Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS N°46

LFC 2015
La non-déclaration d’employés à la sécurité sociale peut mener en prison

25 juin 2015 | Par Hadjer Guenanfa et Tewfik Abdelbari | tsa



L’avant-projet de la Loi de finances complémentaire (LFC) 2015, dont TSA détient une copie, instaure un durcissement des sanctions à l’encontre des employeurs qui ne déclarent pas leurs employés à la Caisse nationale de la sécurité sociale (Cnas).
Des amendes et des peines de prison pour les contrevenants

Un employeur qui ne déclare pas ses employés aux organismes de sécurité sociale (Cnas, Casnos…) est désormais « passible d’une amende de 100 000 à 200 000 dinars par travailleur non affilié » et/ou d’une peine de prison de 2 à 6 mois, selon le document.

En cas de récidive, les amendes encourues varient entre 200 000 dinars et 500 000 dinars. La peine d’emprisonnement est également alourdie (entre 2 et 24 mois de prison), précise l’article 54 de la LFC.
Période d’amnistie

Cela dit, le gouvernement semble vouloir encourager les employeurs à déclarer leurs travailleurs et met donc en place une période d’amnistie :

Ainsi, pour un employeur qui déclare l’ensemble de ses travailleurs dans un délai de 60 jours après la publication de la LFC, les nouvelles dispositions ne s’appliquent pas, toujours selon la même source. Mieux, une telle affiliation « ouvre droit à l’exonération des majorations et pénalités de retard dès versement de l’intégralité des cotisations principales dues », détaille le document.
Sanctions contre le recrutement des mineurs

En outre, l’avant-projet de la LFC 2015 prévoit un durcissement des pénalités contre le non-respect de l’âge légal pour le travail et un renforcement des amendes contre les infractions liées à l’emploi de la main d’œuvre étrangère. « Hormis le cas d’un contrat d’apprentissage établi conformément à la législation en vigueur, tout recrutement d’un jeune travailleur n’ayant pas atteint l’âge prévu par la loi est puni d’une amende de 10 000 à 20 000 DA », stipule le texte qui punit d’une amende de 10 000 à 20000 DA « tout employeur qui rémunère un travailleur à un salaire inférieur au Smig ou au salaire fixé par la convention ou accord collectif de travail ».
Arrivée de 4 000 travailleurs irréguliers par an

Pour les infractions liées à l’emploi de travailleurs étrangers, le même texte prévoit des amendes de 10 000 à 20 000 DA par infraction constaté. « Il a été constaté, durant ces dernières années, l’arrivée de 4 000 travailleurs irréguliers, en moyenne, par an », précisent les rédacteurs du texte. « Ce phénomène se répercute négativement sur la politique nationale en matière de promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage», expliquent-ils.


Rétrospective de la contestation sociale et politique en 2014
Plus de 12 000 mouvements enregistrés

L’année 2014 a été marquée par une série de contestations politiques et sociales. Selon des statistiques avancées par les services de sécurité, plus de 12 000 mouvements de protestation ont été enregistrés, souvent suivis d’émeutes, sinon d’affrontements entre les contestataires et les forces de l’ordre.
Aucune ville d’Algérie n’a été épargnée. Malgré la répression et les entraves diverses, l’opposition, qui s’est organisée autour de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique CLTD, a organisé des manifestations de rue. Des mouvements comme Barakat ont entrepris plusieurs initiatives de marche et de sit-in avortés par la mobilisation et la répression policière. Le pouvoir central, qui n’arrivait pas à contenir la colère des populations, a souvent recouru à la justice pour qualifier ces mouvements d’“illégaux”. Dans les entreprises, comme dans les écoles et les administrations, les salariés avaient, eux aussi, exprimé leur ras-le-bol.
Les multiples sorties sur le terrain de la Coordination nationale des chômeurs, notamment à Ouargla et à Laghouat, ont également marqué l’année 2014, comme d’ailleurs ces milliers de gardes communaux qui ont vu leurs marches empêchées aux portes d’Alger. Les travailleurs d’El-Hadjar, comme ceux de Hassi-Messaoud et d’In-Amenas, ont investi la rue et battu le pavé. Au Sud, à In Salah, la protestation contre l’exploitation du gaz de schiste a duré plus d’un mois. Le mouvement a fait tache d’huile et gagné plusieurs régions du pays.
La classe politique a embrayé sur cette contestation. La CLTD a lancé un appel pour l’organisation, le 24 février dernier, des marches à travers les 48 wilayas du pays.
À Alger, la marche a été rudement réprimée. Les affrontements dans la vallée du M’zab ont également tenu en haleine les autorités politiques et sécuritaires du pays. Dans cette ville aux portes du désert, les violences ont fait des morts et des blessés ainsi que des destructions de biens privés et publics.



