ajustements qui ont touché en particulier les salaires des médecins, dentistes, agents paramédicaux, agents communaux et enseignants. La question est de savoir si ces augmentations de salaire vont faire boule de neige.
En tout état de cause, la fronde des policiers rappelle que la hausse des salaires des fonctionnaires obéit beaucoup plus aux rapports de force qu’à la rationalité économique. Elle accroît les disparités à l’intérieur de la Fonction publique, entre Fonction publique et secteur économique. En effet, un agent des corps techniques touche en 2014 quatre fois plus qu’un policier, soit un écart de plus de 400%, le salaire d’un ingénieur débutant dans le secteur économique reste proche d’un simple agent de sécurité.
Faute de politique salariale cohérente, l’Exécutif, depuis plusieurs années, recherche par les augmentations de salaire à calmer le front social. La quête de l’efficacité, de la performance et de la productivité ne constitue pas la principale préoccupation, s’agissant des salaires.
Les disparités dans la Fonction publique sont telles qu’aujourd’hui il devient difficile d’introduire de la cohérence dans la grille des salaires. Résultat des courses, ces écarts risquent d’alimenter la contestation sociale au cours des prochains mois, voire les prochaines années.
En fait, l’Algérie n’a pas encore une politique salariale incitative en direction de l’amélioration de la qualité des services publics, ni dans le sens d’une plus grande compétitivité de l’économie nationale. Loin s’en faut. Pour preuve, l’État n’a exigé ces dernières années, s’agissant de l’administration ou des entreprises publiques économiques, aucune contrepartie en matière d’augmentation de la productivité ou en termes d’amélioration de la qualité des prestations lors de ses décisions de réajustement des rémunérations.
Inversement, les salaires en Algérie demeurent non indexés à la hausse des prix. Du coup, les augmentations de salaire sont vite rattrapées par l’inflation. Tout simplement parce que la hausse des salaires ne correspond pas à une augmentation de la productivité, à une croissance de l’offre locale de produits sur le marché. Les gains des salariés sont donc annulés par ces périodiques flambées des prix des produits de large consommation.
Même si pendant ces dix dernières années, le SNMG, en un mot le salaire minimum garanti, a  été multiplié, les rémunérations restent fort modestes. La grande masse des salariés ainsi que des fonctionnaires touchent moins de 55 000 DA, le revenu de survie pour une famille de cinq personnes.
Comment alors offrir des salaires décents à l’ensemble des salariés ? Quadrature du cercle ? Nullement. Commençons d’abord par une politique salariale dans la Fonction publique et le secteur économique fondée sur la productivité, le mérite et la performance. Elle s’insère dans une politique de ressources humaines focalisée sur le développement de la connaissance, des compétences, la formation continue. Cela devrait être accompagné d’une dynamique économique hors hydrocarbures susceptible d’atteindre un rythme soutenu de création de richesses. On verra en peu de temps ses fruits en termes d’amélioration des revenus.

Hadj Lazib, ancien directeur des salaires au Ministère du travail à Liberté
“Les augmentations des salaires obéissent aux rapports de force”



Ce spécialiste des questions sociales plaide pour une répartition plus juste du revenu national.
Liberté : Avec les augmentations des salaires des policiers, ne craignez-vous pas un effet boule de neige ?

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Hadj Lazib : Que cette décision fasse boule de neige, il n’ y a aucun doute. Dans le secteur de la Fonction publique les rémunérations ont été, trop longtemps, bloquées. Au point où en 2008 un administrateur ou un professeur de lycée débutant touchait 1,2 fois le SNMG contre 4 au tout début des années 90. Et il en est ainsi pour tous les emplois qualifiés de l’Etat quel que soit le secteur d’activité (éducation, formation, santé, corps d’inspection et de contrôle, pourtant si indispensables dans une économie de marché….). Bien sûr durant toute cette période des  ajustements ont été apportés ici et là sous la pression, selon une logique obéissant au rapport de forces mais sans cohérence d’ensemble en l’absence d’un cap ou d’un projet de développement économique et social. D’ailleurs la nouvelle ordonnance portant statut général de la Fonction publique en est profondément imprégnée puisqu’elle prévoit d’ores et déjà la possibilité de transgresser, par voie réglementaire, aux normes qu’elle fixe, au profit  des secteurs des Affaires étrangères ,des Douanes, des Forêts, de la Police,des Affaires religieuses…. Auparavant on avait sorti de ce statut les députés et les magistrats mais également les personnels qui s’y rattachent. En fait,à la Fonction publique d’Etat de caractère statutaire s’est substituée, une forme inconnue ailleurs, une Fonction publique de pouvoir.
Dans le secteur économique, les entreprises de production ont été mises à mal par la restructuration et la réorientation des investissements décidés à l’orée des années 80, pour une vie meilleure, disait le FLN de Chadli, Messaâdia et consorts. Dès le milieu des années 80,les entrepreneurs privés du secteur des textiles et cuirs annonçaient avoir licencié plus de 100 000 salariés. Par la suite,avec la crise de l’endettement et sur injonction du FMI, plus de 1 000 entreprises publiques ont été dissoutes, il y eut 600 000 salariés de licenciés durant la seconde moitié des années 90. Autant dire que l’action syndicale ne pouvait qu’en être marquée. Il y eut peu de mouvements sociaux, les deux dernières décennies. Mieux,sous l’effet conjugué du chômage de masse et des faibles rémunérations du principal employeur qu’est le secteur de la Fonction publique, les salaires moyens, hors secteurs de l’energie et des services telles les banques, ont évolué à un rythme beaucoup plus faible que le SNMG; ils se situent à quelques % de ce dernier. Pis encore, dans certaines entreprises privées, en l’absence de contrôle de l’Etat et de syndicats on paye allègrement en deçà sans s’acquitter des obligations fiscales et sociales(la moitié des salariés n’est pas déclarée). Au total, la part des revenus salariaux dans le revenu national est passée de 45% à moins 20%. Ce sont là quelques- uns des faits saillants du prolétariat algérien, malgré l’embellie financière qu’a connue le pays. Les milliards de dollars dépensés  ont largement permis à une oligarchie d’Etat prédatrice, à une bourgeoisie compradore, celle liée à l’import et à une petite bourgeoisie réactionnaire et conservatrice de se goinfrer. Alors faut-il craindre un effet boule de neige?  Il faudrait me ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS semble-t-il l’espérer et souhaiter que le mouvement soit suffisamment ample et fort pour contraindre le gouvernement à une répartition du revenu national plus juste et plus conforme aux besoins du développement national en replaçant l’emploi, le travail et sa qualification et plus largement les conditions de vie de la force de travail au centre de toutes les préoccupations.
Avec l’abrogation du 87 bis , et les concessions que l’exécutif vient de faire pour les policiers, les pompiers et les douaniers, pensez-vous que les capacités financières du pays le permettent dans un contexte caractérisé par la chute des prix du pétrole ?

D’abrogation du 87 bis, pour ma part j’observe qu’il n’en est rien puisque d’une part on prévoit d’ores et déjà d’ajouter au salaire de base tout élément lié au rendement à la productivité ou aux résultats et que d’autre part on prévoit explicitement des dispositions réglementaires pour fixer les primes et indemnités à prendre encore en considération. A ce stade de l’information, je reste pour ma part ébaubi devant les chiffres qu’avancent maints experts sur les incidences financières d’une telle mesure. Pour l’instant il n’y en a aucune. A moins qu’ils ne soient au courant de ce que décidera un gouvernement qui lui à l’évidence s’est placé dans une position d’attente : logique de rapport de forces ou absence de vision quant tu nous tient… Ceci dit et pour revenir au nouveau dispositif, comment intégrer des éléments liés au rendement individuel ou collectif,  par définition variables, au salaire de base ? C’est là à l’évidence une disposition qui permet à des employeurs de contrevenir au respect d’un salaire minimum applicable pour tout salarié non pas en raison de sa productivité, faut-il le rappeler mais de sa disposition au profit d’un employeur durant une période de temps fixée par la loi dans le monde moderne. La création de l’Organisation internationale du travail, bien avant toute autre de ce niveau, et  sa première recommandation portant sur l’institution par les états membres d’un salaire minimum devraient être médités par  nos décideurs. En second lieu, pourquoi renvoyer à la réglementation le soin de fixer les autres éléments à prendre en considération dans l’évaluation du salaire? Que ce soit une telle forme que prendrait une telle décision dans la Fonction publique personne n’en disconviendra, s’agissant du budget de l’Etat. Mais concernant le secteur économique pourquoi ne pas permettre aux partenaires sociaux d’en fixer les contenus, tenant compte de l’état de leur entreprise ou de tout autre facteur? Dans les deux cas de figures, il y a en fait une volonté manifeste de biaiser avec le principe du droit à la négociation collective prévu par les réformes de 1990 sur les relations de travail (cf également à ce sujet la Convention internationale n° 49 de 1949). Donc de nouveau, dans la Fonction publique pas d’obligation légale à consulter les syndicats autonomes et dans le secteur économique inutile de mettre encore plus à mal la représentativité plus que chancelante du syndicat partenaire aux tripartites, voire de susciter par une approche adaptée a une économie de marché l’émergence de syndicats autonomes. Quant aux contraintes financières prévisibles les travailleurs continuent à ce jour de payer les errements de la politique économique libérale sauvage ou organisée depuis les années 80,n’est-il pas temps de faire contribuer d’autres catégories ? Par exemple toutes celles qui ne payent pas d’impôts à la source, celles qui le font sur déclaration sans risque d’etre contrôlées, celles qui paient un forfait dérisoire  etc.
Le projet de nouveau Code du travail a provoqué un tollé général dans les milieux syndicaux. Qu’en est-il de la précarisation de la relation de travail ?

