Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS Bulletin No 18

Avant-projet du code du travail
Le CLA veut unifier les syndicats

le 21.09.14 el watan


Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) veut travailler dans l’union avec les syndicats nationaux, pour pouvoir s’opposer efficacement à l’avant-projet du code du travail.
«Nous prendrons contact avec tous les syndicats de la Fonction publique pour nous opposer à ce nouveau texte et rendre la dignité au travailleur algérien», annonce le secrétaire général du CLA, Idir Achour. Intervenant lors d’une conférence de presse animée hier à Alger, Idir Achour pense que  «l’article 87 bis sera en réalité remplacé par l’article 130». Et de rappeler : «L’actuel code du travail consacre l’UGTA comme seul partenaire social de la tutelle.» Le secrétaire général du CLA a exposé les résultats de la rencontre du conseil national du syndicat, qui s’est tenu vendredi dernier.
Le CLA énumère plusieurs points. M. Achour indique que «40% des établissements scolaires n’ont pas repris les cours pour des problèmes d’inscription». Il affirme également qu’«il y a un manque d’encadreurs, de censeurs, de surveillants généraux et de directeurs, et ce, à divers degrés, selon les wilayas». Idir Achour ajoute que «des enseignants ont accepté de travailler dans des classes surchargées, où le nombre d’élèves dépasse la quarantaine». «Nous n’avons pas attendu la circulaire de la ministre. Nous l’avons fait pour éviter la déperdition scolaire», souligne-t-il.
 
M. B.


L’UNPEF dénonce l’exclusion des syndicats autonomes

par S. E. K.


L’Union nationale du personnel de l’Education (UNPEF) a dénoncé, suite à la réunion du bureau national en fin de semaine écoulée, l’exclusion des syndicats autonomes pour donner leurs propositions à l’élaboration de l’avant-projet du nouveau code du travail. Les syndicats autonomes n’ont pas été conviés même s’ils « ont fait part à maintes reprises de leur disponibilité à apporter une contribution étant donné qu’ils sont sur le terrain », a indiqué un syndicaliste de l’UNPEF. Plusieurs syndicats autonomes, des partis politiques, l’Union des travailleurs (UGTA) ont exprimé déjà leur rejet du texte, jugé scélérat et remettrait en cause les acquis fondamentaux des travailleurs telles que les libertés syndicales, le droit à la grève. L’UNPEF remet sur la table sa plate-forme des revendications dont celle relative à l’organisation de concours au profit de tous corps de métiers du secteur de l’Education leur permettant ainsi une revalorisation dans leur métier. L’UNPEF revendique également l’intégration des travailleurs qui n’ont pas encore bénéficié d’un classement par rapport aux nouveaux postes prévus par les nouveaux statuts. 

L’UNPEF relève des dysfonctionnements dans les statuts à l’origine d’inégalités entre travailleurs qui nécessite, dans l’intérêt de tous, d’y remédier dans les meilleurs délais en fonction des compétences et des diplômes de chacun. 

Le bureau national de ce syndicat estime qu’il est nécessaire d’aller à une révision du système de primes appliquées aux corps communs, ouvrier professionnels et agents de sécurité. L’UNPEF se dit en faveur de l’octroi d’une prime pédagogique au profit des économes du secteur de l’Education.

Source: Le quotidien d’Oran 21/09/2014


 

Seul syndicat des travailleurs à la tripartite
UGTA, un porte-parole controversé des partenaires sociaux

Source: el watan
le 22.09.14



Quand il s’agit de la tripartite, le problème se pose aussi en termes de partenaires sociaux choisis pour y prendre part.
Les gouvernements qui se sont succédé ont toujours reconnu l’UGTA comme l’unique interlocuteur représentant des travailleurs à l’occasion de ces rencontres, écartant d’emblée l’ensemble des syndicats autonomes. Mais, pour la Centrale syndicale cela se justifie parfaitement. Amar Takjout, de la Fédération nationale des travailleurs du textile et cuirs, l’explique par deux facteurs. En premier lieu, la représentativité de ces syndicats autonomes dans les secteurs économiques qui fait défaut, alors que la tripartite est surtout d’ordre économique. «Ce ne sont pas des fédérations, mais des syndicats de corporation qui font leur travail certes, mais c’est un dialogue qui ne les concerne pas», dit-il, en citant notamment les dossiers du foncier, du code de l’investissement, de la dépénalisation de l’acte de gestion qui n’ont rien à voir avec l’objet des syndicats de l’Education ou des praticiens de la Santé.
Pourtant, certains des dossiers à l’ordre du jour de la tripartite sont bel et bien à caractère social, à l’image du 87 bis et du nouveau code du travail. Dans ce cas, M. Takjout estime que les syndicats autonomes devraient en débatte avec le gouvernement dans le cadre de bipartites. Pour Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé, si les syndicats autonomes manquent de représentativité dans le secteur économique, c’est surtout parce que les syndicats autonomes qui essayent de s’organiser dans ce secteur «sont bâillonnés et réprimés pour qu’ils ne puissent pas s’installer dans le secteur économique.»
Au quotidien, «les pouvoir publics ne reconnaissent pas les syndicats autonomes, sinon sur papier, pour faire valoir une pluralité syndicale», dit-il. En second lieu, M. Takjout met en cause l’unité de ces syndicats autonomes. «Comment pourront-ils négocier s’ils ne sont pas capables de s’unifier ?» s’interroge-t-il. Pour lui, l’UGTA représente «tous les travailleurs dans tous les secteurs confondus». Le docteur Merabet voit en revanche dans la multiplicité des syndicats autonomes un bienfait pour tous les corps de métier, à l’image de ce qui se fait ailleurs dans le monde.
Par ailleurs, se demande M. Merabet, «pourquoi accepte-t-on plusieurs représentants du patronat et seulement un seul syndicat de travailleurs adossé aux politiques de l’Etat ?» Dans la configuration actuelle, «on ne voit pas où est le partenaire social qui représente les intérêts des travailleurs». Par ailleurs, le véritable pacte économique et social dont on parle «ne peut pas se faire dans l’exclusion parce qu’on met de côté un pan entier de travailleurs représentés par ces syndicats autonomes».
La centrale syndicale est accusée de tirer les dividendes des actions de protestation et des revendications brandies à longueur d’année par les syndicats autonomes. Quant au SNMG qui a été revalorisé à plusieurs reprises lors des précédentes tripartites, on estime que cet acquis ne peut être mis sur le compte de l’UGTA du fait qu’il relève des prérogatives du gouvernement. Entre la Centrale syndicale et les syndicats autonomes, la guerre de légitimité n’est pas terminée.

 
Safia Berkouk


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Tripartite
Un sursis pour la paix sociale

Par : Karim Kebir

Source Liberté 21 Septembre 2014



Annoncée en grande pompe, la réunion de la tripartie, qui a regroupé, jeudi dernier, le gouvernement, le syndicat-maison l’UGTA et le patronat dont la plupart des membres gravitent à la périphérie du pouvoir, n’aura pas dérogé à la règle : hormis deux mesures, l’abrogation de l’article 87 bis, acté par les participants, encore objet de diverses interprétations, qui permettra une augmentation salariale qui touchera progressivement l’ensemble des travailleurs, selon Sidi-Saïd, et le retour au crédit à la consommation, elle n’a débouché que sur une série d’engagements pour lesquels aucune échéance n’a été fixée. On n’aura pas non plus droit au bilan des décisions prises lors de la précédente tripartie. Dans le communiqué qui a sanctionné la réunion, il a été convenu ainsi d’“accélérer la cadence de mise en œuvre du contenu des engagements du pacte national économique et social de croissance et d’assurer le suivi de l’application des engagements à travers le comité tripartite mis en place à cet effet”, “tout mettre en œuvre pour atteindre un taux de croissance économique de 7% en 2019”, “poursuivre la politique sociale du gouvernement à travers la rationalisation des transferts sociaux et le soutien aux couches défavorisées”, “accorder un intérêt particulier à la formation et la qualité des ressources humaines par l’encouragement et la promotion de la formation, de l’encadrement et de la main-d’œuvre qualifiée, pour la réalisation des objectifs économiques tracés”, “poursuivre l’effort de lutte contre le chômage par l’encouragement de l’investissement productif créateur de richesses et d’emplois”, “accorder une attention au développement agricole et rural”, “promouvoir et soutenir les activités économiques fondées sur le savoir, à forte valeur technologique”, “le soutien aux start-up portées par les jeunes diplômés et la promotion de la sous-traitance”, “améliorer le climat des affaires par une simplification des procédures pour la création d’entreprises notamment, la disponibilité du foncier, l’accès au crédit et aux services publics de qualité”, “la modernisation de l’administration économique et la lutte contre les lenteurs et comportements bureaucratiques, et la décentralisation de la décision pour garantir un meilleur service public”, “la promotion et la protection de l’économie nationale par la production de normes techniques de qualité et de règles de défenses commerciales” et, enfin, “la promotion de partenariats public-privé national et étranger dans le cadre de la législation nationale en vigueur”. Tout un chantier, en somme. Ce n’est pourtant pas la première fois que des annonces similaires sont faites par le gouvernement. Depuis plusieurs années maintenant, il ressasse à qui veut bien l’entendre qu’il s’engage dans une nouvelle stratégie économique — c’est globalement l’objectif souvent assigné à la tripartite — pour sortir de la dépendance des hydrocarbures. Mais à ce jour, force est de constater que l’essentiel de nos recettes (98%) proviennent de la vente des hydrocarbures et que notre économie, de l’avis de tous, est rentière. Tout se passe comme si l’Exécutif, quand bien même animé d’une volonté, ne dispose pas de suffisamment de pouvoir pour mettre en place le cadre juridique, les instruments et les mécanismes de nature à asseoir une économie qui fait de la productivité son credo et bannit les entraves aux investissements productifs. Combien de fois n’a-t-on pas entendu des capitaines d’industrie se plaindre des entraves, des lourdeurs bureaucratiques et du travail de sape de la part de lobbies tapis dans les corridors du pouvoir. La relance de l’économie ne s’accommode pas des effets d’annonce. Elle appelle des mesures révolutionnaires, à commencer par une lutte sans merci contre le parasitisme, l’informel et les lobbies. Mais encore faut-il que l’Exécutif dispose de la volonté politique nécessaire et du pouvoir requis pour mener cette bataille. C’est pourquoi, à bien des égards, la tripartite ne vise qu’à entretenir une paix sociale fragile, en attendant les bourrasques à venir. Et ce n’est sans doute pas sans raison que Sellal s’est attaqué “aux semeurs du pessimisme”, ces observateurs qui mettent en garde contre une chute brutale des prix des hydrocarbures…

Changement syndical ou politique ?

Par : Salim Tamani


La Centrale syndicale est-elle aujourd’hui à la croisée des chemins à tel point qu’elle connaît un mouvement interne qui se dit de “réappropriation et de sauvegarde” de l’UGTA ? Il est évident que les enjeux sont énormes d’autant que l’organisation est à la veille d’un congrès dont la date n’a pas encore été fixée. La fronde pourrait rappeler à bien des égards les fameux mouvements de redressement dont ont fait l’objet certains partis politiques et organisations de masse. Mais les objectifs sont à présent et a priori bien différents.
Il semblerait, pour le moment, que ce sont toutes les structures de la Centrale qui sont en ébullition. Aujourd’hui, il s’agit de savoir à quoi obéit le mouvement d’opposition lancé contre l’actuel secrétaire général Abdelmadjid Sidi-Saïd et son staff dirigeant. Est-il dicté par les seuls impératifs syndicaux qui supposent une orientation vers l’intérêt exclusif des travailleurs ou s’agit-il seulement d’une guerre de positions qui aboutirait seulement à un changement de responsables tout en maintenant, bien entendu, la politique actuelle de la Centrale ? Question fondamentale lorsqu’on sait la proximité historique de l’UGTA avec le pouvoir. Il est indéniable que la Centrale syndicale a joué un rôle déterminant, aux côtés de tous les patriotes, dans l’entreprise de sauvegarde de l’Algérie alors que le pays était menacé par les islamistes dans les années 1990.
Il n’en reste pas moins qu’elle n’a pas pu, pour une raison ou une autre, assumer, comme il se doit, sa mission de garant des droits des travailleurs, à savoir sensibiliser le gouvernement à lâcher du lest lorsque c’est nécessaire, mais pas lorsque la tension sociale atteint des summums qui ne permettent aucune rationalité, comme ce fut le cas en 2011.
Au-delà de la revendication salariale légitime portée par les syndicats autonomes et qui a placé l’UGTA devant une situation délicate, la question est de savoir si la crise que traverse aujourd’hui la Centrale syndicale est liée à un besoin urgent de recomposition des forces en présence dans le champ syndical ou s’il s’agit alors simplement d’une conséquence des changements politiques annoncés par certaines sphères et qui toucheront, du coup, toutes les organisations proches du pouvoir. Si tel est le cas, l’UGTA changera de visage, mais restera l’UGTA.