L’année 2014 a été marquée par une série de contestations politiques et sociales. Selon des statistiques avancées par les services de sécurité, plus de 12 000 mouvements de protestation ont été enregistrés, souvent suivis d’émeutes, sinon d’affrontements entre les contestataires et les forces de l’ordre.
Aucune ville d’Algérie n’a été épargnée. Malgré la répression et les entraves diverses, l’opposition, qui s’est organisée autour de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique CLTD, a organisé des manifestations de rue. Des mouvements comme Barakat ont entrepris plusieurs initiatives de marche et de sit-in avortés par la mobilisation et la répression policière. Le pouvoir central, qui n’arrivait pas à contenir la colère des populations, a souvent recouru à la justice pour qualifier ces mouvements d’“illégaux”. Dans les entreprises, comme dans les écoles et les administrations, les salariés avaient, eux aussi, exprimé leur ras-le-bol.
Les multiples sorties sur le terrain de la Coordination nationale des chômeurs, notamment à Ouargla et à Laghouat, ont également marqué l’année 2014, comme d’ailleurs ces milliers de gardes communaux qui ont vu leurs marches empêchées aux portes d’Alger. Les travailleurs d’El-Hadjar, comme ceux de Hassi-Messaoud et d’In-Amenas, ont investi la rue et battu le pavé. Au Sud, à In Salah, la protestation contre l’exploitation du gaz de schiste a duré plus d’un mois. Le mouvement a fait tache d’huile et gagné plusieurs régions du pays.
La classe politique a embrayé sur cette contestation. La CLTD a lancé un appel pour l’organisation, le 24 février dernier, des marches à travers les 48 wilayas du pays.
À Alger, la marche a été rudement réprimée. Les affrontements dans la vallée du M’zab ont également tenu en haleine les autorités politiques et sécuritaires du pays. Dans cette ville aux portes du désert, les violences ont fait des morts et des blessés ainsi que des destructions de biens privés et publics
Farid BELGACEM Liberté


Après avoir licencié deux syndicalistes de l’unité d’Oran :
La Setram mise en demeure par l’inspection du Travail

par Houari Barti le quotidien d’Oran

unnamed-40.jpgAprès enquête qui aura duré un peu plus d’un mois, l’inspection du Travail a finalement constaté des infractions à la réglementation dans la procédure de licenciement par l’administration de la Setram à l’encontre de deux syndicalistes de l’unité d’Oran. Cette dernière est, selon l’inspection du Travail, «mise en demeure depuis le 22 juin et a eu un délai de huit jours pour procéder à la réintégration des deux syndicalistes licenciés». Une fois ce délai atteint, un inspecteur du Travail effectuera une contrevisite pour vérifier si les deux travailleurs sont réhabilités. Dans le cas contraire, cet inspecteur du Travail «élaborera un PV d’infraction qui sera immédiatement transmis aux juridictions compétentes», a-t-on précisé de même source. Selon l’inspection du Travail, deux infractions ont été soulevées dans la procédure de licenciement opéré par la Setram. La première a trait à «la commission de discipline qui devait, selon la réglementation, se tenir au niveau de l’entreprise mère et non au niveau de l’unité d’Oran, comme ce fut le cas». La seconde infraction porte sur le licenciement qui «n’est justifié par aucun motif». Des constats qui confirment la version avancée par les membres du Conseil syndical de l’unité Setram d’Oran et l’Union locale de l’UGTA. «Vu les dispositions de l’ordonnance 96/12 datant du 10 juin 1996 portant sur le licenciement d’un délégué syndical en violation de la loi 90/14 datant du 2 juin 1990, vous êtes tenus d’intervenir pour régulariser les cas des deux syndicalistes licenciés abusivement (à la Setram d’Oran)», avait affirmé l’Union de wilaya de l’UGTA dans un communiqué adressé à l’inspecteur régional du Travail. L’ordonnance 96-12 prévoit que «tout licenciement d’un délégué syndical intervenu en violation des dispositions de la présente loi est nul et de nul effet». L’intéressé est réintégré dans son poste de travail et rétabli dans ses droits sur demande de l’inspecteur du Travail dès que l’infraction est confirmée par ce dernier. En cas de refus manifeste de l’employeur de s’y conformer dans un délai de huit jours, l’inspecteur du Travail dresse un procès-verbal et en saisit la juridiction compétente qui statue par décision exécutoire dans un délai n’excédant pas les soixante jours, nonobstant opposition ou appel.


