Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS N°25

ÉDUCATION
Un «organe de régulation» pour gérer les conflits



Légitimes mais pas toujours en mesure d’être satisfaites dans l’immédiat. C’est ainsi que la ministre de l’Education qualifie les revendications des syndicats du secteur. Prise en étau entre la nécessité de défendre les intérêts des fonctionnaires de l’éducation et la stabilité du secteur, elle affirme néanmoins que les ponctions sur les salaires des intendants sont «un minimum». La ministre réfléchit à la mise en place d’un «organe de régulation».

Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Face à la grève des intendants qui entre dans son troisième mois, le ministère de l’Education semble avoir épuisé toutes les possibilités pour mettre un terme au mouvement de protestation.
La ministre de l’Education, qui était hôte du forum d’El Moudjahid, estime que tout ce qui était du ressort de son département avait été fait. C’est le cas pour l’accès à des grades supérieurs, l’accréditation auprès du ministère des Finances, les indemnités liées à leur travail pendant les examens nationaux. Les intendants ont en suspens actuellement deux revendications. Elles sont relatives à la prime de l’expérience pédagogique.
Le ministère tente de convaincre le gouvernement que les intendants font bel et bien partie du corps éducatif. La ministre de l’Education a tenu hier à préciser que son département n’avait nullement déposé plainte contre les intendants mais avait demandé à la justice «un arbitrage» au tribunal administratif. Noria Benghebrit confirme le recours aux ponctions sur salaire qui est pour elle «un minimum».
Aux syndicats qui se disent déçus des rencontres avec les représentants du ministère de l’Education, la ministre répond que les négociations ne peuvent être imaginées comme une injonction sinon, dit-elle, cela s’apparente à du «chantage».
La ministre de l’Education est visiblement irritée par le nombre de mouvements de protestation qui secouent le secteur d’où, dit-elle, l’urgence de mettre ces tensions entre parenthèses et de se mettre autour d’une table et éviter que le secteur ne soit perturbé mais surtout pour mettre un terme à ce que Benghebrit qualifie de compétition entre les syndicats qui, dit-elle, rivalisent en matière de nombre de jours de grève.
La ministre de l’Education considère que la révision du statut particulier en 2012 avait engendré des dysfonctionnements. Probablement, dit-elle, parce que cela a été fait dans l’urgence. La ministre réfléchit à la mise en place d’un organe de régulation qui aura pour mission de trouver le juste milieu entre l’intérêt de l’élève et celui des fonctionnaires grâce à un arbitrage. L’idée, reconnaît-elle, n’est pas totalement maturée. La ministre réclame du temps afin que l’école retrouve un peu de sérénité. Pour préserver l’intérêt des élèves, le secteur pense à la mise en place d’un organe de régulation qui aura pour rôle de fédérer les énergies dans un secteur qui a connu un renouvellement en profondeur des effectifs. Plus de 70% des enseignants ont moins de 45 ans.
Interpellée au sujet de la violence dans les établissements scolaires, la ministre de l’Education a affirmé que son département avait demandé au ministère de l’Intérieur d’effectuer des rondes particulières dans certains établissements. Elle a tenu à rappeler que les châtiments corporels étaient strictement interdits et que les enseignants qui violentaient leurs élèves étaient traduits devant le conseil de discipline et qu’en cas de plainte devant la justice, le ministère de l’Education se constituerait partie civile.

Vers la révision des cahiers des charges des écoles privées
Aux gestionnaires des écoles privées, qui avaient demandé une révision des cahiers des charges, la ministre de l’Education répond par l’affirmative. Elle dit partager le souci de ces gestionnaires car, estime la ministre de l’Education, l’investissement dans l’éducation est différent de celui des autres secteurs. Les gestionnaires de ces écoles seront d’ailleurs conviés à une séance de travail.

Retraites anticipées
La prévalence des retraites anticipées est de plus en plus importante dans le secteur de l’éducation. Des départs prématurés qui ont poussé la ministre de l’Education à penser à y «mettre de l’ordre». Les enseignants qui désirent partir en retraite anticipée devront à l’avenir formuler leur demande au moins une année avant l’échéance pour permettre aux directions de l’éducation d’anticiper et de trouver des remplaçants.
N. I.


Le Cnapest décide d’une grève les 8 et 9 décembre


Faute d’obtenir la satisfaction de toutes leurs revendications , les enseignants
du secondaire recourent à la grève.
Les enseignants des lycée emboitent le pas aux intendants l Ils décident de maintenir la pression en organisant une action de protestation.

Décidément, les remous dans le secteur de l’éducation nationale n’en finissent pas !Après les intendants affiliés à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), qui en sont à leur troisième mois de grève, c’est au tour des enseignants des lycées qui agitent, eux aussi, une menace de battre le pavé.Malgré la main tendue aux partenaires sociaux par la première responsable du secteur, qui n’a de cesse, depuis son arrivée, de privilégier la voie du dialogue, les syndicalistes ne le voient pas sous cet angle.
Non satisfait de ses pourparlers avec la tutelle, le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), réuni samedi dernier, a, après évaluation de ces résultats, décidé de maintenir la pression en optant pour une action de protestation.
«Le conseil national, seule instance habilitée de notre organisation, a décidé d’une grève d’avertissement de deux jours, les 8 et 9 décembre», nous a indiqué hier Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapest. Selon notre interlocuteur, «le consbil national a constaté que les résultats sont en dessous des attentes des enseignants».
Mieux, aux yeux de Nouar Larbi, «il a été constaté un recul par rapport au PV signé en février 2014 avec la Fonction publique». Contacté hier par téléphone, Nouar Larbi précise, par ailleurs, que «ce qui a pesé sur la décision d’une grève, ce sont aussi les rapports émanant des wilayas, car il y a un déphasage entre le projet prôné par Madame la ministre qui a trois leviers : la refonte pédagogique, la formation et la bonne gouvernance». Ce qui fait dire à notre interlocuteur : «Les agissements des bureaucrates, aux niveaux national et local, sont inacceptables et vont porter atteinte aux acquis des enseignants.» Le Cnapest-élargi rappelle ses revendications pour lesquelles la solution semble s’éterniser, si on se fie aux propos de Nouar Larbi.
Il s’agit ainsi de la requalification des enseignants dits en voie d’extinction et des concours de promotion, qui n’ont pas été organisés depuis 2008. Ce syndicat reproche au ministère de ne pas ouvrir de postes de promotion et de refuser aux enseignants, de façon provisoire jusqu’à 2017, de bénéficier des promotions. Le conseil national du Cnapest a, par ailleurs, affiché son soutien aux intendants et «dénonce le recours du ministère aux tribunaux».
«Les problèmes sociaux ne seront jamais réglés par les tribunaux», estime Nouar Larbi. Il reste que cette nouvelle grève du Cnapest va certainement provoquer des réactions des associations de parents d’élèves qui n’ont de cesse de dénoncer la prise en otage des élèves, surtout les futurs candidats au baccalauréat.

