Luttes des travailleurs

Echos des luttes des Travailleurs N° 77

Les cheminots reprennent le travail: La grève a coûté 10 milliards

par Abdelkrim Zerzouri le quotidien d’Oran

Les discussions entre la direc tion générale de la SNTF et les cheminots grévistes ont abouti à un terrain d’entente qui semble satisfaire les deux parties, mettant fin au débrayage qui a paralysé le trafic ferroviaire, depuis le 8 mai dernier.

Les négociations entre la direction et le syndicat qui se sont prolongées, tard dans la nuit du lundi au mardi, comme le souligne le DG de la SNTF, Yacine Bendjaballah, ont permis de dénouer le conflit et la reprise de travail a été annoncée aux travailleurs, dans la matinée du mardi 17 mai. C’est la fin d’une crise qui a duré 9 jours et qui a fait subir à l’entreprise des pertes financière énormes, plus de 10 milliards de centimes, et a terni l’image de la SNTF, auprès de sa clientèle qui a lourdement payé cet arrêt du trafic ferroviaire, selon les déclarations du DG de la SNTF, Yacine Bendjaballah. Contacté par nos soins, ce dernier a indiqué que les deux parties ont convenu de la nécessité de reporter le point du reclassement des mécaniciens, un point inscrit sur le registre d’une révision globale, confiée à un bureau d’études, et qui concerne toutes les filières de la SNTF. C’est ce que n’a pas arrêté de dire le DG de la SNTF, tout au long de ces derniers jours, insistant sur le fait qu’« il est impossible de décider d’un reclassement des tractionnaires, en ignorant les 35 autres filières, qui auraient, en pareille circonstance, tous les arguments en leur faveur pour lancer, de leur côté, des plates-formes de revendications, portant sur ce point précis, et pousser à la grève les 12.500 cheminots ». Aussi, comme rapporté dans notre édition du lundi 16 mai, la direction générale avait décidé, avant de se réunir, en fin de journée du lundi, avec les représentants des travailleurs grévistes, de recourir à l’application du règlement intérieur de la société, notamment l’envoi de mises en demeure aux grévistes, les sommant de reprendre le travail, sans délai.

Enfin, les mécaniciens ont, finalement, admis ce « principe », a laissé entendre le DG de la SNTF, adhérant à la norme de gestion qui exige de soumettre ce dossier aux experts pour élaborer un tableau de classement équitable pour les tractionnaires et pour toutes les autres filières de la SNTF.

Quant aux quatre autres points de revendication, introduits dans la plate-forme du 12 avril dernier, en l’occurrence : la majoration des vendredi et des jours fériés à 100%, l’application de la prime de nuit pour la circulation entre 21h et 5h, la majoration de la prime kilométrique et la prime de surveillance de lignes, même si la direction leur reconnaît, toute la légitimité, ils ne peuvent être traités hors du cadre de la nouvelle convention collective, en préparation. Globalement, donc, c’est ce que dit le protocole d’accord, auquel ont abouti les deux parties durant les premiers jours de la grève. La grève est terminée, certes, mais le malaise au sein des cheminots n’a pas été, pour autant, bien soigné. L’état des lieux en matière de représentativité syndicale est déplorable.

Toutes les structures syndicales, y compris la Fédération nationale des cheminots, sont en activité, d’une façon temporaire ou provisoire, d’où les inimitiés entre les syndicalistes eux-mêmes qui tentent de se faire voir et entendre, en engageant des actions visant beaucoup plus une amélioration de l’aura syndical de tel groupe ou tel autre, parfois au détriment de l’essor de l’entreprise.

Il s’agit, donc, principalement d’un problème syndico-syndical qui va continuer, encore, à semer la discorde et la zizanie entre les travailleurs et qui mériterait, ainsi, toute l’attention de la Centrale syndicale, comme le relèvent les cheminots. Pour mieux soutenir cet état lamentable des relations syndico-syndicales, on rappellera que la Justice avait, en date du 9 mai, rendu une décision qui déclare « illégale » la grève des conducteurs de trains et la Fédération nationale des travailleurs du secteur avait rejeté ce mouvement de protestation, affirmant que les grévistes n’avaient pas avisé la fédération, seule partie habilitée à entreprendre une telle démarche, au nom des travailleurs. Le secrétaire général de la Fédération nationale des cheminots (FNC), Abdessalam Albane a souligné que chacun doit assumer ses responsabilités, après l’échec des négociations entre les grévistes et la direction générale d’autant que la fédération n’a pas autorisé cette grève. Le conflit syndico-syndical entre la FNC et la Coordination nationale des tractionnaires ne peut pas être plus clairement désigné

Après près de deux mois de grève :
Reprise du travail à l’ex-Cotitex de DBK


Après près de deux mois de grève illimitée, les travailleurs de l’usine de textile de Draâ Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont regagné hier leurs postes.