Après enquête qui aura duré un peu plus d’un mois, l’inspection du Travail a finalement constaté des infractions à la réglementation dans la procédure de licenciement par l’administration de la Setram à l’encontre de deux syndicalistes de l’unité d’Oran. Cette dernière est, selon l’inspection du Travail, «mise en demeure depuis le 22 juin et a eu un délai de huit jours pour procéder à la réintégration des deux syndicalistes licenciés». Une fois ce délai atteint, un inspecteur du Travail effectuera une contrevisite pour vérifier si les deux travailleurs sont réhabilités. Dans le cas contraire, cet inspecteur du Travail «élaborera un PV d’infraction qui sera immédiatement transmis aux juridictions compétentes», a-t-on précisé de même source. Selon l’inspection du Travail, deux infractions ont été soulevées dans la procédure de licenciement opéré par la Setram. La première a trait à «la commission de discipline qui devait, selon la réglementation, se tenir au niveau de l’entreprise mère et non au niveau de l’unité d’Oran, comme ce fut le cas». La seconde infraction porte sur le licenciement qui «n’est justifié par aucun motif». Des constats qui confirment la version avancée par les membres du Conseil syndical de l’unité Setram d’Oran et l’Union locale de l’UGTA. «Vu les dispositions de l’ordonnance 96/12 datant du 10 juin 1996 portant sur le licenciement d’un délégué syndical en violation de la loi 90/14 datant du 2 juin 1990, vous êtes tenus d’intervenir pour régulariser les cas des deux syndicalistes licenciés abusivement (à la Setram d’Oran)», avait affirmé l’Union de wilaya de l’UGTA dans un communiqué adressé à l’inspecteur régional du Travail. L’ordonnance 96-12 prévoit que «tout licenciement d’un délégué syndical intervenu en violation des dispositions de la présente loi est nul et de nul effet». L’intéressé est réintégré dans son poste de travail et rétabli dans ses droits sur demande de l’inspecteur du Travail dès que l’infraction est confirmée par ce dernier. En cas de refus manifeste de l’employeur de s’y conformer dans un délai de huit jours, l’inspecteur du Travail dresse un procès-verbal et en saisit la juridiction compétente qui statue par décision exécutoire dans un délai n’excédant pas les soixante jours, nonobstant opposition ou appel.


La LADDH dénonce des licenciements abusifs à la Setram d’Oran


La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) accuse la Setram d’Oran d’avoir bafoué la législation algérienne codifiant la relation du travail. La LADDH affirme, dans un communiqué rendu public aujourd’hui que cette société, née d’un accord entre l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) et le groupe RATP, a procédé au licenciement abusif et injustifié de deux syndicalistes. Il s’agit de Sam Mohammed, secrétaire général de la section UGTA, et de Mahfoud Khalfallah, chargé de l’organique, en raison d’un conflit collectif de travail. La ligue dénonce aussi le «silence complice des instances qui avaient pour vocation de faire respecter et appliquer le droit du travail, c’est-à-dire l’inspection de travail d’Es Senia». «Bien que cet acte de licenciements de délégués devrait être pris en charge automatiquement par l’inspection de travail, cette dernière s’entête à le considérer comme un licenciement d’un simple travailleur, tentant ainsi de transformer un conflit collectif de travail en un conflit individuel», précise Kaddour Houari, secrétaire national en charge des dossiers spéciaux au sein de la LADDH. Cette organisation de défense des droits de l’homme ne comprend pas pourquoi les instances concernées par cette atteinte au Code du travail n’ont pas bougé le petit doigt, et ce, « malgré tous les points de non-respect de la législation qui ont été portés à leur connaissance. «Les représentants de ces instances font le profil bas et détournent les yeux, pour ne pas dire jouent les seconds couteaux comme le fait l’inspecteur de travail qui refuse de considérer cela comme un licenciement de syndicalistes afin de ne pas activer la procédure que la loi exige de lui», a encore relevé Kaddour Houari. La LADDH rappelle avoir déjà eu à dénoncer en mai dernier «les pratiques condamnables de la direction de la Setram et le silence des services du ministère du Travail et de la wilaya d’Oran». Cette attitude est pour cette organisation de défense des droits de l’Homme est inacceptable, car les droits des travailleurs algériens sont clairement bafoués. La passivité de l’inspection du travail face à une atteinte à l’exercice syndicale est symptomatique d’un Etat qui ne fait pas appliquer ses propres lois. De telles pratiques ont valu un déclassement de l’Algérie par rapport au respect du libre exercice de l’activité syndicale. Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail, l’Algérie a rejoint le mois courant les pays qui ne respectent pas le droit à la liberté syndicale. Ce classement est dû au refus des nombreuses entreprises activant en Algérie de réintégrer des syndicalistes licenciés illégalement, malgré avoir eu gain de cause devant la justice.
Rafik Meddour