Rabah Beldjenna

Ils observent une grève depuis ce dimanche matin
Des enseignants dénoncent l’insécurité


Les enseignants du lycée « Ibn khaldoun » à Miramar -Rais Hamidou (Alger) observent, depuis ce dimanche matin, une grève pour dénoncer l’insécurité dans leur établissement. Elle fait suite à ce qui s’est passé jeudi passé. Ce jour là, deux jeunes, armés d’armes blanches, ont pénétré l’enceinte du lycée pour agresser un élève. Finalement, l’agression dans les écoles n’est pas une particularité américaine, car ce n’est pas la première que l’insécurité est signalée dans les lycées algériens. Il y a un peu plus d’un mois, comme rapporté par plusieurs journaux, un jeune élève de 17 ans, de l’annexe du lycée de Said Hamdine, à Alger, a été poignardé par son camarade aux sanitaires de l’établissement.



Les enseignants du lycée « Ibn khaldoun » à Miramar -Rais Hamidou (Alger) observent, depuis ce dimanche matin, une grève pour dénoncer l’insécurité dans leur établissement. Elle fait suite à ce qui s’est passé jeudi passé. Ce jour là, deux jeunes, armés d’armes blanches, ont pénétré l’enceinte du lycée pour agresser un élève. Finalement, l’agression dans les écoles n’est pas une particularité américaine, car ce n’est pas la première que l’insécurité est signalée dans les lycées algériens. Il y a un peu plus d’un mois, comme rapporté par plusieurs journaux, un jeune élève de 17 ans, de l’annexe du lycée de Said Hamdine, à Alger, a été poignardé par son camarade aux sanitaires de l’établissement.
Imène Amokrane liberté

Attribution de logements : les enseignants du supérieur dénoncent



Le CNES dénonce les abus concernant l’octroi de logements. Ouahab/New Press
Le bureau national du Conseil national de l’enseignement supérieur (CNES) fait état de sa préoccupation face aux dépassements constatés au sein de plusieurs universités du pays concernant l’attribution des logements aux enseignants. Il met en relief plus généralement la détérioration des relations sociales entre le corps enseignant et ses partenaires au sein de l’université. Le bureau national du CNES, réuni les 21 et 22 novembre, proteste contre «le silence inquiétant de la tutelle malgré les rapports présentés lors des réunions tenues avec le ministre face aux flagrants et graves abus commis par certains responsables concernant notamment l’octroi de logements». Le bureau national du CNES dénonce plus particulièrement «la décision du recteur de l’université de Béjaïa qui, en dépit des instructions ministérielles claires sur la répartition des logements, a eu recours à des procès détournés et illégaux pour attribuer les logements». Le CNES souligne que «la même situation est observée dans d’autres universités telles que Batna, Sétif, El-Oued et Ouargla…» sans que le ministère ait pris la moindre mesure pour régler le problème. «Ces recteurs en viennent à envenimer la situation dans les établissements universitaires», estime encore le CNES dans un communiqué parvenu à la rédaction. «Nous ne pouvons rester silencieux face à ces abus», déclarent les professeurs membres du CNES, qui dénonce la persistance de la politique de la «hogra» et les «passe-droits». Devant «toutes ces manœuvres qui risquent de déstabiliser l’université», le CNES estime qu’il y a urgence à mettre en œuvre ce qui a été «convenu dans les rencontres précédentes» avec la tutelle et concrétiser «une modification du mode de gestion des universités» et exige que soient «sanctionnés tous les gestionnaires qui n’appliquent pas les instructions du ministère». Le CNES revendique, par ailleurs, l’application de la loi contre tous ceux qui «provoquent les professeurs-chercheurs et mettent en péril l’avenir des étudiants et de l’université pour satisfaire des visées politiciennes».
Meriem S. Algérie patriotique

Le porte-parole du Comité de sauvegarde de l’UGTA, Ahmed Badaoui, à “Liberté”

“Nous comptons empêcher la tenue d’un congrès préfabriqué”

Ahmed Badaoui est le porte-parole du Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l’UGTA (CNRS), un comité rassemblant des syndicalistes frondeurs de l’UGTA, qui a vu le jour en avril dernier. Dans l’interview qui suit, l’ancien secrétaire général du syndicat des douanes, connu pour ses prises de position contre la direction actuelle de l’UGTA, revient sur l’organisation prochaine d’un rassemblement de protestation national devant la Maison du peuple Abdelhak-Benhamouda, mais également sur les dysfonctionnements et altérations au niveau de la Centrale syndicale.

Liberté : Vous avez annoncé, en octobre dernier, l’organisation d’un vaste rassemblement des travailleurs devant la Centrale syndicale. Où en êtes-vous dans les préparatifs ? Avez-vous arrêté une date ?

Ahmed Badaoui : Concernant le rassemblement ou le sit-in devant la Centrale syndicale, nous ne sommes pas les seuls sur le terrain de cette initiative. D’autres forces syndicales et d’autres segments de l’organisation agissent dans ce sens et à cet égard, nous sommes dans l’obligation de coordonner nos efforts pour la cause et la réussite de cette action. Mais, je peux vous certifier qu’en ce qui concerne les démarches du Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l’UGTA, nous avons l’adhésion de plusieurs syndicats répartis dans 25 wilayas qui ont donné leur accord pour être présents, le moment voulu. Je citerai, à titre d’exemple, les wilayas d’Alger, Mostaganem, Constantine, Batna, Tiaret, Jijel, Saïda, Tizi Ouzou, Béjaïa, Djelfa, Annaba, Ouargla, Oran, etc. Pour ce qui est de la date du rassemblement, nous sommes en relation étroite avec les représentants de l’autre espace, constitué majoritairement de plus de 70 membres de la CEN (Commission exécutive nationale de l’UGTA, ndlr) et nous sommes en voie de finaliser un accord pour une date commune.
Mais soyez-en certaine, cette action ne saurait tarder, elle est inscrite dans l’agenda du comité comme un moment et un évènement phare. J’aimerais rappeler qu’au début de la création du CNRS de l’UGTA, il fallait, dans un premier temps, s’atteler à expliquer les raisons et les motivations ayant amené à la création de ce comité, le faire connaître en le médiatisant au maximum pour que le message arrive aux confins de l’Algérie et surtout au monde du travail, en brisant le mur de la peur et de la terreur. Dans une deuxième étape, il fallait structurer horizontalement ce comité, consolider sa base et rendre pérenne son existence par l’agrégation des syndicats actifs à la base. Ce n’est que par la suite que nous avons pensé à agir, en fixant des objectifs d’action sur le terrain. Pour cela, nous avons entrepris de lancer une pétition sur le Net pour exiger le départ de la direction actuelle de l’UGTA que nous considérions et que nous considérons toujours comme illégale et illégitime. Cette action n’a pas eu tout le succès que nous espérions et la raison en est toute simple : nous avons constaté à nos dépens que l’écrasante majorité des travailleurs et des syndicalistes auxquels s’adressait notre message ne communiquaient pas via les réseaux sociaux et n’avaient pas la culture de l’outil Internet. Comment voulez-vous qu’ils soient abonnés à Internet, alors que dans leur vie de tous les jours, ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts ? De plus, les conditions sociales dans lesquelles ils végètent ne leur permettent pas de greffer à leurs besoins les frais supplémentaires pour l’abonnement à Internet. Avec l’utilisation du support papier et le contact direct avec les concernés, nous avons réussi à collecter plus de 17 643 signatures. De ce fait, nous avons compris que le retour à la base de l’organisation des travailleurs, le contact direct et le travail de corps à corps est devenu nécessaire, obligatoire et prend tout son sens.