C’est l’élection d’un nouveau syndicat qui aura mis fin au débrayage, apprend-on auprès de sources syndicales. «L’ancien bureau a enfin accepté de partir et nous avons élu un autre bureau qui va défendre désormais les intérêts des employés, non pas les siens», indiquent nos sources, qui expliquent que la reprise du travail se fera graduellement. D’abord, il est question de remettre en marche les machines pour le rodage, ce qui a commencé depuis hier et se poursuivra aujourd’hui «en attendant la reprise effective de la production dès dimanche prochain», précisent-elles. Gain de cause donc pour les 650 ouvriers de l’ex-Cotitex qui, autrefois, était un véritable fleuron de l’industrie au niveau national.
Rappelons que les travailleurs de l’usine avaient déclenché une grève illimitée le 4 avril dernier pour réclamer la prise en charge d’une plateforme de revendications de plusieurs points, mais aussi exiger le départ du syndicat d’entreprise dont le rendement avait été jugé «défaillant». Au registre des doléances exprimées, les grévistes demandent «le versement des salaires dans les délais, suivant la réglementation, la révision du régime indemnitaire des travailleurs, la régularisation des situations financières des retraités et le paiement des rappels de 16 mois sur la base du nouveau salaire national minimum garanti (SNMG)». Ce n’est pas tout, puisqu’ils revendiquent aussi «la révision du système de stimulation des primes de rendement individuelle et collective (PRI et PRC), le calcul de départ à la retraite, la confirmation dans de meilleurs délais des travailleurs ayant des contrats déterminés (CDD) par des contrats indéterminés (CDI)». Par ailleurs, une demande pour l’institution d’une commission d’enquête sur la gestion des œuvres sociales a été formulée.
En effet, «le marasme au sein de l’usine a atteint son paroxysme», selon les grévistes. D’où la grève illimitée qui, faut-il le relever, a trop duré. Les conditions de travail à l’intérieur des ateliers sont «dégradées», à en croire leurs propos.
Des tenues de travail qui ne répondent pas aux normes, une mauvaise prise en charge sur le plan sanitaire, passant par l’absence d’un réfectoire et autres conditions d’hygiène, le tableau est si dramatique que les anciens ouvriers regrettent que «l’ex-Cotitex soit aujourd’hui dans cet état».
Après une réorganisation du secteur, il y a quelques années, l’usine est devenue un complexe qui fait partie de l’Entreprise algérienne des textiles industriels et techniques (EATIT), détenue à hauteur de 60% par l’Etablissement de l’habillement et de la chaussure, placé sous la tutelle du ministère de la Défense nationale (MDN).
En attendant la satisfaction des revendications, c’est désormais le travail du nouveau bureau du syndicat élu qui semble dans le viseur des ouvriers.
Ces derniers portent beaucoup d’espoir sur les membres choisis. «Au moindre manquement aux engagements pris lors de l’assemblée générale, nous allons nous révolter contre eux», préviennent-ils.


Marche des médecins résidents d’Oran



Hier matin, l’action de protestation initiée par le comité des médecins résidents d’Oran appuyés par leurs collègues de l’ouest, s’est exprimée par une marche dans les rues d’Oran.
En effet, la décision de mener de manière cyclique une journée de grève pour protester contre les dispositions de la loi sanitaire relatives au service civil a provoqué, pour la première fois, une action en dehors de l’enceinte du CHU d’Oran. Cela en réaction au mutisme du ministre de la Santé, alors que les contestataires rejettent les nouvelles dispositions de la loi sanitaire, faisant «obligation pour les seuls médecins de faire un service civil de trois ans. Pourquoi nous l’imposer juste à nous les médecins qui plus est aucune condition n’est réunie pour rejoindre ces postes que l’on devrait avoir, la durée aussi de trois ans alors que par le passé, c’était en fonction de la zone géographique», expliquent les manifestants.
Soucieux de montrer qu’ils ne refusent pas de prendre en charge les populations de l’intérieur du pays, ils expliquent encore que ce service civil est un échec depuis des années et qu’il est imposé sans que les logements de fonction et les plateaux techniques n’existent dans nombre de wilayas du pays.
Plus loin et alors que la marche se tenait toujours, les médecins résidents promettent un durcissement de leur mouvement avec le risque de devoir déclencher une grève illimitée.
Fayçal M. le soir d’Algérie


GRÈVE DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ PUBLIQUE
Sit-in des praticiens devant le ministère

Par Abdellah BOURIM – Lundi 23 Mai 2016 00:00

La situation de blocage persiste depuis plusieurs mois et la solution tarde à venir, faute d’un dialogue constructif entre les deux parties en conflit.
Que se passe-t-il dans le secteur de la santé? Le courant ne passe plus entre le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) et le ministère de tutelle. La situation de blocage persiste depuis plusieurs mois et la solution tarde à venir, faute d’un dialogue constructif entre les deux parties en conflit. Les seules victimes de ce clivage opposant le ministre et le syndicat sont bel et bien les patients qui se trouvent face à un service d’urgence paralysé par la grève.
Le syndicat annonce, dans un communiqué, son retour à la charge, aujourd’hui, avec un sit-in devant le siège du ministère. La tutelle réplique et déclare que «la grève est illégale». Le ministre de la Santé a déploré l’attitude des praticiens de la santé qui, selon lui, sont dans la provocation.
Pour le Snpsp, «outre l’amélioration des conditions socioprofessionnelles réclamée par le syndicat, ce sont la liberté syndicale et le droit à la grève qui sont menacés par l’administration du ministère de la Santé», lit-on dans le communiqué du syndicat. Celui-ci estime que la protestation s’est imposée comme seule alternative pour faire aboutir sa plate-forme de revendications et de mettre ce dernier devant le fait accompli.
Le syndicat a rappelé au ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, ses engagements vis-à-vis de ses partenaires sociaux, lors de la précédente réunion du 4 mai 2015. Le procès-verbal signé par les représentants des deux parties, porte sur le droit des praticiens de la santé publique à un reliquat d’ancienneté pour les praticiens médicaux intégrés au grade de «principal», suite au concours de promotion aux grades du mois de juin 2015, l’assainissement de la situation financière induite par la promotion aux grades de «principal et en chef» avec rappel depuis le mois d’août 2015 et enfin l’ouverture officielle du dossier relatif à l’amendement du statut particulier des praticiens médicaux.
Des points qui sont toujours en suspens depuis plus d’une année. Le syndicat a qualifié l’attitude du ministère de la Santé d’«hostile», lequel continue de «cultiver l’amalgame» dans les déclarations des ses responsables et d’entretenir le «paradoxe à travers la fermeture de la voie du dialogue».
De son côté, le ministre de la Santé a qualifié le mouvement de protestation des praticiens de la santé publique d’une grève de «zèle», en rappelant aux protestataires le droit des citoyens à l’accès aux services de santé. Abdelmalek Boudiaf a refusé de reconnaître la légitimité du mouvement de grève du syndicat et déclare qu’il «n’y a pas de grève dans le secteur de la santé», du moment où «la justice avait tranché cette question. Elle a déclaré la grève des praticiens de la santé illégale», a-t-il précisé.
Pour M. Boudiaf, le ministère de la Santé continue de consentir plus d’efforts pour l’amélioration des conditions de travail du personnel du secteur et a promis aux partenaires sociaux que les changements seront visibles dans l’avenir.


