Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs Bulletin N°34

Rouiba : La zone industrielle en ébullition
Les travailleurs disent non à la privatisation et dénoncent le silence du gouvernement.

le 11.02.15 | el watan

La tension monte crescendo à la zone industrielle de Rouiba, à l’est d’Alger. Ce pôle industriel, qui abrite une centaine d’entreprises employant 22 000 travailleurs, constituait jadis la fierté de l’économie nationale.

Aujourd’hui, il connaît une effervescence sans précédent en raison de «la volonté affichée par certains représentants du patronat de relancer la politique de privatisation des entreprises publiques». Une politique qui suscite colère et indignation parmi les travailleurs et les syndicalistes de toute la zone.
«Si notre cri n’est pas entendu, nous n’hésiterons guère pour investir la rue. Et nous sommes prêts à paralyser toute la zone si nécessaire», a averti le secrétaire général de l’union locale de l’UGTA, Mokdad Messaoudi, hier à Rouiba. S’exprimant devant des dizaines de responsables syndicaux, l’orateur est revenu longuement sur les menaces qui pèsent sur l’outil de la production nationale en énumérant les contradictions existant entre le discours du gouvernement et la réalité du terrain.
Les présents à la réunion semblaient en avoir gros sur le cœur. La plupart accusent le patron de l’UGTA et le gouvernement «d’avoir gardé un silence complice», estimant que «la rue est le seul moyen qui pourrait éviter le bradage et la liquidation des entreprises publiques».
«Au moment où on demande aux travailleurs de se préparer à serrer la ceinture, on assiste à une offensive sans précédent des tenants du capital privé qui veulent s’approprier les richesses et les commandes du pays. En effet, ils nous annoncent, sans aucun démenti des pouvoirs publics, que tous les secteurs sont éligibles à la privatisation qu’ils ambitionnent de mettre en œuvre à leur guise», déplorent-ils. Et de rappeler les résultats des privatisations menées par le passé.
Qui veut saboter la SNVI ?
Il cite l’exemple de l’Entreprise nationale de gaz industriels (ENGI), vendue à un allemand alors qu’elle était en bonne santé financière. «A l’époque, l’ENGI exportait même à l’étranger, mais aujourd’hui notre pays importe de Tunisie l’oxygène qu’on utilise dans les hôpitaux. Voilà ce qu’a apporté la privatisation», a-t-il ajouté, avant de dénoncer les velléités de certaines parties (sans les citer) de saboter la Société nationale des véhicules industriels (SNVI).
«Nous ne savons pas qui décide réellement dans ce pays. Trouvez-vous normal qu’une décision du CPE datée de novembre dernier demandant au directeur des Douanes l’exonération des pièces importées par la SNVI ne soit pas appliquée à ce jour ?», demande-t-il en exhibant les documents attestant ses dires. Intervenant dans ce sens, le secrétaire général de la section syndicale de la SNVI, M. Benmiloud, affirme que la vente d’autobus à l’Etusa a été suspendue depuis la nomination de Amar Ghoul à la tête du ministère des Transports.
R. Koubabi


Mokdad Messaoudi. Secrétaire général de l’union locale UGTA

«On ne sait pas qui décide dans ce pays !»

le 12.02.15 | el watan

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– Pourquoi voulez-vous faire descendre les travailleurs de la zone industrielle dans la rue ?


L’avertissement que nous avons lancé, hier, est une réponse aux déclarations faites la semaine dernière par le président du FCE, qui ont été rapportées par la presse mais jamais démenties ni par le concerné ni par un quelconque responsable. Nous avons attendu que les pouvoirs publics et la centrale syndicale s’expriment sur ce sujet aussi sensible, et comme il n’y a rien eu, nous avons décidé de réagir. On ne sait pas qui décide dans ce pays.
Je peux vous assurer que nous avons été harcelés par les travailleurs pour dénoncer ce silence inquiétant. Les travailleurs connaissent mieux que quiconque les conséquences dramatiques de cette opération de privatisation menée par le passé, qui a complètement détruit le tissu industriel du pays, sans parler des milliers de travailleurs jetés à la rue.
Tous les économistes algériens s’accordent à dire que le bilan de la privatisation menée ces dernières années a été un échec total, voire une fatale pour le pays et surtout un bouleversement pour des milliers de travailleurs et leurs familles. Evoquer encore de telles mesures en ce moment et surtout par le patronat est considéré comme un affront au monde du travail.
Qu’a rapporté la privatisation, sinon le désarroi et la dévastation de notre tissu industriel productif ? Savez-vous que la plupart des entreprises privatisées ont été transformées en hangars pour le stockage des produits importés, d’autres sont jusqu’à présent fermées. Nous devons faire le bilan de ces privatisations avant d’en reparler.