La précarisation de la relation de travail ou plus précisément sa fragilisation a été engagée dès 1990, avec les nouvelles lois dans le cadre des réformes. Elle s’est aggravée au milieu des années 90, sur injonction du FMI, pour les secteurs du BTPH où les autorités ont décidé de reconvertir les contrats existants en contrats à durée déterminée, renouvelables autant que nécessaire. Et cette fragilisation prendra un caractère général avec le développement des emplois d’attente, dans le cadre de ce qui est communément appelé le traitement social du chômage où on a des ingénieurs voire des médecins recrutés pour un temps déterminé rémunérés en dessous du salaire minimum, que le salaire minimum.
Cette situation n’est bien entendu pas sans conséquence sur le monde du travail. Je n’ai pas accédé au projet, mais de ce qu’en a rapporté la presse et sur la base de déclarations des syndicats il semble bien que ce qui visé ce sont les droits démocratiques accordés dans le cadre des réformes de 1990 en contrepartie du recul de l’intervention de l’Etat c’est-à-dire  le libre exercice du droit syndical, le droit à la négociation ainsi que le droit de grève. La généralisation des CDD peut y concourir grandement. Dans une telle perspective, il est évident qu’on ne cherche pas à promouvoir le dialogue social si nécessaire à une entreprise moderne et au final on aboutira à des situations favorables à la confrontation.
 
Ce spécialiste des questions sociales plaide pour une répartition plus juste du revenu national.
Liberté : Avec les augmentations des salaires des policiers, ne craignez-vous pas un effet boule de neige ?

Hadj Lazib : Que cette décision fasse boule de neige, il n’ y a aucun doute. Dans le secteur de la Fonction publique les rémunérations ont été, trop longtemps, bloquées. Au point où en 2008 un administrateur ou un professeur de lycée débutant touchait 1,2 fois le SNMG contre 4 au tout début des années 90. Et il en est ainsi pour tous les emplois qualifiés de l’Etat quel que soit le secteur d’activité (éducation, formation, santé, corps d’inspection et de contrôle, pourtant si indispensables dans une économie de marché….). Bien sûr durant toute cette période des  ajustements ont été apportés ici et là sous la pression, selon une logique obéissant au rapport de forces mais sans cohérence d’ensemble en l’absence d’un cap ou d’un projet de développement économique et social. D’ailleurs la nouvelle ordonnance portant statut général de la Fonction publique en est profondément imprégnée puisqu’elle prévoit d’ores et déjà la possibilité de transgresser, par voie réglementaire, aux normes qu’elle fixe, au profit  des secteurs des Affaires étrangères ,des Douanes, des Forêts, de la Police,des Affaires religieuses…. Auparavant on avait sorti de ce statut les députés et les magistrats mais également les personnels qui s’y rattachent. En fait,à la Fonction publique d’Etat de caractère statutaire s’est substituée, une forme inconnue ailleurs, une Fonction publique de pouvoir.
Dans le secteur économique, les entreprises de production ont été mises à mal par la restructuration et la réorientation des investissements décidés à l’orée des années 80, pour une vie meilleure, disait le FLN de Chadli, Messaâdia et consorts. Dès le milieu des années 80,les entrepreneurs privés du secteur des textiles et cuirs annonçaient avoir licencié plus de 100 000 salariés. Par la suite,avec la crise de l’endettement et sur injonction du FMI, plus de 1 000 entreprises publiques ont été dissoutes, il y eut 600 000 salariés de licenciés durant la seconde moitié des années 90. Autant dire que l’action syndicale ne pouvait qu’en être marquée. Il y eut peu de mouvements sociaux, les deux dernières décennies. Mieux,sous l’effet conjugué du chômage de masse et des faibles rémunérations du principal employeur qu’est le secteur de la Fonction publique, les salaires moyens, hors secteurs de l’energie et des services telles les banques, ont évolué à un rythme beaucoup plus faible que le SNMG; ils se situent à quelques % de ce dernier. Pis encore, dans certaines entreprises privées, en l’absence de contrôle de l’Etat et de syndicats on paye allègrement en deçà sans s’acquitter des obligations fiscales et sociales(la moitié des salariés n’est pas déclarée). Au total, la part des revenus salariaux dans le revenu national est passée de 45% à moins 20%. Ce sont là quelques- uns des faits saillants du prolétariat algérien, malgré l’embellie financière qu’a connue le pays. Les milliards de dollars dépensés  ont largement permis à une oligarchie d’Etat prédatrice, à une bourgeoisie compradore, celle liée à l’import et à une petite bourgeoisie réactionnaire et conservatrice de se goinfrer. Alors faut-il craindre un effet boule de neige?  Il faudrait me semble-t-il l’espérer et souhaiter que le mouvement soit suffisamment ample et fort pour contraindre le gouvernement à une répartition du revenu national plus juste et plus conforme aux besoins du développement national en replaçant l’emploi, le travail et sa qualification et plus largement les conditions de vie de la force de travail au centre de toutes les préoccupations.
Avec l’abrogation du 87 bis , et les concessions que l’exécutif vient de faire pour les policiers, les pompiers et les douaniers, pensez-vous que les capacités financières du pays le permettent dans un contexte caractérisé par la chute des prix du pétrole ?
D’abrogation du 87 bis, pour ma part j’observe qu’il n’en est rien puisque d’une part on prévoit d’ores et déjà d’ajouter au salaire de base tout élément lié au rendement à la productivité ou aux résultats et que d’autre part on prévoit explicitement des dispositions réglementaires pour fixer les primes et indemnités à prendre encore en considération. A ce stade de l’information, je reste pour ma part ébaubi devant les chiffres qu’avancent maints experts sur les incidences financières d’une telle mesure. Pour l’instant il n’y en a aucune. A moins qu’ils ne soient au courant de ce que décidera un gouvernement qui lui à l’évidence s’est placé dans une position d’attente : logique de rapport de forces ou absence de vision quant tu nous tient… Ceci dit et pour revenir au nouveau dispositif, comment intégrer des éléments liés au rendement individuel ou collectif,  par définition variables, au salaire de base ? C’est là à l’évidence une disposition qui permet à des employeurs de contrevenir au respect d’un salaire minimum applicable pour tout salarié non pas en raison de sa productivité, faut-il le rappeler mais de sa disposition au profit d’un employeur durant une période de temps fixée par la loi dans le monde moderne. La création de l’Organisation internationale du travail, bien avant toute autre de ce niveau, et  sa première recommandation portant sur l’institution par les états membres d’un salaire minimum devraient être médités par  nos décideurs. En second lieu, pourquoi renvoyer à la réglementation le soin de fixer les autres éléments à prendre en considération dans l’évaluation du salaire? Que ce soit une telle forme que prendrait une telle décision dans la Fonction publique personne n’en disconviendra, s’agissant du budget de l’Etat. Mais concernant le secteur économique pourquoi ne pas permettre aux partenaires sociaux d’en fixer les contenus, tenant compte de l’état de leur entreprise ou de tout autre facteur? Dans les deux cas de figures, il y a en fait une volonté manifeste de biaiser avec le principe du droit à la négociation collective prévu par les réformes de 1990 sur les relations de travail (cf également à ce sujet la Convention internationale n° 49 de 1949). Donc de nouveau, dans la Fonction publique pas d’obligation légale à consulter les syndicats autonomes et dans le secteur économique inutile de mettre encore plus à mal la représentativité plus que chancelante du syndicat partenaire aux tripartites, voire de susciter par une approche adaptée a une économie de marché l’émergence de syndicats autonomes. Quant aux contraintes financières prévisibles les travailleurs continuent à ce jour de payer les errements de la politique économique libérale sauvage ou organisée depuis les années 80,n’est-il pas temps de faire contribuer d’autres catégories ? Par exemple toutes celles qui ne payent pas d’impôts à la source, celles qui le font sur déclaration sans risque d’etre contrôlées, celles qui paient un forfait dérisoire  etc.
Le projet de nouveau Code du travail a provoqué un tollé général dans les milieux syndicaux. Qu’en est-il de la précarisation de la relation de travail ?