Mouvement de protestation du SNPSP
Les promesses du ministère de la Santé


La relation entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) et les syndicats ne semble pas près de sortir de la spirale des conflits. Malgré la légère accalmie dont se félicitent les responsables du ministère, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) ne cesse de se déclarer insatisfait des réponses données par la tutelle quant à leurs revendications.

La preuve : une journée de grève nationale a été entamée hier et un sit-in a été tenu au CHU Mustapha Bacha, à Alger. Un mouvement similaire est prévu pour le 23 mai, seulement le sit-in est prévu cette fois-ci devant le siège du ministère de la Santé. Un mouvement de protestation mené suite aux résultats peu concluants de la réunion de conciliation tenue le 4 mai avec une commission centrale composée de hauts cadres du ministère, ainsi que la fin des délais fixés par ce syndicat dans son préavis de grève déposé le 8 mai.

Le SNPSP motive son mouvement de colère par une plateforme de revendications qui porte essentiellement sur l’amendement du statut particulier des praticiens de santé publique, la violence et l’insécurité dans les structures de santé, la violence et l’entrave à l’exercice syndical dans certains établissements et le respect des engagements pris par le ministère de la Santé lors de la dernière réunion de conciliation.

Les réponses du MSPRH

En réponse, le ministère de tutelle a, lors d’un point de presse animé par son directeur général des ressources humaines, Benchrik El Hadj, fait le point sur la situation de la prise en charge des doléances du SNPSP. «S’agissant du premier point qu’est la révision du statut, le ministre de la Santé a été clair. L’amendement des statuts n’est pas à l’ordre du jour. La décision à ce sujet dépasse les prérogatives du ministère et doit être prise au niveau de conseil du gouvernement», explique le responsable.

Et de poursuivre : «Pour ce qui est de la nouvelle classification des chirurgiens dentistes et des pharmaciens, la Fonction publique a envoyé un écrit dans lequel elle cite les nouveaux diplômés (chirurgiens dentistes) dans la même classe que ceux titulaires de l’ancien diplôme, la classe 13. Cela obéit à la grille des classifications applicable horizontalement à tous les statuts sans exception.»

Concernant le point relatif à l’application des statuts et des arriérés de salaires résultant des examens et concours effectués en 2015, M. Benchrik annonce que cela se fera incessamment sur le budget 2016. «Pour le dernier point qui porte sur la préservation de l’ancienneté acquise par le médecin lors de son passage d’un grade à un autre, notamment durant la période minimum de son passage et la date effective de la nouvelle promotion, ce principe n’est connu ni dans le statut du praticien spécialiste ni dans celui de la Fonction publique.

Le principe fondamental de la Fonction publique veut que toute promotion à un grade supérieur soit basée sur le principe de la motivation, la concurrence et la compétitivité. La promotion de ce fait n’est pas acquise systématiquement», poursuit-il avant d’appeler ces syndicalistes, qu’il a qualifiés de partenaires sociaux, à plus de raison et à revenir à la table des négociations.

Asma Bersali el watan


Actualités : Sonatrach
Sit-in demain des retraités du groupe

Les retraités de Sonatrach tiendront un sit-in demain mercredi devant le siège de la compagnie à Hydra. Ils revendiquent le versement des indemnités compensatoires (IC) et celles de l’expérience professionnelle (IEP) suivant les taux négociés dans le cadre de la révision de la convention collective. Les retraités ont même porté leur revendication devant la justice. Ils escomptent à travers ce rassemblement, mettre l’opinion publique à témoin.
R. N le soir d’Algérie

Sonatrach Aval: Sit-in des agents de sécurité

par K. Assia le quotidien d’ORAN

Les agents de la Sûreté interne de l’activité LRP de la zone industrielle d’Arzew sont montés, hier, au créneau. Quelque 150 travailleurs ont observé, hier, un sit-in, devant la direction du siège Aval, pour dénoncer leur ras-le-bol et appeler les responsables à prendre en charge leurs revendications.

En effet, les contestataires recrutés en 1998, en qualité d’agents de sécurité, n’ont jamais bénéficié des avantages accordés au personnel permanent, a indiqué, hier, leur représentant. A l’origine du malaise, la non titularisation des 650 agents de sécurité que compte la zone et les promesses non respectées des responsables, quant à l’amélioration de leurs conditions de travail. Tout d’abord, les contestataires sont unanimes quant au problème de ‘permanisation’ du personnel. Cette titularisation est exigée, conformément aux articles 8 et 12 de la loi 90-11 et à la convention collective de l’entreprise et notamment les articles 18 et 19.