La direction de l’UGTA fragilisée par le projet du code du travail
par Rabah Said le quotidien d’Oran
A la veille d’un 12ème congrès qui pourrait s’annoncer houleux, la direction de l’UGTA  veut  être créditée du  succès remporté grâce à l’abrogation de l’article 87bis et faire oublier un projet de code du travail fortement décrié.

Le projet de code du travail n’a pas été soumis à le tripartite du 18 septembre pour ménager la direction de l’UGTA à la veille de la tenue d’un congrès où l’instance dirigeante sortante veut verrouiller le jeu. Selon un cadre de cette organisation les partisans de Sidi Said ont fait le pied de grue devant la chefferie du gouvernement tout au long de la semaine ayant précédé la réunion du 18 septembre pour évacuer de l’ordre du jour des travaux de cette tripartite toute discussion sur le projet avant la tenue du 12ème congrès de l’ex syndicat unique qui doit entériner un mandat supplémentaire pour  son inamovible secrétaire général. 

Tollé général

Le tollé général suscité dans les rangs des syndicalistes après que  les services du ministère du travail aient rendu public le projet de code tant attendu risquait de mettre le feu aux poudres d’autant que plusieurs structures de base sont pour la liberté de candidatures lors du prochain rendez-vous national organique de l’organisation syndicale. Lors de la réunion du bureau de la fédération des textiles et cuirs, les syndicalistes membres de la commission tripartite qui a planché sur la redéfinition des lois sociales ont été descendus en flammes ; ils sont notamment accusés de n’avoir «pas respecté le  mandat qui leur a été confié pour les négociations». 

Pour rappel c’est lors de la tripartite des 03 et 04 mars 2005 qu’a été instituée une commission tripartite (UGTA Gouvernement Patronat) pour plancher sur les amendements des textes en vigueur dans les domaines des relations de travail, de l’exercice du droit syndical, l’exercice du droit de grève et le règlement des conflits individuels et collectifs. Le texte tant décrié est le fruit de multiples réunions auxquelles ont été associés des représentants de la centrale syndicale. Achour Delli, secrétaire national de l’UGTA a présidé nombre de ces rencontres.   La copie rendue publique la semaine dernière  n’est donc  pas sortie d’une officine comme le suggère Amar Takjout de la direction de l’UGTA ou d’un centre étranger comme l’affirme Louisa Hanoune. 

Une «reddition totale»

Pour les animateurs du CNSR (Comité national de sauvegarde et  de réappropriation de l’UGTA), «la réddition de l’équipe de Sidi Saïd est totale  et sans aucune contrepartie». «Avec un tel texte, l’employeur peut licencier tout travailleur qui participe à une grève du moment qu’il est fait obligation d’assurer le service minimum sans autres précisions que  de se soumettre à toute réquisition des autorités compétentes pendant la période de grève et dès lors que l’entrave à la liberté du travail est inscrite dans la catégorie des fautes graves» ajoutent-ils.

Sur un autre plan la victoire claironnée avec la suppression de l’article  87 bis a été de courte durée. Le projet de code du travail réintroduit dans son  article 130 un dispositif presque identique en  stipulant que : “Le salaire national minimum garanti comprend le salaire de base, ainsi que les primes liées à la production, au rendement et aux résultats du travail.

Les primes et indemnités exclues du contenu du salaire national minimum garanti seront définies par voie réglementaire.” Dans ces conditions, non seulement le nombre de travailleurs qui seront touchés par un réajustement de leur salaire sera réduit mais les augmentations de salaire  risquent d’être dérisoires. Le nombre de 4 millions de travailleurs  avancés par l’instance syndicale semblant loin de refléter la réalité. 

Pour le CNRS rejoint à présent par de nombreux cadres syndicaux  à l’image de Aissa Nouasri, ex secrétaire national «c’est un  code pénal-bis et  les nouvelles conditions de l’exercice du droit syndical, introduites par le nouveau texte  ainsi  que la précarisation de l’emploi par la généralisation du Contrat de travail à durée déterminée (CDD) vont, à terme, expulser le syndicat – y compris UGTA- de la plupart des entreprises et des administrations».

Un 12ème congrès  décisif

En désertant le terrain syndical au profit des copinages politiques,  l’actuelle direction de l’UGTA a pris le risque d’avoir lié  dans une large mesure son sort aux  calculs de l’exécutif. La réduction des recettes tirées des hydrocarbures, la volonté affichée d’accélérer l’adhésion à l’OMC ne sont pas de nature à envisager une souplesse des pouvoirs publics quant à la politique salariale ou sur le  contrôle de l’activité syndicale. La dépense publique et les transferts sociaux colossaux mis en œuvre pour maintenir, la paix sociale paraissent en outre avoir  atteint leurs limites. Assistera-t-on à un sursaut des militants syndicalistes pour préserver leur outil de lutte dans une période qui s’annonce plus difficile pour l’économie du pays ? Le 12éme congrès risque d’être décisif pour l’avenir de l’organisation syndicale historique.

LE MINISTRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE LA SÉCURITÉ SOCIALE À AÏN TEMOUCHENT

“Le SG de la Centrale syndicale s’est démarqué de la position de ceux qui dénigrent l’avant-projet du code du travail”
Par : M. Laradj



Le dossier relatif au nouveau texte du code du travail, qui continue de faire des vagues dans le monde syndical, a été encore abordé, hier, à Aïn Témouchent, lors de la visite de travail effectuée par Mohamed El-Ghazi, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. “Le nouveau texte a été adressé aux partenaires sociaux dont le patronat et l’UGTA pour qu’ils puissent nous donner leur avis. Jusqu’à l’heure actuelle, on n’a pas encore fait le point. Chacun est libre de donner son avis sur ce texte”, précisera le ministre. 
À une question sur l’appel fait par le président d’un parti politique pour une grève générale, Mohamed El-Ghazi rétorquera qu’il n’y a aucune polémique là-dessus puisque, selon lui, la réponse du secrétaire général de l’UGTA, qui a été cité comme étant partenaire de ce mouvement, s’est démarqué totalement de cette position. Pour lui, l’exercice du droit syndical ne souffre d’aucune ambiguïté sachant qu’il est toujours garanti et “qu’on ne peut pas remettre en cause les acquis fondamentaux du pays”. 
Il faudra savoir que ce n’est qu’un avant-projet remis aux partenaires sociaux pour examen, enrichissement, critiques et participation à l’élaboration, a-t-il martelé.
Le ministre a tenté de situer le cheminement de ce texte tant décrié. Celui-ci doit passer par d’autres phases. Selon lui, il faudra d’abord revoir la position des partenaires sociaux pour recueillir leurs propositions et essayer d’examiner cela en commission mixte avant que le texte ne soit déposé sur le bureau du Conseil du gouvernement pour une autre lecture avant qu’il n’atterrisse enfin au niveau du Parlement à travers ses deux Chambres pour qu’il aboutisse enfin en 2015 dans sa mouture finale de code de travail. Au sujet du SNMG, le ministre indiquera qu’il n’y a aucun flou. L’article 87 bis a été tout simplement abrogé sur instruction du président de la République et sera applicable dès janvier 2015 où il y aura une nouvelle redéfinition du SNMG. 
Cette nouveauté ne concerne pas les retraités, mais uniquement les bas salaires parmi les travailleurs actifs et dont le salaire sera porté à 18 000 DA. Au sujet de l’emploi des jeunes dans le cadre du Daip, le chef de département ministériel a indiqué que des milliers de postes d’emploi ont été ouverts dans le secteur de l’administration qui s’est taillé la part du lion et celui économique. “Actuellement, nous allons procéder à une réorientation des jeunes chômeurs vers le secteur économique, industriel et agricole. Ces trois secteurs offrent des avantages en termes de recrutement définitif. Ceux qui se trouvent dans des administrations dans le cadre de l’emploi de jeunes auront la priorité d’être titularisés. Au niveau de la Fonction publique, nous avons recensé 43 000 postes de travail vacants et dont une bonne majorité a été titularisée, soit plus de 30 000 jeunes, et le reste suivra. L’opération se poursuivra et reste ouverte à concurrence des postes à pourvoir dont ceux laissés après les départs à la retraite ou de ceux qui ont démissionné.”

Projet de loi portant code du travail
Les syndicats crient à la régression des droits sociaux

Par : Hafida Ameyar
Source : liberté 27 Septembre 2014


L’avant-projet de loi relatif au code du travail suscite le mécontentement dans les rangs des syndicats autonomes et de l’UGTA. Partenaire du gouvernement et associée à l’élaboration de la nouvelle mouture dudit projet,  la Centrale syndicale UGTA est à présent “lâchée” par ses fédérations, certaines unions de wilaya  et syndicats d’entreprise.

Comme le souligne un observateur, ce projet éveille chez les syndicats autonomes et l’UGTA “un réflexe unitaire pour contrecarrer ce qui apparaît, dorénavant, comme une tentative de fournir la couverture juridique à une transition sociale néolibérale”. Faut-il pour autant clamer que l’Algérie vit “la pire” des régressions depuis l’indépendance ? Aujourd’hui, le projet de code du travail est qualifié de tous les noms par les représentants des travailleurs, de “régression sociale” et de “remise en cause des acquis du monde du travail”, de “lois antisociales” et de déclencheur “des futures tensions sociales”, de “code régressif et répressif” et de “prime à l’exploitation”, d’“anti-progrès” et d’“atteinte au droit syndical”. Pour les syndicalistes, le travailleur salarié est touché “dans ses pleins droits”, allant d’un emploi stable et décemment rémunéré au droit de grève et à l’activité syndicale. Plusieurs articles sont visés, comme celui lié au contrat du travail. Les autres craintes concernent notamment la généralisation du contrat à durée déterminée (CDD) et la précarisation annoncée de l’emploi, ainsi que la généralisation du travail des enfants et “la consécration de l’abus”, même dans sa forme de harcèlement sexuel contre les femmes. 

Une classe politique bien silencieuse…
Le projet de code du travail datant de 1990, selon certains, et de 2005, selon d’autres, est un texte qui semble obéir à la logique d’adhésion de notre pays à l’OMS, ce qui renvoie aux conditionnalités exigées par cette dernière, en termes d’ouverture économique tous azimuts. Mais les officiels s’en tiennent à un discours rassurant. Dans ses sorties médiatiques, le ministre du Travail, M. El-Ghazi, a fait savoir en effet que le nouveau code du travail va consacrer les acquis sociaux et les droits des travailleurs, mais qu’il prendra en compte “un certain nombre de paramètres”, référence faite à la nouvelle conjoncture mondiale, aux lois en vigueur au sein de l’OIT et au développement de l’Algérie. Pour l’heure, ce texte continue de provoquer méfiance et interrogations dans certains milieux. Le débat s’est rapidement invité chez les syndicats, en raison des lourdes conséquences occasionnées par la nouvelle loi sur le monde du travail et de celles des nouveaux choix économiques, qui devraient suivre, sur le devenir de l’Etat national. L’autre organisation à se manifester est la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh), qui a exposé ses inquiétudes sur la réforme du code du travail, avant de plaider pour “le droit à une vie décente et à la dignité des travailleurs”. Tout en dénonçant les atteintes aux droits économiques et sociaux des travailleurs, notamment la généralisation de la précarité du travail, la remise en cause du droit de grève et des libertés syndicales, la Laddh a appelé les gouvernants à ouvrir “un dialogue social” avec les syndicats, notamment avec les syndicats autonomes. Du côté de la classe politique, le débat tarde à s’engager. A ce niveau-là, c’est encore le silence, alors que le projet de code du travail concerne le sort de millions de salariés algériens et de leurs familles. Que répondre alors à ceux qui attestent que “les néo-libéraux organisent leur transition dans le silence complice des politiques” ?  Seules exceptions : le Parti des travailleurs (PT) et des formations politiques issues du PAGS, ont réagi par rapport au projet de code, dénonçant les atteintes aux droits des travailleurs et au droit syndical. Pour le PT, ce texte participerait au “vrai retour à l’esclavagisme et à l’exploitation des femmes et des enfants”. Le parti a également parlé du chantage exercé par certains patrons pour faire passer le projet de loi. Il s’est, en outre, élevé contre certains importateurs et opérateurs privés, en rejetant l’adhésion de notre pays à l’OMC. Pour la formation de Mme Hanoune, celle-ci entraînera “un vrai séisme social”, ouvrira “l’économie nationale aux étrangers” et livrera nos ressources financières “aux rapaces étrangers et à leurs appendices locaux”. Le PT s’est également exprimé sur l’opacité caractérisant la nouvelle orientation économique du pays, assurant que le projet sur le code du travail et celui sur la santé sont des “rouleaux compresseurs qui remettront en cause, à terme, les acquis de la Révolution de Novembre 1954”. Le MDS, pour sa part, a dévoilé que le projet de code “privilégie les intérêts des forces de l’argent, qui se sont avérées comme le principal soutien du pouvoir à l’occasion de la dernière présidentielle”. Quant au PADS, il a révélé que le texte annonce “le plan de la nouvelle offensive du gouvernement contre ce qui reste de conquêtes sociales des travailleurs”. Il a constaté, en outre, que les lois sociales introduites en 1990, du temps de M. Hamrouche, “sont aggravées”.