La précarisation de la relation de travail ou plus précisément sa fragilisation a été engagée dès 1990, avec les nouvelles lois dans le cadre des réformes. Elle s’est aggravée au milieu des années 90, sur injonction du FMI, pour les secteurs du BTPH où les autorités ont décidé de reconvertir les contrats existants en contrats à durée déterminée, renouvelables autant que nécessaire. Et cette fragilisation prendra un caractère général avec le développement des emplois d’attente, dans le cadre de ce qui est communément appelé le traitement social du chômage où on a des ingénieurs voire des médecins recrutés pour un temps déterminé rémunérés en dessous du salaire minimum, que le salaire minimum.
Cette situation n’est bien entendu pas sans conséquence sur le monde du travail. Je n’ai pas accédé au projet, mais de ce qu’en a rapporté la presse et sur la base de déclarations des syndicats il semble bien que ce qui visé ce sont les droits démocratiques accordés dans le cadre des réformes de 1990 en contrepartie du recul de l’intervention de l’Etat c’est-à-dire  le libre exercice du droit syndical, le droit à la négociation ainsi que le droit de grève. La généralisation des CDD peut y concourir grandement. Dans une telle perspective, il est évident qu’on ne cherche pas à promouvoir le dialogue social si nécessaire à une entreprise moderne et au final on aboutira à des situations favorables à la confrontation.

Amar Takdjout, Président de Fédération à l’UGTA
“L’augmentation des salaires rattrapée par l’inflation”



Le marché est livré à lui-même. Cette situation n’est pas sans conséquences sur le consommateur qui voit son salaire s’effriter au fil des jours
L’UGTA estimait, dans une étude élaborée en 2012, et consacrée au pouvoir d’achat, à 38 000 DA le budget familial nécessaire pour une famille de quatre personnes. Depuis, l’inflation n’a pas été inhibée et les salaires en ont pâti, rappelle Amar Takdjout, président de la fédération nationale de textile, cuir et habillement, affiliée à la centrale syndicale.
Aujourd’hui, ajoute-il, il faut un gain salarial de 40 000 à 50 000 DA pour une famille de quatre personnes. A titre de rappel, une étude du Snapap indique qu’il faut un salaire minimum de 55 000 DA pour un famille de cinq personnes. Pour ce vieux routier syndicaliste, à l’accent franc quand il s’agit de l’entreprise, la question salariale ne saurait être dissociée du pouvoir d’achat et de leviers économiques. Et de s’interroger : “Les salaires, et dans la fonction publique et dans le secteur économique, ont été considérablement majorés ces dernières années. Est-ce pour autant que le pouvoir d’achat a été amélioré ? Moi, je dis qu’il ne l’a pas été, et les revenus des ménages ont été rattrapés par l’inflation.” “Ce pouvoir d’achat, explique-il, il faut l’expurger des pesanteurs de notre environnement économique (régulation du marché, taxes, impôts dans l’électricité et le gaz…).” Et d’ajouter : “On veut se voiler la face. Le marché est livré à lui-même, et cela n’est pas sans conséquences sur le consommateur à qui on a augmenté le salaire à deux ou trois reprises. Si, par exemple, un produit est taxé à hauteur de 17%, cela, le commerçant va le répercuter sur le prix de détail. Et c’est le consommateur final qui va en payer les frais, et qui verra son salaire s’effriter au fil des jours.” 
Mais que pensent les différentes missions du FMI qui viennent en Algérie, de manière périodique, faire un point de situation sur l’évolution de l’économie nationale dans son ensemble ? Le  président de la fédération nationale de textile, cuir et habillement relève que ces experts du FMI n’opposent pas d’objection aux revalorisations salariales, indépendamment des secteurs où il y a eu plus d’augmentations de salaires. Toutefois, poursuit-il, ces missions formulent des recommandations qui n’ont pas valeur exécutoire, le pays n’étant plus sous surveillance du FMI. Elles expliquent, par exemple, qu’une spirale salariale sans contrepartie productive ne relève pas du rationnel économique.
La politique salariale est loin
d’être efficiente
“A mon sens, souligne-t-il, la question des salaires, il y a nécessité d’en discuter, et de manière permanente, dans un cadre de dialogue  sociale, car, aujourd’hui, ce cadre-là, il faut le réinventer.” Il est vrai que les fonctionnaires de la police n’ont pas de syndicat, mais, estime-t-il, le dialogue est toujours possible pour régler des problèmes d’ordre salarial ou autre. Néanmoins, Amar Takdjout propose que l’on débatte sérieusement du pouvoir d’achat et de tous les éléments qui s’y rapportent.
Mohamed Saïd Musette, chercheur au Cread, rappelle, lui, quelques leviers appliqués en économie de marché et leur lien aux salaires. Il dira ainsi  que dans le secteur économique, il y a un seul levier, celui du SNMG, le reste est négociable entre employés et employeurs. Dans la fonction publique, il existe une grille des salaires préfixée. Et tout mouvement dans les salaires est soumis à discussions entre gouvernement et partenaires sociaux. En outre, chaque corps (armée, police, cadres supérieurs…) a ses spécificités. L’idée est qu’il y ait harmonie dans les secteurs, en prenant en considération les spécificités de chaque secteur, résume-t-il. Pr Boutaleb Kouider, universitaire, estime, quant à lui, que “sans trop nous étaler sur toutes les conséquences d’une distribution de revenus sans contrepartie productive (recours à l’importation pour satisfaire une demande de biens et services croissante face à une offre domestique inélastique), cela nous amène à parler de la conception de la politique nationale des salaires qui est, de mon point de vue, loin d’être efficiente au triple plan social, économique et politique : stabilité sociale, efficience économique (productivité) et équité.” Dans la plupart des pays, l’Etat fixe, selon lui, non seulement les salaires de la fonction publique, mais détermine, de plus, le salaire minimum interprofessionnel garanti qui assure à tout salarié travaillant à temps complet une rémunération au moins égale à son montant et prévoit un mécanisme d’indexation sur les prix à la consommation, afin que le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes ne s’amenuise pas sous l’effet de l’inflation.
 