Le personnel revendique, également, la reconstitution du salaire autrement dit l’application d’une seule grille pour tous les travailleurs permanents et contractuels et exigent, aussi, l’alignement de l’organigramme à l’ensemble de la zone. Ils réclament, également, les allocations de fin de carrière et ce, en application de la circulaire n°8.02 qui précise que l’allocation de fin de carrière doit prendre en compte toutes les périodes de travail effectuées au sein de l’entreprise avec ou sans cessation de travail. Celle-ci a été accordée par l’ex P-DG M. Cherouati, en date du 14-4-2011, au personnel SIE. En lançant un appel pressant aux responsables de Sonatrach, pour trouver des solutions aux problèmes qui perdurent, les protestataires ont, également, évoqué d’autres problèmes, notamment l’absence d’avantages sociaux, à l’exemple des prêts pour l’achat de véhicules ou de logements. Les agents de sécurité veulent, aussi, être considérés, en bénéficiant des médailles de mérite et de fidélité qui sont, malheureusement octroyées qu’au personnel permanent. En interpellant, hier, le P-DG du groupe Sonatrach, les concernés ont rappelé que plusieurs actions ont été menées dans le passé dont celle de juillet 2013 où un sit-in a été observé devant le siège LRP.

Un deuxième mouvement est également, observé trois mois après, mais en vain. Hier, un groupe, parmi les protestataires, a été désigné pour rencontrer le DRH. Lors d’une séance de travail, des mesures ont été prises, selon nos interlocuteurs, pour régler certains problèmes dans les plus brefs délais. Il s’agit, surtout de l’application et de la généralisation de l’organigramme, à toute la zone. Pour ce qui est des autres revendications, notamment, la titularisation, l’octroi des prêts, la grille des salaires entre autres, ceux-ci relèvent de la DG à Alger. Ainsi et en attendant que des solutions concrètes soient apportées et que les promesses données hier, soient respectées, les contestataires n’hésitent pas à durcir le ton, dans le cas où les revendications ne sont pas satisfaites.


Constantine – Grève dans le secteur des finances à partir du 22 mai

par A. El Abci le quotidien d’Oran


Les employés du trésor, des impôts, du contrôle financier et des domaines annoncent une grève de trois jours à partir de dimanche prochain 22 mai et jusqu’à mardi 24 du même mois, selon le président de la fédération du secteur des finances de la wilaya de Constantine, M.D. Boulifa. Cette action de protestation a été décidée car «le ministère de tutelle, continue à promettre beaucoup, mais refuse en vérité de satisfaire notre plateforme de revendications». A commencer par l’ouverture des portes du dialogue, dira-t-il, chose promise à chaque fois mais pas du tout appliquée dans les faits.

Aussi et après le mouvement de protestation du 20 avril dernier, qui se voulait un avertissement, «mais que la tutelle à complètement ignoré en persistant à tourner le dos à nos réclamations, nous employés du trésor, du contrôle financier etc., de la wilaya de Constantine nous déclarons que nous sommes en grève pour les trois jours en question». Et notre interlocuteur de rappeler quelques points de leurs revendications demeurés malgré tout non satisfaites, à l’instar de la révision de certains articles du statut et du régime indemnitaire pour tous les travailleurs du secteur. Il s’agit aussi de l’intégration des travailleurs des corps communs du secteur des finances avec bénéfice du même régime d’indemnisation, la promotion automatique de tous les travailleurs des finances qui ont 10 années d’ancienneté et plus dans des grades supérieurs.

Ainsi que la création et actualisation de primes, à l’instar de celle afférente à la zone géographique et de départ à la retraite, l’ouverture du dialogue, mettre un terme aux dépassements et pressions exercées sur les syndicalistes etc. «Et dans ce cadre, nous en appelons de nouveau au ministre des finances en tant que premier responsable du secteur, pour intervenir et mettre fin aux entraves et pratiques irresponsables de certains administrateurs locaux à l’égard des délégués, ainsi que de répondre positivement aux réclamations légitimes des employés du secteur pour lui rendre la sérénité nécessaire à sa bonne marche», dira encore M. Boulifa.

A rappeler que cette action de protestation coïncide avec l’opération de vente des vignettes automobiles au niveau des postes mais aussi du trésor pour les propriétaires de véhicules.


Suite à l’agression d’un médecin résident: Grève ouverte dans les urgences de l’hôpital d’Oran

par Sofiane M. le quotidien d’Oran

Une énième agression d’un médecin aux urgences de l’hôpital d’Oran au début de cette semaine a mal tourné entraînant des réactions en chaîne et provoquant une quasi paralysie de ce service.

Le personnel médical et paramédical est sous le choc par la tournure qu’a prise l’agression dimanche d’un jeune médecin résident en réanimation par le fils d’une patiente admise dans ce service la fin de la semaine écoulée.

Le jeune médecin R. K, résident en 4ème année, a été non seulement tabassé, humilié, menacé, mais, plus grave, il se trouve accusé de coups et blessures volontaires contre son agresseur. Ainsi, ce jeune médecin se trouve aujourd’hui traîné devant le tribunal après avoir été roué de coups dans son lieu de travail. Il a été en effet convoqué le 26 du mois en cours par le tribunal de la cité Djamel en tant qu’accusé suite à un dépôt de plainte par son agresseur. «Tout a commencé jeudi dernier lorsqu’une patiente qui exerce en tant qu’infirmière à la maternité du même établissement hospitalier s’est présentée pour consultation. La patiente qui était accompagnée par son fils a exigé une hospitalisation. Le médecin généraliste a refusé de lui donner son accord. Il a été violemment agressé par le fils de cette dame ce qui a fallu l’intervention des agents de sécurité. Tout est finalement revenu au calme, mais le lendemain, vendredi, le fils de cette patiente récidive. Il agresse verbalement un maître-assistant du même service. Le personnel médical a été menacé et il a fallu à nouveau l’intervention de sages pour apaiser la situation. Aucune plainte n’a été déposée vu que la mère de l’agresseur est une collègue. Le personnel médical a accepté l’hospitalisation, qui n’était pas nécessaire, de cette patiente et des examens approfondis (scanner, IRM, bilan complet) de complaisance ont été faits à cette dame qui ne souffre d’aucune pathologie.