Quels objectifs avez-vous fixé à ce rassemblement ? La réappropriation de l’UGTA par la base ou l’objectif de peser sur le prochain congrès de l’organisation ?

Les deux sont liés étroitement. Se réapproprier l’UGTA à la base est une tâche centrale. C’est par cette action qu’on compte empêcher la tenue de ce congrès préfabriqué, anti-statutaire et non réglementaire. La réappropriation de l’organisation par les travailleurs reste l’enjeu primordial, qui déterminera le retour à la légalité, à la légitimité et à la crédibilité, et donnera du sens et du contenu à un congrès authentique, réellement démocratique et conforme à la volonté et aux aspirations des travailleurs, à leurs intérêts et aux intérêts du pays.
Comment voulez-vous que le CNRS travaille dans la perspective de ce congrès, organisé par Hmarnia – qui, il n’y a pas si longtemps, était exclu de l’UGTA et réhabilité par l’actuel secrétaire général – au moment où nous le dénonçons et nous dénonçons les conditions dans lesquelles il se prépare ? Comment voulez-vous que la tenue du 12e congrès puisse être, pour notre comité, un moment phare, quand le secrétaire national chargé de l’organique, avec la bénédiction de l’actuel SG, a déjà décidé qui sera le futur secrétaire général de l’UGTA et mieux encore, de quoi sera composé le futur secrétariat national ? Comment voulez-vous que ce moment constitue pour nous une référence, quand les statuts sont impunément violés par une poignée de brigands et de mercenaires, qui refusent de transmettre à la base, avant la tenue du congrès, le rapport moral et financier pour discussion, débat et approbation, tel que prévu par les statuts ? Le secrétaire national chargé de l’organique croit à tort qu’il peut organiser impunément et à sa guise un congrès de dupes et un congrès de “moutons de Panurge”, il se trompe gravement.

Avec le slogan “Dégagez tous et rendez l’UGTA aux travailleurs”, ne craignez-vous pas que votre initiative soit interprétée comme un règlement de comptes personnels ?

C’est ainsi que toutes les tentatives d’opposition, structurées ou non, qu’elles soient syndicales ou politiques, sont perçues par ceux qui veulent se maintenir aux commandes. Ils les donnent ainsi à percevoir comme l’expression d’ambition personnelle. “C’est un coup de poignard dans le dos”, s’était exclamé Sidi-Saïd, par l’intermédiaire de son secrétaire national chargé de la communication, oubliant lui-même la multitude de poignards qu’il a donnés dans le dos de la classe ouvrière. Il s’agit là d’un élément de langage, construit par les officines du statu quo, pour décrédibiliser et dévaloriser toutes les tentatives d’opposition ou de résistance dans la société. “Dégagez tous et rendez l’UGTA aux travailleurs” reste, pour nous, un leitmotiv et un enjeu capital lié à la raison de la création de ce comité. Nous les tenons tous et sans exception, responsables de la situation de décadence et de délitement à laquelle est parvenue l’organisation de Aïssat Idir, Abdelhak Benhamouda, Lakhdar Kaïdi et Boualem Bourouiba. Nous voudrions clamer haut et fort que le CNRS n’a aucun compte à régler avec qui que ce soit et ceux qui le prétendent font preuve de malhonnêteté et veulent noyer le poisson. À cet effet, nous invitons les membres de la direction actuelle à un débat public télévisé sur le thème “Où va l’UGTA…?”

Sur quelle base soutenez-vous que l’UGTA est aujourd’hui menacée dans son existence ?

Pour une raison et une conséquence. Il y en a plusieurs, bien entendu, mais parlons de l’essentiel. La raison est l’état de déliquescence et d’anomie dans lesquelles se trouve l’UGTA et dans lesquelles toutes les valeurs sombrent, même la plus élémentaire : l’adhésion à l’organisation syndicale. Elle est atteinte de plein fouet depuis l’assassinat d’Abdelhak Benhamouda par l’idéologie dominante de la rente, des intérêts personnels, de l’affairisme, du gain facile et de la “chkara”. Elle a perdu des pans et des secteurs entiers de travailleurs qui l’ont quittée, totalement démobilisés et des fois, au profit d’autres organisations syndicales dites autonomes ou un peu plus autonomes. Elle a abandonné le terrain des luttes sociales et de l’engagement au profit d’une politique “dialoguiste”, qui a prouvé toutes ses limites et ses dangers. Elle a bafoué ses propres statut et règlement intérieur, privilégiant la désignation aux postes de responsabilité, s’appuyant dans son fonctionnement beaucoup plus sur les structures horizontales, frappées d’obsolescence, et délaissant les structures verticales. L’inexistence d’organe de contrôle des biens mobiliers et immobiliers de l’organisation contribue gravement à la création de conditions objectives pour sa disparition. C’est ainsi que la vente des cartes et des timbres n’obéit à aucune rigueur et souvent le produit de ces ventes est détourné. Des sièges de l’organisation sont loués à des tiers et souvent à des privés pour un usage commercial, tel que café, pizzeria, vente de vêtements, etc., sans qu’on sache où va l’argent de la location. Des salles immenses censées abriter les assemblées générales et les activités syndicales sont louées pour les fêtes, sans que personne justifie de la destination donnée au produit de la location. Des appartements affectés par l’État, pour les besoins fonctionnels de l’UGTA, sont le plus souvent détournés de leur destination d’origine et cédés aux uns et aux autres. C’est dans cette logique que des congrès sont organisés, sans présentation de rapports moraux et financiers, qui, au regard de la loi, devraient être déclarés invalides. Aujourd’hui, pour affaiblir les luttes sociales et le mouvement syndical, les dirigeants actuels de l’UGTA cherchent à combler le vide sidéral qu’ils ont sciemment créé, par le partage de la rente et la distribution de privilèges souvent mal acquis. Voilà, sommairement, les raisons, parmi beaucoup d’autres, qui nous ont emmenés à affirmer que l’UGTA est menacée dans son existence.