Le sociologue Nacer Djabi s’exprime sur le monde du travail
“La précarité devient la règle”

Par : Hafida Ameyar


“Le système politique algérien est en train de se transformer en profondeur, mais beaucoup ne sont pas conscients de cela.” Ce constat est établi par Nacer Djabi, enseignant-chercheur en sociologie et auteur d’ouvrages sur le monde du travail et le syndicalisme algérien, qui précise qu’il s’agit du “changement du pouvoir dans ses choix et dans sa base”. Pour le sociologue que nous avons joint par téléphone, le code du travail, comme les élections présidentielles d’avril 2014, les choix économiques et l’apparition des forces de l’argent, dénommées “chkara”, sont des indices parmi d’autres de ce changement. Même “la faiblesse des partis politiques dont la base est plus populaire”, tels que le FLN et le FFS, évoque un autre “indice”, selon lui. Notre interlocuteur jugera que “le code du travail va être plus libéral pour être en harmonie avec le changement”, produira “la précarité au monde du travail” et laissera la main-d’œuvre algérienne “sans protection, pour ne pas heurter l’investissement étranger”.
“Le système politique actuel s’appuie sur les hommes d’affaires, les nouveaux riches, les forces de l’informel et de l’import-import. Il n’a que faire d’un code du travail qui défendra les travailleurs”, a affirmé M. Djabi, en notant dans le même temps que “l’absence de couverture sociale et du syndicalisme, dans le privé national et les sociétés étrangères, est dans la logique de ce changement, du retour du libéralisme du début des années 1990”.
D’ailleurs, il observera que depuis plusieurs années, avant même la promulgation dudit projet sur le code du travail, “les travailleurs exerçant dans le privé, national et international, sont livrés au capital”. Interpellé sur la démarche du gouvernement, qui a engendré l’actuel projet de code du travail, le chercheur en sociologie politique a révélé que les dirigeants, “dans leur lecture ultralibérale” ont compris que “la faiblesse de l’économie nationale est due à l’excès de protection du travailleur, à travers le droit de grève et la protection sociale”. De son avis, les autorités nationales, dans leur logique, ont surtout compris qu’il fallait promulguer une loi “pour être compétitifs comme certains pays voisins, tel que le Maroc”, où la précarité du monde du travail “devient la règle”. Mais il ne faut pas se leurrer, laissera-t-il entendre, rappelant que les
Algériens “vivent déjà un changement depuis quelques années”. “Nous n’avons pas tiré les leçons, surtout politiques”, a fini par lâcher Nacer Djabi, en regrettant que, dans les critiques sur la crise, tout soit “limité” à la personne du président Bouteflika, à celle de tel ministre ou tel autre. L’affaire du code du travail, dira-t-il, renvoie à 2 constats : “Le monde du travail est faible et sa faiblesse est liée à la crise de l’UGTA” et il est “faible politiquement”. Aussi, il est important, selon lui, de savoir “quels sont les partis politiques qui soutiennent aujourd’hui le monde du travail”, et ce, d’autant que les formations politiques de gauche qui l’appuyaient sont “faibles” à présent.
Une interrogation qui ramène une autre question sur “l’élite”. “Nous avons une élite qui ne connaît pas le monde du travail algérien ni ses enjeux réels. C’est une élite restée traditionnaliste”, a soutenu le sociologue, avant d’expliquer qu’une partie de l’élite, en “relation” avec le monde du travail, est composée d’“affairistes non intéressés par un code du travail moderne”. En fait, exposera-t-il, “les autorités et une partie de l’élite, présente dans la sphère économique, sont dans la logique de l’informel”. “Nous ne mesurons pas les dangers qui menacent le monde du travail”, attestera M. Djabi, puis de conclure : “Dans la réalité, c’est le rapport de forces qui décidera de l’application ou non d’un texte de loi.”

Un arbre peut-il cacher la forêt ?

Par : Hafida Ameyar


À contre-courant de la campagne officielle menée autour de l’abrogation de l’article 87 bis, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), très vite rejoint par d’autres syndicats autonomes et des syndicalistes de l’UGTA, annonce que la suppression de cet article “n’est qu’un leurre”. En réalité, soutient le CLA, cet article est maintenu dans le projet du code du travail : dans la nouvelle mouture, il devient l’article 130, énonçant que le salaire minimum comprend le salaire de base, ainsi que les primes liées à la productivité, au rendement et aux résultats de travail. Il faut savoir que l’article 87 bis, dicté en 1994 par le FMI, précise que “le SNMG comprend le salaire de base, les indemnités et les primes de toutes natures, à l’exclusion des indemnités versées au titre du remboursement de frais engagés par les travailleurs”. Son abrogation était attendue depuis longtemps par les travailleurs, surtout par ceux qui perçoivent des bas salaires de moins de 10 000 DA, alors que le SNMG est fixé à 18 000 DA, depuis 2012. Le patron de l’UGTA assure que 4 millions de travailleurs seront touchés par les augmentations salariales, en se gardant de préciser le niveau des hausses salariales et le contenu de la nouvelle reformulation du SNMG. L’annulation de l’article 87 bis, seul avantage pour le monde du travail — encore qu’il faille trouver une définition équitable du SNMG —, ne fait pas l’unanimité à cause des risques d’inflation qu’il fait courir à l’économie. L’enveloppe consacrée dans la loi de finances 2015 permettra-t-elle des hausses conséquentes ? Des “miettes”, crient déjà des syndicalistes, tout en signalant que la suppression de l’article 87 bis n’est pas arrivée à détourner l’attention des travailleurs et de leurs représentants de l’essentiel, à savoir le caractère honteux du projet de code, le mépris affiché envers le monde du travail, les problèmes de non-respect du SNMG par les patrons et la scandaleuse pratique de non-déclaration d’une partie des salariés à la Sécurité sociale. Finalement, un arbre pourrait-il cacher la forêt ?

Pour se réapproprier l’organisation syndicale
L’alternative du comité de sauvegarde de l’UGTA

Par : Hafida Ameyar

La création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), en pleine guerre de Libération nationale, a marqué l’histoire de cette organisation. Cet état, sans cesse ressassé lors des rencontres sur le syndicalisme en Algérie, tend à montrer l’inféodation de l’UGTA au système politique et, par voie de conséquence, les verrous à faire éclater. 

Créée en 1956, l’UGTA s’est rapidement impliquée dans la lutte pour l’Indépendance du pays, en apportant son soutien au FLN et à l’ALN. De l’avis des syndicalistes, le politique avait lourdement pesé sur l’activité syndicale, durant cette période. Mais après l’Indépendance, cette volonté de caporalisation, combinée à l’unanimité ambiante, s’est poursuivie pour empêcher les travailleurs de disposer d’un syndicat indépendant et démocratique pouvant poser problème au régime politique et surtout capable de peser sur les choix économiques du pays. De nombreux syndicalistes, parmi les plus audacieux et les plus intègres, seront marginalisés, exclus ou poussés vers la porte ; d’autres, en revanche, prendront le chemin du silence, de la complaisance et de la complicité ou gagneront les appareils politiques (FLN) ou administratifs. Pourtant, malgré la mainmise du pouvoir sur l’UGTA, celle-ci a connu des batailles en son sein, notamment pour “le renouveau syndical”, contre l’application des articles 120 et 121 (en 1982) qui obligeaient les cadres syndicaux à être membres du parti FLN. Depuis les années 1990, d’autres luttes et même des grèves ont été menées par des sections syndicales et des syndicats d’entreprise, alors que la direction nationale de l’UGTA, “retenue” par la signature du pacte économique et social, se verra dans l’incapacité d’agir devant les entraves au droit de grève. Il est reproché à cette dernière de contribuer à réprimer la colère des travailleurs et à contenir la fronde sociale. En une décennie, l’UGTA, qui a pourtant fait face courageusement au terrorisme, s’est transformée en un simple faire-valoir de l’Exécutif, légitimant les politiques du gouvernement, même celles considérées préjudiciables aux droits des travailleurs. Depuis des années déjà, syndicalistes, économistes et autres spécialistes du monde du travail préviennent sur la voie “anormale” empruntée par la direction de l’UGTA, affirmant que celle-ci s’est éloignée du monde réel du travail, qu’elle tarde à s’attaquer aux “problèmes de fond”, à construire des passerelles avec les syndicats dits autonomes et à s’implanter dans le privé national et les sociétés internationales. D’aucuns ont mis le doigt sur l’inexistence de démocratisation du syndicat, le carriérisme et la course au cumul des postes de responsabilité. Non sans s’interroger sur les raisons de l’absence d’un organe de l’UGTA, pour faire connaître et défendre ses positions sur tout ce qui touche à l’économie nationale et au monde du travail, sur la privatisation, l’Organisation mondiale du commerce et l’Organisation internationale du travail, ainsi que ses positions par rapport aux questions de l’heure. La nature ayant horreur du vide, un comité national de réappropriation et de sauvegarde de l’organisation (CNRS) est créé, au début de l’année en cours, dont les fondateurs sont pour la plupart des militants de base de l’UGTA, parmi les plus conscients du “nouveau virage” pris par la centrale syndicale et des menaces qui guettent le monde du travail et le pays.
Sidi-Saïd toujours l’homme de la situation ?
Dans ses communiqués et ses déclarations publiques, le comité tire la sonnette d’alarme sur les “dangers intérieurs et extérieurs”, ainsi que sur “l’inquiétude sans cesse grandissante et le désespoir de larges couches de la société”. Tout en condamnant “tout ce qui se trame contre l’intérêt des travailleurs et l’intérêt de l’Algérie”. En termes d’alternative, il plaide pour “l’existence d’un syndicat crédible, unitaire, rassembleur et réellement démocratique, capable d’apporter les solutions les plus justes aux problèmes socio-professionnels du monde du travail, et compétent pour faire les propositions les meilleures sur le plan économique”. Il établit un état des lieux alarmant de l’UGTA : un constat bien connu des travailleurs et des syndicalistes. D’après Ahmed Badaoui, porte-parole du CNRS, l’organisation syndicale est gérée aujourd’hui de “la manière la plus illégale”, en violation de ses statuts et de son règlement intérieur. Gestion “antidémocratique”, “cooptation” des responsables au lieu de leur élection, “grave dérive” et “perte de crédibilité” au niveau de la centrale syndicale, sont parmi les griefs du comité de sauvegarde. Celui-ci avertit, d’ores et déjà, du “coup de force” organisé, en août dernier, par le secrétaire général sortant de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et ses “acolytes”, en prévision du prochain congrès. Un coup de force au grand mépris de “la primauté et la prépondérance” de la commission exécutive nationale (CEN) qui dispose pourtant des prérogatives d’instance dirigeante entre 2 congrès nationaux. Pour le comité de sauvegarde de l’UGTA, la démarche de M. Sidi-Saïd, qui cumule 17 ans à la tête de l’organisation, a pour finalité la mainmise de l’organisation par les forces bureaucratiques et rentières antisyndicales, antinationales et antipatriotiques. Et, pour avoir failli à ses “responsabilités” en tant que de premier responsable de l’UGTA et en raison de sa complaisance envers le pouvoir et le patronat, le CNRS estime que M. Sidi-Saïd “n’est plus l’homme de la situation” aujourd’hui. Et ce, surtout dans la période post-projet de code du travail. Un texte qui, pour rappel, a été élaboré par le gouvernement, en association avec ses deux partenaires, à savoir : le patronat et la Centrale syndicale UGTA. Pour le moment, les priorités du comité de sauvegarde sont de l’ordre de trois : la mobilisation “la plus large” pour la tenue démocratique du 12e congrès de l’UGTA et celle pour le retrait du “dangereux” projet de loi sur le code du travail, sans oublier le soutien à “toutes les luttes” des travailleurs pour la défense de leurs intérêts et de leur dignité. 
La création du comité de sauvegarde de l’UGTA suscite bien des questions, à commencer par la portée du retour de la contestation au sein de l’organisation, à la veille d’un congrès national considéré comme des plus déterminants. Les syndicalistes de l’UGTA et les travailleurs en général pourront-ils se réapproprier ce syndicat ? L’UGTA parviendra-t-elle à écarter les éléments travaillant pour les intérêts des forces liées au capital étranger et à s’émanciper du pouvoir pour se consacrer à la mission syndicale ? Ou assisterons-nous à la fin du “rôle historique” de l’organisation d’Aïssat Idir ?



 

Constantine : le congrès de wilaya de l’UGTA prévu pour le 8 octobre

Nayla Hammoud
Source: El watanle 25.09.14 |   
 

Après des années de stagnation et d’immobilisme ayant marqué les structures de l’UGTA dans la wilaya de Constantine, où le bureau de l’union de wilaya n’a pas été renouvelé depuis des années, l’on annonce du coté de la maison du syndicat Abdelhak Benhamouda que le congrès de wilaya sera tenu le 8 octobre prochain.
Des sources de l’UGTA avancent même la présence à ce congrès du SG de la centrale syndicale, Abdelmadjid Saïd.