– Comment expliquez-vous le silence affiché par les travailleurs et les syndicats des autres régions du pays sur cette question ?


Je vous rappelle que la zone industrielle de Rouiba est le bastion des luttes syndicales. La lutte pour préserver les acquis des travailleurs est une tradition chez nous. Nous ne sommes animés par aucun intérêt et nous n’appartenons à aucun parti ni clan. Notre seul souci, ce sont les milliers de travailleurs de la zone qui ont toujours été solidaires et ont considérablement apporté au monde du travail et à l’UGTA.
La plus grande démonstration a été faite en 2006, où plus de 15 000 travailleurs ont marché dans la rue pour dénoncer les privatisations. Aucun débordement n’a été constaté. La marche a été saluée par tout le monde. En 2010, c’est grâce à la mobilisation des employés de la zone qu’on a sauvé la SNVI. Même chose pour Infrafer.
En septembre 2011, pas moins de 1000 travailleurs de la zone se sont déplacés à Alger et organisé un sit-in devant la maison du Peuple pour dénoncer la violation du code de travail et le licenciement des travailleurs. Les pouvoirs publics nous ont donné raison et de nombreuses décisions ont été prises au lendemain de cette marche.
Je retiens surtout cette décision prise par l’ex-Premier ministre, Ouyahia, en sa qualité de président du CPE, en faveur d’Infrafer, qu’on s’apprêtait à enterrer pour favoriser des multinationales. Les privatisations ont été annulées et de nombreuses entreprises ont été soutenues financièrement, à l’image de la SNVI. Et tous les employés sanctionnés ont été réintégrés dans leur poste grâce au soutien de leurs camarades.


– Pourquoi ne vous a-t-on pas entendu réagir au congrès de l’UGTA, après la réélection de Sidi Saïd que d’aucuns accusent de soutenir les politiques du patronat ?


Parce que personne ne va vous entendre. Et les voix discordantes étaient très minoritaires au congrès. La plupart des présents ne sont pas venus pour discuter des préoccupations des travailleurs, mais pour les postes. Nous, nous avions proposé 63 amendements du statut particulier de l’UGTA, mais un seul a été pris en considération. On n’a pas abordé non plus le nouveau code du travail qui supprime la totalité des droits aux travailleurs, on n’a parlé ni de l’IRG ni du 87bis, on ignore encore s’il est abrogé ou redéfini.
Si on continue comme ça, on va droit dans le mur. On ne veut pas que l’UGTA soit affaiblie. Le pays et les travailleurs ont encore besoin de cette organisation. Nous ne voulons pas que ce précieux acquis, né en pleine Révolution, soit sacrifié pour des postes de responsabilité. Et laissez-moi vous dire que ce n’est pas que Sidi Saïd ; le mal est aussi dans les membres du secrétariat national qui ne respectent pas leurs engagements.
La zone de Rouiba n’a jamais été représentée. Il y a une semaine, deux candidats élus démocratiquement pour siéger au secrétariat national, dont un est un secrétaire national, ont été suspendus arbitrairement, sans aucun motif valable. Où allons-nous avec de telles démarches, avec de telles pratiques d’un temps révolu qui portent préjudice à l’UGTA et démobilisent les cadres syndicaux ?


– Comment voyez-vous le devenir des entreprises publiques dans notre pays ?


Le devenir du secteur public dépend des choix de ses gestionnaires. Je crois qu’il y a une réelle volonté des pouvoirs publics de le préserver. N’oubliez pas qu’il y a des patriotes dans ce pays, qui font tout pour préserver les acquis des travailleurs, mais il y a aussi des rapaces. Mais quand on voit qu’aucun parti politique ou organisation de la société civile n’a réagi aux déclarations du FCE, il y a matière à s’inquiéter.
R. Koubabi

A 15 jours de l’électiondu secrétariat national de l’UGTA
Intenses tractations en coulisses



Les tractations et le travail de coulisses en perspective de l’élection du secrétariat national de l’UGTA font rage au sein des instances syndicales. A moins d’une quinzaine de jours de la tenue de la réunion de la Commission exécutive nationale (CEN), la vingtaine, voire plus de postulants aux postes de secrétaires nationaux affûtent leurs armes et multiplient les contacts.