Licenciement «abusif» des deux syndicalistes de la SETRAM :
Sit-in aujourd’hui des travailleurs devant l’Inspection du travail

par Houari Barti le quotidien d’Oran

Les travailleurs de la SETRAM d’Oran comptent observer aujourd’hui un sit-in devant l’Inspection du travail afin d’interpeller officiellement cette institution et l’appeler devant l’opinion publique à jouer pleinement son rôle dans ce qui est désormais appelé l’affaire du « licenciement abusif » des deux membres du conseil syndical de la SETRAM Oran.

«Vu les dispositions de l’ordonnance 96/12 datant du 10 juin 1996 portant sur le licenciement d’un délégué syndical en violation de la loi 90/14 datant du 02 juin 1990, vous êtes tenus d’intervenir pour régulariser les cas des deux syndicalistes licenciés abusivement (à la Setram d’Oran)», lit-t-on dans une correspondance envoyée le 16 mai 2015 par l’union de wilaya (UGTA) à l’Inspecteur régional du travail. Dans ce même courrier, qui « n’est pas le premier du genre», tel que précisé dans cette même correspondance, l’union de wilaya affirme n’avoir jamais été avisée de ces cas tel que préconisé par l’article 54 de la loi 90-14. La loi stipule qu’ «en cas de manquement, par un délégué syndical, aux dispositions de l’article 52, une procédure disciplinaire peut être engagée à son encontre par son employeur, l’organisation syndicale concernée, préalablement informée». Or, l’UGTA atteste n’avoir pas été informée par la SETRAM.

Autre témoignage frappant, celui d’un délégué syndical de la SETRAM d’Oran, membre de la commission disciplinaire devant en théorie se prononcer sur des cas comme ceux des deux syndicalistes licenciés. M. Sifi Houari, chargé des conflits au niveau du conseil syndical, affirme «avoir reçu la convocation à assister au conseil syndical le 14 mai, le cachet de la poste datant du 11». Or, a-t-il indiqué, «le conseil de discipline s’est tenu le 09 du même mois selon l’administration ! Et sans la présence d’aucun délégué syndical. Autre fait troublant selon notre interlocuteur: la décision de licenciement des deux délégués est signée le 10 par Michel Nivol, directeur de la Setram. Or ce dernier était à l’étranger en cette date. Il était parti le 08 à destination de Milan».

L’ordonnance 96-12 prévoit ainsi que «tout licenciement d’un délégué syndical intervenu en violation des dispositions de la présente loi est nul et de nul effet. L’intéressé est réintégré dans son poste de travail et rétabli dans ses droits sur demande de l’inspecteur du travail dès que l’infraction est confirmée par ce dernier. En cas de refus manifeste de l’employeur de s’y conformer dans un délai de huit jours, l’inspecteur du travail dresse un procès-verbal et en saisit la juridiction compétente qui statue par décision exécutoire dans un délai n’excédant pas les soixante jours, nonobstant opposition ou appel. »

L’administration, ou du moins 3 responsables cités nommément, est par ailleurs accusée d’exercer du harcèlement contre les membres du conseil syndical comme en témoigne un autre courrier signé par le secrétaire général de l’UGTA Djettou Abdelkader et adressé au directeur de la SETRAM. Dans cette correspondance, on dénonce en effet « le harcèlement et les pressions exercés par des membres de la Direction à l’encontre de syndicalistes dans l’exercice de leur droit syndical ». L’UGTA lance ainsi un avertissement clair de saisir les juridictions compétentes au cas où les cadres de la Direction dont les noms ont été mentionnés persistaient dans cette voie du harcèlement, et ce conformément aux dispositions de l’article 51 de la loi 90-14.