Pourquoi le CNRS pense-t-il que son combat concerne tout le monde syndical, même les syndicats autonomes ?

Le monde du travail est au fondement du développement d’un pays. Tous les travailleurs, à quelque syndicat qu’ils appartiennent, sont créateurs de la richesse et de la modernité d’une nation. C’est la raison pour laquelle nous pensons que le mouvement de rénovation, de changement et de défense des libertés syndicales concerne tous les syndicats. Il s’agit d’opposer au système un front syndical conscient de sa place dans la construction du pays. C’est pourquoi, nous appelons aussi à la refondation de l’organisation en une grande confédération. Nous sommes convaincus que l’édification d’un État social, juste et équitable, pour lequel sont morts un million et demi de martyrs, passe nécessairement et obligatoirement par la construction d’une alternative syndicale et politique, suffisamment forte et organisée. Il appartient à tous les militants syndicaux, où qu’ils soient, de trouver les idées et les moyens pour répondre à la question : “Comment concilier la force de l’union des travailleurs dans une seule confédération et la richesse du pluralisme syndical ?”

HAFIDA AMEYAR

Le président du syndicat dénonce : Des gens veulent «casser» le Complexe d’El-Hadjar

par Abdelkrim Zerzouri Le Quotidien d’Oran


Avec un rendement de 30%, par rapport à sa capacité de production enregistrée, ces dernières années, un matériel vétuste, une rude concurrence internationale, et un avenir plutôt livré aux paramètres externes, le fleuron de l’Industrie algérienne n’échappe pas, pour autant, aux plans de déstabilisation, voire aux coups de boutoir qui veulent, définitivement, le mettre à genoux.

« Les gens qui veulent casser le complexe sidérurgique sont, plus que jamais, engagés dans leur basse besogne », nous a indiqué, hier, le secrétaire général du syndicat d’entreprise ‘Arcelor Mittal Algérie’, M. Ammouri. Ce dernier, joint par téléphone, nous a expliqué que des milieux qui avaient, par le passé, fait main-basse, sur la filière de l’acier, et qui contrôlaient tous les rouages, à l’intérieur du complexe sidérurgique, n’arrivent pas à avaler leur éjection, hors des centres de décisions ou d’influence, et déversent toute leur rancœur, contre les bonnes volontés qui veulent redresser la situation, en mettant en place une équipe de gestionnaires, compétents et intègres, afin de remettre, sur rail, la production d’acier et, surtout, prémunir l’usine d’El-Hadjar, contre les mauvaises influences externes. « Nous misons sur le facteur humain, la stabilité du front social, pour redémarrer l’outil de production », nous dira le SG du syndicat d’entreprise. Ce dernier rappellera que « malgré l’agitation des fauteurs de troubles, qui ne se fatiguent pas de lancer des attaques incessantes, pour faire vaciller l’équilibre sur le front social, le Complexe sidérurgique d’El Hadjar n’a, jamais, connu pareille stabilité ». Et c’est sur cette stabilité que comptent miser les responsables pour renouer avec le développement des activités, a laissé entendre notre interlocuteur. Ce dernier indiquera que le haut fourneau reprendra du service, dans deux jours, au maximum, tout est fin-prêt pour que le cœur du complexe se remette à battre. « Il n’est plus question que de process, ou d’ultimes réglages techniques, et le haut fourneau rendra du service, avec ses effets d’entraînement bénéfiques, sur toute la chaîne de production », soutiendra-t-il encore. Cela, en attendant, précise notre interlocuteur, la réfection et la modernisation totale de l’outil de production.

Le haut-fourneau, en état de « vétusté avancé », devait être révisé, depuis, au moins, trois ou quatre ans, d’où les problèmes de fonctionnement qu’il connaît, et qui ont provoqué, à la longue, une chute de 70 %, dans la production d’acier, qui avoisinait le million de tonnes par an et qui est tombée à 600.000 tonnes, puis chuter présentement de moitié, jusqu’au niveau des 300.000 tonnes d’acier ! Alors que la demande du marché national atteint les 4 millions de tonnes par an, pour le rond à béton et le fil à machine. Un déficit énorme, laissé aux soins de l’importation pour le combler.

De gros intérêts sont en jeu, et l’on ne peut admettre, facilement, que dans quelque temps, le temps que recommande l’injection de l’investissement public, à hauteur de 1,5 milliard de dollars, dans les caisses du complexe sidérurgique, le filon d'(or) acier sera tari.

Le directeur général du groupe de métallurgie, M. Ahmed Belabbès, a annoncé, récemment, à travers les ondes de la Chaîne3, que le programme de développement et de modernisation de 1,5 milliard de dollars, retenu pour El-Hadjar, prévoit de faire passer la capacité de production du complexe à 2,2 millions de tonnes. M. Belabbès a parlé, aussi, du projet de réhabilitation et d’extension des capacités du Complexe d’El Hadjar, d’ici 2017, indiquant qu’une fois opérationnel, celui-ci devrait commencer à produire 1 million de tonnes de « produits plats » et 1,2 million de tonnes de «produits ronds ». Non sans souligner que la capacité de l’usine devrait être renforcée, par la mise en service du Complexe sidérurgique de Bellara, dans la wilaya de Jijel, dont le lancement des machines, prévu en 2017, permettra de couler 4 millions de tonnes d’acier. M. Belabbès indiquera, encore, que le plan ambitieux, visant le développement de la sidérurgie ; en Algérie, est, intimement, lié à l’exploitation des sites miniers de l’Ouenza et de Boukhadra, en particulier.


Actualités : CAISSE DES ASSURANCES SOCIALES
Des députés alertent sur le risque de faillite


Le projet de loi modifiant et complétant la loi n° 83-11 du 2 juillet 1983 relative aux assurances sociales a été présenté, hier dimanche, à l’Assemblée populaire nationale (APN).