Le marché est livré à lui-même. Cette situation n’est pas sans conséquences sur le consommateur qui voit son salaire s’effriter au fil des jours
L’UGTA estimait, dans une étude élaborée en 2012, et consacrée au pouvoir d’achat, à 38 000 DA le budget familial nécessaire pour une famille de quatre personnes. Depuis, l’inflation n’a pas été inhibée et les salaires en ont pâti, rappelle Amar Takdjout, président de la fédération nationale de textile, cuir et habillement, affiliée à la centrale syndicale.
Aujourd’hui, ajoute-il, il faut un gain salarial de 40 000 à 50 000 DA pour une famille de quatre personnes. A titre de rappel, une étude du Snapap indique qu’il faut un salaire minimum de 55 000 DA pour un famille de cinq personnes. Pour ce vieux routier syndicaliste, à l’accent franc quand il s’agit de l’entreprise, la question salariale ne saurait être dissociée du pouvoir d’achat et de leviers économiques. Et de s’interroger : “Les salaires, et dans la fonction publique et dans le secteur économique, ont été considérablement majorés ces dernières années. Est-ce pour autant que le pouvoir d’achat a été amélioré ? Moi, je dis qu’il ne l’a pas été, et les revenus des ménages ont été rattrapés par l’inflation.” “Ce pouvoir d’achat, explique-il, il faut l’expurger des pesanteurs de notre environnement économique (régulation du marché, taxes, impôts dans l’électricité et le gaz…).” Et d’ajouter : “On veut se voiler la face. Le marché est livré à lui-même, et cela n’est pas sans conséquences sur le consommateur à qui on a augmenté le salaire à deux ou trois reprises. Si, par exemple, un produit est taxé à hauteur de 17%, cela, le commerçant va le répercuter sur le prix de détail. Et c’est le consommateur final qui va en payer les frais, et qui verra son salaire s’effriter au fil des jours.” 
Mais que pensent les différentes missions du FMI qui viennent en Algérie, de manière périodique, faire un point de situation sur l’évolution de l’économie nationale dans son ensemble ? Le  président de la fédération nationale de textile, cuir et habillement relève que ces experts du FMI n’opposent pas d’objection aux revalorisations salariales, indépendamment des secteurs où il y a eu plus d’augmentations de salaires. Toutefois, poursuit-il, ces missions formulent des recommandations qui n’ont pas valeur exécutoire, le pays n’étant plus sous surveillance du FMI. Elles expliquent, par exemple, qu’une spirale salariale sans contrepartie productive ne relève pas du rationnel économique.
La politique salariale est loin
d’être efficiente
“A mon sens, souligne-t-il, la question des salaires, il y a nécessité d’en discuter, et de manière permanente, dans un cadre de dialogue  sociale, car, aujourd’hui, ce cadre-là, il faut le réinventer.” Il est vrai que les fonctionnaires de la police n’ont pas de syndicat, mais, estime-t-il, le dialogue est toujours possible pour régler des problèmes d’ordre salarial ou autre. Néanmoins, Amar Takdjout propose que l’on débatte sérieusement du pouvoir d’achat et de tous les éléments qui s’y rapportent.
Mohamed Saïd Musette, chercheur au Cread, rappelle, lui, quelques leviers appliqués en économie de marché et leur lien aux salaires. Il dira ainsi  que dans le secteur économique, il y a un seul levier, celui du SNMG, le reste est négociable entre employés et employeurs. Dans la fonction publique, il existe une grille des salaires préfixée. Et tout mouvement dans les salaires est soumis à discussions entre gouvernement et partenaires sociaux. En outre, chaque corps (armée, police, cadres supérieurs…) a ses spécificités. L’idée est qu’il y ait harmonie dans les secteurs, en prenant en considération les spécificités de chaque secteur, résume-t-il. Pr Boutaleb Kouider, universitaire, estime, quant à lui, que “sans trop nous étaler sur toutes les conséquences d’une distribution de revenus sans contrepartie productive (recours à l’importation pour satisfaire une demande de biens et services croissante face à une offre domestique inélastique), cela nous amène à parler de la conception de la politique nationale des salaires qui est, de mon point de vue, loin d’être efficiente au triple plan social, économique et politique : stabilité sociale, efficience économique (productivité) et équité.” Dans la plupart des pays, l’Etat fixe, selon lui, non seulement les salaires de la fonction publique, mais détermine, de plus, le salaire minimum interprofessionnel garanti qui assure à tout salarié travaillant à temps complet une rémunération au moins égale à son montant et prévoit un mécanisme d’indexation sur les prix à la consommation, afin que le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes ne s’amenuise pas sous l’effet de l’inflation.

L’éternel recommencement


L’augmentation des salaires ne veut pas dire forcément amélioration du pouvoir d’achat.
La récente fronde du corps de la police nationale a remis sur le tapis la question des revalorisations salariales, notamment après la satisfaction de leur revendication. En effet, la fronde risque de toucher d’autres secteurs, à l’instar de ceux des pompiers ou des douaniers. Après donc l’inédit soulèvement de la police nationale, ce sont les pompiers qui risquent d’investir la rue. Redoutant un effet boule de neige, les pouvoirs publics auraient décidé des augmentations afin d’améliorer les salaires des pompiers et des douaniers.
Ces augmentations concernent la réévaluation de plusieurs primes liées à ces professions ainsi que le rajout de nouvelles primes.Le corps de la police a déjà bénéficié d’une revalorisation de salaire en 2010. Cette augmentation annoncée en grande pompe à l’époque ne semble pas avoir satisfait les policiers. “Je suis dans la police depuis 28 années. Avec un grade d’officier, je touche moins de 70 000 DA”, s’indigne un policier, qui ajoute que le salaire de départ dans la police tourne autour de 33 000 DA. Il convient de signaler que cette augmentation des salaires des policiers de 2010 a précédé celle des gardes communaux algériens, qui ont également obtenu une hausse de leurs salaires, après une marche, lundi, de plus de 50 km vers la capitale.

“28 ans dans la police, un salaire de seulement 70 000 DA”
En 2013, le gouvernement a décidé d’accorder à plus d’un million de fonctionnaires, relevant notamment des corps spécifiques de la Fonction publique, des augmentations de salaires allant de 10 à 20% sur le salaire de base selon les fonctions. Ces augmentations ont concerné tous les fonctionnaires des corps spécifiques relevant de la santé, de l’agriculture, de la jeunesse et des sports, de l’enseignement supérieur et des collectivités locales et d’une dizaine d’autres départements ministériels. Ces majorations de salaires ont souvent été qualifiées d’insignifiantes par les salariés. De son côté, le SNMG a été revalorisé à plusieurs reprises depuis 2001. Fixé à 18 000 DA par mois depuis 2012, la première revalorisation l’avait péniblement fait passer de 6000 à 8000 DA en 2001. Par ailleurs, il est certain que les salaires des smicards seront augmentés à partir de janvier 2015, un effet de la suppression de l’article 87 bis. Pour rappel, les gouvernements qui se sont succédé depuis 1997 ont tous hésité à porter des modifications à cet article en raison de son impact financier très lourd. Celui-ci aurait été de 500 milliards de dinars en 2008.
Selon une enquête réalisée en mai 2013 par l’Office national des statistiques (ONS), le salaire net moyen en Algérie était d’environ 51 000 DA dans le secteur public et d’environ 29 200 DA dans le privé en 2013.
Reste qu’au final, l’augmentation des salaires ne veut pas dire forcément l’amélioration du pouvoir d’achat. Bien que le SNMG ait été revalorisé et bien que les autorités, qui continuent de soutenir les produits de première nécessité, aient procédé à des revalorisations salariales substantielles (avec effet rétroactif) pendant l’hiver 2012, les augmentations de salaires n’ont pas renforcé le pouvoir d’achat des salariés. Celui-ci a sensiblement diminué au cours de ces cinq dernières années. Et même si, selon le FMI, le PIB par habitant est passé de 1630 dollars en 1999 à 5670 dollars en 2013, le pouvoir d’achat des Algériens s’est érodé. L’inflation, conjuguée à la flambée incessante des prix des produits de grande consommation, grève le budget des ménages. L’inflation tue ce que le gouvernement donne de l’autre côté. Aussi, la dévaluation progressive et discrète du dinar fait que les augmentations salariales n’amélioreront pas le pouvoir d’achat des Algériens. Selon un communiqué de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), diffusé le 18 octobre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, plus de 9 millions d’Algériens vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Tableau des salaires (*)

– Agent de police : 33 000 dinars net par mois (avec les nouvelles augmentations, le salaire de policier pourrait s’approcher des 40 000 dinars par mois) ;
– Douanier : 25 000 dinars ;
– Agent des corps techniques (Fonction publique) : 9 000 dinars par mois (selon un responsable de l’UGTA) ;
– Enseignant dans le primaire : 32 000 dinars par mois ;
Enseignant dans le moyen : 35 000 dinars par mois ;
– Enseignant dans le secondaire : 40 000 dinars
– Medecin : 60 000 dinars par mois ;
– Ingénieur dans le secteur économique public : 40 000 dinars par mois.
(*) (Il s’agit d’une moyenne pour des salariés débutants).

L’augmentation des salaires ne veut pas dire forcément amélioration du pouvoir d’achat.
La récente fronde du corps de la police nationale a remis sur le tapis la question des revalorisations salariales, notamment après la satisfaction de leur revendication. En effet, la fronde risque de toucher d’autres secteurs, à l’instar de ceux des pompiers ou des douaniers. Après donc l’inédit soulèvement de la police nationale, ce sont les pompiers qui risquent d’investir la rue. Redoutant un effet boule de neige, les pouvoirs publics auraient décidé des augmentations afin d’améliorer les salaires des pompiers et des douaniers.
Ces augmentations concernent la réévaluation de plusieurs primes liées à ces professions ainsi que le rajout de nouvelles primes.Le corps de la police a déjà bénéficié d’une revalorisation de salaire en 2010. Cette augmentation annoncée en grande pompe à l’époque ne semble pas avoir satisfait les policiers. “Je suis dans la police depuis 28 années. Avec un grade d’officier, je touche moins de 70 000 DA”, s’indigne un policier, qui ajoute que le salaire de départ dans la police tourne autour de 33 000 DA. Il convient de signaler que cette augmentation des salaires des policiers de 2010 a précédé celle des gardes communaux algériens, qui ont également obtenu une hausse de leurs salaires, après une marche, lundi, de plus de 50 km vers la capitale.