Benghebrit : l’école a besoin de 20 000 nouveaux enseignants par an
| 24. juin 2015 – Algérie patriotique

A peine l’année scolaire achevée que la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, commence à évaluer les besoins de l’école en enseignants et à faire des projections sur le moyen et long terme. Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, Mme Benghebrit a relevé la nécessité de recourir à des recrutements annuels de 14 000 à 20 000 enseignants pour faire face à la fois aux départs à la retraite, à l’augmentation du nombre d’élèves scolarisés et l’ouverture de nouvelles écoles pour réduire la surcharge des classes. Selon la ministre, le renforcement de l’école en enseignants dans différentes matières est impératif pour améliorer la qualité. Mme Benghebrit affirme qu’au recrutement s’ajoutera la formation continue de l’enseignant afin de le doter de tous les instruments pédagogiques lui permettant de mener à bien sa mission. La ministre atteste que le déficit en enseignants formés dans les Ecoles nationales supérieures (ENS) est imputable «au secteur de l’éducation qui n’a pas défini ses besoins annuels». Mme Benghebrit se fixe comme autre objectif la formation des formateurs, affirmant qu’elle mettra des «solutions urgentes». Sur ce chapitre, une commission de «haut niveau» sera bientôt installée pour élaborer une plate-forme qui permettra au secteur de l’éducation de former les enseignants en qualité et en nombre suffisant. Cette commission dépendra du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Mais les capacités des ENS sont limitées. Elles ne peuvent répondre entièrement à la demande de l’éducation nationale. Certes, de nouvelles écoles sont en construction, mais cela prendra du temps. Et pour ne pas creuser le déficit, le ministère de l’Enseignement supérieur décide d’introduire un module de «pédagogie» pour les étudiants intéressés par une carrière d’enseignement, un module qui leur ouvrira les portes de l’Ecole algérienne. «Il est impossible de créer des Ecoles supérieures susceptibles de couvrir tous les besoins durant les trois années à venir», a lancé hier Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur tout en précisant que son secteur avait besoin de «plus de temps» pour parachever les projets déjà engagés. L’Ecole algérienne compte actuellement plus de 8 millions d’élèves. Leur nombre atteindrait 10 millions d’ici 2017, selon les estimations de certains spécialistes en statistiques. Leur garantir des enseignants de qualité, c’est le défi actuel de la ministre de l’Education qui se bat pour une école de qualité qui formera les bâtisseurs de l’Algérie de demain.
Sonia Baker



Œuvres sociales de l’Education :
Les élections divisent les syndicats

par Mokhtaria Bensaâd le quotidien d’Oran


Les élections de la commission des œuvres sociales divisent les syndicats de l’Education nationale. Si certains contestent la période choisie pour élire les commissions de wilaya chargées de la gestion des œuvres sociales, d’autres, par contre, estiment que le train est déjà en marche et le dernier mot revient à la base pour élire les membres de ces commissions en toute transparence.

Le 2 juillet est la date arrêtée pour le 2e tour de ces élections et ce, conformément à la directive du ministère de l’Education adressée aux directeurs de l’éducation de toutes les wilayas du pays. Or, cette date ne semble pas faire l’unanimité. Le Snapest considère qu’organiser des élections en ce mois de ramadhan et en cette période des corrections des examens du baccalauréat est inapproprié du fait que les enseignants et le personnel administratif ne disposent pas de temps pour se préparer à cet évènement. Le syndicat dénonce dans ce même contexte la défaillance des commissions chargées de gérer les œuvres sociales déjà en place, nous dira le coordinateur régional de l’Ouest du Snapest, M. Aous. «Tout est bloqué actuellement. Ces commissions ne travaillent pas et attendent le jour J au moment où beaucoup de travailleurs attendent que leurs dossiers soient réglés». Le Snapest a également réitéré sa proposition pour la décentralisation des œuvres sociales et l’augmentation du nombre des membres de la commission nationale à 11 au lieu de neuf. «Ceci dans le but de garantir un équilibre de représentativité pour les établissements scolaires».

Un avis qui n’est pas partagé par l’Unpef qui voit en ces élections un moyen pour élire en toute transparence les membres des commissions indépendamment des syndicats. Le représentant de l’Unpef, M. Amraoui, nous a expliqué hier que «c’est la base qui a élu les délégués des établissements scolaires. Le train est déjà en marche».

La date de dépôt des dossiers de candidature pour le 2e tour a été fixée du 18 au 27 juin. Les candidats doivent répondre aux conditions fixées par la tutelle, à savoir avoir plus de deux ans de service, ne pas dépasser l’âge de 58 ans et ne pas être affilié à une organisation syndicale.

Une fois les commissions de wilaya, composées de 9 membres, élues, il y aura l’élection des membres de la commission nationale à une date qui n’a pas encore été fixée.