M. Kebci – Alger (Le Soir)

Un projet qui n’a, comme ses précédents, pas emballé grand monde parmi les députés, pas nombreux à avoir fourni l’effort d’être présents et ainsi participer aux «débats».
Et comme le veut la tradition, les parlementaires du parti majoritaire et ceux des partis du pouvoir ou ceux se réclamant comme tels, n’ont pas raté l’occasion de «prendre acte» dudit projet qui vise à actualiser les dispositions de l’article 84 de la loi relative aux assurances sociales, en vue de mentionner toutes les catégories d’assurés sociaux en fonction ou en formation à l’étranger, bénéficiaires des prestations de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas).
Entre autres agents diplomatiques et consulaires désignés à l’étranger, des membres du parlement élus ou désignés représentant et/ou appartenant à la communauté nationale à l’étranger durant leur mandat parlementaire et des agents des représentations algériennes, les personnels exerçant à l’étranger au titre de la coopération, de l’enseignement, de la formation et de l’encadrement pédagogique et cultuel, les étudiants, stagiaires et travailleurs salariés admis en formation à l’étranger. Une communauté «restreinte», estime Namane Laouer, du groupe parlementaire de l’Alliance de l’Algérie verte pour qui l’essentiel de cette loi, ce qui intéresse le petit peuple, a été éludé. Et de citer la problématique des prix de référence des médicaments et les prestations dans les établissements privés, mettant le doigt sur la transparence dans le bénéfice de soins à l’étranger. Comme Laouer, Rachid Khan du Parti des travailleurs, insiste sur le «risque de faillite» qu’encourt la Caisse nationale d’assurances sociales qui bénéficie de 1% des revenus pétroliers.
M. K.


Secteur des finances : La fédération des travailleurs menacent de débrayage


Les travailleurs du secteur des finances montent au créneau. Le bureau national de leur fédération nationale s’est réuni hier, samedi, à Alger, et a tranché en faveur d’un mouvement de protestation à partir de début 2015.

« Au moment où les travailleurs de différents secteurs s’élèvent pour réclamer leurs droits, le secteur des finances persiste dans la stagnationet la récession. Notre secteur est loin des aspirations du personnel qui n’as pas bénéficié aucunement d’améliorations quelconque », écrit la Fédération nationale des travailleurs des finances affiliée au Syndicat National Autonome des Personnels l’Administration Publique (SNAPAP) dans un communiqué rendu public l’issue de cette réunion.
Ces travailleurs qui souhaitent susciter l’intérêt des autorités dans les prochaines semaines réclament l’amélioration des conditions socio professionnelles des corps communs. Une amélioration qui sera réalisé à travers, détaillent ils, l’augmentation des salaires, l’intégration de tout les contractuels, la réactivation de la prime de retraite pour les retraitée et la réduction l’IRG (impôt sur revenu globale).
De plus, la fédération réclame que les autorités assurent un logement pour tous les travailleurs du secteur dans aucune exception.
Elle appelle également à l’ouverture d’une enquête au sujet de la gestion de la coopérative générale des travailleurs du secteur des finances.
Les travailleurs du secteur des finances ne sont pas à leur première manifestation. En février dernier, quelques 95% des travailleurs ont paralysé le secteur dans la wilaya de Tizi Ouzou à l’appel de la section syndicale des finances de la wilaya, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
Le conseil national sera convoqué, une nouvelle fois, avant fin janvier pour statuer sur les dispositions à prendre si, la situation n’évolue pas, d’ici là, lit-on plus loin.


Grève à l’Hôpital de cardiologie de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou)
Le personnel réclame le retour du directeur

Une année après son inauguration, l’hôpital connait son premier conflit.

Après une semaine de grève, le statu quo demeure. L’hôpital d’envergure régionale est dépourvu de moyens élémentaires.

Le personnel de l’établissement hospitalier spécialisé (EHS) en cardiologie et chirurgie cardiaque de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou), «Petit Omar» est en grève depuis mardi dernier. L’ensemble des corps professionnels (médecins, paramédicaux, pharmaciens, techniciens, agents de sécurité, d’entretien), prennent part de ce mouvement de protestation. La principale cause de ce débrayage a été la décision de la tutelle de relever le directeur de cet établissement de ses fonctions sans «le moindre motif», apprend-on sur place.
Les grévistes conditionnent la reprise du travail par «le retour sans conditions du directeur, M. Youcef Moumeni», a clamé un groupe de travailleurs rencontrés hier matin. La mesure de démettre le responsable de cette structure de santé est qualifiée par les travailleurs «d’incompréhensible et de bizarre». «Au moment où des formations nous sont refusées, y compris à l’EPSP de Draâ Ben Khedda, on ose entraver celles que M. Moumeni nous apportait quotidiennement. C’est injuste d’attenter au merveilleux travail qu’assurait ce responsable au profit des malades, rien que pour leur permettre une meilleure prise en charge qui viennent souvent des contrées très lointaines», ont déploré des jeunes exerçant dans cet EHS.
A signaler toutefois qu’un service minimum est assuré 24h/24h, avec notamment un chirurgien, un réanimateur, un cardiologue, des paramédicaux et autre personnel exerçant en «travail posté», a-t-on assuré. A rappeler que le personnel affiche toute sa colère devant les manques divers comme l’appareillage médical, une ambulance, mobilier qu’on n’arrive pas à acquérir pour une aussi importante structure de santé publique. La même situation conflictuelle est connue à l’hôpital psychiatrique de Oued Aissi après la supension du directeur. Nos tentatives de joindre le directeur de la Santé et de la Population ont été vaines.

Salah Yermeche

Tizi Ouzou : grève générale dans le secteur de la santé dès lundi


La grève général comme ultime recours. Sid-Ali/New Press
Les travailleurs de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment ceux des EPH (Etablissements publics hospitaliers) devraient observer à compter de lundi une grève générale de trois jours qui risque de paralyser tous les établissements du secteur dans la région, avec tous les risques que cela représente pour les malades. «Compte tenu des résultats de la réunion du 13 novembre et la non-tenue de la réunion prévue pour le 17 du même mois en raison de l’absence des représentants du ministère et de la FNTS, la Coordination de santé UGTA décide de reprendre la grève gelée en date du 11 novembre. En conséquence, la grève débutera à compter du 24 novembre 2014.» C’est en tout cas ce que nous pouvons lire dans le communiqué rendu public ce dimanche par la Coordination syndicale du secteur de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou. Après donc avoir pris l’initiative de geler le débrayage qui devait commencer le 11 novembre dernier, la Coordination syndicale revient à la charge au début de cette semaine pour menacer de paralyser le secteur au cas où ses revendications ne seraient pas prises en charge par les autorités. La Coordination syndicale de la santé s’élève, notamment, contre le comportement du directeur de la santé de la wilaya (DSP), accusé de fermer les portes du dialogue avec les travailleurs du secteur, alors que la situation devrait prêter à plus de concertation. Le mouvement de protestation déclenché il y a une quinzaine de jours avait vu des centaines de travailleurs du secteur battre le pavé pour dénoncer l’incompétence et l’abus d’autorité de certains responsables et les promesses non tenues de régler les problèmes qui se posent sur le terrain.
Amine Sadek
Mina Adel