“28 ans dans la police, un salaire de seulement 70 000 DA”
En 2013, le gouvernement a décidé d’accorder à plus d’un million de fonctionnaires, relevant notamment des corps spécifiques de la Fonction publique, des augmentations de salaires allant de 10 à 20% sur le salaire de base selon les fonctions. Ces augmentations ont concerné tous les fonctionnaires des corps spécifiques relevant de la santé, de l’agriculture, de la jeunesse et des sports, de l’enseignement supérieur et des collectivités locales et d’une dizaine d’autres départements ministériels. Ces majorations de salaires ont souvent été qualifiées d’insignifiantes par les salariés. De son côté, le SNMG a été revalorisé à plusieurs reprises depuis 2001. Fixé à 18 000 DA par mois depuis 2012, la première revalorisation l’avait péniblement fait passer de 6000 à 8000 DA en 2001. Par ailleurs, il est certain que les salaires des smicards seront augmentés à partir de janvier 2015, un effet de la suppression de l’article 87 bis. Pour rappel, les gouvernements qui se sont succédé depuis 1997 ont tous hésité à porter des modifications à cet article en raison de son impact financier très lourd. Celui-ci aurait été de 500 milliards de dinars en 2008.
Selon une enquête réalisée en mai 2013 par l’Office national des statistiques (ONS), le salaire net moyen en Algérie était d’environ 51 000 DA dans le secteur public et d’environ 29 200 DA dans le privé en 2013.
Reste qu’au final, l’augmentation des salaires ne veut pas dire forcément l’amélioration du pouvoir d’achat. Bien que le SNMG ait été revalorisé et bien que les autorités, qui continuent de soutenir les produits de première nécessité, aient procédé à des revalorisations salariales substantielles (avec effet rétroactif) pendant l’hiver 2012, les augmentations de salaires n’ont pas renforcé le pouvoir d’achat des salariés. Celui-ci a sensiblement diminué au cours de ces cinq dernières années. Et même si, selon le FMI, le PIB par habitant est passé de 1630 dollars en 1999 à 5670 dollars en 2013, le pouvoir d’achat des Algériens s’est érodé. L’inflation, conjuguée à la flambée incessante des prix des produits de grande consommation, grève le budget des ménages. L’inflation tue ce que le gouvernement donne de l’autre côté. Aussi, la dévaluation progressive et discrète du dinar fait que les augmentations salariales n’amélioreront pas le pouvoir d’achat des Algériens. Selon un communiqué de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), diffusé le 18 octobre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, plus de 9 millions d’Algériens vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Tableau des salaires (*)

– Agent de police : 33 000 dinars net par mois (avec les nouvelles augmentations, le salaire de policier pourrait s’approcher des 40 000 dinars par mois) ;
– Douanier : 25 000 dinars ;
– Agent des corps techniques (Fonction publique) : 9 000 dinars par mois (selon un responsable de l’UGTA) ;
– Enseignant dans le primaire : 32 000 dinars par mois ;
Enseignant dans le moyen : 35 000 dinars par mois ;
– Enseignant dans le secondaire : 40 000 dinars
– Medecin : 60 000 dinars par mois ;
– Ingénieur dans le secteur économique public : 40 000 dinars par mois.
(*) (Il s’agit d’une moyenne pour des salariés débutants).


Fonction publique : Léger réaménagement de la grille indiciaire pour les universitaires

par Yazid Alilat Le Quotidien d’Oran



Un léger réaménagement de la grille indiciaire des traitements des travailleurs de la Fonction publique a été rendu public dans le dernier Journal officiel. Le président Bouteflika a signé le 28 septembre dernier un décret ‘’modifiant et complétant le décret présidentiel n07-304 du 17 ramadhan 1428 correspondant au 29 septembre 2007 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires ». L’article 1er de ce décret indique que ‘’la grille des niveaux de qualification prévue à l’article 3 du décret présidentiel n° 07-304 du 17 ramadhan 1428 correspondant au 29 septembre 2007, susvisé, est modifiée et complétée ». Si les groupes D et C, qui correspondent aux niveaux de formation inférieurs à la terminale, ou avec bac seulement, ne changent pas, les groupes A et B ont enregistré quelques modifications. Pour le groupe B, qui compte deux catégories (9 et 10), seul l’accès à la catégorie 10 a été changé. Les titulaires de cette catégorie 10 du groupe B de la Fonction publique doivent dorénavant justifier pour leur classement indiciaire et rémunération d’un diplôme de technicien supérieur ou un bac+ trente-six mois de formation. Dans le décret du 30 septembre 2007, il fallait un diplôme de technicien supérieur ou un diplôme d’études universitaires appliquées (D.E.U.A, bac+3 ans de formation), sinon un bac+ 36 mois de formation. Pour le groupe A qui va de la catégorie 11 à 17, seules les catégories 11 et 12 ont été remaniées. Pour être classé à la catégorie 11 du groupe A, il faut dorénavant justifier seulement d’un diplôme d’études universitaires appliquées (DEUA, bac + 3 ans), ou un baccalauréat + 3 ans de formation supérieure.

Dans l’ancienne disposition de septembre 2007, l’accès à la catégorie 11 du groupe A était assujetti à l’obtention d’une licence (quatre ans) ou une licence (système LMD), ou un diplôme d’études supérieures (DES). Pour la catégorie 12 de ce même groupe, dorénavant, il faut justifier d’une licence ou d’une licence du système LMD, d’un diplôme d’études supérieures (DES) ou d’un diplôme de l’école nationale d’administration (ENA, ancien régime). Dans l’ancienne disposition de septembre 2007, seul le diplôme de l’ENA ouvrait droit à la catégorie 12 du groupe A de la Fonction publique. En clair, le réaménagement de la grille indiciaire des traitements des travailleurs de la Fonction publique a porté sur le groupe A où les titulaires des licences et de licences LMD passent de la catégorie 11 à la 12, alors que pour prétendre à la catégorie 11 du même groupe, il suffit maintenant de justifier de l’obtention d’un DEUA (formation de trois ans) ou d’un bac+36 mois de formation supérieure. Pour les catégories 13 et au delà, le même régime reste inchangé. Selon l’article 2 de ce décret, ‘’les dispositions du présent décret ne produisent pas d’effet rétroactif ». Les fonctionnaires entre la catégorie 11 et 12 du groupe A seront dès lors automatiquement promus à une catégorie supérieure, sans incidence financière relative qui viendrait d’une rétroactivité du salaire du poste, le décret présidentiel ayant décidé la non rétroactivité de ce passage de catégories.


Cnapest : Nouvelle menace de grève à l’Education

par Mokhtaria Bensaâd Le Quotidien d’Oran

Réuni le 29 octobre dernier, le bureau national du conseil autonome des professeurs de l’enseignement du secondaire et technique (CNAPEST) a appelé à la mobilisation des enseignants en tenant des assemblées générale et des conseils de wilaya considérant que la situation n’a pas évolué dans le secteur de l’Education. La menace de grève n’est pas écartée, selon le porte-parole du CNAPEST, M.Nouar, contacté hier, « tant que nous constatons une absence de volonté politique, administrative et ministérielle pour résoudre les problèmes de la corporation». Pour le CNAPEST, des dossiers sont restés ouverts avec le ministère de l’Education sans que ce dernier ne montre de volonté pour arriver à une solution. Sur ces dossiers restés en suspens, M.Nouar citera les postes de formateur et de professeur principal qui ont été transférés en poste de recrutement limitant ainsi les postes de promotion. Ajouté à cela, le concours de recrutement lancé dernièrement où certaines wilayas n’ont bénéficié que de 2 ou 3 postes. Concernant la prime de zone, le porte-parole du CNAPEST a expliqué que « cette prime est calculée sur l’ancien salaire de base » et donc son estimation est réduite par rapport au salaire de base actuel. Le problème des professions en voie de disparition tels que maître de l’école primaire et professeur de l’école fondamentale reste également entier, selon le CNAPEST qui demande la réintégration de ces enseignants sans condition. Sur l’exercice du droit syndical, le CNAPEST dénonce la dernière directive du ministère de l’Education relative à la demande d’autorisation pour la tenue des AG. Vu cette situation, le CNAPEST considère, selon son porte-parole, que « l’administration ne respecte pas ses engagements bien que le Premier ministre ait adressé une lettre au ministère de l’Education l’instruisant de respecter ses engagements avec application à la lettre du contenu des PV signés entre le partenaire social et la tutelle ».