Éducation à Bejaia
Les intendants se fâchent



Le personnel de l’intendance affilié au SNPI (UGTA) de la wilaya de Béjaïa monte au créneau. Le syndicat des intendants compte organiser un rassemblement de protestation ce mercredi devant le siège de la direction de l’éducation de la wilaya. Ils comptent mettre en avant leurs revendications antérieures qui «n’ont pas été prises en charge», selon eux. Elles portent sur l’indemnité de responsabilité et de caisse, la promotion des agents des services économiques au poste de sous-intendant, l’accélération de la procédure de promotion qui est très lente. Les mécontents exigeront également l’ouverture de postes budgétaires pour les candidats admis en liste d’attente du concours session 2014, l’ouverture de session de rattrapage pour les concours professionnels, l’indemnisation du personnel de l’intendance pour tous travaux supplémentaires et une prime d’encadrement. Dans une déclaration sanctionnant son dernier conseil de wilaya, tenu le 14 du mois en cours, le SNPI dénonce la politique de «deux poids deux mesures» du département de Benghebrit, qui a généré «l’exclusion et l’injustice à leur égard par rapport aux autres corps du secteur». Et d’ajouter : «Depuis sa dernière reprise du travail, il y a plus de sept mois, le personnel de l’intendance constate avec amertume que rien n’a été fait de ce qui avait découlé des rencontres tenues en novembre 2014», lit-on dans le document du syndicat. Le personnel d’intendance de l’éducation s’estime exclu, notamment concernant l’indemnité d’expérience pédagogique (IEP) et l’indemnité de documentation pédagogique (IDP). A ce propos, les intendants estiment que leur corps est «le seul qui a été privé de ces primes». «Tous les corps du secteur de l’éducation ont bénéficié de ces deux indemnités, sauf le personnel d’intendance et ce, malgré la complexité de nos fonctions», estime un syndicaliste.
Hocine Cherfa le jour d’Algérie


Skikda : Des correcteurs des épreuves du BAC en colère
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Dimanche, les enseignants correcteurs des épreuves du Baccalauréat des centres de Skikda ont interrompu, une demi-heure durant leur travail, pour protester contre ce qu’ils ont qualifié d’injustice commise à leur encontre.
Ces enseignants correcteurs des épreuves des séries scientifiques et mathématiques ont jugé qu’ils fournissent plus d’efforts dans leur travail et demandent d’être rémunérés en conséquence.
Ils expliquent que les copies de ces séries les obligent souvent à corriger plus d’une vingtaine de feuilles par candidat, les emmenant à y consacrer plus d’une heure alors que leurs collègues des séries littéraires ne corrigent en moyenne que deux feuilles par candidat et demandent de ce fait à revoir l’indice de leur rémunération. Suite à ce mouvement, les enseignants correcteurs ont eu à dialoguer avec les chefs des centres de correction qui leur ont promis de transmettre leur préoccupation aux responsables concernés.
Khider Ouahab el watan


Skikda : Le port paralysé par une grève des dockers



par A. Boudrouma le quotidien d’Oran
Contre toute attente, les dockers du port de Skikda sont entrés en grève à partir d’hier, paralysant toutes les activités au niveau des quais et des magasins. Du coup, les déchargements de navires ainsi que les enlèvements de marchandises se sont arrêtés brusquement dès les premières heures de la matinée, une situation qui s’est poursuivie durant toute la journée. Les responsables de l’entreprise portuaire de Skikda (EPS) ont été pris de court, le débrayage n’ayant été précédé par aucun préavis et même la section syndicale s’est vue carrément ‘’shuntée ».

Dans leur action, les grévistes ont avancé un certain nombre de revendications d’ordre socioprofessionnel parmi lesquelles figurent principalement le bénéfice qu’on leur a accordé et qu’ils ont jugé en deçà de leurs attentes et l’IEP. D’autres revendications ont été greffées à leurs exigences à savoir le problème de stationnement né de la fermeture de l’ancien parking qui était réservé aux travailleurs et l’octroi arbitraire de promotions à des travailleurs non méritants. Un responsable de l’EPS s’est déplacé pour amorcer un dialogue et tenter de convaincre les frondeurs de reprendre le travail mais sans grand succès car la grève a été maintenue et l’activité portuaire quasiment gelée. Pour l’heure, nul ne sait combien durera cet arrêt mais en attendant, on évoque d’ores et déjà les lourdes pertes que devra subir l’EPS.