Le congrès qui durera trois jours en présence de 250 participants, verra le renouvellement du bureau de l’union de wilaya, la commission exécutive de wilaya et l’élection d’un nouveau secrétaire de wilaya.

Il a fallu deux années à la commission provisoire de préparation du congrès de wilaya, présidée par Boudjemaâ Rahma, lui-même désigné par Abdelmadjid Sidi Saïd, pour parvenir finalement à organiser ce rendez-vous, tant attendu par les syndicalistes.
 
S. Arslan 


Ahmed Badaoui. Porte-parole du CNRS «Il y a de graves dérives à la direction de l’UGTA»

Ahmed Badaoui, porte parole du CNRS

-Des syndicalistes de l’UGTA veulent se réapproprier leur syndicat, l’idée a-t-elle trouvé écho dans le monde du travail ?
Excusez-moi d’apporter une précision de taille et une clarification nécessaire à la compréhension des choses. Aucun syndicaliste parmi les initiateurs de ce comité n’a l’intention ni la prétention de se réapproprier cette organisation syndicale. Si tel était le cas, cela ne voudrait plus rien dire et pratiquement cela reviendrait au même. Remplacer un groupe par un autre n’est pas l’objectif recherché à travers cette initiative. Il s’agit fondamentalement de remettre cette organisation entre les mains des travailleurs. C’est la base, qui est en mouvement, qui doit se réapproprier cet instrument de lutte pour, par la suite, la refonder totalement avec l’introduction de nouvelles mœurs, de nouvelles pratiques, une nouvelle culture syndicale et une forme d’organisation nouvelle plus fluide donc moins bureaucratique et plus démocratique dans laquelle la parole revient de droit aux travailleurs et aux militants de base, où le carriérisme sera banni par l’introduction du principe de la limitation des mandats, où le cumul des responsabilités sera interdit à jamais, où les intérêts personnels et les privilèges seront définitivement abolis.
Pour ce qui est du deuxième volet de votre question, je pense qu’il est trop tôt pour évaluer objectivement l’écho qu’a eu cette initiative dans le monde du travail pour diverses raisons. La première c’est que l’initiative en elle-même est récente, elle date seulement de quelques semaines, elle est aussi nouvelle de par le problème qu’elle pose — la remise en question de toute la direction actuelle sans aucune exception — et la manière dont elle le pose, en dehors des structures de l’organisation — avec la création d’un comité national de réappropriation et de sauvegarde — a en quelque sorte bousculé la culture dominante qui repose sur l’allégeance, les anciennes pratiques éculées et les dogmes établis sous la couverture d’une prétendue discipline qui n’est autre que de l’asservissement.
La deuxième raison, c’est que l’idée en elle-même paraît gigantesque, tellement s’est ancré dans le subconscient des syndicalistes que cette direction est indéboulonnable du fait de sa proximité avec certaines sphères du pouvoir. La troisième raison est que le secrétaire général de l’UGTA avec son secrétaire national chargé de l’organique gèrent cette organisation par la terreur administrative avec les décisions de gel, les suspensions, les exclusions et les désignations.
En conclusion et dans ce climat délétère, de terreur et répressif à souhait, comment voulez-vous que cette initiative, aussi juste soit-elle, trouve l’écho escompté en quelques semaines ? A titre d’exemple, le SG de l’UGTA avec son acolyte du département organique viennent de suspendre plus de 120 syndicalistes du secteur des douanes. Malgré cela et dans ces conditions pénibles, nous sommes arrivés à regrouper autour de cette initiative une multitude de syndicalistes anciens et nouveaux, des sections syndicales, des fédérations, des membres d’unions locales et unions de wilaya, des membres de la commission exécutive nationale et surtout les travailleurs.
-Selon vous, est-ce que ce ne serait pas plus facile aujourd’hui de créer d’autres syndicats, les fédérer pour constituer une force plutôt que de se réapproprier l’UGTA?
Bien entendu qu’il serait plus facile d’aller vers la création d’autres syndicats que de vouloir se réapproprier l’UGTA. Seulement chaque médaille a son revers et l’expérience des syndicats autonomes est là pour le prouver. Les syndicalistes des organisations dites autonomes proviennent majoritairement de l’école de l’UGTA. Ils ont fait leur propre expérience dans les structures de cette organisation. Ils étaient confrontés aux mêmes problèmes que ceux que nous dénonçons aujourd’hui. Loin de moi l’idée de remettre en cause le principe du multisyndicalisme, mais est-ce que pour autant le choix fait depuis le début des années 1990 a permis aux travailleurs de trouver un outil et un instrument de lutte qui correspondent à leurs aspirations ?
Est-ce que cet émiettement et cette atomisation du mouvement syndical tendent vers la consolidation des moyens de lutte, ou bien au contraire contribuent à les affaiblir ? En ce qui me concerne, je ne sais pas. Il est trop tôt pour en tirer des conclusions, mais ce dont je suis certain, c’est que chaque mouvement ouvrier de par le monde doit faire ses propres expériences, affiner ses propres instruments et tirer les conclusions qui s’imposent à lui et aux conditions dans lesquelles il évolue.
Pour revenir à l’UGTA, nous considérons qu’elle n’est la propriété de personne, bien au contraire elle est le patrimoine et l’héritage de tout le mouvement syndical et ouvrier. Elle possède après le parti du Front de libération nationale des moyens matériels et financiers colossaux, qui, s’ils viendraient à être mis au service de l’émancipation sociale des travailleurs, la situation de ces derniers ferait un bond gigantesque dans l’amélioration des conditions de leur vie. C’est pour cela que nous considérons qu’il faut rendre l’UGTA aux travailleurs et qu’il est nécessaire et utile de se la réapproprier. Nous considérons que c’est une obligation historique.
-Quelles chances pensez-vous avoir pour réussir votre objectif d’empêcher la direction actuelle de l’UGTA, à sa tête Abdelmadjid Sidi Saïd, de rester lors du prochain congrès, sachant que ce dernier bénéficie de soutiens politiques au sommet de l’Etat ?
Notre seule chance c’est la mobilisation des travailleurs, des sections syndicales à la base et toutes les autres volontés qui ont à cœur le devenir de l’organisation de Aïssat Idir, Abdelhak Benhamouda, Lakhdar Kaïdi et Boualem Bourouiba. L’autre élément qui joue en notre faveur ce sont les dérives graves constatées par tout le monde, y compris par ceux qui ne nous ont pas encore rejoints, les violences faites aux statuts de l’organisation, le clientélisme, le népotisme et l’arbitraire à l’encontre des syndicalistes honnêtes et porteurs d’une voix «discordante». Pour ce qui est des soutiens politiques, je pense que c’est lui en particulier et seulement lui qui agite le spectre de ces soutiens. Nous pensons sincèrement au sein de ce comité qu’aucun politique digne de ce nom ne peut, ne veut et ne doit associer son nom à celui du secrétaire général pour les raisons évidentes que chacun connaît et surtout pour le mal qu’il a fait à cette organisation, poussant des milliers de travailleurs à la quitter en masse.
-Dans l’une de vos déclarations, vous avez insisté sur «l’achat» par la direction nationale de l’UGTA des secrétaires généraux des fédérations qui se sont vu offrir des voitures, sans oublier les pressions exercées sur les syndicalistes qui ne rentrent pas dans les rangs. Dans ces circonstances où le jeu et ses règles semblent déjà faits, comment comptez-vous vous y prendre ?
Au sein du CNRS, nous sommes convaincus que le mal est plus profond, il n’y a pas que l’affaire des 100 véhicules achetés et offerts aux secrétaires généraux des fédérations et des unions de wilaya, il y a des situations plus graves. Il y a le problème de tout le patrimoine de l’organisation, aussi bien le patrimoine mobilier qu’immobilier, ainsi que les finances. Vous devez savoir que la commission de contrôle des finances, qui a une existence légale, n’a jamais fonctionné sous la direction de l’actuel secrétaire général. Il n’y a jamais eu d’audit sur la situation comptable de ce syndicat.
Depuis des lustres, bien qu’il soit fait obligation au secrétariat national de présenter et de transmettre à la base pour discussion, débat et adoption par les assemblées générales des travailleurs le rapport moral et financier à la veille de chaque congrès, cela ne s’est jamais fait. Notre objectif est de dénoncer cette situation, de tenter de sensibiliser et de mobiliser les adhérents pour qu’ils demandent aux structures et aux appareils dont ils dépendent, des clarifications et les obliger à présenter des situations financières claires et transparentes de l’union locale jusqu’au secrétariat national, au besoin, exiger par le biais d’assemblées générales la restitution de tous les biens accaparés et acquis illégalement.
-Que reste-t-il, à votre avis, aujourd’hui de l’UGTA, qui a perdu pied dans la Fonction publique, avec la création des syndicats autonomes et dont les représentants s’occupent à assurer dans le secteur économique surtout des positions de rente ?
Pour être honnête, il ne reste pas grand-chose, l’organisation ressemble aujourd’hui à un tigre en papier. Elle n’existe aujourd’hui que par le semblant de force qu’elle montre en apparence d’une part du manque d’organisation des syndicats dits autonomes afin de dépasser leurs corporatismes et donc d’absence de perspectives à long terme et d’autre part de sa proximité avec le pouvoir qui la maintient sous perfusion depuis que Sidi Saïd a été intronisé secrétaire général. Par ailleurs, l’intéressement à la rente, aux privilèges et aux biens mal acquis est une évidence et une réalité des responsables des appareils qui constituent la première ligne de défense de ce secrétariat national illégal et illégitime. Mais à une ligne de défense aussi solide soit-elle, il faut opposer une ligne d’attaque suffisamment forte et juste qui ne souffre d’aucune équivoque
-Pensez-vous que changer sa direction suffira à lui redonner sa crédibilité et mettre fin à des mœurs qui n’ont rien à voir avec le syndicalisme, des habitudes bien ancrées et installées par le fait que l’UGTA soit un instrument de rente entretenu par les responsables de l’Etat ?
Bien sûr que non. Le changement de la composante de la direction nationale n’est pas une fin en soi et n’est pas suffisant s’il n’est pas lié à d’autres mesures de refondation importantes. Le départ de la direction actuelle, nous voudrions qu’il soit le prélude à une nouvelle ère qui permettra à de nouvelles compétences d’arriver et d’accéder aux postes de responsabilité les plus élevés.
Nous lions cette revendication à la tenue du 12e congrès réellement démocratique qui soit l’expression de la volonté des travailleurs. Nous affirmons haut et fort que ne doivent être présents à ce congrès que ceux qui ont une relation de travail avec la base et qui sont mandatés par leurs collectifs respectifs pour agir et décider en leurs noms.
Aujourd’hui, onze des membres de ce secrétariat national sont des retraités et de ce fait ils ne peuvent plus ni avoir de mandat ni ne peuvent prétendre à une quelconque responsabilité, seule la fédération des retraités pourra les abriter. Pour ce qui est des responsables de l’Etat comme vous le dites, leur peur de l’inconnu, du nouveau et du changement les pousse à maintenir le statut quo à tous les niveaux. Mais notre conviction est sûrement dans les rapports de force qu’il faut créer au sein de cette organisation pour donner toutes les chances de réussite à ce projet.
Il est vrai aussi que cette organisation est souvent associée, aux yeux du citoyen lambda, aux privilèges, à l’enrichissement occulte et aux biens mal acquis, même s’il est vrai qu’a contrario il faut reconnaître qu’il y a à la base des syndicalistes honnêtes et intègres qui se battent à côté des travailleurs pour leur survie et l’amélioration des conditions de vie et de travail. Et pour étayer mon propos, je ne citerais que l’exemple des travailleurs de la santé, de l’Etusa, des Douanes, d’El Hadjar, des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba sans oublier ceux de la Poste et de Sonelgaz et bien d’autres secteurs encore.
Source: Réseau des démocrates

Droits des femmes en milieu professionnel
Le Snapap dénonce des atteintes à la dignité



Le comité femmes du Snapap a rendu public, hier, un sondage sur les conditions de travail des femmes.
Sur un échantillon de 600 personnes interrogées dans 11 wilayas, plusieurs employées déclarent être victimes d’exploitation et de harcèlement. Parmi les femmes approchées, douze déclarent venir du milieu socioéconomique moyen et 396 de milieux défavorisés.
Dans le détail, 82 femmes sont mariées. Onze de cette catégorie, travaillant dans le secteur privé, ont déclaré dans le cadre de l’enquête qu’elles n’ont pu bénéficier de congé de maternité. Le tableau de l’enquête démontre en outre que 135 femmes ont été victimes d’exploitation en milieu professionnel, 56 ont fait l’objet de harcèlement sexuel et 21 ont été victimes de violences verbales. 39 femmes dénoncent également une discrimination et 38 d’entre elles une atteinte au droit à la promotion professionnelle, alors que cinq travailleuses évoquent une atteinte au droit syndical. Le comité femmes du Snapap a récolté plusieurs témoignages.
Des femmes soutiennent que leurs conditions de travail sont «très pénibles» et ne respectent pas la dignité humaine. A titre d’exemple, souligne le comité, «des femmes d’Adrar travaillent comme ramasseuses de gravier dans le désert du Grand Sud à des moments de grande chaleur. Elles accomplissent cette tâche à mains nues. Elles séparent le gravier du sable puis le revendent à un prix dérisoire. Leur transport est assuré par des camions, au risque de se perdre dans le désert». Enfin, le comité femmes du Snapap dénonce les licenciements dont sont victimes plusieurs travailleuses en raison de leur activité syndicale et appelle à la solidarité pour contrer les pratiques discriminatoires.
Bsikri Mehdi
Source:El Watan