ORAN:Les sections syndicales UGTA de la Santé chargent le contrôleur financier :
«Les dossiers des travailleurs sont bloqués par la bureaucratie»

par Sofiane M. Le Quotidien d’Oran


Le contrôleur financier auprès de la wilaya d’Oran a réussi à faire l’unanimité contre lui parmi les travailleurs de la Santé à Oran. Les sections syndicales UGTA menacent de paralyser les établissements sanitaires et de descendre dans la rue pour dénoncer « le blocage des dossiers des travailleurs de la Santé par les services du contrôleur financier ». Les sections syndicales avertissent que si la situation n’est pas débloquée dans les tout prochains jours, une grande marche va sillonner les rues de la ville et sera suivie d’un rassemblement des travailleurs devant le siège de la wilaya. Le contrôleur financier est accusé par les sections syndicales de bloquer les dossiers de promotion aux postes supérieurs, de glissement des catégories en voie d’extinction (infirmiers brevetés) et des ouvriers professionnels (OP) et de l’état matrice ou état nominatif du personnel qui contient les détails des salaires. L’état matrice, qui relève de la comptabilité publique, mentionne toutes les informations concernant son personnel, état nominatif et financier. Il s’agit en quelque sorte de l’estimation annuelle des salaires qui est accompagnée par un engagement pour débloquer les fonds par rapport au budget.

«Cette situation de blocage a assez duré. Nous avons patienté durant plusieurs mois dans l’espoir que les services du contrôleur financier règlent les dossiers des travailleurs, mais aujourd’hui nous constatons, à l’approche de la fin d’année, que rien ne sera fait pour assainir les dossiers en instance. Plusieurs dossiers, qui sont restés bloqués durant plusieurs mois, ont été finalement rejetés. Les agents de l’administration des établissements sanitaires sont contraints de faire des va-et-vient incessants entre les EPSP et la wilaya. « Ils ne sont même pas reçus par le contrôleur financier qui relègue cette tâche à ses subordonnés. Des centaines de travailleurs sont ainsi pris en otage par les services du contrôleur financier. Dans les autres wilayas de la région, à l’exception bien sûr d’Oran, tous les dossiers des travailleurs de la Santé ont été traités», dénonce M. Malfi, responsable de la coordination syndicale des travailleurs de la Santé. Les syndicalistes s’interrogent sur les raisons de ce blocage qu’ils assimilent à de la bureaucratie. Ils exigent désormais l’intervention du chef de l’exécutif de la wilaya pour débloquer la situation. Une lettre a été adressée à la wilaya par les sections syndicales UGTA pour exiger une prompte intervention du wali.
Grève nationale d’une journée des praticiens

Les hôpitaux paralysés à “75%”, selon le SNPSP

1. Le secteur de la santé ne veut pas se contenter des promesses.

Décidément, le bras de fer engagé, depuis déjà quelques années, entre les syndicats du secteur et le ministère de la Santé n’est pas près de connaître son épilogue. Après un “break” de quelques mois, hier, c’est le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) qui a repris le chemin de la grève pour reposer ses revendications datant de 2008. Selon le président du syndicat, le Dr Lyès Merabet, pas moins de “75%” des syndiqués ont répondu à l’appel du SNPSP à cette grève nationale d’une journée. Du coup, les hôpitaux ont été paralysés dans près de 40 wilayas où le syndicat est représenté.
Ce mouvement, rappelle le Dr Merabet, n’est que le prélude d’une série de grèves cycliques dont deux programmées pour, respectivement, les 1er et
2 décembre, ainsi que les 8, 9 et 10 du même mois.
Le président du SNPSP regrette qu’aucune suite n’ait été donnée aux revendications des praticiens soumises, depuis des années, à la tutelle et que la protestation reste l’unique recours de son syndicat. “Cela fait des années depuis que nous parlons des nos revendications, mais la tutelle tarde toujours à prendre les mesures concrètes pour remédier à la situation précaire qu’endurent les praticiens de la santé publique. Aujourd’hui, nous sommes encore au stade des promesses, jamais tenues par le ministère de la Santé”, a déploré le représentant des praticiens, soulignant qu’un préavis de grève a été déposé, 15 jours auparavant, auprès du ministère de la Santé. “Conformément à la loi du travail, nous avons déposé un préavis de grève depuis 15 jours durant lesquels, nous avons attendu vainement une réaction du ministère. Et cela fait un bon moment que nous avons sollicité le ministre pour la tenue d’une réunion de conciliation dont l’objectif est de trouver des solutions aux problèmes des praticiens et remédier définitivement à la situation précaire qu’ils endurent depuis plusieurs années. Mais, là encore, aucune réponse ne nous a été donnée”, regrette encore le Dr Merabet, révélant, au passage, que le secrétaire général du ministère s’est contenté de convier, à la veille de la grève (avant-hier, Ndlr), à “une rencontre amicale”. Est-il question pour le ministère de tenter de désarçonner la situation, à la veille de cette action de protestation ? “Indirectement oui”, répond M. Merabet qui a pris part à cette rencontre. Il a précisé que cette réunion a été plutôt consacrée au débat général et amical sur la situation du secteur.
Les praticiens de la santé publique, rappelle leur représentant syndical, se focalisent notamment sur trois points essentiels, à savoir la révision de leur statut particulier, leur classification et l’accès aux trois grades définis par le secteur (patriciens spécialiste de la santé publique, praticiens principaux et praticiens en chef), ainsi que l’alignement des anciens diplômes aux nouveaux.