Abder Bettache – Alger (Le Soir)
Fixée au 25 du mois en cours, la première réunion de la Commission exécutive nationale (CEN) post-12e congrès national de l’UGTA a été reportée à la fin du mois en cours. A son ordre du jour, deux points sont inscrits. Approbation du règlement intérieur et élection des membres du secrétariat national.
Le secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, pour rappel, a été plébiscité par les délégués du 12e congrès. Quant aux 187 membres de la CEN, ils ont été élus par les délégués des quatre régions. Ainsi, les membres de la Commission exécutive nationale procéderont à leur tour à l’élection des 12 membres du secrétariat national. Ainsi, à moins d’une quinzaine de jours du jour «J», «rien de particulier ne caractérisera l’élection de la prochaine direction nationale de l’UGTA», nous dit-on.
«Le changement ne sera pas important. Une grande majorité des membres du secrétariat sortant seront reconduits à leur postes», soutient-on. A ce propos, on ajoute qu’un travail de consensus a été entamé, notamment une réunion qui se tiendra aujourd’hui à l’est du pays où les membres de la CEN auront à définir leur feuille de route pour la réunion des 26 et 27 février prochains. A ce titre, il est important de noter que la région du Centre, qui dispose de quatre places, est appelée à élire seulement trois représentants, puisque le quatrième est déjà élu en la personne de Sidi-Saïd. Même scénario à l’Est, où le nombre de candidats serait de douze pour quatre postes à pourvoir et ce, contrairement au Centre et à l’Ouest où le nombre de postes à pourvoir est de trois (Sidi Saïd déjà élu secrétaire général fait partie de la région du Centre), alors qu’au Sud, la bataille sera très serrée entre les quatre postulants aux deux représentations sudistes du secrétariat national.
La question qui reste posée est celle relative au cumul des postes exécutifs. Autrement dit, sera-t-il exigé, conformément aux statuts et règlement intérieur de l’organisation, que les futurs «élus» ne doivent occuper qu’un seul poste exécutif ? Ainsi, si un secrétaire général de fédération ou d’union de wilaya venait à être élu au sein du secrétariat national, il devrait «impérativement» démissionner de son poste antérieur.
Une condition réglementaire qui poussera, sans aucun doute, un grand nombre de postulants à réfléchir avant la date fatidique du 27 février prochain.
A. B. le soir d’Algérie

Education
Après la grève, les négociations



Trêve de courte durée dans le secteur de l’éducation. Au lendemain des deux journées de grève auxquelles avait appelé la Coordination des syndicats de l’éducation, c’est au tour du Cnapest d’appeler au débrayage lundi prochain. Dans cet intervalle, le ministère de l’éducation ne veut pas perdre de temps en ouvrant les discussions avec les partenaires sociaux.

Nawal Imès – Alger (Le Soir)
Courte trêve dans le secteur de l’éducation. a peine le débrayage de la Coordination des syndicats de l’éducation terminé que c’est au tour du Cnapest de faire cavalier seul en appelant à un débrayage d’une journée renouvelable à partir de lundi prochain. C’est dans ce contexte social tendu que le ministère de l’éducation compte ouvrir le débat sur les dossiers lourds toujours en suspens. C’est le cas notamment du statut particulier. Nouria Benghebrit avait fait part de l’intention de son département de rouvrir ce dossier dès le retour à la sérénité. Elle avertissait cependant les syndicats : le processus sera long et il faudra au moins cinq années pour ficeler ce dossier. Elle dit craindre de retomber dans les travers du passé. Promulgué en 2008 puis amendé en 2010, le statut particulier des travailleurs de l’éducation est truffé d’inégalités, de l’avis même des syndicats et de la tutelle. Des incohérences dues, selon les deux parties, aux conditions dans lesquelles s’étaient déroulées les négociations en 2010 sous la pression d’une grève générale dans le secteur. C’est pour éviter cela qu’il est demandé aux syndicats de faire preuve de patience. Les arguments développés par la ministre de l’éducation n’ont pas laissé indifférents les syndicats. Ils exigent cependant d’être associés aux discussions jusqu’au bout. Meziane Meriane, le coordonnateur du Snapest, estime en effet que le scénario de 2010 ne saurait se répéter. A l’époque, rappelle-t-il, les syndicats avaient pris part à toutes les réunions préparatoires avant d’être exclus de la commission ad hoc qui avait fait ses propres propositions à la Fonction publique. Les syndicats n’avaient, en effet, finalement pas pu défendre leurs points de vue.
N. I.