 

Actualités : Selon le SG de la fédération du textile
Les usines tournent à 25 % de leurs capacités



A moins d’une volonté politique, le secteur du textile, déjà en souffrance, risque l’extinction. Le secrétaire général de la fédération du textile est formel : si la production nationale ne peut à elle seule couvrir les besoins nationaux, rien ne justifie le recul des parts de marché des entreprises algériennes.
Nawal Imès – Alger (Le Soir)
Invisible et totalement noyée dans le flot des produits importés, la production locale en matière de textile est quasiment en voie de disparition. Les 54 unités employant 20 000 salariés ne tournent qu’à 25% de leurs capacités. En seulement quelques années, les capacités de production des unités publiques ont diminué de trois quarts mais le privé n’a pas été non plus épargné, selon Amar Takdjout, qui était hier invité du forum du quotidien El Wassat. 
Un secteur qui, il n’y a pas si longtemps, employait 250 000 travailleurs et dont les patrons se sont reconvertis en importateurs. Actuellement, le produit national ne couvre que 5% des besoins qui sont estimés à 500 millions de mètres de textile alors que le secteur public n’en produit que 25 millions de mètres. 
Le marché, dit-il, est pourtant demandeur pour peu que la formation soit prise en charge et que les techniques modernes de vente soient adoptées par les unités de production. 
Le secrétaire général de la fédération du textile estime que sans volonté politique, le secteur ne se relèvera jamais. Interrogé au sujet du processus d’adhésion à l’OMC, Amar Takdjout répondra qu’il ne fait pas partie de ceux qui ont une position dogmatique à ce sujet mais il estime qu’entre les décisions prises en faveur de l’économie nationale et la volonté d’adhérer à l’OMC, il existait une grande contradiction. L’urgence pour lui réside dans le renforcement de l’économie avant d’aller à la conquête d’autres marchés pour lesquels, dit-il, l’Algérie n’a ni les compétences ni les moyens de sa politique.
N. I.

L’Etat au secours d’ArcelorMittal Algérie



La 17e tripartite qui s’est tenue ce dernier jeudi à Alger a été ponctuée par de nombreuses et importantes décisions entre autres, celle de l’aide financière d’un milliard de dollars accordée à la société ArcelorMittal Algérie. Elle a pratiquement fait l’effet d’une bombe dans le milieu des sidérurgistes du complexe d’El Hadjar. La majorité des 5 300 salariés ont beaucoup applaudi cette décision.
Et pour cause, cette aide financière substantielle s’ajoute à celle des 500 millions de dollars déjà accordés à cette même entreprise pour la réhabilitation de son outil de production. C’est apparemment ce nouvel apport financier qu’espéraient les cadres dirigeants ArcelorMittal pour lancer les appels d’offres destinés à la matérialisation du plan d’investissement initialement évalué à 500 millions de dollars. Ce dernier montant déjà dégagé par le Trésor public algérien s’est avéré insuffisant au lendemain de la mise à l’arrêt définitif de la coquerie et celui momentané du haut fourneau n°2. Il est également insuffisant au vu de la vétusté des autres installations de production comme les laminoirs, les aciéries et la centrale à oxygène. Le difficile redémarrage du haut fourneau n°2, véritable poumon de la production du fer et de l’acier au complexe sidérurgique El Hadjar, a ajouté un plus aux difficultés de la direction générale de l’entreprise. Celle-ci a planifié une production de 1,1 million de tonnes pour l’année 2014. C’est donc un grand ouf de soulagement qu’ont poussé ce dernier jeudi les salariés tous statuts confondus. Une position unanime même si, le partenaire social à savoir le syndicat de l’entreprise est secoué par une lutte intestine qui se poursuit depuis des mois. L’accord rendu public le jour même de la tripartite a reçu l’aval des pouvoirs publics et en particulier de Abdelmalek Sellal. Le Premier ministre sera d’autant plus attentif à la situation du complexe sidérurgique El Hadjar quand on sait qu’il avait lui-même décidé de l’octroi des 500 millions de dollars destinés à la réhabilitation de certaines installations de ce complexe. Ce pactole de 1,5 milliard de dollars pourrait-il suffire pour éviter le naufrage complet de la sidérurgie algérienne qui a perdu ces dernières années 50% de ses capacités de production et de ses effectifs ? Faudrait-il encore que cessent les manipulations et les opérations de déstabilisation provoquées par des syndicalistes dont ceux à la retraite et d’autres sans base électorale qui ont pour seule préoccupation la sauvegarde de leurs privilèges. Les uns et les autres ont pour complice le fossoyeur de l’économie nationale et du monde du travail Abdelmadjid Sidi Saïd l’inamovible secrétaire général de la centrale syndicale UGTA. Cette complicité est matérialisée à ArcelorMittal par une multitude de grèves provoquées à l’initiative du conseil syndical. Elles ont pour corollaire des arrêts prolongés de la production, synonyme de perte sèche l’équivalent de 1 million de dollars/jour. La crise syndico-syndicale qui n’en finit pas de durer même si du côté de la direction générale l’on se dit serein, accule à la faillite ArcelorMittal Algérie. Alors que tous les indicateurs étaient au rouge les précédentes années, la situation a atteint le point de non-retour avec l’arrêt prolongé du haut fourneau. Il n’a toujours pas redémarré. Ce qui a imposé à la société d’importer 10 000 billettes pour faire tourner les machines du laminoir fil et rond dont les produits sont très demandés sur le marché national. Cette récession des activités du complexe sidérurgique ArcelorMittal en deçà d’une certaine limite fixée par les experts, comporte de graves risques de caractère politique, économique et social. Depuis la fin de l’année 2011, la sidérurgie algérienne livre une bataille perdue d’avance. L’exploitation des installations de production du complexe sidérurgique donne un produit qui coûte environ deux fois plus cher que celui acquis à l’importation. «Pas d’aide financière à fonds perdus», avait averti le Premier ministre. Lors de la tripartite tenue en février 2014, il avait été contraint de prendre du recul dans sa déclaration sur la finalité des modalités de contribution du Fonds national d’investissement (FNI). «Des modalités de financement de l’investissement national public et privé consistent à se donner les moyens de développer l’activité de financement de l’entreprise par des actions de formation de son personnel et par l’implémentation de procédures de traitement des dossiers des investisseurs dans des délais courts. Le FNI s’attèlera à vulgariser la politique d’investissement du fonds, particulièrement en ce qui a trait à la stratégie, au niveau d’intervention, aux conditions et aux méthodes d’évaluation des projets et des entreprises, et ce, afin d’encourager l’investissement national», avait-il souligné. Société mixte au capital social à 51% algérien, ArcelorMittal vient donc d’obtenir 1 milliard de dollars du gouvernement. Juste ce que le grand patron du groupe sidérurgique luxembourgeois Lakshmi Mittal avait demandé. Ce ballon d’oxygène lui permettra de sauver le complexe d’El Hadjar dont il contrôle 49% des actifs. Outre cette aide financière directe, le patron du groupe leader mondial de la production de l’acier négocierait avec le gouvernement algérien des exonérations de charges sociales et fiscales, voire des subventions. Du côté des anciens cadres dirigeants de la sidérurgie nationale l’on estime que les prétentions de Lakshimi sont excessives. En fait, si Abdelmalek Sellal semble un peu plus disposé que ses prédécesseurs à donner un coup de pouce à la sidérurgie nationale pour l’empêcher de couler corps et biens, c’est parce qu’il aurait été sensibilisé, comme cela a été dit plusieurs fois, par le rapport explosif rédigé par les experts. Ce rapport tire la sonnette d’alarme et invoque les risques de disparition à court terme du complexe ArcelorMittal, des filiales du groupe Sider, des mines de l’Ouenza et de Boukhadra à Tébessa. Le même rapport réclamait une politique de reconquête mobilisant 2,4 milliards de dollars en deux ans. A voir la frénésie qui s’est emparée depuis quelques semaines de certains syndicalistes qui ont trouvé en leurs adversaires d’hier, leurs alliés d’aujourd’hui, la question qui mérite d’être posée est le secours financier apporté par l’Etat aux sidérurgistes algériens, profitera-t-il effectivement à ces derniers ou attisera-t-il davantage les convoitises de ceux qui tirent les ficelles de la déstabilisation de la sidérurgie algérienne.
la nouvelle république 21 /09 /2014 A. Djabali


un second concours de recrutement d’enseignants en décembre


Le premier concours a permis le recrutement de 23 739 enseignants.
Le ministère de l’Education nationale organisera un deuxième concours de recrutement de professeurs en décembre prochain afin de combler le déficit d’enseignants enregistré dans plusieurs établissements à travers le pays. C’est ce qu’a annoncé l’inspectrice générale au ministère de l’Education, Zhor Benarbia, aujourd’hui, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. Ce concours de recrutement va concerner essentiellement ceux qui étaient sur la liste d’attente lors du dernier concours organisé en juillet dernier et qui a permis le recrutement de 23 739 enseignants pour différents paliers. Cette opération de recrutement s’est avérée insuffisante car, plusieurs semaines après l’entame de l’année scolaire, de nombreuses classes restent sans enseignants, notamment dans l’intérieur du pays. Le département de Nouria Benghebrit veut ainsi apporter une solution définitive à cette situation en évitant le recours à des enseignants vacataires. La ministre de l’Education estime, en effet, que la stabilité de l’enseignant est importante pour la qualité de l’enseignement. Une stabilité qui passe par l’octroi d’un poste permanent à travers un concours. Sur un autre registre, celui des absences non justifiées des enseignants, le département de Benghebrit, qui veut en finir avec le bricolage et le laisser-aller, brandit la menace de lourdes sanctions. Selon l’inspectrice générale, Mme Benarbia, les retardataires auront jusqu’à la semaine prochaine pour rejoindre leur poste de travail ; faute de quoi, les sanctions prévues par la loi pour abandon de poste vont être appliquées dans toute leur rigueur. Des sanctions qui peuvent aller jusqu’à la rupture de la relation du travail, sans indemnité. Pour cette responsable au ministère de l’Education, il y va du sérieux de l’école et de ceux qui sont en charge de ce secteur.

S. Baker Algérie patriotique

22-09-2014 Le Temps d’Algérie
Béjaïa
Les adjoints d’éducation protestent devant le siège de l’inspection académique

Pas moins de vingt-sept (27) adjoints principaux d’éducation, exerçant à travers plusieurs établissements scolaires de la wilaya, ont organisé, hier, un sit-in devant le siège de l’éducation pour réclamer leur promotion dans des postes de conseillers, conformément aux promesses qui leur ont été faites par la tutelle. «Nous sommes 27 adjoints principaux de l’éducation à avoir suivi une formation pour être promus au rang de conseillers d’éducation. Mais, à notre grande surprise, la tutelle n’a ouvert que douze postes, alors que la promesse était de recruter l’ensemble des personnes formées», a indiqué l’un des protestataires. 

Ces derniers n’ont pas réussi a avoir une entrevue avec le directeur de l’éducation pour lui transmettre leur doléance et recevoir des éclaircissements. «On nous a informés que le directeur est allé assister à une réunion de l’APW consacrée à la rentrée scolaire et sociale», a-t-on affirmé. 

Par ailleurs, les travailleurs d’hygiène de l’APC d’Akbou ont observé un débrayage, durant la matinée d’hier, pour dénoncer les conditions précaires dans lesquelles ils travaillent et réclamer par là même l’amélioration de leur cadre de travail. Ils demandent, entre autres, l’acquisition d’un nouveau matériel leur permettant de travailler 
«convenablement et dignement».  
Riad Madi
 
 

Actualités : Selon le SG de la fédération du textile
Les usines tournent à 25 % de leurs capacités



A moins d’une volonté politique, le secteur du textile, déjà en souffrance, risque l’extinction. Le secrétaire général de la fédération du textile est formel : si la production nationale ne peut à elle seule couvrir les besoins nationaux, rien ne justifie le recul des parts de marché des entreprises algériennes.
Nawal Imès – Alger (Le Soir)
Invisible et totalement noyée dans le flot des produits importés, la production locale en matière de textile est quasiment en voie de disparition. Les 54 unités employant 20 000 salariés ne tournent qu’à 25% de leurs capacités. En seulement quelques années, les capacités de production des unités publiques ont diminué de trois quarts mais le privé n’a pas été non plus épargné, selon Amar Takdjout, qui était hier invité du forum du quotidien El Wassat. 
Un secteur qui, il n’y a pas si longtemps, employait 250 000 travailleurs et dont les patrons se sont reconvertis en importateurs. Actuellement, le produit national ne couvre que 5% des besoins qui sont estimés à 500 millions de mètres de textile alors que le secteur public n’en produit que 25 millions de mètres. 
Le marché, dit-il, est pourtant demandeur pour peu que la formation soit prise en charge et que les techniques modernes de vente soient adoptées par les unités de production. 
Le secrétaire général de la fédération du textile estime que sans volonté politique, le secteur ne se relèvera jamais. Interrogé au sujet du processus d’adhésion à l’OMC, Amar Takdjout répondra qu’il ne fait pas partie de ceux qui ont une position dogmatique à ce sujet mais il estime qu’entre les décisions prises en faveur de l’économie nationale et la volonté d’adhérer à l’OMC, il existait une grande contradiction. L’urgence pour lui réside dans le renforcement de l’économie avant d’aller à la conquête d’autres marchés pour lesquels, dit-il, l’Algérie n’a ni les compétences ni les moyens de sa politique.
N. I.