Décidément, le bras de fer engagé, depuis déjà quelques années, entre les syndicats du secteur et le ministère de la Santé n’est pas près de connaître son épilogue. Après un “break” de quelques mois, hier, c’est le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) qui a repris le chemin de la grève pour reposer ses revendications datant de 2008. Selon le président du syndicat, le Dr Lyès Merabet, pas moins de “75%” des syndiqués ont répondu à l’appel du SNPSP à cette grève nationale d’une journée. Du coup, les hôpitaux ont été paralysés dans près de 40 wilayas où le syndicat est représenté.
Ce mouvement, rappelle le Dr Merabet, n’est que le prélude d’une série de grèves cycliques dont deux programmées pour, respectivement, les 1er et
2 décembre, ainsi que les 8, 9 et 10 du même mois.
Le président du SNPSP regrette qu’aucune suite n’ait été donnée aux revendications des praticiens soumises, depuis des années, à la tutelle et que la protestation reste l’unique recours de son syndicat. “Cela fait des années depuis que nous parlons des nos revendications, mais la tutelle tarde toujours à prendre les mesures concrètes pour remédier à la situation précaire qu’endurent les praticiens de la santé publique. Aujourd’hui, nous sommes encore au stade des promesses, jamais tenues par le ministère de la Santé”, a déploré le représentant des praticiens, soulignant qu’un préavis de grève a été déposé, 15 jours auparavant, auprès du ministère de la Santé. “Conformément à la loi du travail, nous avons déposé un préavis de grève depuis 15 jours durant lesquels, nous avons attendu vainement une réaction du ministère. Et cela fait un bon moment que nous avons sollicité le ministre pour la tenue d’une réunion de conciliation dont l’objectif est de trouver des solutions aux problèmes des praticiens et remédier définitivement à la situation précaire qu’ils endurent depuis plusieurs années. Mais, là encore, aucune réponse ne nous a été donnée”, regrette encore le Dr Merabet, révélant, au passage, que le secrétaire général du ministère s’est contenté de convier, à la veille de la grève (avant-hier, Ndlr), à “une rencontre amicale”. Est-il question pour le ministère de tenter de désarçonner la situation, à la veille de cette action de protestation ? “Indirectement oui”, répond M. Merabet qui a pris part à cette rencontre. Il a précisé que cette réunion a été plutôt consacrée au débat général et amical sur la situation du secteur.
Les praticiens de la santé publique, rappelle leur représentant syndical, se focalisent notamment sur trois points essentiels, à savoir la révision de leur statut particulier, leur classification et l’accès aux trois grades définis par le secteur (patriciens spécialiste de la santé publique, praticiens principaux et praticiens en chef), ainsi que l’alignement des anciens diplômes aux nouveaux.
Liberté F A


Des dizaines de gardes communaux du mouvement national des gardes communaux libres (MNGCL), ont tenté de se rassembler ce mercredi matin devant la grande poste à Alger.



Les services de sécurité, qui ont bouclé toute la zone, ont procédé à plusieurs interpellations, parfois violentes, a indiqué le coordinateur national du MNGCL, Aliouat Lahlou dans une conversation téléphonique à el watan.com.

Une cinquantaine de gardes communaux, venus de plusieurs wilayas, interpellés ont été acheminés vers les différents commissariats de police de la capitale, a souligné la même source qui a précisé que les services de sécurité ont mobilisé des centaines de policiers « pour réprimer cette action de protestation ».

« Mais nous résistons encore. Le pouvoir est fidèle à ses pratiques. Au lieu d’ouvrir ses portes de dialogue préfère la répression face à des éléments qui ont porté des armes hier pour combattre le terrorisme », dira t-il.

Le MNGL a appelé à ce rassemblement à Alger pour dénoncer encore une fois le dialogue préfabriqué avec des gens « non représentatifs » et de réclamer de réétudier du fond en comble le dossier le la garde communale.

Amar Fedjkhi El Watan


Régions : Sidi-Bel-Abbès
Les ex-GLD menacent de radicaliser leur action de protestation



Dans la journée de lundi dernier, alors que 167 ex-GLD actuellement exerçant au niveau de la société de prévention en sécurité de la localité de Sidi-Lahcen, observaient un sit-in devant ladite société, leurs représentants se sont adressés à la presse pour médiatiser leur action de protestation suite à la résiliation de leurs contrats de recrutement qu’ils disent à durée indéterminée, qui leur a été notifiée dernièrement par la direction régionale.
Ces travailleurs déclaraient avoir exercé comme GLD durant la décennie noire mais vu le retour à la stabilité du pays, ils ont été recrutés, vu leur expérience en 2005, par la société en question pour assurer la sécurité des ouvriers étrangers en charge des grandes œuvres de la Sonelgaz notamment dans le sud de la wilaya où des actes terroristes se manifestent régulièrement.
De plus, disent-ils, nous assurons aussi la sécurité de la base de vie de cette société. Ces travailleurs qui semblaient très remontés suite à la résiliation de leur contrat de travail déplorent la non-reconnaissance de leur dévouement alors que le pays vivait une véritable tragédie. Au lieu de nous remercier pour des années de travail comme GLD, voilà qu’on nous résilie les contrats après 9 années d’efforts consentis au niveau de la société.
Les manifestants déclarent avoir pris attache avec le wali et la commanderie de la sécurité militaire pour étudier leur situation et revoir cette décision de résiliation de contrat. Dans le cas d’un échec, ils déclarent décider d’autres actions plus radicales pour obtenir gain de cause.
A. M. Le Soir d’Algérie


Protection civile : le colonel Lahbiri défie les pompiers contestataires



Le colonel Mustapha Lahbiri, directeur général de la Protection civile. Sid-Ali/New Press
Faisant face à une fronde inédite de pompiers qui réclament son départ, le directeur général de la Protection civile, le colonel Mustapha Lahbiri, a effectué une visite de travail dans la wilaya de Constantine pour réaffirmer sa stature de chef «inébranlable». Le premier responsable de la Protection civile s’est, en effet, enquis de l’état d’avancement des projets, de création de nouvelles unités, et ce dans le cadre de l’amélioration de la couverture opérationnelle dans cette grande agglomération de l’est du pays. Le colonel Lahbiri, dont des agents de la Protection civile, affiliés au Snapap, réclament depuis plus d’un mois son départ, a beaucoup insisté sur les conditions de travail des effectifs au niveau des différentes unités. Il a ordonné aux responsables des différentes unités de lui faire part des besoins urgents pour améliorer le cadre de travail des pompiers à tous les points de vue. Pour une meilleure couverture opérationnelle et moins de charge de travail, le DG de la Protection civile a insisté sur l’achèvement de quatre nouvelles unités de secteur qui s’ajouteront aux 11 unités déjà opérationnelles. L’effectif global de la Protection civile de la wilaya de Constantine est de 1 193 fonctionnaires dont 1 164 agents tous grades confondus. Pour le colonel Lahbiri, le confort des pompiers est son souci majeur. Car c’est en assurant toutes les conditions de travail à ces agents secouristes qu’on garantira une meilleure assistance au citoyen en détresse. Cette sortie sur le terrain, première du genre depuis de très longs mois, intervient en effet après le sit-in de protestation organisé par des pompiers devant la direction générale qui refuse de discuter avec des représentants d’un syndicat non agréé. «La direction générale de la Protection civile rappelle sa position de principe de ne dialoguer qu’avec les organisations syndicales ayant une représentativité conforme aux textes régissant leur activité», avait souligné la DG dans un communiqué rendu public par cette institution le 20 novembre. Pour la direction de la Protection civile, «le président du Snapap, au regard du droit syndical, n’a jamais pu réunir les conditions édictées par la réglementation et, de ce fait, ne peut se prévaloir du droit de défendre les intérêts des travailleurs de la Protection civile, lesquels sont protégés par les dispositions statutaires et les lois de la République».
Rafik M. Algérie patriotique