En dépit de toutes ces concessions, la situation a dérapé dimanche.

«Le fils de cette patiente m’a agressé physiquement à deux reprises. J’ai reçu plusieurs coups de poings et de pieds qui m’ont causé des blessures et lésions dans diverses parties du corps avec une incapacité de travail de 10 jours. J’ai été violemment agressé pendant l’accomplissement de mon travail et en dehors des heures de visite. J’ai été en outre victime de pressions terribles pour retirer ma plainte et j’ai dû abdiquer sous la forte pression. Le comble est que je me trouve aujourd’hui convoqué en tant qu’accusé suite à une plainte de mon agresseur», raconte le jeune médecin qui est toujours sous le choc. La tournure qu’a prise ce fait divers a fait réagir les médecins résidents en réanimation, en radiologie, en chirurgie générale et viscérale, en neurologie, en traumatologie et en urologie dans ce service qui ont entamé une grève ouverte mardi pour dénoncer les défaillances en terme de sécurité et les agressions violentes contre le personnel médical et paramédical. Les protestataires ont tenu durant toute la matinée d’hier un sit-in à l’intérieur des urgences. «Seul le service minimum, c’est-à-dire les urgences vitales, est assuré. Nous allons poursuivre notre action jusqu’au jour de l’audience», lance un délégué des contestataires.

Les médecins résidents ont énergiquement dénoncé la multiplication des agressions verbales et physiques à l’encontre du personnel médical et paramédical dans ce service. «Nous recensons quotidiennement une dizaine d’agressions physiques dans ce service contre les médecins. Durant les quatre années de mon résidanat j’ai été agressé vingt fois», relate ce jeune résident. Contacté à ce propos, le DG de l’hôpital d’Oran a déclaré que son établissement hospitalier s’est constitué partie civile dans cette affaire et une nouvelle plainte a été introduite contre l’agresseur. Un avocat a été mandaté par la direction pour défendre le jeune résident.


Tlemcen
Le ras-le bol des employés de la DAS


Le décret exécutif n° 16-101 du 14 mars 2016, fixant la liste des postes supérieurs des services extérieurs du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme,
les conditions d’accès à ces postes ainsi que la bonification indiciaire y afférente, ont fait des mécontents parmi les employés de la DAS, notamment les administrateurs principaux, les intendants principaux, les intendants et les administrateurs. Ces derniers estiment qu’ils ont été grandement lésés par cette nouvelle réglementation relative aux modalités d’accès à un poste supérieur. Ils considèrent que le texte en question favorise les psychologues, les éducateurs et les éducateurs spécialisés, au détriment des administrateurs. En effet, le texte ouvre droit aux psychologues et aux éducateurs de prétendre à un poste supérieur dans les différents services, par contre la promotion des administrateurs ne concerne que le service de l’administration générale et des moyens. De ce fait, la section syndicale de la DAS, par le bais de son secrétaire général, conteste fermement cette décision qu’elle considère comme injuste : «Nous avons été lésés, ce décret réduit à néant nos chances de pouvoir accéder à un poste supérieur. Autrement dit, il a annihilé en nous l’ambition d’exceller dans le travail pour une promotion».
O. El Bachir el watan


Mostaganem : Les corps communs de l’Education organisent un sit-in régional


Les travailleurs affiliés au syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale (Snccopen) ont organisé, hier dans la matinée, un sit-in devant le siège de la wilaya de Mostaganem

Quelque 350 protestataires des 9 wilayas de l’Ouest du pays ont pris part à cette manifestation pacifique, a-t-on constaté sur les lieux. Selon un communiqué qui nous été remis par M. Senoussi Smain, président de wilaya de ce syndicat, «les revendications son relatives au retrait des articles 19 et 22 du code général de la Fonction publique relatifs à l’emploi par contrat». Mais encore, ils exigent la réintégration de «manière effective» des laborantins dans le corps éducatif pour qu’ils puissent bénéficier de toutes les primes ; à savoir celles de la documentation et du rendement qui doit être de 40% au lieu de 30%, et ce, avec un effet rétroactif depuis 2008, la promotion automatique du secrétaire et de l’agent d’administration toutes les 10 années et la définition des tâches. A noter que le rassemblement de l’Ouest a eu lieu en présence du président du bureau national, M. Sid Ali.
H. L. el watan


Régions : Énième rassemblement devant le siège de la direction de l’éducation de Béjaïa

Le Snapap exige la réintégration des 159 ouvriers professionnels contractuels licenciés