Education : Les syndicats appellent à un dialogue «efficace»

par Salah-Eddine K. liberté



La grève de 2 jours (10 et 11 février) qu’a connue le secteur de l’Education nationale ne semble pas apporter les réponses que ces syndicats attendaient de leur tutelle.

Questionnés hier sur les déclarations faites par la ministre de l’Education nationale Nouria Benghabrit au premier jour de la grève dont le taux de suivi a été, selon elle, «très faible», les syndicats estiment que la vraie question ne réside pas au niveau des chiffres, mais plutôt dans la volonté de sauver le secteur de l’éducation et de lui donner la place qu’il mérite. La tutelle soutient que la participation à cette grève a été à un peu plus de 11% chez les enseignants et presque insignifiante chez les adjoints de l’Education (1,85%) et intendants (0,8%).

Pour le président de l’UNPEF, Sadek Dziri, le taux de 11% donné par la ministre ne peut en aucun cas «changer» le fait que des élèves se sont retrouvés dans la rue et que les établissements scolaires ont connu durant cette grève de réelles perturbations.

«Nous aurons aimé que la ministre se focalise sur l’intérêt des élèves et non pas sur les taux exacts. Un seul enseignant qui fait grève et c’est tout le programme qui se trouve bouleversé et amputé. Sans compter les désagréments que cela peut provoquer dans les établissements», ajoute notre interlocuteur.

Celui-ci dira que seule une vraie écoute des revendications des enseignants et des travailleurs du secteur est à même de permettre de trouver des solutions dans un cadre de dialogue et de concertation, dans l’intérêt de l’élève et de l’éducation. Dziri ajoute que les syndicats ont déjà évoqué leurs revendications, mais la tutelle, selon lui, préfère continuer dans une fuite en avant. «La tutelle pouvait ouvrir par exemple le dossier des revendications dites urgentes, telles que la promotion des enseignants, en guise de geste de bonne foi», ajoute le syndicaliste.

Achour Idir, du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), a estimé lui aussi que le taux de 11% donné par la ministre de l’Education s’il n’est pas erroné, il représente quand même un nombre de 1,5 million d’élèves qui ont raté des cours pendant ces 2 journées de débrayage. Il souligne que la ministre a manqué l’occasion de montrer sa bonne volonté pour apaiser la situation et d’être à l’écoute des enseignants et travailleurs du secteur. Pour ce syndicaliste, remercier les enseignants qui «n’ont pas fait de grève et blâmer ceux qui l’ont faite, cela ne peut mener à rien».

Meziane Meriane, le président du SNAPEST, indiquera à propos de la déclaration de la ministre par rapport au taux de participation des enseignants à cette grève que le véritable problème reste posé car les revendications des enseignants sont légitimes et on ne peut les effacer d’un revers de la main. «Je dirais à la tutelle qu’il faut penser à l’après-grève et se mettre au dialogue», dira-t-il.

Un dialogue qui doit être efficace et porteur de résultats en associant toutes les parties concernées (tutelle, finances, fonction publique) afin que chacun prenne ses responsabilités.

Des conseils nationaux des syndicats concernés (SNAPEST, CLA, SNAPAP, SATEF, SNAPEP) se tiendront prochainement pour décider des suites à donner à leur mouvement.


Grève des syndicats de l’éducation : Une mobilisation mitigée

le 11.02.15 | el watan

La grève de deux jours à laquelle a appelé la Coordination des syndicats de l’éducation (CSE) a commencé hier et se poursuivra aujourd’hui. Le taux de suivi varie d’une wilaya à une autre, selon la cellule de communication de l’Intersyndicale.