Pour faire entendre sa voix, le CNAPEST a appelé à la tenue des AG à travers les wilayas où il est représenté pour avoir le son de cloche de la base sur l’action à entreprendre pour aboutir à la concrétisation de leurs revendications et le mode de protestation à adopter si la tutelle campe sur ses positions.

Enseignants en paramédical
Grève cyclique de trois jours à partir de mardi

Les professeurs de l’enseignement paramédical reviennent à la charge. Le Syndicat national des professeurs de l’enseignement paramédical a déposé un préavis de grève de trois jours par semaine, renouvelables, qui prend effet mardi 4 novembre.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Le secteur de la santé renoue avec les protestations. Et c’est les professeurs de l’enseignement paramédical qui ont décidé de rompre la trêve avec le ministre de la Santé. Abdelmalek Boudiaf devra faire face au premier mouvement de grève dans son secteur, depuis sa nomination à la tête de ce département. Dans un communiqué rendu public, le Syndicat national des professeurs de l’enseignement paramédical a annoncé qu’un préavis de grève cyclique, de 3 jours par semaine renouvelables, a été déposé depuis le 26 octobre dernier.
Le syndicat souligne que malgré les rencontres qui ont eu lieu avec le ministre de la Santé et les différentes directions en commission mixte, les doléances soulevées par les professeurs de l’enseignement en paramédical restent lettre morte.
«Aucune de leurs promesses n’a été tenue à ce jour», dénonce le syndicat, qui appelle les professeurs à se mobiliser pour arracher leurs droits et faire aboutir leur plateforme de revendications.
Le syndicat exige une prime de contagion, élargie à l’ensemble des professeurs en paramédical en activité, la titularisation des stagiaires, l’ouverture de postes supérieurs, la reconnaissance pédagogique du diplôme de professeurs de l’enseignement en paramédical, la prise en charge du dossier de formation des formateurs et des filières paramédicales, un statut pour les instituts de formation et la mise en place de primes d’encadrement des mémoires. Cependant, joint par téléphone, Derris Anouar, secrétaire général du syndicat des professeurs de l’enseignement en paramédicalk, a indiqué qu’une réunion de conciliation aura lieu ce matin au ministère de la Santé. M. Derris, souligne toutefois que cette démarche n’aura pas d’effet immédiat sur le mouvement de grève.
«Le mouvement de grève sera maintenu, du moins pour cette semaine», a affirmé le syndicaliste. Quant à la suite du mouvement, avertit-il, elle dépendra des réponses du ministre de tutelle.
S. A. Le Soir d »Algérie


Inspection régionale du travail d’Oran : 45.000 plaintes enregistrées chaque année

par Salah C.


Dans le cadre de son programme de formation et de vulgarisation de la législation du travail et dans le but d’instaurer un meilleur climat d’entreprise, l’inspection régionale du travail, qui chapeaute 6 wilayas de l’Ouest, a organisé jeudi à Tlemcen une journée à l’intention de 70 inspecteurs du travail.

Deux thèmes centraux ont été décortiqués durant cette rencontre, à savoir le contrôle de la main-d’œuvre étrangère et les modalités de placement en matière de recrutement. Selon Mohamed Bendib, 10.000 travailleurs étrangers sont actuellement en activité pour les 6 wilayas, en l’occurrence Oran, Mostaganem, Mascara, Sidi Bel-Abbès, Aïn Témouchent et Tlemcen. Ce chiffre n’est pas figé étant donné qu’il varie selon la demande et des projets. L’objectif assigné à la rencontre était de faire des éclairages sur les mécanismes et méthodes et de les uniformiser à l’intention des inspecteurs du travail lors de leurs sorties sur le terrain en matière d’application de la réglementation en vigueur étant donné que la mission de l’inspection du travail est liée dans la forme à tous ces aspects qui permettent d’établir des procès-verbaux clairs et sans ambiguïtés pour permettre à la justice de mieux juger. De ce fait, le programme du 4e trimestre de l’année en cours, qui coïncide avec la rentrée sociale, a été confectionné par rapport à ces deux impératifs conformément aux directives des pouvoirs publics. C’est dans ce cadre qu’a été organisée la rencontre de Tlemcen en présence des directeurs de l’emploi des wilayas en question et des responsables des agences de l’emploi, devait expliquer l’inspecteur régional. L’importance du volet du contrôle de la main-d’œuvre étrangère réside dans le fait que le nombre est important et que par conséquent, il appartient à l’inspection du travail et abstraction faite du contrôle, de les accompagner pour qu’ils ne soient pas en infraction d’autant qu’il s’agit d’entreprises auxquelles sont confiés d’importants projets et que par conséquent, leur concrétisation dans les échéances fixées ne peut être qu’un acquis. La seconde action se déroulera le 6 du mois en cours à Mostaganem et portera sur les techniques d’investigations afin de fructifier au maximum toute visite d’inspection. Enfin, l’inspection régionale du travail a programmé pour le 17 de ce mois, une rencontre à l’ITSP d’Oran et qui regroupera les membres des 9 bureaux de conciliation pour plancher sur l’épineuse question des conflits individuels et dont le nombre avoisine annuellement les 45.000. Il sera question de donner à ces instances d’être plus efficaces pour éviter d’aller vers la procédure judiciaire. Des magistrats et des spécialistes de la conciliation et du règlement des conflits individuels interviendront et ce, en présence de représentants de grandes entreprises aussi bien publiques que privées et étrangères.

Actualités : DES RETRAITÉS DE l’ANP EN COLÈRE :
«Nous sommes victimes de la réconciliation nationale»



Indignés et extrêmement remontés contre les pouvoirs publics, tel était le sentiment de nombre de retraités de l’ANP qui n’ont pu se rassembler, hier samedi, dans la capitale.
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Et comment pouvait-il en être autrement quand nombreux parmi eux, à se fier au chef du bureau régional de la IVe région militaire de l’Organisation nationale des retraités de l’ANP, ils étaient pas moins de 3 500 adhérents de ladite organisation à avoir été «ramassés» aux premières heures de la journée d’hier. Et ce qui semble irriter le plus Mohamed Bourekba, c’est la manière avec laquelle les éléments des forces de l’ordre ont agi, avec «brutalité et propos déplacés» envers les potentiels manifestants qui ont été cueillis aussi bien à la gare routière du Caroubier que dans les cafés et les hôtels où certains d’entre eux ont passé la nuit. Ce que notre interlocuteur considère comme une «grave atteinte aux libertés individuelles» pourtant garanties par la première loi du pays. Pourtant, poursuit-il, notre action se voulait pacifique et porteuse de revendications d’ordre strictement social. Entre autres, l’application du décret présidentiel 15/10 en date du 4 mai 2010 avec effet rétroactif dès le 1er janvier 2008, la circulaire du 27 décembre 2010 avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2010 ou encore l’indemnisation des congés annulés depuis 1991 jusqu’à la date de la radiation, regrettant aussi la situation de la Caisse nationale des pensions militaires dont bénéficient des étrangers à la corporation. Il est aussi question de dénonciation de la gestion de l’Organisation par son premier responsable marquée par un immobilisme qui n’a que trop duré.
«Un président absent depuis six mois et un conseil national et un bureau national qui ne se sont jamais réunis et des bilans moral et financier jamais présentés», soutient Bourekba qui fait également part d’une affaire qui sent l’arnaque. Celle des voitures que pas moins de 800 retraités de l’ANP attendent auprès d’un concessionnaire automobile qui a perçu de la part de chacun, une avance de 40% du prix dudit véhicule qui se fait désirer. Ceci avant que notre interlocuteur n’aille au fond de sa pensée pour «avertir» le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et le patron de la DGSN» d’une «riposte appropriée, pacifique» et au «moment opportun».
Et de se laisser vider ce qui semblait lui brûler le cœur : «Comment se fait-il qu’un sanguinaire comme Madani Mezrag soit convié à la présidence de la République en tant que personnalité nationale alors que nous, qui avons participé à la sauvegarde de l’Etat et de la nation du péril, sommes empêchés de manifester et un 1er Novembre ?»
«Nous sommes victimes de la réconciliation nationale qui a fait la part belle aux terroristes et ennemis de la nation», lâche-t-il dans un ultime aveu qui en dit long sur l’état d’esprit de pans entiers de la société qui ont été à l’avant-garde de la lutte antiterroriste et de la pérennité de l’Etat et qui se retrouvent maintenant en marge d’une option qui ne cesse de divulguer ses facettes, les vraies.
M. K. Le Soir d »Algérie