La fédération du secteur de l’éducation du Syndicat national des personnels des administrations publiques est revenue hier à la charge à travers un énième rassemblement de protestation devant le siège de la Direction de l’éducation pour dénoncer le licenciement des 159 ouvriers professionnels contractuels dont le contrat est arrivé à terme.
Les protestataires qui ont reçu le soutien du bureau de la ligue de défense des droits de l’homme de Béjaïa et du MDS ne comptent pas baisser les bras jusqu’à la satisfaction de leur revendication à savoir la réintégration dans leur poste de travail comme c’est le cas à travers plusieurs wilayas à l’image notamment de Boumerdès, Bordj-Bou-Arréridj, a signalé Nabil Ferguenis, président de ladite fédération affiliée au Snapap.
Les syndicalistes du Snapap ont ouvertement menacé de durcir leur action pour faire cesser, ce qu’ils ont qualifié de «hogra» à l’encontre de dizaines d’ouvriers professionnels contractuels «mis en chômage».
Dans une déclaration à la presse, le syndicaliste du Snapap, Nabil Ferguenis, a déploré «la volte-face» du premier responsable du secteur de l’éducation à Béjaïa qui a décidé de mettre fin aux contrats alors qu’il avait promis, auparavant, d’intégrer ces contractuels, dont la relation de travail avec l’éducation devait se faire il y a une année de cela, sous forme de relation indéterminée mais les services de la Fonction publique avaient fait annuler la procédure pour qu’elle soit remplacée par des contrats à durée déterminée, a-t-il expliqué.
A. K. le soir d’Algérie


Ils ont tenu un sit-in
Les patriotes de Biskra crient à l’injustice


Une cinquantaine d’anciens éléments actifs des Groupes de légitime défense (GLD), communément appelés les Patriotes, venus de toutes les communes de Biskra,
qui ont pris «les armes pour surveiller les villages et les villes du temps des années noires du terrorisme à outrance, débusquer les terroristes et collaborer avec l’ANP pour que l’Algérie républicaine reste debout», selon eux, se sont rassemblés, hier matin, sur la place de la Liberté de Biskra.
Ils ont interpellé les autorités locales sur leur situation socioéconomiques «des plus déplorables» et sur leur refus des mesures décidées pour eux par les pouvoirs publics après des mois de forcing pour arracher leurs droits d’anciens combattants. «Sans aucune forme de concertation ou de négociations, l’état algérien nous a accordé une pension mensuelle de 15 000 DA pour ceux qui ont de 5 à 20 ans de service.
D’abord, celui qui a baroudé dans les maquis durant seulement 3 ou 4 ans est exclu de ce dispositif. Puis, n’est-il pas injuste de rétribuer à la même hauteur celui qui à 5 ans de service et celui qui en a 20. Enfin, cette maigre pension n’inclus pas les allocations familiales et ne permet pas une couverture sanitaire décente.», a expliqué l’un d’entre eux venu d’Ain Zaàtout.
Un autre, venu de la commune de Doucen, relève le deux poids deux mesures des autorités compétente quant au traitement du dossier des Patriotes du fait que les rappelés dans les rangs de l’ANP et les gardes communaux ont été traités avec plus d’égards car «ceux-ci ont des pensions de 25 000 DA par mois en plus d’autres mesures leurs facilitant l’accès à un logement et à une prise en charge médicale tandis que nous, nous sommes sous-évalués malgré notre participation historique pour vaincre le terrorisme en Algérie.», argumentera-t-il.
De M’chouneche, un autre de ces sexagénaires et septuagénaires rappelle que le Président de la République, lui-même, avait promis que les GLD seraient traités comme les anciens Moudjahidine de la glorieuse guerre de libération nationale. Il semble qu’il n’en soit pas encore le cas. Et c’est ce qui explique que ces anciens GLD se sentent victimes d’une injustice d’état. Dans un communiqué transmis à la presse, ils relatent leurs situations et demandent plus de considération et une augmentation de leurs pensions de «Patriotes ayant défendu le pays envers et contre tous», concluent-ils.

Hafedh Moussaoui el watan


Constantine – Conflit entre des membres de la CE et le SG de wilaya UGTA:
Rahma conforté dans ses missions par Sidi Saïd

par A. Z. le quotidien d’Oran

Le SG de l’Union de wilaya UGTA de Constantine, Boudjemaa Rahma, a été conforté dans ses missions par Sidi Saïd. Dans une lettre qui lui a été adressée, ces derniers jours, le SG de l’UGTA, Sidi Saïd, n’a pas manqué de réitérer « au nom du secrétariat national et en son nom personnel », « les remerciements » au SG de l’Union de wilaya de Constantine, le « sollicitant d’être le porte-parole de l’UGTA auprès de tous les cadres syndicalistes ainsi qu’auprès des travailleuses et des travailleurs de la wilaya » pour les féliciter pour leur participation à la réussite du meeting des syndicalistes tenu au niveau de la wilaya de Constantine. Une réponse tranchante aux détracteurs de Boudjemaa Rahma, tous membres de la Commission exécutive (CE), et qui ont signé au mois de février dernier une motion de retrait de confiance au SG de l’Union de wilaya, accusé pour la circonstance de toutes les tares par ses opposants, dont la prise de décision unilatérale sans faire appel à l’avis de la CE et autres critiques acerbes. La centrale avait promis dans le temps d’ouvrir ce dossier après la célébration des festivités du 24 Février et, effectivement, cela s’est traduit par l’envoi d’une commission à Constantine qui a élaboré ses conclusions en les remettant à Sidi Saïd. Tout le monde attendait la suite des évènements, ce que réservait Sidi Saïd à ce rapport établi par une commission envoyée sur les lieux pour faire la part des choses dans ce conflit. Maintenant, les opposants du SG de l’UW UGTA sont fixés sur le soutien fort et indéfectible apporté par Sidi Saïd à Boudjemaa Rahma dans le conflit qui l’oppose à des membres de la CE.


Juin 2016 :
la 18ème tripartite sur fond de roulette russe !

par Cherif Ali in le quotidien d’Oran


Le pays a moins besoin de devises que de règles claires, publiques et transparentes dans le fonctionnement quotidien de l’économie ! (Abed Charef).