Dans quelques établissements de l’Algérois, le suivi de la grève est mitigé. Dans certaines enceintes, la mobilisation est faible. Vers 11h30, les sorties des écoles «fourmillaient» d’enfants, comme constaté au niveau de l’établissement Aïssat Idir, situé dans le quartier du 1er Mai (Alger). Les parents, des mères de famille pour la plupart, ne remarquent aucun mouvement de grève. «Il n’y a rien», peut-on entendre au moment où elles abordent la discussion.
Un travailleur au sein de l’école confirme : «Il n’y a pas de grève», tout en s’interrogeant «si nous appartenons à un syndicat». Et de poursuivre : «Ce que je sais, c’est que les élèves ont rejoint les bancs de l’école de manière ordinaire.» Des collégiens du CEM Mohamed Mada, a proximité de l’école primaire Aïssat Idir, ajoutent : «On a étudié aujourd’hui (hier, ndlr). Aucune grève dans notre école. Mais je pense qu’il en aura une le 16 février.» Le gardien de l’établissement tient les mêmes propos : «Pas de débrayage.
Les enseignants ont travaillé, tout comme les corps communs.» Mais les organisateurs précisent que le taux est différent d’une région à une autre. Un tableau récapitulatif démontre que sept wilayas ont suivi la grève à plus de 50%, tandis que pour d’autres le taux avoisine les 40%. Par exemple, à Béchar, le taux de suivi est de 80% ; il est de 40% à Batna.
Le débrayage concerne des enseignants, des économes, des corps communs et autres travailleurs de l’éducation. Selon Sadek Dziri, responsable à l’Unpef, «loin de la langue des chiffres, la grève est un énième appel au Premier ministère pour qu’il applique les décisions entérinées lors de nos rencontres de février 2014. Depuis un an, rien de concret n’est entré en vigueur». Outre la révision du statut particulier, les syndicats insistent sur l’examen des primes pédagogiques.
Les organisations qui ont appelé à la grève de deux jours sont le Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), l’Union nationale des professeurs de l’éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef). Par ailleurs, les syndicalistes du CLA ont essayé d’organiser, hier, un rassemblement devant l’annexe du ministère de l’Education nationale, à Ruisseau.
Le sit-in a été empêché par les forces de l’ordre. «Nous avons tenté de tenir un rassemblement, mais la police nous a vite dispersés. Ils nous ont embarqués dans des fourgons. Libérés plus tard, il a été décidé de rencontrer demain (aujourd’hui, ndlr), le directeur du personnel du ministère pour trouver une solution à la situation des contractuels», explique à El Watan, Idir Achour, secrétaire général du CLA.
M. B.


Le satisfecit des syndicats

le 11.02.15 | el watan



Les sept syndicats ayant appelé à deux journées de protestation sont «satisfaits». Le fonctionnement des établissements scolaires a été considérablement perturbé hier, au premier jour de la grève à laquelle a appelé la Coordination des syndicats de l’éducation (CSE).

Dans un communiqué publié hier soir, la Coordination des syndicats autonomes (CSA), qui regroupe ces organisations, a indiqué que «la première journée de la grève a connu un large suivi à travers toutes les wilayas». L’adhésion à cette action, selon un bilan établi par la CSA, frôle les 80% dans certaines wilayas. Il en est ainsi à Béchar et Khenchela où le taux de suivi était de 80%, à Tlemcen 78,5%, à Skikda 78%, à Mostaganem 75%, à Aïn Defla 70%, et à Alger près de…70%.
Le plus faible taux, 40%, a été enregistré dans les wilayas de Batna et Bouira, selon l’Intersyndicale de l’éducation. Cependant, selon notre constat, dans certains établissements d’Alger notamment, le suivi de la grève était plutôt mitigé. «La Coordination des syndicats ne veut que des solutions pratiques à ses revendications et un délai suffisant a été donné au ministère de l’Education nationale. Il faut arriver à des solutions concrètes, mais cela n’a pas été réalisé», souligne la Coordination dans son communiqué.
La CSE a décidé, le 25 janvier dernier, de recourir à deux journées de protestation afin de réclamer des solutions «urgentes» et «concrètes» à ses revendications. Les sept syndicats, regroupés dans la CSE, exigent de leur tutelle «une feuille de route» et «un délai» pour la satisfaction des douze revendications précédemment élaborées, dont la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation. Malgré ses nombreux appels à la raison, la ministre du secteur, Mme Benghebrit, n’a pas pu dissuader les syndicalistes d’opter pour la grève.
Hier encore, la ministre a affirmé l’engagement de son département à trouver des solutions aux questions qui préoccupent les fonctionnaires, tout en admettant que leur règlement «exige du temps». «Je réaffirme mon engagement pour trouver les solutions aux questions qui continuent de préoccuper mes fonctionnaires», a-t-elle déclaré. ais cela n’a aucunement influé sur la détermination de l’Intersyndicale qui a invité, hier, tous les fonctionnaires de l’éducation à observer la deuxième journée de grève et à ne pas «répondre aux mensonges et rumeurs malveillantes».
Rabah Beldjenna