Mascara : Sit-in des économes devant la direction de l’éducation



par Khenouci Mostefa 
Source: le quotidien d’Oran 


Répondant à l’appel de la Commission nationale du personnel des structures de l’économie, les économes de l’Education nationale affiliés à l’UNPEF ont observé un rassemblement pacifique devant le siège de l’Education de Mascara. Ils étaient environs 50 économes à ce rassemblement, brandissant des banderoles pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Les contestataires, qui ont remis au directeur de l’Education une plateforme de revendications en vue de la transmettre à la tutelle, demandent la révision du code 240/12 qui, selon le communiqué rendu public par la coordination du personnel des structures économiques et signé par son président Benatia Mohamed, porte un préjudice énorme à cette catégorie, notamment en excluant les années d’expérience. Plus de 12 points à caractère professionnel ont été énumérés dans la plateforme adressée à la ministre de l’Education.


 

Nouveau pôle universitaire de Koléa
Le pôle d’Excellence en mal de réussite !


Inauguré en grande pompe par le Premier ministre, le pôle d’Excellence des écoles de commerce de Koléa, présenté censément comme un grand accomplissement dans le secteur universitaire, est devenu en cette rentrée la hantise du ministère de l’Enseignement supérieur.
L’entame de l’année universitaire à Koléa s’annonce sérieusement compromise. Et pour cause, un grand nombre d’enseignants et de travailleurs des trois écoles sur les quatre concernées par cette mutation refusent de rejoindre ce nouveau regroupement des établissements universitaires. Le spectre de l’insécurité autour du lieu inquiète les délocalisés. L’éloignement du site et son isolement font aussi craindre aux enseignants de graves bouleversements socioéconomiques et une instabilité qui risque de  nuire sérieusement à la qualité des enseignements prodigués.
Les protestataires qui disent avoir épuisé toutes les voies de règlement de la question liée à la délocalisation de leurs écoles vers le site de Koléa avaient fini par déposer, au mois de juin dernier, un préavis de grève, un arrêt de travail effectif à partir du premier jour de la rentrée universitaire, sous réserve, avaient-ils précisé, de la mise en œuvre d’une solution satisfaisante avant la date butoir. La missive tombe tel un couperet au cabinet du ministre, branle-bas de combat et communication de crise au ministère. En plein mois d’août, le ministre s’adresse aux contestataires par voie de presse (entretien accordé à El Watan paru le 11 août), une première qui renseigne sur la gravité de la situation et qui en dit long sur le statut particulier des contestataires.
Le ministre assure avoir reçu leurs représentants et entendu leurs doléances, il avoue par la même occasion ne pas comprendre les dessous de cette volte-face, il tance les plus récalcitrants et se dit «scandalisé» par leur attitude et les réduit à une minorité malintentionnée, avant de se raviser et s’engager à rouvrir la porte du dialogue, tout en insistant sur le caractère irréversible de la décision de délocalisation. Devant l’ampleur de la grogne, le ministre fait miroiter un traitement privilégié en faveur des enseignants, notamment en matière d’accès au logement.
Le wali de Tipasa est vite appelé à la rescousse pour promettre quelques dizaines de logements supplémentaires, mais les besoins du personnel déplacé sont de loin plus considérables et la tentative de marchander l’adhésion des plus indispensables ne parvient pas à dissuader les réfractaires, qui jusqu’à présent n’y voient toujours pas d’autres voies d’issues convenables et campent sur leurs positions «à quelques jours de la rentrée effective et en dépit des rounds de négociations entamées avec les responsables de la tutelle, les deux parties n’ont pas encore réussi à trouver un consensus ; on est en plein imbroglio», tente d’expliquer un membre de la section syndicale.
«Il existe parmi les résistants au transfert des disparités ; certains réclament l’accès au logement dans la localité du nouveau site, d’autres rejettent catégoriquement ce déplacement et revendiquent le maintien de leurs établissements sur leurs anciens sites. Ce qui est sûr, c’est que face à l’inflexibilité du ministère, le seul point de consensus entre enseignants et travailleurs est bien le maintien de la grève». C’est ainsi donc que l’entame de l’année universitaire s’en trouve sérieusement compromise dans trois des établissements rattachés au pôle, en l’occurrence l’Ecole des hautes études commerciales (EHEC), l’Ecole nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (ENSSEA)n et l’Ecole supérieure de commerce (ESC) ; seule l’Ecole supérieure de management semble épargnée par les troubles.
Ah ! ces fonctionnaires!
«Ah, ces fonctionnaires du ministère ! N’ont-ils aucune idée ou feignent-ils d’ignorer ce qui est censé constituer  un pôle universitaire ? Ces rassemblements d’établissements d’enseignement et de recherche sont supposés s’asseoir sur une plateforme urbanistique, dont la philosophie de fonctionnement favorise une vie étudiante au sein-même du site. Comment ose-t-on comparer ces structures sans âme disséminées au milieu de nulle part, sans commerces ni services, aux villes universitaires étrangères ?» s’interroge un enseignant que nous avons rencontré devant le portail du nouveau site.
L’homme a l’air sérieusement affecté. Sous le soleil de plomb de ce début de semaine caniculaire, l’enseignant, haletant, nous invite à l’accompagner à traverser le site à pied jusqu’à l’autre versant de la colline, quelques kilomètres plus loin, pour chercher une bouteille d’eau au restaurant. «J’ai tellement soif que je boirai volontiers de l’eau du robinet, mais comble des combles,  les sanitaires sont fermés aujourd’hui, même les agents de nettoyage ont dû quitter ce matin à cause de la rupture d’alimentation en eau potable, et il y a également les pannes électriques qui sont récurrentes depuis l’ouverture du site», se plaint-il. Cette information nous a été confirmée par un agent préposé aux inscriptions des nouveaux étudiants venus des écoles préparatoires d’Oran, de Tlemcen, de Laghouat ou de Constantine. Ils ont dû rebrousser chemin sur Alger, car pénalisés par les pannes d’ordinateurs.
Sur le chemin goudronné qui serpente entre les quatre bâtiments flambant neufs, l’agent administratif renchérit : «Nous faisons face à d’innombrables soucis logistiques, une grande partie de notre mobilier est encore au niveau de l’ancien siège, ainsi que la totalité des archives. Les responsables des écoles ne savent plus où donner de la tête entre la gestion du déménagement et les soucis liés au personnel qui refuse de rejoindre le nouveau siège», révèle-t-il. Nous continuons notre marche sans croiser âme qui vive, pas un seul arbre ni le moindre abri entre les bâtiments pour marcher à l’ombre. «On s’était réjoui des arguments des initiateurs de ce projet qui parlaient de proximité et de passerelles académiques jetées entre les écoles ; hélas, sur le terrain, il apparaît très difficile de les rallier à pied sans souffrir le martyre, je crains sérieusement les déluges hivernaux, personne ne partage son parapluie de nos jours…Vivement la mise en commun des dispositifs scientifiques», rigole notre enseignant. Au restaurant, nous avons enfin pu «nous désaltérer».
Le resto U, situé en contrebas de la nouvelle résidence jouxtant le site, est déjà opérationnel depuis le début de mois de septembre pour prendre en charge la restauration du personnel chargé des inscriptions, mais la désaffection des lieux profite ces jours-ci aux agents de la société de gardiennage privée et aux chauffeurs du transport universitaire Tahkout, qui, en temps normal, n’ont pas le droit de s’y restaurer. «c’est encore le no man’s land ! Et il serait bien malheureux de gaspiller toutes ces quantités de nourriture», justifie un des cuisiniers» ; «et puis, c’est du donnant-donnant, car pour rejoindre ce coin perdu, nous autres cuisiniers nous profitons des navettes du Cous alors qu’on n’y a pas droit», poursuit-il.
L’endroit est agréable, les cuisines sont propres et bien équipées. «Les restaurants des écoles supérieures ont toujours été réputés par la qualité de leurs mets, celui du nouveau pôle de Koléa, flambant neuf, est encore mieux tenu», précise un responsable. Au menu du jour, du poulet grillé, une salade variée et une corbeille de fruits, s’il vous plaît ! Un collègue de notre sympathique enseignant nous rapporte, amusé, que le chef s’est tout à l’heure présenté pour exprimer ses excuses pour l’absence de la soupe veloutée annoncée au menu faute d’eau courante. «Je n’aimerais pas être à la place du préposé à la vaisselle», rit encore notre enseignant.
Le restaurant est situé à l’intérieur du site d’hébergement, une cité mixte où nous avons croisé des filles venues d’Oran ; mine  grise et l’air égaré, les braves étudiantes viennent juste de confirmer leurs réservations à la résidence universitaire et de visiter brièvement leurs nouvelles chambres. A notre question sur l’état des chambres, l’une d’elles  nous répond à la volée, en souriant : «Les chambres ? C’est une horreur, c’est une horreur !» Et à une autre d’enchaîner : «Mon amie est effarouchée ! C’est vrai que les chambres sont plutôt exiguës, à peine un mètre entre les deux lits, les vitres des fenêtres sont fumées, mais sans rideaux. J’avoue que la vue sur le bois voisin est inquiétante», confie-t-elle.
Les deux filles nous quittent pour rejoindre le cous (bus universitaire) qui les ramène à la gare routière ; elles doivent regagner leurs domiciles à Oran avant la fin de la journée. «Nous reviendrons après l’Aïd. Nous espérons que d’ici là, cette cité fantôme reprendra vie.» Notre ami enseignant n’est pas de cet avis : «Je crains que ces pauvres étudiants soient sanctionnés par la raideur du ministère, les professeurs les plus éminents risquent de déserter nos écoles, eux n’ont pas de problème d’embauche, ils sont tellement sollicités par les cabinets et autres établissements étrangers. Quand le chef de cabinet du ministère parle du recrutement d’une centaine de nouveaux professeurs, on ne peut que s’en féliciter, mais pourvu qu’ils aient vraiment les moyens de leur politique.»
Son collègue qui été présent lors d’un rassemblement, la veille, à Alger, nous apprend que des bruits courent et que des mesures imminentes en faveur des contestataires vont être annoncées incessamment. Ainsi, soumis à un examen sévère en cette proche rentrée, le ministre de l’Enseignement supérieur qui peine à sortir de cette impasse, semble, selon des indiscrétions officieuses émanant des couloirs du ministère, disposé à accepter les plus cinglantes des compromissions pour dénouer cette crise qui risque de remettre en cause la crédibilité même de la politique de réformes des enseignements supérieurs.
Mohamed Staïfi
Source:El Watan

Infraction à la réglementation du travail
La cimenterie de Zahana poursuivie en justice



Selon l’inspecteur du travail de la wilaya, «diverses contraventions à la réglementation du travail ont été révélées par les inspecteurs dont le non-respect des procédures de recrutement des travailleurs étrangers et la non-déclaration d’un groupe de travailleurs à la CNAS».
À l’occasion de sa visite dans la wilaya de Mascara, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a demandé à l’inspecteur du travail de la wilaya de Mascara d’ester les responsables de la cimenterie de Zahana en justice pour non-respect de la législation et de la réglementation du travail. Selon l’inspecteur du travail de la wilaya, «diverses contraventions à la réglementation du travail ont été révélées par les inspecteurs du travail dans le cadre de leurs missions d’inspection et de contrôle dont le non-respect des procédures de recrutement des travailleurs étrangers, non-déclaration d’un groupe de travailleurs à la CNAS».
De son côté, le wali de Mascara, Ouled Salah Zitouni, n’a pas hésité d’annoncer au ministre du Travail que «la mauvaise gestion en matière de procédure de recrutement au sein de la cimenterie de Zahana est parmi les principales raisons poussant les jeunes de la région de Zahana à la rue». Contacté par nos soins, ce mercredi 24 septembre 2014, l’inspecteur du travail de la wilaya nous a déclaré, dans le même contexte, que «des procès verbaux établis à l’encontre de la cimenterie en question ont été transmis dans ce sens à la justice». Toutes nos tentatives de joindre l’un des responsables de la cimenterie de Zahana sont restées vaines. Aucun des téléphones de l’entreprise n’a répondu à nos appels.
                     