Ces jours-ci, du côté du gouvernement, on ne parle que de relance économique, mais le discours reste, pourtant, inaudible à en juger par la grogne des travailleurs qui est à son paroxysme face à la spirale de l’envolée des prix qui n’a pas de limites, a fortiori à l’approche du mois sacré du ramadhan.

C’est sur ce fond, clair obscur, que s’est faite l’annonce de la tenue d’une tripartite, la 18ème du nom. Elle pourrait avoir lieu le 5 juin prochain selon le secrétaire général de l’UGTA qui a repris à son compte l’information donnée auparavant par le Premier ministre.

En réalité, depuis 1991, date de la première tripartite qui s’est déroulée dans des conditions économiques et politiques particulières, des réunions, aussi stériles qu’interminables, qualifiées de marathoniennes pour donner l’idée de négociations ardues ont meublé ce type de rencontres triangulaires, mais, les décisions étaient prises d’avance, en règle générale, ou sous la pression, du Fond Monétaire International (FMI), pour ce qui a été de la tripartite de 1991.

Mais, comme à chaque « triangulaire », Sidi Saïd, le patron de l’UGTA, s’approprie le premier rôle pour éblouir des travailleurs exsangues, mais néanmoins, sensibles au moindre dinar d’augmentation agité sous leur nez. Même si le Salaire National Minimum garanti (SNMG) a triplé depuis 12 ans, passant de 6000 dinars à 18000 dinars, il est loin de confier aux travailleurs un pouvoir d’achat conséquent, en rapport avec l’inflation à deux chiffres (8,9% en 2012) que connait le pays aujourd’hui.

Des tripartites passées, il faut cependant rappeler que la seule fois où les choses ont été prises en compte, sérieusement, c’est le 28 mai 2011 où fut organisée une session spéciale consacrée « à la recherche des voix et moyens pour soutenir le développement de l’entreprise économique et améliorer le climat des affaires ».

Discours redondant, sinon comment expliquer que depuis des décennies que l’on parle d’entreprise et de favoriser la production nationale et de la diversifier afin de sortir du statut de pays exportateur de gaz et de pétrole et d’importation de Khordawates, les choses sont restées en l’état ! Ce qui a fait dire à un chroniqueur, Mustapha Hammouche, pour ne pas le nommer « on fête l’industrialisation du pays au sortir de la tripartite passée ; vous ne la voyez pas, mais nous y sommes déjà ! ». C’est là, l’un des effets pervers et démagogique du discours politique de nos responsables au pouvoir !

• Pourquoi n’arrive-t-on pas à mettre en place des politiques économiques viables ?

• Faut-il, pour autant, revenir au bon ministère de la planification, pour mettre de l’ordre dans ce «désordre» ?

On a le sentiment que l’Etat, les pouvoirs publics manifestent un manque d’intérêt à l’égard des différents outils « d’aide à la prise de décision », à l’exemple de la prospective, de la planification et de l’information économique. Pour l’heure, le ministère délégué au Trésor et à la Prospective confié à Hadji Baba Ammi n’a pas encore dévoilé les axes sur lesquels il travaille ! Il faudrait, peut-être, attendre le « nouveau plan économique » du gouvernement pour y voir plus clair.

En attendant, force est de constater que les investisseurs algériens ne trouvent aucun intérêt, ou si peu, pour aller vers la production nationale, vers la création de la richesse et de l’emploi ; il ne faut pas s’étonner, encore moins s’attendre à ce que les investisseurs étrangers, qu’il y ait la règle du 51/49% ou pas, fassent preuve de plus d’engagement !

Pendant ce temps-là, l’informel qui est le plus grand problème du pays après la dépendance aux hydrocarbures, prospère ! Les barons de l’import-import aussi !

Les entreprises publiques sont menacées de disparition, et les conflits s’intensifient même s’ils sont toujours perçus négativement alors qu’ils portent sur des revendications socioprofessionnelles, avérées. L’UGTA se contente d’observer les grèves pendant que les syndicats, autonomes agissent et gagnent en crédibilité, même si, faut-il l’admettre, l’action de certains d’entre eux n’est pas dénuée d’arrière-pensée politicienne.

La 18ème tripartite, intervient, faut-il le dire, dans une conjoncture difficile, nonobstant le slogan de « la solidarité » qu’on lui a imputé. Solidarité pour qui ? Et avec qui ?

Celle des travailleurs et des chefs d’entreprises qui sont invités à apporter leur appui à la « nouvelle politique d’austérité » prônée par le gouvernement !

L’information a été confirmée par le ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, qui l’a affirmé sans ambages : « la tripartite à venir ne sera plus cet espace dédié à la satisfaction des revendications syndicales ; il n’y aura pas d’augmentation des salaires et le SNMG ne sera pas révisé ! ».

En clair, la période des vaches maigres est arrivée et c’est aux travailleurs et aux citoyens de trinquer ! Et comme pour ajouter une touche au climat anxiogène ambiant, le représentant du FMI pour la région Mena et Asie Centrale, Jean François Dauphin, s’est invité dans le débat pour dire, tout d’abord, « qu’il ne s’attend pas à une amélioration rapide des marchés pétroliers », et pour préconiser ensuite, « un ajustement soutenu et des réformes de grande ampleur pour notre pays. Dans tous les secteurs ! ».

En vérité, notent les observateurs, les recommandations de l’envoyé du « fonds » n’étonnent guère, surtout pas le gouvernement qui, pour l’instant, hésite à aller vers des mesures impopulaires. Paix sociale oblige !

A moins de vouloir jouer à la «loterie russe» !