Les enseignants de l’université de Tizi Ouzou en grève illimitée



unnamed-27.jpg A l’appel de leur syndicat, le CNES, les enseignants de l’université de Tizi Ouzou ont entamé ce mercredi 11 février une grève illimitée pour réclamer l’amélioration de leurs conditions socioprofesionnelles, a-t-on appris de source syndicale.
La plupart des départements de l’université ont été paralysés par cette grève, boudée par les enseignants vacataires, selon le CNES.
Un rassemblement a été organisé par les grévistes devant le rectorat de l’université pour marquer le début de cette grève.
Mardi, le ministre de l’Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki, a rencontré une délégation du syndicat pour les convaincre de renoncer à leur grève, mais en vain.
« Durant l’entrevue, la délégation du CNES a présenté et explicité les doléances des enseignants et de l’université avec toutes ses composantes. La délégation a apprécié l’écoute de monsieur le ministre, cependant aucune décision concrète répondant aux attentes des enseignants n’a été prise » lit-on dans une déclaration rendue publique par le CNES.
Lors de son point de presse, le ministre s’est montré optimiste et avait même déclaré aux journalistes qu’il n’allait pas seulement rencontrer les représentants du syndicat mais aussi qu’il avait « de très bonnes nouvelles à annoncer aux enseignants ».
Les enseignants ont exprimé plusieurs revendications socioprofessionnelles et d’autres liées au statut de l’enseignant chercheur ainsi que les conditions d’exercice de leur travail.

Hassi Messaoud : L’ENTP paralysée par des chômeurs



Samedi matin, «les chômeurs sont entrés à la base du 20 Août ; la police et les agents de sécurité de l’entreprise n’ont pas pu les empêcher d’envahir le site», raconte une salariée de l’ENTP jointe par téléphone.

Elle ajoute qu’«hormis quelques travailleurs qui ont pu accéder par bus ou à pied via la base du 24 Février de Sonatrach, les bureaux sont restés vides dimanche». Selon des témoignages concordants, une centaine de chômeurs a pris possession des lieux samedi ; à 2h du matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour les disperser. De retour le matin, les travailleurs de l’ENTP ont été empêchés de rejoindre leurs postes de travail.
Flash-back
Certains demandeurs d’emploi sont donc courroucés par «les derniers résultats de tests d’embauche de l’ENTP». Ils ont bloqué les deux portails de cette entreprise empêchant le personnel d’y accéder à maintes reprises durant la semaine écoulée. «La situation devient intenable», affirme un travailleur qui a dû rebrousser chemin pour la seconde fois. D’autres veulent des postes aménagés, en raison de leur état de santé, pour avoir déjà travaillé sous contrat dans les chantiers de l’ENTP.
Selon nos informations, des dizaines de candidats recalés à l’examen de recrutement ainsi que d’autres n’ayant pas pu accéder au test d’embauche accusent l’ENTP depratiquer le «favoritisme», ajoutant que «l’entreprise fait tout son possible pour les disqualifier usant de critères drastiques ou manipulant carrément les résultats des tests». Des accusations que l’ENTP réfute, mettant l’accent sur son entière collaboration avec les services locaux de l’emploi, surtout depuis la promulgation de l’instruction n°1 du Premier ministre relative à l’emploi au Sud.
Entre les arguments des uns et ceux des autres, les entreprises pétrolières ayant leurs directions générales à Hassi Messaoud, notamment l’ENTP, sont de plus en plus vulnérables.
L’ENTP, très prisée pour la stabilité de ses emplois et sa grille des salaires, mais aussi vu son accessibilitée due à sa situation stratégique, sur la grande artère à l’entrée de la ville de Hassi Messaoud, en font la société la plus convoitée par les demandeurs d’emploi de la région, jusqu’à en être paralysée.
Les forces de l’ordre ont pour instruction de préserver la sécurité de l’édifice et des salariés au moment où les protestataires campent sur leur position, proclamant un sit-in ouvert. La gestion démocratique des foules semble avoir pour leitmotiv d’éviter des étincelles dans les zones pétrolières, en proie à une fronde sociale de plus en plus franche.
Houria Alioua