Belaïz affirme que les revendications des policiers ont été toutes satisfaites


Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a indiqué jeudi à Alger que le gouvernement « a satisfait » à toutes les revendications socioprofessionnelles de la police, affirmant que toutes ces questions « ont été résolues ».

« Le gouvernement a pris acte des préoccupations des policiers et a immédiatement satisfait à tous leurs droits », a fait savoir M. Belaïz dans une déclaration à la presse en marge d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales.
Le ministre de l’Intérieur, qui répondait à une question sur la restructuration de certains services de la Direction générale de la Sûreté nationale, a précisé que les revendications socioprofessionnelles ont toutes été prises en charge. « Ce dossier est clos », a-t-il dit aux journalistes.
Invité à se prononcer sur l’appel de partis politiques de l’opposition à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, il a estimé que le peuple reste la seule source du pouvoir.
Le peuple est « désormais conscient » que la meilleure action sur le terrain est ce qui « doit se faire de mieux pour lui », a-t-il enchaîné.
APSAprès la marche des policiers vers la Présidence

Hamel dissout la direction des Unités républicaines de sécurité



Les contestataires des Unités républicaines de sécurité de l’unité d’El Hamiz (Alger) ont été ventilés à travers différentes wilayas.

Quelques semaines après l’impressionnante marche des policiers sur la Présidence, le directeur général de la Sûreté nationale
a pris la décision de dissoudre la direction des Unités républicaines de sécurité (URS), dont dépendaient les protestataires. Les effectifs
d’El Hamiz, ainsi que des autres unités réparties sur le territoire national relèveront désormais de la direction de la sécurité publique. Pour beaucoup, la décision est une sanction collective.

Le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, a dissous, à la fin de la semaine écoulée, la direction des Unités républicaines de sécurité (URS), dont dépendait l’unité d’El Hamiz, à Alger. Créée sur la base d’une décision interne, signée par le défunt Ali Tounsi, cette direction n’existe désormais plus et ses effectifs ont été affectés à la sécurité publique. La mesure a été prise à la fin de la semaine dernière, par le DGSN, sur simple décision interne. Pour de nombreuses sources internes à la Sûreté nationale, la dissolution de cette direction intervient quelques semaines seulement après l’impressionnante marche des policiers vers la Présidence, pour exposer une série de revendications socioprofessionnelles, mais aussi exiger le départ de leur premier responsable, Abdelghani Hamel.
Unique dans les annales de cette institution, la manifestation avait retenu l’attention aussi bien des médias nationaux qu’internationaux, notamment après que les manifestants ont décidé de franchir le seuil de la Présidence. Bien organisée, la manifestation s’est déroulée dans le calme et a suscité la réquisition de la Garde républicaine, déployée autour du bâtiment de la présidence de la République. La démonstration de force a poussé le Premier ministre à accepter toutes les revendications, y compris celle liée à la création d’un syndicat, sauf celle exigeant le départ du DGSN.
Quelques jours plus tard, une grande partie des éléments de la l’unité d’El Hamiz, lieu de la contestation, ont fait l’objet d’une mutation vers de nombreuses wilayas du pays. Et vers la fin de la semaine écoulée, la direction des URS a été dissoute et ses effectifs rattachés à la direction de la sécurité publique. «Aucune passation de consignes. Aucune période de transition n’a été décidée pour permettre une bonne exécution de la dissolution, mais également de la gestion du nouvel effectif par la direction de la sécurité publique. La décision a été instantanée. D’ailleurs, quelque 500 éléments, dont l’encadrement actuel, sont sans poste. Ils se roulent les pouces à la caserne, qui n’a pas cessé de se vider», déclare avec amertume un cadre de la Sûreté nationale.
Selon lui, la décision du DGSN reste «troublante et rien n’indique qu’elle s’arrêtera à ce niveau». Et de préciser : «La semaine passée, le DGSN a réuni les cadres supérieurs de l’institution à Alger et, lors de cette réunion, il a parlé du comportement du ministre de l’Intérieur à son égard. Il nous a carrément dit que ce dernier voulait l’humilier devant les policiers à Ghardaïa. Il ne voulait pas le voir, nous a-t-il déclaré à la tribune, mais avec les policiers contestataires. Il voulait nous faire comprendre que le ministre de l’Intérieur lui en veut et qu’il faisait tout pour le bloquer dans ses actes de gestion.»
Contactée, une source autorisée de la DGSN dément toute mesure disciplinaire à l’égard des policiers ayant pris part à la marche de protestation vers la Présidence. «Les mutations opérées dans les rangs des URS entrent dans le cadre de la mise en application d’une des revendications des policiers. Ils voulaient être plus proches de leur lieu de résidence, c’est ce que nous avons fait. Ils ont été mutés dans des régions situées à proximité de leur résidence. Et à ce jour, aucun des concernés n’a contesté», explique notre source. Pour ce qui est de la dissolution de la direction des URS, elle entre dans le cadre du plan de restructuration de la Sûreté nationale.
«Comme vous le savez, la Sûreté nationale est en train de connaître une restructuration profonde. Certaines de ses directions ne sont pas prévues par le statut de la Sûreté nationale. Elles ont été créées sur décision interne. Parmi elles, la direction des URS, appelée à être revue. Raison pour laquelle, elle a été dissoute. Cette décision n’a aucun lien avec les événements qui ont secoué l’unité d’El Hamiz. Elle était prévue bien avant, mais les circonstances ont fait qu’elle a été mise en application bien après», souligne la source autorisée. Entre les propos des uns et des autres, il y a des coïncidences, qui laissent penser que le premier responsable de la DGSN a profité d’une conjoncture pour régler les comptes avec ceux qui ont mis l’institution qu’il dirige sous les feux de la rampe.

Salima Tlemçani

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