Rappelons que la roulette russe est un jeu de hasard, potentiellement mortel, consistant à mettre une cartouche dans le barillet d’un révolver, à tourner celui-ci de manière aléatoire, puis le pointer sur sa tempe avant d’actionner la détente. Si la chambre placée dans l’axe du canon contient une cartouche, elle est alors percutée et le joueur perd (il mourra, ou sera grièvement blessé) ; dans le cas contraire, la partie continue et un joueur ne peut gagner que par forfait (volontairement déclaré ou par la force des choses).

Par extension, cette expression désigne une décision importante, voire vitale, prise avec beaucoup de risques, comme celle, dit-on, que s’apprêterait à prendre le gouvernement en matière « de ponctionnement des salaires des fonctionnaires », ou pour entériner des réformes repoussées jusque là pour des considérations sociales et politiques ; le gouvernement devra, dans un premier temps, obtenir l’accord de l’UGTA et des autres syndicats pour les convaincre, par exemple, de passer à une autre étape dans la réforme du monde du travail et du système de protection sociale. Et au patron de la centrale syndicale de convaincre, ensuite, les Algériens de renoncer aux subventions de toutes sortes et aux transferts sociaux qui vont être revus et ciblés !

Il sera aussi question de retraite dont l’âge de départ sera, semble-t-il, repoussé à 63 ans compte-tenu du déficit de l’ensemble des caisses.

La 18ème tripartite ne s’annonce pas sans risque et la pilule risque de ne pas passer « dans un pays pauvre se croyant riche », comme l’avait fait remarquer l’ancien ministre des Finances Abdelatif Benachenhou qui, dans un récent entretien, a fait part de son opinion au sujet des risques qui pèsent aujourd’hui sur l’économie nationale.

Malgré des investissements colossaux entrepris depuis une quinzaine d’années, la moyenne de la croissance globale a oscillé entre 3 et 3,5%, sous réserve de l’exactitude des statistiques délivrées par l’Office National des Statistiques. L’ex-ministre explique cet état de fait par la prédominance de l’investissement public, autrement dit, de la dépense financée par le budget de l’Etat qui, n’a profité qu’aux entreprises étrangères. Il considère, par ailleurs, qu’on enregistre un déficit global du trésor public depuis plusieurs années couvert par les décaissements du FFR et les ressources des collectivités locales.

C’est une situation loin d’être normale pense Abdelatif Benachenhou qui lance l’alerte : si rien n’est fait pour y remédier, l’année 2030 sera porteuse de grandes difficultés pour le pays, a-t-il conclu dans son entretien.

Est-ce à dire que rien n’est perdu pour l’instant et que, somme toute, c’est encore jouable ?

A croire le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, « l’Algérie maitrise, toujours, les grands équilibres macroéconomiques internes, en dépit de la baisse du prix du baril de pétrole qui oscille entre 30 et 35 dollars ».

Pourquoi dans ce cas-là s’adresse-t-on aux travailleurs pour renflouer les caisses de l’Etat alors que des niches fiscales sont toutes désignées pour contribuer au redressement financier recherché.

Le patron du Forum des Chefs d’Entreprises, Ali Haddad s’est engagé, pour sa part, à contribuer au redressement économique du pays. Faut-il lui en donner acte alors que le secteur privé qu’il représente, ne fait que profiter des largesses du gouvernement, en matière de foncier et de baisse de la pression fiscale ?

Il est vrai que le FCE déplore le retard pris dans la concrétisation sur le terrain de la réforme du système financier et bancaire et l’absence de prospectives pour les secteurs maritimes et portuaires l’investissement productif en Algérie, ne représente que 2% du PIB hors hydrocarbures et hors dépenses publiques. De plus, comment va-t-on aborder cette question de relance de l’investissement alors que perdurent, encore, le blocage de l’information économique, le recours obligatoire au Credoc et l’absence d’efficacité des chambres de commerce, qui sont autant d’obstacles empêchant la relance de l’investissement ?

A l’évidence, on continuera, dans notre pays, à se rejeter la balle longtemps : ce n’est pas moi c’est l’autre, ou l’éternelle chicanerie du rôle de l’Etat régulateur, de la responsabilité des producteurs, de la non maîtrise des prix des matières premières qu’on ne produit pas, de l’anarchie de la consommation, de la faiblesse de l’agriculture, de l’industrie, etc.

Côté gouvernement, c’est l’expectative même s’il en résulte en cette période cruciale la nécessité d’en revoir la composante, car la fin de la dérive populiste a sonné ! Il faut des ministres jouissant de profils plus adaptés à cette nouvelle conjoncture. Jusqu’ici, on a puisé dans le corps des walis habitués à gérer des gros budgets d’équipement et de fonctionnement. En vérité, des sommes colossales dégagées dans l’urgence lors des précampagnes électorales qui ont réduit ces mêmes walis à se comporter en « conducteurs de travaux », ni plus, ni moins. Et surtout à consommer les crédits, coûte que coûte ! Une fois nommés ministres pour certains d’entre eux, ils ont été rattrapés par le « syndrome de Peter » selon lequel arrivé à un certain niveau de promotion, la compétence initiale finira par devenir un élément de blocage !

Aujourd’hui, un ministre siégeant dans un gouvernement de « crise et de combat », gérant un pays et non plus réalisant un bon de commande, sera confronté :

1. à la limitation des ressources publiques, ce qui le poussera à rationnaliser ses programmes, et à les défendre, bec et ongles devant le président de la République et ses pairs du gouvernement pour en obtenir l’inscription et partant le financement

2. à la nécessité de réhabiliter et d’entretenir l’outil de production nationale, de favoriser l’émergence des PME/PMI et de veiller aussi à la bonne utilisation du foncier industriel pour créer la richesse.

3. à l’obligation d’encourager et d’associer les compétences nationales

Le redressement du pays n’est qu’à ce prix !






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