Laghouat : Les chômeurs emprisonnés entament une grève de la faim illimitée

le 13.02.15 | el watan

Consternation est l’expression visible sur les visages des proches et parents qui sont sous le choc ainsi que les amis et militants rassemblés, mercredi dernier, devant le tribunal de Laghouat après l’annonce du verdict des 9 chômeurs détenus depuis 17 jours déjà au sud du pays.

Le leader du mouvement des chômeurs de cette wilaya, Belkacem Khencha, ainsi que sept autres militants, interpellés fin janvier lors d’un sit-in organisé devant la même instance en soutien à Mohamed Reg, membre du même mouvement, ont écopé d’une peine de six mois de prison ferme suivie de six autres mois avec sursis. Quant à Mohamed Reg et son voisin, interpellés tous les deux près de chez eux, ils ont été condamnés à 18 mois de prison ferme et d’une amende de 20 000 DA chacun. Après leur retour en prison, les détenus ont immédiatement décrété une grève de la faim illimitée en signe de protestation contre leur jugement.
Prison
Des peines «exorbitantes» et «inattendues», avoue, à sa sortie du tribunal, Me Noureddine Ahmine, l’un des 14 avocats des détenus et coordinateur du réseau des avocats de défense des droits de l’homme (RADDH) : «C’est un jugement politique.» Le caractère politique donné à ce procès par Me Ahmine est ressenti par tous les présents mercredi à Laghouat, y compris les familles des détenus. Le bureau de Laghouat de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), à sa tête Sofiane Benadjila, a condamné le jugement en le qualifiant de «hors la loi». «Le jugement est en total violation de la constitution et contraire aux libertés, dénonce le président du bureau de Laghouat de la LADDH. Il n’y aura aucune limite.
Le tribunal vient de nous affirmer une chose, il n’y aura aucun contrôle sur les décisions parachevées des magistrats qui ont condamné à tort des chômeurs.» Le RADDH a préféré commencer son communiqué par une citation de Belkacem Khencha, qui était sa réponse à un jeune de Laghouat qui lui disait qu’il fallait instaurer un Etat islamique en Algérie : «Les Algériens sont comme les doigts de ma main. Ils sont différents mais sont tous sur le même bras.» Et d’ajouter : «Le tribunal de Laghouat vient de condamner cette sagesse et cette clairvoyance, par un jugement rendu, en catimini, avant presque l’ouverture de l’audience.»
Solidarité
Des militants et des habitants de Laghouat qui ont pris part à la réunion au bureau de la LADDH se sont mis d’accord sur une action commune. Ils ont décidé de lancer un appel à la désobéissance civile qui paralysera prochainement Laghouat. L’information a fait le tour des réseaux sociaux, des médias et journaux et a suscité une grande vague d’indignation de la part des militants et des défenseurs des droits de l’homme. Al Habib Lalili, qui a assisté au procès, accuse les autorités de vouloir «opprimer» les voix libres. «Le système politique, qui manque d’arguments quant au gaz de schiste et de solutions quant à la chute des cours du pétrole, essaye d’orienter l’attention de l’opinion publique, estime Al Habib.
C’est un système qui manque de légitimité et qui s’attaque à tous les militants qui s’opposent à lui et à sa politique défaillante.» Du côté des partis politiques, le Mouvement démocratique et social (MDS), dont le coordinateur Hamid Ferhi était présent mercredi, condamne le jugement dans un communiqué rendu public hier : «Le verdict prononcé à Laghouat s’inscrit dans une campagne de répression des forces populaires et démocratiques.» La LADDH, les familles des disparus, le Snapap et la Confédération générale autonome des travailleurs algériens (CGATA) ont réitéré, à travers leur communiqué, leur soutien aux chômeurs de Laghouat Sur le plan international, trois ONG de défense des droits de l’homme ont condamné la sentence.
Il s’agit de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), de l’Observatoire de protection des défenseurs des droits de l’homme (OBS) et du Réseau euro- méditerranéen des droits de l’homme qui, dans un communiqué signé à Copenhague, Paris et Genève, les trois ONG ont émis trois revendications : «La libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus, mettre fin à tout acte de harcèlement à leur encontre et garantir l’exercice des libertés de réunion, d’association et d’expression, conformément à la Constitution algérienne et les dispositions du Pacte international pour les droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par l’Algérie.»
Les familles craignent le pire pour leurs enfants qui ont entamé une grève de la faim, qu’elles qualifient de «précoce». «J’ai peur pour sa santé mais en même temps, je sais bien qu’il ira au bout de ses convictions», affirme le père de Khencha. Les militants s’organisent pour ce qu’ils appellent, la «réplique», maîtres Noureddine Ahmine et Abdelaghani Badi, président du bureau d’Alger de la LADDH, quant à eux, prévoient une conférence de presse sur l’affaire des chômeurs de Laghouat, qu’ils animeront demain à 11h au bureau de Me Amine Sidhoum, sis au 7, rue Ben Bachir Ben Azzouz, l’immeuble du quotidien El Mihwar, au square Port-Saïd, à Alger.