Constantine
La grève se poursuit sur le chantier du parc citadin du Bardo



Les travaux de réalisation du parc citadin du Bardo sont à l’arrêt depuis le début du mois sacré. Les travailleurs, qui ont déclenché cette grève sans préavis, affirment ne pas avoir été payés depuis plus de 8 mois. La situation est chaotique au niveau du chantier qui connaît déjà un retard considérable dans les travaux. Le projet est inscrit dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» et considéré comme le plus important parmi les 25 dont a bénéficié la ville dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014.
Situé pratiquement au cœur de la ville et s’étendant sur 65 hectares, le projet comprend trois zones. La première est réservée à l’implantation d’un jardin botanique, la seconde, un chemin de promenade le long des rives de l’oued Rummel, et la troisième, située sur la rive droite de l’oued, est destinée à être aménagée en petites cascades féeriques et en zones boisées.
La réalisation de ce projet a été confiée à un groupement algéro-italien constitué de trois entreprises, et le coût financier du projet a été fixé à 30 milliards de centimes avec un délai de réalisation de 18 mois qui court à compter du 1er janvier 2014.
Or, le groupement italien déclare, par le biais de son représentant, ne pas avoir reçu son premier virement. Pour cela, les travailleurs algériens sur le site se sont manifestés depuis le début du mois de Ramadhan.
Certains parmi ces derniers ont avoué qu’«ils ont bien patienté durant sept mois sans salaire, mais pour le mois de Ramadhan, c’est difficile à supporter». Ils se sont regroupés jeudi encore, sur le chantier, face aux locaux administratifs, pour exiger le paiement des arriérés de salaires.
«Pas de reprise de travail avant le règlement de nos salaires», insistaient des travailleurs. Aucune réaction jusqu’à présent du côté des autorités de la wilaya qui avaient insisté sur la livraison de la première zone du parc en ce mois de Ramadhan.

le temps d’Algérie Ilhem Tir

Gestion des œuvres sociales à Souk ahras
A qui profite la manne des salariés ?


Si le secteur de l’éducation a redoublé de vigilance à l’égard de la gestion des œuvres sociales et réussi, par le biais, de ses différentes organisations syndicales, à rompre avec le monolithisme d’autrefois, force est de constater que les travailleurs des autres secteurs sont encore pris en otage par leurs propres représentants.
Pour un don de solidarité destiné aux employés en difficulté, donc plus vulnérables que les autres, plusieurs directions imposent à leurs cotisants de s’engager, en contrepartie, pour l’achat d’un article électroménager, même s’ils n’en ont pas besoin. Le fournisseur, proche d’un magistrat, impose le prix et la qualité qu’il veut.
Le choix des bénéficiaires des prêts étant purement subjectif, nombre de fonctionnaires en sont lésés, au moment où d’autres ne lésinent aucunement sur les moyens pour innover en matière d’octroi de ces fonds.
Mansour Bouraoui, du secteur de la jeunesse et des sports nous apporte ici, son témoignage : « Je vis actuellement dans une situation sociale délicate et aux fins de subvenir aux dépenses du mois de Ramadhan et prendre en charge ma mère, âgée de 87 ans et alitée, j’ai adressé une demande à la commission des œuvres sociales dans laquelle j’ai sollicité une aide financière. Un refus, sans explication valable, a été émis par les président de la commission ».
Dans le secteur des collectivités, le budget alloué dans le cadre des différents actes de solidarité avec les travailleurs, fait souvent languir les responsables. Il en est ainsi pour l’APC de Souk Ahras où la commission des œuvres sociales a été victime de pressions pour l’amener à subventionner un club fantoche.
A Algérie Télécom, le dernier état (jugé peu frugal) des aides sociales coïncide bizarrement avec une période où trop de «rumeurs» ont circulé au sujet de quelques failles financières. Dans le secteur économique notamment l’Unité des peintures de Souk Ahras (UPSA), revoir les dossiers comptables des années 2005 à 2009 donnerait une idée on ne peut plus claire sur la gestion de ce chapitre.
Tout ce beau monde de petits et moyens salariés lésés, prêtaient leur argent à Khalifa Bank (filière avérée dans la wilaya de Souk Ahras) et subventionnent les logements FNPOS (Fonds national de péréquation des œuvres sociales) attribués aux corrupteurs, aux nantis et aux matraqueurs.
Abderrahmane Djafri el watan