Actualités : Création d’un observatoire national pour la sauvegarde de leurs droits et contre l’oubli

Les gardes communaux ont tenu leur premier congrès


Les gardes communaux se disent déterminés à faire aboutir leur combat en faveur de la reconnaissance des sacrifices consentis par ce corps pour la sauvegarde de la République.
Les éléments de la garde communale représentant quelque 42 wilayas du pays se sont donné ainsi rendez-vous, hier, en ce 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution à Ifri Ouzellaguène, lieu hautement historique ayant abrité le congrès de la Soummam, le 20 août 1956, pour tenir un conclave national et décider de l’avenir de leur mouvement.
Pour les initiateurs de cet important conclave national des gardes communaux, à travers cette date précise du 1er Novembre, marquant le déclenchement de la Révolution tout comme ce lieu, chargé d’histoire d’Ifri Ouzellaguen où s’est tenu le congrès de la Soummam qui a donné naissance à l’Etat algérien, le choix est simple. Un choix qui s’explique par la similitude entre le combat mené par leurs aînés durant la guerre de Libération et celui mené contre les intégristes, l’objectif est le même, sauver le pays et préserver la dignité des citoyens, affirment avec force les gardes communaux.
Aux termes des travaux de ce premier congrès national des gardes communaux, d’importantes décisions ont été prises par les participants. Il s’agit notamment de la création d’un Observatoire national pour la sauvegarde des droits des gardes communaux et contre l’oubli, ainsi que la mise en place d’une commission nationale de 50 membres chargée de coordonner et représenter le mouvement des gardes communaux jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications, selon son porte-parole, Djamel Tahanouti. Une permanence nationale installée à Béjaïa a été également décidée lors de ce conclave d’Ifri. Une plateforme de revendications a été adoptée aussi, à l’unanimité, par les congressistes.
Il s’agit entre autres, de la reconnaissance de 4 668 gardes communaux victimes durant la décennie noire comme martyrs du devoir national, la prise en charge des blessés au nombre de 9 000 et plus de 13 000 atteints de maladies chroniques ou souffrant de troubles mentaux.
Les congressistes, qui exigent la vérité sur quelque 56 gardes communaux disparus durant les années du terrorisme, réclament aussi la mise en place d’institutions pour la prise en charge de l’ensemble des problèmes liés à la carrière des gardes communaux, rapporte le porte-parole du mouvement des gardes communaux libres, Djamel Tahanouti.
A. Kersani Le Soir d »Algérie


Manifestation des agents de la Protection civile

Le sit-in reporté au 18 novembre

Départ en retraite en décembre : Des milliers de cadres concernés


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Au moins 3191 cadres dirigeants, cadres moyens et autres agents des entreprises et des administrations publiques seront admis à la retraite en 2014 en application de la circulaire du Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

«En application des deux circulaires n°263 et n°289 respectivement datées du 27 juillet 2013 et du 21 septembre de l’année 2013, signées par le Premier ministre, les cadres dirigeants, cadres moyens et autres qui sont employés par des entreprises et des administrations publiques et qui ont atteint l’âge de 60 ans et plus seront admis à la retraite au courant de cette année. 3191 travailleurs sont recensés, soit 76% de l’ensemble des effectifs concernés», apprend-on auprès d’une source proche du gouvernement. Selon notre source, «2418 cadres et employés seront obligés de céder leur poste avant le 31 décembre prochain».
L’application de cette mesure, qui concerne notamment les cadres supérieurs, est en nette augmentation par rapport à 2013 où 68% des effectifs touchés par ladite circulaire ont été envoyés à la retraite, soit 2182 agents. «Le Premier ministre suit rigoureusement la mise en œuvre de cette disposition visant à libérer des postes d’encadrement au sein des administrations et des entreprises et organismes publics au profit des jeunes cadres qualifiés. Ce n’est pas un simple effet d’annonce», ajoute la même source.
Par catégories, l’application de cette mesure concernera 286 cadres dirigeants dont 141 seront mis à la retraite avant la fin de l’année, 916 cadres moyens dont 704 devront quitter leur poste avant le 31 décembre, et 1984 agents. «La décision s’applique à tous le monde, à l’exception d’un certain nombre de cadres supérieurs nommés par décret présidentiel qui seront surtout chargés de la formation des futurs responsables. Mais leur pourcentage ne devra pas dépasser les 1 à 2% des effectifs», ajoute notre source, précisant que l’application de la circulaire, entamée en 2013, se poursuivra également durant les prochaines années.
Comment remplacer cet important bataillon de cadres expérimentés ? A-t-on formé suffisamment de jeunes cadres pour assurer la continuité de la gestion dans ces entreprises et administrations publiques ? Pour la même source, «la relève est en train de se faire». «C’est une aubaine pour les jeunes cadres qui ont besoin de promotion. Et leur promotion permettra aussi de libérer des postes budgétaires et par conséquent il y aura des recrutements», estime encore la même source.
L’annonce de la circulaire de Abdelmalek Sellal avait suscité, rappelons-le, un chapelet de critiques portant, notamment, sur la ségrégation dans son application ; des cadres ont dénoncé le fait que des personnes «protégées» n’aient pas été touchées par la décision. D’autres critiques concernent aussi l’avenir des entreprises publiques économiques qui risquent d’être «décapitées» et de se retrouver sans encadrement «adéquat» pour favoriser leur développement. Les responsables du gouvernement ont-ils pris en considération ces risques et ces critiques ?

Madjid Makedhi

Entreprise d’exploitation des mines d’or de Tamanrasset

Les travailleurs en colère contre la direction générale d’Amne Plus


unnamed-3-2.jpgQuelque 140 employés de cette société, à savoir 70 en grève depuis le 16 octobre à Amesmassa et 70 autres qui campent devant le siège régional d’Enor, s’élèvent pour réclamer leurs salaires et leur droit à la Sécurité sociale.