Meziane Abane


Les travailleurs de l’EPLA renouent avec la grève



Les employés de l’Entreprise de préfabrication légère en aluminium (EPLA), ont renoué, hier, avec leur mouvement de protestation en observant une journée de grève. Indignés par le mutisme de leur direction générale, suite à la grève observée le 1er février, les 60 travailleurs de l’EPLA, unité de Béjaïa, ont renouvelé cette action de protestation pour «exiger avec force la venue de la présidente directrice générale de l’entreprise pour qu’elle constate par elle-même et de visu le marasme qui règne dans l’unité de production et, surtout, pour débattre avec les représentants des travailleurs et l’inspection de travail, des problèmes qui perturbent grandement le fonctionnement de l’unité», ont affirmé ces grévistes qui ont rendu public, hier, une déclaration étalant leurs revendications. Ces employés accusent ouvertement la PDG de l’EPLA Béjaïa de mener cette entreprise vers le pourrissement.
«Nos problèmes remontent au 26 septembre 2013, lorsque nous avons refusé, pour l’intérêt de notre unité, le transfert à Alger d’un outil de production. Depuis cette date, la PD-G de l’entreprise nous boude et nous marginalise», ont dénoncé ces ouvriers qui ont saisi par écrit le ministère de l’Habitat, le groupe OLA construction et la Fédération du bâtiment auxquels est rattachée leur unité.
Le comportement «rancunier» de la PDG s’est traduit, selon la déclaration de ces employés, par «l’arrêt des projets existants, la désorganisation et la déstructuration des services existants et le désossement de l’unité en matière d’effectifs puisqu’aucun recrutement n’a été effectué depuis septembre 2013 à ce jour», ont-ils écrit dans leur déclaration.
le temps d’Algérie Riad Madi


Construction de la mosquée Imam Malek de Tipasa
Le personnel de Batigec en grève



Une centaine de travailleurs de l’entreprise Batigec, chargée de la réalisation de la grande mosquée Imam Malek dont le maître de l’ouvrage est la direction des équipements publiques (DEP), à proximité de la gare routière, sont en grève depuis dimanche, pour protester contre le non versement de leurs salaires depuis le mois de décembre 2014, a indiqué l’un des représentants des travailleurs. Le salaire de la majorité des ouvriers ne dépasse pas les 20.000 DA /mois, selon la même source. Les grévistes ont adressé un rapport à l’Inspection du travail afin qu’un dénouement soit trouvé à cette situation difficile.
Notons par ailleurs que le taux d’avancement des travaux de la mosquée a atteint à peine 30% en 24 mois.
le temps d’Algérie Saïd Bouzar

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