Abdelouahab Souag

Oran : Les accidents mortels explosent sur les chantiers



Le secteur du bâtiment fait l’objet du plus grand nombre d’accidents de travail.
Depuis le début de l’année, une douzaine de maçons ont été victimes de chutes mortelles sur les chantiers à Oran.
Le nombre total des accidents de travail est en net recul par rapport aux années précédentes. Toutefois, il demeure important dans de nombreux secteurs d’activité, à l’exemple de celui du BTPH. Ce secteur fait l’objet du plus grand nombre d’accidents de travail. En effet, depuis le début de l’année en cours et selon les différents bilans communiqués par les services de la Protection civile, une douzaine de maçons ont été victimes de chute mortelle dans des chantiers à Oran.
Pour le seul mois d’août et selon la Protection civile, trois maçons sont morts dans des chantiers à Es-Sénia, Belgaïd et Oued Tlélat. Les victimes, dont une de nationalité Turque, sont âgées entre 35 et 55 ans. Et dire que l’Algérie est dotée d’une base solide en matière de législation dans le cadre de la médecine du travail, de la prévention et de la protection sociale des travailleurs. Le domaine du bâtiment a connu un essor particulier et ce, avec la construction d’un million d’habitations, mais de nombreux chantiers à travers Oran ne respectent pas les normes de sécurité. Et la nette augmentation du nombre d’accidents du travail relevée est due essentiellement au manque de moyens de prévention et de sécurité.
Les enquêtes menées sur le terrain par les services concernés ont démontré que dans ce genre d’accident la responsabilité est partagée entre l’employeur et la victime elle-même. L’article 6 de la loi 88/07 du 26 janvier 1988 stipule qu’en fonction de la nature de l’activité et des risque, le travailleur doit bénéficier des vêtement spéciaux, équipements et dispositifs individuels de protection d’une efficacité reconnue. Toutefois, par manque de culture, la majorité des maçons négligent toutes les mesures de sécurité. Même si les équipements de protection sont disponibles, beaucoup d’employés refusent de les porter, chose qui les expose aux risques et met leur vie en danger. Prétendant que ces équipements de protection, casque, harnais, souliers, entre autres les gênent.   
           
Nayla Hammoud
Source:El watan


UN DÉBRAYAGE PAS COMME LES AUTRES À BÉJAÏA

Le harcèlement moral dénoncé publiquement
Par Arezki SLIMANI –
Source: l’expression 27 Septembre 2014 –
 
Une vue de Béjaïa
Jusque-là tabou, le harcèlement moral sous toutes ses formes fait désormais l’objet de dénonciation publique.
Les travailleurs de la clinique privée «Le Rameau d’olivier» ont observé jeudi matin une grève qui est loin de ressembler à celles qu’on connaît dans le monde du travail. Les chirurgiens, médecins, paramédicaux et ouvriers tout types confondus ont voulu à travers leur action apporter leur soutien à la surveillance générale de l’établissement, victime de harcèlement moral de la part de l’un des associés de la clinique. Ce mouvement de grève s’est également singularisé par la présence, par un pur hasard, du wali de Béjaïa qui était de passage sur les lieux, la présence du président de l’APW et des représentants de la sécurité au niveau de la wilaya.
Le mis en cause, présent sur les lieux, a été conséquemment interpellé par le wali pour connaître sa version. Ce dernier n’a pas reconnu les faits qui lui étaient reprochés allant jusqu’à donner une autre version de la dernière altercation avec la victime, mais c’était sans compter sur les témoignages des agents, médecins et autres infirmiers qui ont pris position publiquement en faveur de la surveillante générale.
Selon les témoignages recueillis sur place, la surveillante générale n’est pas l’unique victime des comportements du mis en cause. Même le directeur de l’établissement n’a pas échappé à ses foudres au même titre que le personnel. Quant au fonctionnement de l’établissement, les travailleurs frondeurs font état de perturbation répétées, qui nuisent fortement à la réputation de cette première clinique privée au niveau national.
La démarche de protestation initiée par la surveillante de cette clinique avec le soutien de ses collègues du travail a le mérite de casser un tabou qui a longtemps pesé comme une épée de Damoclès sur la tête de femmes algériennes travailleuses. Elles sont des milliers à subir des pressions de la part de leurs employeurs sans pouvoir oser les dénoncer. Elles subissent en silence de crainte de scandales qui leur apporteraient un préjudice plutôt qu’un réconfort dans une société où la femme n’a toujours pas raison. En juin dernier, une enquête nationale avait été réalisée. Quant à l’enquête, réalisée au cours du premier trimestre 2014, par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (Cncppdh) en association avec la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) elle révélait que 66% des travailleuses du secteur public et 40% des étudiantes affirment subir le harcèlement, notamment sexuel en continu sur leurs lieux de travail ou d’études.
À travers les réponses de 600 travailleuses et 3207 étudiantes (dont 2886 algériennes et 341 étrangères, les enquêteurs, supervisés par les Pr Mustapha Khiati et Abdelkader Sahraoui du Forem et le Dr Sabrina Kahar de la Cncppdh, ont précisé, lors de cette rencontre nationale sur le phénomène des harcèlements sexuels sur les lieux de travail et dans les universités, organisée à la Maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa, que les premiers auteurs du harcèlement sexuel en Algérie en milieu universitaire sont les enseignants. Sur 40% d’étudiantes ayant affirmé subir continuellement le harcèlement sexuel en milieu estudiantin, 33,4% avouent que le principal harceleur est l’enseignant, également incriminé par 26,8% des étudiantes étrangères.
Pour le cas des femmes travailleuses, dont 60% ont affirmé vivre continuellement sous la pression du harcèlement sexuel, le directeur de l’établissement est considéré comme première source de harcèlement, incriminé dans 30% des cas.
Le chef du bureau est responsable du harcèlement dans 20% des cas, tandis que les agents de sécurité sont mis en cause dans 14% des cas. Pour ce qui est du lieu du harcèlement sexuel sur le lieu de travail, 30% des travailleuses interrogées ont déclaré que les agressions avaient lieu dans le bureau du directeur, tandis que 23% évoquent des lieux divers au sein de leur établissement. 50% des femmes interrogées ont raconté des histoires personnelles émouvantes qui témoignent de leur cauchemar. Plusieurs ont même avoué être contraintes de démissionner en raison des pressions subies. Ces résultats ont permis de lever le voile sur un fléau qui gangrène la société algérienne et qui demeure tabou en raison du caractère conservateur de la société. Mais un tabou qu’on vient enfin de casser et ce publiquement.

El Tarf – Les travailleurs bloquent le siège de la SEATA

par A.Ouelaa
Source: le quotidien d’Oran


Plus de 150 travailleurs de la SEATA (Société de l’eau et de l’assainissement d’El Tarf et Annaba) ont bloqué, pendant plus de deux heures, jeudi, dans la matinée, l’accès au siège de leur unité situé au centre-ville du chef-lieu de la wilaya d’El Tarf. Cette protestation, à laquelle ont pris part des travailleurs venus de plusieurs centres, chargés de la distribution de l’eau, est motivée par la non perception des salaires alors que l’Aid El Adha approche. Selon leur représentant syndical, «le problème c’est qu’il n’y a même pas d’argent dans les caisses de cette société» qui se débat dans d’inextricables problèmes liés à la trésorerie. A titre d’exemple, les créances sont de l’ordre de 240 milliards de centimes pour les 2 wilayas précitées. A El Tarf, pour 09 milliards de centimes encaissés chaque mois au titre des redevances de l’eau, il y a 20 milliards de dépenses.

Aïn-Temouchent : Les agents d’entretien des routes protestent

par Mohamed Bensafi
Source: le quotidien d’Oran



Plusieurs agents chargés du nettoyage et de l’entretien des routes se sont rassemblés en fin de semaine passé devant la Direction des travaux publics d’Aïn-Temouchent, en tenue de travail même, pour revendiquer une amélioration de leurs conditions de travail, notamment le paiement de certaines primes et le virement du salaire à temps. Les agents d’entretien indiquent qu’ils reçoivent 15 DA par jour comme prime de panier, de quoi se payer à peine une baguette de pain, tonne l’un d’eux, avant d’être relayé par un autre homme, habillé lui aussi en tenue orange et qui parlera des promesses d’augmentation de 25% et 10% jamais tenues depuis 2008. Encore plus pour un autre, «le salaire, une misère qui n’arrive même à subvenir aux besoins de nos familles et qu’on ne reçoit jamais à la même date. Tantôt au 10 du mois, tantôt au 20 ou au 28, parfois on attend même jusqu’au deuxième mois pour être payés ». A l’inverse, ajoute un autre homme, habillé lui en tenue «panachée», « nos dettes contractées auprès des commerçants de nos quartiers restent toujours impayées alors que l’Aïd-El-Adha, synonyme d’achat de mouton, pointe déjà à l’horizon». Ils attestent aussi que certains d’entre eux, dont plusieurs sont des chefs de familles, souffrent de maladies chroniques, synonymes d’ordonnances médicales à longueur d’année. Ils se disent aussi déçus qu’aucun des responsables n’ait daigné recevoir un ou deux de leurs pairs, chargés de faire véhiculer leurs revendications, et peut-être, qui sait, apporter une issue à leurs problèmes. D’autres revendications ont porté sur des allocations familiales non honorées, depuis plus d’une année, ou encore sur un problème de dotation en tenues de travail spécifiques aux intempéries, à l’exemple du capuchon. «On est prêts à travailler de jour comme de nuit, là où on a besoin de nous, mais que nos droits nous soient attribués », a conclu un de ces cantonniers. Et pour en savoir plus sur la question, la presse locale a souhaité rencontrer le premier responsable. Ce dernier était en mission, a-t-on signifié.


Les postiers haussent le ton 
Un sit-in prévu demain devant le bureau de poste de Dar El Beïda à Alger

Les adhérents du bureau national du syndicat national des postiers (Snap) ne lâchent pas prise. Ils ont décidé d’observer demain un rassemblement devant le siège du bureau postal de la commune de Dar El Beida. Ce débrayage constitue le deuxième en quinze jours et le troisième depuis la rentrée sociale. Les protestataires devront une fois encore dénoncer les pratiques de licenciement imposées par la  direction d’Algérie Poste à l’égard des travailleurs syndicalistes de cette institution étatique.  

Ainsi, ils devront protester contre les lenteurs administratives imposées par le département de Mohamed El-Ghazi quant à l’octroi de l’agrément qui leur permettra d’exercer leur travail syndical en toute liberté. En effet, la grogne s’élargit au niveau d’Algérie Poste. Après avoir mené deux mouvements de protestation devant le siège du ministère du Travail, les postiers  reviennent à la charge, nous a précisé le chargé de communication du Snap, Tarek Amar  Khoudja, au téléphone.

 «Après deux ans d’attente pour l’attribution d’un agrément qui nous permettra d’exercer notre droit syndical en toute liberté, nous avons décidé de recourir à la protesta» pour remettre en cause les conditions de travail dans lesquelles ils exercent. «Les postiers travaillent dans des conditions précaires. La preuve : les bureaux de poste ne disposent pas d’appareils qui permettront de détecter les faux billets. 

C’est pour cette raison que les agents d’Algérie Poste reçoivent quotidiennement de faux billets et ce sont eux qui payent les pots cassés de cette pratique arnaqueuse», a-t-il noté.

M. Khoudja a souligné que l’objectif de ce débrayage est de protester contre les pratiques de répression menées par la direction d’Algérie Poste à  l’égard des syndicalistes de cette entreprise. «Une dizaine de syndicalistes ont été suspendus de leurs fonctions pour une simple raison : ils veulent créer un syndicat autonome au niveau de cette institution publique. Ce qui reflète, enchaîne-t-il, que ces pratiques de suspension sont menées afin de casser toute lutte syndicale autonome au niveau d’Algérie Poste», a-t-il fait observer.

 Pour rappel, les revendications des postiers s’articulent globalement sur l’intégration des postiers contractuels dans des postes permanents et qui sont au nombre de 1000 à l’échelle nationale, la mise en place d’une commission d’enquête sur la gestion de la ressource humaine d’Algérie Poste, l’attribution de l’agrément de leur syndicat et la réhabilitation des travailleurs suspendus». 

Le Temps d’Algérie 21/09/2014
Z. C. Hamri
 

Tiaret : D’ex-policiers écrivent au DGSN
par El-Houari Dilmi
L’association des retraités de la police de la wilaya de Tiaret lance un véritable SOS pour attirer l’attention sur la situation de ses adhérents, en proie à des difficultés sociales, mais aussi psychologiques. En effet, dans une lettre dont une copie a été transmise au bureau du Quotidien d’Oran à Tiaret, la centaine d’ex-agents de la Sûreté nationale dénoncent la situation qui est la leur, surtout pour les ex-policiers victimes d’accidents de travail et ceux souffrant de «graves difficultés sociales et psychologiques des suites de l’exercice de leurs fonctions lors de la décennie noire». 