Protestation à Tamanrasset
Les enseignants du CU dans la rue


Le climat tendu dans lequel ils évoluent en raison de l’absence d’une oreille attentive à leurs doléances aurait poussé, récemment, les professeurs du centre universitaires de la wilaya de Tamanrasset (CUT) à investir la rue pour exprimer leur ras-le-bol.
Les dizaines de manifestants ayant pris part à cette action initiée par le Syndicat national des enseignants universitaires à Tamanrasset (Sneut) ont dénoncé «la hogra» dont ils se sentent victimes et «les manœuvres bureaucratiques» appliquées à leur encontre.
La dégradation des conditions professionnelles au sein du CUT qui vit une situation d’instabilité, depuis plusieurs mois en l’absence d’un sérieux dialogue entre le syndicat et l’administration, a également été signalée par les protestataires, qui ont tiré à boulets rouges sur le premier responsable de l’institution du fait qu’ «il ne respecte point la déontologie de la profession et encore moins la liberté d’exercice du droit syndical».
«Nous ne pouvons plus travailler dans cette ambiance électrique et la tension favorisée par le double comportement de l’administration qui a opté pour la répression et la rétorsion en vue de faire taire les voix qui se sont élevées contre les décisions prises arbitrairement contre les enseignants détracteurs», tonnent-ils en demandant au ministère de tutelle de diligenter une commission d’enquête et d’inspection afin «de mettre fin aux dépassements enregistrés dans ce centre».
Les protestataires, qui en ont gros sur le cœur, ne trouvent toujours pas d’explication à «l’acharnement» de l’administration qui ne cesse de «les harceler» en adressant des avertissements écrits aux grévistes qui ont, faut-il le rappeler, été tabassés par les agents de sécurité à l’intérieur même de l’enceinte universitaire. «Au lieu de sanctionner les employés mis en cause et prendre les mesures disciplinaires à leur encontre, la direction s’en est prise derechef aux enseignants qui se sont vu notifier plusieurs questionnaires», ajoutent-ils. Pour mettre un terme à cette déconfiture, les professeurs, dont le nombre dépasse 50, ont déposé plainte auprès du commissariat compétent, et ont saisi le tribunal administratif de la wilaya pour dénoncer le silence de l’administration.
A son tour, la direction du centre a, dans une réponse de neuf pages, adressée entre autres au secrétaire général du syndicat national des professeurs universitaires, réitéré son engagement à renouer le dialogue pour prendre en charge les préoccupations des enseignants suivant les mécanismes édictés par la loi et les textes fixant les conditions et procédures légales relatives aux points soulevés.
Le directeur du centre, Dada Moussa Belkheir, a, dans ce même document qui traite plus de 33 points de revendications formulées par la section syndicale de l’établissement et qui touche essentiellement les volets pédagogique, scientifique, social et pécuniaire, rappelé que son administration est prête à toute enquête si la tutelle l’estime nécessaire. Toutefois, il a mis en garde contre «les manipulations visant la stabilité de l’institution». «J’applique la réglementation rigoureusement et en toute transparence. Ce qui aurait déplu à certains professeurs animés par des ambitions autres que l’enseignement», a-t-il déclaré.
Ravah Ighil el watan


TIARET: Les architectes menacent d’observer un arrêt de travail

par El-Houari Dilmi le quotidien d’Oran


Tous les chantiers à travers la wilaya de Tiaret risquent d’être à l’arrêt ce mercredi 1er juillet, à l’appel du Conseil national de l’ordre national des architectes (CNOA), a-t-on appris auprès de son président, M. Arab Saïd Noureddine. En effet, plus de soixante-dix (70) architectes, inscrits au tableau national, emboîteraient le pas à leurs confrères au niveau national, pour observer une journée de protestation pour réclamer la révision de leurs honoraires. Quelque 300 chantiers, entre habitat, santé, éducation, etc., seront paralysés l’espace d’une journée, pour appuyer une plate-forme de revendications, adressée au ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, ainsi qu’à celui des Finances. «La situation est grave et exige de nous une mobilisation générale et une vigilance sans faille. Ainsi, devant un état de fait inédit où la corporation, malgré tous les efforts de M. le ministre de l’Habitat, tendant à les unir et à leur donner confiance dans l’avenir, ne cesse de subir un blocage constant de certaines administrations, notamment des services du ministère des Finances et du ministère délégué chargé du Budget, nous vous demandons d’inviter tous les architectes à observer le mercredi 1er juillet un arrêt de travail sur tous les chantiers et leur suivi à travers le territoire national», est-il écrit dans une lettre adressée par le président du Conseil national de l’ordre des architectes, M. Djamel Chorfi, à ses bureaux de wilaya. En pratique, les architectes remettent en cause un arrêté interministériel vieux de 27 ans, relatif aux honoraires de cette corporation, jugés très en deçà de ceux versés aux bureaux d’études étrangers, exerçant en Algérie.

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