Les scandales s’enchaînent et n’en finissent pas, semble-t-il, à l’Entreprise nationale d’exploitation des mines d’or (Enor) qui vient d’être secouée par une autre affaire liée à l’octroi de marchés à une entreprise de gardiennage dans des conditions douteuses. Il s’agit de l’entreprise de sous-traitance, Amne Plus, chargée de la sécurité du personnel des mines d’or d’Amesmassa, Tirek et Tanezrouft,
localisées à l’extrême sud de Tamanrasset. Cinq mois seulement après la conclusion de son contrat, Amne Plus, connue pour sa réputation de mauvais payeur, replonge l’Enor dans une spirale de problèmes.
Quelque 140 employés de cette société : 70 en grève depuis le 16 octobre à Amesmassa et 70 autres qui campent devant le siège régional d’Enor, s’élèvent pour réclamer leurs salaires et leur droit à la Sécurité sociale mais aussi pour exiger de leur employeur le versement de la prime liée au port d’arme et les indemnités de zone et de nuisance. “Le choix de la société Amne Plus, au-delà du fait qu’elle ne dispose pas d’un siège social à Tamanrasset, s’est fait par complaisance et de connivence avec certains responsables de l’Enor qui ne se soucient guère de la stabilité de l’entreprise ni encore moins de l’avenir de ses 518 travailleurs qui vivent depuis plus de deux ans de l’argent des œuvres sociales injecté gracieusement par l’État pour leur éviter de tirer le diable par la queue et, du coup, étouffer l’affaire Enor le plus longtemps possible”, s’indigne un employé qui nous a invités à voir une projection de diapositives montrant la situation catastrophique dans laquelle se trouve la mine d’Amesmassa et le saccage des sites aurifères provoqué par l’ex-actionnaire majoritaire de l’entreprise, l’australien GMA ressources qui est, pour mémoire, parti avec une somme de
67 millions de dollars contractée auprès de la Banque extérieure d’Algérie pour l’investir au Congo où il s’est établi présentement.
Bien qu’elle ait été reprise par Sonatrach en partenariat avec le groupe minier Manadjim El-Djazaïr, l’Enor n’est toujours pas remise sur les rails. Le nouveau staff n’a toujours pas trouvé la formule magique pour sortir l’entreprise de la tourbière. “Le personnel de l’entreprise a connu un mouvement qui n’a rien apporté de plus à l’Enor. De nouveaux cadres, issus de la secte du ministre Youcef Yousfi, comme il fallait s’y attendre, notamment après le départ à la retraite de l’ancien P-DG de l’Enor et ex-conseiller de Chakib Khelil, cité dans plusieurs scandales, n’ont pensé qu’à s’enrichir en procédant à la révision de la grille des salaires pour s’offrir des rémunérations mirobolantes pendant que le rythme de production est au point mort. Intolérable ! Depuis le départ des Australiens, aucun gramme d’or n’a été produit”, s’écrie un autre employé précisant qu’un “cadre novice débute avec une rémunération de base de 245 000 DA au titre de la convention collective conclue, en violation du code du travail, le 28 août dernier entre l’actuel P-DG et un représentant de travailleurs mis sous contrôle judiciaire du fait qu’il est cité dans une affaire en instruction au niveau du pôle judiciaire de Ouargla. Un simple agent d’exécution classé entre les 7 et 10e catégories débute avec un salaire de base oscillant entre 18 000 et 28 000 DA. C’est injuste. Où va l’Enor ?” Notre interlocuteur n’est pas le seul à s’être interrogé sur le sort de cette entreprise remise entre les mains de gérants “âpres au gain, à l’exemple du directeur régional qui est pour beaucoup dans l’irritation des travailleurs. Fraîchement installé à ce poste, il s’est permis de s’attaquer au wali et aux députés de la région comme pour signifier qu’il est indétrônable”, peste un employé d’Amne Plus, visiblement très en colère. Rétorquant à ses allégations, le directeur régional de l’Enor, Halaoua Fateh a démenti catégoriquement “les informations que certains travailleurs tentent de véhiculer à l’effet de déstabiliser l’entreprise qui commence, malgré toutes les difficultés rencontrées, à trouver ses repères”.
En ce qui concerne la convention collective, notre interlocuteur a expliqué qu’elle n’est toujours pas en vigueur et que “les signataires ont tous la qualité légale pour y apposer leur griffe et leur cachet. La nouvelle grille des salaires a été révisée sur proposition de la direction des ressources humaines de l’entreprise en application du principe d’équité entre travailleurs, et ce, en prenant en considération le niveau intellectuel, l’expérience professionnelle et l’assiduité de chaque employé”.
Pour ce qui est du statut de l’entreprise Amne Plus, M. Halaoua a tenu à affirmer que les procédures portant organisation et octroi des marchés publics ont été dûment respectées. “Le marché a été décroché par le moins disant qu’est Amne plus”, conclut-il. Contacté par nos soins, un membre du syndicat de l’Enor a appris, par ailleurs, que les employés grévistes sont parvenus à trouver un terrain d’entente avec leur employeur qui s’engage à prendre en charge toutes les revendications formulées.

Quelque 140 employés de cette société, à savoir 70 en grève depuis le 16 octobre à Amesmassa et 70 autres qui campent devant le siège régional d’Enor, s’élèvent pour réclamer leurs salaires et leur droit à la Sécurité sociale.

Les scandales s’enchaînent et n’en finissent pas, semble-t-il, à l’Entreprise nationale d’exploitation des mines d’or (Enor) qui vient d’être secouée par une autre affaire liée à l’octroi de marchés à une entreprise de gardiennage dans des conditions douteuses. Il s’agit de l’entreprise de sous-traitance, Amne Plus, chargée de la sécurité du personnel des mines d’or d’Amesmassa, Tirek et Tanezrouft,
localisées à l’extrême sud de Tamanrasset. Cinq mois seulement après la conclusion de son contrat, Amne Plus, connue pour sa réputation de mauvais payeur, replonge l’Enor dans une spirale de problèmes.
Quelque 140 employés de cette société : 70 en grève depuis le 16 octobre à Amesmassa et 70 autres qui campent devant le siège régional d’Enor, s’élèvent pour réclamer leurs salaires et leur droit à la Sécurité sociale mais aussi pour exiger de leur employeur le versement de la prime liée au port d’arme et les indemnités de zone et de nuisance. “Le choix de la société Amne Plus, au-delà du fait qu’elle ne dispose pas d’un siège social à Tamanrasset, s’est fait par complaisance et de connivence avec certains responsables de l’Enor qui ne se soucient guère de la stabilité de l’entreprise ni encore moins de l’avenir de ses 518 travailleurs qui vivent depuis plus de deux ans de l’argent des œuvres sociales injecté gracieusement par l’État pour leur éviter de tirer le diable par la queue et, du coup, étouffer l’affaire Enor le plus longtemps possible”, s’indigne un employé qui nous a invités à voir une projection de diapositives montrant la situation catastrophique dans laquelle se trouve la mine d’Amesmassa et le saccage des sites aurifères provoqué par l’ex-actionnaire majoritaire de l’entreprise, l’australien GMA ressources qui est, pour mémoire, parti avec une somme de
67 millions de dollars contractée auprès de la Banque extérieure d’Algérie pour l’investir au Congo où il s’est établi présentement.
Bien qu’elle ait été reprise par Sonatrach en partenariat avec le groupe minier Manadjim El-Djazaïr, l’Enor n’est toujours pas remise sur les rails. Le nouveau staff n’a toujours pas trouvé la formule magique pour sortir l’entreprise de la tourbière. “Le personnel de l’entreprise a connu un mouvement qui n’a rien apporté de plus à l’Enor. De nouveaux cadres, issus de la secte du ministre Youcef Yousfi, comme il fallait s’y attendre, notamment après le départ à la retraite de l’ancien P-DG de l’Enor et ex-conseiller de Chakib Khelil, cité dans plusieurs scandales, n’ont pensé qu’à s’enrichir en procédant à la révision de la grille des salaires pour s’offrir des rémunérations mirobolantes pendant que le rythme de production est au point mort. Intolérable ! Depuis le départ des Australiens, aucun gramme d’or n’a été produit”, s’écrie un autre employé précisant qu’un “cadre novice débute avec une rémunération de base de 245 000 DA au titre de la convention collective conclue, en violation du code du travail, le 28 août dernier entre l’actuel P-DG et un représentant de travailleurs mis sous contrôle judiciaire du fait qu’il est cité dans une affaire en instruction au niveau du pôle judiciaire de Ouargla. Un simple agent d’exécution classé entre les 7 et 10e catégories débute avec un salaire de base oscillant entre 18 000 et 28 000 DA. C’est injuste. Où va l’Enor ?” Notre interlocuteur n’est pas le seul à s’être interrogé sur le sort de cette entreprise remise entre les mains de gérants “âpres au gain, à l’exemple du directeur régional qui est pour beaucoup dans l’irritation des travailleurs. Fraîchement installé à ce poste, il s’est permis de s’attaquer au wali et aux députés de la région comme pour signifier qu’il est indétrônable”, peste un employé d’Amne Plus, visiblement très en colère. Rétorquant à ses allégations, le directeur régional de l’Enor, Halaoua Fateh a démenti catégoriquement “les informations que certains travailleurs tentent de véhiculer à l’effet de déstabiliser l’entreprise qui commence, malgré toutes les difficultés rencontrées, à trouver ses repères”.
En ce qui concerne la convention collective, notre interlocuteur a expliqué qu’elle n’est toujours pas en vigueur et que “les signataires ont tous la qualité légale pour y apposer leur griffe et leur cachet. La nouvelle grille des salaires a été révisée sur proposition de la direction des ressources humaines de l’entreprise en application du principe d’équité entre travailleurs, et ce, en prenant en considération le niveau intellectuel, l’expérience professionnelle et l’assiduité de chaque employé”.
Pour ce qui est du statut de l’entreprise Amne Plus, M. Halaoua a tenu à affirmer que les procédures portant organisation et octroi des marchés publics ont été dûment respectées. “Le marché a été décroché par le moins disant qu’est Amne plus”, conclut-il. Contacté par nos soins, un membre du syndicat de l’Enor a appris, par ailleurs, que les employés grévistes sont parvenus à trouver un terrain d’entente avec leur employeur qui s’engage à prendre en charge toutes les revendications formulées.


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