Dans la lettre adressée au directeur général de la Sûreté nationale, les retraités de la police réclament «l’amélioration de leurs conditions de vie au même titre que les actifs, la régularisation des dossiers en suspens liés aux logements de fonction, la priorité à accorder aux enfants des policiers retraités pour le recrutement dans le corps de la Sûreté nationale, le paiement des heures supplémentaires non encore remboursées, la création d’un fonds spécial dédié aux retraités de la Sûreté nationale, ou encore la revalorisation de leurs pensions», figurent parmi les revendications de l’association des retraités de la police de la wilaya de Tiaret. L’accès au bénéfice des œuvres sociales du secteur reste l’autre préoccupation de cette catégorie de travailleurs, qui se dit «victime de ses sacrifices faits pour la patrie, au service de la sécurité des personnes et des biens», selon la lettre adressée au premier responsable de la Sûreté nationale.

Le quotidien d’Oran 21/09/2014

 
Béchar : Grogne des travailleurs de la Santé publique

le 21.09.14
Ils sont plusieurs travailleurs du secteur de la Santé publique qui ont pris attache avec notre bureau avant-hier pour se plaindre de l’OPGI de Béchar qui refuse la régularisation de leur situation en matière de désistement de leurs logements qu’ils occupent depuis de nombreuses années, indiquent-ils.
Une procédure qui permettra à cette catégorie de travailleurs, à l’instar des autres agents de différents secteurs d’activités, de constituer des dossiers administratifs et d’introduire des demandes d’acquisition auprès de la commission de daïra chargée de la cession de biens immobiliers de l’Etat. «Les habitations que nous occupons ont été affectées au personnel de la Santé publique en vertu d’une convention n°356-93 du 26 mars 1993 signée entre la direction de la Santé de la wilaya et l’Office logeur. Depuis cette date et jusqu’en 2003, le secteur de la Santé prélevait mensuellement, sur les salaires des travailleurs, des sommes dues au titre de loyer versées à l’OPGI», affirment-ils, documents à l’appui.
Mais ces agents réclament aujourd’hui l’application stricte du décret exécutif promulgué en 2006 portant transfert du droit de bail des logements à caractère social affectés aux administrations et organismes publics. En application du texte précité, l’administration de la Santé avait, de son côté, procédé au désistement des habitations au profit de ses employés. Selon les représentants de ces derniers, l’OPGI continue de faire la sourde oreille, refuse ce transfert et l’établissement des contrats de location au nom de ces agents, malgré le désistement de la tutelle et la promulgation des textes réglementaires. 
 
M. Nadjah
Source: el watan
 

le temps d’Algerie
Education nationale 
Les intendants ont décidé de poursuivre leur grève illimitée

Les intendants de l’éducation nationale, affiliés à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), ont décidé de poursuivre, cette semaine, leur mouvement de protestation, et ce, pour la troisième semaine consécutive depuis le début de ce débrayage qui a débuté au lendemain de la rentrée des classes. Une décision prise à l’unanimité par les membres du syndicat à l’issue de l’Assemblée générale qui s’est tenue avant-hier à une heure très tardive, au niveau du siège du bureau national de l’Unpef à Alger. 

Les intendants adhérents à l’Unpef ne sont pas convaincus par les résultats de la rencontre avec la ministre Mme Benghebrit qui a eu lieu mercredi dernier. Ils estiment que les travaux de cette réunion de travail avec la ministre se sont achevés en queue de poisson.

 A cet effet, ils ont décidé à l’unanimité de poursuivre, cette semaine, leur grève illimitée. Selon le président de l’Unpef, Sadek Dziri, les représentants de cette catégorie professionnelle ne sont pas satisfaits des résultats de la réunion avec la première responsable du secteur. «Les intendants exigent des faits et non des promesses.  

Nous nous sommes réunis en assemblée générale hier à une heure tardive (avant-hier ndlr), et nous avons décidé de poursuivre notre grève reconductible automatiquement jusqu’à la satisfaction réelle de nos revendications», a-t-il insisté. La ministre de l’Education nationale a appelé les intendants à patienter jusqu’au 31 octobre prochain pour obtenir une réponse à leurs revendications. 

Mais ils ont perdu patience et préfèrent passer à l’action pour faire valoir leurs droits. «Ce fut un ni oui ni non de la part de la ministre de l’Education, lors de cette rencontre de travail, alors nous avons décidé de poursuivre notre débrayage durant cette semaine», a-t-il dit. Notre interlocuteur a indiqué, par ailleurs, que cette grève paralysera le secteur de l’éducation pour la troisième semaine consécutive. «Nous demandons des réponses précises.» 

Parmi les revendications du syndicat des intendants, figurent la prime de pédagogie et la prime de rendement. Ils demandent aussi l’actualisation de l’arrêté ministériel n°829 du 13 novembre 1991 portant fonctions et missions des personnels des services économiques du secteur de l’éducation. Ils évoquent également «la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducatien modifiant et complétant le décret exécutif 08/315, pour qu’il soit possible de consacrer l’équilibre entre les catégories et les corps du secteur».


Z. C. Hamri


Les travailleurs de l’Enad ferment le chemin de wilaya n°127

Par : A. Debbache


Les travailleurs de l’ENAD (permanents et pré-emploi) ont fermé hier le chemin de wilaya 127 reliant Bouira à Sour El-Ghozlane. Ils étaient  près de 300 protestataires dans la rue pour faire entendre leur cause et dénoncer la gestion qu’ils qualifient de catastrophique, tant du complexe des détergents que de la filiale Sidet. Ils ont procédé à la fermeture du CW127 à l’aide de pierres et pneus, perturbant le trafique routier allant de et vers le chef-lieu de wilaya ainsi que vers le sud du pays. Pour les manifestants,  c’est une manière d’interpeller les pouvoirs publics afin de faire entendre leurs revendications socioprofessionnelles. Ils réclament le payement des arriérés des salaires, l’intégration des jeunes recrutés dans le cadre CTA et la relance de l’activité du complexe. Les représentants ajoutent : “Nous exigeons l’application du protocole d’accord signé avec le PDG du groupe, le DG de la filiale et le syndicat du complexe appuyé par quatre travailleurs.” Après négociations, il a été prévu le payement de l’arriéré des trois mois de salaire des travailleurs du complexe détergents de Sour El-Ghozlane, l’intégration des recrutés dans le cadre du CTA et la relance de la production des détergents, déclare un représentant des travailleurs. Pour la relance de la production, les travailleurs s’interrogent sur les raisons de cet arrêt. “Nous avons la matière première stockée dans les magasins de l’usine. Nous ne comprenons pas l’arrêt de la production. Les travailleurs sont présents sur les lieux de travail, payés, mais ils ne sont pas productifs. La responsabilité du déficit incombe aux gestionnaires”, ont-ils déclaré. “Depuis le plan social mis en place par le groupe, le complexe s’est vidé des compétences, qui ont choisi le départ volontaire. Actuellement ce sont ces jeunes qui assurent la relève. Ils doivent être intégrés, chacun dans son poste de travail qu’il occupe”, soutiennent-t-ils en abordant le problème des travailleurs du CTA. M. Chenafi Saâd, directeur général de la filiale, contacté, s’est abstenu de toute déclaration.

Huis clos entre Amar Ghoul et les travailleurs du tramway d’Oran
Le ministre s’engage à régler la question des CDD

Par : D. LOUKIL
Source: Liberté 23 Septembre 2014

Le tramway d’Oran, en un peu plus d’un an d’exploitation, a déjà vécu plusieurs mouvements de grève, dont deux ces derniers mois.

La visite d’inspection, effectuée dimanche à la wilaya d’Oran par le ministre des Transports, Amar Ghoul, ne prévoyait certainement pas  une réunion à huis clos au siège de la Setram, la société gérant le tramway d’Oran, avec des représentants des travailleurs. Arrivés sur les lieux, on remarquera la présence d’un renfort de police dans la cour de la Setram, barrant le  passage à plus d’une vingtaine d’agents de sécurité des carrefours du tramway, durant tout le temps où le ministre des Transports était en réunion. Il faut dire que le tramway d’Oran, en un peu plus d’un an d’exploitation, a déjà vécu plusieurs mouvements de grève, dont deux ces derniers mois. C’est cette difficulté à apaiser la situation sociale qui a été évoquée par les délégués des travailleurs qui ont ainsi pu provoquer une réunion à huis clos avec le ministre des Transports, alors qu’il avait assisté à la présentation du secteur des transports à Oran. 
Des représentants des travailleurs n’ont pas hésité à nous évoquer la situation de tension et de blocage émanant des dirigeants français de la société d’exploitation du tramway. “Nous tenons cette réunion avec le ministre pour lui montrer que, derrière l’image de la société Setram, il y a une autre réalité qu’il doit connaître”, expliqueront-ils à la presse. Ils ont également évoqué le difficile dialogue avec une direction qui “dit non à tout et qui ne respecte pas ses engagements”. 
Par le passé, les grèves ont porté sur le rythme des horaires de travail pour plusieurs catégories d’agents, le paiement des heures supplémentaires au-delà de 40 heures, la sécurité à l’intérieur des rames et le long du tracé, et surtout la situation des 280 agents chargés de la sécurité aux différents carrefours et ayant des CDD. Ce sont ces derniers qui ont été empêchés d’interpeller le ministre par les forces de l’ordre et cela à l’intérieur même de la société.
Si rien n’a filtré sur la teneur de ce huis clos qui aura duré plus de trois quarts d’heure, il semble, selon certaines indiscrétions, que le ministre s’est engagé à régler la question des CDD.
Malheureusement, la conjoncture fait que l’heure est plus que jamais à la généralisation des CDD, compte tenu de la teneur du nouveau code du travail


Anem 
Un numéro vert mis à la disposition des demandeurs d’emploi prochainement

L’Agence nationale de l’emploi (Anem) a annoncé hier la mise à la disposition des demandeurs d’emploi et des entreprises d’ici à la fin de l’année, d’un numéro vert «3005». Le but de ce numéro vert est «la mise en place d’un canal direct de communication avec les citoyens au niveau national, afin de leaur permettre de faire leurs demandes, tout en évitant les désagréments des déplacements inutiles», a indiqué hier à Alger Mohamed Tahar Chalal, directeur général de l’Anem. 

«Le temps de finaliser cette opération, nous sommes en négociations avec les opérateurs de téléphonies mobiles et fixe pour que la ligne du numéro vert soit gratuite», a-t-il ajouté. M. Chalal a également annoncé, en marge d’un séminaire de lancement des sessions d’échanges au profit des directeurs de wilaya, «la création d’un réseau informatique dont des essais techniques de ce réseau débuteront le mois prochain. 

L’objectif de cette opération est de garantir la transparence et l’amélioration du service des demandeurs d’emploi». Enfin, «une cellule d’écoute modernisée au niveau local sera mise à la disposition des citoyens d’ici 2015»
Le Temps d’Algérie 21/09/2014
N. K.

 

L’association des chômeurs hausse le ton

par Salah-Eddine K. 
Source: le quotidien d’Oran 


Les représentants du bureau national du CNDDC (Comité national pour la défense des droits des chômeurs) ont fait, hier, le point de la réunion du bureau qui s’est tenue mardi à Alger. Une occasion pour faire une évaluation de leur mouvement et notamment celui du 7 septembre où les chômeurs dans de nombreuses wilayas du pays ont protesté à travers le territoire national, ont indiqué les membres du bureau du CNDDC. Cette association, qui se veut un cadre pour les chômeurs, revendique auprès des pouvoirs publics leur placement dans le marché du travail. «Il ne sert à rien de donner des chiffres gonflés sur des recrutements fictifs effectués çà et là alors que la réalité est tout à fait autre», s’est indigné Abdelhafid Daghar du bureau de Constantine. Il défie l’administration de l’emploi de «pouvoir placer ne serait-ce qu’un petit nombre de 4 ou 5 chômeurs». Les exemples ne manquent pas pour cet interlocuteur qui cite plusieurs cas où il leur a été promis le recrutement de chômeurs dans la semaine même, mais des mois passèrent sans que ces promesses soient tenues, a-t-il indiqué. Il trouve aberrant que des déclarations émanant de responsables locaux (répercutées dans la presse) font état de recrutement par milliers. Tahar Belabbès de Ouargla et membre du bureau national du CNDDC considère que l’administration chargée du dossier de l’emploi «se dérobe aux contacts avec les chômeurs». Il avertit contre un pourrissement de la situation en raison, dit-il, de l’exclusion du CNDDC du dossier du chômage. Il a indiqué que tout le monde dans le bureau est convaincu de «l’attitude méprisante» de l’administration à l’égard des revendications exprimées par les chômeurs. Le bureau national dit se démarquer de toute exploitation à des fins politiques par qui que ce soit. «Nous sommes patriotes et nous aimons notre pays», a affirmé un participant venu de Tamanrasset. Ce pays appartient à tous les Algériens de tous les coins du pays; ils ont droit au travail dans l’ensemble du territoire, a-t-il tenu à préciser. Si le fait est acquis pour aller à un durcissement de l’organisation des chômeurs, toute décision à ce sujet ne sera prise qu’après consultation de la base, a précisé un autre membre du bureau national, Abdelali Gholam.
 
 

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